
C’est la rentrée.Et avec, le corollaire d’emmerdes qui va bien. Les gosses font leur come-back scolaire, la grippe A guette, le climat « social » promet d’être lourd, la reprise économique tarde à se montrer malgré toutes les déclarations positives des dernières semaines, et puis ce foutu chômage, qui, n’en déplaise à mme Lagarde, ressort de l’ornière dans laquelle de pseudos statisticiens de l’INSEE avaient voulu l’y faire dormir.
Mais ça, on y est habitué depuis un moment…
Bordel de merde Josette, les traders !
Oui, ceux-là même qui cumulent de fameux salaires et ces «
bonus » décriés, que le clampin de la rue rêverait faramineux histoire de fulminer quand bien même la réalité serait différente. Les traders, ces ordures consanguines en costumes croisés, et boutons de manchettes, qui ferment nos usines, même les plus productives, au motif que « c’est la crise », qu’il faut liquider. Ces salauds qui jouent au casino de la bourse de l’argent qui n’est pas le leur. Ces merdeux qui connaissent rien au travail manuel, tout planqués qu’ils sont, du haut de leur tour de la Défense !
Ouais, assimilés désormais à ces fameux « ronds de cuir », haïs de tous et désormais sous les feux de la vindicte populaire, lâché par une hiérarchie plus désireuse de complaire aux exigences ministérielles après avoir encaissé une petite cagnotte supplémentaire et trop heureuse de trouver en eux de parfaits diables de la mondialisation boursière, les voilà qui jouent les têtes de turcs totales.
Mais que fait la CGT ?
Ça chie en Iran ? Les traders. La reprise qui tarde ? Encore eux ! Les violences en banlieues ? Qui ? Si ce n’est eux ! Assurément même, puisqu’ils détruisent le peu de travail de nos flamboyants immigrés en fermant les usines ! Et si c’est pas leur étalage de ressources qui rendent nos jeunes agressifs à l’égard de la police, qu’est ce que ça peut être ?
Ah oui, et n’oublions pas qu’ils sont majoritairement blancs ! Des néo-libéralo-colonialistes, pour sûr ma bonne dame ! Ah quels formidables salauds tout de même !
Vampires des temps modernes
Seulement faut croire qu’en ces temps de revendications sociales, de primes de licenciement sur fond de « casse » ouvrière, et de désindustrialisation à vitesse grand V avec menaces quotidiennes de foutre la Seine en l’air, la nuisance sociale n’est plus le pré-carré des hommes en bleu de travail.
L’exaspération bat son plein dans les salles de marché !
Bon certes, ne rêvons pas. Les traders n’iront probablement pas incendier de bagnoles parce que l’un des leurs est tombé après un contrôle de l’AMF et aurait tenté la fuite sur une mini-moto, ils ne menaceront pas de TOUT faire sauter à coups de bonbonnes de gaz, et ils éviteront sciemment de kidnapper leur hiérarchie en invitant la presse à écouter leur diktat revendicatif. Après tout, c’est de bonne guerre, chacun fait comme il peut.
Non, eux, ils règleront ça dans la discrétion qui est la leur. Sans bordel, sans phono, sans sortir de leur tour de verre pour aller rejoindre des « camarades syndiqués » et griller une merguez dans la rue.
Les traders ont un minimum de décence, reconnaissons-leur au moins ça.
Et puis ils font du fric. Méchamment.
So sexy
Parce qu’un banquier, c’est pas de gaieté de cœur qu’il vous file un bonus hein, c’est seulement parce que vous lui rapportez. Beaucoup. Et n’allez pas me faire croire le contraire.
Parce qu’un banquier, il peut faire de l’argent avec n’importe quoi…
N’importe quoi.
Vaseline
Alors ils iront faire jouer le cours de bourse, guetteront les opportunités à saisir, placeront tranquillement (ou fébrilement) leur ordre, constateront l’ampleur de leurs résultats, iront regarder dans l’enveloppe du voisin (même celui de
NY), et auquel cas, négocieront pied à pied, en position de force, malgré les vociférations de la rue, les sourcils froncés de Lagarde, les appels à la régulation du G20, et les manchettes du
Parisien…
Et ils gagneront, comme toujours.
Oui, parce que j’ai oublié, mais les traders et la finance, bah, ils vous emmerdent !
Yeah, Fuck you !