31 août 2012

Blog de shoot

Meeeerde, tout s'explique les mecs. Et nous qu'étions vite allés à Dam avant qu'ça ferme. Bon, ben désolé pour tout hein, c'est juste qu'on a les cerveaux cramés.



29 août 2012

Jeux Paralympiques 2012

N'oublions jamais Pékin ...

Morsay aux Jeux Para-Olympiques par Culturalgangbang

Colère et Temps de Peter Sloterdijk

Artikeule très intéressant récupéré ici (Cahiers de psychologie politique) sur l'essai " Colère et Temps " de Peter Sloterdijk, que je viens de lire (flemme de l'écrire moi-même).

Cet essai politico-psychologique est écrit par Peter Sloterdijk qui peut être considéré comme l'une des grandes figures de la philosophie contemporaine allemande.
Parmi de nombreuses traductions en français nous avons accès à « Règles pour le parc humain » (Mille et Une Nuits, 1999), « Essai d'intoxication volontaire » (Calmann-Lévy, 1999), et surtout sa trilogie : « Sphères I - Bulles » (Pauvert, 2002), « Sphères III - Écumes » (Maren Sell Éditeurs, 2005).
Après avoir analysé, dans « Sphères », les phases de constitution de l'espace humain, et avoir décrit, dans « Le Palais de cristal », les différentes étapes de la construction de cette sphère de confort et de " gâterie " que s'est offerte l'Occident, Peter Sloterdijk se penche, dans « Colère et Temps », allusion polémique à « Etre et Temps » de Heidegger, sur ce qui constitue selon lui le moteur principal de la civilisation occidentale : la colère.
Elle s'enracine dans une longue tradition philosophique et constitue en fait une partie intégrante de la personnalité humaine. Platon a été le premier à la décrire dans « La République », lorsqu'il note que l'être humain est constitué de trois composantes : une partie désirante, une partie raisonnante et une partie qu'il appelait thymos, ou esprit de vie. C'est cette dernière qui pousse l'homme à chercher la reconnaissance de sa propre dignité ou celle des objets (biens, principes, communauté.. ) qu'il investit de dignité.

D'Homère à Lénine, de la Bible au Petit Livre rouge, de Caïn à Freud, Sloterdijk démonte les mécanismes de ce sentiment pulsionnel et pourtant manipulable. Il montre comment la colère, d'abord instinctive, se transforme peu à peu en une " banque mondiale de la vengeance", où l'on utilise les sentiments de révolte des opprimés comme une monnaie qui permet d'arriver au pouvoir " un système qui a forgé un millénaire durant l'histoire de l'Occident ".Il analyse les formes bibliques, anarchistes, léninistes, fascistes et maoïstes de la colère et de son expression, la vengeance. Il s'interroge sur le rôle actuel de l'islam politique dans cette histoire. Et Sloterdijk annonce avec bonheur la faillite de ces organisations revanchardes, pour l'avènement d'un monde « au-delà du ressentiment ».
On devine en Sloterdijk un grand lecteur, familier de Hegel, de Nietzsche ou de Heidegger, du symbolisme allemand, de la phénoménologie, de Foucault ou de Lacan également, et de tant d’autres… Mais les chemins qu’il trace lui sont spécifiques. Dans sa trilogie : « Sphère », il renouvele l’anthropologie philosophique en fondant une analyse de l’homme sur la dialectique de l’intime et de l’extérieur (y compris les extérieurs sociaux : couple, famille, nation…). Cela lui permet d’aborder la philosophie politique avec un appareil théorique que nous pourrions qualifier de « psychopolitique ». C'est en effet, et c'est là ce qui pour nous fait son originalité, une philosophie politique qui s'intérésse aux affects, aux liens et aux passions autant – sinon plus – qu’aux institutions et aux idéologies.

La condition humaine entre thymos et eros : Les affects « thymotiques »
« Colère et Temps » analyse les conséquences d’un fait simple, mais qui est peut être un perdu de vue actuellement : l’homme n’est pas seulement animé par les affects "érotiques" (jouissance, possession), mais tout autant par les affects "thymotiques" (fierté, colère, vengeance), et dans ces deux familles d’affects cohabitent le positif et le négatif.
Pour Sloterdijk, les affects « érotiques » (au sens platonicien qui établit une convergence entre eros et avidité) vont bien au-delà de la sexualité. Ce sont des affects fondés sur le manque et sur l’idée qu’une possession ou une action pourraient le combler. En ce sens on peut dire avec G. Bataille que l’économie a une dynamique érotique (ce que je désire, je peux en offrir un équivalent - argent, travail ou autre bien - et en avoir la jouissance). Il est évident que notre siècle de psychanalyse, de triomphe du spectacle et de théories de l’acteur rationnel, privilégie la perception de ces affects érotiques.
Mais les affects "thymotiques" (du grec thymos , courage, colère sentiment de fierté, vengeance ), qui sont tellement occultés aujourd’hui, sont largement aussi importants dans la psychologie humaine contemporaine. Occultés de la pensée académique, des théories du pouvoir, des discours sur le monde, mais présents, à un point jusqu’alors jamais atteint, dans la littérature populaire et dans le cinéma d'action. Ils sont un moteur important des activités et des engagements politiques. D'ailleurs, quand on veut bien le regarde,r on découvre que ce sont les fiertés, et les révoltes qui expliquent la plupart de ces engagements ainsi que bien des conflits.
Le premier chapitre de Colère et Temps rappelle à quel point la colère de l’Antiquité gréco-romaine est un affect incompréhensible aujourd’hui. Cette colère, l’Iliade nous la décrit en ouverture "Cette divine colère d’Achille, le fils de Pelée, chante la nous, Déesse " Elle est relatée comme un véritable souffle prophétique, c’est l’âme même du héros, soit la seule force qui fait que le monde n’était pas une simple nature. Le héros, et son rhapsode, s’opposent au néant, pour que "sous le soleil se produise davantage que l’indifférent et l'éternellement identique". Ils le faisaient "pour que le monde croisse par du neuf et du glorieux."

Les affects thymotiques : leur gestion religieuse.
Cette colère a posé problème à l'homme et tous les efforts de culture, de morale et de civilisation vont s’employer à la domestiquer. Avec succès peut-il nous sembler dans un premier temps. "Honneur, ambition, fierté, haut sentiment de soi-même – tout cela a été dissimulé derrière un mur épais de prescriptions morales et de "connaissances" psychologiques qui revenaient toutes à mettre au ban ce que l’on appelle "l’égoïsme" C’est ce que Nietzsche avait déjà perçu.
La domestication progressive de la colère, a d'abord été essentiellement métaphysique, depuis les fondements bibliques jusqu’à l’économie du salut de la doctrine chrétienne. Sloterdijk rappelle la violence par exemple des psaumes :


"Ô Dieu, brise en leurs bouches leurs dents (…)
 Qu’ils s’écoulent comme les eaux qui s’en vont
Comme l’herbe qu’on piétine, qu’ils se fanent !
Comme la limace qui s’en va fondre
Ou l’avorton de la femme qui ne voit pas le soleil" (Psaume 58).

On est loin de la morale de l'humilité que le christianisme essaye de diffuser de nos jours !
Dans cette entreprise, le judéo-christianisme s’employa d’abord à transformer la colère en un attribut divin, qui fut lui-même progressivement "civilisé". Il construisit des manières de "parler" cette colère, d’en faire une histoire collective, ensuite il introduisit la dynamique apocalyptique. Pour P. Sloterdijk : « le deuxième siècle avant J. C. doit effectivement être considéré comme une ère clé, parce que depuis cette date l'esprit d'insatisfaction radicale est placé devant un choix …... Les colériques disposent de l'alternative historique entre l'option des Macchabées et celle de l'Apocalypse, en un mot entre l'insurrection anti-impériale séculaire et l'espoir religieux ou para-religieux dans la chute globale des systèmes ». (P. 130)
Le christianisme introduit deux innovations majeures dans l’histoire naturelle de la colère : un renvoi de la vengeance vers l’au-delà et un arbitre divin et omniscient intervenant au jour du jugement dernier pour rétablir les équilibres. Ensuite l'auteur nous entraine dans une passionnante réflexion sur la mise en place par l'Eglise de ce processus, mais cela déborderait le cadre de cet article. Il conclut par une réflexion sur Luther et sa critique du trafic des indulgences en montrant comment « le commerce de l'angoisse eschatologique » va stimuler le commerce dans le début de la modernité et favoriser l’émergence du capitalisme.

Les banques de colère
Ce premier effort d’accumulation et de mise en avant de la colère conduit Sloterdijk à introduire un concept qui va se révéler essentiel dans sa description : celui de « banque universelle de la colère ».
Pour l'auteur "la fonction bancaire couvre un secteur de phénomènes beaucoup plus large que celui des transactions monétaires. Des processus analogues à ceux de la banque interviennent partout où des entités culturelles et psychopolitiques – comme les découvertes scientifiques, les actes de foi, les œuvres d’art, les contestations politiques et autres – s’amassent pour passer, à partir d’un certain degré d’accumulation, de la forme du trésor à la forme du capital".
Si on considère le "trésor" comme l’accumulation statique d’une valeur, quelle qu’elle soit, reposant sur l’attente du coup dur rendant son utilisation nécessaire, le "capital", au contraire, est un trésor investi qui "travaille", qui prend des risques pour produire des dividendes. Corollaire de cet emploi dynamique, le capital est difficile à mesurer et nécessite des méthodes d’établissement de bilan et des outils sophistiqués de mesure comptable. Il est donc fiduciaire c'est à dire reposant sur la confiance.
Pour P. Sloterdijk de même qu'il existe des banques qui transforment en capital le trésor des particuliers, il existe des "banques de colère" qui sont nées à tâtons à partir du mouvement de sécularisation et de laïcisation des Lumières.

La gauche et le rêve d’une banque mondiale de la colère
A partir de ce raisonnement on peut penser une nouvelle définition psychopolitique des « partis de gauche" : de fait, ils doivent être perçus comme des banques de la colère qui, si elles connaissent leur affaire, font avec les placements de leurs clients des profits relevant de la politique du pouvoir et de la thymotique."
Partant de ce postulat P. Sloterdijk parcours la longue, terrible et sanglante saga des Révolutions, des mouvements anarchistes et socialistes, ainsi que des expériences communistes, dans des pages précises, dures, sans compromis ni illusions. Il serait impossible de résumer ici cette longue relecture historique, contentons-nous d’en relever quelques aspects :

• La stratégie partagée de mouvements qui doivent activer, puis capter, les pulsions thymotiques et jouent pour ceci sur des ressorts archaïques (amour de la patrie, peur, rejet de l’autre) ainsi que sur une grande discipline. • Il montre les contraintes liées à la concentration de la colère : il faut des militants disciplinés, capables de différer leur vengeance, pour que la révolution ou la prise du pouvoir aient une chance d’advenir. Il y a donc tout un travail d’éducation, de disciplinarisation importante de ces militants qui, in fine, place ces mouvements en réel danger de dérapage dictatorial.

• Il rappelle la contradiction intrinsèque de mouvements qui, prétendant gommer toutes les injustices, oublient qu’il est impossible, dans "le parterre d’un théâtre de placer tout le monde au premier rang"

• Il souligne les similitudes terribles, dans la gestion des affects thymotiques, entre le communisme d’un Lénine ou d’un Staline et le fascisme ou même le nazisme. Sans confondre, bien sûr, les deux idéologies, Sloterdijk pointe, de manière extrêmement convaincante, les convergences de méthodes et de dynamiques psychopolitiques, tout en mettant à jour des mécanismes ayant réellement servi de point de contact dans l’élaboration de ces deux systèmes terribles du XXe siècle.

• Il fait un portrait sans fard et sans concession des systèmes communistes, considérés comme des banques centrales de la colère, prétendant devenir des banques mondiales, procédant par "extorsion de fonds" (captation de la colère des peuples, ou d’une apparence légitimité à en être le dépositaire, par un habile mélange de terreur et de rabaissement permanent des individus ; entretien de la guerre extérieure ou civile, les thymos nationalistes étant plus faciles à mobiliser).

• Au passage, Sloterdijk rappelle avec fermeté quelques vérités historiques : l’incroyable "classicide" des Koulaks, qui fit plus de 9 millions de morts autour de 1930, les 30 millions de mort du "Grand bond en avant", l’indécence de ceux parmi nos philosophes français qui ont dansé sur ces monceaux de cadavres, qu’ils se le soient autopardonnés, comme André Glucksman, ou qu’ils persistent, comme Alain Badiou. Il rappelle que le "classisme " a fait encore plus de victimes que le racisme au cours du siècle passé et que les complaisances à son égard sont absolument inacceptables - mais compréhensibles, en revanche, à travers cette lecture "thymodynamique". »1

Notre époque
L'étude des utilisations psychopolitiques des affects thymotiques lui permet d’aborder avec brio plusieurs aspects de notre époque.
Actuellement pour Sloterdijk, la colère a renoncé à l’intelligence. Plus de constructions théoriques, plus de banques centrales : la colère s’égaye et s’éparpille. « La radicalité ne joue plus de rôle dans l’hémisphère occidental qu’en tant qu’attitude esthétique, peut-être encore comme habitus philosophique, mais plus comme style politique. Faisant preuve d’une grande cohérence, le centre, le plus informe des monstres, a compris la loi du moment et s’est proclamé acteur principal, voire unique artiste de la scène post-historique. Ce qu’il touche lui ressemble aussitôt : bienveillant, sans caractère, despotique. Les agents de l’impatience historique d’antan sont au chômage, l’esprit du temps ne leur propose plus de rôles. A présent, on réclame des gens ennuyeux auxquels on peut faire porter le fardeau. »
La question est de poursuivre l’examen du traitement politique des affects thymotiques en laissant au politique le soin de relever un nouveau défi : "si l’une des leçons du XXe siècle a été que l’universalisme depuis le haut est voué à l’échec, le stigmate du XXIe siècle pourrait être de ne pas réussir à former à temps, depuis le bas, le sens des situations communes".
Dans les éruptions de violence des banlieues l’auteur ne perçoit que des mouvements tellement brisés qu’ils sont en deçà même du nihilisme, et n'ont aucun potentiel de "capital thymotique" dans la mesure où « toute espèce de coopération ciblée avec leurs pareils représenterait le pas vers la transcendance, la non-lassitude, la non-défaite et ne pas faire ce pas est leur vengeance la plus intime contre la situation."

Les partis de gauche dans un monde érotique
La lecture psychopolitique de Sloterdijk nous paraît éclaire d’un jour nouveau les partis de gauche, notamment Français et Italiens en dépassant les analyses sommaires sur les responsabilités des uns ou des autres. "Ce qui est en jeu dans la modernité économique, c’est tout simplement le remplacement du pilotage thymotique des affects (qui n’a que l’apparence de l’archaïsme), en même temps que ses aspects incompatibles avec le marché (qui n’ont que l’apparence de l’irrationnel), par la psychopolitique, plus conforme à l’époque, de l’imitation du désir et de la culpabilité calculatrice. Cette métamorphose ne peut être obtenue sans une profonde dépolitisation des populations – et, liée à celle-ci : sans la perte progressive du langage au profit de l’image et du chiffre. Les partis de la gauche classique, notamment, dans la mesure où ils sont en soi des banques de colère et de dissidence, ne peuvent, dans ce nouveau climat, se faire remarquer que comme des reliques dysfonctionnelles. Ils sont condamnés à lutter, avec des discours laids, contre les images de belles personnes et des tableaux de chiffres durs ce qui est une entreprise vouée à l’échec. En revanche, les social démocraties du type New Labour, évoluent comme des poissons dans l’eau dans l’élément de l’érotisme capitaliste – elles ont abdiqué leur rôle de partis de la fierté et de la colère, et ont pris le virage menant vers la primauté des appétits.".
Cette situation est d’autant plus complexe que, pour l’auteur, les victoires de la sociale démocratie ont été acquises grâce à l’effet de repoussoir des dictatures communistes de l’Est (au grand dam de ces dernières qui avaient plus de haine envers les réformistes qu’envers le capital lui-même), et que, depuis 1979 (Thatcher, Afghanistan, Iran…), le capital a entrepris un vaste audit sur le coût de la paix sociale et a conclu à la possibilité de la maintenir à moindre prix.

Et maintenant
La conclusion de P. Sloterdijk nous laisse un peu sur notre faim même s'il propose quelques pistes de travail pour une politique de notre temps.
« Nous sommes persuadés que la colère (avec ses frères et sœurs thymotiques, la fierté, le besoin de se faire valoir et le ressentiment) représente une force fondamentale dans l’éco-système des affects, que ce soit d'un point de vue interpersonnel, politique ou culturel ».
Certes la colère ne sera plus universelle comme dans le communisme, sa collecte sera régionale.
Pour Sloterdijk ce qui est dépassé : c'est la culture judéo chrétienne du ressentiment. Mais elle a permis grâce à son effondrement l'émergence de « ce phénomène, hautement improbable qu'est « la critique » pour autant que l'on entend par là, l'esprit enflammé par un ressentiment devenu génial, de l'insoumission aux faits purs, et plus précisément aux faits de l'injustice » (P. 316)
Et il ajoute plus loin : « le souci de Nietzsche visait le remplacement de cette figure toxique qu'est « l'humilité vengeresse » par une intelligence à laquelle on ne peut parvenir sans une culture ouverte de l'ambition. Celle-ci devrait être post-monothéiste en ce qu'elle brise radicalement les fictions de la métaphysique de la vengeance et de ses reflets politiques. »
Ce texte foisonnant très riche en réflexions et en connaissance précises des recherches politiques, philosophiques et sociologiques contemporaines est écrit dans une langue fluide, excellemment traduite par Olivier Mannoni. La qualité pamphlétaire de l'auteur rend parfois la lecture jubilatoire, ce qui est assez rare dans ce genre d'essai.

Notes 1 VERDIER H. in « Blog nonfiction.fr »

28 août 2012

La minute de Batpat : Jean-Luc Delarue

Il y a des nouvelles qui laissent le monde à la rue…
Ji-L-Di est mort.
Tu aimais Jean-Luc Delarue ?
Naturellement, il y a des réponses qui ne se discutent pas.
Le gendre idéal du paysage audiovisuel français s’en est allé.
Avec son look boîte à bac, DEUG de droit, école de commerce, chemise blanche, lunettes, bien peigné, raie sur le côté, garanti sans pellicule, sourire au poliche, poli, bien élevé, rasé de frais, haleine mentholée, Jean-Luc, c’était une image, une aura, une auréole de fidélité-continuité-responsabilité-crédibilité-efficacité.
La ménagère de moins de 50 ans est éplorée, jupons retroussés, corsage tout tourneboulé. 
Elle implore déjà le Malin au bord du lavoir pour que revienne à la vie son désir d’idéal fait homme, prête à offrir sa caverneuse et humide intimité aux douces pénétrations existentielles made in Hell. Oh oui Jean Luc ! « Est-il encore important de se définir clitoridienne ou vaginale lorsqu’on vous fouille les douceurs intérieures muni d’un godemiché de tisons et de tessons de bouteille ? »La question aurait mérité une enquête Jour après Jour... 
Jean-Luc, nous sommes innombrables, orphelins de tes « ouais, mmm, hum, mmm, hum » que tu éructais hors champ tel un GI sous méthamphétamine, et qui trahissaient ton attention toute d’impatience et d’avidité pour les confidences, les petits secrets, les cadavres dans le placard de tes invités. Et nous ne l'étions pas moins, voyeurs rassurés que nous étions par ce genre de familles que tu nous dégotais, regroupant un père pédophile, un enfant trisomique, et une mère sataniste, tous en phase cancéreuse terminale. 
La ménagère de plus de 50 ans ne sait plus à quel sein se vouer malgré sa récente mammectomie, elle qui voyait en toi, ce prince charmant qui finalement n’était jamais venu, mais bien Gérard, Jean-Claude, Bernard, Jean-Marc, Bruno, Pascal et Jean-René, ces inénarrables sept piliers non pas de la sagesse, mais du bistrot du quartier, capables de boire sans ciller 4 kir cassis et 8 demis avant les 9 coups de 9 heures du mat… « Vous êtes marié à un sac vin, il lui faut 4 grammes d’alcool dans le sang pour commercer la journée, venez en parler sur le plateau de Ça se discute. » 
Toutes les maisons de retraite de France (et de Francophonie par la grâce de TV5) ont dû prendre des mesures d’urgence, distribuant comme les vieilles aux pigeons, les pilules d’antidépresseurs aux mamies dans le biberon de 16h, celui d’après l’atelier Baballe de 15h, pour éviter une vague de suicides et ne pas ainsi se priver de ce plaisir simple parmi les plaisirs simples, de les euthanasier une par une le moment voulu.
Aujourd’hui, toute la Colombie est en deuil, au bord du chaos, de la banqueroute, et nous savons de source sûre qu’une narcocorrida est en cours d’écriture chez les ménestrels des cartels de drogue mexicains : « Gracias a ti El loco del coco », n’aurait pas manqué de te dire Pablo Escobar s’il était encore de ce monde. Chez les braqueurs de haut vol, c’est aussi la consternation, et une marche blanche a été décrétée à l’unanimité en ton honneur... « Toujours le pif dans la schnouf, mais ça l’empêchait pas d’avoir du blair pour le braquo. Tout ce blé fauché au contribuable pendant des années. Voleur de patates chaudes ! Un business bien huilé. Il avait même appelé sa maison de production Réservoir Prod. Y’a pas à chier, c’était le meilleur d’entre nous. Salut l’artiste ! », témoignait ce matin depuis sa cellule à la Santé, Franky la Glacière, surnommé aussi par la police le Chinois, le Belge, le Libanais, etc, parrain du petit dernier né au CulturalGangBang. 
Sur les divans, chose rare, on n’avait plus de mots. Le Ministère de l’Intérieur aura dû organiser une grande loterie nationale parmi les psy-chiatres, -chologues, -chanalystes, -chothérapeutes, pour constituer une délégation et ainsi prévenir tout risque de débordement pathologique et de trouble à l’ordre public obsessionnel lors de ton inhumation, toi qu’ils appelaient affectueusement Jean-Cul. Ils resteront à jamais Freudeusement tiens Jean-Luc… Quant à la Grande famille télévisuelle, le coup porté au PAF est terrible, malgré qu’il ait depuis longtemps accroché ta tête au dessus de la machine à café de son open space médiatique. C'était donc ça l'Esprit Canal : même les jeunes premiers se consumaient comme des rock stars.
Jean Luc, te voilà trépassé, et nous voici avec tant de questions sans réponse que tu aurais indéniablement pris sur toi de traiter, chargeant sur ton dos comme le Christ la croix, la pas si ingrate tâche de questionner toujours plus profondément les monuments abyssaux de l’humanité : 
 « Vous êtes né(e) sous X et vous vous appelez Michel Connard ? 
Vous êtes possédé(e) par le démon mais ne buvez jamais de café au petit déjeuner ? 
Vous avez le cancer, perdez vos cheveux, mais exercez toujours votre métier de coiffeur ? 
Vous êtes tueur en série et souhaitez devenir chanteur de variété ? 
Vous êtes fan de Supertramp ? 
Vous êtes un ancien candidat de la télé réalité mais souhaitez qu’on se rappelle de vous ?
Vous êtes fonctionnaire à la recherche d’un travail ? 
Vous êtes chômeur mais avez distribué vos 7 € de gain au rapido à une œuvre caritative ?
Vous êtes l’enfant mort né d’une handicapée mentale et d’Emile Louis et souhaitez travailler à la télé ? 
Vous êtes un Rrom qui souhaite travailler tout court ? 
Vous êtes prêtre et fan de Marilyn Manson ? 
Vous êtes sataniste et fan des Prêtres
Vous êtes Yamina Benguigui, avez de beaux globes et êtes persuadée que vous deviendrez un jour ministre d’Etat ? 
Vous rêvez de sortir la France de l’œil du cyclone à l’aide d’un pédalo ? 
Vous êtes adepte du SM et faites des rêves érotiques avec Valérie Trierweiler ? 
Vous vous appelez Jean-François Copé ? 
Vous contribuez au Culturalgangbang et rêvez de régner sur l’humanité ? 
Venez nous en parler sur le plateau de Ça se discute. » 
Repose en paix Jean-Luc, toi qui pendant des années nous aura montré toutes les splendeurs cachées de l’humanité. Tu as maintenant rejoint l’esprit Canal au firmament des six pieds sous terre. Mort dans la déchéance, la maladie, à même pas 50 ans, comme si toutes les misères du monde dont tu te repaissais avaient fini par te bouffer… Réconfortons-nous à l’idée qu’il nous reste Jean-Marc Morandini, qui fut ton grand guide spirituel, mais qui dépourvu de tout hémisphère cérébral, n’eut pas l’idée de faire valider son show d’éboueur circassien par un serment d’Hypocrite… Jean-Luc, avec toi tout était vraiment possible, même de faire de Brahim Asloum un champion du monde de boxe. 

Le son du jour qui te détend du gland


Randy Crawford . Street Life [Live] par capitainfunkk

27 août 2012

Riposte


N’en déplaise aux gens qui s’indignent, les Pussy riot, même dans leurs scènes d’enculage public, ne font rien de très nouveau. Elles reprennent à leur façon les procédés de Diogène qui, quatre siècles avant le Christ, se comportait comme un chien pour prouver aux gens distingués qu’ils en étaient, eux aussi, des chiens (on peut trouver la démarche des Cyniques parfaitement débile, sans nuance et à côté de la plaque, la question n’est pas là). Diogène se branlait la nouille en public, non pas au sens figuré, comme le ferait un publicitaire ou un type qui bosse dans un service RH, mais au sens premier de l’expression « se branler la nouille ». Il s’astiquait bel et bien le jonc ! Il se polissait le chinois, se faisait briller le Solitaire. Il se lustrait la tringle sous le regard des passants. Se comporter comme un chien était, au sens littéral, le mot d’ordre de sa philosophie. Rejeter toutes les conventions sociales, ligne de conduite simple et gonflée, permettait donc de se masturber en plein vent, de baiser sur la place du marché, de couler des bronzes comac au nez des bourgeois. Vieille affaire, donc.

Évidemment, il était écrit que l’occident entonnerait contre la Russie le couplet de la censure politique et de la réaction moyenâgeuse. Quoi que fasse Poutine de toute façon, c’est un crime. Quand un tribunal américain fout 5 millions de dollars d’amende à un type qui a arraché son foulard à une musulmane, c’est une justice ordinaire et bien menée. Respect de la religion, droit de l’homme, bla, bla, bla. Mais que la justice russe juge des citoyens russes en fonction des lois russes est un scandale à peine soutenable pour un Français et pour Madonna. On les comprend. Il faudrait d’ailleurs demander l’avis de toutes les consciences éclairées chaque fois qu’un tribunal rend un avis de par le monde : a-t-il bien jugé ? Demandons à Sting, à George Clooney ou à mister Bean ce qu’ils pensent de la condamnation d’un chauffeur de bus à Ouagadougou ! L’excès de vitesse méritait-il deux mois de taule, Votre Altesse ?

Mais les Pussy riot ne sont pas des chauffeurs de bus, elles sont des artistes. Mieux que ça : des femmes ! Or, on sait depuis un siècle par chez nous qu’un artiste, ça peut tout se permettre. L’art, c’est ça. Ce n’est même souvent plus que ça. Admettons. Nous n’avons d’ailleurs rien contre la liberté laissée à chacun de s’exprimer, fut-ce pour le faire d’une façon atroce, fut-ce pour rabâcher inlassablement les mêmes poncifs.

Ce qui étonne dès qu’on sort des pays d’occident, c’est que la liberté d’expression n’a pas totalement annihilé les capacités de défense des institutions. La liberté d’expression, quand elle existe, y est relative. C’est cela qui gêne et scandalise, même inconsciemment, les grandes consciences de notre envié show business : en Russie, les offensés rendent encore les coups. Nous avons tellement ressassé nos attaques contre des ennemis crevés depuis un siècle et plus, incapables de rien faire d’autre que de ridicules protestations condamnées d’avance par tous, que le sort des trois émeutières de la chatte nous paraît inconcevable : elles ont attaqué, ils ont riposté ! Comment une telle chose est-elle encore possible ? se demande l’humoriste français après avoir souligné pour la millième fois la petite taille de Sarkozy, traité son épouse de catin et assimilé leur descendance aux plus profonds débiles. Pourquoi le président russe ne rigole-t-il pas un bon coup avec ceux qui l’attaquent ? s’interroge l’aficionado des Guignols de l’info, habitué à la connivence de Chirac avec sa propre marionnette. La vraie différence, elle est là.

Théoriquement, la liberté d’expression est une arme précieuse pour les faibles. On ne se prive pas d’en user, jusque sur ce blog. Dans la pratique, certains faibles devenant intouchables, la liberté d’expression suppose soit le mutisme de celui qu’on attaque, soit une protestation de pure forme, vouée aux moqueries. Quel Président de la république se risquerait à répondre aux attaques sur son physique ? Si l’on en juge par le rapport de forces réel, ceux qui s’expriment sont donc rarement faibles.
La généralisation de la langue du marketing rend même la situation inédite : un connard tenant blog a toute liberté pour attaquer un Président de la république, mais ce dernier, au cas improbable où il voudrait répondre, se trouvera si engoncé dans les filets des agences de com’ qu’il ne pourra utiliser qu’un langage stérile, convenu, vidé de ses tripes : impuissant. Un humoriste payé par France Inter pour assassiner quotidiennement tout ce qui lui déplait ne risque donc rien, sauf bien sûr s’il s’attaque à des institutions ou groupes réellement vivants, capables non seulement de se défendre mais aussi de lui foutre une fatwa au cul. D’ailleurs, le procureur Didier Porte fut certes viré après avoir répété trente fois « J’encule Nicolas Sarkozy » à l’antenne, mais France Inter fut finalement condamné pour ça.


Le XIXème siècle croyait qu’une presse libre et une totale liberté d’expression étaient les conditions sine qua non de la démocratie. Le système où nous vivons s’est donc arrangé pour que ces deux notions ne signifient plus rien : la presse française est presque exclusivement détenue par des marchands d’armes liés au pouvoir ; la liberté d’expression ne sert plus qu’aux amuseurs, aux actrices rebelles, aux chanteurs engagés, ligués contre les chasseurs, contre les pêcheurs de baleines, les cardinaux de Rome, l’ordre patriarcal ou les nostalgiques de Vichy… Et malgré la disproportion des forces en présence, les assaillants exigent encore de leurs cibles une soumission, une immobilité totales !

Certes, les Pussy riot paient cher leur lancement médiatique international. Il y a trente-cinq ans, les Sex-Pistols, proto punks à svastika, avaient eux aussi réussi leur coup en profitant des cérémonies d’anniversaire de la reine pour lancer une chanson pleine de bon sens : God save the queen, the fascist regime. Ils n’ont pas duré longtemps en tant que groupe mais leur dénonciation du capitalisme leur a rapporté un gros pognon. C’est ce qui arrivera aux Pussy riot quand elles sortiront de taule, si elles émigrent ici.

24 août 2012

Duflot nique les pros

Vite fait en passant...

Bien que j’avais normalement autre chose à glandouiller, cet après-midi, j’ai allumé la télé, comme ça pour voir. Je suis tombé de suite sur l’émission de Sophie Davant qui remplace le regretté Delarue, parti sniffer les nuages du Paradis ou les cendres de l’Enfer. Pour ne pas changer, ça parle des problèmes de cul dans le couple. Une femme laide, comme la majorité des femmes, injuste sélection naturelle oblige, accuse son mari, qui avait la chance d’être sur le plateau, d’être trop lent à la tache, de ne pas tenir les cadences infernales au pieu. Devant des millions de téléspectateurs, ce pauvre mâle est inculpé de paresse sexuelle par sa moitié qui réclame son dû, telle une déesse cruelle exigeant son sacrifice sanglant. Le pire dans tout ça, c’est qu’il n’a même pas l’impression d’être humilié. Tout à l’air de bien aller. Pas qu’il s’en foute, mais qu’il soit plutôt compréhensif. Il semble trouver normal de passer pour le mollasson du siècle pour le bien de sa dulcinée. Il comprend sa femme qui n’avait assurément pas d’autre choix que de le mettre minable à la télévision. Le mec était gêné, mais pas pour lui, pour elle ! Surprenant !
Mais c’est dingue ça, comment peut-on avoir une absence totale d’orgueil ?! Alors qu’un homme normalement sain lui vociférerait : « TA GUEULE POUFFIASSE ! COMMENT VEUX-TU QUE JE SOIS FOUGUEUX AVEC TA MONTAGNE DE CELLULITE ! TU FERAIS DÉBANDER TARZAN OU UN PUCEAU DE QUARANTE ANS SOUS VIAGRA », puis la trainerait par les cheveux jusqu’au nid conjugal comme une brute préhistorique, la fameuse époque où les hommes savaient encore parler à leurs femmes, et lui mettrait sa branlée de pines en solde de tout compte. Puis hop, demande de divorce pour le principe !
Parce que c’est ce qu’elle cherche, la requérante. Qu’il s’énerve un peu, fasse gonfler les veines et charge comme un taureau farouche. Mais c’est pas gagné ma pauvre, mauvaise pioche ! Encore une qui finira sous les assauts d’un black et qui rêvera de tournantes multiculturelles.
Alors pas besoin d’aller jusque-là ! Perds du poids, gracieuse grasse, et viens au CGB ! Nous te ferons découvrir les délices du gang bang, puis nous te refilerons à nos lecteurs… qui ont toujours faim, eux aussi.
En tout cas, je me suis bien marré. Ça me fera ma journée.

Ce week-end : grande braderie écolo


L'intégralité des bénéfices de l'opération sera reversée au Comité de soutien des Pussy Riot, pour un monde plus propre : sans CO2, sans Orthodoxes et sans Poutine.

*Pour les réfractaires : peut être baisée revêtue d'une cagoule.

22 août 2012

CGB Causeur, le clash


Ouaiche, chuis d’humeur à clasher, à bâcher, à clashbâcher. Chuis plus d’humeur qu’à ça même. Juanito SarkoFrance, Maître Hélas, k's kya ? Jvous prends tous à la fois. Ça va être un carnage. Chuis en mode bouyave, jvais tous vous mettre en bouillie, vous égaliser de l'ego, j’vais servir chaud et avec des vrais morceaux de Jérôme Leroy dedans (écrivain et rédacteur en chef culture de Causeur)...


Faut pas croire Jérôme, c’est pas parce que jte clash que chais qui t’es. Moi, jte connais ap, jtavais jamais lu jusqu'à là. Sur la toile J’connais qu’moi et les membres du gang Bang ! Jérôme Leroy, moi j’en connaissais bien un mais y jouait au foot la miskine. Il est en cure thermale à Evian Thonon depuis qu’il a pris sa r’traite le pépé. Enfin aux dernières news hein, chuis un réac wam, le sport c’est haram.
Mais là, Jérômino, jviens d'te découvrir en tombant sur ta réponse à ton collègue de salon, l'ébéniste à belle plume, Cyril Bennasar et ça m’a vénère gros, tu peux pas savoir. Donc en gros, jvais répondre à ta réponse à Cyril, tu suis gros ?


Jérôme Leroy, écrivain et rédac chef culture, ah nan, merde, encore du foot sur le CGB, c'est dégueulasse !


D'abord, spéciale dédicace à Cyril Bennasar : j’ai déjà lu un papier à toi que j’ai bien aimé, c’était y’a au moins 27 ans, Internet existait pas, et c’était la dernière fois que jmettais les pieds chez Causeur, le site Surtout si on est pas d’accord. Ouarf, genre ! Quand on pense qu'Élisabeth avait interviewé feu le vieux Philippe qu'avait la pensée qui puait la gitane maïs. Mais vous zêtes pas d’accord avec quoi vous chez Causeur ? Vous êtes le même qui engueule le semblable, c’est l’embrouille entre nuances y disait le vieux Muray qu’aimait aussi bien Balzac que l’tour de France, purée le truc de ouf ! Causeur, un site de chez subversif, tellement à la marge, qu'y vient d'recruter un ptit jeune de chez Marianne 2 - vous allez croire que j’fais une fixette mais c’est que le monde est petit c’est tout - le mec c’est Tefy Andrianananamamanamana - putain on dirait une chanson du Roi Lion son nom - Ptain, on avait dit pas les noms - dont on peut juger de l’intelligence sur son compte twitter par exemple, l’outil social où les journalistes 2.0 étalent leur life style, leur cool attitude de mecs aware, au dessus du gros lot gros, et à tous hein, façon exhibitionniste sans frein à main, même à leurs DRH et surtout leurs vrais patrons de la presse écrite ou virtuelle sur le papier : les lecteurs. Les cons. Déontologie, retenue, décence, c’est des gros mots maintenant avec tout ce réseau social gros. Un vrai piège à cons. Des mouches dans la toile. Faudrait goaler les plans du réseau et faire tout péter, les Anonymous avec, ouais gros, chuis en mode jclashe tout, chuis un ouf moi. Expendébile, Chuck Norris style.
Bon bref, meeerde, j’avais juste envie de te dire Jérôme que chuis pas d’accord avec ton article Attention aux cloportes armés. Mais en même temps, c’est même pas que chuis pas d’accord, parce qu’au fond, jlai lu hier, mais je m’en rappelle déjà plus, mais c’est juste que, c’est que comment tu veux qu’on réagisse pas à ça :
« A mon avis, le problème est davantage de savoir ce qu’il faut accorder comme crédit à des sociétés qui ne laissent comme alternative à ses citoyens que la violence. Celles qu’ils vont exercer contre eux-mêmes à force d’inhibitions ou celles qu’ils pourraient exercer contre les autres, contre ceux qu’ils tiennent à tort ou à raison pour responsables de leurs conditions de vie souvent effroyables.
Et si on réfléchit froidement, c’est à ce genre de choses qu’on s’aperçoit qu’il faut changer de société. Vite. Et si possible pacifiquement. »



On tourne en rond gros !


Ptain t’es un déglingman toi ! Moi, j’aimerais que si possible, tu donnes plus ton avis Jérôme ou que tu écrives direct « La guerre c’est pas bien », « Faisons-nous des bisous », "roulons-nous des galoches", parce que les avis de petits bourgeois bien planqués dans leurs vies de petits bourgeois, le peuple aux prises, il en a ras le cul.
La violence, j’ai envie de dire c’est la vie mon gros pépère. Par exemple, on nous dit depuis tout petit que taper ses petits camarades de classe c’est pas bien, alors que c’est faux, y’a rien de plus bien, ça peut non seulement le calmer pour longtemps mais le remettre carrément dans le droit chemin le mec, ce qui revient au même en fait si tu réfléchis macro, vu que toutes les droites même les sécantes en fait si t’attends assez longtemps elles prennent la tangente, eh merde laisse tomber gros, t’as pas l’air d’avoir ton bac C.
Le Mal, c’est un truc qui marche avec le Bien tu vois ? ça fait mille milliards de sabords d'années qu'on le sait ! C’est comme Dieu et le Diable, Jésus et Judas, Stone et Charden. Charybde et Scylla, oh la haine la pirouette façon bass jumping ! La peste et le choléra. T’as pas l’un sans l’autre, jamais, ils sont tout le temps simultanés gros, tu comprends pas ? sauf si tu prends du LSD mais là, c’est pareil, suffit que tu passes au dessus d’un échangeur d’autoroute et PAF le chien, c’est la merde. Toi, tu voulais juste voler... Et des sels de bains, ça a l’air de rien, ça a l’air gentil comme ça des sels de bains, mais tu te retrouves en deux deux à bouffer le visage d’un mec en bas de l'échangeur et sans chianti mec.


Les sels de bain, pour un zombie qui sent bon


La violence, c’est pas une question de société moi je pense, c’est une question de connerie doublée à une question de corruption. Faudrait par exemple que les juges fassent leur travail. Les policiers se suicideraient moins et on aurait moins la déprime à cause des enculés de faussaires de la démocratie qu’abusent trop du bien social. Faudrait aussi qu’on ait plus de prisons, ça les rendrait plus humaines et vivables, et si on recrutait plein de monde pour mettre dedans, ça éviterait peut être que ça devienne une fabrique à enculmans et à suicidés et ça remonterait le moral des chômeurs. A moins qu’on fasse juste payer la balle à la famille. Dans tous les cas, y’aurait moins de monde donc de promiscuité dans les cités où faudrait se décider à mettre quelques coups de pieds au cul bien violents à toute une génération qu’a décidé de rien branler à l'école en mettant les pieds sur le canap et l'bureau du prof, ad vitam, parce qu’en fait, le problème c’est pas la téci, le bitume, le béton. C’était mieux avant les 3 000. Maintenant que c’est tout repeint, c’est l’Bronx mec !
Faudrait surtout qu’on mette tous les enculés qui s’étonnent de tout et qui sont payés pour, dans un bureau au 120ème étage d’un building, alors qu’on viendrait justement de donner quelques cours particuliers de pilotage à des mecs d’Al Qaïda genre. Et gratos, parce que c’est évidemment une question de service public. Ce serait le 7ème ciel cash ! En gros, faudrait que la société elle porte ses couilles et qu’elle soit plus violente pour que ça s’arrête d’être si violent dans le quotidien, t’as compris gros ?


Allo Al Qaïda ? Ce serait pour une livraison siouplaît.


Votre fascisme du pacifiquement correct, c’est ça qui fait qu’aujourd’hui on vit dans une société de merde (c’est toi qui le dis Jérôme puisque tu veux en changer). Moi, j’ai lu tout Baudrillard, et je suis d’accord avec sa vision façon la java des bombes atomiques sous ecsta. Si tous les pays du monde avaient la bombe, eh ben tout le monde se tiendrait à carreau ok ? On dirait poliment bonjour à son voisin. Personne se la péterait plus. Plus personne pour te piquer ta place dans la queue à la cantoche.


Y'a un militant PS et un militant UMP sur la photo (on déconne pas). Tu veux jouer à qui est-ce?


Les gens aujourd’hui, c’est pas s’engager dans un parti politique pour faire du militantisme d’attardé mental qu’y faut qu’y fassent. Faut arrêter avec les isoloirs, moi jte le dis, c’est ça la vraie violence : la mollesse. Votre démocratie, vos think tank et blogs pas d’accord avec le pareil au même, ça fait que des trous du cul dans la tête des gens. Zont plus que d’la merde dans la tronche après. Moi, chpeux plus vivre sans antihistaminique, jdeviens allergique à tout jusqu’à l’air que jrespire ; normal, c’est un faux aussi. L’air du temps en toc, c'est votre putain de monoxyde de carbone mental qu'on respire tous les jours...


« Vivre s’affine au critère impérieux des allergies » il a dit Yannick Haennel. Et il a raison : on évolue au milieu des avalanches...

En gros, si t’as bien suivi Jérômino, « à mon avis », « si on réfléchit froidement », la solution, y'a pas, elle est simple comme un coup de latte dans les couilles : faut inscrire tout le monde au judo et à la boxe.
Poing barre.
Mais bon, on fait qu'pisser dans un violon de dingue pendant que toi, tu causes toujours…


Philosophe de terrain

20 août 2012

Aubryland


Allez les mecs, traitez-moi de Cabu, même pas peur !

Victimes de la société : les vietnamiens

Mon père avait un ami immigré d'origine vietnamienne et prof de karaté. De simple professeur d'économie, il est désormais directeur de lycée. Ses trois frères sont respectivement avocat, médecin et entrepreneur dans la communication. Plus jeunes, ils vivaient tous en HLM. Les parents, ouvriers dans des usines de la société française fasciste et qui ont transmis de fortes valeurs à leurs enfants, tiennent aujourd'hui un restaurant asiatique, financé par la réussite de leurs engeances, alors qu'ils pourraient profiter de la retraite.Un article du Parisien a été consacré à l'ami de mon père en 2009 :
« Allez les gars, on se dépêche ! » 8 h 20. Devant les grilles de son établissement, Dominique N'Guyen Duc Long hèle les retardataires. Un rituel répété chaque matin. « Il faut montrer qu'on est présent et qu'on s'occupe d'eux », dit-il. Depuis la rentrée 2007, il a pris en mains le lycée professionnel Louis-Blériot à Etampes. L'établissement est tristement célèbre : en décembre 2006, une professeure Karen Montet-Toutain est poignardée durant un cours par un élève. Le 23 janvier dernier, l'agresseur a été condamné à dix ans de prison. Candidat au poste, Dominique N'Guyen Duc Long comprend ces jeunes, souvent originaires de quartiers difficiles. Comme beaucoup de ses protégés, Dominique est issu de l'immigration, a grandi dans une famille nombreuse, dans une cité (à Saint-Michel-sur-Orge). A son arrivée, il réunit ses élèves. Il leur parle de respect, leur dit aussi que leur lycée a mauvaise réputation. « La réputation, c'est vous qui la faites, explique-t-il. Elle changera si vous respectez le règlement, le matériel, les gens… » Et l'homme a ses méthodes pour ramener la sérénité. Chaque jour, après l'accueil, l'équipe fait le tour des classes et des ateliers. « On crée du cadre et de la proximité, résume la proviseure adjointe, les élèves sont demandeurs de cadre mais aussi d'attention et de considération. » Pour valoriser le travail, le proviseur a créé les trophées d'honneur remis chaque année aux jeunes méritants. Pour la prochaine cérémonie, il veut inviter Xavier Darcos, le ministre de l'Education nationale. « Qu'ils ne viennent pas que quand il y a un problème », dit-il. Autre nouveauté, chaque trimestre, les bons élèves et leur famille reçoivent un mot de félicitations. « J'écris personnellement à chacun, dit Dominique N'Guyen Duc Long. Pour que le gamin sache qu'il est important. » Le nouveau proviseur a encore remis en vigueur une règle délaissée : pas de capuche ni d'écouteurs à l'intérieur. Un symbole fort. Il y a trois ans, les professeurs dont Karen Montet-Toutain , avaient du mal à obliger leurs élèves à se dévêtir en classe. « Ils écoutaient leurs MP3 allongés dans les couloirs » regrette un administratif. « Je trouve les élèves moins durs. Il y a une plus grande communication avec le monde adulte », estime la conseillère principale d'éducation, présente au moment « des événements », comme on dit ici. « Les jeunes savent que l'administration n'hésitera pas à sanctionner et à se séparer d'un élève, analyse Jean-Lou, professeur de sport. Il y a toujours du conflit comme dans n'importe quel établissement. » « L'ambiance est la même et Louis-Blériot est plutôt calme, estime Jalil, qui enseigne l'électrotechnique. Un élève qui pète les plombs, ça peut arriver partout. Mieux vaut ne pas y penser. »

19 août 2012

Valls avec Bachar


Au CGB, ça nous arrive de faire dans l’enquête mystic-oho-listique.
Nous, on sait bien que dans la vie, y’a pas de hasard.
On voit tout avant tout le monde, c’est comme ça, c’est parce qu’on multiplie nos métaphores par le carré de la vitesse de notre pensée (360 000 km d’idées par seconde).
Ici, on a un coup d’avance, on met la pile même à Big blue (on lui enlève, sa pile).
Alors notre titre là, c’est tout sauf des conneries, d’odieuses accusations mensongères lancées en l’air pour voir si elles sont aérobies ok ?

ça fait depuis au moins un an qu’on dit au monde qui nous écoute guère, que Valls, c’est Sarkozy en pareil, mais à l’espagnole, genre torero avec rose entre les dents. Or Sarko, même s’il a critiqué l’attentisme de notre Président normal (en vacances dans le sud, allongé sur un transat à la droite de Valou, le travail attend, rien de plus normal pour un fonctionnaire français tout aussi haut placé qu’y soit) sur le dossier syrien, on sait bien que feu notre hyperprésident a reçu à l’Elysée à peu près tout ce qui se faisait de mieux à l’époque en termes de dictateur d’Arabie ou d’ailleurs d’ailleurs (on appelle ça de la diplomatie en temps de paix).
Alors, comme Valls = Sarko et que Sarko = Asad, Valls avec Bachar. C’est pas pour faire un titre facile donc éculé sur la crise syrienne histoire d’introduire une nouvelle critique d’un article qu’on a lu sur Marianne 2 hein. Nan. C’est un syllogisme, c’est implacable, c’est limpide, et c’est comme ça. Comme nous.
Nous, on voit la vie en 4 dimensions et la lumière blanche qui éclaire parce qu’elle brûle bien avant qu’elle soit diffractée par le prisme et que BHL soit envoyé en mission pour déloger un par un de leurs bunkers les dictateurs du monde entier depuis le Café de Flore…


Nan il est gros comme ça le cul de Trierweiller Bachar ! ça c'est le cul de Carlita !


Sur Marianne 2, on a récemment trouvé une opinion qu’est pas dans l’catalogue ! De l’engagé de gauche boboïde du genre à se frotter sur la jambe d'un Mélenchon (putain mais il s'appelle Jean-Luc le mec quand même meeerde), on parle pas des 3 Suisses hein, qui sont moins du genre à la neutralité ces derniers temps... Or, pendant une bonne année, à l’approche des Présidentielles, on a vu Marianne 2 fermer son site aux commentaires, mettre en place un système de filtre (chacun ses critères en matière de censure, au CGB, c’est la mauvaise haleine), réajuster sa ligne éditoriale en cessant d’aborder certains sujets, et nous infliger côté Vent des blogs (autant appeler la rubrique Pets des blogs) des résistants à oreilles de Mickey et pistolet à eau comme Juan Sarkofrance, dont on espérait bien qu’il disparaîtrait avec sa victoire implacable sur Nicolas Sarkozy, au terme d’un combat qui aura passionné la France et le monde, un duel ni moins qu'épique et collégram ; on avait guère plus qu’un Philippe Bilger à se mettre sous la dent, le Canada dry de l’avion à réaction…
Mais maintenant que le camp du Bien a triomphé et que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes d’Aldous (même si le mieux est l’ennemi du bien, et que c’est donc le mal, et de toute façon, au CGB, on croit que ce qu’on voit, donc on somatise), Marianne 2 se réessaie à quelques publications dissonantes dans la cacaphonie ambiante. Ainsi, la tribune octroyée à Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement et de sécurité des services français : L’incroyable capacité de résistance du régime d’Asad. Marianne aurait-elle décidé d'arrêter d'écarter les cuisses comme une nympho frigide abrutie dans son enfer climatisé ?


Juan Sarkofrance, ben casse toi pauv con !


Dans cette tribune, Alain Chouet s’interroge donc sur la capacité de résistance du régime de Bachar al Asad, soulevant la thèse incroyable qu’Asad serait soutenu par son… peuple. En tout cas 30 % de la population syrienne, qu’il identifie comme la coalition de toutes les minorités non arabes et non musulmanes syriennes au sujet desquelles il affirme sans ambages qu’elles seront au moins persécutées, si ce n’est génocidées (et sûrement au Baygon vert si on en croit les reportages de Martine Laroche Joubert sur France 2), en cas de renversement d’Asad, ce qui n’est plus qu’une question de temps ; car quand on a plus comme alliés dans le monde que la Russie, la Chine et… Ah quand même ?


Lunettes noires pour guerre en col V


Nous, on réfléchissait y’a 620 ans à un système de transmission de pensée qu’on appélorio 9mm Parabellum, alors on a envie de dire qu’on est jamais surpris par quoi que ce soit, si ce n’est la capacité des acteurs du prisme à se rouler dans la fange. Mais par dessus tout, quand notre Bernard Henri Lévy des familles émet une opinion, on est à peu près certain qu’il nous faut penser le contraire… Quand BHL nous serine qu’ « Asad tue son peuple », on entend la négation de la dimension de guerre civile du conflit syrien. Mais BHL n’est pas là pour plaisanter : comme tous les mercenaires, le philosophe engagé l’est toujours par et pour un camp ; depuis Sarajevo, quel ennui ! vite de nouvelles villes martyres à vampiriser… On a envie de dire que cette tribune d’Alain Chouet nous a quasiment laissé de marbre, de celui dont on fait les pierres tombales...


BHL, Asma, un casting pour une guerre glam


Ah, ces premières prestidigitations journalistiques sur le conflit, où nos pioupious de l’info du Bien nous vendaient un authentique effort juste du peuple syrien, parlant de cette fabuleuse contagion du Printemps arabe en Syrie, un mot, contagion, auquel le sens de l’Histoire (qui était évidemment éminemment prévisible) donne aujourd’hui tout son… sens. Ah, ces manifestations pacifiques du peuple syrien, qui se retrouvait à la nuit tombée sur les toits d’Homs et de Damas, pour crier sa soif de liberté ; sur la bande son du reportage, on entendait crier qu’Allah Akbar.
Et pas plus tard que la semaine dernière, Martine Laroche Joubert nous brossait le portrait des combattants de fortune engagés dans la rébellion syrienne : « des étudiants (barbus = talibans ?), des agriculteurs », « On a que des kalachs et des lance roquettes, mais on a la foi », tandis que le matin même, dans un reportage de BFM, on avait tiqué sur une phrase lâchée par l'une de ses consœurs : « les chars des rebelles ». De quoi visualiser une lyre se faire écrabouiller par les chenilles d'un char (Leclerc ?)...
On se rappelle aussi Gilles Jacquier, caméraman pulvérisé par un tir ami en janvier dernier. Cette guerre est un bordel sans nom, comme tout ce qui se fait dans la zone depuis un bon paquet d’années. Mais qu’en pense Alain Chouet ?

« C’est l’obstination des Occidentaux, France en tête, à soutenir et promouvoir partout l’islamisme politique au profit des pétromonarques wahhabites qui condamne les peuples arabes à devoir choisir partout entre dictatures militaires et théocraties imbéciles. L’avenir dira si les investissements massifs du Qatar et de l’Arabie dans nos économies en crise valaient cette complaisance à l’égard de la nouvelle barbarie qui remplace l’ancienne que nous avions encouragée et soutenues pendant tant d’années. »



Julian Assange, on s'en branle, mais le CGB accorde l'asile politique à l'unanimité à Nadejda Tolokonnikova


Eh ben, on a limite envie de dénoncer Alain Chouet à la Prefectur pour islamophobie et incitation à la haine raciale en ces temps de fête de l’Aïd. Et Marianne 2 aussi, au titre de la publication de cette odieuse tribune. Mais si on faisait ça, on saurait plus comment se différencier du mouton, qu'est pas à la fête en ce moment...
Ah si, lui bêle pour les Pussy riot et le mariage gay, alors que nous on s’en branle de tout ça, si ce n'est libérez Nadejda des Pussy et gardez les moches au goulag !
Au CGB, du moment que l'esthétique est sauve...

16 août 2012

A boulets rouges


La scène se passe au milieu du mois d’août, lors d’une beach party à la Grande Motte. Soudain, vous évoquez Soljenitsyne : vous avez de fortes chances d’entendre dire qu’il faudrait voir à passer à autre chose. Parlez de Rimbaud tant que vous voulez, de Bukowski ou de Paul Auster, parlez évidemment d’Anna Gavalda ou de Jean-Philippe Grangé, mais Soljenitsyne, non. On reconnaîtra éventuellement que c’est un auteur utile pour comprendre un monde révolu, le soviétisme de papa, mais personne n’interrompra jamais ses lectures de vacances pour se mettre à Soljenitsyne. Pourquoi pas la scolastique de Saint Thomas d’Aquin, tant qu’on y est ?

Pourtant, Soljenitsyne n’a pas seulement écrit sur la Russie, il a aussi exercé son génie critique sur notre système bien aimé. En 1978, dans un discours resté célèbre, prononcé à Harvard, il livre à un auditoire médusé sa vision de l’occident libéral, où il vit alors depuis quatre ans, exilé d’URSS. Il n’a pas eu besoin de plus de temps pour comprendre certains des vices délétères de notre système, et pour en faire un procès lapidaire dans une langue d’une troublante efficacité. Il y aurait beaucoup à dire sur le discours de Harvard, et c’est justement ce qui en fait la valeur. En six ou sept pages, et sans préliminaire, il relève et dénonce plus de scandales que ne le feraient en une vie quarante sociologues militant au Front de gauche. On peut ne pas partager l’aspiration spiritualiste ou chrétienne de Soljenitsyne, mais on serait bien en peine de nier que l’image qu’il donne de notre situation n’est pas juste.

Aujourd’hui, 34 ans plus tard, la distance qui nous en sépare nous rend ce discours encore plus prophétique : on a l’impression qu’il a été écrit la semaine dernière. Tout ou presque s’y trouve : notre appétit de consommer ; la dépression psychologique et morale qui s’ensuit ; l’enflure démesurée de l’individualisme, servie par la prolifération du droit ; la violence de nos vies quotidiennes ; les dérives impunies du pouvoir médiatique et, surtout, les impasses du matérialisme triomphant.


Il nous arrive de penser aux grands critiques de la modernité (Baudelaire, Villiers de l’Isle Adam, Flaubert, Thoreau etc.) et de se dire qu’ils ont au moins eu la chance de ne pas voir ce que le monde est devenu. Il est évident qu’un type comme Léon Bloy, par exemple, revenant soudain parmi nous et placé devant une télévision, se volatiliserait d’indignation en moins de trois minutes. Soljenitsyne est un peu dans ce cas : il arrive d’un autre monde, il a un regard neuf, il n’est pas blasé, il ne trouve rien « normal », il ne cherche pas d’excuse à tout, il est lucide et direct. Il nous offre une des plus précieuses méthodes d’analyse : la distance.

Évidemment, le discours de Harvard ne changea rien, si ce n'est qu'il aggrava encore la réputation de réactionnaire de l’écrivain. Nous pouvons heureusement continuer de dépenser notre treizième mois en famille, allongés sur des plages de crèmes protectrices, livrés à la patience du soleil, profitant des derniers jours avant récession, et du ballet des jet ski , que rythme un ressac épuisé.

CLIQUEZ ICI POUR LE DISCOURS DE HARVARD

15 août 2012

Une ode aux Pixies

Avertissement : si vous n’avez pas la moindre sympathie pour ce groupe de rock que sont les Pixies, cette vidéo ne vous intéressera (mais alors) pas du tout. Si au contraire vous avez eu cette petite faiblesse pour eux, leur côté loser, débranché… ce documentaire d'1h20 suit les vieux Pixies reformés dans leur tournée, et il est plaisant en ce qu'il fait rejaillir cet aspect sympa-pathétique du groupe.


Une Kim Deal qui vit encore avec ses parents et qui fait du tricot. Un batteur qui s’est reconverti dans la prestidigitation ou la détection de métaux. Un Santiago qui pouponne. Un Frank Black en short qui se couche tôt et s’endort en écoutant des exercices de relaxation au walkman… Foin de la rock attitude, des mines blafardes, des looks audacieux, des grimaces excessives ou de la prétention à avoir quelque chose à dire. Si les Pixies sont tellement rock’n’roll, c’est précisément parce qu’ils ne le sont pas du tout !

Facebook dans "éléments"

Dernier numéro d'Eléments sur les "réacs"...

 
Stupeur... 
Dans ce numéro, on trouve plusieurs captures d'écran Facebook : un échange de mondanités piquantes entre journalistes "progressistes" et "réacs". Photographies navrantes d'un cyber mur où on n'a pas le droit d'aller pisser... Querelles incestueuses entre "friends".
Rien à foutre !
On peut également y lire un article sur le cinoche olivoudien façon "mad movie"... 
Rien à foutre non plus !
Enfin, on ricane en apprenant que ce brave Renaud Camus s’autoproclame "archéo-réac".

Alors les p'tits loups, on va être clair :

Il n'y a pas plus progressiste que Fècebook, la télévision a été la fabrique du crétin du XXème siècle, Facebouk sera celle de l'idiot nouveau, "smartphone" vibrionnant rivé au trou de balle qui lui indique bruyamment que ses 24 "frayndz" ont "laïké" les trucs qu'il vient de poster et qui appartiennent de fait à la capuche sans col roulé Zuckerberg, alias Moloch 2.0. . 
Echanges interminables entre ramollos qui échappent au regard de 99.9999999999 % des internautes et seront stérilisés lorsque Moloch sera pris de l'envie de les supprimer.
Trucs fantômes, trucs jetables, pâture des RG... Feuille de PQ collective, cyber-goulag, auxiliaire de RH... Et vazy que je te pourliche la raie des fesses des pauseurs de Causeur... et que j'aille te "poster" ça directement dans "éléments" ?!? 
Mais calmez vos envies de jacter n'importe où ! Salope, commères, bignoles ! Apprenez le caniveau ! Restez dans votre litière !

Putain, ça me files le bourdon, cette revue était un temps de haute tenue. Des conneries mal branlées, on peut en écrire nous mêmes, merci.

Quant à Renaud Camus, il faut qu'il se demande une bonne fois si être "paléo réac", ça ne serait pas être pour la famille et les gosses... Sa position sur le sujet, cul tendu et poing levé, en font un aimable pamphlétaire péday (un bon PP quoi), mais certainement pas un réactionnaire.

Bref, Eléments est mort, transformé en antichambre de la pensée sur Wall, peuplé de progressistes à réaction.
Désabonnez-vous, filez plutôt directement votre pognon à Zuckerberg, il en a besoin, les capitalistes se foutent de sa gueule. Ils ont déjà leur mur : Wall Street.

12 août 2012

Les filles d’à côté (de la plaque)


Meeerde. On est partis en vacances, on revient, et rien n’a changé, mais en pire. On va pas vous mentir, on a grave déconné : on a été sur Marianne 2 et on a lu les articles de Lisa Vignoli L’été pourri de Valérie Trierwieler, et d’Elodie Emery A mort le sport ! La contradiction entre les deux collègues est moche comme un grand écart de Jean-Claude Van Dame… Préliminaires avec Lisa, prolongations avec Elodie…


L’article pourri de Lisa Vignoli
Comment dire ? A la fin de la lecture de la chronique L’été pourri de Valérie Trierwieler, car comment appeler cela un article, on est remontés direct en haut de page pour identifier l’odieux salopard qui avait pondu cet article incroyablement misogyne. Et ce mec, ce mec il s’appelle Lisa, Lisa Vignoli.


Un boudin trop bien accompagné...


Sous la couv de VSD, abominable torchon tabloïd, ground zero du journalisme, où l’on voit le couple présidentiel en maillot de bain, Lisa écrit :
« Il a fallu une toute petite semaine après leur arrivée dans le lieu de villégiature présidentiel, pour que « Valérie » – c’est ainsi que l’appelle Paris Match en une – se retrouve exposée, shootée à son insu par un paparazzi et pas vraiment mise en valeur, dans les pages de son propre journal et celles de VSD titré – assez peu élégamment – «normaux jusqu'au bout du maillot». »

Au CGB, on conchie non seulement la couv de VSD qui ne traduit qu’une chose, le sexisme de ses journalistes (Carla Bruni leur manque ; pour eux c’est un mannequin pour 1ère Dame sinon rien), mais en plus, on voudrait clamer à la face refaite du monde (menton raboté, pommettes rehaussées, pattes d’oie rayées du visage), que nous Valérie, on la trouve carrément gironde, bien disposée et on a envie de dire carrément bonne.
On a hâte Lisa, de voir ton gros cul sur la plage après trois maternités, quand t’auras près de 50 balais, misérable petite collabo phallocrate ! Oui, car non seulement Lisa juge que Valérie n’est « pas vraiment mise en valeur », mais en plus elle se montre grossière et familière en insistant sur le « flop total » des ventes du livre de Trieweiler retraçant, je cite, « les 400 jours d’accession au pouvoir de son homme ».


Carla, reviens, tu manques aux journalistes de gauche !


« Un calvaire cette vie de première dame ! » ironise la petite vipère de Marianne, se moquant avec la meute des chiens, et promettant ainsi sans ambages qu’elle saura bien toujours cracher dans le sens du vent. Lisa est une femme de son temps, une vraie, du genre de celles qui sauront toujours rester à leur place (sous le bureau ?).
Au CGB, on pense qu’il est grand temps que la 1ère dame de France s’émancipe de l’image de Danièle Mitterrand, une bien brave femme, bien soumise, qui savait fermer sa gueule, mais qui ne ressemblait, la pauvrette, qu’au docteur Zira dans la Planète des Singes, sans effets spéciaux. De plus, nous exigeons, et on imagine sans peine que Valou aussi, qu’on arrête de nous faire chier avec ces putains de pièces jaunes qui nous coûtent un bras depuis le repassage à l’euro !

Pire qu'une Rom avec ses pièces jaunes merde et ça buvait du champ avec ça !


Le Sport ? A mort
Bon, on va le dire cash ok ? Y’a un moment, faut arrêter de déconneman d’accord, ok (ceci était un moment de publicité subliminable pour Satellite Sisters de Momo G Dancec) ? Au CGB, on n’a pas peur et on va te le dire avec les yeux plongés dans ton joli regard Elodie Emery : on a compris que les JO et le reste c’était l’opium du peuple. On le sait bordel, depuis des siècles. Au CGB, on était déjà là pour applaudir les plus belles actions des myrmidons, et les meilleurs numéros de dressage de chrétiens par les lions. Si on te suit là ma mignonne, et chez toi c’est quand tu veux, non seulement on peut plus aller aux putes, ni fumer ni bédave tranquille, mais en prime on n'aurait plus le droit non plus de faire du sport ? Va rester quoi comme exécutoire, mmm exutoire ? Le mass murdering ?


Ptain t'es antisportif, j'étais même pas prêt !


Le sportif est un capitaliste
« A l'heure d'une crise du modèle capitaliste qui n'en finit plus d'étouffer l'Europe, ces « saines » valeurs ressemblent à s'y méprendre à celles qui nous ont conduits dans le mur. »

Mais faut qu’on fasse quoi ? Rien ? Du crochet, qu’on noircisse des pages et des pages de Sudoku ? Lire vos conneries à longueur de journée ? Et puis, faut pas confondre valeurs de la compétition et valeurs du sport. Et puis on vient de lire l’article de ta collègue Lisa, et il avait l’air de faire l’apologie du corps et de balancer à mort sur la cellulite à 50 ans. Alors du coup, on comprend plus. Y’a-t-il un putain de pilote dans la ligne éditoriale de Marianne 2 ?


Tout s'explique...


Le sportif est un zombie
Le sport serait un « fléau mondial », putain, mais ça a l’air pire que l’ dass ou qu’une guerre cette saloperie ! Mais quand on sait que dans notre société, « l’effort juste », c’est ouvrir la porte aux huissiers de justice avec des gants blancs, on s'étonne plus de rien.
« Chacun fait comme s'il allait de soi », qu’y dit le philosophe Robert Redeker qui collabore à Marianne justement, un p’tit coup de pub gratos pour son bouquin en prime, appelez ça de la déontologie. Pour Robert, le sport est suspect et fait de toi un zombie. Il appelle ça l’Emprise du sport. C’est clair que j’en connais plein dans mon entourage qui sont mordus, parole de Le(s)tat !
A notre avis, ça aurait plutôt à voir avec la tertiarisation de la société, ça nous étonnerait moins tu vois Robert ? C’est sûr que si on était restés dans nos grottes et qu’on devait encore chasser le mammouth pour bouffer, on déciderait peut être pas de passer tous nos dimanches matins à courir en rond comme des cons. On jouerait peut être pas au foot non plus, quoique… Le jeu, une notion totalement absente de ton article Elodie et de la pensée de notre Robert Redeker, qui nous pondra sûrement un livre inverse quand il trouvera qu’il y a trop d’obèses en France. Allez arrête Robert, on la connaît l’histoire : tu veux faire celui qui pense, et donc forcément, c'est facile, pour commencer, suffit juste de décréter suspect ce qui est populaire.


Les zombies attaquent !


Le sportif est un salaud de trader
« Un ouvrage collectif de jeunes sociologues, le Sport contre la société (3), s'interroge aussi sur cette «institution centrale de la société capitaliste dominante » qui ne souffre nullement de la récession financière »

Dire que les 26 milliards de budget d’organisation des JO seraient mieux investis à renflouer la Grèce ou à développer l’Afrique, ce serait pas le même genre de raisonnement qui dit que 3 millions de chômeurs = 3 millions d’immigrés ?
Robert Redeker, dont Emilie aura décidément tout fait pour qu’il ne souffre pas non plus de la récession financière, nous éclaire : « le sport transforme l'intelligence en un muscle tendu vers la victoire et le gain. » Passant, si tu vas à Sparte, dis leur que ce n’était pas le Kapital qui était mauvais mais le sport qui l’a pourri. Dis leur aussi que ce n’est pas l’avidité et la cupidité des puissants qui était la poule mais bien le sport qui n’était pas l’œuf. Dis leur aussi la vérité de la devise que Montaigne avait faite sienne : mens sana in corpore sano. Dis leur que Robert non plus, n'écrit pas pour la putain de thune, mais pour sauver l'humanité.
Le sport est au corps ce que la lecture est à l’esprit, Robert : de la culture...
Et si quelqu’un pouvait dire la vérité à Elodie sur le Père Noël : ce sont les annonceurs dont on voit les pubs dans les bandeaux de Marianne 2 qui paient ton salaire mignonne.


Les saigneurs des anneaux


Le sportif est un facho
« Unanimement considéré comme une bénédiction pour l'humanité, le sport a éjecté toute pensée dissonante hors du débat public. Cet état de fait a revêtu un caractère définitif le 12 juillet 1998, quand l'équipe de France a remporté la Coupe du monde de football. Politiques, intellectuels de droite comme de gauche, femmes, enfants, publicitaires, cols blancs et cols bleus, Blacks, Blancs, Beurs : la France a connu un orgasme généralisé. En 1997, anticipant peut-être la déferlante, Jean-Marie Brohm (ancien professeur d'éducation physique et figure tutélaire de la critique radicale du sport en France) choisissait de dissoudre sa revue pionnière dans la critique radicale du sport (Quel corps ? qui ressuscitera dix ans plus tard sous le nom de Quel sport ?) : «D'un côté, cela confirmait nos thèses au-delà de nos espérances, c'était une véritable mystification de masse ! Mais, de l'autre, l'événement a placé notre discours dans une telle situation de décalage qu'il fallait réfléchir à notre orientation stratégique. »

En gros, il s’était chié dessus quoi le Jean-Marie. Mais maintenant que 98 est loin et que les kaïras sont dans la place, Jean-Marie est back dans les bacs. Alors, l’intégration par le sport, c’était de la connerie c’est ça Jean-Marie ? Mais sinon, quid du simple plaisir de voir l’équipe de France de football gagner la coupe du monde ? Tu nous parles depuis le prisme Jean-Marie quand nous vivons dans le réel. Vos mesquines petites théories ne payent pas nos factures à la fin du mois, juste les putains de vôtres.
Quant au sport qui aurait éjecté toute pensée dissonante, mais par quel miracle Elodie aura-t-elle réussi à pondre son article fleuve alors (qui n’est pas plus un article que la chronique de Lisa, mais une dissertation dénuée d’informations, une dissertation d'opinions quoi) ? Même le CGB est prêt de faire sécession sur la question ! La dénonciation du sport est une vieille manie de l’intelligentsia, composée à 99% de vieilles salopes dont personne voulait au moment de tirer les équipes dans la cour de récré. Et on la connaît la ligne de fracture : l’élite dédaigneuse du bas peuple décrété beauf bas de front, brute épaisse.


BlackPanther 2012


«Les Jeux olympiques sont l'une des plates-formes les plus efficaces de marketing international, atteignant des milliards de personnes dans plus de 200 pays et territoires à travers le monde [8].»

Efficace, c’est à voir. En tout cas une espèce d’antichambre politique, de boudoir des Nations Unies, Assemblée générale du progressisme sûr. Voir cette arbitre voilée au cours d'un match de bitch volley (...), ou cette déclaration de Patrick Montel au sujet des athlètes voilées aux JO : « Au moins pendant ce temps là, elles sont là, vaut mieux qu’elle soient là, qu’elles fassent du sport, alors les polémiques sur le voile… » Tout le monde est bien conscient que ces athlètes voilées sont avant tout des instruments marketing sur la scène internationale. Et elles font le buzz aussi sûrement qu’un Usain Bolt, ceinture noire en sprint BlackBelt Bolt.
On aurait aimé qu’en plus de l’eugénisme pratiqué chez les méchants chinois, tu parles du trafic de nationalités des démocraties occidentales. Le monde entier veut sa médaille en demi fond, alors les Kényans courent le monde… Les Anglais, ça leur suffisait pas d’avoir été un grand empire colonial et d’avoir fait le CommenWealth. Fallait en plus qu’y naturalisent 10% de leur délégation dans l’année précédent les JO…
Mais sont-ce là les valeurs du sport ou de la triche ? Sont-ce là les règles du jeu, ou le jeu sur les règles ?


L'important c'est de participer, pas d'être une démocratie hein !


Le sportif est un hooligan
Sur le dopage et le hooligalisme, Elodie conclut après un rapide développement avec des vrais morceaux de Vikash Dhorasoo dedans :
« Seulement voilà, ces scandales n'intéressent personne. Tenus pour des dérives n'ayant rien à voir avec l'«essence» du sport, ils sont oubliés en moins de temps qu'il n'en faut pour décapsuler une bière devant un bon OM-PSG. »

Le scandale, la violence ne feraient plus recette ? Le hooliganisme est sûrement une dimension du foot, mais il ne relève pas de l’essence même de ce sport. La baston de rue, c’est bien connu, est un sport à part entière Elodie. Aucune règle d’aucun sport, ne réglemente le comportement d’un supporter ; ça c’est la responsabilité du corps social. La misère, les problèmes endémiques comme le chômage, le simple plaisir du fight club entre potes, tous ces facteurs n’auraient donc rien à voir avec le phénomène du hooliganisme. Le besoin de se défouler dans une société qui vous marche dessus avec le sourire non plus, et le dopage ne serait que pure expression narcissique et jamais dictée par le besoin de « s’en sortir dans la vie » ?

« La "lutte" de tous contre tous dans un monde au devenir incertain, écrit Luc Robène dans Inflexions. L'univers de l'entreprise, à son tour, est irradié par ces images de chocs, d'affrontements, de stages physiques, de préparation au combat économique, de constitution d'équipes de collaborateurs offensifs coachés par des directeurs de ressources humaines inspirés. »

Robert, Jean-Marie, et Jean-Luc... Tous se rendent coup pour coup dans ce superfight de la connerie. Qu’en penserait Darwin ? Le hussard sur le toit ? Le communard au pied du mur ? L’enfant éternellement sacrifié aux dieux non du stade mais de la guerre ? On a les conflits qu’on mérite, mais n’allez pas dire ça un Syrien en ce moment hein.
Pour ce qui est du petit monde de l’entreprise, non seulement il ignore ce meilleur qui gagne toujours à la fin, mais aussi ce qu'on nomme communément l’incertitude du sport : dans le monde de l’entreprise, c’est invariable, c’est toujours l’enculé qui branle rien qui rafle la promo. On affirme que même Saint-Simon lèverait pas un pli, et pourtant il s’y entendait en matière de sucette ce beau parleur à la belle langue !

Le sportif est un mouton
« Le ministère de la Santé et ses injonctions au « bougisme » ont scellé dans les esprits le lien entre sport et santé »

C’est beau comme du Philippe Muray ! Et mein Got, Sport et Santé, mais ça fait SS en plus !!! Rappelons qu’aujourd’hui un trajet sur deux en voiture fait moins de deux km, le tout, dans une société envahie par le sucre et les écrans plats, où le MacDo est un restaurant…


Putain chuis allé courir, chuis crevé


Le sportif est un tox
«Ces milliers de coureurs du dimanche qui éructent et crachent leurs poumons avec leur MP3 sur les oreilles comme des troupeaux hypnotisés par l'idéologie du bien-être égocentré» ne laissent pas de consterner Fabien Ollier, digne héritier de Jean-Marie Brohm. Dans son lycée du sud de la France, ce prof d'éducation physique et sportive, philosophe, s'efforce de déclencher chez ses élèves une prise de conscience de l'impact du sport sur les liens sociaux : «L'incitation majeure des pouvoirs publics et des médias, c'est d'éprouver son corps dans la douleur. La valorisation incessante de cette défonce physique a un sens politique : il s'agit d'une autochloroformisation des consciences par le biais de la fatigue volontaire. Les endorphines opioïdes sont sécrétées, le corps plane, on ne pense plus. C'est un shoot généralisé que chacun se prodigue pour oublier la triste réalité.»

La violence et la bêtise de ce dernier paragraphe en disent long sur l’état de décomposition mentale de son auteur. Le sport serait le soma du système ? Le shoot serait généralisé ? Mais que traduit cette tendance de la population mondiale au surpoids et à l’obésité ? La rébellion aux injonctions du système ou son ultime adhésion ? Ni l’un, ni l’autre ? Le sport/torture, le sport/narcissisme, le sport/compléments alimentaires, comme la boulimie, ne sont la traduction que de pathologies qui relèvent de la dépression. L’excès n’est pas une question propre au jogging, à moins de pouvoir imaginer Pierre Ménès mince, ce qui est humainement impossible.
"Oublier la triste réalité grâce au shoot d’endorphine opioïde" ? On peut tout aussi bien dire éjecter la dose de stress injectée chaque jour par la triste réalité pour pouvoir en faire autre chose, une réalité décontractée, dédramatisée, gérée ? Faire du sport, c’est une façon de résister à la tension. C’est, au contraire de se fatiguer, se relâcher via une tension bénéfique car elle est consentie, consciente. Mais libre à Fabien de penser qu’il est totalement stupide d’aller de temps en temps cracher de ses poumons les particules dégueulées par les moteurs diesel des bagnoles parisiennes.


J'ai attrapé l'obésité en lisant Marianne2


Le sportif est un conservateur
« Rêver d'un autre modèle économique, d'accord, mais à condition de ne jamais bousculer un phénomène qui concentre pourtant toutes les tares du vieux système. »

Rêver d’un autre modèle économique ? Mais c’est justement ne pas bousculer les tares du vieux système, c’est à dire l’actuel. Le Rêve général, dont on peut lire le slogan sur flyer dans toutes les manifs depuis dix ans, il a donné quoi à part un cauchemar climatisé ?

Cet article fastidieux n’aura révélé qu’une chose : le développement des moyens de communication est en train de tuer le journalisme. Ce n’est pas en restant le cul vissé sur sa chaise qu’on fait le job. Il eut été bon, Elodie, que tu ailles prendre l’air du terrain, voire du playground. Tu aurais ainsi commencé ton article comme il se devait, en définissant le sport. Courir sur un tapis roulant au son de la dance, au CGB, on appelle ça tourner dans une roue comme un hamster.
En France, le sport vit principalement du monde associatif. Dans le sport, le plus souvent, de la thune ma grande, y’en a pas. C’est d’ailleurs l’un des gros avantages du jogging : c’est gratuit. C’est donc l’engagement de bénévoles passionnés qui fait tourner la machine, des gens dévoués, animés par une vraie volonté de partager, un esprit familial, le plaisir de la pratique, qui prime le plus souvent sur la compétition, cette dernière pouvant par ailleurs parfaitement se vivre sainement et simplement.
Le Sport, ce sont aussi des règles, une discipline, un cadre, propre à produire de la relation aux autres et de la confiance en soi (qui n’est pas synonyme de narcissisme). La plupart des athlètes interviewés au cours de l’olympiade qui s’achève ce soir n’ont rien à voir avec les poseurs de l’équipe de France de football. Ils sont humbles et frais, s’expriment très bien pour la plupart ; ils sont sains pour le corps social, qu’ils soient chargés ou pas d’ailleurs.
Et s'il ne devait rester qu'un argument pour dire Que vive le sport, on dirait, qu'il en va en matière de sport comme en peinture et en littérature : quand la Qualité est là, on le voit tout de suite et ça émerveille, ça en met plein les yeux, ça procure de l’émotion, ça donne des frissons. La qualité produit du Beau, du Juste, du Vrai, de la joie, du bonheur. Et l’Art est là aussi dans le sport ; quand il surgit, on appelle d'ailleurs ça le beau… jeu. Et que dire de la dramaturgie ? Le dernier France Espagne en hand, ce scénario ! Et la liste est longue, de Céline Dumerc à Teddy Riner, en passant par Lavillenie, Manaudou (le petit frère hein), Estanguet mais aussi un perdant sublime comme Alexis Vastine, ou des athlètes de l'ombre comme Steeve Guénot, médaillé d'argent en greco romaine. Et la liste n'est pas marquée du sceau du chauvinisme, car le sport est bien un langage universel, de Michael Phelps à Usain Bolt, ces légendes, en passant par Félix Sanchez, médaillé d'or sur 400 mètres haies, de loin pour moi le plus beau moment d'émotion des JO de Londres (avec France Espagne des Experts).
Merci pour le spectacle.
Salutant aux gladiateurs.


Tremblez...


Mais peut être qu’au fond, vous avez raison Elodie, toi et ta cohorte de matamores du sport : si les événements sportifs font autant d’audience de nos jours, c’est peut être bien parce qu’on peut plus supporter vos gueules, à vous, les ronds de cuir, comme s’indignerait Francis, un autre grand amoureux du sport...
Ou voudrait bien vous oublier.
Aidez-nous : bossez quoi.