28 avril 2016
25 avril 2016
Hyperlive #NuitDebout : le direct
Je suis Charlie, Aylan, Thalys, Bataclan, Bruxelles et... Démocratie qui dort debout ! |
Fouquet - Ach, ach, que j'ai mal au dos mon bon vampirounet des Carpates, mon petit El Pocho de la toundra de l'échangeur A4/A86 direction Créteil...
Lestat - Bé qu'est-ce qu'y'a mon Fouquinouche de l'extrême? T'as passé la nuit en repérage à Répu, dormi sur un trottoir, chevauché de dos une punkachien des millefa ? Jvais être obligé de siffler pénalty, de sortir le calepin à ordonnances, et d'invoquer des prescriptions du genre drastiques. Alors, un mojito toutes les cinq minutes par voie orale, de l'acide tétrahydrocannabinolé par inhalation toutes les heures, et un moteur dans le cadre, ça peut pas faire de mal...
Fouquet - Ah !
Lestat - Plaît-il mon Fouquinet ? Le traitement fait déjà effet ?
Fouquet - On est à l'antenne. On est à l'antenne ! Pu-tain de pe-tit con de... Xix ! Xiiiiix ! EEEEEET OUUUUUIIIII BONSOIIIR A TOUS, VOUS ETES SUR LE CULTURALGANGBANG POUR UN HYPERLIVE EXCEPTIONNEL !
5 avril 2016
La Civilisation numérique et Bodinat
Pouvoir observer la nuit : voir un ciel de nuit, qu’il soit nuageux, étoilé, ou illuminé par la lune. Voici une chose simple, qui devrait ne pas être trop demander comme on dit. Une chose étrangement censée être à la portée du premier clochard venu, mais qui est aujourd’hui rendue impossible à toute personne appartenant au monde de la ville, des éclairages et des écrans. Avoir fenêtre sur nuit : voici un luxe qui est amené à le devenir pour de plus en plus de monde, alors que c’est le moyen le plus simple et le plus direct pour se rappeler sa condition humaine : celle de naufragé sur un caillou, flottant dans un infini d’autres cailloux.
Ou encore : sentir son rapport au temps, sa présence au monde, son « da sein » comme dirait l’autre ; le sentir par les pores de sa simple solitude, de l’ennui. Le B-A-BA. Mais un B-A-BA rendu impossible lui aussi, à l’âge de l’écran de poche, qui à chaque instant peut vous sonner, vous tracer, et vous rattache en permanence aux « amis », aux autres, à l’actualité, aux impondérables, aux notifications et mises à jour… Vous n’êtes plus jamais seul, plus jamais désœuvré, plus jamais disponible pour l’ennui, plus jamais là mais toujours ailleurs, sur d’autres ondes.
On n’a pas fini de mesurer l’impact que produit la « connectivité » sur le monde et sur l’homme. On n’a pas fini, sauf peut-être Baudoin de Bodinat, qui s’est assigné cette tâche dans son livre Au fond de la couche gazeuse, où il exprime très finement et précisément ce changement aussi imperceptible qu’irréversible.
L’écran, télé ou portatif, n’est pas un gadget de plus sur la liste des inventions technologiques, mais créé une nouvelle modalité d’existence, parallèle à la première. Il modifie à jamais le rapport de l’homme aux choses. Comment le monde, baigné de ces ondes et traversé par ces flux permanents qui s’échangent dans l’air, s’en trouverait inchangé ?
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