18 avril 2020

L'étiquette, c'est pas fait pour les tapettes !


S’il est un domaine qui a considérablement progressé ces dernières années, c’est celui de la traçabilité et de l’étiquette. Prenez n’importe quelle barquette de fraises : vous pouvez savoir en lisant la boîte d’où elle vient, à quelle heure les fraises ont été cueillies, le prénom du portuguais qui les a mises en boîte, et la plaque d’immatriculation du camion qui les a faites venir. Je suppose que c’est très bien ainsi.

Dans le même élan, commerces, rayons, restaurants, se sont considérablement étiquetés eux aussi. Consommation intensive oblige, on a institué des catégories et sous-catégories pour à peu près tout, afin que les couillons disposent de ce qu’ils veulent au moment où ils le veulent, sans l’ombre d’une incertitude. Régimes spéciaux, avec ou sans option, “spécial Saint-Valentin", hallal, “pour fille”, “pour garçon”, “pour fille et garçon”, sans gluten, “réservé carte Pass”, vegan only, Wifi gratuit, etc. Il y en a absolument pour tous les goûts et tout le monde peut trouver son bonheur. Il suffit de lire l’étiquette.

Dans une telle société, pourquoi n’est-il pas aussi simple d’instaurer un label de plus ? Visible et distinctive, la mention que je propose d’ajouter sur l’étiquette renseignerait cette fois sur la contenance du produit en propagande homosexuelle. 30%. 10%. 0%. Chaque article - livre, place de concert, paquet de chips, série télévisée... trouverait sa place sur les étals selon sa composition gay. Une étiquette jaune “No Homo” sur le produit, par exemple, signifierait que ce pot de Nutella, cette boîte de rillettes, cet album de variété, cette huile moteur 4 temps ou ce livre pour enfants est - non pas homophobe ni nocif en quelque manière que ce soit aux membres de la communauté, mais simplement dépourvu de tout rapport proche ou lointain avec le fait de s’enculer ou de changer d’identité sexuelle. En somme : le produit est NEUTRE et n’offre au consommateur aucune garantie quant à l’enseignement de ces choses - le voilà prévenu !

Un tel étiquetage répond à une exigence croissante de la part des consommateurs. J'ai entendu plusieurs fois par exemple des spectateurs se plaindre des programmes Netflix et leur biais idéologique insidieux. Rentrer du boulot, embrasser Bobonne sur le front, ouvrir une Chouffe, croire démarrer une fiction prometteuse et finir par réaliser à l’épisode 3 que la lesbienne de service n’était pas dans le casting pour rien : la voilà qui s’apprête à nous bourrer le mou avec ses convictions sociétales ou biologiques. Tromperie sur la marchandise.

L’édition jeunesse n'est pas en reste : sans parler des livres pédagogiques sur la question, les banales aventurettes font couramment des allusions à la chose sous couvert de traiter des problèmes de notre temps. Les histoires pour 7-12 ans omettent rarement de glisser dans l’histoire “l’amoureux de tonton” ou “deux mamans” qui habitent l’étage du dessous. Au cas où l'enfant, chemin rentrant de l’école, serait passé à côté des affiches publicitaires montrant deux langues masculines qui s’enlacent en 4x3 pour lutter contre le sida ou vendre un gel lubrifiant.

Tonton et Tata

La fois dernière, me résumant la saga livresque qui l’occupe (un genre de Harry Potter / Club des Cinq à en croire la couverture), ma fille me raconte que l'héroïne a trois parents : ceux qui l’ont faite, une autre maman dans qui on l’a mise, puis les parents qui l’ont vraiment élevée... “Intéressant”, lui dis-je, “et sinon tu connais l'histoire des deux pédés dans un ascenseur ?”.

Eh bien quoi ? N’ai-je pas le droit moi aussi de glisser subrepticement des idées dans le crâne de mes gosses ? Bah. Tout cela n’est pas si grave. Ce le serait en revanche si un gauchiste découvrait la moindre allusion “pro-life” dans un livre qu’il aurait distraitement mis à disposition de sa progéniture. Là, on sommerait la maison d’édition de s’expliquer publiquement. Une cellule psychologique serait mise en place pour les enfants qui ont été en contact avec l’ouvrage... Mais dans l'autre sens, ce n’est pas bien méchant. Trouver à y redire serait pure pudibonderie. Rappelons-nous d’ailleurs le tollé provoqué par le président Poutine lorsqu’il y a quatre ou cinq ans, il avait annoncé son intention de “lutter contre la propagande homosexuelle”. Les âmes du monde libre avaient oscillé entre moquerie et scandale. Pourtant, comment appeler autrement l’étalage bientôt systématique d’allusions déplacées là où les enfants posent les yeux ?

Je comprends que des parents jugent capital et urgent de parler des pédés à leur enfant le plus tôt possible. Il existe pour eux un vaste choix de collections et ouvrages pédagogiques. Je demande simplement, pour les autres parents, le droit à bénéficier d’une information transparente et d’un étiquettage “No homo” sur les produits de consommation courante.

Pétition pour interdire le Roi Lion


Il est notoire que Walt Disney, sous sa moustache sympathique et ses mickeys sirupeux, était en réalité un infâme rétrograde. Je connaissais les comportements farouchement anti-communistes qu’il avait pu avoir de son vivant, mais n’avais jamais particulièrement remarqué que l'écœurante mentalité transparaissait jusque dans ses histoires animées.

Jusqu’au soir où je visionnai le Roi Lion dans sa nouvelle édition filmée. Depuis quelques temps en effet, la compagnie aux grandes oreilles s’est mise en tête de ressortir 90 ans de longs métrages dessinés, cette fois en films de synthèse réalistes. Roi Lion, Aladin, Dumbo et bien d’autres reparaissent ainsi, reproduits plan par plan à la virgule près avec des animaux plus vrais que nature. L’intérêt de la chose ? La technologie le permet, il fallait donc le faire. Si l’on trouvait avilissant de voir la gente animale réduite à exécuter un numéro de cirque, on sera peut-être gêné de voir les lions de son documentaire animalier prendre, par la grâce du numérique, des mimiques humaines, labiales, faire des clins d’œil, discuter, s’émouvoir, rigoler… Mais après tout ce n’est pas plus saugrenu que les sornettes sociétales qu’on entend dans la presse ou sur Twitter tous les jours désormais. Que voulez-vous, c’est triste mais on s’habitue à tout !


Le Roi Lion, donc. Comment ai-je pu passer toutes ces années à côté de la double lecture odieusement nauséabonde de cette fable identitaire ? Le Roi Lion : l'histoire d'un mauvais chef qui avec l’aide de forces étrangères, renverse le noble roi et laisse entrer dans le royaume la horde des hyènes viles, idiotes et oisives, à qui il octroie tous les droits au détriment de ses propres sujets lions. Allô Amnesty International ?! Bonjour la morale de l’histoire ! Est-ce là une façon de raconter l’apport de l’immigration ?

Bien sûr, à partir de ce moment, tout bascule et est exagérément noirci, comme pour montrer que la société multiculturelle lions-hyiènes ne peut produire que le chaos ! Le royaume, qui jusque-là était abondant et baigné de soleil, devient gris et se couvre d’épais nuages ! Les hyènes ne travaillent pas et touchent les subsides. L’herbe ne pousse plus (quand on sait que les ancêtres des hyènes sont ceux qui ont inventé les premiers l’agronomie, on se marre !). La nourriture vient à manquer, bref, les bienfaits du multiculturalisme sont dissimulés de façon grossière et systématique !

Et c’est loin d’être fini. Mis face au vivre ensemble, Simba le lionceau héritier soi-disant légitime mais surtout profondément xénophobe, préfère s'exiler ! Durant sa cavale, la providence met sur son chemin Timon le suricate et Pumba le phacochère, deux amis vegan et anticapitalistes qui vivent à côté du système. Ceux-ci tentent de le convertir à la mentalité Hakuna Matata : « laisse donc ton pays à la ruine, oublie les tiens, ton père le roi des rois n’était qu’un con grotesque de toutes manières ! Qu’est-ce qu’on en a à foutre du territoire ! La terre est à tout le monde ! Fais comme nous, mange des larves jusqu’à en devenir une ! ».


Si ce bain de jouvence idéologique semble d'abord produire des effets sur l’ouverture d’esprit de Simba, ceux-ci sont de courte durée. En réalité, le cœur de Simba est profondément vicié : il conserve malgré lui un profond remords vis-à-vis de son passé d’enraciné. Timon et Pumba, trop naïfs et généreux, ont cru pouvoir débattre avec le fascisme. Ils ne savent pas qu’on ne devient pas de gauche, on le naît ! Ainsi, il n'est besoin que de l’irruption dans la vie des trois compères d’une femelle de souche pour réactiver chez Simba les instincts les plus crasses. Au feu la tolérance, la liberté, le métissage et la libération sexuelle ! Simba redevient ce gros con de beauf patriarcal qu’au fond il n’a jamais cessé d’être ! Il n’a qu’un mot à la bouche : « se souvenir de qui il est » ! Bravo...

Je vous le donne en mille : après s'être égaré avec les deux punks à chiens dont le film a soin de montrer que la philosophie ne mène à rien, Simba revient se battre pour sa terre et pour son sang ! C'est seulement au prix d'une politique brutale de remigration qu'il restaure le pays. Pire : il devient mâle alpha, tombe dans le schéma homme-femme / couple-enfant et fonde un foyer qu'il veut défendre ! C’est tout juste s’il ne se vante pas que sa mère, restée tout ce temps dans la société multiculturelle des hyènes, n'ait pas succombé au métissage qui lui avait été proposé à plusieurs reprises au long du film.

C'est ce monde-là qu'on veut pour nos enfants ?!

Le Roi Lion est sorti en 1994. Sa réalisation en film réaliste en 2020 rend son idéologie d'autant plus visible. Songez aux générations qui ont grandi avec cette propagande. Faites le calcul. Un garçon qui avait 6 ans à l’époque en a aujourd’hui 32. Il est en pleine possession de ses moyens et - terrifiant - en âge de voter ! On comprend mieux la montée du Front national, le Brexit, les Gilets jaunes. On comprend la Manif pour Tous. On comprend la culture du viol et les postes clés de France Télévision occupés par les vieux mâles blancs. Ainsi que les jeunes mâles blancs, se sentant autorisés depuis les terrasses de café à siffler les filles qui passent dans la rue.

Tout est plus clair à présent.