31 juillet 2013

Rebelle déclaré = beau dégonflé

au revoir président

Un jeune collègue se sent pousser des crocs depuis qu’il a posé sa démission et qu'il est en période de préavis. Alors que rien ne semblait le mécontenter jusque-là, il est désormais revanchard, passe ses dernières semaines à ironiser et cracher dans la soupe, et instaure une ambiance délétère. Et puis voici que l’autre jour, entre deux commentaires acerbes, il glisse une idée pour son cadeau de départ, sur un ton subitement plus infléchi ! Un très beau cadeau comme on dit, sans aucune proportion avec son ancienneté ou simplement son implication au travail.

Révolte d’un côté, attente d'un cadeau de l’autre : les rebelles les plus visibles et les plus déclarés sont toujours ceux qui en ultime recours réclament leur pitance à l’autorité qu’ils dénigrent ; sans jamais de honte, sans que cela leur pose de contradiction. C’est l’histoire du chien qui mord quand on lui apporte sa gamelle. un bon maître sait normalement qu’il convient de lui ôter immédiatement son repas.

Les choses sont pourtant simples : si son boulot ne convient pas ou que l’on a quelque chose à reprocher à quelqu’un, il n’y a qu’une chose à faire, s’en séparer. Couper les ponts si nécessaire. Tracer la route. Shit or get off the pot ! - et si l’on a un peu de fierté, se faire fort de ne plus accepter un centime ni aucune aide de la personne. Ne pas lui être redevable. Toute attitude autre trahit le fait que le pont n’est justement pas coupé, c’est-à-dire que vous n’êtes pas mentalement libre, que vous n'avez pas les moyens de votre indépendance, et qu'à ce titre vous feriez mieux de rentrer dans le rang jusqu’à temps d’avoir grandi et de vous être fortifié.

C'est pour cette raison qu'il faut toujours cultiver une profonde méfiance envers ces rebelles trop apparents : rebelles à tresses, à nattes, à tatouages, rebelles à grande gueule, rebelles « moi je », qui préviennent, qui expliquent qu’ils n’ont pas la langue dans leur poche… Rebelles qui annoncent la couleur, rebelles dont c’est marqué sur le T-shirt… Cette méfiance, je la tiens pour ma part d’une expérience et d’un jour précis.

Sortir de l'euro, avec Léguman


29 juillet 2013

J.J. Cale n'est plus





J.J. Cale parlait peu de lui-même. Il n'aimait ni les interviews, ni les lieux exposés, ni les emmerdeurs. Il a vécu pour son art, instruments en mains, à son rythme. Il devait bien rire des articles qu'il inspirait, où les mêmes choses sont répétées cent fois, son accès à une gloire discrète grâce aux reprises qu'Eric Clapton fit de ses chansons, l'influence qu'il eut sur tant de célèbres vendeurs de disques, mieux armés que lui pour plaire aux multitudes.

Ce qui saute aux oreilles, chez lui, c’est qu’il continue de comprendre ce qu’est le blues après qu’un siècle a passé dessus. Il y apporte sa note sans tomber dans les répétitions de formules convenues, que chaque nouveau gratteur de guitare apprend très tôt pour n’en plus sortir. Les formules, il a su créer les siennes, et les exploiter sur plusieurs décennies. On lui a reproché ça, d’ailleurs, cette propension à refaire les « mêmes » morceaux, comme si les bluesmen, comme si les musiciens de reggae faisaient autre chose que jouer les « mêmes » morceaux…
Mais J.J. Cale n’est pas seulement un chanteur de blues, sa musique est enrichie des nuances du jazz, du country folk et d’une forme personnelle de rock. Opération de mélange dans laquelle il a réussi à ne pas oublier le blues, à en conserver la structure et l’esprit, non les formes épuisées.


23 juillet 2013

Elvis Costello & The Roots - "Walk Us Uptown"



Premier extrait d'un album commun dont la sortie est prévue pour septembre 2013 chez Blue Note.

Les gens qu'on aime : Denys de La Patellière



Nonagénaire, Denys de La Patellière vient de mourir, ce 21 juillet. Un jour pas plus moche qu'un autre pour mourir. Il était un des derniers représentants du cinéma populaire français des années 1950 et 1960, conçu comme tel, pour la distraction du public. Comme tant d’autres, il fut attaqué par les champions de la Nouvelle vague, dont on ne peut soutenir la plupart des films aujourd’hui. Les Cahiers du cinéma écrivirent que ses "films valent ce que vaut Gabin, et Gabin ne vaut rien". Fallait oser...
René Château affirme que le cinéma commercial d’autrefois est le cinéma classique d’aujourd’hui. Le cinéma fait par des artisans fiers de l’être, qui cherchaient à plaire au plus grand nombre sans l’abrutir de spectacles idiots. Sans cette exigence-là, bien sûr, on sait le genre d’âneries que l’ambition commerciale est capable de produire. Ceux qui furent voués aux gémonies par un groupe d’idéologues, qualifiés d’archaïques, de poussiéreux, sont reconnus comme des grands par le suffrage du temps. Denys de La Patellière y a sa place, à côté des Verneuil, des Grangier, des Lautner, des Autant-Lara, des Granier-Defferre…

Les brouteurs du net (message d'utilité publique)

Les brouteurs ont vu le jour du côté d'Abidjan (patrie des goys du nord qui se tournent pour pleurer) mais essaiment aujourd'hui aux quatre coins de la planète. Ils se servent du net pour entrer en contact avec des personnes souvent esseulées et en grande détresse morale ou intellectuelle pour leur voler leurs maigres économies, souvent au terme d'un chantage affectif poussé sur plusieurs mois.
Devant les stratagèmes de plus en plus élaborés mis en place pour tondre les naïfs, le CGB se doit de mettre en garde ses gentils lecteurs qui pourraient, eux ou leur entourage, se trouver confrontés à ce genre de situation.

Exemple de technique particulièrement sophistiquée (cliquez pour agrandir) :


Si jamais vous vous trouvez, à votre tour, face à un interlocuteur vous proposant contre la modique somme de 220 euros (transports non compris) un séjour de deux jours pendant lequel vous aurez la chance de manger les restes de la veille, de coucher dans un dortoir ou de sympathiser avec un cheval : prenez vos jambes à votre cou ! Sous des dehors parfois sympathiques ou un discours iconoclaste ces gens n'en veulent qu'à votre porte-monnaie, sans compter les dégâts sur votre santé mentale.

Merci de votre attention.


22 juillet 2013

Mari vaut bien une messe

Une messe de mariage, ce n’est jamais aussi long et insupportable que lorsque les mariés eux-mêmes n'en ont manifestement rien à foutre mais qu'ils se la sont infligée comme figure obligatoire, et nous avec. Résultat : une heure à passer dans une ambiance étouffante, parmi des gens dont personne ne sait ce qu’il fait là, à commencer par le marié qui fait tout pour montrer, par des œillades appuyées, qu’il est désolé de nous retenir ici et que « vivement que l’curé ait fini, qu’on aille s’en jeter un ! ».

tourner serviettes

Que ne s’est-il dispensé tout à fait de messe ? On ne le saura jamais. Il y tenait quand même. Ça se fait. Et dès qu’ils eurent choisi l’église et le curé, les mariés n’ont plus eu de souci que de désacraliser la cérémonie à tout prix, par le truchement d’animations diverses, destinées à la rendre moins ennuyeuse selon leurs critères.


Ainsi le grand cirque démarre, en grandes pompes cirées. Aujourd’hui, ce ne sont plus de simples rappels à l’ordre et au recueillement que le prêtre doit faire observer. Il doit encore supporter le tournoiement permanent de la vidéaste et du paparazzi officiels, qui cherchent à choper l’angle de vue inédit. Il doit tolérer qu’un tohu-bohu se répande au moindre temps mort dans la célébration. Il doit laisser le frangin de la mariée remplacer une lecture biblique par un texte de son cru sur l’enfance attendrissante de sa sœur, ou encore une citation d’une auteur américaine dans le goût de « dans un couple il faut pimenter le quotidien, chasser la routine et toujours se surprendre »… Il doit tempérer les applaudissements de la foule qui hulule au moment où les mariés se roulent une pelle

20 juillet 2013

Bretigny-sur-Orge : l’infâme a bel et bien été commis

Alors que la situation se complexifie entre confirmations et infirmations successives, un nouvel élément vient apporter un éclairage sur ce qu’il s’est réellement passé. Il s’agit du texto envoyé par un CRS à un collègue lors du sauvetage, disant : « des victimes pillées par des racailles ».

« I-nac-cep-table ! A gerber ! »

Immédiatement prévenu, Manuel Vals a interrompu son week-end et s’est rendu auprès des victimes et de leurs proches. « C’est proprement odieux et inacceptable » a martelé le Ministre de l’Intérieur. « Comment voulez-vous vous sentir intégré lorsque les fonctionnaires de l’ordre public eux-mêmes vous appellent ‘racaille’ ? Et par SMS en plus, dans votre dos ! Ce mot est ignoble. J’ai envie de vomir là ».

Ce soir, les familles de plusieurs jeunes qui avaient été interpellés puis relâchés lors de la catastrophe, étaient visiblement sous le choc. Peut-être plus encore que la jeune femme de Trappes à qui on a fait subir un contrôle d’identité. Une cellule psychologique a été mise en place en attendant les prolongements judiciaires que cette affaire ne devrait pas manquer de prendre.

Les délices de Camba

Jean-Christophe Cambadelis : Une envie, Un délice
Texte du secrétaire national en charge de l'Europe et l'international du parti socialiste suite aux derniers événements de Trappes et de Brétigny.
Ce qui se passe à Trappes et que l’on nomme pudiquement d’échauffourées est plus signifiant qu’on ne le croit. Peu importe le prétexte vrai-faux.

Le port du niqab est une provocation qui doit être traitée comme telle. Mais contrôle musclé ne règle rien à l’affaire. Provocation / répression / mobilisation. On connait ! Non? Par contre ce qui court sur la toile illustre la dérive des continents entre une partie de la jeunesse d’origine musulmane qui ne supporte plus l’ignorance, la stigmatisation, et une partie de la France qui refuse de se reconnaître dans le métissage. La surmédiatisation des méfaits en marge du drame de Brétigny est illustratrice du climat français sur lequel prospère le Front national et quelques extrémistes. Demain selon les cas on verra dans cet affrontement la main des salafistes ou la police petit blanc. Très bien, il ne s’agit d’excuser personne mais tout cela est le symptôme d’une France qui craque. La cohésion française abîmée par le sarkozisme est achevée par la relégation urbaine. Il faut bien sûr en appeler à la République mais s’interroger sur ce qu’elle a à offrir à ses enfants comme modèle d’intégration donc d’égalité. Je crains que les discours de fermeté ne soient que des cautères sur une jambe de bois. Certes il faut être ferme mais juste. Et cela demande du courage de la vision et des moyens. Par petite touche les rivets du cerceau qui maintiennent le tonneau de la cohésion nationale sautent. Aujourd’hui les banlieues, demain les universités? La jeunesse se désespère. Attention danger
SOURCE

17 juillet 2013

Avec François Hollande un autre bling-bling est possible


Le brillant-brillant à son meilleur

C'est une cause entendue, si Nicolas Sarkozy a perdu son trône républicain il le doit à sa personnalité clivante. Sarko divisait et dans un pays qui ne s'aime déjà pas beaucoup c'est une faute impardonnable. En cause ? Principalement ses ostentatoires goûts, ses valeurs d'homme de droite d'affaires. Son image de Golden Boy sous amphets qui entre deux non-lectures de la Princesse de Clèves, saute en chute libre de Air Sarko One, Rolex au poignet, pour parader de dîner au Fouquet's en yacht d'amis milliardaires au bras d'une geisha choisie sur catalogue. L'homme pressé a rapidement lassé un électorat qui l'avait pourtant élu sur cette image quelques années auparavant.

Pour lui piquer la place, François Hollande a choisi de se positionner sur le créneau inverse. Fini l'omni président, le bling-bling, place à l'humilité et à la présidence normale. « Regardez-moi, je suis comme vous » claironnait-il au risque de renvoyer une image peu flatteuse d'eux-même aux Français censés se reconnaître dans cet homme d'appareil un brin falot. Pourtant après une longue année de pluvieuse présidence normale, le CGB est en mesure de vous révéler la vérité : François Hollande est un président bling-bling de gauche !

Jusqu'ici on avait regardé François d'un œil un peu amusé. François Hollande était François Perrin, un mec maladroit, un peu normal et un peu trop flan, mais en réalité ,sous le costume de président un peu trop large pour lui, Hollande se révèle un véritable provocateur. François a un plan pour nous. Sa dernière facétie en date consistant à substituer une hystéro qui se barbouille les seins au marqueur à notre bonne vieille gueuse sur les timbres poste après 6 mois de mariage gay devrait l'avoir totalement démasqué. Même si on se félicite de l'abandon du projet initial qui était de mixer les ganaches de Bachelot et Taubira, le projet du CGB consistant en un mélange de Christophe Girard et de Jean-Luc Romero auquel serait venu se greffer la moustache de Renaud Camus n'ayant pas non plus été retenu, il est temps d'admettre que François Hollande n'est pas le président de tous les Français. La division, il la cherche. Le « 2 poids 2 mesures » qu'on lui reproche, il est voulu, il le rend volontairement ostensible. Le champ politique s'étant réduit à celui des symboles, Hollande joue la carte des mesures et mesurettes bling bling de gauche, réjouissants une mineure frange de la population, hérissant la majorité des gens.

Le bling bling sarkozien consistait en l'affichage de ses biens matériels, le bling bling hollandien consiste à montrer son progressisme à tous les passants. Un peu voyant, un peu vulgaire, chacun dans son style. Si le premier jouissait de l'économie de la rareté, de l'affichage de symboles de réussite réservés à une minorité, le second lui se veut pour tous. Il s'impose à tous, en vérité il est contre tous. Il impose les caprices de la minorité à la majorité.

Qui n'a jamais rencontré un jeune couple progressiste et métissé expliquant son mariage comme « un gros fuck à tous les fachos », pourra se reporter au discours militant du premier mariage gay de Montpellier qui lui aussi se voulait un symbole contre le prétendu archaïsme de la société des autres, des pas comme nous. Le progressisme festif hollandien est en guerre contre la moitié des habitants du pays. N'était-il pas censé nous rassembler le petit père François après 5 ans de quasi guerre civile médiatique ?
Et voici Inna Shevchenko intronisée Marianne, le symbole de la République, peut-être le plus consensuel de tous, celui porteur de valeurs en qui chaque Français est censé se retrouver. Inna Shevchenko arrivée en France il y a un an, dont le nom parle moins à 90 % des Français qu'une photo de ses nichons venait juste de se fendre d'une déclaration insultant la seconde religion en France. Toute heureuse de cette promotion inattendue, elle en a profité pour tweeter une véritable déclaration d'amour au peuple français : « Les FEMEN sont sur le timbre français. Maintenant les homophobes, extrémistes, fascistes devront lécher mon cul quand ils voudront envoyer une lettre ».
On connaissait le goût de François Hollande pour l'humour mordant, les piques et saillies dont il régalait les journalistes avant de devenir président, nous découvrons aujourd'hui son goût pour la grosse farce ostentatoire. Le CGB lui souhaite d'être toujours là pour assister à la fin du spectacle.

Debord à la dérive

« Suivant le progrès de l'accumulation des produits séparés et de la concentration du processus productif, l'unité et la communication deviennent l'attribut exclusif de la direction du système ».

Ou encore : « La division des tâches spectaculaires qui conserve la généralité de l'ordre existant, conserve principalement le pôle dominant de son développement ».

***

C'est dans cette langue ouatée et « indigeste », aimerait-on dire si seulement on avait pu en ingurgiter un morceau, qu’est écrite l’œuvre phare de Guy Debord : La Société du Spectacle. Je sais pas vous, moi je peux pas.

Si je m’attendais… Des années que ce titre apparaît aux intersections d'autres lectures, que ce nom m’est soufflé et que je savais qu’il devait logiquement me plaire, et c’est un petit choc de découvrir qu’il ne parle pas du tout ma langue. Lui étais-je trop facilement acquis ? C’est en tout cas une surprise, sinon une déception. Il y a des auteurs que l’on a peut-être trop attendu pour lire, avec qui l’on a manqué son rendez-vous.

dérive paris

Ceci dit, certains écrits plus anciens (car ce sont en réalité les œuvres complètes que j'ai lues), la période de jeunesse avec Potlatch et l'Internationale lettriste notamment, ont un véritable intérêt.

Je retiens principalement l’approche psycho-géographique et sa théorie de la dérive : sous un abord urbanistique et scientifique, il s'agit d’explorer les villes sous un jour nouveau et d’en cartographier les « unités d’ambiance », c’est-à-dire de dessiner la géographie réelle des quartiers, indépendamment des formes que l’administration, le cadastre ou l’histoire ont pu leur donner. Une « unité d’ambiance », on l’imagine, tire son existence d’un ensemble associant un décor, une atmosphère de quartier, une ambiance sociale, des souvenirs… Et la dérive est la méthode de relevé topographique qui consiste à déambuler de façon plus ou moins aléatoire dans la ville pour répertorier ces îlots de vie caractéristiques, pour trouver les « passages » d’un quartier à l’autre... Il faut en réalité arriver au premier compte rendu de dérive pour s’apercevoir que, sous le vernis méthodique, cette nouvelle science revient principalement à errer dans Paris plus ou moins ivre avec ses compagnons.

Reste cette façon de se réapproprier l'espace (certes à moindre frais !), de renouveler son regard, par exemple à travers cette simple manie qu'ont trouvé Debord et ses amis, de rebaptiser les lieux parisiens en retirant la désignation « saint » à ceux qui en sont affublés. On se promène ainsi à travers le quartier Sulpice, le boulevard Michel ou Germain, la rue de la Montagne Geneviève ou encore la commune de Denis... et par cette simple astuce ces lieux reprennent un peu de leur mystère et de leur virginité.

15 juillet 2013

Débat entre Robert Paxton et Jacques Sémelin (La Fabrique de l'Histoire)

Débat organisé par la librairie Les Cahiers Lamartine le vendredi 28 juin dernier à Cluny entre Robert Paxton, historien américain spécialiste du régime de Vichy et Jacques Sémelin, directeur de recherches au CERI-CNRS, à l’occasion de la sortie de l’ouvrage «Persécutions et entraides dans la France occupée. Comment 75% des juifs en France ont échappé à la mort» (éd. Les Arènes-Le Seuil).




En 1973, la sortie en version française de La France de Vichy de Robert Paxton met à bas le traitement de l'Occupation par le biais de la Résistance et du Gaullisme. Paxton y décrit un pays largement vichyste et antisémite. D'iconoclaste, la somme historique va devenir la norme, la référence définitive sur le traitement du régime de Vichy. Aujourd'hui des historiens remettent en cause ou du moins nuancent cette vision de l'Histoire, comme l'historien Jacques Sémelin. C'est la rencontre entre ces deux écoles qui faisait débat le 28 juin 2013 à la librairie Les Cahiers Lamartine.

14 juillet 2013

12 juillet 2013

Voltaire démasqué


(Un nouveau texte proposé par l'ami Pic de la Farandole)



Grande est l’erreur de confondre les mythes et les hommes.

Assertion :
N°1 : «Portez vous bien, éclairez et méprisez le genre humain ».
N°2 : « Le peuple est entre l’homme et la bête ».
N°3 : « Ils n’en sont pas moins les plus grand des gueux qui aient jamais souillé la face du globe ». (Au sujet des juifs)
N°4 « Cette raison éclairée qui vous met autant au dessus du vulgaire qu’elle met l’espèce humaine au dessus des autres animaux ».

Indigné, hurlant, Harlem alerte Stéphane Hessel, les ligues et un chouia les femens, nibards en pointe, fer de lance de la révolution, pâle copie des trois Glorieuses du bon Delacroix.
« On les tient, les dictateurs, les fachos et autres désagréables, du knout pour tous », ameute-t-il sa vilaine coterie.
Du knout rose et rouge à en réhabiliter Georges Marchais. Prés de H. Désir se tient BHL, philosophe mondain, cancaneur phtisique sévissant chez Elle et Marie-Claire, deux gars qui vont vite à vous bricoler une guillotine, entre soi, tous compagnonnant dans l’exécution sommaire de la pensée.

Mais le bât blesse dès qu’à César, il faut le bien restituer !
N° 1 et 2 : ce n’est pas le Caudillo c’est Voltaire !
N°3 : Ce n’est pas Ferdinand Céline, c’est l’Arouet. Voltaire ronronne antisémite. Est-ce lui qui a enseigné la démocratie et l’amitié entre les peuples à Mohamed Merha ?
N°4 : Paul-Henri Thiry, baron d’Holbach, né Paul Heinrich Dietrich Von Holbach, une déclinaison patronymique qui sent son faussaire à plein nez.
On est déjà dans l’Europe totalitaire, Maastricht avant la lettre, Europe du mépris des peuples.

11 juillet 2013

Le renouvellement du même


Nous arrivons à un âge où la toute première jeunesse est passée, il faut bien le reconnaître. Un âge où malgré notre bonne volonté, les choses ne nous impressionneront plus jamais autant. C’est comme si nous avions fait un tour de manège et que nous nous apprêtions à en faire un deuxième : il n’est pas dit qu’il ne reste pas quelques surprises qui nous aient échappées, et fort heureusement nous avons de la curiosité à revendre, mais enfin nous avons perdu un certain pucelage de notre vision des choses, et nous ne serons plus tout à fait si innocents ni si dupes.

Une présidentielle à la télé, un nouveau conflit international qui éclate… et nous avons un peu l’impression d’avoir déjà vu le film. Un gogo qui débarque dans notre entourage, un énergumène se prévalant d’originalité, et il se trouve que nous connaissons déjà sa comédie : nous en avions un semblable avec nous à la fac ou dans notre premier boulot. Un nouveau prodige musical, un nouveau « plus grand groupe de tous les temps », et la farce est usée : on ne nous la fait plus, parce qu’il se trouve que nous étions déjà là pour le plus grand groupe de tous les temps de l’année dernière.

10 juillet 2013

La minute de Batpat : John Legend & MTV

Vous avez sûrement manqué le concert de Legend, John Legend, à l’Olympia du samedi 6 juillet.
Tu aimes John Legend ? 

Historiquement John Legend, pianiste à marcel et biceps saillant, fit mouche dès son premier album Get lifted. Une réussite totale à la fois artistiquement et commercialement, le beau Johnny livrant, par-delà le morceau Refuge, toute une série de hits, forcément en-dessous de la ceinture mais couinant toujours i love you...
Ce qu’il y a de sensationnel avec la nature, c’est son talent prodigieux pour combler les vides et amorcer sans cesse un recommencement, un nouveau cycle, un renouveau. Pendant 20 ans, l’humanité aura vécu sans Marvin Gaye, disparu tragiquement le 1er avril 1984 sous les coups de feu de son papa vengeur. « You don’t have to worry, daddy’s wrong ! » prêchait-il.
Fred Perry-t-on toujours par là où on a péché ?...

8 juillet 2013

Une terrible envie d'vous bourrer

Songe antisémite d'une nuit d'été


Texte offert vendu pour un prix modique sur Kontre Kulture

Le dimanche soir ne devrait pas exister. On s'emmerde, on traîne sur le net en attendant le sommeil et forcément on fait de mauvaises rencontres. Un vieil article sur les excuses de la SNCF pour récupérer le marché californien, un billet de Yann Moix, le bloc-notes de BHL sur le site du Point et par association d'idées me voilà à mater les dernières vidéos de Dieudo et de Soral sur le site de E&R. Un programme épais, donnant la même impression que de manger lourd avant d'aller se coucher. Un programme qui forcément se paie.

Une fois la lumière éteinte, plongé dans un sommeil vicieux, je me retrouve téléporté aux abords d'une gare empruntant habilement des éléments de celles de Perpignan, Montpellier et de la station de métro Châtelet – Les Halles. Après avoir suivi un passage souterrain, je remonte au quai et à l'air libre en grimpant un vieil escalier de béton. C'est là que la danse macabre débute.
Je suis littéralement happé par une cohorte de damnés habillés de vieux pardessus râpés des années 40. Je suis prisonnier d'un documentaire d'Arte. Leurs hardes, leurs visages émaciés au regard vide tiennent plus des cortèges de lépreux du Moyen-Age ou des hordes de zombies de Walking Dead. Ils râlent, pleurent et gémissent en s'accrochant à moi, enfouissant leurs bouches baveuses, leurs nez morveux dans mon cou. Ils se retroussent les manches pour me montrer leurs bras maigres et blancs et les numéros définitivement imprimés à même la chair. Ces numéros attestant de leur séjour dans les camps.

A mon tour je fonds en larmes, porteur du poids de toute la souffrance du monde, je les prends dans mes bras, baigne les leurs de mes larmes en essayant d'effacer les infâmes tatouages. Je partage leur douleur, essaie de les réconforter, leur disant mon incompréhension devant le sort qui leur est fait. Mais rien ne peut les apaiser. A mon tour les vêtements en lambeaux, je me dégage de la mêlée et aperçois un autre groupe sur le quai d'en face. Ils sont jeunes et bien portants, garçons et filles habillés à la dernière mode, ils sont juifs. Ils observent la scène, goguenards et amusés, assis sur des bancs. Ils ont l'air de jouir du spectacle, manifestement c'est de lui qu'ils tirent leur statut privilégié.
Je suis maintenant en face d'eux, je reconnais une jeune fille qui joue avec les filles du groupe. C'est une amie d'enfance, je sais qu'elle n'est pas juive. Je me campe devant elle et l'agonie d'insultes. Je la traite de Yann Moix au féminin avant de me mettre à insulter les autres membres du groupe. Ils rient.

Ensuite le rêve se brouille mais je me souviens de la dernière image avant de me réveiller. C'est moi au bout du quai, l'endroit est désert. Je suis devant un bâtiment rectangulaire à l'ossature de roche et de béton (c'est en fait l'exacte réplique d'un bunker allemand sur les rochers de la plage de mon enfance). Son fronton est orné d'une inscription en lettres majuscules gothiques « DOUCHES ». Ses vieilles grilles rouillées sont entrouvertes mais l'intérieur m'est masqué par un lourd rideau en caoutchouc noir. Je sens que là est la clé de mon rêve. Je m'approche pour écarter le rideau mais déjà la réalité me rappelle. Je ne saurais pas quel mystère se trouve derrière l'épais rideau de la salle des douches. Cela vaut peut-être mieux car avant de quitter définitivement le rêve, ce sont des bruits de jeux d'eau et des rires en cascade que j'entends derrière lui.
Je crois qu'il est vraiment temps d'arrêter internet et de reprendre la drogue.

6 juillet 2013

Bienvenue chez les Chtis nazis

Une cliente visiblement sous l'emprise du livre maudit

Mince, paraît que la bête immonde est encore revenue et moi qui n'ai toujours rien à me mettre... Heureusement militants et élus mélanchono-communistes vivent nuit et jour en tenue de combat et il ne leur aura pas fallu longtemps pour débusquer la salope dans l'antre d'une maison de la presse berckoise dont ils ont excavé des exemplaires de Mein Kampf, tenez vous bien, en vente libre. Immédiatement l'ensemble du CGB se congratule puis se fend d'un communiqué officiel pour se féliciter du recul de l'illettrisme en territoire chti, ce qui n'était pas gagné si on en croit les réguliers numéros de l'émission Strip-tease ou les Chtis à Ibiza. Grave erreur. Mais c'est pas de Christine Angot, Mein Kampf ? Adolf Hitler ? A ma décharge je suis allé à l'école de la République moi monsieur et vous savez combien les programmes d'Histoire sont longs, on n'a pas le temps de tout voir...


3 juillet 2013

Gel lubrifiant des relations franco-américaines


Les Etats-Unis n’ont qu’à bien se tenir ! Ce matin (heure de Washington), 315 millions d’Américains vont avaler leurs céréales de travers en découvrant les propos très violents et remontés de notre Président de la République... 

Furieux d’apprendre que la confidentialité des communications de ses concitoyens sur le web était violée quotidiennement et que les grandes oreilles de Mickey écoutaient aux portes de ses ambassades, Français Hollande n’a pas eu de mots assez durs envers l'Empire du Mal. Il a en effet exprimé le souhait (tenez-vous bien) que « cela cesse » ! 

Il aurait pu s’arrêter là mais piqué au vif, il a également recommandé « une position coordonnée de l'Union européenne par rapport aux exigences que nous avons à formuler et aux explications que nous avons à demander » à l'administration américaine. 


Espionnage : Hollande recommande une "position... par lemondefr

L’Amérique prend ces menaces très au sérieux. Ils connaissent par leurs renseignements le caractère volontaire et obstiné de celui qui, il y a à peine plus d’un an, a ébranlé son pays en déclarant de façon unilatérale et sans aucune nuance que le changement, c’est maintenant (« the change, it’s now ! »). Outre-Atlantique, on se prépare donc au pire ; on craint que ce discours virulent ne soit suivi de mesures répréhensives très concrètes. Il se pourrait par exemple que la France commence par accueillir celui par qui tout est arrivé : le dissident Edward Snowden, afin de revêtir l’habit d’une nation libre qui défend le symbole des libertés individuelles et de celle des peuples à disposer d’eux-mêmes. 

Sur ce point, Français Hollande a été très clair : « nous n’avons pas encore reçu de demande particulière de M. Snowden ». La France attend donc une demande formelle, avec accusé de réception, afin de pouvoir commencer à réfléchir à l’opportunité de lui accorder l’asile, ou au contraire de le livrer à ses alliés.

***Coupure pub***
Nous vous rappelons que le film 
est toujours dans les salles
***

Le sondage qui fait trembler la place Beauveau

Merci le CGB


Une fois de plus les chiffres de la délinquance et de la criminalité sont mauvais. Au CGB, nous sommes toujours prêts à aider le gouvernement dans les moments difficiles et pensons que chaque citoyen a pour devoir, chacun selon ses moyens, de participer au redressement de la France. Nous encourageons nos millions de gentils lecteurs à participer à l'effort de guerre en donnant un peu de leur temps pour répondre honnêtement à ce sondage. Chacun pourra puiser dans ses propres expériences.