Pourquoi une personne irait revendiquer le droit au burkini à la piscine quand elle a déjà le loisir d’évoluer librement en voile dans la rue, au travail, quand elle vit ses manières radicales où ça lui chante sans courroucer la police ni les citoyens, quand elle bénéficie d’horaires de piscine aménagés pour barboter à son aise, pourquoi irait-elle encore réclamer davantage alors que tout se passe déjà au mieux ?
Pour faire chier.
Et pourquoi, en réponse à ces provocations adressées entre deux attentats au couteau, vous mettez-vous à riposter ? Pourquoi délaissez-vous la nuance, les pincettes, et tirez-vous comme un âne dans le sens opposé ? Pourquoi vous faites-vous plus con que vous n’êtes et jouez-vous de l’amalgame et de l’injure, alors qu’en vérité vous cernez les enjeux plus finement que ne le feront jamais les bienpensants qui vous réprouvent ?
Simplement pour faire chier.
Comment arrive-t-on, en tant que férue féministe, à fermer les yeux sur les agressions sexuelles qui jonchent l’actualité migratoire, alors que le reste du temps on ne badine pas avec le viol, ni même avec le frôlement de fesses dans le métro ? Pourquoi laisse-t-on passer ça, quand le reste du temps on perçoit l’oppression masculine derrière le moindre mot ? Et si l’on prétend tenir là un sujet extrêmement grave, pourquoi l’accommoder ainsi à toutes les sauces, sur tous les tons, en toutes occasions surtout les plus grotesques, finissant par le rendre dérisoire ?
Parce qu’on veut surtout faire chier.
Et ne vous leurrez pas : c’est pour faire chier en retour que vous vous faites taquin sur l’égalité salariale, mitigé sur les violences fétofam, dubitatif sur la nécessité de la parité... C’est pour faire chier et seulement pour cela que vous vous emparez de ces sujets sur lesquels vous vous seriez autrement montré plus coopératif. Faire chier à même hauteur que Marlène Schiappa. Œil pour œil. Dent pour dent. Bec pour ongle. Faire chier.