31 mai 2010

Cet éternel conflit de merde


Il est consternant de lire la communication prévisible en réaction à l’abordage de la flottille « humanitaire » par le commando de l’armée israélienne. Les réactions canardent à foison et l’ensemble s’ingénie à démontrer sa hurlante connerie au monde entier, alors que personne n’avait rien demandé, surtout que la coupe de monde commence sous peu et qu’il ne faudrait pas nous gâcher la fête (c’est vrai ça. On peut quand même faire un break avec toutes les misères du monde pendant un mois tous les quatre ans… MERDE !).
Ce matin, un youpin… a tué un chasseur des zélateurs propalestiniens qui officiellement ne sont que des humanistes, mais qui officieusement aiment à nous prendre pour des tanches.
Une flottille internationale, y comprendre onusienne, d’« humanistes » ou d’« activistes », faites votre choix, a été arraisonné, puis assaisonné, par des ninjas israéliens. Une rixe à balles réelles s’en est suivie et s’est conclue par dix-neuf morts et trente-six blessés côté « humanistes armés » et de quelques blessés côté Israélien « qui n’avait pas le choix » (officiellement : un blessé léger d’une écharde dans le pouce chez un terroriste propalestinien selon le Likoud et dix milles mort au gaz toxique selon le Hamas).
Depuis la décolonisation, ou la dératisation selon votre tendance politique obligatoire, de Gaza, Israël se donne le droit de contrôler les bordures extérieures des frontières gazaouis par voie de mer, d'air et de terre (le Mossad a même créé une cellule secrète et entrainé des soldats au voyage astral pour surveiller le plan éthérique au cas où).


Nos amis humanistes, les gentils armés, ont voulu forcer le blocus des méchants surarmés pour apporter leur aide, en maisons préfabriquées, en fauteuils roulants, en médicaments, en vêtements, en fournitures scolaires et certainement de la bouffe. En tout dix mille tonnes pour les Palestiniens dans la dèche.
La flottille, surnommée la « flottille de la liberté », expression dénichée par un communicant au rabais, a accueilli sept cents sympathisants, dont plusieurs parlementaires européens, des écrivains et des journalistes, à Chypre, pendant que les autorités israéliennes les prévenaient qu’ils ne laisseraient pas le convoi maritime se faufiler. Ce n’est pas à l’honneur d’Israël, mais au moins ils n’ont pris personne en traitre.
Je ne peux m’empêcher de penser que ce convoi humanitaire, organisé en fanfare avec des panneaux clignotants et fluorescents, n’avait pour but que d’affaiblir l’image internationale d’Israël ou d’engrainer à la castagne. Dix mille tonnes d’aides et sept cents sympathisants, dont certains armés, c’est d'une flagrante démesure, par rapport à d’habitude, pour que ce soit qu’une simple mission humanitaire, tout en sachant d’avance avec quel maximalisme les autorités Israéliennes ont tendance à réagir. Ça pue le plan sans accroc comme le dirait Hannibal. Les Israéliens ont, comme à l'accoutumée, déclenché un tel merdier apocalyptique que le Hamas peut sabrer le champagne pendant longtemps. La connerie des uns faisant le bonheur des autres, sur le malheur des cons les plus naïfs.
Suite au massacre, puisque c’est bien le cas, commence une guerre médiatique mélangeant diabolisation, victimisation, angélisme et désinformation, autant du côté propal que pro-israélien.
Le ministre israélien de l'Industrie et du Commerce Benyamin Ben Eliezer, champion hors-norme de l’euphémisme, a déclaré « Les images ne sont pas sympathiques, je ne peux qu'exprimer mon regret pour tous les morts ». Cet enculé trouve que ce n’est pas « sympathique » un massacre de dix-neuf glandus manipulés. Lors des prochaines festivités, car vu le succès, il y en aura surement d’autres, il nous déclarera une fulgurance du genre « Parfois, notre armée n’est pas très fun avec les Palestiniens » ou alors « il arrive que nos soldats, sous pression, manquent de coolatitude envers les Palestiniens ». Ah, les joies de la sacro-sainte communication !
La déléguée générale de la Palestine en France, Hind Khoury, a déclaré sur RTL « Il est temps de mettre fin à l'impunité d'Israël pour que le dialogue avance ». Excellente idée, ma puce ! Par la même occasion, et pour que ça avance dare-dare, propose de mettre fin à l’impunité du Hamas, ma cocotte ! Si ça n’est pas trop te demander.
L'ambassadeur d'Israël au Danemark, Arthur Avnon, tente de s’en sortir par une pichenette invérifiable en prétextant que des rumeurs de liens entre la flottille et Al-Qaida étaient à l'origine de l'intervention de Tsahal. Ben voyons ! Accusation d'armes chimiques irakiennes 2.0, version israélienne !
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a exhorté les Arabes et les musulmans à un « soulèvement » devant les ambassades d'Israël, ce qui est légitime, mais aussi à la « grève » dans les Territoires palestiniens. Qu’on m’explique en quoi une grève dans les territoires palestiniens va enquiquiner Israël, alors que toute possibilité commerciale est enrayée entre les deux peuples ?
Plus prudent, les États-Unis se sont contentés de déplorer les pertes en vies humaines et attendent que lumière soit faite sur la tragédie, puis souligne l’urgence d’un processus de paix, vœux pieux, mais désolant de fausse naïveté sur lequel s’aligne, pour ne pas changer, Sarkozy. Vous pouvez vous toucher les mecs ! Ni le Hamas, ni l’ensemble du monde arabe, ni aucun sympathisant ne zapperont l'affaire.
L’infatigable tragédien Bernard Kouchner est « profondément choqué » par cet assaut, vous pouvez hurler de rire, et estime que « rien ne saurait justifier l'emploi d'une telle violence ». Une tirade culte qui fera se marrer l’ensemble des Balkans pendant des siècles.
Richard Prasquier, papa-poule du CRIF, qui sue à grosses gouttes depuis ce matin et qui vient d’ordonner d’urgence la diffusion d’une centaine de documentaires sur la Shoah rien que pour le mois de juin sur ARTE, avec le même style rhétorique d’euphémisme positif que le ministre Benyamin Ben Eliezer, « déplore profondément » et juge que « ce n’est pas une bonne nouvelle pour la paix ». Vous avez bien lu ! Le CRIF estime que le massacre n’est pas une bonne nouvelle ! Ça, c’est de la com !
Le paradiste et expérimental Fréderic Lefebvre, Fredo pour les intimes et ceux qui aiment se foutre de sa gueule, nous la joue « prudence et sagesse » et souhaite qu’on évite la « surréaction ». Autant prêcher dans le désert. Lui, le jour où il dira quelque chose de pertinent, Roselyne Bachelot aura des ailes !
Le NPA appelle à des manifestations de soutiens en faveur de… même pas la peine de le préciser. Si vous avez du temps à perdre dans un apéro-NPA insignifiant d’efficacité, mais terriblement rémunérateur en terme de valorisation d’image, allez-y, c’est fait pour ça.
Le président iranien Mamour Islamédjihad a comme d’habitude utilisé l’antisèche incrusté à l’encre de tatouage sur la paume de sa main gauche et a prononcé l'incantation magique imparable « l'acte inhumain du régime sioniste », qui lui sert à chaque discours à l’intention de la communauté internationale, même lorsque ce n’est pas le sujet.

A la radio, les auditeurs réagissent de leurs saintes indignations, exercice de purification de leurs pesants sentiments d’impuissance, heureux d’avoir un excellent prétexte sous la main, pour exhiber leurs illustres individualités humanistes ou humanismes officiels d’état pour nos homo politicus.
Comme tout le monde a communiqué sur ce non-événement qui se noie parmi tant d’autres et sur lequel, je ne verserais aucune larme (oui, je sais, cé pô bô !), le CGB comme quiconque, parce qu’il fait ce que bon lui semble et qu’il est quelque part un état dans l’état, vous dévoile une bonne fois pour toutes, puis basta on passe à autre chose, son communiqué officiel :
« Hum.. hum… one, two… one, two… le CGB, force vive du j’m’en foutisme envers tout conflit à l’extérieur des frontières françaises, suppute l’organisation, en sous-main, de la « flottille de la liberté » par la communauté internationale dans le but de se débarrasser d’un sionisme radical démonstratif afin d’y substituer un sionisme d’apparence sympatoche, agissant avec plus de doigté, et qui commençait à foutre tout ce beau monde dans la mouise. Nous supputons que les autorités du Hamas ont organisé une splendide fiesta orgiaque avec des cotillons, du Sidi-Brahim, des merguez hallal et des putes de Dubaï pour célébrer ce magnifique événement qui tombe à point, puis l’envoi d’un télégramme à Benyamin Netanyahou « Nous vous serions gré de réagir toujours de la même manière à l’avenir. Merci pour tout, youpin ! ». Nous supputons que le gouvernement israélien s’en contrefout comme de l’an 40 et de tous les siècles qui s’en sont suivis et compte activer ses réseaux médiatiques comme jamais pour minimiser le scandale. Planquez-vous, va y avoir du BHL, du Finky et de l’Askolovitch dans les parages. Nous supputons depuis fort longtemps que ni le pouvoir israélien, ni le pouvoir palestinien, ni Allah, ni Yahvé et ni le père Noël ne souhaite l’émergence d’un état multiconfessionnel dans les plaines de Judée et que chacun accuse l’autre de ce refus. Nous attendons avec impatience la coupe du monde en Afrique du Sud, en espérant que l’improbable équipe française soit touchée par la grâce divine et nous fume ce championnat pour ne plus entendre jacter sur cet éternel conflit de merde. En attendant, nous préconisons de ne pas allumer vos téléviseurs, vos radios, de ne pas se renseigner sur internet et de ne pas acheter de presse dans les prochains jours. Fin de transmission ».


En bonus, l'énigme du jour :
Pince-me Youssef est sur un bateau. Pince-moi Moshe débarque dans un hélicoptère, arraisonne le bateau, flingue pince-me Youssef et le balance à l’eau. Kés ki reste ?

28 mai 2010

Je suis né il y a mille ans.




Je me souviens du choc qu’a représenté pour moi Little big man, le film d’Arthur Penn. J’avais 16 ans, j’étais pensionnaire dans un lycée qui, en ces temps reculés des années 80, n’offrait qu’une seule et unique minuscule télévision aux 150 élèves que nous étions. (Quand j’y repense, je me souviens aussi que cette télévision était installée dans un endroit impossible, qu’on ne pouvait la regarder qu’en allant se chercher une méchante chaise en bois, que rien n’était fait pour nous la rendre attirante et que, de fait, personne ne s’y adonnait. Imagine-t-on encore cela : 150 pensionnaires – dont 95% d’élèves de filières technologiques, ayant d’autres jeux que la télévision ?) En deux ans, je ne m’y suis rendu que deux fois, et toujours plus ou moins par hasard : un concert de Dire Straits et Little big man.

Je ne sais plus ce qui m’a amené devant cette télé, ce soir-là, mais je ressens encore ce qui m’a fait y rester : la puissance du récit, l’humour et la tragédie mêlées, la sensualité hors normes de Faye Dunaway. L’aventure, la vie et l’amour, trois des thèmes essentiels et communs aux chefs d’œuvres. Évidemment, les thèmes en eux-mêmes ne suffisent pas à créer le choc, tout est affaire de style, tout est affaire de forme. La grande fresque énergique de Little big man, le souffle humain qui passe dans chaque scène, la perfection de chaque personnage incarné successivement par Dustin Hoffman et la beauté atroce des massacres accomplis au son des fifres me firent l’impression que je n’avais jamais encore vu de vrai film avant celui-ci. Plus précisément, je n’imaginais pas qu’un film puisse être un récit aussi complet, vivant, séduisant ou terrible, ni qu’il puisse procurer autant de joie. En revoyant périodiquement ce film depuis, je suis toujours saisi par sa fraîcheur. C’est un quadragénaire qui ne fait pas son âge. Quand on pense qu’Arthur Penn fut très influencé par la Nouvelle Vague française, et qu’on voit le méchant coup de vieux qu’elle a rapidement pris, elle…

Ce qui m’étonne toujours, dans des films comparables à celui-là, c’est la perfection totale de tous les éléments en œuvre. Bien sûr, rien n’est jamais laissé au hasard dans un film, et on arrive d’ailleurs souvent à le regretter, le hasard faisant parfois mieux les choses que le réalisateur... Ici, le moindre douzième rôle est parfait, crédible, aussi bon dans ce qu’on lui demande que le premier rôle l’est dans son emploi de star. Comme tout le monde, j’avais été très impressionné par la sagesse bonhomme de « Peau de la vieille hutte », le chef indien aux cheveux blancs, interprété par Chief Dan George. Cet acteur réussit à incarner une figure sympathique de l’Indien, débarrassée de ses clichés d’indomptabilité, de bravoure surhumaine, de résistance à tout, autant de « qualités » qui concourraient à rendre les Indiens inhumains, parce que trop différents du lot habituel des hommes. Par son jeu, il témoigne plus d’une forme de bonté archaïque teintée d’humour et d’un désespoir résolu. Comme le personnage qu’il incarnera plus tard dans Jose Wales Hors-la-loi, de Clint Eastwood, c’est un pauvre vieux survivant totalement dépassé par la brutalité du monde nouveau, qui épouse la solitude parce qu’elle est la seule à encore vouloir de lui.

Contrairement aux fils de la bonne bourgeoisie passés par des écoles de cinéma aux frais pédagogiques époustouflants, Chief Dan George a été successivement bûcheron, puis docker pendant trente ans, pour finir son prestigieux cursus professionnel comme chauffeur de bus scolaire. Ces emplois définissent chez nous le parfait prolo, mais ils n’ont pas empêché Dan George d’être chef de la nation Capilanos (alentours de Vancouver) pendant plus de dix ans. Ce n’est qu’à soixante ans passés qu’il deviendra acteur et que, enrichi par son expérience de la vie, il crèvera l’écran.



En 1975, il rédige une lettre qui fut lue lors d’un congrès sur le développement économique de l’Arctique et l’avenir des sociétés esquimaudes. Cette lettre est bellement intitulée « Je suis né il y a mille ans ».


« Mes très chers amis,

Je suis né il y a mille ans, né dans une culture d'arc et flèches; et dans l'espace d'une demi-vie humaine, je me suis trouvé dans la culture de l'âge atomique, mais d'arc, et flèches à la bombe atomique, il y a une distance plus grande que le voyage vers la Lune.

Je suis né à une époque qui aimait les choses de la nature et leur donnait de beaux noms comme Tessoualouit, au lieu de noms desséchés comme Stanley Park. Je suis né à une époque où les gens aimaient toute la nature et lui parlaient comme si elle avait une âme.

Je me souviens qu'étant très jeune, je remontais l'lndian River avec mon père. Je me le rappelle admirant le soleil qui se levait sur le mont Pé-Né-Né ; il lui chantait sa reconnaissance, comme il le faisait souvent, avec le mot indien " merci " et beaucoup de douceur.

Et puis, du monde, est venu, de plus en plus de monde, comme une vague déferlante, et je me suis soudainement trouvé au milieu du 20e siècle. Je me suis trouvé moi-même et mon peuple flottant à la dérive dans cette nouvelle ère ; nous n'en faisions pas partie, engloutis par sa marée saisissante, comme des captifs tournant en rond dans de petites réserves, dans des lopins de terre, honteux de notre culture que vous tourniez en ridicule, incertains de notre personnalité et de ce vers quoi nous allions.

Pendant quelques brèves années, j'ai connu mon peuple vivant la vieille vie traditionnelle, alors qu'il y avait encore de la dignité. Je les ai connus quand ils avaient une confiance tacite dans leurs familles et qu'ils avaient une certaine notion de ce qu'était le cheminement de leur vie.

Malheureusement, ils vivaient dans l'agonisante énergie d'une culture qui perdait graduellement son élan vital. Nous n'avons pas eu le temps de nous ajuster à la croissance brutale qui nous entourait ; il semble que nous ayons perdu ce que nous avions sans que cela soit remplacé. Nous n’avons pas eu le temps d'aborder le progrès du 20e siècle, petit à petit, ni de le digérer.

Savez-vous ce que c'est que d'être sans pays ? Savez-vous ce que c'est que de vivre dans un cadre laid ? Cela déprime l'homme, car l'homme doit être entouré de la beauté dans laquelle son âme doit grandir.

Savez-vous ce que c'est que de sentir sa race écrasée et d'être acculé à prendre conscience qu'on est un fardeau pour le pays ? Peut-être n'étions-nous pas assez malins pour apporter une participation pleine de signification, mais personne n'avait la patience d'attendre que nous puissions suivre. Nous avons été mis à l'écart parce que nous restions sans réagir et incapables d'apprendre.

A quoi cela ressemble-t-il de n'avoir aucun orgueil de sa propre race, de sa famille, aucun amour-propre, aucune confiance en soi ? Vous ne pouvez pas le savoir parce que vous n'avez jamais tâté cette amertume. Mais je vais vous le dire : on ne fait aucun cas du lendemain, car qu'est-ce que demain ? On est dans une réserve, c'est-à-dire dans une sorte de décharge publique parce qu'on a perdu dans son âme tout sentiment du beau.

Et maintenant, vous me tendez la main... et maintenant, vous me demandez d'aller à vous. « Viens et intègre-toi ! » c'est ce que vous dites. Mais comment venir ? Je suis nu et couvert de honte. Comment venir avec dignité ? Je n'ai pas de présence, je n'ai rien à donner. Qu'appréciez-vous dans ma culture- mon pauvre trésor ? Vous ne faites que le mépriser. Vais-je venir à vous comme un mendiant et tout recevoir de votre main toute-puissante ?

Quoi que je fasse, je dois attendre, trouver des délais, me trouver moi-même, trouver mon trésor, attendre que vous désiriez quelque chose de moi, que vous ayez besoin d'un quelque chose qui est moi. C'est alors que je pourrai dresser la tête, dire à ma femme, à mes enfants : « Ecoutez, ils m'appellent, ils me veulent, je dois y aller. »
Alors, je pourrai changer de trottoir, la tête haute, car j'irai vous parler sur un pied d'égalité. Je ne vous mépriserai pas pour votre paternalisme, mais vous ne me ferez pas l'aumône. Votre aumône, je peux vivre sans elle, mais ma condition humaine, je ne saurais vivre sans elle. Je ne ferai pas de courbettes devant vos aumônes. Je viendrai avec dignité ou je ne viendrai pas du tout. Vous employez le grand mot d' " intégration " dans les écoles. Cela existe-t-il vraiment? Peut-on parler d'intégration avant qu'il y ait l'intégration sociale, celle des cœurs et celle des esprits ? Sans cela, on a juste la présence des corps, les murs sont aussi hauts que les montagnes.

Accompagnez-moi dans la cour de récréation d'une école où l'on prétend que règne l'intégration. Voyez comme son asphalte noire est unie, plate et laide; alors, regardez : c'est l'heure de la récréation, les élèves se précipitent par les portes. Voilà alors deux groupes distincts : ici, des élèves blancs et là-bas, prés de la barrière, des élèves autochtones.

Et puis, regardez encore, la cour noire, unie, ne l'est plus : les montagnes se dressent, les vallées se creusent; un grand vide s'établit entre les deux groupes, le vôtre et le mien, et personne ne semble capable de le franchir.

Attendez, bientôt la cloche va sonner et les élèves vont quitter la cour. Le mélange des élèves se fait dedans parce que dans une classe, il est impossible de trouver un grand vide, les êtres sont devenus petits, rien que de petits êtres; les grands, on n'en veut pas, du moins, pas sous nos yeux. .

Ce que nous voulons ? Nous voulons avant tout être respectés et sentir que notre peuple a sa valeur, avoir les mêmes possibilités de réussir dans l'existence, mais nous ne pouvons pas réussir selon vos conditions, nous élever selon vos normes, nous avons besoin d'une éducation spéciale, d'une aide spécifique pendant les années de formation, des cours spéciaux en anglais, nous avons besoin d'orientation et de conseils, de débouchés équivalents pour nos diplômes, sinon nos étudiants perdront courage et se diront: « A quoi bon ! »

Que personne ne l'oublie: notre peuple a des droits garantis par des promesses et des traités. Nous ne les avons pas demandés et nous ne vous disons pas merci. Car, grand Dieu, le prix que nous les avons payés était exorbitant : c'était notre culture, notre dignité et le respect de nous-mêmes. Nous avons payé, payé, payé jusqu'à en devenir une race blessée, percluse de pauvreté et conquise.

Je sais que dans votre cœur, vous voudriez bien m'aider. Je me demande si vous pouvez faire beaucoup. Eh bien! oui, vous pouvez faire une foule de choses. Chaque fois que vous rencontrerez mes enfants, respectez-les pour ce qu'ils sont : des enfants, des frères. »

24 mai 2010

Safari dans le 93

[BB]èiiy [K]àdy 22O Làà ZôLiy...ALR TU VALiiDee OU BiiEN !!? Les BOUFONS C Komme Les PANNEAUX De STOOP Il Son TOUJOUR O COIN De RUUE Maii Les BG C Komme Les CHIOOTE TOUJOUR OCCUPER !!! (Y')


Sur les indications de Memento Mouloud, vieux coureur de savanes, j'ai découvert le cimetière des apprenants. Surprise, c'est aussi là que le gouvernement fait régulièrement Waka.

Petit florilège:


YASMiiNE TO0ii MEME TU CEiiY KOMEN JTE KiiFF TO0ii MEME TU CEiiY KOMMEN M'AiiDER TO0ii MEME TU CEiiY KOMMEN TU MA CONSOLER JME DMD ENCORE KOMMEN J'ORAii PU FAiiRE Sii TORAii PAH FAii SKE TA FAii ( TMTC 8-p ) NAH WALLAH YASMiiNE LA J'Dii MEME PAH DU MiiTO0 J'TAiiME TRO0 FRANCHEMEN CEiiY GRACE A TO0ii KEE JAii RETROUVÉ HDMV NAH YASMiiNE ,
T'ES PAH MO0N AAMii Nii MA PO0TE PAH MA CHERii MAii MA F..D..M..V FOR LiiFEE $)

http://bbeiiy-kady.skyrock.com/


Tu connais ? Elle Love ses Famme ♥ & Le Waatii-Bon son ! ;-D a 100% ! Réve tjr non pas a sont prince charmant sur un cheval blanc mais a son Ghettoyout En G-star en bas des batimment (Y) héé ouais celibataire ;) & Miineur khey ! Fiér D'étre Algerienne!♥ Maintenan Tu mconnais Un ti' Chouilla ;) A ton tour De tpresentez ! =)
http://mymiich-ouw.skyrock.com/



C'EST PAA PSK TEES DAAANS MES AMiiiS QUE C'EST LOOVE TO LOVE QUAAND JE ME DECO JE TE DECO DE MON ESPRii OSSiii TOOT ... P0UR LA GR0SSE CHiENNE QUi RADAR M0N BL0G & QUi VA T0UT RAPP0RTER C0MME UN PETiT CHiEN , J'TE L'DiT CACHE , FUUUUUUCK =D EH TOOii FAAii PAA BLEEUF 'TA PA DKOEUR , TES UNE FRAPPE OU JC PA KOii,TAiiME TA MERE DOONK TES CAPABLLEE DAiiMER UNE FEMMEE! » LAMOUUR C A VENDRE COMME UN CERCLE DUREX LEEES MiiCHTONEUSEE ON LE FEUU AUU UK BOUGEYY DE MA VUU ALLUMEEY MA CLOPE MEEY ALLUMEE PA MOON GAAS

SHALÖM ,, SÄLAM ,, SALÜT C'EST TOUT POUR LE MOMENT !

http://dee-djey.skyrock.com/


Avec 50 cent je m'achète 2pac de cannettes et des Eminem's,du b'Akon et des T-Pain au chocolats.Au final Jay-Z ite à aller a mon rdv mai johnny s'oppse ni ne parl il insiste:"Faut absolument que T.I bé yon cé sa tout tfsaon

http://daixdu93430.skyrock.com/

ARèèTee T WaTii BiiZaaRii SiiNah Tu Vaa GO0ùTeiiy A MèS WaTii BO0YCO0TE Dèh


Question à cent balles: attardés mentaux ou pas?



20 mai 2010

Le fric c'est chic!


Tout le monde critique les spéculateurs, tout le monde est vertueux. Mon œil ! On aimerait bien se mettre à l’abri en tapant des ordres sur un ordinateur, pendant que le yacht glisse sur les flots. La bourse ce n’est pas si compliqué, le petit porteur, expression, qui en fin de compte fait très « lumpen- prolétariat », est un acteur essentiel. On le baratine, il voit son portefeuille gonflé, et son égo suit le rythme. Il peut se vanter, même s’il oublie qu’il n’a pas encore profité de ses gains. Il suit comme un « addict » les cours de ses actions, se flatte de sa réussite, de son esprit d’entrepreneur, de trader, voire, de golden boy. Il a raison, il est une bonne pomme et pourquoi pas une Golden farineuse. Quand la courbe s’inverse, il déprime s’en prend au système, et parfois crée un collectif d’actionnaires floués. Les bons, les vrais décident du « Kairos ». Comme disait Piccoli : « Y’a plus de sucre ». Et, les jeux sont faits, on siphonne l’apprenti capitaliste, on se goinfre du fruit en ne concédant que les épluchures. En fait, pour le blaireau de base, il n’y a qu’un moyen de s’en sortir et même de gagner beaucoup, je vais le dire ouvertement car personne n’en tiendra compte.
La pomme, le golden boy d’occasion, qu’il soit fonctionnaire, cadre, ouvrier ou n’importe quoi, réagit toujours de la même façon puis se fait plumer. Dès lors, prendre le chemin inverse peut s’avérer très fructueux. Mais que fait la pomme ?

D’abord, elle « étudie » une ou plusieurs actions. Ensuite, elle se positionne après délibération avec elle même, et l’observation des indices propices à l’élaboration de son jugement. Au début, elle gagne et ne s’en remet pas de toutes ces qualités qu’elle ignorait sur elle. Elle se gausse, et va (Braun) jusqu’à jeter par dessus bord ses convictions politiques considérées comme autant d’oripeaux futiles. Mais comme dans tous les shoot, il y a une descente. Elle correspond en tous points à la courbe descendante du Cac 40. Dans un premier temps le petit porteur, ne s’inquiète pas, au contraire, il est bonhomme et s’accommode de ces soubresauts. Son intelligence ne s’en trouve pas remise en cause. Il a plus d’une corde à son arc, ainsi, il va moyenner* à la baisse, car il connaît le lexique, il ne faut pas la lui faire. Et, les cours remontent, il est fier de son coup ! Manque de chance la calvitie boursière remet ça, la « golden » commence à douter, mais il échange des avis, écoute les experts, et, de fait se rassure car il a trouvé la solution ! Fallait y penser, il « remoyenne », et « remoyenne » encore, il devient non un faux monnayeur, mais un vrai « remoyenneur ». Puis à force de pugnacité il perd tout et plus encore, il éprouve la fameuse panique. C’est là qu’on se marre. Quelles conclusions lucratives pouvons-nous inférer de ce comportement de la pomme ?
On remarque immédiatement que l’actionnaire lambda est un être rationnel. Un être qui pense pouvoir se fier aux informations qui émanent de ceux qui vont se nourrir de lui, paradoxal non ? De plus, il n’envisage la bourse que montante, son logiciel l’empêche de miser à la baisse. Il n’y a pour lui qu’une option gagnante : il faut que la courbe soit ascendante.

Nous avons assez d’éléments pour nous enrichir en cachette.

Premier postulat : prendre en compte que miser sur la baisse est un risque équivalent à la hausse.
Deuxième postulat : n’étudier aucune action, c’est une perte de temps pour les non-initiés et c’est d’autant plus pervers que ça donne parfois l’illusion d’une quelconque maitrise.
Troisième postulat : il faut entrer en bourse quand l’irrationnel apparaît aux yeux des pommes comme « logique».

Exemple : la bulle internet, je vous laisse réfléchir.
Deuxième exemple, plus récent, le CAC n’en finit pas de monter, il était au dessus de 4000 il y a un mois, alors que la Grèce était dans la panade et personne ne voulait l’aider, alors que les PIGS sont en embuscade, alors que les déficits sont abyssaux. Trouver l’erreur ! Et, pourtant les pommes spéculaient à la hausse avec une assurance crasse, puisqu’on vous dit que tout va bien.

Dès lors, si l'on suit mon raisonnement, il faut se ruer chez son banquier et lui donner des ordres à la baisse sur le CAC. Que nenni ! Parce que à nouveau on entrerait dans une « logique », ce qui est le meilleur moyen de se faire plumer. Désolé, mais il va falloir attendre le prochain Kairos.

* C’est une expression que l’on peut entendre partout lorsque les cours des actions dévissent. Ainsi moyenner à la baisse c’est racheter des actions que l’on détenaient déjà à un prix moindre afin de lisser son prix de revient.

MOI, Gérard Miller, MOI, témoin de mon temps


Vous me connaissez tous, je suppose… je suis Gérard Miller, le célèbre psychanakyste passionné des grands cas névropathiques, à l’humanisme à fleur de peau, peau satinée comme une belle métisse d’un succulent pays exotique. J’ai été contacté dernièrement par un blogueur, un certain Paracelse, un pseudo ringard et vieillot manquant de modernité, mais ce n’est point le sujet. Suite à notre correspondance par mail, correspondance courtoise pour ma part et salement virile pour la sienne, je lui proposais une interview de MOI-même à publier sur le blog collectif, que je ne connais point, le Cultural Gang Bang. Une dénomination excellente, symbole d’une rébellion dissidente capitale dans nos sociétés déshumanisées de droite, faut-il le rappeler. À cette proposition, il m’a répondu : « va te faire désamianter en Inde, blaireau ! ». Ne pensez pas que je lui en veuille, bien au contraire, j’y vois là un esprit subversif indispensable pour mener à bien le combat contre la nazification sournoise de la socioculture réactionnaire omniprésente dans nos médias. Enfin, je l’espère.
À son tour, il m’a fait une proposition que je ne pouvais balayer d’un revers de ma soyeuse main (entretenu depuis vingt ans avec de la crème hydratante Nivéa et j’applique régulièrement des masques de concombre sur mon féerique visage pour raffermir mon teint de jouvencelle. Pour le décrassage de mes organes internes, je bois d’un trait un grand verre d’urine chinoise chaque soir, car c’est très concentré en gingembre et racine de mandragore. Une recette que j’ai découverte à l’époque du grand Mao). Il ne s’agit pas d’intégrer ce blog, et croyez-moi que j’en suis sincèrement affecté, mais de lui fournir un article de renom (MOI) qu’il publiera sous son pseudo. Aimant relever des défis salutaires, j’ai acquiescé et lui ait envoyé une histoire, légèrement romancée, mais dont la retranscription des événements est d’une fidélité rigoureuse et éthique. Attachez vos bonnets phrygiens, mes petits révolutionnaires, car on va décoller vers des hauteurs vertigineuses. Ouais, Gros ! À base de Poï Poï Poï Poï !


L’auguste légende de SUPERABZA


Un conte cauchemardesque, mais qui finit humainement bien de Gérard Miller


Sous le règne obscurantiste et impitoyable de l’illégitime empereur républicain Nicolas Sarkozy Ier, despote du clan familial Sarközy de Nagy-Bocsa, issu d’une lignée de la petite noblesse hongroise, côté paternel, et d’une famille de Juifs sépharades, côté maternel, il ne fait pas bon vivre en France. Malgré sa filiation d’obédience judaïque, qui aurait dû, dans un monde sain et normal, le conduire vers les plus hautes et éblouissantes cimes de l’humanité, notre despote sanguinaire a institué une politique régressive anti-immigratoire et réactionnaire dont les dégâts sur les populations sainement communautarisées des franco-immigrés, nos seules espérances qui vaillent le coup d’être défendu de nos jours, s’avèrent dramatiques, barbares et SHOAHISANTES !
Toute la France est occupée. Toute ? Non ! Car un département de gauche résiste victorieusement à l’envahisseur romanisé (ne pas confondre avec « romanichel »). Un département, peuplé d’irréductibles minorités nuisibles… euh, visibles, encerclées de casernes retranchées sarkozienne (baptisées : Berlin, Téhéran, Bagdad, Pyongyang, Caracas, Belgrade et Oradour-sur-Glane), lutte de toutes ses forces contre les hordes infernales de l’empire républicain. Tous les efforts pour vaincre les Séquano-Dionysiens ont été inutiles et Sarkozy, épaulé de ses suppôts démoniaques, Éric Besson et Brice Hortefeux, s’interroge. Ce département, et vous l’avez surement deviné, par une piste savamment distillée dans la narration de ma fable, est la Seine-Saint-Denis, le neuf trois, le Seine-Saint-Denis Style (attention : ça se prononce « staï-lleu » et non pas « stile ») comme l’ont brillamment explicité les membres du groupe de rap hardcore et résistant français « JETSDM » (J’encule ta salope de mère ! ; remarquez, comme pour le cas du Cultural Gag Lang, la puissance du symbolisme, reflétant l’esprit humaniste, idéaliste, l’intelligence et la finesse de ces nouveaux maquisards, victimes de la mode, telle est son nom de code… euh, d’une société rétrograde et rancie).
Un homme d’une valeur exceptionnelle, mais nous le verrons plus tard, se dresse contre les infamies des forces de sécurité SS (Souchien & Ségrégation), ouvertement racistes et génocidaires, formés par une discipline militaire drastique, aux ordres injustes et immuables de l’autorité déplorable du fasciste, tueur d’enfants, anti-écologiste, bling-bling, dingue-dingue et homophobe Nicolas Sarkozy (qui fraude le fisc, grâce aux paradis fiscaux et à ses réseaux sataniques de la francafrique. J’ai ouïe dire qu’il avait une filiation indirecte avec Caligula, l’empereur tyrannique et mégalomane qui se prenait pour Jupiter… m’étonne pas !).

Saint-Denis, cité paradisiaque et diadème de l’idéal multiculturel. Dans cette majestueuse enclave, béni de la bienveillance d’Allah, les habitants vivent dans un amour transcendant de leurs prochains. L’ensemble des cultures et ethnies y est brassé à l’image de la cosmogonie universelle. La population est unie, tel le firmament d’une pureté inégalée. Personne ne fait attention à la couleur de la peau, comme dans le village insouciant des Schtroumpfs, tout en étant à la fois, le village dans les nuages. Saint-Denis, c’est un peu comme dans la famille « Arnold & Willy ». L’art de vivre des Dionysiens est un bouquet de fleurs somptueux, composés de sollicitude, d’harmonie, d’écologie, de sociétalisme, d’altruisme, de plénitude d’esprit, d’amour des choses savantes et d’études consciencieuses, de serviabilité et de commerce équitable labellisé Max Havelaar. La baguette réactionnaire, le croissant néopétainiste et le camembert néopoujadiste ont été éradiqués des boulangeries et épiceries qui désormais proposent, sur leurs étalages purifiés, des sandwiches grecs libéralisateurs, symbole d’ouverture d’esprit au monde. Les arbres fleuris et le gazon verdoyant, impeccablement tondu, vivent dans une paix délicieuse. Les infâmes pigeons, vautours de souche, qui chiaient à tout va, représentatifs des excréments idéologiques de Droite, ont été remplacés par de magnifiques blanches colombes directement importées d’Israël, la terre élue de Dieu, représentatives des rubis idéologiques de Gauche. Ces blanches colombes ne ressentent aucune appréhension envers les Dionysiens attentionnés et aiment à se nicher sur leurs délicates épaules. Saint-Denis est la véritable cité de Dieu, à en faire larmoyer saint Augustin. Saint-Denis est un joyau écarlate, serti de mille feux sublime. Saint-Denis est la Jérusalem Céleste, cadre idyllique divin qui se manifeste dans sa plus pure perfection. Mais…
Régulièrement, des sections d’assauts, pliés à la volonté criminelle du Shogun Brice Hortefeux, seigneur de guerre sarkoziste, déploient leurs forces pour y semer leurs cortèges de morts et de désolations. Je n’ose à peine vous détailler toutes les exactions de leurs folies animales, mais je vais quand même m’y atteler pour mieux que vous ressentiez le caractère absolutiste et ultradroitard de ces horreurs. Meurtres arbitraires, viols collectifs à la queuleuleu, arrachages d’ongles si mal coupés, épurations ethniques et botaniques, et des actes barbares que j’ose à peine imaginer… euh, qu’on ose à peine imaginer comme de placer le bout d’un lance-flamme directement dans la bouche d’un innocent, souvent métissé, d’à peine cinq ans et sans-papier (donc de gauche comme par hasard), sous le regard horrifié de sa mère et des blanches colombes, qui déjà ne percevait plus les allocations familiales à cause du régime en vigueur (aussi bien la mère que les blanches colombes juives !).
Mais jugez de vous-même, ce dont, MOI, Gérard Miller, fut le témoin oculaire, rapportant au péril de ma vie, tel BHL au Kosovo, ce que les médias officiels vous dissimulent.

Un M3 Panhard, véhicule militaire terrestre de transport de troupes, avec sur son flanc droit, un graphe au pochoir du visage d’Éric Zemmour, déboula avec furie sur le parvis de la basilique de Saint-Denis, dernière demeure des ces Nosferatu de Roi de France, lis de l’humanité, bourreaux du peuple, qui cependant le méritait un peu, car un peuple qui s’obstinait dans le refus de se métisser selon nos convenances actuelles.
Une dizaine de fantassins, équipés de différentes armes d’assaut, prirent pied sur la surface marbrée, puis se placèrent en formation sous les ordres de leur supérieur hiérarchique, cette ordure de colonel, le dénommé Marcel Ticq.
À la vue de cette démonstration de force, les Dionysiens prirent peur et se sauvèrent dans l’hystérie la plus totale.
— Ah, ah, ah… à l’instar d’un Fabius, je vois que l’on a des choses pas très catholiques à se reprocher ! dit le colonel. Soldats, écrasez-moi ces racailles gauchistes ! Je ne veux aucun survivant ! Les juges et les lois, ça m’fait pas peur, c’est mon fils ma bataille, fallait pas qu’elle s’en aille ! FEU !
Un Armageddon de balles traçantes faucha plusieurs badauds sur leurs passages, sous les regards jouisseurs et torves de leurs commanditaires. Le canon automatique 20 mn du M3 Panhard se mêla de toute sa haineuse férocité aux exactions sadiques des « brigados della muerte » Sarkozienne. Les corps des martyrs s’entassaient comme des monticules de choucroute que les enfants façonnent dans l’espoir de retarder le moment de leur amère ingurgitation. Le sang des innocents se répandait comme une diarrhée frénétique avant d’avoir pu atteindre la cuvette des toilettes d’un voisin lors du réveillon du 31 décembre. Les cris de douleurs et les pleurs de terreurs cacophonisaient comme un enfant ayant subi l’ultime injustice de ne pouvoir aller voir « Ratatouille » au cinéma à cause de l’incompréhensible refus paternel. Un de ces jours les plus sombres de notre histoire qui n’étaient pas sans rappeler l’abjecte persécution des protestants… euh, que subissait le mignon Titi, jouet des caprices carnassiers du matou « gros minet », ou du réalisateur JUIF Roman Polanski, cible injuste de l’inquisition médiatique. QUE DE FOLLES INJUSTICES DANS CE BAS MONDE !
Las de jouer à la Saint-Barthélémy, notre division Charlemagne laissa souffler leurs armes et contempla comme une révélation l’horreur commise au nom de SARKOOOZZZY !

Un homme, armé d’un enregistreur numérique, s’approcha de la troupe d’élite.
— Halte, citoyen ! À genoux, les mains derrière la tête ! À présent claquez du bec, en secouant vos plumes avec, avec beaucoup d’entrain, et des coin-coins ! dit le colonel.
L’homme obéit à l’ordre du gradé.
— Fouillez-le, soldat Labite !
Labite s’intronisa dans les profondeurs de l’homme et en retira un larfeuille épais.
— Tenez, mon colonel.
— Hum, voyons voir… Desouche ? Vous êtes François Desouche ?!
— Oui, colonel !
— Mais relevez-vous, bon sang ! Je suis un de vos plus fermentés admirateurs ! Si j’existe, j’existe, c’est d’être fan, c’est d’être fan ! Soldats, applaudissez comme il se doit le citoyen François Desouche !
Clap, clap, clap… bravo… clap, clap, clap… vous êtes un génie… clap, clap, clap… un esprit vif et intelligent au service d’une cause noble et juste… clap, clap, clap… ma fille vous adore… clap, clap, clap… ma femme crie votre nom au lit… clap, clap, clap… mon caniche nain s’appelle François… clap, clap, clap.
— Que nous vaut l’honneur de votre présence ? dit le colonel.
— Je suis venu dans l’espoir que vous m’accordiez une courte interview que je publierai sur mon blog.
— Mais volontiers, citoyen Desouche ! Danse avec moi, si tu crois que ta vie est là, ce n’est pas un problème pour moi, François, je te veux, si tu veux de moi ! Je vous écoute !
François Desouche, bien qu’il ne l’a jamais prouvé à personne, s’apprêtait à poser sa première question, lorsque…
Une douce et angélique petite enfant, née sous un autre soleil, accompagnée de son chihuahua, avait survécu à cette folie meurtrière et à ce carnage Maotesque… euh, Berlusconiste. OOOHHH, sordide maladresse des innocents tourmentés, elle avait eu le tort de se faire remarquer par un des soldats du colonel Marcel Ticq.
— Colonel, là-bas, une salope d’enfant noire et son clébard nous narguent et mettent en péril la sécurité publique et la légitimité de l’empire républicain !
— À vos armes, soldats ! Incarnons encore une fois le mal absolu et soyons racistes jusqu’au tréfonds de l’âme, mes pioupious ! Aimons-nous vivants, n’attendons pas que la mort nous trouve du talent ! FEU !
Un orchestre de salves joua sa sonate sanglante. Je les ai vus ses sales balles. Elles filaient avec résolution vers ce petit chérubin. Dans mon indicible désarroi, le temps paraissait ralentir. Les balles n’étaient plus qu’à quelques mètres de leur impact, à quatre mètres… à trois mètres… deux mètres… et… un miracle se produisit. Là, il était là, fier et aristocratique comme un chameau. Je l’ai vu, je l’ai véritablement vu… c’est… à son évocation, mon rythme cardiaque s’emballe, ma voix se noue et mes pensées se troublent… c’est… c’est… c’est qui ?... c’est le superhéros SUPERABZA !
SUPERABZA, dit Musul-Man, était apparu juste avant que les balles puissent accomplir leurs funestes taches envers le petit chien (pour la petite fille, c’était trop tard). Il les bloqua toutes en bombant le torse, puis émit un léger sourire narquois, qui en disait long… sur quoi ? Je ne l’ai jamais su, mais ça devait être sacrément transcendant !
Il était drapé d’une djellaba sombre comme l’ombre de la mort et coiffé de sa capuche sombre comme l’ombre de l’ombre de la mort. Sur le torse, un logo doré entouré d’un cercle avec à l’intérieur une inscription en arabe qui se traduisait par « Toute la puissance du coran au service des enfants d’Allah ». Dans le dos, un couscoussier trafiqué avec des lames affutées tenu en bandoulière et qui servait de shuriken.
Il s’était laissé pousser les « poils du prophète » dans la pure tradition islamique. Son visage buriné exprimait à la fois une dureté et une quiétude témoignant d’une vie intérieure profonde et d’une foi inébranlable, qu’intensifiait un regard cinglant à fouetter les chiens d’infidèles.
Mais qui est SUPERABZA dit Musul-Man ? D’où vient-il ? Que veut-il ? Formidable superhéros des temps nouveaux ?
SUPERABZA naquit du croisement d’une belle Algérienne de seize ans et d’un djinn du djebel (d’un point de vue scientifique, c’est impossible, mais islamiquement parlant, c’est tout à fait plausible). Tôt dans sa jeunesse, SUPERABZA prit conscience de ses superpouvoirs, qui consistait en fait qu’à deux superpouvoirs : un corps d’acier que rien ne transperce et le contrôle mental d’arme de jet, y compris l’urine. Il avait un port altier, un corps puissant que n'importe quelle femme BLANCHE aurait le désir insurmontable de lécher pendant des heures et des heures… et des heures… et des heures… et des siècles. Sans le vouloir et d’un naturel désarmant, il pouvait transformer n’importe quelle femme en esclave sexuelle et ménagère soumise, acceptant dans la plus saine des dignités féminines, la sainte polygamie qui lui est due. Dès lors, rien d’étonnant qu’il enrage ces sales porcs de souchiens, eux, qui ne peuvent que lever des Germaine et des Gertrude, pouah !, ou des beautés seulement s’ils sont riches, et encore, jamais ils ne connaitront les extases sexuelles que des femmes, pour qui vous êtes DIEU, ont à offrir (d’ailleurs, voilà le vrai fond du problème raciste en France : la jalousie sexuelle ! Ce n’est pas qu’ils enlèvent le pain de la bouche des Français dont ils ont peur, mais qu’ils enlèvent le vagin de la bouche des Français ! Et ils n’ont pas tout à fait tort ! MOI ça va, je n’ai pas peur… je suce des bites ! Et de ce côté-là, le coran est très clair : interdiction de bouffer du porc ! Donc je n’ai aucune raison d’être raciste). Mais revenons-en à notre Dieu et nos racistes.
— Qui es-tu, bicot, pour t’interférer face à la volonté de l’impérialisme républicain et de ses sveltes représentants ?!
Le colonel ne reçut pour réponse qu’un sourire dédaigneux mérité.
— M’en vais t’apprendre la courtoisie française, moi ! Soldats, montrez à ce vil malappris bougnoulisé, ce qu’il en coute de défier l’empire, sa Sainte Trinité et sa culture du beaujolais nouveau ! Des petits trous, des petits trous et encore des petits trous ! FEU ! dit le colonel.
SUPERABZA stoppa de son dôme thoracique, et sans fournir le moindre effort, la pluie de projectiles. Il avait l’air de s’ennuyer.
— Putain ! Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?! Ce mec est too much, ce mec est trop ! dit le colonel.
À la vitesse d’un godet d’alcool de poire descendu par ce poivrot de soldat Labite, SUPERABZA décrocha le couscoussier de son dos et le jeta en l’air d’un geste vif et net. L'ustensile culinaire s’immobilisa à deux mètres de lui, suspendu comme par magie, au grand étonnement de la troupe.
SUPERABZA inspira une grande bouffée d’air, puis l’expira d’un coup comme une technique secrète de Chi-Kung. Le couscoussier tournoya sur lui-même de plus en plus vite les secondes passants, puis SUPERABZA éructa son légendaire cri de guerre : « GAAARRRBBBIIITTT POWER ! ». Le couscoussier fila vers les soldats à la vitesse d’un dromadaire au galop qui s’était fait latter les couilles pour adultère par les autorités islamiques nigériennes.
Le premier à s’être fait charcuter est le soldat Labite. Alors lui, il portait bien son nom ! Il s’est fait avoir comme un gland. Le couscoussier les a massacrés les uns après les autres. De la boucherie industrielle hallal, qu’il en a fait mon adorable SUPERABZA ! Ça giclait de toute part, tel un pack de canettes d’Orangina sanguine qui avait été secoué pendant une heure. Un spectacle réjouissant et révolutionnaire comme on voudrait en voir plus souvent. SUPERABZA avait épargné le colonel, mais pour mieux que celui-ci déguste la terreur de l’inéluctable.
Le couscoussier s’arrêta, en continuant de tournoyer, à cinq centimètres du goulot de Marcel Ticq, qui par le plus miraculeux des hasards, n’en avait plus rien à branler de l’empire républicain, préférant l’empire céleste d’Allah si celui-ci avait l’aimable intention de se manifester dans les plus brefs délais. Le couscoussier recula d’un mètre, puis fusa sur sa proie. Il sectionna la main gauche du colonel Marcel Ticq.
— C’est intelligent, ça ! Bravo, j’applaudis ! Donne-moi ta main et prends la mienne, mais oui mais oui l’école est finie !
Le couscoussier fit de même à sa consoeur. L’hémoglobine gerbait comme un geyser de sang impur.
— Ah ça, c’est malin ! Comment, j’me torche moi maintenant ? Avec les pieds ?! Putain, les ratons, vous avez vraiment que des idées de mongoliens ! Le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con, on est con !
Le couscoussier trancha le pied droit au niveau du mollet.
— Putain, mes Rangers dédicacés par le général Bigeard ! Enculé !
Le couscoussier découpa la jambe gauche en dessous du genou.
— Tu me prends pour passe-partout ?
Puis le couscoussier zébra pendant de longues minutes le torse du colonel qui braillait d’intenses douleurs, pendant que je me braquemartais, l’œil avide de cette divertissante exécution.
SUPERABZA s’approcha d’un pas tranquille vers le colonel qui ressemblait à un arroseur automatique de sang pour les jardins de l’enfer et s’arrêta à un mètre de lui. D’un claquement de doigt, le couscoussier vint se replacer dans son dos.
— AAAHHH… Allô maman… bobo, maman comment… tu m’as fait… j’suis pas beau… t’en fais, pas… mon p’tit loup… c’est la vie, ne pleure… pas… oublie-les, les p’tits cons… qui t‘ont fait ça… écoute les orgues… elles jouent pour toi… il est terrible… cet air-là… AAAHHH… j’espère que tu aimes… c’est assez beau non… c’est le requiem pour un con… je m’présente… je m’appelle Henri… j’voudrais bien… réussir ma vie… être aimé… AAAHHH… être beau… gagner de l’argent… puis surtout être… intelligent… mais pour tout ça… il faudrait que j’bosse… à plein temps…
SUPERABZA, que la chanson française insupportait, donna le coup de grâce à l’ignominieux colonel Marcel Ticq en le décapitant à l’aide de son Khanjar. La tête roula quelques centimètres.
— Et j’vis comme… une boule de flipper… qui roule…
SUPERABZA, pour être certain que le mal ténébreux intrinsèque et génétique du raciste Marcel Ticq ne puisse plus ôter la vie des âmes pures des Dionysiens, écrasa de dix grands coups la tête de ce fils de pute !

Voilà, c’était l’auguste légende de SUPERABZA, une histoire véridique, sous le contrôle de mon beau-frère huissier de justice et comme je vous l’avais promis en sous-titre, ça finit humainement bien ! Les méchants sont morts et les gentils roucoulent sous de splendides oliviers du Maghreb.


FIN du racisme


Gérard Miller, psychanakyste reconnu et irréfutable, fakir-psychonaute, professeur de diabolisation et victimisation, magnétiseur, chroniqueur de télévision et radio, magie persane, professeur de propagande des causes futiles et secondaires, yoga du genou, professeur de maitrise de l’éjaculation précoce, magie d’amour sénégalaise (retour de l’être aimé ou violé), conseiller en trafic d’influence, saignée moyenâgeuse, coach en séduction, nécromancien, chef de cellule d’un réseau trotskorotschildien, écrivain en germination, méditation transcendantale, divination (spécialité : entrailles de ragondin), cours de torture sur réactionnaire, cours de révolution festive, prestidigitation avec des pigeons, cours d’indignations citoyenne, désenvoutement des tortues d’aquarium et humaniste tolérant, humble, diplômé et assermenté à 450 € de l’heure, payable en début de séance (carte bleu visa ou mastercard, chèque, chèque-vacances, ticket resto, virement bancaire suisse, ticket resto-U, ticket promotionnel de Carrefour et livre rouge de Mao acceptées ; N’accepte que des clients humanistes de gauche, prévoir preuve à l’appui).

P.S : ce texte a reçu l’agrément de mon réseau trotskyste.

P.S II : quiconque réfute l’authenticité de cette histoire est un antisémite notoire.

P.S III : Je viens de lire pour la première fois le CGB. Je n’ai qu’une chose à dire : PUTAIN, QU’EST-CE QUE C’EST QUE CE BLOG DE MERDE ! BANDE DE FACHOS ! JE VOUS SOMME D’ENLEVER MON BILLET DANS LES PLUS BREFS DÉLAIS SOUS PEINE DE VENDETTA JUDICIAIRE !


Pétition pour le droit à l'euthanasie de Jacques Attali et Alain Minc


Pétition à signer ici : petition et à diffuser largement.

A Madame Roselyne Bachelot, Ministre de la santé et des sports

Madame la ministre : nous venons vers vous en ces temps sombres pour plaider la cause de messieurs Jacques Attali et Alain Minc, pour qui la vie est aujourd'hui devenue un fardeau.
Nous venons vers vous au nom de ce progressisme dont ces deux hommes se sont réclamés tout au long de leur vie publique.Pour que survive le système national de santé, déjà mis à mal par l'acharnement de nos concitoyens à prétendre vivre longtemps, nous vous demandons d'user de tous vos pouvoirs, ainsi que de votre influence, pour encourager messieurs Attali et Minc à participer à l'effort général: suicide ou euthanasie, qu'importe le procédé, pourvu qu'on ait l'économie budgétaire !

Jacques Attali atteindra bientôt le grand âge de 67 ans et comme il le faisait remarquer lui-même dans l'un de ses nombreux ouvrages de qualité : « Dès qu'il dépasse 60/65 ans, l'homme vit plus longtemps qu'il ne produit et il coûte alors cher à la société ; il est bien préférable que la machine humaine s'arrête brutalement, plutôt qu'elle ne se détériore progressivement. »

Alain Minc, qui a toujours le bonheur d'avoir son papa, a dépassé le cap tragique de la soixantaine. Et s'inquiète des lourdes dépenses de santé que son âge avancé pourrait bientôt faire peser sur les finances publiques, comme il le rappelait fort justement, encore dernièrement au micro de David Abiker.

C'est pourquoi toujours au nom des vertus progressistes que tous deux aimeraient appliquer à l'ensemble de la société, nous vous demandons de leur permettre d'abréger leur parcours de vie dans la dignité et l'amour des leurs.

Nous avons le bonheur de vivre dans une sociale-démocratie et comme disait Jacques Attali, dans l'une de ses fulgurances qui ont toujours fait la fraîcheur de son style : « Dans une logique socialiste, le problème se pose comme suit : la logique socialiste c'est la liberté, et la liberté fondamentale c'est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société. » Pour Jacques Attali, la liberté (des autres), c'est la mort (des autres). Avant lui, certains pensaient que la liberté c'était le travail, mais là n'est pas notre propos. Il est temps que Jacques Attali vive, sans jeu de mot, pleinement en homme libre et puisse appliquer à son cas le progressisme social qu'il appelle de ses voeux dans ses écrits.

Selon les voeux d'Alain Minc, la totalité du volet financier de l'affaire sera prise en charge par les familles, ascendants ou descendants. Concernant le modus operandi, il sera demandé aux autorités de fournir le cadre de cet acte citoyen, festif et digne ainsi que les produits libérateurs (injection ou boisson létales, balle, foulard de soie, lecture en 5.1 du programme honni du CNR, chaussettes sales) qui seront ensuite remboursés par les familles.

Sachez Madame que si nous ne trouvons pas écoute à votre oreille, nous ne reculerons devant aucune possibilité de faire connaître et réaliser notre juste combat : saisie de la Cour européenne des droits de l'homme, lâcher de ballons sur le parvis de Notre-Dame, discours de Nadine Trintignant, chanson de Renaud (liste non exhaustive).

En attente d'une réponse aussi positive que les tests de cholestérol (réalisés aux frais du contribuable !) de M. Attali, veuillez agréer, Madame Bachelot, l'expression de nos sentiments cégébiens les plus déterminés.

Pour le droit d'Alain Minc et Jacques Attali de mourir dans la dignité et le notre de vivre tranquilles jusqu'à l'âge qui nous semblera bon.
Culturalgangbang.com

18 mai 2010

Bancocratie

Un article de David McWilliams paru dans l' Irish Independent le 10.05.2010
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Les choses ont pris un tour bizarre. Il y a quelques semaines, nous avions fait remarquer à quel point l’Irlande était passée de la démocratie à la “bancocratie”. Par le biais de l’Etat, en effet, les richesses étaient transférées des “non-initiés” – en l’occurrence, le peuple – vers les “initiés” de notre système bancaire. Maintenant c’est bien pire, puisque l’Etat transfère ces richesses vers les initiés d’un autre pays. Qu’on ne s’y trompe pas, le sauvetage de la Grèce, qui nous coûtera 1,3 milliard d’euros, ne sauvera pas le peuple grec, mais les banques qui ont prêté de l’argent à la Grèce. Ce n’est pas un prêt, non plus : c’est un cadeau. Ce qu’on a présenté comme le sauvetage d’un Etat en faisant appel à notre sentiment de solidarité européenne n’est rien d’autre qu’un transfert direct d’argent, de votre poche à celle des créanciers étrangers de banques françaises et allemandes. Ces créanciers auraient perdu de l’argent si la Grèce avait fait faillite fin avril. La bancocratie est désormais transnationale.

Le renflouement de la Grèce est assorti de conditions : cure d’austérité et alourdissement de la fiscalité. Mais quel usage fera-t-on exactement des fonds ? Une grande partie servira à refinancer les obligations existantes. En d’autres termes, les investisseurs originaux en Grèce réduiront leur exposition. En revanche, le contribuable ordinaire que vous êtes assumera ce risque. Ainsi, le contribuable grec et les autres contribuables européens sont dans le même bateau : les banques font payer leurs propres erreurs par les peuples qui n’ont rien à voir avec les obligations grecques.

On nous dit que tout cela vise à accroître la crédibilité de l’euro. Mais comment peut-on redorer le blason d’une zone financière en récompensant le fiasco des banques ? Comment expliquer que des gens apparemment intelligents, comme les banquiers centraux et les hauts fonctionnaires, agissent de manière idiote ? Pour répondre, il faut se référer à l’Histoire et se pencher sur l’étalon-or, qui était lui aussi entaché de défauts.

Dans les années 1920 et 1930, l’étalon-or était, comme l’euro de nos jours, un acte de foi des banques, des financiers, des fonctionnaires et des politiques. Nul ne pouvait imaginer un monde où la monnaie ne soit pas liée à l’or. Ce fut le grand John Maynard Keynes qui s’opposa au consensus. L’étalon-or, disait-il, oblige les gouvernements à réduire les dépenses, alors qu’il faudrait les augmenter en période de dépression. Selon lui, faire payer à l’Allemagne toutes les réparations de guerre risquait de provoquer une crise, soit que les Allemands se révèlent incapables de payer, ce qui aurait déclenché le chaos en Allemagne, soit qu’ils parviennent à payer, attestant ainsi une telle compétitivité que celle des autres pays s’en serait trouvée anéantie, entraînant chez ces derniers un énorme chômage. Keynes en conclut qu’il fallait se débarrasser de l’étalon-or. On le tourna en ridicule.

Tout comme la monnaie européenne, l’étalon-or avait l’avantage d’abolir le risque de change entre toutes les grandes économies. Cela favorisait la multiplication des prêts octroyés par les banquiers d’un pays aux emprunteurs d’un autre. Ainsi, le Royaume-Uni devait des sommes colossales aux Etats-Unis et l’Allemagne était lourdement endettée vis-à-vis de tout le monde. La France devint le banquier de l’Europe, prêtant des milliards à l’Allemagne, tout en réclamant à ce pays la totalité des réparations pour la Première Guerre mondiale.

Les banques pariaient sur l’importance de l’étalon-or pour le prestige des grandes puissances, qui leur semblait garantir le remboursement des crédits. La monnaie unique fonctionne exactement comme l’étalon-or. Elle a encouragé les banques à faire des paris risqués. Ces dernières accordaient des prêts à n’importe qui, car elles étaient certaines qu’en cas de crise, l’euro serait tellement sacro-saint dans l’esprit des politiques, que toutes leurs créances – aussi douteuses soient-elles – seraient payées.

Si l'on regarde le tableau des prêts interbancaires, on constate que les banques irlandaises ont prêté près de 22 milliards d’euros à leurs homologues espagnoles qui, elles-mêmes, nous en ont prêté plus de 10 milliards. Ces mêmes banques irlandaises doivent plus de 127 milliards aux banques allemandes et près de 42 milliards à leurs homologues françaises. La majeure partie de ces fonds empruntés a servi à acheter des biens immobiliers en Irlande. Peut-on rembourser ces fonds ? Non. Il nous faudrait une très sévère cure d’austérité pour dégager l’excédent nécessaire au remboursement.

Retournons au passé. Dans les années 1930, les Etats se sont rendu compte qu’ils ne pouvaient pas tout rembourser. Mais, au lieu de se déclarer en faillite, tous ont d’abord taillé dans les dépenses et augmenté les impôts. La rigueur était la condition exigée pour obtenir de nouveaux prêts. Ainsi, l’Allemagne était encouragée à emprunter toujours plus via ses banques pour faire face à des paiements toujours plus élevés – même si le pays était soumis à la rigueur. C’est précisément ce qui se passe actuellement à la périphérie de l’Europe. On nous demande de nous serrer la ceinture, pendant que les pays au cœur de la zone euro jouissent d’un relâchement du crédit. Ce n’est pas une solution pour assurer la stabilité ou la crédibilité de l’euro. C’est la recette de la division et de l’instabilité, où le chômage à la périphérie engendre plus d’instabilité, plus d’augmentation des impôts et plus de fuite des capitaux.

Dans les années 1930, comme l’a prédit Keynes, les grands pays ont abandonné l’étalon-or et se sont mis un à un en défaut de paiement.

L’euro nous vaudra-t-il le même sort ? C’est possible. En particulier si, afin de le sauver, les politiques doivent prendre l’argent des pauvres pour renflouer les riches, tout en présentant l’opération comme un geste de solidarité européenne. Ça suffit comme ça !

15 mai 2010

La bouche pleine contre l'intégrisme.


Dans sa théorie de la guerre, Clausewitz utilise le concept de « montée aux extrêmes », c'est-à-dire la progressive aggravation des actes qui rendent irrémédiable un conflit, l’agressivité des uns se nourrissant de l’agressivité de leurs adversaires. La France de 2010 est probablement entrée sans s’en rendre compte dans une phase de montée aux extrêmes, évidemment adaptée aux drames sans gloire que son splendide développement post moderne engendre.
Après avoir choqué treize nonagénaires qui sortaient de la messe à notre-Dame de Paris, et deux touristes Belges revenant du marché avec leurs fillettes, la Lesbian & Gay Pride de Lyon et les Commandos du Patin Public ont décidé d’une action lyonnaise. Comme ils savent pouvoir compter sur la collaboration zélée de la presse, et sur une armée de reporters ignorant qu’il se passe des choses importantes ailleurs que dans les centre villes historiques embourgeoisés, les homos démonstratifs auraient bien tort de se priver de ces happenings dérisoires où pourtant, selon, eux, se joue le sort de la liberté.
Toujours prompts à démontrer qu’ils singent en tout ce qui vient des Etats-Unis, ils nomment donc leur action d’éclat Kiss-in, locution étrange qu’on aurait bien du mal à traduire en bon français, sinon peut-être par galochade manifestante. Les étudiants des années 60 luttaient contre une guerre meurtrière en pratiquant le sit-in : les rebelles d’aujourd’hui manifestent contre le vide que notre époque indifférente leur renvoie, par un kiss-in. Bien trouvé ! Il ne s’agit plus seulement de s’asseoir pour montrer qu’on n’est pas content, il faut s’embrasser pour faire comprendre qu’on est prêt à tout.



Je me suis rendu aujourd’hui dans le quartier du kiss-in, pour voir si les choses avançaient un peu (et accessoirement pour tenter d'assister au spectacle de trente lesbiennes se roulant des pelles maousses). Hélas, la préfecture du Rhône a interdit les baisers à pleine bouche devant le parvis de la cathédrale Saint-Jean de Lyon, sans toutefois être bien sévère : il suffit que les organisateurs refassent leur demande en respectant les délais habituels. Un détail. Le kiss-in aura donc bien lieu, la semaine prochaine. Les langues cependant ne sont pas rangées sous leur palais respectifs, elles continuent de se délier pour accuser les "intégristes catholiques" lyonnais d'avoir fait pression sur la préfecture. Il s'agit donc d'un immonde travail de lobbying !!! Ciel! comment les catholiques lyonnais peuvent-ils se rendre coupables d'un si abominable forfait? Les Lesbian & Gay citizens-against-the-Catholic-crusade-for-the-rerurn-of-the-middle-age sont décidés: ils vont voir de quel velours ils se vêtent!
Mais déjà, les riverains s’inquiètent. Dans le quartier Saint Jean, on parle de provocation, de bastonnade, de contre kiss-in (qui serait organisé par un groupuscule radical qui, via Twitter, rassemble en un lieu public ses éléments pour se faire publiquement la gueule. Nommé Nut-in, cette parade hostile veut défendre le droit de chacun de faire la gueule à ses concitoyens et celui de n’être pas joyeux ensemble). Pour leur faire pièce, on parle même de l’arrivée possible d’un commando pratiquant le Fuck-in, baptisé les Enculés pour la tolérance ! Très nettement en conflit avec leurs collègues des Kiss-in, jugés trop mous, ces Enculés pour la tolérance ne reculent devant rien pour faire avancer le progrès. J’ai rencontré Kevin Pepper, leur leader charismatique, venu sur les lieux en repérage, et qui parle à leur propos de « collabos » !
« Les forces de la réaction sont au pouvoir dans cette société patriarcale qui enferme des enfants en raison de leur couleur de peau et de leur religion. Tant que la peine de mort ne sera pas abolie, que l’école ne sera pas obligatoire ET gratuite, pour tous, et que le droit de vote sera refusé au femmes, même hétéro, nous continuerons notre lutte ! Contre le fachisme d’Etat, il ne s’agit plus de s’embrasser en restant immobile, il faut s’enculer en mouvement ! C’est en débaroulant emmanchés les uns dans les autres à travers les rues étroites du quartier Saint-Jean que nous bousculerons non seulement les consciences, mais aussi les traditions et les bigotes ! Fini de rire, nous ne sommes pas de gentils homos qui se lèchent le museau entre deux éclats de rire, nous sommes de fiers enculés qui réclamons immédiatement l’ouverture d’un Grenelle du cul ! Un Grenelle pour nos rondelles ! Et fuck l’Eglise ! Et fuck le Pape ! Et fuck le maréchal Pétain ! »
Jusqu’où la montée aux extrêmes nous entraînera-t-elle ?

Onfray a tort: la preuve!



Dr Nombril, n'a pas lu le "Crépuscule d'une idole", sinon il éviterait d'utiliser le discours sectaire qu'Onfray avait prévu qu'on lui serve (cf. la fin du livre que le bon Dr M'abuse n'a pas lu et ne lira pas).

Mr onfray ne sait pas de quoi il parle, car il n'est pas psychanalyste et surtout il n'est pas psychanalysant

Imparable!

Il parle de haine... il n'a pas tort, d'ailleurs son ton jovial... Ach!
Un che ne sait trop quoi de nostalchie.

Quant à sa psychanalyse sauvage de l'auteur...
On devrait l'inclure au "crépuscule d'une idole", sur CD-ROM, pour l'édification des masses...

Dire qu'il y a des gens qui le subissent, lui et sa grosse bagouze, depuis des années... les veinards.

A noter que le site communautariste Shalala Poï Poï a consacré un numéro papier à l'idole des j.... eunes.

14 mai 2010

Debray dégage.



Le dernier bouquin de Régis Debray s’appelle Dégagements, titre programmatique. Au singulier, le dégagement est ce qui semble arriver à l’auteur, après des années de pur engagement, de participation active à la vie de son époque et ses aventures. Comme si, atteint par la vieillesse ou une forme de sagesse, il se délestait des pesanteurs militantes. Comment ? En faisant comme un gardien de but : un dégagement. Et on aura remarqué qu’un gardien de but n’abandonne pas le ballon qu’il shoote, il le lance au loin pour que la partie reprenne, loin de son pré carré. C’est sans doute dans cet esprit que Debray dégage.
C’est un recueil de petits mots, d’articles assez courts qui traitent d’un peu tout, en glissant, de ses expériences, des sujets actuels, de la vie quotidienne, de quelques grandes figures. Tout au long de ces pages s’étale un certain désabusement, une envie de ne plus y croire qui fait plaisir à lire, même si le style est parfois alambiqué, ou si les phrases sont ici ou là gonflées par la recherche d’une formule, qui ne vient pas toujours. En revanche, l’intelligence et la perspicacité sont bien là, qui sauvent tout. Debray n’a pas d’optimisme particulier, il se méfie de la politique, il croit que les hommes sont capables du pire, il pense à la mort, il sait qu’il ne laissera pas de trace : pour un homme de gauche, c’est très « de droite ». Sur les questions de la mort, de l’oubli, du succès ou de la gloire, il montre un détachement qui fait autant penser à Montaigne qu’à Épicure : modestie, lucidité et frugalité.
On pense à Paul Morand en lisant ces picorements piquants, toujours relevés par le point de vue inattendu, l’anecdote illustrative, la citation, la culture. Et d’ailleurs, Debray aborde Morand, bien forcé de reconnaître que ses piètres qualités d’homme sont bien compensées par son style, sa patte et son talent. « Il m’arrive de penser, au contact d’un Morand, que la véritable éthique professionnelle de l’artiste réside dans son défaut résolu d’éthique – soit par carence, soit par décision. La gauche, là-dessus, est handicapée. Elle a la prédication dans le sang. »

13 mai 2010

Le moral à zéro


Un cimetière est une enceinte sacrée. Là sont les morts, seuls témoins tangibles qui nous lient au passé, à notre propre famille comme à l’ensemble du genre humain. La tombe est souvent la seule trace un peu durable à la portée du pauvre humain, le seul endroit où son nom continuera un peu d’être, avant l’oubli fatal. Rien n’est plus important que cette broutille : quand tout sera fini, de la plupart d’entre nous ne subsisteront qu’un nom, et deux dates. C’est l’unique consolation à la portée de ceux qui ne sont presque rien, ni personne. C’est le cortège des humbles.
Le cimetière est le lieu des peines, des chagrins, des remords, des prières, des douleurs, des sentiments les plus profonds et les plus sincères qu’un homme puisse connaître. Là finissent les amours.

On n’attend rien d’un cimetière, fut-on le plus rapace des winners. Un cimetière ne produit rien, il n’exporte pas ! Il reçoit, il abrite, il recueille. Il est l’enceinte où s’achèvent nos vies, et où notre condition se contemple.
Les hommes n’ont pas toujours construit des centres commerciaux. Tous n’ont pas construit des stades, des boutiques ni le world trade center. Mais tous ont pris soin de leurs morts, et les tombes sont souvent les seules traces restant de la première humanité. C’est même par ce souci de donner des tombes solides à leurs morts, que les hommes anciens ont appris la taille et la manipulation des pierres. La civilisation s’est progressivement faite ainsi.
Attenter à des tombes, c’est donc insulter tout ceci.

Dans le registre des actes qui disqualifient le plus leurs auteurs, la profanation de cimetière est probablement un sommet d’abjection. Il faut avoir abandonné tout point commun avec le reste de l’humanité pour mépriser à ce point le respect de ses morts, constante universelle qui nous sépare des rats, des hyènes et des scolopendres.
A titre personnel, je n’imagine pas destin plus profondément pitoyable que celui des gens sans sépulture, soit perdus en mer, soit abandonnés dans l’ombre des forêts, soit avilis par la fosse commune.
Et quand j’entends parler de profanation de tombes, je regrette chaque fois qu’on n’ait pas adopté la longue tradition chinoise de supplices éducatifs (arrachage d’ongles, lacération citronnée, enculade à la gauloise, giflement perpétuel, etc.).
Un autre cas mériterait exactement les mêmes traitements, celui des hommes politiques qui se servent de ces attentats pour se faire de la pub, pour alimenter un feu dangereux et pour mentir. Il y a quelques jours, des tombes de soldats musulmans du cimetière Saint-Lazare, à Tarascon, ont été profanées. Évidemment, à première vue, ça ressemble à du racisme. Mais, alors qu’on dit partout qu’il faut être prudent, qu’il ne faut pas céder à l’hystérie médiatique, qu’on a déjà vu des Timisoara et des pseudo viols dans des trains de banlieue se révéler être des arnaques, que personne n’est obligé de réagir en moins de 24 heures à une nouvelle, fut-elle atroce, les charognards professionnels ont fait leur pub en poussant l’habituel cri, dénonçant la montée de ceci, exigeant cela sur le mode offensé. Alors que la police se montrait très prudente, les professionnels du racisme donnaient vigoureusement la charge, chantant la chanson du racisme français comme un air connu. Or, le profanateur déclaré est un abruti de 14 ans, qui n’a rien trouvé de mieux que d’aller donner du talon sur le souvenir des morts. Et il serait d’origine maghrébine. Le racisme va être difficile à établir… Et la LICRA, qui annonçait se porter partie civile, va certainement venir nous expliquer qu’elle s’est trompée, ce qui serait une première absolue, à peine croyable.
L’écoeurement devant l’acte ignoble est renforcé par la bêtise et la saloperie unies sous forme de vibrants discours. On conçoit parfaitement que des responsables politiques soient en quelque sorte obligés de se rendre sur place, de prendre publiquement la parole pour dénoncer de genre de crimes, mais on souhaiterait aussi qu’un conseiller quelconque (quelqu’un qui lise les journaux, qui sache en tirer des leçons, et qui ait un peu de mémoire) leur suggère prudence et dignité. Car, lorsqu’on s’est répandu en imprécations hors-sujet devant des tombes outragées, on a perdu toute dignité.

11 mai 2010

3D TV : préparez-vous à en prendre plein la gueule !


Ce midi au lieu de boustifailler au boulot, je suis allé me Pinaulter à la FNAC, mon temps de cerveau étant disponible. Alors que je n’avais pour but que de compléter ma collection de Molière, de San-Antonio et de Cioran, ce que je fis tout de même, j’ai été flâner du côté des écrans plats pour me renseigner en vue de remplacer mon tube cathodique préhistorique, même pas 16/9 et 100 hertz ou méga, chais pu, d’une marque improbable, certainement montée par des esclaves asiatiques mineurs, que connait peut-être Frédéric Mitterand, dans une usine clandestine de Taiwan (il paraitrait que certaines font à la fois usines de montage et bordel pédophile pour bourgeois occidental en manque d’affections).
Prévoyant la fin de l’ultimatum de la télévision numérique terrestre sur la réception par voie hertzienne d’ici un ou deux ans, je ne sais plus, j’étais en train de mater tous ces écrans, ne comprenant rien au jargon de ces sales bêtes, jusqu’à tomber sur ce qu’il parait être la nouvelle révolution (et pourquoi pas : insurrection ?) en la matière : la télévision 3D. C’est le même principe qu’avec le film « L’étrange créature du lac noir » des années 80, diffusé par Eddy Mitchell et sa « dernière Séance » avec des lunettes en carton achetées chez les marchands de journaux. Sauf que cette fois-ci, c’est de loin bien plus convaincant. J’ai visionné en relief un film d’animation de type Pixar. Lequel ? Pfff ??? L’image combiné aux lunettes génére un effet de profondeur saisissant. Les personnages d’animation proches de la caméra subjective sortaient carrément du téléviseur, genre la moitié du personnage. C’est là qu’un disciple de la secte des écrans plats, le genre je m’y connais autant que la Mairie de Paris en pot de vin immobilier pour obtention de permis de construire, m’a inculqué en dix minutes ce que je n’aurais jamais appris seul sur le sujet de toute ma vie… puisqu’à la base, je m’en branle.



Déjà, il m’a mis au parfum que quelques matchs de la coupe du monde seront diffusés sur ce mode (dédoublement décalé de l’image) et qu’à long terme toutes les productions audiovisuelles, aussi bien DVD Blue-ray et émissions de télévision, pourront être visionné en relief. Ensuite quand les bébêtes passeront en 400 ou 600 Hz ou mégahertz, chais pu, alors que là c’était du 200, l’effet relief va s’accentuer parait-il. Et tout ça, clamé avec une expression lyrique digne d’un Luchini nous parlant de Nietzsche, mais adaptée aux écrans plats, par mon nouvel ami, un genre de scientologue de la technologie numérique, qui pensait me faire partager son amour irraisonné du pixel en relief.
Lorsque je lui ai fait comprendre que ça suffisait comme ça, que je n’avais pas besoin d’en savoir plus, et que je lui demandai, poliment et gentiment, en l’appelant monsieur, et tout et tout, s’il pouvait m’indiquer où se trouve les rayons littératures, il m’a scruté d’un drôle d’air, prononcé dans la condescendance, et m’a envoyé à l’autre bout de ce fanum dédié au dieu « consommation » sur un ton proche de… pfff… la littérature… pfff… par là-bas, connard ! Peut-être que ce guignol n’est point perdu, que son âme sera un jour sauvée. Certainement, le jour où la littérature passera en 3D, qui sait ?
Cet après-midi, je me suis amusé à extrapoler la télévision dans dix, vingt ou trente ans, pendant que mes collègues redoublaient d’efforts pour abattre leurs taches professionnelles, ainsi qu’une partie des miennes, étant trop dissipé mentalement pour m’occuper du réel.
Imaginer une Laurence Ferrari en 3D dans votre salon vous annonçant les sempiternelles mauvaises nouvelles avec le sourire. Ou alors des émissions racoleuses saturées de bimbos où seuls leurs gros nichons, avec possibilités de réglages selon les gouts, trôneront dans votre salon. Imaginer un documentaire d’Arte sur la Shoah ou sur Gaza avec des cadavres en reliefs flottant dans votre salon. Un futur Zemmour ou Naulleau en train de descendre un invité avec l’impression que c’est vous qu’il engueule.
Imaginons maintenant avec l’arrivée des puces électroniques quantiques, des microprocesseurs capables de calculer en deux minutes ce qu’aujourd’hui plusieurs Deep Blue chais pu combien d’IBM en réseaux calculent en un million d’années. Du quantique capable de calculer des images de synthèses bluffantes de réalités. Rajouter à ça des combinaisons équipées d’électrodes capables de déclencher des sensations physiologiques et grandement aidées par l’effet subjectif d’une réalité virtuelle à s’y méprendre. Imaginer des films pornos en images de synthèses et en mode « virtual sex » où une future Sasha Grey vous fera littéralement éjaculer (les combinaisons seront équipées de réservoirs à foutre. Ne vous inquiétez pas). Imaginer des films comme Matrix où un agent Smith passe en mode Kung-fu et vous décoche un mawashi-geri retourné dans la gueule ou un film comme la Haine où Vincent Cassel vous braque un python entre les yeux. Imaginer un SAW 47 torturant de pauvres blaireaux, car ils l’ont bien mérité, dans votre séjour ou alors dans votre pieu avant de vous coucher … imaginer les crises cardiaques.
Ma vision prophétique : une dictature technologique où la réalité virtuelle est capable d’un réalisme si époustouflant qu’elle deviendra la seule et unique socio-culture de l’être humain, achevant d’aliéner son esprit définitivement et durablement. Alléluia !




La Cata II le Retour


La cata II par Culturalgangbang

10 mai 2010

La formule de la décadence selon Nietzsche


« Dans le christianisme, ni la morale, ni la religion n’a aucun point de contact avec la réalité. Il n’y a là que des causes imaginaires (« Dieu », « âme », « moi », « libre arbitre » — ou même « serf arbitre ») ; que des effets imaginaires (« péché », « rédemption », « grâce », « expiation », « rémission des péchés ») ; qu’un commerce entre des êtres imaginaires (« Dieu », « esprits », « âme ») ; une science imaginaire de la nature (anthropocentrique ; absence totale de la notion de cause naturelle) ; qu’une psychologie imaginaire (faite d’une totale mécompréhension de soi-même, d’interprétations hasardeuses des sensations agréables et désagréables, par exemple des états de nervus sympathicus, à l’aide du langage symbolique propre à l’idiosyncrasie religieuse et morale (« contrition », « remords de conscience », « tentation du Malin », « proximité de Dieu ») ; une téléologie imaginaire (« Le Royaume de Dieu », « le jugement dernier », « la vie éternelle »). Ce monde de pure fiction se distingue – tout à son désavantage – du monde du rêve, par le fait que ce dernier reflète la réalité, tandis que le premier falsifie, dévalorise et nie la réalité. À partir du moment où l’on inventait l’idée de « nature » pour l’opposer à l’idée de « Dieu », le mot « naturel » devenait forcément synonyme de « condamnable ». Tout ce monde de fictions prend ses racines dans la haine du naturel (- la réalité ! -) ; il est l’expression d’un profond malaise devant le réel… Mais cela explique tout. Qui donc a intérêt à s’évader de la réalité par le mensonge ? Celui qui souffre de la réalité. Mais souffrir de la réalité, cela veut dire être une réalité manquée… C’est la prédominance des sentiments désagréables sur les sentiments agréables qui est la cause de cette morale et de cette religion fictives : mais cette prédominance nous donne aussi la formule de la décadence… »

Friedrich Nietzsche, « L’Antéchrist »

Source : Du Haut Des Cimes

Il avait dix ans... il se souvient




Le cyber-militant Dudule-Yassa (Chef du "Syndicat Général des Lycéens") a vécu l'horreur à l'âge de dix ans... Il trouve pourtant le courage de mettre des mots sur une période indicible, marquée à jamais du sceau incandescent de la mémoire... Non, Dudule n'oubliera pas!

La Haine.

2002, la France va mal. Le borgne, Jean-Marie le Pen, passe au 2nd tour des présidentiels. Scandale : le racisme, la haine, la violence triomphent. Je l’ai vu, j’avais 10ans, je m’en rappel, c’était hier : 20% ! Les médias font dans le manichéisme et la caricature, ils rependent un climat de peur et nauséabond : Les immigrés sont des salauds, ils détruisent la France 70ans après l’avoir reconstruite… J’avais peur moi aussi, mais de cette Haine.

Et depuis, la France des Droits de l’Homme s’est effacée, l’éducation n’est plus La priorité, on casse doucement ce qui fait notre identité : Services publics, Carte scolaire, Justice sociale…

Et un jour, c'est le comble... Un Besson, nous pose cette question malsaine et sans réponse: « Qu’est ce qu’être Français ? ». Je ne sait pas, je ne sait plus, je ne veut pas le savoir. Je refuse d’être conscient de mon impuissance face a cette Haine... (...)


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