Dans le même élan, commerces, rayons, restaurants, se sont considérablement étiquetés eux aussi. Consommation intensive oblige, on a institué des catégories et sous-catégories pour à peu près tout, afin que les couillons disposent de ce qu’ils veulent au moment où ils le veulent, sans l’ombre d’une incertitude. Régimes spéciaux, avec ou sans option, “spécial Saint-Valentin", hallal, “pour fille”, “pour garçon”, “pour fille et garçon”, sans gluten, “réservé carte Pass”, vegan only, Wifi gratuit, etc. Il y en a absolument pour tous les goûts et tout le monde peut trouver son bonheur. Il suffit de lire l’étiquette.
Dans une telle société, pourquoi n’est-il pas aussi simple d’instaurer un label de plus ? Visible et distinctive, la mention que je propose d’ajouter sur l’étiquette renseignerait cette fois sur la contenance du produit en propagande homosexuelle. 30%. 10%. 0%. Chaque article - livre, place de concert, paquet de chips, série télévisée... trouverait sa place sur les étals selon sa composition gay. Une étiquette jaune “No Homo” sur le produit, par exemple, signifierait que ce pot de Nutella, cette boîte de rillettes, cet album de variété, cette huile moteur 4 temps ou ce livre pour enfants est - non pas homophobe ni nocif en quelque manière que ce soit aux membres de la communauté, mais simplement dépourvu de tout rapport proche ou lointain avec le fait de s’enculer ou de changer d’identité sexuelle. En somme : le produit est NEUTRE et n’offre au consommateur aucune garantie quant à l’enseignement de ces choses - le voilà prévenu !
Un tel étiquetage répond à une exigence croissante de la part des consommateurs. J'ai entendu plusieurs fois par exemple des spectateurs se plaindre des programmes Netflix et leur biais idéologique insidieux. Rentrer du boulot, embrasser Bobonne sur le front, ouvrir une Chouffe, croire démarrer une fiction prometteuse et finir par réaliser à l’épisode 3 que la lesbienne de service n’était pas dans le casting pour rien : la voilà qui s’apprête à nous bourrer le mou avec ses convictions sociétales ou biologiques. Tromperie sur la marchandise.
L’édition jeunesse n'est pas en reste : sans parler des livres pédagogiques sur la question, les banales aventurettes font couramment des allusions à la chose sous couvert de traiter des problèmes de notre temps. Les histoires pour 7-12 ans omettent rarement de glisser dans l’histoire “l’amoureux de tonton” ou “deux mamans” qui habitent l’étage du dessous. Au cas où l'enfant, chemin rentrant de l’école, serait passé à côté des affiches publicitaires montrant deux langues masculines qui s’enlacent en 4x3 pour lutter contre le sida ou vendre un gel lubrifiant.
Tonton et Tata
La fois dernière, me résumant la saga livresque qui l’occupe (un genre de Harry Potter / Club des Cinq à en croire la couverture), ma fille me raconte que l'héroïne a trois parents : ceux qui l’ont faite, une autre maman dans qui on l’a mise, puis les parents qui l’ont vraiment élevée... “Intéressant”, lui dis-je, “et sinon tu connais l'histoire des deux pédés dans un ascenseur ?”.
Eh bien quoi ? N’ai-je pas le droit moi aussi de glisser subrepticement des idées dans le crâne de mes gosses ? Bah. Tout cela n’est pas si grave. Ce le serait en revanche si un gauchiste découvrait la moindre allusion “pro-life” dans un livre qu’il aurait distraitement mis à disposition de sa progéniture. Là, on sommerait la maison d’édition de s’expliquer publiquement. Une cellule psychologique serait mise en place pour les enfants qui ont été en contact avec l’ouvrage... Mais dans l'autre sens, ce n’est pas bien méchant. Trouver à y redire serait pure pudibonderie. Rappelons-nous d’ailleurs le tollé provoqué par le président Poutine lorsqu’il y a quatre ou cinq ans, il avait annoncé son intention de “lutter contre la propagande homosexuelle”. Les âmes du monde libre avaient oscillé entre moquerie et scandale. Pourtant, comment appeler autrement l’étalage bientôt systématique d’allusions déplacées là où les enfants posent les yeux ?
Je comprends que des parents jugent capital et urgent de parler des pédés à leur enfant le plus tôt possible. Il existe pour eux un vaste choix de collections et ouvrages pédagogiques. Je demande simplement, pour les autres parents, le droit à bénéficier d’une information transparente et d’un étiquettage “No homo” sur les produits de consommation courante.