30 décembre 2008

Tout finit par le Bop

L’année 2008 termine son existence comme elle peut. De l’avis général, elle est complètement crevée. Pour que son départ prenne un tour joyeux, gai et bondissant, ce qui ne saurait faire de mal, je propose l’écoute de cette adaptation d’un standard de Charlie Parker, Bloomdido (1953), par André Minvielle, et qui s'appelle "Mme Mimi". André Minvielle chante ici avec la compagnie Lubat, sur l’album Scatrap Jazzcogne, album systématiquement possédé par chaque honnête homme que j’ai rencontré…
Minvielle montre un bel exemple de sa virtuosité, de son sens de la musique autant que celui de la fantaisie. J’ai toujours ressenti une bien plus grande énergie dans le be-bop que dans le punk le plus violent ou le bon gros rock, genres lourds et lents qui n’aspirèrent jamais à la légèreté, il est vrai. Et pour ce qui est de la partie musicale de la chose, je laisse les oreilles se faire un avis… Minvielle montre aussi ce qu’on peut faire de sonore avec la langue française, enfin il propose une piste. Comparé à celui du rappeur standard (agressif, éructant et maniaco allitérant), le flow de Minvielle semble gorgé de jus musical comme une orange, et donne au mot « rythme » une allure soudain moins binaire.
Sur cette version, on trouve Bernard Lubat au clavier, le même Bernard Lubat qui fut l’élève (à la batterie) du grand Kenny Clarke, tout simplement l’un des fondateurs du be-bop, avec Parker et Gillespie. Tradition.
Lecteur curieux, comme je sais que tu voudras savoir si Minvielle dit réellement quelque chose dans son scat phrasé formule 1, je fournis donc les paroles avec...

Mme Mimi (Parker/Minvielle)

Œdipe moi donc, Madame Mimi
Mais comment, dites, comment vous faites
Pour que les syllabes collent sur les notes ?
Comment, mais comment vous faites ?
C’est chouette, hé ! dites-moi tout sec
Moi aussi j’ai envie de scatter sur un petit thème
Et de m’balader le bop et de m’balader le bop

Mais dites- moi donc, Madame Mimi
Mais comment, dites, comment vous faites
Pour que les syllabes collent sur les notes ?
Comment, mais comment vous faites ?
C’est chouette, hé ! dites-moi tout sec
Moi aussi j’ai envie de scatter sur un petit thème
Et de m’balader le bop et de m’balader le bop

Tout’ la nuit j’me suis creusé la tête pour trouver
Ces maudites paroles qui ne sonn’pas, pas, pas !
Pas du tout au tout du tout, quand tout à coup
Un éclair de génie, pas d’Eugénie, me fout droit
Hors du lit, planté dans mes chaussons. Du papier
Une plume pour immortaliser ces pensées !...
Oui ! C’est ça pas de concessions ! Laisse la plume agir
Et glisser sur le papier, sans trop penser c’est bon, bon !
Même si ce n’est pas folichon car l’important
C’est d’essayer de joindre bout à bout
Des mots qui sonnent et qui collent aux notes
Et c’est pas évident !



Pour ceux qui découvriront ce morceau, et qui l’apprécieront, je conseille quand même d’écouter une des versions d’origine, avec Parker à l’alto. En 1953, le be-bop est déjà une histoire un peu ancienne et Bloomdido illustre bien cette maturité du style.
Ultime conseil : le bop réclame un réglage très subtil du son de votre système d’écoute : tout à fond !


Découvrez Charlie Parker!

...

28 décembre 2008

Dieudonné agent sioniste

C'est marrant ces télescopages, alors qu'Israël ratonne en Palestine, Dieudo nous ressort Faurisson de la naphtaline. Si nous étions conspirationnistes et en appliquant jusqu'au ridicule le fameux "à qui profite le crime ?", qui permet régulièrement de transformer les bourreaux en victimes, nous penserions que Dieudo est rétribué par le Mossad (aussi soupçonné d'avoir fait brûler la dinde de noël chez Kroulik) pour détourner l'attention des dizaines de tonnes de morts que déverse Israël sur la bande de Gaza.



On peut saluer la culture générale des spectateurs de Dieudo qui ont l'air de savoir qui est Faurisson vu l'acclamation que reçoit l'ancien pensionnaire de la Vieille Taupe, digne d'une rockstar, à son entrée en scène.

24 décembre 2008

Syndicats du crime...

La réforme de l'assurance chômage est en marche et ne présage rien de bon... Petits cadeaux en musique pour toutes les gueules cassées du marché de l'emploi :

Bossa pour bosseurs licenciés


Découvrez Les Escrocs!


Son salvateur pour bosseurs encore en poste


Découvrez STUPEFLIP!

Merry Antéchristmas !


Que neNietzsche à tout !

"Les convictions sont des prisons. Cela ne voit pas assez loin, cela ne voit pas de haut ; mais pour avoir son mot à dire sur la valeur et la non-valeur, il faut avoir cinq cents convictions au-dessous de soi, derrière soi...
Un esprit qui veut quelque chose de grand, et qui en veut aussi les moyens, est nécessairement un sceptique. Pour être fort, il faut être libre de toute conviction, savoir regarder librement... (...)

La grande passion use et mésuse des convictions, elle ne s'y soumet pas - elle se sait souveraine. - Inversement, le besoin de foi, le besoin d'un oui et d'un non absolus, quels qu'ils soient, (...) est un besoin propre à la faiblesse.
Le croyant, le "crédule" de toute espèce, est nécessairement un homme dépendant - un homme incapable de se prendre lui-même pour fin, et qui, de lui-même, ne peut se donner de fins. Le "croyant" ne s'appartient pas, il ne peut être qu'un moyen, il faut qu'il soit utilisé, il a besoin de quelqu'un qui l'utilise.
Son instinct honore plus que tout une morale de renoncement à soi : tout l'y conduit, sa prudence, son expérience, sa vanité. Toute espèce de foi est déjà une forme d'abdication, d'auto-aliénation... Si l'on considère à quel point dans leur écrasante majorité, les hommes ont besoin d'un régulateur extérieur qui les lie et les fixe, à quel point la contrainte, ou au sens le plus haut, la servitude est la seule et l'ultime condition dans laquelle prospère l'homme faible de volonté, et surtout la femme, on aura compris du même coup la conviction, la "foi"...
C'est ce qui tient lieu d'épine dorsale à "l'homme de conviction". Ne pas voir bien des choses, n'être sur aucun point sans préjugés, être résolument partial, avoir pour toutes les valeurs une optique stricte et contraignante - c'est à cette seule condition que peut subsister une telle espèce d'hommes. Mais, par là, elle est l'opposé, l'antagoniste de l'homme véridique - de la vérité...
Le croyant n'est pas libre de répondre en conscience à la question "vrai" ou "faux" : être honnête en cela serait immédiatement sa perte.
La limitation pathologique de son optique fait de l'homme convaincu un fanatique - Savonarole, Luther, Rousseau, Robespierre, Saint-Simon -, l'antithèse de l'esprit vigoureux et affranchi. Mais l'imposante gesticulation de ces esprits malades, de ces épileptiques de l'entendement agit sur la grande masse, - les fanatiques sont pittoresques, l'humanité aime mieux voir des gestes qu'écouter des arguments... (...)

Les convictions sont des adversaires plus dangereux de la vérité que les mensonges."

Merci Saint Nicolas!

23 décembre 2008

Tu ne lèveras point la main contre ta soeur

À l'âge de 10 ans, Michael Myers massacre sa soeur au couteau de boucher avec une pure délectation et une extase orgasmique. Ce môme avait tout compris !

Sauvez-moi de là, je vis un enfer !
Depuis samedi, ma sœur a débarqué chez moi avec ma mère pour les fêtes de Noël. Je suis maltraité et je ne sais pas comment ça va finir.
Ma sœur, c’est pire que Michel Simon dans Boudu.

Depuis seulement deux jours, j’ai eu droit à :
- À tout les lieux communs contemporains.
- À des statistiques sur le nombre de femmes battues.
- Qu’elle a chialé devant le téléthon et que la vie est bien cruelle parfois.
- Que son séjour coaching dans le château de chaiplusoù était génial et que je devrai m’y intéresser pour être plus ouvert et positif.
- Elle veut que je lui télécharge le dernier Martin Solveig et Vicky Christina Barcelona.
- Ce sert de mon ordi pour Facebook et Meetic.
- Passe sa journée au téléphone en ne m’épargnant rien de sa conversation.
- Se lève plus tôt que moi et joue une sérénade de sèche-cheveux la porte ouverte.
- S’accapare la télécommande pour regarder Desperates, Cold Case et Yann Barthés qu’elle trouve h’achement drôle et impertinent.
- Laisse trainer son Marie-Claire sur mon sofa.
- Que je devrai me raser plus souvent.
- Que ce qu’a fait Julien Dray, ne remet pas en cause la nécessité de SOS racisme et que si elle avait été américaine, elle aurait voté pour Obama pour en finir avec l’hypocrisie.
- Parce qu’elle est conseillère financière au Crédit Agricole, elle en sait plus que moi sur la crise financière et que de toute façon ça va repartir bientôt comme sur des roulettes.
- Que c’est bien beau de lire, mais que je devrai penser à ma carrière dans l’informatique et qu’elle ne comprend pas pourquoi, au bout de dix ans, je suis toujours qu’un vulgaire technicien.
- Que je n’aurais jamais dû laisser partir ma dernière nana et que maintenant j’ai l’air d’un gros con condamné à la branlette.
- Qu’elle et moi, on est trop différent et que je fais peine à voir.
- Que la France est dégueulasse avec les immigrés et qu’en comparaison c’est indécent que les salariés ouvrent leurs gueules. (véridique, j’étais estomaqué)
- N’a pas apprécié que je lui explique qu’elle est devenue une petite bourgeoise narcissique et capricieuse et que ce n’est pas la peine d’aller chialer dans son coin pour une simple vérité en deux jours, alors que moi, j’en prends plein la gueule tous les cinq minutes.
- Me tend constamment des pièges que j'évite au maximum, pour le plaisir de m'infliger sa moraline.

C’est décidé… comme cadeau de Noël… je lui tarte la gueule !

22 décembre 2008

Manu Chao bye bye

Le CGB inc. est heureux de vous présenter la dernière démonstration de Manu Chao, Professeur es Droit & Gestion de l'Entreprise, sobrement intitulé "Les Vicissitudes économiques de l'industrie du disque expliquées à un enfant trisomique de 5 ans défoncé au lexomil" !!


Soit :

1. Le concept de gratuité généralisée, utopie ou démagogie crasse pour blaireaux prépuberts ?

2. La bonne vieille cassette Ferro-Chrome, mythes et mythologie du piratage des temps post-modernes.

3. Dialectique sur la schizophrénie freudienne des maisons de disques.

4. Euh coco, t'oublie pas de faire de la pub à mon dernier skeude because mon label Warner !!


Quelle fulgurance ! Quelle pédagogie ! Perso j'ai tout compris ! Econoclaste n'a qu'a bien se tenir !

Merci à JayDee2k9 pour ce pur moment de foutage de gueule intégral.

Courrier des lecteurs

On a reçu ça. Bouteille à la mer ou mailing adressé à tous sites abordant des sujets politiques, on ne sait pas trop. Nous vous laissons juges.


Votez jusqu’à ce que vous votiez ce que l’on exige de vous ?
Message envoyé par le "Père Noël" européen, qui doit être une "ordure", aux enfants sages d’Irlande....
A moins qu’il ne s’agisse que du "Père Nicolas" accompagné de ses "pères fouettards" si les celtes y croient plus (comme les ch’ti et les Alsaciens-lorrains)
« La sauvegarde de l’Europe contre un plat de lentilles .... Nouveau marché de dupes »





BRUXELLES (AFP) 11/12/08 18:20
Les pays européens (1) ont trouvé jeudi un accord de principe prévoyant que l’Irlande organisera un nouveau référendum sur le traité de Lisbonne d’ici novembre 2009 moyennant des garanties (2) dont le maintien de "son" commissaire à Bruxelles, selon des diplomates.
"Il y a un accord de principe" à ce sujet, "mais il y a encore des détails qui doivent être réglés sur les modalités" lors de discussions prévues dans la soirée ou la nuit, avant une adoption formelle, a indiqué un des diplomates européens.
Les termes du compromis présenté par la présidence française de l’UE "vont rester comme ça pour l’essentiel, le texte ne devrait pas bouger", a dit un autre diplomate.
Ce texte prévoit un nouveau référendum en Irlande d’ici novembre 2009, date actuelle de la fin du mandat de la Commission européenne. Les électeurs irlandais l’avaient une première fois rejeté en juin dernier.
En contrepartie les partenaires de l’Irlande sont prêts à répondre "avec les garanties juridiques nécessaires" à quatre problèmes identifiés (3) comme prioritaires par Dublin : la garantie que la neutralité militaire du pays, son autonomie fiscale et l’interdiction de l’avortement ne seront nullement remis en cause par le traité, et le maintien du principe d’un commissaire européen par pays de l’UE.
En principe, le traité de Lisbonne, une fois ratifié par les 27, aurait dû entraîner la suppression de ce principe à partir de 2014.

Notes de KEG
«  La sauvegarde de l’Europe contre un plat de lentilles .... Nouveau marché de dupes  »
* Les pays européens (1) : A noter que ce ne sont plus les Irlandais qui décident, mais des puissances étrangères. N’est ce pas de l’ingérence dans les affaires intérieures d’un pays ?
* Moyennant des garanties (2) : On achète maintenant l’acceptation d’un pays à revenir sur la décision prise par le Peuple ? Heureusement que la Constitution Irlandaise prévoit le passage obligé par les électeurs, sinon nos amis Irlandais, auraient eu droit, comme nous Français, à une escroquerie parlementaire.....
Où est la liberté de choix des Peuples, dès lors où tous les gouvernants européens affichent sans vergogne leur mépris pour leur Peuple respectif et l’expression de la volonté de celui-ci, les « obligeant », moyennant « finances et avantages », à revenir à la charge, quelques mois après une volonté exprimée, jusqu’à ce que les Peuples votent ce que leurs dirigeants ont décrété.....
Et combien de fois faudra-t-il alors revoter, sans ou avant que les Peuples ne s’insurgent ?
N’est -ce pas le Principe de la « dictature démocratique »..... ?
Pour la France, on a imposé Lisbonne par les Parlementaires (nos représentants UMPS, qui se sont faits complices de la Trahison .....), mais pour l’Irlande, fera-t-on revoter autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce que le Peuple vote dans le sens de la volonté de la « dictature européenne » ?
Il est vrai que dans la vraie « dictature-dictatorielle » on ne demande pas au Peuple de voter, on lui impose au moyen des interventions de la Gestapo et autres milices nocives et forcément contre le Peuple (qu’il faut mâter) qui s’appuient sur quelques 45 fichiers inquisitoriaux, plus ceux éventuellement d’Interpol et autres officines « de police politique »
Et dire que nous sommes à l’époque de la commémoration de la signature de la déclaration des droits de l’Homme (1948). Commémoration européenne dirigée par « qui vous savez » en fin de mandat (j’ai cru que c’était son mandat..... français) européen et qui veut finir sur un coup d’éclat.
Quelle dérision !
Peuple Irlandais vendra-tu ton droit d’aînesse (dit droit de veto - le seul qui reste pour ne pas livrer, complètement, les Peuples européens opprimés dans les mains de la Dictature européenne) pour un plat de lentilles ?
Votre responsabilité devant l’Histoire et les Peuples est grande.
Jamais si peu de monde n’a tenu en ses mains le destin de quelques 250 millions d’individus (hormis au cours de la « Bataille d’Angleterre » de 1940)
Souviens-toi que depuis le début de l’Humanité ce fameux plat de lentilles pèse sur nous avec ses conséquences négatives
* Quatre problèmes identifiés (3) : Chaque pays pourrait alors voir ses spécificités prises en compte !
Quel beau programme !
Je croyais, bêtement, tout au long de ma longue vie, qu’une Constitution était une et indivisible et quelle régissait de façon identique, égalitaire et fraternelle tous ceux nés sous cette Constitution.
Qu’est une Constitution qui s’aménage en fonction des besoins spécifiques parfois complètement divergents de ses « bénéficiaires ».
Chouette la Constitution Française ( 1958 - celle de 2007 est une escroquerie à l’Esprit des lois et principes de la République !) va pouvoir tenir compte des spécificités régionales !
Les Corses (avec ou sans propriété à « profaner ») vont pouvoir renégocier la Constitution Française qu’on leur adoptera, ainsi que les Bretons (grands ou petits), les Ch’tis (avec ou sans « l’barac à frites), les estiens (avec ou sans l’alsace-lorraine), enfin tous ceux qui ont une demande particulière.
Où irons nous alors, si ce n’est qu’aux anciennes féodalités et vassalités et au rétablissement des privilèges régionaux, en plus des privilèges actuels des « nantis » qui s’accrochent à leur collaboration avec « l’ennemi du Peuple » et ce malgré « la nuit de l’abolition des privilèges » lors de la Révolution.
Faut-il ou doit-on, à nouveau, « Proclamer la Patrie en danger » comme le 11/07/1792. Car certes la Patrie est déjà en danger, mais il n’y a pas eu de proclamation officielle, ni de qui vous savez, ni des corps constitués, ni des partis, ni de quiconque.... Alors sans proclamation ...... !
C’est cela la nouvelle Europe que l’on nous propose ?
Une Europe où il y aura au moins quatre traités de Lisbonne en application !
Cela n’est pas l’Europe que les Peuples veulent.
Seuls les dirigeants européens veulent de cette Europe parce qu’elle sert leurs ambitions personnelles et non le bien des Peuples qui les ont élus (pour qu’ils les guident vers leurs attentes et espérances, comme le fait d’ailleurs, si bien, le grand « qui vous savez ».....).
Sommes nous heureux, Peuples européens de subir triplement la crise actuelle et la récession qui va s’en suivre :
* o par l’enrichissement crapuleux des dirigeants de sociétés qui ont amené depuis plus de 20 ans à cette situation d’aujourd’hui, alors que les salariés doivent se serrer la ceinture depuis tout ce temps
o par le financement et le renflouement, avec des fonds publics (impôts et épargne populaire) , de ces sociétés malsaines et malhonnêtes qui n’ont eu aucun scrupules à s’octroyer, dividendes, parachutes dorés et moult avantages, alors que les salariés sont et seront spoliés
o par le poids des licenciements que devra supporter le salarié et qui n’épargnera aucune famille... pendant que les parachutés dorés seront dans les paradis fiscaux à profiter de leurs avantages.
Les solutions préconisées et mises en place sont et seront inopérantes.
* o L’exemple des 300 milliards injectés auprès des banques pour qu’elles aident les entreprises à faire face.... Ces milliards ont servi à renflouer les trous des banques et donc les pertes supportées par les placements à risques et autres dangers.... Et rien ou si peu pour les entreprises.
o Les 26 milliards décrétés , il y a peu, et qui ne suffiront pas à éponger les pertes de capitalisations des 5 entreprises où, entre le 01/09/08 et le 21/11/08, l’Etat actionnaire a perdu 39 milliards d’Euros de capitalisation - dont 28 milliards au seul titre d’EDF ....
Pour ceux qui ignorent les comptes d’entreprise, pour faire simple, il faut savoir que la capitalisation qui concourt au Capital social (au passif), est ce qui permet de financer le fonctionnement de l’entreprise (bâtiments - matériel : technique et humain - marchandises et stock).
Nul doute que la perte de capitalisation actuelle va jouer dès Janvier dans le devenir des entreprises et donc du personnel, malgré le fait que certaines entreprises réaliseront des bénéfices au titre de l’exercice de 2008.
ArcelorMittal qui a perdu 26 milliards de capitalisation, va faire des bénéfices en 2008 et licenciera 6 à 9000 salariés. Tel est le jeu économique.
Souvenez vous de Danone qui « sacrifiait » sa branche biscuiterie parce qu’elle ne rapportait que ...... 17% de bénéfice net ! (et ce n’était pas une perte)
Et n’empêcheront pas les quelques 2 700 000 nouveaux chômeurs à venir, chiffre actuel qui tient compte de la situation analysée à aujourd’hui..... sans compter, maintenant, avec l’effet boomerang des « actions MADOFF » qui risque d’alourdir la facture du nombre de chômeurs supplémentaires.
Pour endiguer toutes ces pertes financières, nous devrions exiger que la saisie de tous les biens des dirigeants successifs, qui depuis 20 ans, ont amené leurs sociétés au bord de l’éclatement, devienne un élément de composition du contrat entre un PDG et ceux qui le mandatent.
Peut-on dire que Schweitzer, qui va quitter Renault (sera-ce à minuit ? L’origine alsacienne du nom, permet de donner à un patron d’entreprise, ingénieur son titre de docteur - ce qu’il est en réalité avec son diplôme d’ingénieur) depuis le temps qu’il exerce des responsabilités importantes au sein de l’entreprise, n’est pour rien dans la plus forte perte de capitalisation des 39 entreprises du CAC entre le 01/09/08 – début visible de la crise - et le 21/11/2008, à 75% de perte de la valeur du titre (soit 13 milliards de perte de capitalisation) et, entre le 02/01/08 et le 08/12/08, la perte de valeur du titre est de 81% (soit 22 milliards de perte de capitalisation). Sur la période qui va du 01/01/2002 au 08/12/08, le cumul des capitalisations se situe à 8 milliards d’Euros ( c(est à dire que la perte de 2008 n’est pas compensée par les gains de capitalisations cumulés depuis 2002) et la perte de l’Etat – actionnaire à 15% est de 1 milliards !
Il va quitter sans être nullement inquiété, voir même il sera récompensé, comme il l’est déjà en ayant été nommé Président de la HALDE (dont les décisions semblent souveraines et sans appel !) pour arbitrer les plaintes en discrimination des citoyens ou un groupe de citoyens vis à vis de l’Etat (qui était et reste, entre autres, client de Renault pour les véhicules et des matériels militaires).
Peut-on être objectivement neutre et impartial dans la reconnaissance d’une discrimination majeure qui mettrait en jeu l’Etat (client) et une certaine partie de la population !
Demandez à des « Pupilles de la Nation » victimes d’une discrimination de la part de l’Etat et qui ont lu de la part de Schweitzer, le fait qu’il n’y avait pas de discrimination, ce qu’ils pensent de cette impartialité schweitzérienne.
Ces biens ont été acquis avec le travail des salariés - qui voyaient dans le même temps, leur pouvoir d’achat se dégrader - et font donc partie du patrimoine de l’entité «  entreprise - salariés  ». Et pour éviter toute dérive, surtout à venir, il devient opportun de saisir les biens des proches des dirigeants... afin d’éviter l’attribution à des tiers et rendre le patron « insaisissable ». Cela donnerait à réfléchir aux dirigeants qui au lieu de partir avec des avantages colossaux répondraient sur leur bien de leur gestion cumulée à plusieurs.
Saviez vous qu’un percepteur répond sur ses biens de la gestion de sa perception ! Cela n’empêche pas qu’il y ait des candidats percepteurs..... et des percepteurs
Et pourquoi ne pas appliquer ce principe au secteur industriel, entreprenarial et économique !
Faute de quoi, la crise actuelle ne servira en rien de leçon, et à peine sorti, nous (et surtout les dirigeants) recommencerons les mêmes errements.
Cette crise peut-être « bénéfique » si nous savons en tirer les leçons et surtout si nous mettons en place dès maintenant de nouveaux concepts qui s éloignent des systèmes faillis que sont le Communisme et le libéralisme à tout crin.
Il y a place pour ce que j’intitule le «  Capitalomunisme  », synthèse des deux antagonismes défunts, autrement dit, un capitalisme au service, exclusif, du social et du bien-être du Peuple alors qu’aujourd’hui, il est au service d’une caste dirigeante, rescapée de la « nuit de la suppression des privilèges » (ils ont attendu 2 siècles, mais en moins de 20 ans, ils ont reconquis et même au delà ce qu’ils avaient « perdu »)
Ce qui implique déjà de changer les dirigeants, ce qui n’est pas le cas ....
L’Europe, avec ou sans l’Irlande, démontre déjà son impuissance à régler la crise, malgré l’injection massive de capitaux (pris on se sait où, puisque apparemment toutes les caisses sont vides ...). Ce qui illustre que ce n’est pas que l’argent qui réglera le problème, mais que c’est le changement de toutes les têtes pensantes qui sont actuellement aux commandes qu’il faut éxiger.
Seuls les Peuples peuvent « imposer » ce changement nécessaire et salvateur.
Aucun dirigeant n’acceptera de couper la branche sur laquelle il est assis (et cela se comprend bien. Qui le ferait ?), mais le Peuple peut, lui, couper les branches pourries et qui menacent pour sauver l’arbre et lui redonner vigueur et santé, même si cela doit entraîner un peu de casse.....
Je souhaite de tout cœur que le Peuple Irlandais s’ancre fermement et définitivement dans sa volonté de refuser l’Europe qu’on veut lui imposer (y compris par le biais d’intérêts marginaux, qui en feront quand même le dindon de la farce) et qu’il devienne le fer de lance de la Révolte contre les dictateurs européens qui veulent décider pour eux et aussi pour tous les Peuples qui avaient osé dire NON (Hollande et France) ou ceux à qui on n’a pas demandé l’avis.
Nous voulons l’Europe que les Peuples souhaitent
Nous ne voulons pas l’Europe que les dictateurs européens veulent imposer non seulement à leur Peuple respectif, mais aussi à tous les Peuples européens, sous leur coupe.
Nous nous trouvons dans la même situation que ce qu’ont connus nos parents, avec des dictatures qui écrasent ceux qui ont le courage d’oser dire « Je ne veux pas ce que vous voulez nous imposer ! ».
Faudra-t-il, comme l’ont fait nos parents en 39/45, prendre les armes pour combattre ces dictatures ?
Nous sommes à deux doigts de l’explosion salvatrice qui nous débarrassera de toute la clique dictatoriale européenne.
Qui allumera la mèche ?
La Grèce, l’Irlande, la France, la Hollande ?
Les partis de droite (impensable) les partis de gauche (bien trop occupés à s’entre déchirer et à se dédouaner pour les élections européennes à venir, en créant de nouveaux partis (Hue - Dupont Aignan - Mélanchon, ...., et j’en oublie) afin de tenter de sortir de l’UMPS et faire oublier leurs trahisons successives de 2008, mais qui n’agissent que pour leur propres avantages en faisant croire que c’est pour le Peuple.....) ?
Aux armes citoyens européens !
Je ressorts le chant des Partisans, et me suis permis de modifier les deux premiers vers pour qu’il devienne le « chant européen des partisans ». Que Druon et Kessel me pardonnent cette iconoclastie.
Il eut pu se chanter lors de la Révolution, lors de la « Commune de Paris », tant il était adapté aux contextes concernés, il se chanta lors de 39/45.
Il devient chaque jour de plus en plus d’actualité.
Ses paroles restent et resteront toujours d’actualité.
Il dépasse de loin la « Marseillaise ».
Peut-être deviendra-t-il celui de « l’Europe Résistante ».
C’est le chant de mort, personnel, de mon père .....(Mort au maquis les armes à la main)
Puissions nous le reprendre ensemble, Peuples européens et en un seul choeur :

Europe, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Europe, entends-tu les cris sourds des pays qu’on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme.
Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite...

C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...

Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...

Europe, entends le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? ?

Soyons prêts .
Je vous rappelle quand même, et par correction, que me lire vous expose à être fichés dans le fichier remplaçant « Edvige », à la rubrique « terroriste activiste européen » (avec ou sans pseudo).
A vos risques et périls.
Kelly-Eric Guillon, « sous-Pupille de la Nation de 4éme catégorie de 39/45 »

21 décembre 2008

Problème technique



Petit problème technique avec le widget "derniers commentaires" qui a méchamment buggé.
Nos meilleures spécialistes sont sur le coup. Les commentaires fonctionnent eux tout à fait normalement.

La complainte de la Goulue

Vichy renoue avec les zeurléplusombres!

Attention, ce qui suit constitue une épreuve pour tous les Ignatius de France, tous les sensibles, tous ceux (et toutes celles) qui souffrent des attaques de la Laideur Grandiose et de l’Infinie Connerie. Par conséquent, si certains ne veulent pas subir une épreuve supplémentaire, qu’ils S’ABSTIENNENT D’ECOUTER CE FICHIER. Après, il sera trop tard !
Gilbert Collard n’est pas seulement un célèbre avocat mal coiffé, c’est aussi quelqu’un qui nourrissait le désir irrépressible de devenir maire de Vichy (oui, tu as bien lu, lecteur, il existe bien des perversions, dont celle-ci). Je dis irrépressible car pour oser faire ce qui suit, il fallait une nécessité absolue, un désir maniaque, un impératif catégorique !
Maestro ?
(les plus endurants d’entre vous, lecteurs, ceux qui écouteront toute la bande, auront la chance, peu avant la fin de l’écoute, d’entendre ce qui risque bien de devenir un moment d’anthologie qu’on se passera de site en site, jusqu’à la fin des temps…)


Merci à CL, honorable correspondant qui a su partager cette intense douleur.

20 décembre 2008

Et si on danse?

brèves brèves : cherchez l'épithète !


Les présumés innocents (aux mains pleines)...

Vous avez le droit de garder le silence, Monsieur le collectionneur socialiste de Rolex... FIDL, bientôt, castrée ?











Jazzmatazz(er) : le coeur sur la main...




Un mort en Californie hier suite à sa tasation. Un cardiaque de 26 ans ? Alors, taser tue ?


Peur sur la ville




"On trouve vraiment tout aux Galeries Lafayette..." Outre des bombes sans détonateur(manipulation des RG ? Façon, la DST a des idées ?), hier, de nombreux VIP (Depardieu, Castelbajac, Sisley, Lou Doillon, Wizmann, Taghmaoui), invités à venir montrer le bon exemple consumériste aux Galeries du boulevard Haussman. Communication impeccable. De quoi vous cirrhoser le foi avant les réveillons...


Histoire belge




Un terme à Leterme ? Ils sont Fortis ces belges... ça va buller d'ici les régionales de juin 2009...


Au rayon godemachin (adaptable en ceinture)




Pas de pépin pour Pépy ! Le Président de la SNCF s'expliquait hier dans la lucarne avec un voyageur mécontent du fait d'un retard à l'allumage d'un petit quart d'heure :
_ C'est Noël !
_ Je vous offre donc ce quart d'heure Monsieur le Président !
_ Merci Monsieur le client !
Pas de cadeau en revanche sur le prix du billet...


Le Zimbabwe est à lui !



Un petit Marley pour dire coucou au démocrate Mugabe...

Un aigri dans la ville III - Épilogue




La dernière fois que Joujon avait regardé la télé, un présentateur manucuré demandait à Jessicô, adolescente de son état, ce qu’elle souhaitait le plus au monde.
-« Un dauphin ! » avait répondu la tendre jouvencelle.
-« Gourgandine ! J’t’en foutrai, moi, des dauphins » avait hurlé Joujon, cramponné à son fauteuil. Fou de rage, il s’était concentré très fort et, en direct, un magnifique dauphin était venu s’écrouler sur le plateau, aux pieds de Jessicô.
D’abord aux anges, la jeune fille dut déchanter quand le cétacé, gravement blessé, se contracta au sol et étouffa tout à fait avant de rendre l’âme sur le plateau télé.
-« Bien fait pour ta gueule, foutue saucisse à nageoires ! » Joujon, qui en était déjà à son neuvième pastis, n’en finissait plus d’exulter.

Probable que c’était le poisson-chat que le Facteur venait d’éventrer et de rejeter à l’eau qui fit remonter ce souvenir, vieille bribe du temps d’alors.
-« Saloperie ! Du chat dans toutes les rivières, il faudra bientôt les élever en baignoire, nos brochets ! Et que ça grouille, et que ça te bouffe tout ! Ah, Saloperie, c’est moi qui te le dis ! »
C’est sûr, du poisson-chat, on en voyait de plus en plus, du brochet de moins en moins, et quelle déconvenue… Mais pour si peu, le facteur et Joujon n’auraient jamais remis leurs escapades dans le sud-Loire…pèlerinages sacrés s’il en était, respectés avec minutie, litres de muscadet à l’appui.
La vieille bagnole du Facteur les propulsait vers les meilleurs coins de pêche, autoradio pourri en guise de corne de brume, casse-croute dûment préparé, fin pinard, cannes et asticots, et puis monsieur Gribouille, jeune chien à l’époque, qui n’en finissait plus de faire valdinguer ses oreilles, penché qu’il était chaque fois à la fenêtre arrière. Le Facteur, plus lettré que la moyenne, avait de sérieux doutes quand au pouvoir dont se prévalait l’ami Joujon, mais lui n’en démordait pas : il pouvait, en temps voulu et sous réserve de tout un tas de critères stratosphériques, « en foutre plein la gueule aux têtes de con ». Les deux hommes évitaient en général prudemment le sujet, ne tenant pas à s’embrocher pour un futile débat théologique, qui du reste n’avait pas grand prix.
Un trou de verdure, ses haillons d’argent et ses rayons qui moussent une fois dénichés, les deux gars sortaient le matériel et s’installaient. Le facteur était bon guitariste, et Joujon s’essayait à l’harmonica, mais ce qui chaque fois aspirait au chant noble et au bel canto se terminait à coup sûr en beuglements d’ivrognes, à faire passer Bacchus pour un limonadier. La poiscaille s'en tirait à bon compte, elle se laissait prendre, certes, aux fines ruses du Facteur, mais repartait le plus souvent exonérée du châtiment suprême, notre pêcheur opiniâtre refusant tout compromis avec la médiocrité…Seul le bon, le gros fretin devait finir sur grill, « qu’on n’écluse pas un aussi bon pinard pour bouffer du poisson panné », acquiesçait finement Joujon. Quant au poisson-chat, qui c’est vrai devenait légion, il finissait avec un Opinel planté dans la tête ou dans le ventre et n’était rejeté à l’eau qu’une fois mort, comme c’était l’usage.
La pêche ? Une passion, admettons…Mais quoi, un prétexte, oui ! Un sacré prétexte pour causer entre vieilles branches, un brin de jonc au bec ou bien une cigarette, une aubaine pour parler de tout et de rien, pour arroser le soleil et chanter le temps qui va.
C’est qu’ils étaient biens, nos gars, c’est qu’elle était complice, la campagne en été, c’est qu’elles avaient de l’allure, leurs pêches miraculeuses ! Joujon, quand la voiture fonçait sur les départementales, s’amusait au bilan…il ne regrettait pas la tournure qu’avaient pris les évènements.
Un matin que son monde l’avait trop agacé, Joujon s’était concentré, et tout s’était englouti, tout sauf sa femme, le Facteur, sa bagnole, monsieur Gribouille, les trous de verdure et la campagne en été. Heureux qui comme Joujon a tout noyé d’un coup ! Les présentateurs télés et les Jessicô dauphinophiles avaient été aspirés, toute la publicité s’était évaporée, et la seule onde qui émettait crachait ses vieux standards de blues et tout Chostakovitch via l’autoradio pourri du Facteur. Tous les jours qu’il vivait désormais étaient du même tonneau : pêche, pinard, parties de rigolade et paix royale, pas un enquiquineur à la ronde, pas un seul bruit strident…Et tous les jours, Joujon se disait qu’il avait bien fait d’user de son pouvoir, n’en déplaise au collègue incrédule, trop trempé qu’il était dans son arithmétique.
Le soir, imbibé et joyeux, Joujon retrouvait son épouse, noble femme, belle et douce, gentille et sympathique, pas sotte, pas nunuche, pas bobonne pour un sou, mais assez perspicace pour comprendre et accepter que la pêche était une affaire d’hommes.
Le Facteur, lui, était intellectuel, incurablement. Il se contentait de ses livres et de la conversation de monsieur Gribouille, dont il soutenait qu’il était doué de parole quand son maître avait bu, c'est-à-dire tous les jours. Il n’avait pas besoin de femme, et Joujon se passait bien des livres, mais rien n’empêchait leur entente, radieuse et sans nuage…en somme, ils se complétaient.

Mais un jour, pourtant, que Joujon raillait le facteur à propos de ce qu’il causait avec son chien, celui-ci pris la mouche et rétorqua au bon Joujon combien son histoire de pouvoir était de la connerie.

Les piques succédèrent au fiel, la mayonnaise tourna. Joujon, piqué dans son orgueil, ouvrit un large bec et se concentra tout rouge. Apocalypse et confettis, un gros tourbillon embarqua tout, sa femme, la campagne en été, les haillons d’argent, les pêches miraculeuses, le bon pinard, le facteur, sa bagnole, son autoradio, ses livres et monsieur Gribouille, qui disparut dans un long aboiement.

On ne devrait pas se mettre en colère trop vite et pour rien.

Joujon se réveilla un beau matin, on lui donnait du « monsieur Joncourt ». Il étouffe depuis dans un costume, une cravate le serre comme un pendu, et pendu il est bien.

Pendu à son téléphone, pendu aux exigences financières d’une mégère qui prétend être sa femme, pendu aux chiffres et aux dîners en ville, pendu aux considérations écologiques des jeunes cons en vélo, pendu au Rohypnol et à un patron tyrannique, à un écran plat qui lui veut du mal, à un 4X4 hostile, un jardin à tondre, un frigo américain, une wii, un BlackBerry, un régime sans sel, pendu au bruit de la rue, pendu aux avions, pendu au Monde et à France inter.

Pendu à une étrange potence, en fait, et avec, toujours dans un coin de sa tête, le Facteur et monsieur Gribouille qui le guettent d'un œil sévère, rancuniers.



Vendredi aime le CGB



Guide web des 101 sites pour mieux s'informer en kiosque ce vendredi 19 décembre.

(oui j'ai reçu beaucoup d'argent pour cette publicité)

19 décembre 2008

Burn before reading

Fucking a...

Les frères Coen comptent parmi les plus épatants cinéastes de notre époque, tout le monde est d’accord là-dessus. Dans la douzaine de films qu’ils ont derrière eux, on ne trouve pas de mauvais film. Certains sont moins bons que d’autres, plusieurs sont des chefs d’œuvre, d’autres sont simplement de très bons films, dont le moins bon de tous serait encore capable de susciter enthousiasme délirant et poussée de chauvinisme s’il avait été pensé et pondu par un cinéaste de chez nous.
Des critiques ont traité par le mépris leur « Ladykillers », coupable probablement de n’être qu’une pure comédie (genre mineur, tout Molière en témoigne). Sous la plume d’un demeuré, j’ai même lu qu’ils avaient, à cette occasion, « touché le fond »… alors qu’on aurait probablement bombardé Chevalier de la Légion d’honneur en moins de trois jours le français capable de s’approcher de ce genre de fond-là. Pour tout dire, je les considère comme de très grands cinéastes, de très grands techniciens, parmi les meilleurs de notre époque, capables de finesse et d’intelligence en conservant une forme populaire, et j’attends toujours leur prochain film avec une impatience fébrile.
Qui se souvient d’Edwin Moses ? C’était un coureur de 400 mètres haies du début des années 80, le meilleur. Sa foulée était unique, surprenante, impériale : entre les haies, il était le seul homme au monde à pouvoir n’en faire que treize, et cet avantage lui permit d’être invaincu pendant près de dix ans. Pourtant, alors que je le pensais tout simplement invincible (j’étais bien jeune), que j’avais toute confiance en lui pour me fournir un modèle héroïque quasi éternel, il fut battu par un dégueulasse un jour de 1987. Il foira. C’est ce qui vient d’arriver aux frères Coen. Burn after reading est à la fois un film des frères Coen ET un film mauvais : en ce sens, il est unique.
L’histoire, on s’en fout. Elle repose sur un quiproquo, le truc le plus vieux et parmi les plus efficaces pour faire marrer les gens, elle n’est pas en cause. Il est totalement inutile de se casser le tronc à chercher une histoire originale ou complexe pour réussir un film : je rappelle que The big Lebowski raconte l’histoire d’un mec à qui on a simplement volé un tapis… Mais Burn after reading est dans une tout autre catégorie, celle des films drôles qui ne font rire personne. Le rythme est atrocement lent : pour une histoire à rebondissements, c’est louche. La mise en place de l’histoire n’en finit pas, on passe des quarts d’heure à enculer les mouches. Le spectateur bienveillant se dit chouette, ils sont en train de me fignoler une histoire de dingue, ils prennent un peu leur temps au début pour me surprendre ensuite, et là, alors, ça va chauffer, hou la la ! Mais le temps passe et rien n’arrive. On attend les répliques qui font mouche, les situations non seulement drôles, mais coeniquement drôles, avec ce style, cette précision, cette cruauté, ce coup d’œil des Coen, et surtout ce rythme habituellement parfait, qui ici est absent. L’humour, c’est de l’intelligence qui a le sens du rythme (©Beboper. Tous droits réservés pour tous pays, y compris le 9-3). C’est ce précieux dosage de retenue, de lenteur et d’accélération immédiate qui surprend, qui révèle ce qui n’apparaissait pas et arrache le rire en un instant, là, paf ! A l’écrit ou à l’oral, il s’agit toujours d’une surprise. Rien n’est plus foireux qu’un truc qu’on « voit venir », qu’on devine. Même si on peut parfois rire par anticipation, si on peut jubiler d’avance, le rire vient pour libérer la tension produite par le changement de rythme, par la surprise, il n’éclate qu’à l’acmée et, pour une fraction de seconde d’inattention, il est réduit à rien. Autour d’une bonne table où l’on parle, où l’on s’apostrophe joyeusement, on rencontre parfois des gens trop hésitants ou trop timides pour dire le mot qu’il faut à l’instant exact où il peut être furieusement drôle et qui s’humilient eux-mêmes en essayant de le placer malgré tout, malgré que le moment soit passé, à contre temps. Comme dans un solo de guitare, ce n’est pas ce qu’on dit qui est en jeu, c’est comment on le dit, sous quel rythme.
Les frangins Coen ont donc (provisoirement) perdu le sens du rythme. Ils ont étalé sur deux plombes une succession de scènes moyennes, sans relief, et ils endorment les salles. Ils ont perdu (provisoirement) ce génie de créer des personnages forts, des rôles d’anthologie - le coiffeur (Barber), la flic enceinte (Fargo), Walter Sobchak (Lebowski), et tant d’autres. Les acteurs eux-mêmes apparaissent tous très en dessous de leur niveau habituel (Brad Pitt n’est pas convaincant, pour la première fois peut-être ; Clooney est insignifiant, Malkovich pue l’esprit de sérieux, Frances Mc Dormand semble avoir été bridée). Certes, l’histoire peut être qualifié de loufoque, et je pressens qu’une foule de ballots vont la décrire comme ça, mais ça ne garantie pas du tout qu’on ne s’y emmerde pas considérablement. L’affaire Clearstream aussi, c’est loufoque, mais ça te fait rire, toi ?

Ma lune dans le caniveau


Voici un petit texte d'une amie plume. Attention, c'est pas du Millie ! A suivre ?

" Je l’aimais, la rue, quand j’étais enfant. J’avais pas prévu d’y finir.

Je pensais pas surtout, que ce serait si facile. Un congé maladie, un petit boulot au noir en pleine convalescence, la dénonciation d’un mal intentionné, et c’était fait. Licenciement, tribunal, amende… On prend toute une vie pour monter, pas plus d’une minute pour descendre.
J’avais pourtant bien réussi : la maison achetée à crédit, une voiture dans le garage, une femme dans la cuisine, et deux mignons mômes.
Mais la baraque, la banque l’a prise, et les gamins, ma femme les a emmenés. Y sont presque plus qu’un souvenir qui devient réel une fois par mois. Mais j’anticipe.
La rue, tout de suite elle m’a pris ; elle est pas difficile, la rue. Elle accueille tous ceux qui n’ont plus qu’elle, et de temps en temps, elle en rejette un, et il part les pieds devant, comme diraient ceux qui ont une porte.
Le premier jour, je m’en souviens. Sonné d’être tombé si bas, si vite, tout vertigineux que j’étais. Et puis je me disais aussi que j’en trouverais vite la sortie, que ça durerait que quelques nuits, qu’il suffisait d’une rencontre pour prendre un nouveau départ, et que mes amis m’aideraient.
Mais les amis, faut pas en espérer. Surtout qu’ils sont plus très nombreux quand ça va mal. La déchéance, ça fait peur ; des fois que ce serait contagieux.
Alors j’ai rapidement compris que ça servait à rien d’aller sonner de porte en porte. Que dans tous leurs yeux je lirais le même dégoût et la même peur. La même pitié aussi, parfois ; mais ça, ça donne pas un toit, et ça n’humilie que celui qui la reçoit.
J’ai donc accepté la rue. Peu à peu, vicieusement, elle s’est glissée en moi comme je m’étais tapi en elle, et elle m’a pas lâché depuis.
Et aujourd’hui, ça fait cinq ans au jour près, et même que ça m’étonne de m’en souvenir encore, et que d’habitude j’ai tendance à pas trop m’occuper des dates. Au début, on regarde défiler les jours, on tient le compte des soleils, parce qu’on se présente encore à quelques offres d’emplois, histoire de voir si des fois… Et puis quand même, on pige que c’est pas la peine, que ça fait juste plus mal, que du boulot, on en trouvera plus. Alors on abandonne le décompte, on se laisse aller dans un genre de non temps, et on repère plus que les saisons, parce qu’on a plus froid à certaines qu’à d’autres. On regarde les gens pressés, qui disent qu’ils n’ont pas le temps, et nous, on en a à leur revendre. Parce que si il y a une chose qu’on a, c’est bien le temps. Du temps pour repenser à ce qu’on était, à ce qu’on n’est plus, à ce qu’on avait, à ce qu’on a perdu ; à toutes ces fois où nous aussi, on a dit au vendeur d’aspirateurs à domicile, à la gamine qui comprenait pas son problème de mathématiques : « J’ai pas le temps ».

Tendre la main, ça a été dur. Au début, je m’y résignais pas. Je disais à Pierrot, un homme comme moi qui avait pris sous son aile l’oiseau tombé du nid que j’étais mais qui est bien mort depuis, je lui disais : « Moi, je mendierai pas, non Monsieur ! Il me reste encore un peu de fierté, pas de ça pour moi ! » Mais difficile de vivre avec un Rmi, même dans la rue. Quand on se le fait pas voler, d’ailleurs…
Il a pourtant fallu que je m’y fasse. J’esquissais le geste en regardant le sol, pour pas croiser de regard, pour qu’on voie pas ma honte. Aujourd’hui, je lève les yeux bien haut, et j’emmerde les bourgeois.
A l’époque, j’avais pas encore la colère, la vraie. Evidemment, j’en voulais bien à certains : à l’enfoiré qui m’avait dénoncé, au président du tribunal qui m’a toisé, moi sans emploi, dans la rue déjà, lui au chaud dans sa robe de tante, en hauteur, au cas où je me serais pas senti déjà assez misérable. Sa moue dédaigneuse d’empaffé m’a jamais quitté depuis, et j’y repense quand ma haine s’émousse.
Comme je disais donc, ma colère se fixait sur quelques spécimens particulièrement représentatifs de la chienlie humaine. Mais c’est finit maintenant, j’ai rectifié l’erreur : je vous hais tous autant que vous êtes, jusqu’à vos bambins merdeux qui perdront pas trop longtemps à devenir de vrais petits connards. On échappe pas à son destin.
Des fois, la haine est si grande qu’elle me comprime le cœur, elle m’étouffe tant fort que j’en mets tripes et boyaux à l’air. Et ça dégouline sur le macadam en grands traits rouges de cubi et de sang. Et les nuits, je rêve qu’avec un flingue bien lourd, je m’en vais dans le supermarché de la rue Monge, celui où les caissières lèvent les yeux au ciel quand elles me voient arriver, et comptent ma monnaie en se pinçant le nez, et alors là ça défouraille, j’ouvre le feu sur tout ce qui bouge, que les caddy en valdingollent, et ça me fait partir d’un grand rire. Et j’en lâche encore une petite salve, histoire de. Des monceaux de cadavres, de partout, de la cervelle dans les tomates, un bout de doigt au rayon frais, une cohue de membres qui volent à tout va ; et leurs yeux qui, enfin, me voient.
Alors quand je tends la main, je calme un peu mes envies de rigolades massacreuses, et je prends un air bien humble comme il faut, parce que les riches aiment rien tant que d’avoir l’impression d’aider. Pour une pièce il faudrait leur lécher les semelles, et bien leur essuyer la merde. Quand je leur murmure mon merci de rigueur, je peux les entendre qui se disent : « En voilà un bien poli, pas comme celui de la rue Lacépède qui m’insulte quand je ne lui donne rien ! »
Pour eux, mon regard est celui de la gratitude, mais ça c’est parce qu’ils savent pas lire, parce qu’au même moment je les imagine en poupées empalées, avec le pal bien profond dans l’anus, comme je me suis fait mettre moi-même il y a vingt ans. La fierté, elle est loin.
J’ai entendu un jour que si le monde pétait à coup de bombes nucléaires, les rats et les cafards seraient les seuls à en réchapper. Si c’est ça, j’ai mes chances… On sera copains, c’est sûr.
En attendant, je fais la manche. J’ai jamais trop compris l’expression, parce que quitte à choisir, je leur ferais les poches… J’ai « élu domicile » dans le cinquième de Paris ; j’aurais jamais pu y vivre en payant un loyer, alors c’est comme une revanche sur la vie. Et puis on est un paquet dans le coin : tant qu’à vivre dehors, autant être dans du beau. C’est pas parce qu’on est mendiant, clochard, clodo, ah non : « SDF », qu’on a pas de goût pour les belles choses. Je mourrai sans rien, ça c’est sûr, mais entouré de trésors !
Pour optimiser les recettes, il faut repérer les bons coins et connaître les bons moments. La mendicité, c’est une science. J’ai tâtonné, c’est sûr, passé des heures en plein vent pour ramasser des misères et mon ventre protestait bruyamment contre la pingrerie des hommes. Puis j’ai trouvé les bonnes combines en espionnant les confrères et en rencontrant Pierrot.
Le mieux, pour la générosité, c’est les parvis d’église : incroyable combien certains seraient prêts à donner pour se sauver l’âme… Pas la peine d’arriver au début de la sainte conférence, les cloches à la volée sonnent le rappel. Les bêtes à bon Dieu sortent, et c’est le miracle. Des pièces, des bicolores, et même parfois des billets qui s’égarent. On rançonne le curé, comme on dit… "

Il faut buzzer les buzzeurs

Plus fort que les "têtes à claques", le buzzeur qui vous baise:



Voilà le genre de têtards qui se cachent derrière le cyber marketing... Remarquez la gestuelle apprise en cours de "body langage/média training", les mots clefs martelés avec quelques décibels de plus, l'accent tonique placé au début des syntagmes, les lunettes à la mode, la demi-crête de poulet (pour faire hype mais pas trop), le déguisement yuppee, le décors plastoc déshumanisé et surtout l'absence totale de jugement éthique quant au propos. Que des recettes... Bon petit technicien... Capable de tout pour augmenter son buzz.

A l'aise aux quatre coins du monde, on retrouvera son clone portant les mêmes lunettes et tenant le même discours à Dubaï, New York en passant par la Chine et l'Angleterre.
Ils sont sans le savoir les propagateurs d'une idéologie qui se défend d'être une idéologie.

Cagoule Pride Now!


Une belle brochette d'enculés

De l’avis de tous ceux qui me connaissent, je suis un garçon calme, posé, charmant. Jamais un mot plus haut qu’un autre, jamais de geste brusque, un bloc de savoir vivre enrobé de douceur. Même ma mère, qui est l’impartialité personnifiée, le confirmerait. Mais il arrive que les plus flegmatiques champions ne puissent retenir l’émotion, l’incontrôlable pulsion primaire qui mue l’honnête bourgeois en maquisard ou le placide chat de mémé en véritable bête fauve. C’est ce qui m’arrive en ce moment même, et je vous prie de croire que ce n’est pas pour un motif futile. La chose porte sur un mot : « encagoulé ». D’emblée, que ce mot soit laid comme un pou n’échappe à personne. C’est un mot qui insulte aussi bien celui qui le reçoit en pleine oreille que celui qui s’abaisse à le colporter. « Encagoulé » est censé désigner l’individu portant une cagoule mais semble plutôt indiquer que l’individu en question se l’enfonce dans le cul. C’est ce qui explique qu’entendre un journaliste parler « d’individus encagoulés » à sept heures du mat est insupportable.
L’affaire a commencé avec les Corses. Pour être précis, avec les Corses portant ordinairement des cagoules, ce qui ne fait pas une population bien nombreuse, quoi qu’on en pense. J’en ignore la raison, et les historiens du futur ne la découvriront peut-être jamais, mais il y eut un moment de bascule dans l’histoire de l’humanité, un avant et un après séparant la chronologie historique en deux fractions distinctes, celle où l’on disait « cagoulé », et celle où l’on dit « encagoulé ». Soudain, en effet, tous les journalistes francophones du globe se mirent à parler de hordes d’encagoulés corses tenant meeting, de commando encagoulé faisant main basse sur un coffre, de lascars encagoulés agressant des vieilles dames, etc. Le mouton et le journaliste partagent cette passion pour la meute, le geste commun et le bêlement synchrone, mais ils se distinguent au moins sur un point : le mouton sait d’expérience qu’un homme portant une cagoule est simplement dit cagoulé. Les Corses ayant quelques dispositions pour occuper périodiquement l’attention des médias, il y eut donc un temps où l’on se mit à ne plus parler que de gens "encagoulés", probablement dans un but de moquerie. Pourquoi pas ? Le rédacteur de billets encagouleurs en poste à Paris pouvait bien tenter de ridiculiser des gens armés de Kalachnikov dans un maquis perdu à l’autre bout du pays en grimant ce mot en galéjade pagnolesque : le courage ne manque jamais aux braves. Mais qui, faisant le premier cette farce langagière, aurait pu imaginer le succès de sa vanne, succès non seulement immédiat mais total, totalisant, totalifiant, entotalisé ? On ne trouve plus personne, en effet, pour résister à l’épidémie encagoulifère.
Il faudrait un athlète, ou un Ignatius opiniâtre, pour recenser tous les abus de langage de la junte journalistique, et ses impayables tics. Ce héros pourrait sûrement en dégager des enseignements sur la psychologie de ces sauveurs de démocratie en danger, ces rebelles à la censure, ces esprits forts et libres qui passent pourtant leur temps à s’engouffrer comme un seul homme dans la mode jargonnante et le gimmick branché de mes couilles, qui suivent les plus incontestables conneries dans la plus parfaite docilité. On se souvient de cet autre moment d’intense souffrance où trois cents fois par jour était répété sur les ondes le mot « marigot », après une initiative de Philippe Seguin, si ma mémoire est juste. Pourquoi Marigot ? Mystère. Et le fameux « grain à moudre », combien de silos de farine a-t-il généré ? et le funeste « détricotage », de quel connard sortait-il ? Et cette immonde « cour des grands », qui a régné sur les langues pendant plusieurs années, dans la plus inexplicable impunité ?
Pour le cas « encagoulé », c’est encore plus difficile à admettre. Si les journalistes à l’origine de l’affaire voulaient dire « enculés » à la place d’« encagoulé », et si les discours sur le l’audace journalistique ne sont pas de pure fiction, ils auraient dû oser le coup carrément. Les nervis corses savent sûrement apprécier le courage quand on le brandit fièrement… Au lieu de ça, ils ont trouvé ce pitoyable ersatz que d’immenses cons se refilent par paquets de douze à longueur de pages, au point qu’on se demande s’il existe encore un homme en France qui se souvienne du mot correct ! Profitant donc de l’audience mondiale de ce blog, je le proclame donc ici pour la première et dernière fois : tout connard employant le mot « encagoulé », même pour rire, doit être considéré comme un hors-la-loi, et doit immédiatement être balancé aux flics !

18 décembre 2008

Les bonnes blagues d'Hervé Nègre

Vous ne connaissez pas Hervé Nègre?
C'est l'auteur immortel d'un Dictionnaire des histoires drôles qui date de 1973, édition Le livre de Poche.
Best-seller en son temps, un million de lecteurs selon la quatrième de couv.

Allez bande de veinards, c'est la fête, vous avez bien mérité quelques blagounettes irrésistibles que vous pourrez resservir entre la poire et le fromage dans un dîner du PS:

Histoire drôle n°1406, entrée "Juif":
Ezechiel est en train de lire son journal et sa femme Sarah lui demande distraitement:
_ Qu'est-ce qu'il y a comme nouvelles?
_ Ben, dit-il, il y a eu une éruption volcanique au Pérou...
_ Ah! Par exemple... Et c'est bon pour nous?
Histoire drôle n°1729, entrée "Nègre":
Sur la plage, une baigneuse observe un jeune nègre en maillot de bain noir, qui porte un collier de perles autour du cou. Très étonnée, elle s'approche de lui et lui demande:
_ Vous ne trouvez pas que ça fait un peu féminin?
_ Pas du tout, réplique-t-il. Et d'abord, avec le noir, qu'est-ce que vous voulez que je mette d'autre?
Histoire drôle n°214, entrée "Indigènes de la République Arabe":
Le tirailleur Mohammed vient se plaindre au capitaine:
_ Mon capitaine, il y a Bechir, tous li soirs, il vient sir ma paillasse et il me fi des choses par-derrière!
_ Mais c'est très libidineux, ton histoire, dit le capitaine.
_ Non mon capitaine, pas seulement li bi di nœud... Tout li morceau!

Bon, je vais passer sur le chapitre "rabbin", "infirme" et "curé"... Je commence à me demander si ces blagues ne tombent pas sous le coup de la loi...

C'était une autre époque, un temps de liberté, de mauvais goût... et de liberté dans le mauvais goût.

17 décembre 2008

Exclusif CGB: attentat au Printemps, la piste d'Al Qaïda relancée

Selon notre informateur, qui nous a fait parvenir cette photo exclusive au péril de sa vie, le terroriste serait le terrible mollah Omar, celui-là même qui avait tenu l'armée américaine en échec grâce à sa mobylette puissante moto.


Ils sont forts ces barbus!

16 décembre 2008

Marquis de la compassion


Donc, jamais dans aucun temps, on n'a demandé le triage de son nom sur le volet public à des motifs plus puérils. On se distingue à tout prix par le ridicule, par une affectation d'amour pour la cause polonaise, pour le système pénitentiaire, pour l'avenir des forçats libérés ou au-dessous de douze ans, pour toutes les misères sociales. Ces diverses manies créent des dignités postiches, des présidents, des vice-présidents et des secrétaires de sociétés dont le nombre dépasse à Paris celui des questions sociales qu'on cherche à résoudre. On a démoli la grande société pour en faire un millier de petites à l'image de la défunte. Ces organisations parasites ne révèlent-elles pas la décomposition? n'est-ce pas le fourmillement des vers dans le cadavre? Toutes ces sociétés sont filles de la même mère, la Vanité. Ce n'est pas ainsi que procèdent la Charité catholique ou la vraie Bienfaisance, elles étudient les maux sur les plaies en les guérissant, et ne pérorent pas en assemblée sur les principes morbidiques pour le plaisir de pérorer.

Honoré de Balzac, Béatrix.

15 décembre 2008

I've got a feeling (réponse à DT)



Ceci à la base est un commentaire au texte de DT sur Let It Be, trop long pour un com il se transforme donc en post

je préviens, je suis un vieux beatlemaniaque donc forcément un peu chiant quand on parle des Beatles.

Les premiers albums des Beatles ne sont pas majoritairement composés de reprises. La majorité des morceaux sont toujours des compositions Lennon/Macca saupoudrées ici ou là de Harrison. On retrouve effectivement sur "Please Please me" et "With the Beatles" un certains nombre de reprises, mais contrairement aux Stones sur au moins leur premier, les Beatles ont toujours un grand nombre de compos originales sur leurs albums.

Je pense que si "Let it be" est considéré comme un mauvais album, c'est non seulement pour son coté crépusculaire, mais aussi parce que c'est leur seul album qui n'est plus dans l'air du temps.
Si les premiers albums sont marqués d'une certaine mièvrerie comme tu dis (mais avec quelques morceaux de grandes qualités toutefois), ils marquent chacun leur tour une progression dans le niveau tant pour les arrangements que pour les compos ; mais ils sont aussi le fruit de leur époque. "Let it be" sort en 70, c'est clairement une régression et même si je suis un amoureux transi des Beatles, je ne crois pas qu'il y ait eu de la place pour eux dans les 70's. Les Beatles sont les 60's,ils sont la bande originale de ces années là. Les 70's marquent l'avènement des groupes techniques, des groupes de stade comme Led Zep par ex, et les Beatles ne sont ni l'un ni l'autre. L'heure est aux groupes de heavy, de glam ou de rock progressif.

Pour un mauvais album, "Let it be" contient "Get Back", "Let it be", "Across the Universe", "The long and winding road" qui sont des cartons et trois belles chansons comme "Two of us", "Dig a pony" ou "I've got a feeling". Pas mal pour un album chant du cygne. Si on y ajoute "Don't let me down" qui aurait pu faire partie de l'album, ça reste solide et ça ferait rêver n'importe quel groupe à commencer par une certaine fratrie qui cultive la prétention du coté de madchester
Mais c'est vrai que la magie n'est plus là "the dream is over" comme le chantera plus tard Lennon.

L'album jouit d'une image catastrophique du fait du documentaire ennuyeux tiré des séances d'enregistrement où on assiste à la mort d'un groupe en direct. Mais ce documentaire est partial et monté à charge. Sans se voiler la face tout de même, les Beatles ne sont plus un groupe, Harrison foutra même le camp pendant les enregistrements ne récoltant que ce commentaire glacé de Lennon "s'il revient pas, on engage Eric (Clapton) ?"

Pour moi, le plus gros problème de "Let it be", c'est l'absence de George Martin. Lennon est le leader naturel du groupe, mais n'y est pas, la came et Yoko occupent son esprit. En l'absence physique de leur père spirituel et le désintéressement de Lennon pour les Beatles, Macca endosse toutes les responsabilités, il est, et ce depuis un paquet de temps déjà, la force motrice du groupe. Il se bat, a des idées, est à son apogée créatrice mais a aussi des idées bien arrêtées et se montre tyrannique avec ses compères (Harrison notamment le vivra très mal comme tu le notes). "Let it be", "Sergent pepper's", "Abbey Road", c'est Macca, sans lui ces albums n'existent pas. Mais sur "Let it be", il manque la tempérance de Martin face à la boulimie du sosie de Jessica Fletcher.

L'album manque de pêche, de joie de vivre, là est sa grande faiblesse, le son est lourd de par la technique du mur du son de Spector mais aussi dans son coté album enregistré live, certaines chansons ont un son déplorable ("Maggie Mae", "One after 909" qui déjà sont loin d'être des chefs d'oeuvre). Ils auraient mieux fait de sortir le concert sur le toit qui malgré ses imperfections techniques jouit d'une vitalité formidable. Pendant 45 minutes, les Beatles sont à nouveau un groupe qui aime vivre et jouer ensemble.

J'ai jamais fait l'effort d'écouter "naked", mais je veux bien croire qu'une chanson comme "The long and winding road" (que je déteste personnellement, pour moi Macca c'est "Eleanor Rigby", "Penny Lane" et "She's Leaving home") gagne en légèreté.

Dis donc merdeux, "Dig a pony" ne s'essouffle nullement ;-) bon ok un peu.
"Across the universe", je te conseille les versions acoustiques qui sont trouvables sur les bootlegs ou peut- être même sur les anthology, Lennon comme pour Stawberry Fields accusera longtemps Macca d'avoir salopé ses chansons avec l'ajout d'effets sonores ne vieillissants pas particulièrement bien.

Bon "Maggie Mae", chanson tradi sur une vieille putain de Liverpool n'a rien à faire là je suis bien d'accord. De même pour "The one after 909" dont la version sur l'album est cacophonique. Elles sont conservées pour le coté jam session de l'album. Les chansons de George sont assez anecdotiques elles aussi. C'est dommage car pendant les GetBack sessions Harrison emmènera deux autres morceaux "All Things Must Pass" et "Not Guilty" qui seront de grandes réussites solo du guitariste des fab Four. Mais il arrivera avec des ébauches et n'aura pas la force de les imposer à travailler à ses amis. Avec ces deux chansons + Don't let Me Down surement ne serions nous pas là à l'heure actuelle à cataloguer cet album comme chute des Beatles.

"I've got a feeling" est la pépite de cet album, Paul attaque de sa voix rauque (incroyable la capacité de Macca à changer sa voix quand il se la joue rocker) et le chant litanique de Lennon sur la seconde partie de la chanson doublé par la jam vocale de Paul est une tuerie.

Let it be c'est l'album de trentenaires, de mecs qui sont les Beatles depuis qu'ils ont 17-18 ans, qui aspirent à autre chose, à des trucs plus personnels (surtout Harrison et Lennon) pour qui les Beatles sont maintenant trop étroits et sont devenus un carcan trop étouffant pour leur créativité. C'est con en solo ils feront jamais mieux.

Tracklist idéale :

Get back
Two of us
Dig a pony
Let it be
Accross the universe
All things must pass
I've got a feeling
Not Guilty
Don't let me down
The long and winding road

Du Courage MERDE !

Depuis sa création le CGB s'est auto-proclamé site de campagne Jack Lang 2012 ! Pour cette dernière vidéo on a mis le paquet.

Jack Lang Président de la République en 2012 ? Du COURAGE, MERDE !

Chronique musicale : The Beatles - Let It Be (1969)



A la demande de je ne sais plus qui (désolé pour lui/elle), la chronique de Let It Be des Beatles :



Le dernier album des Beatles (mais avant dernier dans la composition) est "polémique".
J'explique : il est clairement mieux que les tous premiers albums des "Fab four" qui sont des albums principalement composés de reprises (comme Twist And Shout sur leur premier disque, Please Please Me, en 1963) mièvres et de compos pas forcement plus intéressantes mais il a pourtant acquis la réputation d'être le "pire album des Beatles".

Pourquoi ? A mon avis c'est assez simple : c'est le seul où les Beatles chutent de si haut.

Car qu'on en dise ce qu'on en veut, groupe "à minettes" "niais" (ce qui n'est pas forcement faux...si on s'arrête en 1964) ou d'autres conneries, les Beatles sont un grand groupe. Et je veux dire par cela, pas parce qu'ils ont vendu beaucoup, beaucoup d'albums, mais parce qu'ils ont fait de grands albums et ont su expérimenter contrairement à ce qu'on pourrait penser si on croyait que les Beatles c'est She Loves You et Yesterday. Sgt. Pepper’s Lonely Heart’s Club Band (1967) est souvent cité comme le fondement du rock progressif et comme le premier concept-album de l'histoire (ce qui est plus sujet à discussion, beaucoup soutiennent que c'est Pet Sounds des Beach Boys sorti un an plus tôt). Tout ça pour dire que les Beatles, à partir de 1965-1966, ont énormément expérimentés et par le fait ont radicalement changés la Musique. Et puis un groupe qui sort 13 albums en 7 ans pour moi c'est toujours un signe. Enfin...tout ça pourra sembler être un tas de banalités sans noms si l'on pense par exemple au mot de Lennon qui dit que les Beatles sont plus connus que le Christ, mais au vu de ce que l'on peut entendre assez régulièrement sur le groupe il fallait que ce soit dit.

Le problème de Let It Be est donc ici. Les Beatles "régressent". D'ailleurs, ce projet de McCartney seul, devait au départ s'intituler Get Back. Déçu par le refus de ses collègues de renouer avec le public et les tournées, Paul propose de filmer la conception d'un album au "jour le jour". Au final ça donnera plus de 100 heures d'images...pour 2 heures de film. Les studios de Twickenham (où ils déjà avaient tournés A Hard Day's Night [Quatre Garçons dans le Vent en français...] et Help) sont le théâtre des opérations en ce début de Janvier 1969.

Théâtre, c'est le bon mot. Certains, les "fans absolus", y verront en effet une tragédie...d'autres une comédie. Ce qui est sûr c'est que l'ambiance est rarement bonne. Paul dirige manifestement son projet à la baguette et utilise notamment George Harrison comme musicien de studio plus que comme son ami membre du groupe au même titre que lui, Yoko Ono est toujours là (un jeu marrant en regardant le film, est de trouver "où est Yoko ?" étant donné qu'elle est sur tous les plans...derrière le piano ? la batterie ? un ampli ? je vous laisse vous amuser si ça vous dit...) à coller Lennon (elle va jusqu'à dormir dans le studio pour ça) et se permet même de juger les compositions ce qui énervera Harrison et Ringo Starr qui quitteront le studio.

A n'en pas douter, Let It Be, c'est aussi l'album qui souffre le plus des tensions entre les membres du groupe dans le trio White Album/Let It Be/Abbey Road (qui n'existe pas).

Twickenham c'est pourri, on décide donc de continuer dans le super nouveau studio Apple. George revient et ramène Billy Preston. Tout ça adoucit notre beau monde même si l'ambiance n'est plus la même qu'avant. Et pour le coup, le 30, Get Back sur scène, Get Back la bonne ambiance. Le dernier concert "mythique" des Fab sur le toit d'Apple, interrompu par la Police, est le meilleur moment du film...et sa fin.

Get Back ne sort pas. Abbey Road sort. Après deux tentatives infructueuses de Glyn Johns, Phil Spector est appelé à la rescousse pour enfin sortir ce Get Back. L'album devient Let It Be. Le citer n'est pas juste histoire de fanfaronnade. Déjà, sur toute album la production est un point important, mais il est évident qu'avec Let It Be cette vérité prend de l'ampleur. Le fait que le mixage de Spector, particulièrement sur The Long and Winding Road qui tenait à coeur de Paul, soit une des derniers causes de divisions du groupe et que Paul sortit en 2003 une version "recorrigée" de l'album (Let It Be...Naked) sont des signes assez...significatifs du "Spector's Factor" (je crois pas que cette expression existe déjà, alors j'y mets un droit d'auteur, parce qu'elle claque).

Globalement, Spector fait quand même un bon travail, surtout sur le choix de pistes (mais pas sur leur agencement, Get Back en ouverte, sur Naked, est par exemple un choix plus judicieux que Two of Us) et surtout comparé au travail de Glyn Johns.

L'album démarre donc par Two of Us, une composition de Paul (comme presque tous les morceaux du disque de toute façon), ballade plutôt sympathique. Dig A Pony, de Lennon, commence sur les chapeaux de roues avec une intro qui remue bien, mais s'essoufle vite. Pas grave, on a quand même pu remarqué que George avait rapporté de ses jams avec son pote Eric Clapton un solo bien bluesy...on verra par la suite que ce n'était pas anecdotique, ce sera d'ailleurs un des points positifs de cet album. Across The Universe, rescapée des sessions du White Album, me parait absolument insupportable. C'est précisement un des morceaux où Spector gache tout avec sa production et son fameux "Wall of Sound"...mais John Lennon trouve lui le résultat réussit. L'abruti. En plus, c'est un titre prétendument philosphique inspiré du gourou Maharishi Mahesh Yogi...je vous laisse aller voir le niveau des paroles par vous-mêmes... I, Me, Mine est un rock religieux pas spécialement terrible. Dig It, comme Maggie Mae sont des morceaux sans intérêt qui servent de l'avis de tous de remplissage...la première fait 50 secondes, la deuxième 40 secondes. J'appelle pas ça du remplissage. La seule que j'ai à dire sur ces trucs c'est que Dig It est tiré d'une prise de...15 minutes. Je trouve ça marrant. Ahaha. Entre les deux ce trouve Let It Be, un des morceaux les plus connus du groupe, estampillé Macca, belle ballade "philosophique" avec Billy Preston au piano gratifiée d'un très beau solo de George Harrison. I've Got A Feeling est un des meilleurs morceaux de l'album. Un bon rock où Paul se lache et crie de manière jouissive (et où George est encore très fort). Un goût de "get back", si seulement l'album entier était dans cette veine. On comprend que le projet de Paul fût bien gaché... One after 909 est une vieillerie ressortie durant les sessions de Get Back qui ne présente pour seul intérêt que le solo de George à la minute et demie. The Long and Winding Road...le plus beau morceau de l'album et peut-être des Beatles. Un morceau très important pour Paul, très personnel. Un peu gaché encore une fois par Spector. Certains, Paul évidemment, diraient massacré. Oui, la version de Naked est clairement mieux, mais ça ne va pas plus loin. En tout cas c'est clair qu'on se passe très bien des violons et des choeurs nazes sur "many times i've been alone, many...". For Your Blue, deuxième composition signée Harrison de l'album, un blues lassant. Get Back conclue l'album. Rien à y redire, encore un classique justifié du groupe, puissant et efficace. Billy Preston montre encore toute son "utilité" (entre guillemets, car le terme n'est pas très gracieux pour un artiste...).

Un album marqué par son "histoire", ses multiples péripéties, les tensions internes du groupe. Un album assez hétérogène mais qui laisse surtout un impression de déception. Un album qui sonne la fin des Beatles en somme...

8 jours plus tard, les Beatles se séparent officiellement.




The Long and Winding Road, sans Spector.


The long and winding road that leads to your door
Will never disappear, I’ve seen that road before
It always leads me here, leads me to your door


The wild and windy night that the rain washed away
Has left a pool of tears crying for the day
Why leave me standing here, let me know the way


Many times I’ve been alone and many times I’ve cried
Anyway you’ll never know the many ways I’ve tried


And still they lead me back to the long winding road
You left me standing here a long, long time ago
Don’t leave me waiting here, lead me to your door


But still they lead me back to the long winding road
You left me standing here a long, long time ago
Don’t keep me waiting here, lead me to your door

La 36ème heure


Le cimetière des éléphants a un nouveau cornac. Et ce cornac est une cornace ! Martine Aubry est devenue, au terme d’un scrutin interne fleurant bon l’inflammation intestinale, la première Premier secrétaire du Parti Socialiste, la « Premier secrétaire du PS » comme elle veut qu’on l’appelle, la Première secrétaire du PS, d’un strict point de vue syntaxique, malheureusement réactionnaire car mettant à jour de biens sexistes jeux de mots… Le langage du progrès doit décidément composer…
Cette élection est-elle une bonne nouvelle ? Eu égard au charisme hystéro-christique qui lui était opposé, oui, probablement... Est-ce réellement une bonne nouvelle ? Martine Aubry est-elle réellement de gauche ? A l’écouter oui : « J’ai travaillé dans des associations »… Lège plaidoirie… Mais nul doute que l’objet de notre questionnement serait en mesure d’apporter quantité de preuves testimoniales pour le corroborer, si nous prenait l’envie de la qualifier de néolibérale... Et Martine n’est-elle pas la figure de proue de cette révolution sociale que sont les 35 heures ?
Grèce-on-nous donc un peu les rouages mentaux : les 35 heures, sont-elles réellement une mesure d’essence sociale, dictée par de stricts soucis et considérations humanistes ? Il est Delors de se réveiller !


Inutile de définir la durée légale hebdomadaire de travail. N’importe quel quidam sait jouer de la montre depuis l’école primaire. Inutile ? A la réflexion non. Car elle n’a pas la même définition selon qu’on soit du bon ou du mauvais côté du salariat, que nous concédons à géométrie variable dans notre incommensurable mansuétude et notre tempo de l’anathème boosté à l’antigravité critique… Pour l’employeur, elle correspond au temps travaillé par chaque salarié au sein de son entreprise. Pour le salarié, au temps qu’il passe effectivement sous la direction de son employeur. La durée légale hebdomadaire du temps de travail est une donnée essentielle du droit du travail, l’une de ses articulations principales. Pour l’inconscient collectif : elle est un graal de l’histoire de la lutte sociale.


"Horloge ! Dieu sinistre, effrayant , impassible, dont le doigt nous menace et nous dit : Souviens-toi !"


En effet, elle est un enjeu d’importance depuis la première révolution industrielle et la disparition subséquente du temps naturel et cyclique au profit d’un temps linéaire à organiser en emploi, du temps. Le contrôle du temps et sa régulation devint à cette époque, un levier de développement pour les uns et les cadences de travail, un enjeu de revendication pour les autres, tout le monde désormais d’accord pour vivre à l’ère du chronomètre ! Le temps au turbin ! C’est ça l’progrès : plus de temps mort…


Le temps après une journée de travail...


D’un point de vue historique, la gauche est présentée comme la championne de la réduction du temps de travail : le Front populaire récolta les lauriers des accords de Matignon et de la semaine hebdomadaire à 40 heures, segment du temps ayant une force publicitaire certaine (8 heures par jour), la vague rose mitterrandienne Soufflot, pardon, souffla le vent de la révolution avec sa semaine à 39 heures, et les lois Aubry de 1998 et 2000 proclamèrent l’avènement de la semaine à 35. Notons que Thomas More estimait déjà en son temps la semaine idéale de travail à 35 heures. Sa vision du bonheur ? Peut-être, plus prosaïquement, l’expression d’une mesure adéquate du temps de réceptivité à la tâche par jour d’un cerveau… Le fait est que, dix ans après leur entrée en vigueur, les 35 heures font toujours débat.


Martine aspire... à quelque chose...


Dans notre médiacratie, les 35 heures sont donc un sujet récurrent, privilégié, de controverse, d’opposition guignolesque et grandiloquente droite / gauche. D’ailleurs, n’ont-elles pas engendré le slogan publicitaire de campagne le plus abouti de Nicolas Sarkozy, « Travailler plus pour gagner plus », véritable mantra populiste en période de crise économique, ne réinventant d’ailleurs au passage pas l’eau chaude : le temps pèse ; pour tous, c’est du pèze… A contrario, selon le strict référentiel Pouvoir d’achat, les 35 heures seraient ainsi réductibles à un « Travailler peu pour gagner tout juste voire trop peu », interprétation qui a le mérite de renvoyer dans ses 22 une France sociale-progressiste, éventuellement étiquetée festiva, carrément estampillée feignasse, qui confère volontiers aux lois Aubry une aura d’humanité, réductibles alors à un « Travailler moins pour profiter plus ». Il est en tout cas clair pour tous, que nous aurons grand besoin de RTT lorsque nous serons sur le pont à 69 berges, si tant est que les entreprises se décident finalement d’ici-là à employer du senior… Peut-être devrions-nous finalement prier pour que l’enseignement continue à plonger. Après moi, le déluge !


Grain de sable dans la mécanique...


D’un point de vue mathématique, les 35 heures ont condensé le temps de travail. Elles l’ont comprimé au sens physique, les objectifs pour chacun restant a priori inchangés. Certes, les 35 heures ont augmenté le taux horaire du travail, au grand dam des employeurs, mais dans le même temps, cette augmentation s’est vue compensée par celle de la productivité horaire des employés. Peut-être pas en totalité, c’est sûrement un fait statistique, mais dans le secteur tertiaire, en perpétuelle progression dans nos contrées, concernant les employés, citez-nous un métier où le temps effectif passé au travail corresponde seconde pour seconde au temps effectivement travaillé. « On n’est pas des bœufs ! » nous disait à ce propos Monsieur Ixe, qui préfère que nous l’écrivions X, son nom, pour des raisons évidentes de sécurité de l’emploi… On l’comprend en ces temps de « décrutement » comme disent les spécialistes de l’euphémisme que sont les experts des Ressources humaines… De 39 heures à 35, pour les employés du tertiaire, j’insiste (on parlera des cadres plus tard et de l’industrie tout de suite : on se souvient des employés de l’usine Bosh de Vénissieux qui en 2004 avaient accepté de passer à 36 heures hebdomadaires, sans compensation salariale, pour éviter le couperet d’un plan de licenciement ; les syndicats parlent depuis de « chantage à l’emploi »), ne voulait-on pas avant tout la peau du temps passé à « buller »(gérer son stress, réfléchir selon d’autres critères d’évaluation que le strict temps de travail effectif) ? L’augmentation de la productivité n’atteste-t-elle d’ailleurs pas ce point ? Et les fumeurs ne sont-ils pas les derniers « pauseurs » tolérés dans les entreprises ?


Mais n'oublie pas égoïste : tu dois save a tree


Or, qui dit augmentation de la productivité, des cadences, dit augmentation du stress. Cependant, tout le monde est ravi. Le RTT est comme qui dirait entré dans la sphère de l’acquis social : « Touche pas à mon RTT ! » Tout le monde est d’accord pour « Stresser plus pour supporter moins », moins longtemps boss et collègues, même si, même si les afterwork… Il faut bien des masochistes… Mais de 39 à 35, on passe toujours le plus clair de sa vie au travail. Le gain en valait-il le prix ? On se pose notamment fortement la question dans les PME de taille critique rapport aux 35 heures, où les employés font des semaines de 45 h, payées 39, quand le climat est à l’esprit de Noël… Nonobstant ces cas particuliers, à notre avis, loin d’être marginaux, la première victime collatérale du passage aux 35 heures est donc le temps perdu à être humain... Ne vous a-t-on pas dit « plus de temps mort » ?!... Les 35 heures ne se sont-elles pas systématiquement accompagnées d’une rationalisation des RH focalisant sur le temps de travail effectif, au détriment des temps de la communication sociale, de l’échange de savoirs, de l’étude, de la réflexion, pour la préparation d’actions concrètes, efficaces, efficientes et éventuellement innovantes ? Comment sonnent à vos oreilles les mots « disponibilité », « autonomie », « implication » : enfirmement, séquestration, zonzon ? Vos cadres référents ne sont-ils pas devenus vos maîtres du temps ? Ne sont-ils pas devenus les relais de la direction, les garants de la régulation ? On ne se contente plus de leur demander de noter vos absences, mais bien d’organiser vos présences. Complexe d’Œdipe qui se diffuse et complexification des tâches du nouveau père virtuel, toujours engagé dans le même temps sur des objectifs et des moyens qui n’ont pas été modifiés… La pression pour tous ! Et dehors ? Pareil, mais au zinc ou chez le psy !


Succès populaire


L’esprit du passage aux 35 heures nous est cependant vendu comme une ode à la vie familiale et aux loisirs, outre le fait que sa vertu principale était le « partage du temps de travail ». Du gagnant-gagnant civique en somme. Etant donné d’où venait le vent, il ne pouvait en être autrement : les socialistes n’ont-ils pas toujours eu le monopoly du cœur ? La solidarité en étales. Comme on fait son marché, on se couche… Et il semblerait que les 35 heures aient, en plus et peut-être surtout eu égard au contexte de croissance économique d’alors, réellement créé des emplois… Durables ? Précaires ? Avec effet de noria ? Là n’est pas la question. Nicolas Sarkozy partage d’ailleurs la même vision expéditive du marché de l’emploi : « Un CDD signé, c’est un chômeur en moins ! » En fin de conte (jeu de mots), il semblerait que la douloureuse soit sur le point d’être réglée et de vider ce débat de sa substance… En politique, préfère le parrain au pérenne, à moins de vouloir te retrouver conditionné façon puzzle… Les apparences sont donc sauves. Martine à l’ANPE : l’histoire d’une vision, l’histoire d’une sainte.


Conte pour enfants


En réalité, les 35 heures étaient déjà pratiquées avant 1998 par bon nombre d’entreprises en recherche d’aménagement du temps de travail (ATT). La propagande aurait-elle enterré la dimension entérinement de la généralisation du passage aux 35 heures ? E Viva l’innovaçion ! Dès les années 80, l’ATT était une préoccupation pour les entreprises. Elle était notamment mise en œuvre via les techniques du travail par cycles, des équipes chevauchantes ou alternantes, des horaires variables, de l’annualisation, de la modulation ou du compte épargne Temps. Avec une concurrence fondée sur le temps, le patronat, dans sa quête de compétitivité et de vitesse, se devait d’impacter sur les rythmes de travail. Aujourd’hui encore, il n’a qu’une idée en tête : être flexible pour enfin « Vaincre le temps » (de George Stalk et Thomas Hout, directeurs associés de The Boston Consulting Group).
L’annualisation du temps de travail, modalité privilégiée de l’ATT, est l’outil par excellence pour y parvenir. Potentiellement souple, elle permet de recentrer l’activité sur les temps plus productifs (en recherchant la suppression des temps morts, elle aussi, l’intensification du travail, elle aussi) ; elle ouvre donc des possibilités inégalables d’adaptabilité en temps réel aux exigences d’un marché mondialisé.


Attention, chute de Pierre, Paul, Jacques...


En prenant du recul, en couplant notamment cela au climat ambiant perclus de plans de licenciements, à la pression toujours plus prégnante sur le marché de l’emploi, la généralisation des 35 heures ne pourrait-elle pas apparaître comme une étape d’un processus de « mutation culturelle » de dé-hebdomadairisation de la durée du temps de travail, visant à nous faire accepter le détricotage du Code du travail, sous couvert de fatalité, alors qu’il est inhérent au développement des nouvelles technologies rendant de plus en plus virtuel le temps, dans une société de la communication, de l’information et de la consommation, à l’économie mondialisée. Les lois Aubry n’ont-elles pas d’ailleurs introduit le loup dans la bergerie, en créant, en même temps que la notion de cadre, le forfait annuel en jours applicable à certains cadres (le cadre doit remplir ses objectifs, en général non négociables, en 218 jours maximum ; pas beaucoup sur 365 ! Mais libre à lui d’y passer une heure ou 20 par jour). Deuxième victime collatérale : le Code du travail. Les tirs amis, ou l’art d’enterrer les enterrements…
Philippe Askenazy, économiste du travail, directeur de recherche au CNRS, affirme en tout cas que les 35 heures ont été un instrument au service de la compétitivité (contrairement à ce que disent les politiques de droite) : « Les lois Aubry sur les 35 heures peuvent être interprétées comme un instrument d’adaptation de l’organisation des entreprises françaises à la flexibilité productive dans un contexte technologique et concurrentiel. » Pour lui, les 35 heures s’inscrivaient dans un mouvement déjà enclenché de réorganisation (développement de la polyvalence, modulation de l’activité en fonction des besoins du client, augmentation des amplitudes horaires), mais elles ont accéléré ces évolutions…







A gauche : politique de gauche.
A droite : politique de droite.













La RTT se soucie peu des employés : elle vise l’augmentation des gains de productivité, l’amélioration de la flexibilité des entreprises, la réduction du coût du travail. De plus, elle est l’occasion d’asseoir de nouveaux modes de gestion et de mobilisation de la force de travail par les RH, ces apprentis sorciers du « Quand il faut planter un clou, il faut un marteau », sombrant toujours dans l’écueil du « Quand on a un marteau en main, tout problème a tendance à devenir un clou… »
Nous ne conclurons pas sur le coût des 35 heures que finance la collectivité publique (16 milliards par an), ni sur le nombre réel d’emplois créés consécutivement à ces lois (400 000 selon les plus optimistes), qui sont les deux mamelles du débat.
Notre propos était de parler de manière systémique des évolutions de l’organisation du travail consécutives aux 35 heures, de pourfendre son aura sociale et de dénoncer la collusion réelle des politiques de tous bords, leur irresponsabilité, voire leur crétinerie. La RTT n’a qu’une quête, pathogène : la maîtrise du temps, le vôtre. On vous Promothée l’infanticide… Chronos a toujours faim. La lutte sociale ne serait-elle qu’un mythe ?