31 mai 2008

La bouine + clip de Digital Underground

Le libre penseur est un énergumène complètement barré, partit en vrille dans l'ésotérisme Guenonien (René Guenon) avec une touche de « Tous Franc-maçs sataniques » et d'intégrisme chrétien. Dans ses vidéos, il s’en prend à beaucoup de monde et éructe souvent comme un Léo Ferré. Passant de l’éloge des vertus à un besoin irrépressible de cramer cette époque au lance-flamme, monsieur « l’éveillé » s’en prend aujourd’hui à Booba et la Fouine, les appelants Bouine en référence à gouine, et leur a concocté un petit rap dont les paroles, ma foi, sont bien écrites. Étant un ancien amateur de Hip-Hop (je suis encore quelques groupes au compte-goutte), vous aurez droit à un vieux clip de Digital Underground avec une des premières apparitions de Tupac.



Fist of the PCF - Episode 1

Hokuto à Mergetz :



Interview du simulateur pauvre socialisss lourdement blessé (qui devrait bénéficier d’une cellule psychologique)… Il angouasse… Peur de la revanche du Fist of the PCF! (Ou de l'inévitable explosion qui va le transformer en pâtée ronron).


Génération porno

Afin de mieux connaitre ses lecteurs (et surtout les raisons obscures qui les ont poussé à franchir le Rubicon de la réacosphère !), le CGB a récemment commandé une enquête auprès des instituts Louis Harry's et Opinion Way. Les résultats du sondage sont pour le moins surprenant ... En effet il s'avère que près de 95% de notre lectorat est arrivé sur le CGB en tapant sur Google "bon plan partouze à Forbach" (véridique !). Les 5% restant étant composés des membres du CulturalGangBang et d'une dizaine de psychopathes internés en QHS (bien qu'il soit parfois difficile de distinguer les deux). Face à ce terrible camouflet plus qu'accablant et qui n'honore pas la qualité des nombreux articles postés sur le blog, le CGB se devait de réagir ! En guise de réponse, l'ensemble de la rédaction CiGiBiste vous propose de découvrir en exclusivité mondiale l'interview de Jeanne Marie M. étudiante à Paris (sic).



Jeune étudiante de 18 ans interviewée anonymement pour le documentaire "À l'école du X" de Ella Cerfontaine diffusée sur Arte le 27 mai 2008 (Thema "Génération Porno").

Bande de p'tits salopards !

Mixité sociale


Le petit Ludwig et le petit Adolf ont usé leurs fonds de culottes sur les bancs de la même classe de la Realschule de Linz au cours de l'année scolaire 1904-1905. On ne sait trop s'ils se fréquentèrent et d'ailleurs l'important n'est pas là.

Le petit Wittgenstein était le rejeton d'une des familles d'industriels les plus riches de Vienne. L'équivalent aurichien des Krupp, des Carnegies ou des Rothschild. Leur parfaite assimilation à la culture de l'Empire des Habsbourg avait complètement gommé leur origine juive.

Le petit Hitler était le fils d'un douanier et d'une ancienne servante.

Au début du XXème siècle, une famille de grands bourgeois trouvait suffisante la qualité de l'enseignement dispensé dans une école publique pour y mettre son rejeton.

N'en déplaise aux niveleurs qui nous gouvernent, la mixité sociale ne se décrète donc pas par le haut. Elle résulte tout naturellement de la qualité de l'enseignement des Maîtres, de la sélection impitoyable des meilleurs (Adolf s'est fait virer à cause de ses mauvais résultats) et de l'ouverture d'esprit de la bourgeoise.

Cette mixité sociale-là est seule capable de nous donner de grands philosophes et de grands chefs d'Etat.

Ça se dispute (30-05-2008)




Si ça ne vous dérange pas, je mettrai chaque semaine l'émission « ça se dispute », une analyse politique hebdomadaire par Éric Zemmour (Le Figaro) et Nicolas Domenach (Marianne).
Si ça vous gave, j’arrêterai là.

30 mai 2008

Vive l'Europe des gentils !





Voilà, l'Europe à laquelle j'aspire. Je veux cette Europe-là ! L'Europe des gentils Djeuns délestés du poids de la pensée réfléchie et éreintante. Remarquez toutes ces lueurs de lucidité dans le regard qui caractérisent si bien l’intelligence, l’éveil de la conscience cosmique européenne. Je veux vivre dans cette Europe-là… mais j’ai beau la chercher sur un atlas mondial, je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.

Avec mon slip top tendance, j’ai l’Union Européenne jusque dans le cul !


Alors en attendant, ce sera l’Europe :
— de la destruction de la souveraineté des nations.
— de L’European Retail Round Table.
— temporaire jusqu’au processus final de la globalisation.
— de l'anarchie financière.
— de l’OTAN piloté par Washington.
— du fuck referendum 2005.
— de la protection judiciaire des intérêts privés.
— de l’immigration massive.
— de la dérégulation financière en son sein.
— des forces sociétales.
— de la paupérisation sociale, culturelle et éducative.
— des cellules dormantes de l’ex-Gladio (CIA).
— du chaos social.
— de la nouvelle féodalité basée sur le droit de la puissance financière privée.

Je m’arrête là, j’ai envie de vomir…


Dans l'Union Européenne, les femmes, c'est de la bombe Baby !

Justice pour Justice

Ciel ! Quelle horreur !

Ça y est, le MRAP vient de dégainer sa plainte. Le clip de Justice, Stress, qui fait un gros foin sur le web, est appelé « immonde production » par les gardiens de la morale, et une plainte est désormais déposée contre ses auteurs. Je ne résiste pas à la tentation de citer un passage de l’article de Libé relatant l’affaire : « Le clip montre une bande de jeunes (tous noirs et maghrébins, capuche sur le tête et logo de Justice dans le dos) débarquant dans une cité, où ils sèment la terreur en agressant les habitants (exclusivement des blancs). » C'est écrit là

Le racialisme fait tellement de progrès dans notre pays qu’il va bientôt devenir impossible de constituer un groupe de personnes ethniquement homogènes sans être accusé de l’avoir fait exprès… Ici, c’est naturellement autre chose, puisqu’il s’agit d’une œuvre de fiction, et que les acteurs ont évidemment été choisis en fonction de leur apparence. Or Libé, relayant l’ire du MRAP et en partageant sans doute les démangeaisons, parle de jeunes agresseurs « tous maghrébins ou noirs », et de victimes « exclusivement » blanches. Une conclusion s’impose : ces feignants-là n’ont pas pris les trois minutes nécessaires pour mater le clip. Ou peut-être la rage les a –t-elle aveuglés à un point que nous ne pouvons pas comprendre, nous qui savons rester calmes devant les choses peu importantes ?

Car n’importe qui peut se rendre compte ICI) que les fameux jeunes sauvages n’agressent pas QUE des « Blancs », le mec dans le métro par exemple, le mec le long des grilles, et que s’ils sont tous des racailles, s’ils en ont le look, il n’est pas évident qu’il n’aient pas de Blancs parmi eux (quand ils déconnent dans la BX…). Je suis sûr que les mecs de Justice vont avoir à se justifier et qu’ils devront se livrer au jeu que je viens de faire : la classification ethnique des canailles et des gentils. On est bien dedans.

J’irai même plus loin : et si le clip montrait effectivement ce que le MRAP trouve immonde ? Des Blacks/Beurs agressant des Blancs. Que l’on soit d’accord ou non avec le « message » qu’on pourrait alors y lire, qu’on aime ou pas le traitement du clip, qu’on soit effarouché par la violence ou une autre connerie du genre, faut-il qu’une plainte tranche le problème ? Si les mecs de Justice avaient voulu dire un truc comme « attention, des bandes de jeunes exclus de tout sombrent dans le folie violente, et ce sont des Blacks/Beurs », en quoi ça mériterait une plainte ?

Maxime Gremetz, seul contre tous 2






La bande-annonce de la suite du film culte de Gaspard Noé, avec dans le rôle principal Maxime Gremetz.



Akha, akha, akha, akha, akha, akha... tu ne le sais pas, mais tu es déjà mort !


Jouissance ferroviaire

Tout le monde sait bien qu’une des causes de mésentente entre les hommes et les femmes vient de ce que celles-ci n’ont pas la même « horloge sexuelle » que ceux-là. Une femme se plaindra souvent de la brièveté de l’acte d’amour, tandis que, s’il ne s’occupe que de son propre plaisir, le mec peut n’y consacrer qu’une minute ou deux. Frustrazione !

Au Pays-bas, au début de ce mois, des voyageurs ont été les témoins d’une gaffe énorme : la conductrice n’avait pas bien raccroché son micro, et fut surprise en pleine séance de masturbation ferroviaire. On se marre.

Je ne peux m’empêcher de faire remarquer que la vidéo ne dure qu’une minute trente, et que la dame donne bien l’impression d’avoir « fini ». Alors ? on arrête de nous faire chier, ouais ?

La psychologie de l'ascenseur

Petite expérimentation du mimétisme social dont un jour je vous proposerais un dossier étant un passionné de psychologie sociale.

On s'éclate dans l'armée russe !

Quand j'aurais des enfants, je confierais leurs éducations au Gru Spetsnaz. (il faut cliquer sur le titre soldat russe)

29 mai 2008

Papa Was a Cgbien

Anthologie du cinéma français I

"Je suis devenu une bite !" "Ce soir en rentrant j'vais la dérouiller" "Elle va te saigner à mort cette grognasse".




via Legrand Charles

Commission romanesque


Le roman, pourquoi faire? Tel était le titre d'un recueil publié sous les bons auspices de l'Atelier du Roman en 2004... Sous la direction de Lakis Proguidis, on y retrouvait Philippe Muray, Benoît Duteurtre, Michel Déon, Milan Kundera et François Taillandier.

Chose incroyable, la Centre national du livre semble avoir découvert la fonction de description du réel du roman avec la nomination d'un auteur bien connu des lecteurs du CGB, François Taillandier, à la présidence de la Commission du roman.


Après Jean Clair à l'Académie française voici une nouvelle preuve que la cadavre bouge encore et que quelques grains de sables peuvent enrayer le Moderne absolu.

La ruée vers l'art

La ruée vers l'art

Comment dégoûter les gens des musées ? C’est sans doute avec ce secret objectif que le ministère de la culture organise l’inévitable « Nuit des musées » depuis près de 10 ans. Le problème de ce genre de manifestation (comme la Fête du cinéma, par exemple), c’est que leur succès est automatiquement assuré (voyez plutôt) . On ne sait au juste pourquoi, mais quand un chargé de mission quelconque pond une « idée » de ce style-là (Nuit des musées, Week-end du casse-croûte, Mardi des divorcés, Quart d’heure de l’intelligence conceptuelle, Fiesteuf de la post-adolescence rebelle, Nocturne du bon sens, Biennale du fist fucking, Jubilée de la pizza, etc.), le public s’y rue en masse, comme s’il n’attendait que ce genre d’occasion pour sortir le nez de devant sa télévision. Quel que soit le sujet de ces agapes institutionnalisées, il semble bien qu’on y trouve un public, et qu’on le compte par paquet de cent mille sans coup férir, sous l’œil stupéfait des casse-couilles dans mon genre.

Qu’est-ce qui peut bien pousser des milliers d’êtres humains doués de raison à aller se faire chier dans des salles de cinéma sur bondées, au risque de se retrouver au premier rang (rang appelé Ophtalmie & Torticolis par les professionnels), au risque automatique de devoir faire la queue avant, sans compter l’état des toilettes quand la fréquentation des salles est à son maximum ? (ben oui, m’étonnerait qu’ils embauchent du personnel exprès…) Si un citoyen de ce pays libre veut aller au cinoche, bordel de merde, pourquoi choisirait-il justement le jour où des millions de clampins sont censés s’y trouver aussi ? Pourquoi choisir la cohue quand on peut avoir le calme, la place qu’on souhaite, le silence exempt de bruits de paquets de chips ? Hé ben non : c’est un succès ! Le prix des places, me direz-vous ? Si le prix des places est l’Explication à ce mystère moderne, alors, il est dit qu’on peut faire faire n’importe quoi au genre humain pour l’équivalent de 6 euros...

Un franc succès!

Si le cinéma suppose un minimum de confort, que devrait-on dire des musées ? Imagine-t-on un couple de bipèdes obligés de jouer des coudes pour arriver à moins de cinq mètres d’une toile, par exemple, poussés dans le dos par d’autres malheureux pendant la contemplation d’un chef d’œuvre d’art domestique flamand, bousculés par des gangs de néo visiteurs, menacés d’expulsion au bout de trente minutes pour cause de « sur fréquentation des salles au regard des consignes de sécurité » (authentique !) après qu’un mariole leur aura fait les poches ? Qu’il abrite des toiles de maîtres ou des machines à vapeur, un musée est censé offrir, en plus des pièces proprement dites, un temps particulier au visiteur, un temps lent, tranquille, propice à l’observation, à l’examen, à la contemplation muette ou non, enfin il doit s’efforcer d’être un havre de tranquillité. A part la mission de conserver les œuvres, c’est ce qu’on lui demande en priorité. Alors bien sûr, dès qu’il s’agit d’une Nuit des musées et surtout dès qu’on y mesure le succès au nombre d’entrées enregistrées… Notons d’ailleurs que ceux qui critiquent si bravement la manie sarkozyste du chiffre (dans les commissariats, dans les hôpitaux ou les sandwicheries) n’hésitent pas à dégainer leurs chiffres mirifiques dès qu’il s’agit de culture, et qu’ils en attendent des vivas.

Au delà de cette limite, la Culture est à vous

Bien entendu, il est très facile de ne pas se rendre dans un musée pendant la fameuse Nuit qui leur est dédiée. C’est même très exactement ce que je conseille à tous. Et j’imagine que les pondeurs de cette géniale idée prétendent plutôt « y faire venir ceux qui ne les fréquentent pas en temps ordinaire ». Mais qu’est-ce qu’il leur faut de plus : il est très facile d’entrer gratuitement dans un musée en France. Les musées nationaux de Paris sont gratuits un dimanche chaque mois, par exemple, et la province n’est pas en reste. Alors qu’en pénétrant dans un magasin de fringues, on est sûr de ressortir avec les poches vides. Qu’offre-t-on donc à ces fameux pékins qui n’entrent-jamais-dans-un-musée, en somme ? Une cohue de plus. Le mec sort de là en pensant sans doute que c’est le lot habituel, il s’est fait marcher sur les pieds, il a plus ou moins aperçu des trucs par-dessus les épaules des autres visiteurs, il a manqué étouffer dans des pièces bondées après s’être gelé les couilles dans la file d’attente : pas de doute, il n’y remettra plus jamais les pieds !

Je ne sais plus qui a dit qu’une toile accrochée dans un musée est la chose qui entend le plus de sottises en un jour. C’est probablement vrai, mais c’est incomplet. Je pense qu’une toile est aussi l’objet devant lequel défilent le plus de gens sans aucune raison, dans un mouvement incompréhensible et dans le plus complet des malentendus. Celui qui n’a jamais pris vingt minutes pour observer non pas les œuvres exposées dans un musée, mais le ballet des visiteurs, ne peut pas savoir à quel point je suis dans le vrai.

(à suivre)

28 mai 2008

Ari Hoenig



De la "nouvelle" génération de batteurs de jazz, le New-Yorkais Ari Hoenig est sans doute le plus exigeant: batterie minimaliste à la Buddy Rich, groove imparable, vituosité... L'ex fan de Slayer continue sous petit bonhomme de chemin en étant leader de son propre quartet (Dreyfus Jazz) ou en accompagnant Jean-Michel Pilc ou Tigran Hamasyan.

En tournée bientôt près de chez vous.

Cimetière-à-ciel-ouvert Park

Un bien beau geste technique,
qu'on aimerait voir plus souvent!


Une expo d’authentiques cadavres humains débute aujourd’hui même à la Sucrière, à Lyon. Il s’agit de corps traficotés au silicone, devenus en quelque sorte plastifiés, donc exploitables (retenez bien ce mot) car incorruptibles. L’expo a déjà été réalisée ailleurs dans le monde et y a évidemment cartonné, ce qui n’est une excuse que pour les imbéciles. Quelques explications ICI.

Après tout, on tripote du macchabée depuis pas mal de temps, les académies de médecine en sont remplies et les peintres ont déjà représenté des séances de charcutage savant, Rembrandt notamment, avec les exploits du docteur Tulp. Grâce à ces coups de bistouri, la médecine occidentale a réalisé les progrès qui permettent aujourd’hui aux vieux cons de profiter des joies du trekking sur les pentes de l’Himalaya, entre deux parties de cul. Si on ne sait toujours pas rester jeune, on demeure vieux plus longtemps, c’est déjà ça.

Mais il doit être écrit quelque part que ce qui est bon pour le progrès général du genre humain DOIT AUSSI finir par rapporter du pognon à quelques uns. Il ne s’agit donc plus d’utiliser des corps humains à des fins de connaissance médicale, mais de les exposer dans des postures grotesques contre un billet d’entrée, entre un distributeur automatique d’argent et un baraque à frites. Car, tout le monde le comprendra, la « connaissance de notre corps », prétexte gentillet à cette pantalonnade (nommée Our Body), n’est pas l’objectif profond de l’opération. On y verra des cadavres écorchés faisant du football, des squelettes à vélo, des basketteurs tous muscles et tendons dehors, c'est-à-dire de gentils morts, des fantômes sympas qui bougent leur mort, des cadavres actifs ! On s’étonne presque qu’une association de trembleurs n’ait pas encore clamé sa frayeur de voir exposer, devant des enfants ( !), le mauvais exemple de squelettes à vélo sans casque

Un bien mauvais exemple...

Ces pantins plastifiés, qui furent pourtant des pères de famille, des fils, des filles, mais qui furent assez cons pour léguer leur corps à la science, sont là pour nous montrer sans doute le bon côté de la mort, ils nous prouvent que par delà le décès, et pour autant qu’on se remue un peu, on peut encore faire plein de choses ! « Avant, semblent-ils nous dire, la mort, c’était la galère ! Aujourd’hui, on peut continuer d’avoir des activités physiques, on voyage et on fait des rencontres ! » La mort, c’est ringard, a même lâché un pré ado à la sortie de l’expo, immédiatement giflé par une mémé passant par là.


ça suffisait pas, ça?

26 mai 2008

Mon DRH en tient une couche

Petite leçon de brimades des esclaves ressources humaines trouvée sur un site (par hasard!!!)... En cherchant la chanson de Daniel Guichard "la tendresse"... Et en tombant sur cette vidéo plus qu'étrange :

-inutile de ricaner bêtement au fond de la classe!-


Tendresse
envoyé par bbkdhom


Oui, je sais, il y a des fois où il ne faut jamais, ô grand jamais, donner d'explications quant à la découverte d'un site invraisemblable car aucune ne paraît crédible et on passe inévitablement pour un gros salace arpentant le web en quête de trash...
Ceci dit, j'ai des circonstances atténuantes, ces tartuffes de Dailymotion en voulant du cul, des clicks et pas d'zizis, ont favorisé les vidéos fétichistes:
piqures dans le panpan, couches souillées pour adultes et lécheurs de talons aiguilles à foison chez Baby Bejbaum !

Bref, voilà le texte trouvé sur le site passionnant en question dédié aux "ABDL" (adult babies / diaper lovers) en bon français les bébés adultes amoureux des couches. Des séminaires sont même organisés pour ceux que ça intéresse, prière d'apporter sa totote personnelle, les couches seront fournies sur place. Ségolène avait raison, le club Dorothée a ravagé toute une génération...

Sus aux nourrissons... Euh... Aux digressions ! Revenons au monde merveilleux de la motivation en entreprise :


Les techniques d'amélioration du marketing aux Etats-Unis n'ont pas fini de nous étonner. L'histoire se passe en Californie, elle n'a été relatée que récemment même si elle date de 2004. Des dizaines d'employés, femmes et hommes, garderont sans doute un souvenir mémorable de cette expérience. Ce genre de chose venant rarement seul, on peut se demander qui dans la société a eu cette idée plutôt saugrenue et a surtout réussi ensuite à l'imposer à tout le monde...

« Janet Orlando, une femme de 53 ans, a démissionné de son travail dans la société Alarm One, fabriquant d'alarmes pour les maisons individuelles, et porté plainte pour discrimination, agression et souffrance due à une angoisse émotionnelle. Elle dit avoir reçu une fessée devant ses collègues de travail. Son employeur a précisé qu'il s'agissait d'un exercice visant à renforcer l'esprit d'équipe. Ses avocats réclament au tribunal au moins 1,2 millions de dollars pour l'humiliation dont elle a été victime.



Selon les documents du tribunal, les employés de la société ont reçu une fessée donnée avec les panneaux publicitaires des sociétés concurrentes afin de marquer la baisse des ventes dans certaines équipes commerciales par rapport aux autres équipes. Les équipes vainqueurs se sont moquées des perdants, en leur jetant des tartes à la crème, en les nourrissant avec des petits pots pour bébé, et en leur faisant porter des couches et sucer leur pouce.

« Aucune femme d'un âge raisonnable n'accepterait d'être renversée et exposée par un groupe de jeunes hommes de façon à montrer ses fesses, de recevoir une fessée et d'être appelée par des noms grossiers, le tout sous prétexte qu'il s'agit de faire augmenter les ventes et de motiver les employés. » a indiqué son avocat, Nicholas Butch Wagner.

Les avocats de la société Alarm One, basée à Anaheim en Californie et qui compte 300 employés, ont déclaré que les fessées faisaient partie d'un programme à participation volontaire destiné à renforcer la camaraderie, et que ce n'était pas discriminatoire car ces traitements étaient donnés tout aussi bien à des employés masculins que féminins. « Cela a été fait pour une seule et unique raison : l'argent » a indiqué K. Poncho Baker, l'avocat de la société. Les documents du tribunal indique que les dirigeants de la société Alarm One ont cessé ces pratiques en 2004, l'année où ils ont été poursuivis et après qu'une employée se soit plainte d'avoir été blessée. »



Si seulement ces braves DRH savaient que leurs méthodes d'humiliation collective font fantasmer tous les "ABDL" de la planète...


25 mai 2008

Pascale Clark lit le CGB !!

Apparemment après lecture de certains commentaires laissés par les lecteurs du CGB, Pascale Clark, notre écrivain préféré, a décidé d'entamer un régime.

(vidéo de Kroulik)

23 mai 2008

Clair Académie


On n'a pas l'habitude au CGB de saluer l'élection d'un nouvel académicien... mais là on fera une exception pour le redoutable Jean Clair qui vient d'être élu sous la coupole au fauteuil de Bertrand Poirot-Delpech.

On vous ne fera pas la biographie habituelle, on vous dira juste que Jean Clair est un homme d'art, un vrai, un passionné... pas un fonctionnaire de la subversion...pas une dame-pipi de la peinture... ni une Amanda Lear de la culture.

Jean Clair est un anti-moderne, un de ceux qui vibre au son des petites patries et du clocher des églises... Il suffit pour ça de lire La Responsabilité de l'artiste (Gallimard, 1997), Malaise dans les musées (Flammarion, 2007) ou son Journal atrabilaire (Gallimard, 2006) dont voici quelques extraits:



Manie des artistes de se dire "artistes vivants" d'appeler les "spectacles vivants". Clameurs d'outre-tombre pour attirer le badaud. En fait cela signifie qui'ls sont déjà morts. Des morts vivants. Tout le monde est un artiste c'est entendu- mais certains plus que d'autres.

Conséquence de la "culture" de communication et des mass media : on confond de plus en plus souvent "populaire" et "célèbre". Les deux termes sont cependant antinomiques.

Et c'est bien le moment de cette inversion du processus culturel et de ce retour violent à la nature qu'on semble aujourd'hui vivre. Ce n'est plus l'enfant que l'on éduque pour guider ses pulsions anales, cannibales, orales ou tout ce qu'on veut, vers un stade génital acceptable pour la société, c'est la mère, devenue la marâtre, la sorcière, qui, libérée de la présence du père, mais tout autant ne supportant pas son absence, retrouve la possibilité d'assouvir sa passion anthropophage.

A la fin des années 50, adolescent, je me plongeais dans Henry Miller difficile encore à trouver. Je me souviens qu'il se faisait de la femme l'image d'un corps foisonné, dense comme un fouilli végétal, giboyeux bosquet, forêt dans laquelle il fallait doucement entrer avant de saisir l'animal qui palpitait au fond. (...)

Formé à cette économie primitive de ceuillette et de chasse, je n'ai guère aimé cette économie de marché qui s'est developpée à partir des années 90 imposant un vagin calibré et un pubis homologué, taillé raz sur un corps sans secret ni odeur, comme la peau rare et rose d'un animal d'appartement. Pourquoi cette manie de tout raser, cette furie anti-physis ? Ignominie des femmes que l'on tondait à la Libération(...)Tentation de copier les vainqueurs qui apportaient la mode de la nuque rasée en même temps que l'efficacité technique du matériel? (...) Plus de poils, plus de voile, plus d'intimité. (...) Monde désexualisé alors même qu'il se prétend, mieux que tout autre, libéré.

Film d'auteur

Attention l'une de 2 ces bandes annonces n'est pas une parodie Groland !



f

"l'être humain le plus complet de notre époque"

C'est lui :


Saurez-vous deviner quel est l'auteur de cette sentence qui abolit à jamais les limites du ridicule?
















>> Léger indice sur la photo du Che Benny.

Altérophobie, ça suffit !

Un témoignage bouleversant.

Je m'appelle Vanessa, j'ai 24 ans et je travaille dans le domaine des services à la personne. Je vis une formidable histoire d'amour avec Carla. Nous nous sommes rencontrées il y a un an sur la Toile. C'était une jeune veuve qui n'arrivait pas à se remettre du drame qu'elle venait de subir. C'est en lisant son blog (http://laraignee.canalblog.com), le seul fil qui la reliait encore à la vie et aux autres, que j'ai appris petit à petit à la connaître. Nous avons échangé de nombreux messages et une fascination réciproque s'est installée. Elle voulait refaire sa vie et moi, à l'époque, je venais de quitter Jérôme, un doryphore parisien, trader à la Société Générale. Nous étions toutes les deux repliées dans notre cocon et nous croyions que l'amour n'était plus fait pour nous. J'étais dans une profonde détresse affective mais la rencontre avec Carla a bouleversé ma vie. Nous nous sommes tout de suite trouvé de nombreux atomes crochus et une folle passion est née. J'aime sa pilosité et son petit ventre doux comme la soie qui me sert souvent d'oreiller. Nous partageons de nombreux centres d’intérêt. Comme moi c'est une fanatique d'escalade. Et sur le plan sexuel, elle m'a littéralement révélée à moi-même notamment avec la pratique du bondage dont elle est experte. Depuis notre rencontre, le temps s'est véritablement suspendu. Mais voilà, cette histoire peu conventionnelle a suscité l'incompréhension de mon entourage, je me suis même entendue dire que j'avais vraiment une araignée au plafond. Malgré l’hostilité de cette société intolérante et altérophobe, nous aimerions aujourd'hui concrétiser cet amour en nous mariant. J’aimerais prouver qu'on peut construire quelque chose de stable même avec un partenaire différent. Je sais que ça ne sera pas facile car les lois d’un autre âge qui régissent ce pays s’opposent à notre union. Nous arrivons quand même à garder le moral grâce notamment au soutien d’une association, la LAD (Ligue altérophile contre les discriminations). Celle-ci milite contre toutes les discriminations et envisage de porter notre cas ainsi que celui de nombreux autres couples, je pense notamment aux couples poulpistes à qui on interdit de porter leur poulpe au sein de leur entreprise ou à l’école, devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme et de la Femme et des Autres.

Retrouvez tous ceux et celles qui luttent pour une société plus tolérante sur :

MARIAGE ALTERSEXUEL



21 mai 2008

Petite salope



Mardi 22 avril 2008... Après un débat pénible dans lequel l'ectoplasme Hollande a louvoyé durant deux heures face aux interpellations du moine-soldat Bensaid, de l'insupportable modernolâtre Didier Eribon et d'Emmanuel Todd, le facétieux Frédéric Taddeï nous annonce l'invité musical, l'écrivain Régis Jauffret... qui nous chante un extrait de ses microfictions mises en musique "Petite salope".

Quelle bonheur de voir Hollande mal à l'aise transpirant de sa face porcine et songeant à une femme de son passé, Eribon estomaqué devant tant d'audace réactionnaire, Bensaid en pleine componction et Emmanuel Todd prostré et enivré par cette chanson mutine.

20 mai 2008

J'ai la peau du ventre bien tendue

lu sur le site du Point cette intéressante nouvelle : 18 employés sans-papiers travaillant dans le restaurant des Champs-Elysées de la chaine gastroentérique Bistro Romain où s'entassent chaque jour des hordes de cadres étriqués n'osant pas manger un sandwich sur un banc de peur de faire prolétaire, 18 employés africains sans papiers donc ont entamé un mouvement de grève pour obtenir des papiers francelandiens.

Comment une entreprise, qui plus est une chaine de restauration comptant une quarantaine de sites sur tout le territoire peut-elle se retrouver à employer une vingtaine de personnes en situation illégale et corvéable à merci et ce sur un seul site autrement que par une politique volontaire et planifiée sans craindre la moindre sanction ?

D'autant plus intéressant que nous sommes dans un pays où il existe des diplômes quasi obligatoires pour absolument tous les types de boulot, je suis sur qu'en cherchant bien il existe des formations de récureur de chiottes sur le site de l'ANPE. Sans compter qu'en plus du diplôme il faut pouvoir se prévaloir d'une expérience positive de plusieurs années avant de pouvoir approcher la brosse à récurer.

Ca doit être ça l'immigration choisie (en attendant l'arrivée des pêcheurs sénégalais afin de compenser la hausse du carburant par la baisse du cout de la main d'oeuvre) l'avantage du sans-papiers : certes, il n'a pas de diplôme, mais il n'a pas de papiers. Et ça ça vaut tous les diplomes.

Blues Explosion Attack !!!



Vous ai-je déjà dit que Jon Spencer en plus d'être le compagnon de Cristina Martinez était le dernier homme rock'n'roll sur cette planète de merde ?

19 mai 2008

Sad Hour


On peut faire confiance aux gouvernements dit de "droite" pour entériner les noces pornographiques entre capital et puritanisme...

Une nouvelle prohibition est en train de voir le jour pour permettre à nos concitoyens de "mourir en bonne santé" grâce aux bons soins préventifs de nos laboratoires pharmaceutiques, de l'industrie agro-alimentaire et des compagnies d'assurance.

La dernière proposition de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) consistant à interdire l'Happy Hour dans nos bars hexagonaux s'inscrit directement dans ce nouveau puritanisme, ce totalitarisme soft ou IVe Reich si l'on reprend la terminologie de LBDD.

On rappellera à bon escient que les émeutes en banlieue ont démarré suite à une pénurie de cannabis ...une révolte des petits cadres du tertiaire, des employés, des ouvriers, des chômeurs et des étudiants ne serait donc pas exclure face à cette suggestion inique frappant une fois la convivialité des gens humbles... Mais que pèse le lobby des cafetiers face à l'énorme machinerie pharmaceutique et à un Etat thérapeutique qui se contente de légiférer l'intime pour mieux lâcher l'économique et le social.

Comme la joliment écrit François Cusset "votre capital santé m' intéresse"... Adieu cocktails et open bars!

Kouchner - Guerre sans frontières


RJ :_ Alors ça vient cet article sur Kouchner !

B : _ Ben moi je connais des types y z’ont dit qui zécriraient un article pour le CGB.. Ben y sont morts avant ! Farpaitement !


Ah, les sadiques ! Si ils savaient…
La biographie du Docteur Mort est touffue.
Bref, de la méthode, de la méthode que diable !

Il a fait tellement de conneries... Je ne pourrais jamais tout évoquer, alors commençons par la période constituante, la matrice de ses « engagements » : mai 68.

En ces temps poético-ridicules de mai, on peut l’imaginer perché sur un tonneau, son stéthoscope autour du cou en train de prêcher la solidarité métallo-carabine à Billancourt… mais je m’égare.
Déjà, on sent bien qu’un apprenti toubib qui quitte le PCF pour militer socialiste ne sera pas médecin des pauvres au Havre, le beau Bernard a d’autres ambitions, n’est pas Louis Ferdinand qui veut…

Bernard soignera donc la terre entière, tel est son destin, personne ne l’en empêchera !
Le voilà au Biafra, médecins sans frontières est né, les armes sont dans les bagages, papa Foccart se frotte les mains, Bob Denard déguisé en infirmière aurait eu une aventure avec le French Doctor... Enfin c’est ce que disent ses anciens potes de MSF qui ont fini par le foutre dehors, le trouvant plus politique que médecin.

Car la particularité de l'International Doctor c’est qu’il ne se contente pas de soigner les blessés en fermant sa gueule, non, il a découvert le concept Revelien et oxymorique d’ingérence humanitaire, c’est à dire le droit de désigner les gentils et les méchants afin d’enterrer ces derniers sous un tapis de bombes pour la paix avant qu’ils ne fassent de mal aux gentils.
On retrouve toute la franche connerie simplicité de la pensée binaire façon nouveaux filosofes américanolâtres… Et justement, devinez qui va désigner les méchants aux cotés du Docteur Mabuse ?
Le BHL, la Gluglu et toute la clique des retraités de 68 passés à l'OTAN avec armes et bagages...
Kouchner bénéficie quant à lui du poids de son ethos de baroudeur humanitaire au coeur d'or, les méchants que pointe du doigt le saint homme de terrain peuvent trembler! Il fait l'opinion comme personne.



Ainsi, après l’épisode du sac de riz pour la Somalie, notre thaumaturge politicard va mener une campagne pour le massacre des Serbes, ces êtres que Philipe Val nous dépeignit à l'époque comme vils et plein de gènes nazis à longueur d’éditos...
Editos qui ressemblaient aux sermons des télévangélistes américains … Charlie Hebdo [RIP] devint à partir de cette époque un des organes officiels de la pensée du Bien aux cotés de Libération et de la quasi totalité de la PQn de France.
Bernard illustra les prêchi-prêcha en faisant afficher par Médecins du monde (sa nouvelle boite de com humanitaire) des photos truquées de camps d’exterminations Serbes sur les murs de France.
Ainsi grâce à Kouchner et ses petits potes de 68, les amis historiques de la France, résistants furieux au nazisme, massacrés en leur temps par les oustachis d’Ante Pavelitch (réellement pour le coup), seront désormais perçus comme d’horribles bêtes sanguinaires au service du fantôme à moustache.
Ils seront vitrifiés, l’ingérence est passée. Quand Kouchner administrera le Kosovo, il mettra la touche finale en permettant aux Albanais « d’acheter » les terre serbes (contrats de vente signés à la kalach).



Il faut tuer pour la paix.
Du sang et des âmes pour soigner le monde.
Amen.

Quand le général Powell agitera son flacon fake d'Antrax à l'ONU, Docteur Ockrent se rangera aux cotés de Bush tout comme Glucksmann, Bruckner, Adler, Goupil, Madelin etc.. Pour aller zigouiller du Méchant en Irak… Bilan provisoire : plus de 800 000 civils assassinés.

Que mes guerres humanitaires sont belles…

Kouchner, comme beaucoup d'anciens de 68 est blindé de pognon.
Cet homme de gauche vote Tapie et admire Tony Blair…
So PS
Il fait des conférences pour 12 500 €, exécute des rapports à 25000, - truqués certes, mais on a rien sans rien- vive Total Birmanie !

Récemment on se moquait des diplômes honoris causa de Fadela Amara, mais le nombre d’organisations, d’associations etc.. dont Kouchner fait partie est assez drolâtique également.

_ Le salaire! Le salaire! on veut connaître son salaire !
No comment...

Concernant sa soi-disante popularité, les français semblent l’aimer, mais de loin… C’est le roi du sondage personnalités préférées mais dès qu’il s’agit de se faire élire sur le terrain c’est la bérézina. Le pauvre Doctor Rice doit être tout déboussolé en présence de ces autochtones bien nourris.

Heureusement, ses relations lui permettent de passer outre le viatique de l’élection populaire et il est souvent nommé ministre, de Mitterrand à... Sarkozy.

Hé oui, le carrièrisme non plus n'a pas de frontières.
Ca doit être de l'ingérence politique ce passage du PS à Sarko...

La dernière boulette de Docteur Boum Boum est d’avoir prétendument stoppé un conflit entre la Russie et l’Abkhazie, mais ce n’était pas de sa faute, un ministre géorgien a voulu faire le malin…
Puisqu’on vous dit que c’est un gentil Kouchner, circulez,

à suivre au journal de 20 heures…



18 mai 2008

Mai 68, une révolution pour rien?


Le CGB continue d'explorer le mythe galvaudé de mai 68. Cette fois-ci en exposant l'avis des "altersoixanthuitards" c'est à dire de ceux qui ont vécu différemment mai 68 sans pour autant être radicalement hostiles au mouvement, voici celui d'Alain de Benoist:




Mai 68 : une révolution pour rien ?


Alors que les barricadiers du "joli mois de mai" ont aujourd’hui l’âge d’être grands-pères, la commémoration de Mai 68 est de retour, avec sa marée de livres et d’articles. La France a le secret des révolutions courtes. Celle-là n’a pas échappé à la règle. A-t-elle inauguré ou simplement accéléré une évolution inéluctable de la société ? Fut-elle un psychodrame ou une "mutation" ? Et qu'en reste-t-il aujourd'hui ?

La commémoration de Mai 68 revient tous les dix ans, avec la même marée de livres et d’articles. Nous en sommes au quatrième épisode, et les barricadiers du "joli mois de mai" ont aujourd’hui l’âge d’être grands-pères. Quarante après, on discute toujours pour savoir ce qui s’est exactement passé durant ces journées-là – et même s’il s’est passé quelque chose. Mai 68 a-t-il été un catalyseur, une cause ou une conséquence ? A-t-il inauguré ou simplement accéléré une évolution de la société qui se serait produite de toute façon ? Psychodrame ou "mutation" ?



La France a le secret des révolutions courtes. Mai 68 n’a pas échappé à la règle. La première "nuit des barricades" eut lieu le 10 mai. La grève générale se déclencha le 13 mai. Le 30 mai, le général de Gaulle prononçait la dissolution de l’Assemblée nationale, tandis qu’un million de ses partisans défilaient sur les Champs-Elysées. Dès le 5 juin, le travail reprenait dans les entreprises, et quelques semaines plus tard, aux élections législatives, les partis de droite remportaient une victoire en forme de soulagement.



Par rapport à ce qui se déroula à la même époque ailleurs en Europe, on note une double différence



La première, c’est qu’en France Mai 68 ne fut pas seulement une révolte étudiante. Ce fut aussi un mouvement social, à l’occasion duquel la France fut paralysée par près de 10 millions de grévistes. Déclenchée le 13 mai par les syndicats, on assista même à la plus grande grève générale jamais enregistrée en Europe.



L’autre différence, c’est l’absence de prolongement terroriste du mouvement. La France n’a pas connu de phénomènes comparables à ce qu’ont été en Allemagne la Fraction armée rouge (RAF) ou en Italie les Brigades rouges. Les causes de cette "modération" ont fait l’objet de nombreux débats. Lucidité ou lâcheté ? Réalisme ou humanisme ? L’esprit petit-bourgeois qui dominait déjà la société est sans doute l’une des raisons pour lesquelles l’extrême gauche française n’a pas versé dans le "communisme combattant".



Deux types d'aspiration totalement différentes se sont exprimées en mai 68



Mais en fait, on ne peut rien comprendre à ce qui s’est passé en Mai 68 si l’on ne réalise pas qu’à l’occasion de ces journées deux types d’aspirations totalement différentes se sont exprimés. A l’origine mouvement de révolte contre l’autoritarisme politique, Mai 68 fut d’abord, indéniablement, une protestation contre la politique-spectacle et le règne de la marchandise, un retour à l’esprit de la Commune, une mise en accusation radicale des valeurs bourgeoises. Cet aspect n’était pas antipathique, même s’il s’y mêlait beaucoup de références obsolètes et de naïveté juvénile.


La grande erreur a été de croire que c’est en s’attaquant aux valeurs traditionnelles qu’on pourrait le mieux lutter contre la logique du capital

La grande erreur a été de croire que c’est en s’attaquant aux valeurs traditionnelles qu’on pourrait le mieux lutter contre la logique du capital. C’était ne pas voir que ces valeurs, de même que ce qu’il restait encore de structures sociales organiques, constituaient le dernier obstacle à l’épanouissement planétaire de cette logique. Le sociologue Jacques Julliard a fait à ce propos une observation très juste lorsqu’il a écrit que les militants de Mai 68, quand ils dénonçaient les valeurs traditionnelles, "ne se sont pas avisés que ces valeurs (honneur, solidarité, héroïsme) étaient, aux étiquettes près, les mêmes que celles du socialisme, et qu’en les supprimant, ils ouvraient la voie au triomphe des valeurs bourgeoises : individualisme, calcul rationnel, efficacité ».



Mais il y eut aussi un autre Mai 68, d’inspiration strictement hédoniste et individualiste. Loin d’exalter une discipline révolutionnaire, ses partisans voulaient avant tout "interdire d’interdire" et "jouir sans entraves". Or, ils ont très vite réalisé que ce n’est pas en faisant la révolution ni en se mettant "au service du peuple" qu’ils allaient satisfaire ces désirs. Ils ont au contraire rapidement compris que ceux-ci seraient plus sûrement satisfaits dans une société libérale permissive. Ils se sont donc tout naturellement rallié au capitalisme libéral, ce qui n’est pas allé, pour nombre d’entre eux, sans avantages matériels et financiers.



Que reste-t-il aujourd'hui de ces aspirations ?


Ceux qui voulaient entamer une "longue marche à travers les institutions" ont fini par s’y installer confortablement

Installés aujourd’hui dans les états-majors politiques, les grandes entreprises, les grands groupes éditoriaux et médiatiques, ils ont pratiquement tout renié, ne gardant de leur engagement de jeunesse qu’un sectarisme inaltéré. Ceux qui voulaient entamer une "longue marche à travers les institutions" ont fini par s’y installer confortablement. Ralliés à l’idéologie des droits de l’homme et à la société de marché, ce sont ces renégats qui se déclarent aujourd’hui "antiracistes" pour mieux faire oublier qu’ils n’ont plus rien à dire contre le capitalisme. C’est aussi grâce à eux que l’esprit "bo-bo" ("bourgeois-bohême", c’est-à-dire libéral-libertaire) triomphe désormais partout, tandis que la pensée critique est plus que jamais marginalisée. En ce sens, il n’est pas exagéré de dire que c’est finalement la droite libérale qui a banalisé l’esprit "hédoniste" et "anti-autoritaire" de Mai 68. Par son style de vie, Nicolas Sarkozy apparaît d’ailleurs, le tout premier, comme un parfait soixante-huitard.



Simultanément, le monde a changé. Dans les années 1960, l’économie était florissante et le prolétariat découvrait la consommation de masse. Les étudiants ne connaissaient ni le sida ni la peur du chômage, et la question de l’immigration ne se posait pas. Tout semblait possible. Aujourd’hui, c’est l’avenir qui paraît fermé. Les jeunes ne rêvent plus de révolution. Ils veulent un travail, un logement et une famille comme tout le monde. Mais en même temps, ils vivent dans la précarité et se demandent surtout s’ils trouveront un emploi après leurs études.


L’histoire de Mai 68 fut celle d’une passion qui s’est dissoute dans le jeu des intérêts

En 1968, aucun étudiant ne portait de jeans et les slogans "révolutionnaires" qui fleurissaient sur les murs ne comportaient aucune faute d’orthographe ! Sur les barricades, on se réclamait de modèles vieillis (la Commune de 1871, les conseils ouvriers de 1917, la révolution espagnole de 1936) ou exotiques (la "révolution culturelle" maoïste), mais au moins militait-on pour autre chose que pour son confort personnel. Aujourd’hui, les revendications sociales ont un caractère purement sectoriel : chaque catégorie se borne à réclamer de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. "Deux, trois, plusieurs Vietnam !", "Mettre le feu à la plaine", "Hasta la libertad, siempre !" : cela ne fait évidemment plus battre les cœurs. Plus personne ne se bat plus pour la classe ouvrière dans son ensemble.



Le sociologue Albert O. Hirschman disait que l’histoire voit alterner les périodes où dominent les passions et celles où dominent les intérêts. L’histoire de Mai 68 fut celle d’une passion qui s’est dissoute dans le jeu des intérêts.

13 mai 2008

C'est comme s'il avait des ailes...



Il y a 20 ans jour pour jour disparaissait Chet Baker à Amsterdam, un soir d'ivresse... "le dernier grand romantique du XXe siècle" comme dit la réclame sur la dernière compil opportunément sortie.

Chet mourrait quand Miles Davis était au firmament avec les deux stars de l'époque Prince et Michael Jackson qui se battaient pour avoir l'attention du "Prince of cool".

Mais en Miles résonnait encore ces mots de Bird, l'immense Charlie Parker : " Il y a un jeune blanc-bec sur la côte qui pourrait vous (NDR Dizzie Gillespie et Miles) en faire baver !"

Comme le disait Léo Ferré: "l'art n'est pas un bureau d'anthropométrie, la lumière ne se fait que sur les tombes"...

12 mai 2008

Ecrivaine ta mère

Apostrophe version hip&hop...
L'avenir de la littérature française. L'agaçant des .. Non... La Sagan des Banlieues, zyva-girl, quasi biographe officielle de Diam's (la classe).

Pourquoi faut-il que se soit systématiquement ce genre de caricatures à pattes que les médias choisissent de mettre en avant comme "représentants de la banlieue"?
Cette pauvre fille ne sait pas aligner deux phrases sans fautes de syntaxe... On dirait qu'elle a été castée pour jouer l'écrivaine de banlieue.

Obama tube de l'été?



Au CGB, on a jamais été du genre à enterrer la vieille Hillary...mais là, force est de reconnaitre que la bataille sera rude pour le sénateur Clinton.

Emmanuel Todd a bien posé la question: Barack Obama, le candidat de la hype et des bobos réussira-t-il a rallier le vote blanc ouvrier des régions dévastées par la mondialisation?

Si tel est le cas, le titre ci-dessus produit par le petit génie des Sa-ra Creative Partners, Taz Arnold (TiSa) risque d'être le tube de cet été.

Orthodoxie libérale et chiffons patriotiques


Il est fort délectable pour le CGB de voir un système prétendument rationnel s'effondrer tel un château de cartes... Or, la garde de l'économie orthodoxe meurt mais ne se rend pas!

La restitution du débat (au Fig!! Avec des journalistes intelligents!!) entre Guy Sorman et Jacques Sapir (auteur de l'excellent Nouveau XXIe siècle au Seuil) peut nous révéler bien des pépites comme par exemple la déclaration d'amour d'un libéral pour la Nation:





LE FIGARO. – Jacques Sapir, vous parlez d’un « nouveau XXIe sècle » . Quels sont, selon vous, ses traits distinctifs ?


Jacques SAPIR. – Pour moi, le XXe siècle se termine en 1991, avec la dissolution de l’URSS et la guerre au Koweït. On imaginait que le nouveau siècle serait « américain » et que l’avenir se déclinerait à partir des deux axiomes : le marché et la démocratie libérale. Un certain nombre de faits remettent en cause cette configuration : notamment le sursaut de la Russie, l’émergence de la Chine, mais aussi la crise financière internationale qui a suscité de nouvelles stratégies économiques.

Ainsi, le développement des années 1990 s’est construit sur des prix énergétiques faibles. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les problèmes de transport vont redevenir essentiels. Plus largement, et cela vaut aussi pour l’Europe, l’erreur d’un certain libéralisme dogmatique a consisté à oublier que les biens collectifs ne sont pas formés par l’addition des biens individuels. Nos sociétés doivent assumer l’autonomie du collectif et ne pas renoncer à la notion de bien public. La société n’est pas une assemblée d’individus privés. On connaît mieux aujourd’hui certaines lois qui démontrent que l’individu agit toujours en interaction avec les autres.

Guy SORMAN. – Je ne partage pas le discours qui consiste à opposer le mauvais capitalisme financier au bon capitalisme industriel. Les deux sont liés parce qu’il n’y a pas d’économie réelle sans système de crédit. Cela dit, la panne du capitalisme financier est indéniable. Elle a, je crois, deux causes : la première est l’absence de régulation professionnelle sérieuse, l’autre est la suprématie du dollar qui a conduit au laxisme bancaire de Wall Street.

Pour l’avenir, on devrait évoluer vers une sorte d’équivalent de l’OMC qui régulera la mondialisation financière et fera respecter des normes plus strictes. Grâce à ce que nous savons des crises antérieures, celle de 1929-1930 et de 1973-1976, les autorités américaines et européennes ne commettent plus les mêmes erreurs qu’à l’époque. Elles n’assèchent pas le crédit pour purger le système, comme en 1930. Elles agissent de manière plus intelligente parce que les économistes disposent d’un stock de connaissances théoriques et expérimentales à peu près consensuelles. Si l’économie n’est pas une science exacte, on peut parler d’une « scientisation » de l’économie.

Un certain dogmatisme libéral n’impose-t-il pas une forme de corset à la pensée économique ?

G. S. – L’intransigeance libérale n’est pas condamnable en soi, ne serait-ce que pour éviter de retomber dans les erreurs du socialisme. Il convient aussi d’expliquer que les libéraux ont introduit dans leur théorie des nouveaux paramètres, sous-estimés il y a trente ans. Le libéralisme a beaucoup évolué : il prend mieux en compte le rôle des institutions. L’arbitrage est reconnu comme nécessaire, parce que l’homo economicus n’est pas aussi rationnel qu’on le croyait en 1980, à l’école de Chicago. Là-dessus, je rejoins Jacques Sapir : la société ne se réduit pas à un agglomérat d’individus. Le libéralisme l’a emporté. Le monde a vraiment changé, pas du tout grâce au socialisme, mais grâce à la mondialisation du marché. J’ai vécu en Inde, en Chine ou au Brésil : ce qui se passe là-bas était inconcevable il y a trente ans. Un taux de croissance à 8 ou 10 %. Cela n’était pas envisagé par les adversaires du libéralisme. Jusque dans les années 1980 régnaient le marxisme mais aussi une pensée pseudo-culturaliste qui attribuaient au sous-développement des causes civilisationnelles.

J. S. – Je ne suis pas certain que les idéologues du libéralisme dogmatique soient prêts à aller à Canossa. Plus de 80% des économistes, notamment dans les grands organismes internationaux (FMI, Banque mondiale), croient encore pouvoir faire des prévisions à partir d’une pure mécanique rationnelle. Vous vous rendez compte qu’ils écrivent dans leur tête « Rationalité » comme on écrit « Dieu », avec un R majuscule. Le mythe d’une économie conçue comme un mécanisme d’horlogerie, dépourvue de toute historicité et d’enracinement dans des contextes politiques locaux et dans l’action collective a la peau dure.

N’y a-t-il pas des systèmes culturels, notamment en Afrique, qui restent rétifs aux modes de développement générés par l’économie de marché ?

G. S. – L’interprétation culturaliste subsiste mais elle se restreint. Quand la Chine, le Japon et la Corée se sont développés, on s’est aperçu que le confucianisme n’était pas incompatible avec le développement, contrairement à ce que croyait Max Weber. En Inde, l’hindouisme était supposé hostile au développement, or on voit bien où en est ce pays aujourd’hui. Quant à l’Afrique, dont on disait qu’elle n’arriverait jamais à décoller, l’économiste François Bourguignon parle du « G13 africain » ; il a repéré treize pays engagés dans la voie du développement. L’explication culturaliste a été balayée par l’histoire de ces vingt dernières années et les États africains qui ont réussi à mettre en place des institutions stables ont des taux de croissance convenables.

J. S. – Il ne faut pas négliger l’influence de la culture. Par exemple, entre Taïwan et la Corée, les différences historiques conditionnent les mentalités. L’homme est un être historique, il peut donc changer, mais il reste influencé par les mentalités ambiantes. En outre, le progrès n’est pas identique partout et les écarts de richesse s’accroissent aussi. Pour que cette dynamique puisse s’inscrire dans la durée, il va falloir prendre le taureau par les cornes et, par exemple, pousser les Chinois à construire un marché intérieur. Le poids de leurs exportations vers les États-Unis a d’ailleurs tendance à diminuer. Enfin, dans le cas de la Russie, le rebond économique, commencé lors de l’hiver 1998-1999 et poursuivi depuis le début du siècle, aurait pu s’arrêter en raison des tensions qui ont secoué ce pays en 2003 ou 2004. Toute une partie de la population n’en profitait pas et les inégalités régionales devenaient tragiques, notamment dans le Caucase du Nord. C’est là que l’intervention volontariste de l’État a été décisive. Le gouverne- ment russe a développé des programmes d’investissements publics en santé et en éducation.

Voilà un discours qui change des années 1980 où certains annonçaient la fin de l’État et le « temps des entreprises ». Sur l’Europe, êtes-vous optimistes ? Son modèle n’est-t-il pas en déclin ?

G. S. – J’évoque, dans mon livre, un certain décrochage économique de l’Europe, mais je ne crois pas à son déclin historique. Je ne partage pas les théories ambiantes sur le déclin de la France, parce que notre pays ne souffre que d’un défaut d’ajustement des politiques économiques. Celles-ci sont incohérentes ou discontinues. On sait ce qu’il conviendrait de faire, moins d’État et plus de dynamisme, mais nous avons du mal à passer du diagnostic à la thérapie.
Doit-on évoquer une défaillance pédagogique de la classe politique dans son ensemble ? C’est possible, tant la tradition française fut longtemps antilibérale... Reste l’Europe : la question est celle de l’intégration, ou non, de nouveaux membres dans notre zone de prospérité et de paix relative. Je crois que la Russie comme, d’ailleurs, la Turquie devraient, à terme, rejoindre l’Europe. Revenons à l’idée de Jean Monnet : l’Europe, c’est la paix par le commerce. Vouloir faire jouer à l’Europe un rôle autre que celui pour lequel elle a été conçue me paraît voué à l’échec.

J. S. – Je suis moins optimiste. Sur l’Europe courent des idées reçues. La première est que les Allemands s’en tireraient bien parce qu’ils ont fait plus d’efforts. Ils s’en tirent bien parce qu’ils ont fait des choix astucieux mais de court terme. Ils ont délocalisé une partie de la production des composants des produits industriels qu’ils exportent hors de la zone euro. Ils réimportent et vendent leurs produits finis à bas prix. Cela ne durera pas. La question d’un euro trop fort se posera aussi pour l’Allemagne, mais avec un temps de retard par rapport à nous. Il y aura un problème de coordination des politiques nationales.

Plus profondément, ce qui m’inquiète, c’est le prisme économique de la Commission européenne. Celle-ci a beaucoup vanté certains pays, comme l’Irlande, la Grande-Bretagne et l’Espagne, en raison de leurs faibles déficits publics. Or les politiques de ces pays sont fondées sur l’endettement des ménages. Plus de 124% d’endettement en Espagne, 130% en Grande-Bretagne. Chiffres supérieurs encore, en Irlande. Une partie du débat actuel sur les déficits est faussée parce qu’on ne parle pas de la dette des ménages. Je préfère vivre dans un pays où la dette publique est trop forte mais où la dette des ménages est sous contrôle, que l’inverse. Les conséquences sur le taux d’épargne et la fragilité des systèmes financiers vont être terribles. Et je crains que l’Espagne, en 2008 et 2009, soit l’équivalent de ce que fut l’Autriche en 1930 : le pied de transmission de la crise des marchés hypothécaires dans la zone euro. Il faut savoir que la charge moyenne d’intérêt représente, en moyenne, 55% des revenus disponibles des ménages espagnols, et les prêts à l’immobilier 65% des engagements des banques
espagnoles !

Paradoxalement, je me demande si certains éléments, dont on nous dit qu’ils contribuent au retard français, ne sont pas des signes de robustesse.

Avons-nous encore les moyens, dans une économie mondialisée, de mener une politique nationale ? Nation et marché sont-ils compatibles ?

J. S. – Ces deux notions sont parfaitement compatibles. Quand des gens s’étonnent et disent : « Mon Dieu, c’est affreux, les Russes sont devenus nationalistes ! », je leur dis que s’ils n’avaient pas eu cette notion de nation à laquelle se raccrocher, ils ne seraient pas sortis de la crise de 1998 ! La nation, c’est d’abord une volonté de vivre ensemble ; et cela ne concerne pas que les grands pays. Ceux qui disent que nous n’avons plus les moyens, nous Français, d’être une nation ont deux fois tort. Il ne faut pas sous-estimer ce que la France représente en tant que potentiel économique. Et puis vous connaissez la formule de Mark Twain : « La nouvelle de ma mort est prématurée »... Je crois que l’on va voir un retour des nations, parce que nous sommes face à une crise structurelle. La souve- raineté nationale a encore son rôle à jouer, notamment à travers une forme raisonnable de protectionnisme. Celui-ci peut être un bon instrument pour amener certains à prendre conscience de certaines nécessités. Le jour où les autorités chinoises comprendront qu’elles ne peuvent plus se comporter en prédatrices en matière de commerce international, elles se poseront peut-être le problème de la construction d’un marché national. Elles réviseront la relation qu’elles ont avec leur population. C’est ici que la question de l’État et de sa nature est fondamentale. En Afghanistan, par exemple, la question n’est pas de savoir si on envoie, ou pas, des milliers de soldats, mais comment on construit un État.

G. S. – La nation est partie intégrante de ma conception libérale du monde présent. Chacun est de son lieu mais aussi citoyen de son temps, sans qu’il y ait contradiction entre les deux. Cette citoyenneté du temps, souvent inconsciente, nous familiarise avec des idées qui n’existaient pas il y a cinquante ans, comme le concept de mondia- lisation par exemple ; et nous sommes évidemment plus mobiles. Cela explique que des millions de Français travaillent hors de France, sans devenir moins français pour autant. Il n’y a pas d’incompatibilité entre l’identité nationale et la participation aux affaires du monde. Enfin, il ne faut pas confondre nation et État. En Afrique, des nations n’ont pas d’État, ou ceux-ci ravagent la nation. En France, c’est le privilège des démocraties, il existe un lien fort entre les deux notions. Nous avons la chance d’avoir un État qui, s’il n’est pas très bien géré, ne l’est pas aussi mal qu’on le dit...

Propos recueillis par JACQUES DE SAINT-VICTOR et PAUL-FRANÇOIS PAOLI

On nous prend pour des cons ??

Des trous du cul révolutionnaires


Un petit texte bien senti sur mai 68. Je fais des commentaires à la suite.

Mai 68, révolte bourgeoise et révolution sexuelle

Stadtmitte

"Mon cher journal, tout a commencé comme ça : les garçons voulaient le droit de rendre visite aux filles dans les dortoirs".

C'est ainsi que pourrait débuter le récit des "événements" de mai 68 : un journal de petite hippie prépubère et un peu conne... Mais ils se sont pris au sérieux ; et les autres aussi.

Le 8 janvier 68 offre aux garçons, l'occasion de lancer une première salve pour obtenir ce "droit" : le ministre de la jeunesse et des sports, inaugurant tranquillement sa piscine sur le campus de Nanterre se fait apostropher par un petit rouquin grassouillet, un tantinet halluciné : "J'ai lu votre Livre blanc sur la jeunesse. 600 pages d'inepties! Vous ne parlez pas des problèmes sexuels des jeunes !" On aura reconnu l'ineffable Daniel Cohn-Bendit, dans sa panoplie de peine-à-jouir, et qui réclame des livres pour s'en sortir.

On a les frissons que l'on peut...

Une revendication bourgeoise déguisée en rébellion, voila tout l'esprit de mai 68... Quoi de plus naze, en effet que d'obtenir un droit, pour aller voir les filles! Il me semble bien plus excitant de s'introduire en cachette dans le dortoir, avec la complicité d'une jeune fille longtemps désirée! Même pour un instant! Voila quelquechose de piquant! Voila des souvenirs pour plus tard! Mais là, ce que veut l'autre "juif-allemand", c'est pouvoir tranquillement tirer la langue au concierge en venant voir sa copine...Sans risque. A défaut de copine, il le fera aux C.R.S interdits de réagir...On a les frissons qu'on peut, et je ne peux m'empêcher de penser que quelques années avant, mon grand-père, à peine plus âgé que lui, combattait en Indochine, puis en Algérie, comme commando-para, et qu'il affichait 17 Croix de guerre, la médaille militaire, la légion d'honneur (obtenue en 1999, plus de 30 ans après les événements) et 5 blessures, soit 17 trous dans le corps, à la fin de sa carrière...

Je pense aussi aux réprouvés de l'OAS, et à Dominique Venner, qui fut le témoin étonné de cette révolution sans mort...Vraiment, on a les frissons qu'on peut!

La révolution bourgeoise dirigée par les Rouges

Mai 68 n'est qu'un gros ballon de baudruche. Il n'y a pas d'esprit révolutionnaire ; il y a un esprit revendicateur. Un esprit mendiant, pas conquérant.

Un esprit issu des situationnistes, préoccupés eux aussi de guérir la misère sexuelle et intellectuelle des étudiants. Suite à une émeute due à l'emprisonnement de militants trotskystes, Mai 68 explose réellement. On connait l'histoire...

Plutôt qu'une révolution, ce fût une grosse fête d'un mois, qui, paradoxalement aura des répercussions énormes. Mai 68, c'est une poignée d'étudiants, de petits bourgeois en mal d'aventure guidés par des mouvements crypto-marxistes redoutablement efficaces. Efficaces pour manipuler les plus simples, les fils-à-papa naïfs et les gentils hippies ; mais aussi pour former en sous-main des éléments plus durs, ultra-disciplinés, prêts à s'installer dans les leviers du pouvoir. Si Mai 68 a pris une telle ampleur, c'est uniquement le fait de ces formations rouges. Mai 68, se symbolise par un baba-cool souriant et peace-and-love, en première année de philo, qui ne pense qu'à rejoindre les filles au dortoir. C'est un déguisement : lorsqu'il arrache la perruque, enléve le masque, et tombe le pat' d'eph', il reste un garçon froid et déterminé ; le rictus calculateur remplace le sourire niais. Lui, il a un réseau ; il est prêt à toutes les violences... à condition qu'on ne le voit pas. En attendant il est cool et gentil... copain avec tout le monde. C'est ça les gauchos.

L'inversion des valeurs

Après la fête, les structuralistes prennent le relai. Ils imposent leur vision contestataires de la société. Là se situe le début réel de l'inversion des valeurs dont nous sommes aujourd'hui victimes. C'est le régne con-con des slogans débiles. L'individualisme forcené érigé en modéle de société, l'égalitarisme, le rejet des valeurs familiales, l'antimilitarisme, l'anticléricalisme, le rejet de tous les tabous au nom de la "réalisation personnelle", et surtout la déresponsabilisation. Maintenant et pour longtemps : "c'est la faute à la société"...
Evidemment, la lutte se fait pour le bien être des individus. Ceux qui ne sont pas d'accord avec eux, ne sont pas d'autres individus dont il faut respecter les opinions, mais "des affreux fasssistes"!
En ce qui nous concerne, mai 68 est surtout à la base de la fameuse "Libération sexuelle"...
"Jouissez sans entrave", etc. Liberté sexuelle, culte du corps et de l'apparence sont de rigueur. En 1971, le front homosexuel d'action révolutionnaire déclare dans "Tout!" de avril 71 : "Nous nous sommes fait enculer par des Arabes.[NDLR : et alors? c'est meilleur?] Nous en sommes fiers et nous recommencerons!"
Ses slogans : "Nos trous du cul sont révolutionnaires!" ; "on n'est jamais trop pédé" ; "garez vos culs, voilà les pédés"...

Quatre ans plus tard, les mouvements homos ne réclament plus la tolérance à leur égard : EUX, sont normaux! Le malade, bien sur ..."C'est la société"! Une société malade de ses tabous délirants, sexuellement frustrée ; une société, simplement, qui rappelle -déjà- "les heures les plus sombres..." Voila un exemple très typique d'inversion des valeurs propre aux marxistes. C'est un système fondé sur l'autoculpabilisation de l'interlocuteur. Rapidement, ces mouvements s'élargissent et prennent une place croissante dans les médias, imposant leur vision de l'homosexualité : perverse, intolérante, agressive, sans rapport avec les homosexuels normaux. Ceux qui vivent leur vie sans déranger personne, et qui estiment -à juste titre- que ce qui se passe dans leur lit ou ailleurs ne regarde qu'eux!

Du droit du corps à disposer de lui même"...

Au nom du droit à disposer de son corps, les MLF réclament le droit à la pilule, le droit à l'avortement,et déclarent la lutte des sexes! Ceci parce que nos chères frustrées estiment que la possibilité d'une grossesse est une entrave à leur liberté sexuelle. Il y a discrimination par rapport à l'homme! De même, elles "refusent la domination masculine dans les rapports sexuels". C'est la guerre des sexes! Comment leur faire comprendre que c'est naturel?! Sans parler du machisme méditerranéen, qui est une exagération, une petite dose d'affrontement n'est pas désagréable dans la relation homme/femme. Tout dépend des caractères! Et je doute qu'une fille apprécie d'avoir à ses côtés une petite lopette efféminée ! Enfin, moi je dis ça...

L'égalité homme/femme. Le but de ces MLF n'est pas de revendiquer une "égalité" dans les salaires, ou dans l'embauche, ou l'éducation. Il s'agit d'identifier la femme à l'homme. Un reflexe de gouine frustrée, en somme. Elles ne veulent plus reconnaître la naturelle répartition des rôles dans la société. Surtout, elles rejettent ce qui fait la spécificité de la femme. Il peut pourtant sembler évident que différence ne signifie en rien infériorité.

L'idéologie mène à tout...

Quant au terme de révolution sexuelle, il ne signifie rien. Les gens n'ont pas attendu Mai 68 pour "jouir sans entrave". Simplement, et c'est plus sain, ils ne se répandaient pas partout. Il y a une évolution notable des médias face aux comportements sexuels, mais ceux-ci ont toujours existé. Mai 68 fait état d'une crise de la sexualité chez les jeunes bourgeois du microcosme étudiant parisien. Ils voulaient des livres pour apprendre. Voila la révolution : au marxiste, il faut un manuel, une doctrine à suivre pas-à-pas. Ailleurs, on peut en parler à un confident, à un parent. On peut, selon la thèse nietzchéenne du dépassement, braver ses peurs et expérimenter...Comme quoi les idéologies mènent à tout!

En bref, homos "enculés" par des Arabes et fiers de l'être, donc quelque part, ethnomasochistes, inversion des valeurs, mouvements féministes et égalitaristes débiles, décadence des moeurs et de l'esprit... Dès mai 68 tout est en place pour mener droit à cette société dégènèrée où nous vivons.Pas de quoi être fier. Aujourd'hui, les petits bourgeois soixante huitards sont devenus de gros bourgeois ; les jeunes cons, des vieux cons, ou pour mieux dire, des beaufs! Bientôt, ils disparaîtront de la scène. En attendant qu'ils claquent, profitons-en pour leur cracher une dernière fois à la gueule!

(Stadtmitte – Mai 68, révolte bourgeoise et révolution sexuelle, revue Elements)









Commentaire :

Si globalement cette charge contre 68 m'apparaît tout à fait justifiée, son auteur visiblement d'une culture d'extrême droite n'a pas pris soin de faire la distinction entre communistes et trotskystes. Les termes "Rouges" ou "formations rouges" ou "marxistes" pourraient laisser entendre que sont également désignés ici les communistes de l'époque. On comprendra aisément qu'un tel distinguo soit apparu peu opportun à un pamphlétaire d'extrême-droite. Or, il faut bien préciser que les communistes furent extrêmement méfiants vis-à-vis des anarcho-utopistes et autres spontanéistes de 68 et que leurs implications dans les évènements furent conditionnelles et beaucoup plus réfléchies que l'action improvisée des sorbonnards susmentionnés. La raison en est simple : le Parti Communiste Français était un mouvement politique ouvriériste, politiquement bien organisé et avec un corpus et une stratégie solide ;les soixanthuitards étaient des petits bourgeois et des fils à papa dont la revendication primitive fut l'instauration de la mixité dans les dortoirs étudiants, ils étaient finalement peu organisés et leur patchwork idéologique, dans lequel tout devenait politique (donc plus rien ne l'était), ne témoignait pas d'une profonde et solide vision politique. De surcroît ils étaient animés d'une condescendance confinant au mépris envers l'ouvrier français qui selon eux se cantonnait trop à la défense de ses droits sociaux et était trop rigide pour participer à leur chahut émancipateur et à leur fête libératrice. De nombreux ouvrages écrits par des militants communistes d'alors témoignent d'un tel clivage entre partisans de l'ordre (les ouvriers) et ceux du désordre (les étudiants), tel ce "les étudiants et le gauchisme" de Claude Prévost dont j'ai déjà livré ici quelques extraits.

Ailleurs dans le texte de Stadtmitte, on trouve en revanche des termes beaucoup plus appropriés pour désigner les organisations d'étudiants petit-bourgeois de 68 à commencer par "trotskystes" mais également "crypto-marxistes" ou "gauchos". C'est donc la présence dans un même texte de termes apparemment voisins mais désignant des réalités bien distinctes qui nécessitait cette mise au clair afin d'éviter les amalgames.

Ensuite, un petit bémol serait à apporter concernant les acquis sociétaux qui ont fait suite à 68. On peut, à titre d'exemples, difficilement rejeter sur le principe le droit à la pilule et à l'avortement. Si là encore on ne peut qu'adhérer à la charge contre les féministes ou les mouvements de pédés, il n'en demeure pas moins que ces avancées furent dans leur conception des bienfaits. Que leurs fonctions initiales aient été par la suite travesties et mis au service du nouveau capitalisme post-68 est une autre affaire.

On peut simplement arguer du fait que ces mesures sociétales n'auraient peut-être pas eu besoin de 68 pour être mises en oeuvre, elles se seraient faites de toute façon. On peut alors suggérer que c'est peut-être d'abord parce qu'elles furent stimulées et formulées par les anarcho-spontanéistes de 68 puis plus tard gérées par les mêmes alors aux manettes du pouvoir qu'elles ont connu un destin "malheureux" (comme celui de la femme devenue depuis esclave-objet au service du Marché). On peut également, sur le plan social, concéder quelques effectives augmentations de salaire consécutives à 68, mais ce sont bien évidemment et comme toujours les fils à papa qui dans l'histoire s'en sont le mieux sortis.

Enfin, une petite précision sur les situationnistes que l'auteur de l'article associe sans réserve aux acteurs de 68. Si ce mouvement a effectivement participé aux évènements, plusieurs éléments doivent nous faire réfléchir sur la teneur de cette implication. Rappeler d'abord que les situs étaient très minoritaires par rapport aux trotskards, anars, maos et autres althussériens et structuralistes et que leur activisme est bien antérieur à 68. Ce sont d'ailleurs certains de leurs slogans "à la mode" et avant-gardistes qui ont séduit les étudiants et qui n'ont pas manqué d'être récupérés par ceux-ci.

On peut ajouter que leur critique de la société était beaucoup plus radicale puisque c'était aussi une critique de la modernité. Les étudiants de 68, pour la plupart déjà culturellement gagnés par le spectaculaire marchand (qu'ils appelleront la culture- prière ici de sortir son revolver) et son égoïsme hédoniste subséquent, ne rêvaient eux que de modernité, que d'Amérique pourrions-nous dire.

Il faut aussi considérer à part la figure singulière que fut Guy Debord et en particulier son évolution ultérieure beaucoup plus intéressante que la trajectoire des autres soixanthuitards, qui pour le coup se sont eux révélés comme les animateurs et les profiteurs de la société du spectacle - pendant que la pensée de Debord dans un élan quasi-aristocratique et une marginalité toujours plus prononcée se faisait apologue d'une violence sous-prolétarienne, flirtant même avec le terrorisme européen des années 70.On peut discuter de cette option dénuée de tout compromis et confinant à un nihilisme pur et radical - nihilisme actif - qui met- comme celui du mouvement punk avant sa mort en 1978. Cependant, cette option reste sans conteste une antithèse d'un autre un nihilisme qu'on pourrait dire bourgeois, un nihilisme passif -qui se fait mettre- , aquoiboniste et hédoniste dans lequel prime la satisfaction de son petit moi, nihilisme dont parmi les adeptes se trouvent les descendants des soixanthuitards.

un slogan peint à l'époque par le libéral-libertaire Patrick Devedjian