8 mai 2007

Le gout du Gin Fizz


Amour de jeunesse


Tout le monde connaît la madeleine de Proust. Enfin tout le monde, vous surtout, perso je n'ai jamais lu Proust. Seulement quelques extraits pendant mes études. Mais voilà une histoire universelle que celle des goûts, des odeurs, des sons, des sensations qui nous ramènent dans le temps, vers cette période heureuse ou malheureuse, selon les cas, qu'est l'enfance ou l'adolescence mais dont le souvenir reste toujours présent, enfoui quelque part dans notre subconscient. N'attendant qu'un détonateur pour remonter et vous exploser à la gueule.

Pour ma part, ça fait plus de 20 ans que je ne peux entendre le générique du dessin animé fétiche de mon enfance "Les Merveilleuses Cités d'Or" sans avoir une boule au ventre parce qu'à la fin de l'épisode, je dois aller à la natation. Mais plus intéressant est le goût du gin-fizz.

Comme la plupart de mes CGBiens j'ai une relation suivie avec l'alcool, enfin j'aime surtout l'ivresse. L'ivresse qui te permet de déclamer de la poésie dans un bar de merde, ou ressortir quelques tirades d'Uranus et de Léopold le poète cafetier. De refaire le monde jusqu'à tard dans la nuit et d'aimer/mépriser (c'est selon) la terre entière. Voir de montrer ta bite à ta belle-mère (scène effectuée par des professionnels, à ne pas faire chez vous).

Plusieurs périodes se dessinent, tequila et gin pour commencer, puis une longue période à ne boire que du whisky pour enfin depuis quelques temps être tombé dans les bras du rhum (moins marquantes auront été les périodes white russian ou vodka, moins exclusives disons).

Le goût du gin-fizz donc, tellement associé aux soirées d'une époque aujourd'hui bien révolue.
Les premières notes de synthé qui ouvrent "Chercher le garçon", l'intro de "Blue Monday" ces premières notes me ramènent invariablement en boîte, dans la première tranche des années 90, et me donnent le goût si particulier, cette acidité marque de fabrique du gin-fizz dans la bouche. "J'aime regarder les filles" la chanson/frustration de fin de soirée. Le flash-back, le dernier mix du Dj, alternant cold wave, new wave 80's et britpop early 90's. Les fauteuils en faux cuir rouge, l'air conditionné qui se déclenche, les reflets fluos sur le verre par le jeu de strobos, la vision et les mouvements altérés par le mélange alcool/psychotropes, le début de la descente et bientôt le retour à la réalité. Et cette sensation que ta copine peut finalement se féliciter d'avoir un copain qui, certes a un penchant avéré pour les boissons alcoolisées, va se rentrer non sans difficultés chez lui, saoul, mais fidèle sans avoir osé aborder cette meuf qui a si souvent croisé son regard.

Gin fizz playlist/Recette : dans le désordre et non exhaustive:

Mettre cinq ou six cubes de glace dans un shaker.

Verser le citron , le gin et le sucre de canne par-dessus.

Agiter fortement pendant 15 secondes.

Servir en retenant la glace dans un grand verre à cocktail ou un verre à whisky.

Ajouter de l'eau gazeuse et deux cubes de glace.

Décorer d'une rondelle de citron et boire à la paille.

Picoler










13 commentaires:

  1. Fouqy's going back to its roots! Bon boulot ça, le EMF je l'avais complétement oublié celui-là! Je revois encore le clip...

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  2. Encore une fois j'ai envie de dire comme un vieux con (de 35 ans) c'était mieux avant. Mais pourquoi donc bordel ?

    P'têt parce que c'est vrai.

    Merci pour cette p'tite soirée virtuelle Gaby. Pour ça, on a pas besoin de Second Life sur le CGB, et c'est tant mieux.

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  3. Très beau post, Gab. Emouvant au plus haut point.
    En ce qui me concerne, il y a même certains disques que je ne peux plus réécouter, tellement ça me ferait mal.

    Et j'incite tout le monde à lire au moins la partie "Combray" de "Du côté de chez Swann" (avec la fameuse madeleine): certains passages sont beaux à pleurer.

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  4. Merci Gaby!

    Tu m'as rappellé mes heures d'études passées à picoler au lycée. Le gin fizz c'est le plus raffiné des alcools. Ca change du gout grossier de la vodka-orange.

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  5. très beau texte! surtout la dernière phrase aïe aïe...

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  6. On voit que Sarko est passé. Gaby se remet à écrire. Bravo en tout cas.
    Tu vois que tu peux nous pondre des trucs intéressants.

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  7. Personne n'en a jamais douté. Et Gaby n'a (plus) rien à prouver.

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  8. Tout ça me met le blues en me faisant fantasmer une époque que je ne pourrais jamais connaître : l'adolescence dans les 80's! Une époque où les dessins animés étaient plus poétiques et les DJs moins vendus aux impératifs commerciaux-hypes... J'ai bien pu profiter du premier point, mais malheureusement pas pu gouter aux joies du second! Merci Gab' pour cet aperçu d'un temps perdu (les Cités d'Or, moi c'est quand j'entends à nouveau la voix posée du narrateur présentant un aspect de la vie dans les Andes à la fin de chaque épisode que ma gorge se serre!)

    Milos, ton conseil est très bon mais il serait dommage que ceux qui veulent l'appliquer s'arrêtent en si bon chemin! La seconde partie de Du côté de chez Swann, "Un amour de Swann", est plus intéressante que la première pour un lecteur lambda (plus de dramaturgie) et condense en peu de pages tout l'enjeu de la Recherche : fuite du temps et des sentiments, thème majeur de la jalousie impuissante... Ca se lit comme un rien et presque tout Proust est là.

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  9. Putain Beth sort du bois! T'étais planquée où ?

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  10. Ben là où tu sais ;o)... Bon, je devrais bientôt vous infliger un semblant de texte. C'est la collection d'été qui s'annonce.

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  11. ohlala...
    mais c'est quoi ce délire là ?

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  12. Le Gin est le seul alcool buvable. Mais il n'est acceptable que pur ou avec du coca.

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  13. moi j'trouve que c'est de la merde ce texte? vous lui trouvez quoi? C'est bidon!

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