31 janvier 2008

Un royaume en danger

« L’immigration est une richesse pour la France »
« L’Union Européenne est une chance pour la France »

Deux mensonges répétés à l’envi depuis plus de vingt ans. La vérité est que l’immigration est plutôt une richesse pour la bourgeoisie capitaliste et que l’UE est plutôt une chance pour les oligarchies financières transnationales d’asseoir leur domination sur les peuples européens et de pouvoir ainsi s’emparer du bien commun de ces mêmes peuples. Or, il est possible de prospérer en refusant une immigration massive et en refusant la dépendance vis-à-vis de l’UE. On pourrait même dire qu’il est impératif qu'elle se défasse de ces deux mythes contemporains, fictions ressassées à longueur de propagande médiatique, si la France ne veut tout simplement pas finir « à l’américaine » dans la pauvreté et la violence. Il est un pays européen qui a bien compris cela et qui protège ses richesses, son bien commun contre les pillards européistes et les chacals venus d’outre-atlantique : ce pays c’est la Norvège*.
Ce pays veut tout simplement que son peuple puisse profiter des richesses qui lui appartiennent** et que son mode de vie ne soit pas bouleversé par des barbares vulgaires et sans âme. Elle n’est donc pas dans l’UE et accepte une immigration très réduite. Elle se méfie de la propagande multiculturaliste façon Benetton qui incite les peuples à plus d’ouverture. Elle sait que cela revient à leur demander de se mettre à découvert, la poitrine offerte aux balles des pillards susmentionnés qui sont précisément ceux qui promeuvent le métissage et l’ouverture mais qui, depuis leurs bunkers électroniquement surveillés, ne feront qu’en tirer parti sans en subir les graves inconvénients.
Comment blâmer un pays qui veut préserver un équilibre patiemment construit, équilibre basé sur la cohérence culturelle de son peuple, sur une raisonnable hiérarchie des richesses et sur l’absence d’écarts scandaleux et absurdes. Comment ne pas comprendre les motivations d’un pays qui ne veut pas sacrifier son service public pour engraisser quelques sectes européistes et quelques gros actionnaires apatrides.
Mais les pillards sans foi ni loi ne veulent rien entendre, toujours prêts qu’ils sont à dévorer tout ce qui se présente à leur avidité. Ainsi, en Norvège, l’ennemi est désormais à l’intérieur. La méthode des colonisateurs est un peu similaire à celle qu’ils employaient lorsqu’ils convoitaient les richesses ou le territoire de quelque peuplade isolée et qu’ils ne jugeaient pas opportun de recourir à la force pour cela : cette méthode c’est la corruption. Mettre le ver dans le fruit. Convertir la peuplade en question (ou du moins une partie d’entre elle) au maniement de l’argent et à son culte, à l’échange marchand hégémonique ; lui faire par exemple abandonner son économie basée sur le troc ou le don et rallier la communauté au catéchisme et au mode de vie du colon. Méthode qu’on pourrait aussi appeler la « stratégie du kapo ». Et on sait évidemment le sort réservé à ceux qui veulent résister à cette domination…

L'avant-garde de la résistance norvégienne



La corruption est donc déjà à l’œuvre en Norvège. Le consumérisme pulsionnel la guette. La sauvagerie est dans la place. Le ver c’est le luxe et le gadget (le luxe du pauvre). Il a suffit qu’elle autorise des « marchands de mort subite » à installer leurs « grandes enseignes » chez eux pour que la vigilance se relâche et que de plus en plus de se prennent au jeu de l’hédonisme irrationnel, de l’accumulation absurde et de l’ostentation indécente. Nombreux sont ceux qui cèdent peu à peu à une avidité exponentielle, à un désir toujours plus grand d’en avoir toujours plus que son voisin. La fameuse maîtrise de l’infrastructure. Le mode de consommation qui conditionne le mode de pensée (la superstructure – le genre de vie) qui lui-même alimente le mode de consommation. L’idéologie s’auto-promeut car elle est dans l’objet du désir qui définit lui-même le désir, c’est sa grande force. Des années de propagande venue d’où on sait et qui finissent par payer. Et rien d’étonnant à ce que l’avant-garde de cette « révolution » soit les Norvégiennes en mal d’émancipation, c’est-à-dire en l’occurrence en mal de shopping. « Les magasins étaient tristes à pleurer » déclare la présidente de la Chambre de commerce et d’industrie***. Comment a-t-on privé aussi longtemps les norvégiennes d’un tel raffinement et d’une telle richesse pour l’existence ? Alors les kapos tout droit sortis des universités américaines ouvrent grand les portes. Les pillards peuvent entrer librement.

Les ligues de jeunesse assurent la relève

Evidemment tous ces refourgueurs de camelote vont avoir besoin de petites mains peu coûteuses et corvéables pour justement la refourguer cette camelote. Si les norvégiens ne font pas l’affaire, on peut être sûr qu’ils trouveront à l’étranger des candidats pour le poste. L’importation d’allogènes a de toute façon commencé au moment même où les Zara, Vuitton, H&M et Décathlon ont posé le pied sur la terre viking****.

activiste norvégien aux prises avec la police de l'UE

A nouvelle économie, nouveaux comportements, nouvelles vertus : individualisme, insatisfaction permanente, appât du gain, indifférence envers le lien social, abêtissement. Et pour amplifier le processus, ces « vertus » occuperont petit à petit tout le champ culturel. Effet de miroir qui refermera le piège sur ce peuple de protestants dont le caractère raisonnable et les visées égalitaristes auront probablement du mal à supporter le choc à moins bien sûr que le viking qui sommeille en eux ne se réveille pour reprendre le contrôle du drakkar.

La pieuvre, ennemi de l'intérieur :



* Avec 4 600 000 habitants pour 385 199 km², dont 307 860 km² de terre, la Norvège est après l'Islande le pays le moins densément peuplé d'Europe. C'est aussi un des pays les plus riches du monde, grâce à une importante production pétrolière notamment. C'est aussi un des États dont la politique sociale est la plus généreuse. (Wikipédia)

** Et si on n’a pas de pétrole comme en ont les Norvégiens, l’adage bien connu recommande d’avoir des idées et des bonnes, qualité française malheureusement en voie de raréfaction.
*** Norvège : dur d’être riche (Nouvel Observateur, 2-8 nov 2006)
**** En 1975, la Norvège a adopté une disposition officielle interdisant l’immigration, disposition qui reste en vigueur aujourd’hui mais qui se voit petit à petit assouplie.


Clip de propagande de la résistance :




lire l’article du Nouvel Obs ainsi qu’un article du site fn-pop-et-soc :

Norvège

Rembobinage du temps


Peut-on encore attendre quelque chose d’un artiste approchant les 70 ans ? La plupart du temps, non. Il se répète, il se plagie, il refait souvent moins bien ce qui a fait de lui un artiste et, c’est le plus grave, sans se rendre compte que son époque est passée. Quand on pense à Charles Trenet, à sa vivacité, à sa grâce des années de jeunesse, on est affligé d’entendre les poussifs poèmes de concours qu’il débita jusqu’à la fin. Cette remarque est encore plus vraie pour Aznavour, incapable de faire une seule bonne chanson depuis la fin des années 70, et pourtant, le bougre pond ! Les exceptions du genre Gainsbourg et Nougaro, pour rester dans le domaine de la chanson, en sont d’autant plus remarquables.

J.J. Cale sort un nouvel album, Rewind, et il a justement 70 balais. Il y a donc de quoi se méfier, sauf que l’album est composé de morceaux inédits enregistrés entre 1973 et 1983, c'est-à-dire sa plus belle période. Comme s’il avait 35 ans de moins. Sur les quatorze chansons proposées, huit seulement furent écrites pas Cale, et comme par hasard, ce sont les meilleures. Les autres n’arrivent pas à s’échapper de cette banalité qui plombe le blues, cette lourdeur du cliché et de la formule répétée génération après génération, qui fait, à la longue, totalement chier. Il reste alors les huit autres chansons, inégales mais bien dans la veine du mec, tant dans les arrangements que dans le son et le feeling qui font son génie. Dans des morceaux comme Since you said goodbye ou Lawdy mama, on retrouve son mélange unique de rock, de jazz, de blues et de country aussi efficace qu’à l’époque, et pour cause, et sa façon de jouer laid back qui est probablement le liant de l’ensemble. En gros, jouer laid back, c’est jouer « au fond du temps » (des queues de cerises qu’on ne peut pas écrire en musique, mais qui font la différence), pas lourdement sur le temps comme un gros bœuf mais presque juste après... C’est également, soit dit en passant, le secret du swing et ça explique peut-être que J.J. Cale réussisse à composer des blues qui n’endorment personne. Au final, ça fait un album moins parfait que les chefs d’œuvres du passé, moins homogène, mais riche de quelques pépites superbes.

ATTENTION. Si ce petit texte devait donner envie à quelqu’un d’acheter Rewind, qu’il soit bien entendu que je déconseille fortement d’acheter 22,26 euros à la Fnac ce qu’on trouve à 10.5 euros port compris sur Caïman… On est cons, mais pas au point d’acheter quoi que ce soit à la Fnac.

30 janvier 2008

29 janvier 2008

Midem: chantons rentable


En ce moment se déroule le 42ème MIDEM de Cannes, réunion de tous les acteurs de l’industrie musicale. Je laisse à chacun le soin d’apprécier la vision Midem de l’artiste : une bimbo avec un bouton ON/Off au milieu du front… Chante, rapporte et tais-toi. Et ils ont les boules, les gars du Midem. Figures-toi, lecteur qui n’en a sûrement rien à foutre, que les ventes de disques en France ont baissé de 17% en 2007, et que la tendance à la baisse dure depuis cinq piges ! Contre ça : mesures de flicage contre le peer to peer et, peut-être, fixation d’un seuil de disques à acheter OBLIGATOIREMENT, pour chaque habitant, et hors périodes de solde... On verra. En attendant ces temps joyeux, des idées magnifiques apparaissent, comme celle d’associer certains artistes à de grandes marques.

En ce moment, les plus gros annonceurs sont les firmes de télécommunication, les vendeurs de camelote téléphones portables, qui remettent des prix à la con (le Mobile d’Or est remis cette année au chanteur Mika, par le PDG de SFR, ça te la sectionne, hein ?) et cherchent à s’associer des noms de rebelles vendeurs. L’étape suivante est donc le sponsoring, le partenariat, comme avec les sportifs. Un footballeur plein d’étiquettes est déjà ridicule, mais un chanteur, dont le ridicule est souvent intrinsèque, aura probablement du mal à ne pas faire rire l’auditeur. Qu’importe, le temps n’est plus à la rigolade, on est là pour le fric. Les fabricants de portables ne sont, bien entendu, pas les seuls à être sur les rangs. Il est donc à prévoir que les zartistes de demain seront non seulement habillés par Machin, mais qu’une étiquette bien visible le rappellera sur toutes leurs images publiques.

Pour respecter la vérité, il faut quand même signaler qu’un genre assez particulier d’artistes, le guitar hero, est depuis longtemps associé à une marque d’ampli ou de gratte. On peut voir son faciès satisfait en couverture des magasines de guitares ou de son, littérature stupéfiante exclusivement réservée aux mecs, boutonneux divers et astiqueurs de manches, dont le caractère plus ou moins confidentiel tenait lieu d’excuse. Ces temps-là sont finis, le Midem nous en donne quelques exemples ci-dessous.






28 janvier 2008

Y'a bon tennisman

Ces Blacks, tous les mêmes...


Il est bien évident que tout le monde se fout du tennis, de l’Open d’Australie et de Jo-Wilfried Tsonga. Les sports professionnels, qu’ils soient spectaculaires ou non, sont trop inféodés à l’argent et au type de vulgarité qui y est attaché pour avoir encore la moindre excuse. Le tennis en est une sorte de modèle cynique, où l’on vante l’intérêt d’une compétition en précisant qu’elle est « dotée de 2 millions de dollars ». Nous au CGB, de toutes façons, on préfère le patinage artistique.

Les français ne gagnent plus de tournois du grand chelem depuis 25 ans, bon. Chaque fois qu’un Français fait un petit truc, la presse nationale se roule dans l’allégresse, tandis que des gamins de 20 ans – étrangers- raflent les tournois sans faire de vagues. C’est un genre de chauvinisme que Goscinny avait réussi à rendre sympathique dans « Astérix aux Jeux olympiques ». Ce début 2008 est donc la période Tsonga. Ce mec joue au tennis, il bat des salauds d’Espagnols : très bien, et je m’en tape. L’intérêt peut aussi être ailleurs.

Pierre Jaxel-Truer a un nom ridicule, mais il n’en est probablement pas responsable. Il écrit des articles dans le Monde, et ça, on peut le lui reprocher. Sous le titre époustouflant « le déboulé du Mohamed Ali des courts », ce mec nous brosse un portrait inframince de l’inutile joueur de baballe, dans lequel il le compare à Mohamed Ali et à Yannick Noah. Je n’irai pas jusqu’à vérifier si Tsonga a le même style que Noah (et, donc, si la comparaison est techniquement justifiée), mais je parie qu’il diffère de celui de Mohamed Ali en plusieurs points. J’y connais rien en sport mais ça, je le sais ça !

Au lieu de nous présenter Tsonga comme un joueur s’inscrivant dans une lignée de joueurs de tennis, de faire des comparaisons de style, de comportements, d’atouts physiques ou techniques, le plumitif ramène Tsonga à sa couleur de peau. Je n’ai jamais entendu nulle part qu’on comparaît Federer à Michel Audiard (ils sont pourtant blancs tous les deux), ni Navratilova à Georges Pompidou, mais comparer un tennisman noir à un autre tennisman noir, ou un boxeur noir, ou un chauffeur de taxi noir, ça devient fréquent ! A qui comparaît-on Noah en son temps ? Arthur Ashe…

Mais calmons-nous : je ne dis pas que Pierre Jaxel-Truer est raciste. Ce serait faux, ridicule, indigne, soûlant, tartufesque, etc. Mais comme de plus en plus de monde aujourd’hui, il nage dans le racialisme, une vision de la société et du monde où il est rigoureusement impossible de sortir de son déterminisme ethnico racial. Le modèle américain est connu, il perdure, il se développe. On présente Leonardo Di Caprio comme un « italo-américain », alors que sa mère s’appelle Irmelin Idenbirken (authentique !), comme toute bonne teutonne. On parle d’Arthur Ashe comme d’un tennisman noir américain, comme si la mention « noir » était capitale pour savoir qui est ce mec. Ce modèle racialiste est importé en France par les plus cons d’entre nous, les plus fainéants, les inconscients, les militants, les cyniques, les abrutis, les têtes à gifles, les broute-foin, les peigne-culs et Pierre Jaxel-Truer.

Son merdique articluet :

http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2008/01/26/le-deboule-du-mohamed-ali-des-courts_1004003_3236.html#ens_id=994548

27 janvier 2008

Régis fait moi peur!


Ah... Régis Debray... On l'aime bien au CGB Régis... C'est une sorte de José Bové qui n'aurait pas seulement lu Jacques Ellul et Bernard Charbonneau. Sa dernière chronique sur le Pèzident est lumineuse et pourrait se résumer à cette formule "Flouze pour la jet-set globale et espérance pour les cassés de la mondialisation".




Malaise dans la civilisation, par Régis Debray
LE MONDE | 24.01.08 | 13h26 •


"L'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé parce qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l'espérance." Qu'en auraient pensé, devant le peloton d'exécution, Jean Cavaillès, Marc Bloch, Jean Prévost, Léo Lagrange ? Ils avaient assez de foi en eux pour hausser les épaules. Mais du temps où il y avait une gauche en France, cette injure - dans la bouche d'un président de la République - eût mis un million de citoyens sur le pavé. Une "politique de civilisation" ? Certes, mais laquelle ? Chacune se définit par sa façon de souder ou de distinguer le temporel et le spirituel. Des Eglises libres de l'Etat, dans une nation élue, comme aux Etats-Unis, ce n'est pas un islam inféodé à l'Etat, comme en Turquie, ni un Etat libre des Eglises, comme en France, fille de sainte Geneviève et de Diderot. Après d'heureux aperçus sur le considérable apport du christianisme, le discours du Latran a dérivé vers une falsification de notre état civil. Et la prière psalmodiée dans la capitale du fanatisme, Riyad, louant Dieu comme "le rempart contre l'orgueil démesuré et la folie des hommes", oublie que le Dieu unique a été autant cela que son contraire.


C'est entendu : si aucune civilisation ne peut vivre sans valeur suprême, le temps est passé des messianismes de substitution qui demandaient à un accomplissement politique de pallier mort et finitude. Une république laïque n'a pas à promouvoir une quelconque Vérité, révélée ou "scientifique". Mais que notre chose publique, par une chanceuse exception, se soit affranchie, en 1905, des religions établies ne la réduit pas à une courte gestion de l'économie, notre intouchable état de nature. Enraciné dans l'instruction publique, le projet républicain d'émancipation a sa noblesse. Il y a un code des libertés publiques, mais la Fraternité n'est pas réglementaire. C'est une fin en soi, qu'on peut dire transcendante, sur laquelle peuvent se régler pensées et actions.

Tout citoyen à la recherche de ce qui le dépasse se verrait enjoint de regarder l'au-delà ? Cela revient à délester la République de toute valeur ordonnatrice. Il y a loin de l'enseignement laïque du fait religieux, que j'avais recommandé, que l'Assemblée nationale a approuvé, à ce détournement dévot du fait laïque. Notre propos n'était pas d'humilier l'instit pour vanter l'iman ou le pasteur. Mais d'étendre les Lumières jusqu'au "continent noir" des religions, non de les abaisser. Encore moins de les éteindre. "La mystique républicaine, disait Péguy, c'était quand on mourait pour la République. La politique républicaine, c'est quand on en vit." Cette dernière ne sera pas quitte envers la première avec une gerbe de fleurs le 14-Juillet ou une belle envolée quinquennale. Faut-il, parce que les lendemains ne chantent plus, remettre aux détenteurs d'une Vérité unique le monopole du sens et de la dignité ? Entre la high-life et la vie consacrée, il y a le civisme. Entre le top model et Soeur Emmanuelle, il y a l'infirmière, l'institutrice, la chercheuse. Entre l'utopie fracassée et le Jugement dernier, il y a ce que l'on se doit à soi-même, à sa patrie, à autrui, à l'éthique de connaissance, au démon artistique. Ces transcendances-là, qui se conjuguent au présent, sans dogme ni magistère, ne sont pas les seules, mais elles ont inspiré Marie Curie, Clemenceau, Jean Moulin, Braque, Jacques Monod et de Gaulle (dont la lumière intérieure n'était pas la religion, mais l'histoire). Etaient-ce des professeurs de nihilisme ? Dans le rôle du mentor et du liant entre factions, la franc-maçonnerie des rich and famous semble avoir remplacé celle des loges radicales d'antan, moins flashy mais plus éclairante. Faut-il, parce que le Grand Occident succède au Grand Orient, réduire le gouvernement à une administration, la scène nationale à un music-hall et la foi religieuse au statut de pourvoyeuse d'espérance aux désespérés ? Après l'opium des misérables, l'alibi des richards ? Les vrais croyants méritent mieux.

Au forum, la frime, à l'autel, l'authentique ? Dieu pour les âmes, l'argent pour les corps, ceci compensant cela. C'est l'idéal du possédant. Ce cynique équilibre entre indécence matérialiste au temporel et déférence cléricale au spirituel soulagerait nos élus de leurs obligations d'instruire et d'élever l'esprit public en payant d'exemple. Ce grand écart est possible dans un pays-église, formé au moule biblique, où neuf citoyens sur dix croient en l'Etre suprême et où l'Evangile peut faire contrepoids au big money. La France, où un citoyen sur dix reconnaît l'Inconnaissable, n'est pas la "One Nation under God". Les civilisations ne se délocalisent pas comme des stock-options ou des serials télévisés - anglicismes désormais de rigueur. Fin des Chênes qu'on abat, à La Boisserie, face à la forêt mérovingienne. "S'il faut regarder mourir l'Europe, regardons : ça n'arrive pas tous les matins. - Alors, la civilisation atlantique arrivera..." Encore une prophétie gaullienne confirmée ? Le divin atlantisme désormais à l'honneur donne congé à une tradition républicaine biséculaire au nom d'une tradition théodémocratique inexportable.

L'actuel chef de l'Etat s'est donné dix ans pour rattraper le retard de la France sur la "modernité", nom de code des Etats-Unis, passés maîtres des arts, des armes et des lois. Et voilà que, sur un enjeu crucial où nous avions de l'avance sur la Terre promise des people, un born-again à la française nous mettrait soudain en marche arrière ? Bientôt la main sur le coeur en écoutant La Marseillaise ? Les lapins, faute de mieux, feront de la résistance.

Régis Debray est écrivain, directeur de la revue MédiuM.

Turc, évite Villeurbanne...


Ça continue. A Villeurbanne, Jean-Paul Bret, le maire socialiste, est allié aux Verts. Ceux-ci avaient trois élus dans la précédente mandature et sont susceptibles d’en avoir de nouveau après les élections municipales. De potes, quoi. Mais voici qu’un problème nouveau entache les relations des deux amis : afin de pouvoir intégrer les listes communes, une candidate des Verts est sommée de déclarer publiquement… qu’elle reconnaît le génocide arménien ! Oui, je sais, le génocide arménien a presque cent ans et le parti des Verts n’existait pas encore en ces temps anciens. Mais c’est ainsi : si tu veux te faire élire, petite, dis-nous comment tu penses…

Vous l’avez compris, y’a plein d’Arméniens à Villeurbanne. Ils sont arrivés il y a longtemps et leurs descendants, comme partout ailleurs dans le monde, sont putamment bien intégrés. Ils forment un groupe de pression incontournable, régulièrement flattés par tout ce qui veut se faire élire, dont Jean-Paul Bret. Et comme ces gens sont bien intégrés à la société française, ils en reproduisent les actions, les manies, les maladies, tout. D’où cette actualité

Mais… je vois que j’ai oublié de vous dire que l’impétrante verte n’est pas, aux yeux de certains, une française comme les autres : elle est « d’origine turque » ! Ha, la sournoise… Evidemment, elle est la seule à qui on ait demandé de dérouler son credo arménien. Qu’on prenne la chose comme on veut, la réalité est là : nous sommes dans une situation où un élu trouve normal de discriminer un de ses alliés politiques en fonction de l’origine nationale de ses parents ! Qu’il y pense seulement pourrait déjà surprendre, mais qu’il n’hésite pas à faire la démarche publiquement, tout en se goinfrant la bouche de « droits de l’homme » et autre formule de posture, c’est proprement révolutionnaire.

La France a reconnu le génocide des Arméniens. Elle en a fait une loi par laquelle elle donne sa position au reste du monde sur le sujet, et qui situe légalement le débat en France. Il n’est donc plus possible en France, de dire publiquement que le génocide des arméniens n’a pas existé. Mais ça ne suffit pas : il faut désormais que chaque citoyen français d’origine turque, où soupçonné de l’être, enchérisse encore sur la loi française, clame qu’il la respecte, qu’il l’adore, qu’il la croit, qu’il la confirme, qu’il ne pense qu’à elle ! Et comment sera-t-on sûr qu’il ne feinte pas encore ? Etre français, avoir cette nationalité de naissance ou l’acquérir ne suffira donc plus à l’intégration, il faudra encore aller se faire oindre par telle ou telle « communauté », selon les cas : nous sommes entrés dans l’âge de l’ointégration.

Puisque décidément les communautaristes ont gagné la partie, nous au CGB, on propose de se ranger lâchement de leur côté (toujours choisir le bon côté du manche, pour éviter de participer en tant que victime, à un éventuel génocide des opposants). On suggère donc que pour accéder à tout emploi civil ou militaire, le citoyen français dont le père ou la mère est d’origine turque soit contraint à une déclaration publique sur l’honneur dans laquelle il reconnaîtra la réalité et l’horreur du génocide arménien, et la responsabilité des ces salopards de Turcs. On propose que ce genre de mention soit rendu obligatoire sur les CV, dont un exemple pourrait servir de modèle :

Nom : Turki

Prénom : Mehmet

Date de naissance : 17/06/1988

Emploi recherché : maçon façadier reconnaissant le génocide arménien.

Rendez-vous avec Mr SODO

Revu et Corrige du Samedi 26 janvier 2008 dont le thème était consacré au min Krach : vraie menace pour l’économie ?
Où l’on apprend que Jean Claude Delarue Secrétaire Général de l’association “SOS Petits Porteurs” va rencontrer Mr Sodo conseiller de Mme Christine Lagarde.



Alleluia ! Chers amis petits actionnaires de la Société Générale, votre sort est désormais entre les mains de M. Sodo et de ses fidèles collaborateurs : son dynamique adjoint M. Sansvaseline et sa vigoureuse secrétaire Melle Bienprofond.
Rapide récapitulatif : Jean Luc Sodo, promotion 69 de l’ENA, était entré à ‘Elysée sous le mandat de Jacques Chirac pour s’occuper de la fameuse « Fracture Sociale » avec le succès que l’on connaît ... En mai 2007, Nicolas Sarkozy, qui a tout de suite vu en lui un collaborateur efficace et dévoué, l’a gardé dans son équipe et lui a demandé de mettre en place les réformes promises au moment de la campagne présidentielle : pouvoir d’achat, retraite, ou 35 h.

Jean Luc Sodo va vous faire aimer le goût des réformes en profondeur !

26 janvier 2008

Johnny a l'idée de la mort !

Plus près de toi...

La mort de Carlos, dont il était l’ami, a rendu Johnny Hallyday un peu nerveux. Lui qui misait sur la chirurgie inesthétique pour conserver l’air en forme, est arrivé à une conclusion très peu yéyé : on est bien peu de choses. Comme son autre ami Nicolas Sarkozy, Johnny Hallyday est très catholique, il pratique non seulement la moto chromée et la machine à abdo-fessiers mais aussi la messe, dont on dit qu’il est fou. Et comme il avoisine l’âge de raison (65 balais en juin), il a décidé en même temps d’arrêter les tournées, de se mettre à la guitare et de préparer ses funérailles.

On dit beaucoup de banalités sur Johnny, ce qui est un peu normal. Arriver à interpréter plus de mille chansons en cinquante ans de carrière, vendre 60 millions d’albums et n’avoir chanté QUE DES CONNERIES, c’est à décourager les biographes les mieux disposés. On parle donc de son côté simple, bon garçon, mec cool qui aime s’amuser et inviter des quinqua au bord de ses piscines. Ce qu’on cache soigneusement, en revanche, c’est l’opinion que la star se fait d’elle-même. On pourrait le croire blasé, blindé contre sa propre image : non non ! A l’occasion d’un retour sur sa carrière, il a récemment chopé un melon considérable, découvrant qu’il est l’artiste français le plus important du siècle, loin devant Debussy, Braque et Jean-Pierre Papin. Tout le monde se souvient de l’événement considérable que le soixantième anniversaire de Johnny a représenté pour la France Raffarignolesque : la télévision mit en place une émission quotidienne, sorte de compte à rebours trente jours avant le terme, uniquement consacrée à la gloire de l’icône, tandis que les villes et villages servaient de galeries à ciel ouvert aux publicités à son effigie (lunettes à la con, assurances de mes couilles, etc). Promu artiste d’Etat par le goût d’un ubuesque premier ministre, Johnny fit de cette année 2003 une chose à lui, sa propriété, comme un chiotte qu’on peut fréquenter des heures durant sans craindre d’avoir à céder la place… Le phénomène est connu depuis plus de quarante ans : pendant que l’idole des jeunes, la France vomit.

Cette année 2003 a, semble-t-il, énormément marqué le guignol. Il faut reconnaître qu’avec de tels dithyrambes et sous le miel de tant de louanges, n’importe qui commencerait à se prendre pour quelqu’un. C’est ici que sa foi catholique rend la chose moins courante : il a décidé qu’une fois mort, son corps serait distribué sous formes de reliques. On sait déjà qu’il a réservé deux concessions, l’une au Père-Lachaise, l’autre à Saint-Tropez. On comprend bien qu’un homme qui déplace vingt mille mélomanes au stade de France ne peut pas tenir tout entier dans une seule tombe. Ces concessions n’hébergeront sans doute que des cénotaphes puisque les petits bouts du grand homme sont appelés à voyager, mais la répartition des reliques (puisqu’il faut bien les appeler comme ça) n’est pas encore totalement achevée. Il faut dire que l’artiste fait cher payer l’honneur d’avoir un de ses os à admirer. Il est sur le point de mettre en place un système d’enchères préventives sur son corps : les villes voulant détenir un jour un tibia rocker, un pied yéyé ou une côtelette rebelle doivent mettre des options sur ces trésors en versant des sommes sur le compte de l’association que gère la femme du Saint (Johnny Fort Rêveur – JFR, Sarl au capital de 100 000 euros). Une ville moyenne de Belgique a déjà annoncé détenir le financement pour une option de 160 000 euros sur le crâne du chanteur. Sera-ce suffisant ? pas sûr : un haut fonctionnaire de Bercy m’a clairement indiqué que « le Président veut que ça reste en France »…

Johnny : une carrière sans fin.

TF1 sera associée à l’opération et organisera (d’après ce qui a filtré) une série d’émissions façon Téléthon pour inciter les administrés des villes candidates à soutenir financièrement leurs prétentions, et pour faire naître des mouvements spontanés d’opinions dans les villes et villages restés insensibles ( ?). « Personne ne pourra dire qu’il n’était pas au courant », précise Claudine Fana, chargée de la coordination du truc sur la chaîne. Ces émissions s’intituleront Allumer le feu ! en référence au tube hallucinant du poète. A ce sujet, Claudine Fana est catégorique, et rassurante : « Allumer le feu ! ne fait pas du tout référence à une quelconque crémation, comme certains ont pu le craindre. Les gens qui nous ont écrit ou envoyé des mails peuvent être tranquilles, on ne brûlera jamais Johnny ».

C’est bien connu, qui dit « Johnny » dit générosité, engagement, grande cause. Même après sa mort, l’équation restera juste puisqu’il a été décidé officiellement qu’une partie de son corps échapperait à la « loi du marché » pour profiter à tous dans un souci pédagogique : sa hanche artificielle a été léguée par testament au musée de la métallurgie de Liège, qui enrichira d’un seul coup sa collection au-delà des espérances humaines. Autre geste généreux : il fait don d’un quart de ses manuscrits au Musée des Arts Premiers (quai Branly), à Paris, ville qui l’a fait ce qu’il est devenu.

« Longtemps après que les poètes ont disparu

Leurs chansons courent encore dans les rues… »

Charles Trenet n’avait pas prévu que le Marché suppléerait la force de la poésie par une organisation scientifique. Le biker musical a délégué à son épouse toute autorité pour gérer son avenir au mieux : elle conservera le droit moral des ossements qui seront exposés de par l’Europe, interdisant, par exemple, qu’une ville détentrice d’une relique puisse organiser à son tour des enchères pour la revendre sans verser des droits à sa société JFR. « On se gêne pas pour télécharger mes chansons sur Emule, alors je prends mes précautions sur les droits d’auteurs de mes os », affirme la star dans un chapitre de son business plan. Quant aux visites des lieux de culte, en dehors des visites locales, l’organisation de circuits de visites sera le privilège exclusif de JFR, par l’intermédiaire de son département Johnny Tour Operator. Au départ de Paris et pour un tarif encore inconnu, il vous sera possible de visiter chacune des pièces du puzzle, bout par bout, ville après ville, en autocar climatisé et sonorisé (on s’en doutait), et de « rencontrer » ainsi le Singer Maximo même longtemps après qu’il aura disparu…

25 janvier 2008

Vie et mort de Jérôme K.


On vit une époque formidable, en moins de 24 heures Jérôme Kerviel vient d'être propulsé ennemi n°1, "terroriste" comme dirait le risible Daniel Bouton, furieux de voir le système capitalisto-mafieux mis à nu.



On retiendra une fois de plus la dimension sacrificielle du marché avec ce pauvre Kerviel comme bouc-émissaire. French psycho de la finance chic et choc sous le masque du trader moyen, il faisait mouiller sa petite voisine: "C'est un bel homme, musclé, sportif. Il sautait des marches lorsqu'il rentrait le soir". Tom Cruise dans Wall-Street, on convoque les meilleurs experts: Psy-culs ( orphelin + rupture sentimentale= fraude) , économistes (Elie Cohen, tiens il ne serait pas au conseil d'administration de la Société Générale?), on interroge sa mère, ses anciens camarades de licence d'éco à Nantes... on retrouvera sûrement son ex... Mais oui, c'était un être réservé, trop timide pour être honnête, fils de coiffeuse de surcroît!

Le plus bel âge de l'obscénité démocratique et cette voix évanescente sur ce répondeur... bras d'honneur ultime.

En plus, il a réussi à éclipser le Pèzident !!!

Le CGBi a deux hypothèses au sujet de cet homme (oui car c'est bien un homme et non le double de Khaled Kelkal):

La première qu'il était membre d'une cellule dormante d'un mouvement marxiste conseilliste qui avait la charge de faire exploser le système de l'intérieur après avoir gravi plusieurs échelons et même pris sa carte au RPR.

La seconde commence à tourner sur le net ( les sources demeurent anonymes)

COMITE DE DIRECTION DE LA SOCIETE GENERALE

- Bon, les gars, on déconne, on déconne, mais on s'éloigne des vrais problèmes. Qui veut un calva ? J'ai du 80 ans d'âge que je fais venir directement de la ferme. Une rareté.

- Qui a pris les cigares ? Jean-Eudes, faites pas le rat, renvoyez les havanes par ici.

- Messieurs ! Quand vous aurez fini de vous torcher, on en reviendra au sujet du jour. Où est Roger ?

- Aux toilettes, monsieur le président, il a du mal à digérer la purée de céleri.

- Bon, puisque notre directeur financier est malade, je vais moi-même rentrer dans le sujet. Peuf... Peuf... (il allume un cigare). Messieurs, comme je le disais, l'heure est grave. Merci pour le calva, Pierre-Henri. Les calculs faits par ma stagiaire cette nuit montrent que nous avons perdu entre 5 et 9 milliards par la faute de ces gros ploucs d'amerloques.

- Font chier, ces yankees. On ne peut plus faire confiance à personne !

- Silence, Charles-Edouard ! Il est trop tard pour nous lancer dans une analyse de risques approfondie. La question du jour est : qui va porter le chapeau ?

Silence général. Tout le monde se regarde bizarrement.

- Non, ne vous inquiétez pas, on n'en est pas encore à foutre des cadres dirigeants à la porte. Le plan social, on le fera sur les guichetiers, faut pas que déconner. Non, mais sérieusement, faut trouver un clampin à faire dégager rapido. De préférence, un qu'aucun d'entre nous ne connaît, histoire de dire qu'on n'était pas au courant.

- Oui, monsieur le président, mais qui ?

- Je sais pas moi, je suis pas là pout tout faire, non plus. Y a personne que vous voulez virer ? Un trou de balle, un minus, mais avec une bonne gueule de psychopathe, qu'on pourrait montrer à la télé en disant "tout est de sa faute" ?

- Oui, comme les anciens hébreux chargeaient un bouc de leurs péchés avant de l'envoyer dans le désert...

- Charles-Hubert, vous nous les pétez menu avec vos histoires de cureton. C'est pas parce que vous avez passé 15 ans chez les jèzes qu'il faut la ramener à chaque codir. La dernière fois, c'était Saint-Paul à Damas pour illustrer le moment où Bernanke a compris qu'il était dans la merde, et la prochaine fois, vous nous faites quoi ? Sodome et Gomorrhe ? Le Déluge ? Allez, on y va, on me donne un nom.

- Mais, président, on ne les connaît pas, les noms des collaborateurs. On leur parle à peine, et encore, seulement pour les engueuler.

- Bon, OK, je vois, c'est encore moi qui vais tout faire. Pierre-Matthieu, passez-moi votre portable. Le trombi de la boîte, il est où ?

- Ici, monsieur le président.

- Putain, ces tronches de tarés qu'ils ont ! Eh, aux RH, vous avez jamais pensé à donner des consignes, genre "éviter d'embaucher des demeurés" ? Bon, on va pas s'en sortir, je clique au hasard... Tiens, celui-là, Bernard Hurningh, vos en dites quoi ?

- Il est conseiller clientèle à Dôle, monsieur, personne ne croira jamais qu'on a perdu 5 milliards à cause de lui.

- Même en magouillant avec la Suisse ?

- C'est plus ce que c'était, monsieur, la Suisse. Le secret bancaire n'est même plus garanti, ils seraient foutus de nous prouver qu'on raconte des craques.

- Mouais, va falloir taper dans le lourd. Celui-là, Marc Brice, à votre avis ?

- Directeur financier d'une sous-filiale spécialisée dans le prêt agricole, monsieur. C'est la bourse qui craque, pas le marché du purin.

- Faites le malin, Jean-Edouard, foutez-vous de ma gueule. Bon, celui-là, il a une vraie tronche de vainqueur. C'est mon dernier mot, vous vous sortez les doigts du cul et vous me le mouillez à mort. Jean-Gui, en tant qu'ancien membre du cabinet de l'Elysée sous Mitterrand, les barbouzeries, ça vous connaît, non ?

- Oui, on peut magouiller un peu le système informatique, histoire de faire croire qu'il nous a truandés. Faites voir le nom ?

- Kerviel, Jérôme Kerviel. Encore un de ces petits merdeux qui croient qu'ils vont devenir riches parce qu'ils passent des ordres de bourse toute la journée sur leur écran. On dirait des hamsters sous acides, ces branleurs. Allez, celui-là paiera pour les autres.

- Mais, monsieur, 5 milliards sur le dos de ce trou de balle, personne n'y croira jamais !

- Je vous signale, mon petit Charles-Edouard, 80% des français se sont déplacés il y a un peu plus de six mois pour départager une dinde hystérique, et un velléitaire complexé par sa taille, alors vous savez, le sens critique de ces glandus... Bon, on y va. Plan média, bidonnage informatique, communiqué de presse, plan social en backup, je veux tout ça sur mon bureau demain matin. Et vous me supprimerez le coupon de cette année, ça fera les pieds à ces connards d'actionnaires. Quelqu'un reveut du champ', on va se saouler la gueule pour fêter ça...



RMI Attitude

On connaissait la collection « clochard » de John Galliano dans les années 90, ou les «freegans» sortes de bobo qui fouillent de nuit les poubelles et qui récupèrent la nourriture consommable au nez et à la barbe des SDF. Voici une toute nouvelle tendance : la RMI attitude !

Laurence Pineau-Valencienne a été condamnée jeudi pour... avoir indûment perçu le RMI pendant plusieurs années.
Le Parisien rapporte, vendredi 25 janvier, que la fille de Didier Pineau-Valencienne, ancien P-DG de Schneider, et son compagnon se sont vus infliger une peine de 8 mois de prison avec sursis et 25.000 euros d'amende chacun pour avoir touché le Revenu minimum d'insertion pendant 6 ans.
La 15e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre a ainsi doublé les réquisitions du ministère public, se prévalant du "comportement inadmissible et insupportable" des prévenus.
Les avocats de la défense ont d'ores et déjà annoncé leur intention de faire appel.

Remboursement de 2 ans d'allocations indues

La justice reproche à Adda Osmani d'avoir indûment reçu 40.000 euros de RMI entre février 1999 et mai 2005, en ne déclarant que ses revenus d'intermittent du spectacle à la CAF en tant que "couple sans ressources avec enfant", omettant ceux de Laurence Pineau-Valencienne pourtant assujettie à l'impôt sur la fortune. Celle-ci, a souligné la justice, peut de fait se prévaloir d'un patrimoine immobilier "objectivement conséquent" et d'un compte bancaire qui a vu circuler 650.000 euros de capitaux entre 1998 et 2005.
L'affaire a été découverte grâce au transfert du dossier d'Adda Osmani, qui avait permis de le croiser avec celui de Laurence Pineau-Valencienne.
Poursuivie pour "complicité", cette dernière a à ce jour remboursé 2 ans d'allocations indues, soit 14.000 euros.



Laurence Pineau-Valencienne

24 janvier 2008

L'homme qui devait 5 milliards



Une série française ! Une production Société Générale !

Socialistes français, tendons-nous la main !

Le parti socialiste français vient d’organiser son troisième "forum de la rénovation" (haha), histoire de préparer les élections municipales prochaines. Le genre de réunion où il est très difficile de cacher ses haines, ses ambitions et son sourire crispé. Hollande a fait comme si Strauss Kahn n’était pas là, Delanoë s’est arranger pour ne citer que lui-même dans ses discours, et Royal a boudé les autres, qui ne méritent que ça de toutes façons.

En exclusivité pour le CGB, voici un cours extrait d’une réunion préparatoire de la septième section de Poitou-Charentes, visant à établir une motion unitaire sur la répartition des courants soces dans les listes électorales.



Idées Noires


Quatre ans après l’excellentisime Carnets de Bord, notre Nanard national nous reviens avec un nouvel album Samedi Soir à Beyrouth. Au passage Bernard Lavilliers, qui arbore désormais une coupe de cheveux à la iroquoise, en a profité pour remixer à la sauce écolo son célèbre duo Idées Noires. Mais Putain Nicoletta qu’est qu’elle a morflé …

Closer, le poids de l'actu !


Closer, la liberté de peser

Closer, le torchon à cul des stars, est sous le coup d’une plainte déposée par Cécilia, l’ex femme du Boss, pour l’avoir montrée en string dans son édition de lundi dernier. En attendant les foudres de la justice, les tauliers du boxon multicolore ont préféré flouter l’image de l’Ex sur leur site, privant les internautes d’un spectacle qui régale depuis trois jours les clientes des salons de coiffure de l’Europe occidentale entière. C’était compter sans le CGB. Tant que les bourres ne font pas irruption dans les locaux du blogue, nous resterons fidèles à notre devoir d’informer, et serions-nous les derniers sur la Toile, nous continuerons à montrer l’actualité dans toute sa vérité, toute sa crudité, toute son horreur !

23 janvier 2008

Heath Ledger (1979-2008)


L'acteur Heath Ledger est décédé dans l'appart d'une des jumelles anorexiques Olsen, avec un billet de 20 dollars près de lui... Il tournait actuellement le dernier Terry Gilliam The imaginarium of Dr Panarssus après avoir interprété un Joker prometteur dans The Dark Knight et le cow-boy joyeux de Brokeback Mountain.

Mort naturelle? River Phoenix bis?

Petits conseils


Non ce n'est pas le livre sur Alain Minc mais l'hilarante chronique de Patrick Besson sur le Pèzident et sa mie:




24 conseils au président de la République en vue de ses noces avec Mademoiselle Bruni

Patrick Besson



1) Ne pas parler à la future Mme Sarkozy de vos goûts musicaux (Serge Lama, Jeane Manson, Enrico Macias...).

2) Dans le même ordre d’idées, éviter toute rencontre entre elle et Mireille Mathieu.

3) D’une façon générale, musicalement, faire un effort.

4) Eloigner votre fils aîné de votre nouveau couple.

5) A la réflexion, le cadet aussi.

6) Ne pas faire état, devant les Français, du pouvoir d’achat de Mlle Bruni, héritière d’une des plus grosses fortunes d’Italie : ce n’est pas le moment.

7) Ne même pas songer à combattre l’influence intellectuelle exercée sur Carla par son psychanalyste.

8) Ne pas abuser des visites de sites archéo- logiques en sa compagnie, elle finirait par mal le prendre.

9) En cas d’échec à la prochaine élection présidentielle, vous attendre à redevenir célibataire.

10) Un bouquet de fleurs à Laurent Fabius serait fair-play.

11) Carla dit qu’elle aime lire, ne pas croire pour autant qu’il faut lui offrir des livres.

12) Si vous voulez lui faire plaisir, laissez-la vous couper les cheveux, sa première vocation ayant été la coiffure.

13) En cas de chute de votre cote de popularité, ne pas renoncer à votre voyage de noces sur le yacht ou dans la propriété d’un multimilliardaire français ou étranger : on n’a qu’une vie.

14) Ne pas avoir peur d’inviter Christian Clavier à vos dîners de couples, Carla a le rire facile, comme beaucoup de grandes séductrices qui ont compris que les hommes se croient drôles.

15) Ne pas craindre que votre future épouse refuse de sacrifier pour vous sa carrière de chanteuse : c’est, comme pour Doc Gynéco, déjà fait.

16) Eviter de loger trop souvent Carla à la Lanterne, votre propriété de Versailles : ça pourrait donner des idées aux sans-culottes des Yvelines.

17) Ne pas toucher à votre ravissante belle-soeur, j’ai écrit tout un roman pour expliquer que ça ne donne jamais rien de bon.

18) Si le fils de Carla continue de se cacher la figure devant les photographes, on va finir par penser que c’est parce qu’il ne peut pas vous voir.

19) Ne pas inviter votre future femme dans un Resto du coeur, bien qu’elle ait parfois chanté pour.

20) Un voyage où ne pas emmener Carla : Washington, au cas où Barack Obama serait élu président des Etats-Unis, car on ne sait jamais.

21) Suivre ses conseils en politique étrange.

22) La maison de vacances des Bruni au cap Nègre me paraît une excellente et peu coûteuse destination pour vos prochaines vacances d’été : le contribuable appréciera.

23) Un tatouage pourrait lui plaire, mais évitez le percing à la langue : vous parlez quand même beaucoup.

24) Ne plus céder à la tentation du jogging

Tirelipimpon


Depuis l’enterrement de Carlos, les cadavres n’en finissent plus de remonter …
Bientôt on va apprendre qu’il était au Fouquet’s le 6 mai !

Mes chères études

Pour ceux qui n’ont pas eu le temps de lire le dossier spécial de L’Express consacré aux étudiantes (40 000, selon le syndicat SUD Etudiant) qui se prostituent pour payer leur année universitaire.

Attali le Hun

Tiens! mais si je sauvais la France, moi ?

Ce mercredi 23 janvier 2008 est historique : le rapport Attali sur la « libération de la croissance »va être rendu public. Comme on dit avant Jésus Christ et après Jésus Christ, il y aura un avant et un après 23 janvier 2008. Les petits marioles prétendant que Sarkozy ne tiendra de toutes façons aucun compte du contenu du Rapport n’ont pas compris que sa portée dépasse la triviale politique française, et s’inscrit dans le monde comme un raz de marée géant, une coupe du monde de foot ou une Révélation.

La France semble attendre les 300 mesures du docteur Attali comme, confusément, elle attendait un sauveur après juin 40. L’infatigable conseiller, qui a déjà tué un Mitterrand sous lui, a fait travailler des étudiants sous payés travaillé deux mois sans dormir pour sortir le pays de l’avachissement trente cinqueuriste, annihiler le prestige du fonctionnariat dans les esprits et redonner sa vigueur au goumi économique national.

Les Echos ont mis en ligne ce texte vendredi dernier, et ont dû le retirer vite fait sous peine de poursuites. Mais comme personne ne lit les Echos, l’effet ne s’est pas développé dans la société française. En exclusivité pour les lecteurs de ce blog (bien plus nombreux que les tristos lecteurs des Echos) et en avance de quelques heures sur l’annonce officielle, voici les dix premières mesures Attaliennes pour changer radicalement la France !

1) Importer Mouammar Kadhafi

2) Interdire le repos dominical et les siestes crapuleuses.

3) Développer le nucléaire, secteur trop fortement sous-développé en France.

4) Interdire le mariage, y compris le mariage homosexuel.

5) Rétablir la peine de mort par pendaison publique.

6) Interdire la petite épicerie.

7) Autoriser la commercialisation des enfants.

8) Libéraliser la publicité dans les cimetières.

9) Criminaliser l’épargne, l’économie de bout de chandelle, la rectification des clous tordus, la pauvreté et la possession d’un vélo.

10) Développer la TVA sur l’air.

22 janvier 2008

God is not dead !

La religion rend les gens bons.

Quand Sarkozy parle des racines chrétiennes de la France, il est difficile de lui répondre qu’elles n’existent pas. L’arbre étant toujours debout, les racines doivent exister, profondément enfouies mais réelles. Quand il dit qu’il y a du religieux « au fond de chaque civilisation », seuls ceux qui n’ont aucune notion d’anthropologie osent se scandaliser. C’est la navrante technique oratoire du Patron : il te glisse un truisme d’école communale, suivi d’une question absurde, et saute dans un avion pour régler à l’autre bout du monde un autre problème urgent. L’important réside donc dans ce qui suit le truisme, et qui est rarement clair. Ainsi, que va-t-il faire de la laïcité ?

Comme il pense qu’il faut enseigner la religion, qu’il est souhaitable que tous les petits écoliers de France tombent les bras ouverts dedans pour éviter de tomber dans la délinquance et qu’ « un homme qui croit, c’est un homme qui espère », il a décidé de faciliter l’apprentissage des religions dès le plus jeune âge. C’est évidemment une connerie, mais bon… Ce que l’on sait du dispositif, c’est qu’il ne consiste pas du tout à organiser l’enseignement neutre du « fait religieux » ni à traiter de toutes les religions : une place prépondérante devra être faite à l’histoire et à la présentation du catholicisme. Pourquoi ne devrais-je pas faire une plus grande place à religion qui est, quantitativement, la plus importante ? a t-il répondu à Jean-Louis Borloo, récent converti à l’islam qui l’interpellait sur le sujet. Dans l’esprit du Chef, il n’est pas question d’employer des fonctionnaires de l’Etat à « perdre du temps avec le shintoïsme », ni à enseigner les principes de Zoroastre. C’est un enseignement pratique qu’il faut donner aux écoliers, visant à les édifier dans « la connaissance des principes religieux à la base de la fondation du pays ». Cet état d’esprit missionnaire semble toutefois s’arrêter aux limites du prosélytisme, puisqu’une note du ministère (EN17.42, du 7 janvier 2008) précise que la mise en avant des principes et de l’histoire du catholicisme doit se faire « hors de toute idée de conversion, qui n’est pas du ressort de l’Education Nationale statutairement ». On respire !

Prends ça, chien d'infidèle !

Pour la mise en œuvre de cette nouvelle mission, le Pèzident fait entièrement confiance aux enseignants volontaires, dont les traitements seront revus à la hausse. Dans la perspective sarkozienne, un bon système de primes peut venir à bout de tout. Henri Guénot, qui n’est pas aussi confiant, a consulté certains représentants d’une puissante officine américaine, privée, rattachée à l’église catholique, et spécialisée dans l’enseignement. Leur méthode (la méthode affirmative, inspirée des évangélistes et des madrasas afghanes) fait la place belle à « l’imagination du professeur », à son « statut d’autorité », aux chants « pratiqués en communs » et à l’apprentissage par cœur. Depuis trente ans, ces honorables travailleurs pratiquent ce genre de commando dans les écoles américaines, à la demande des parents, et leurs résultats sont impressionnants. La section française de cette firme ne compte aujourd’hui que 250 membres environ, mais il ne faut pas douter qu’une commande gouvernementale de cette ampleur facilitera le recrutement de nouveaux guerriers.

Amen.

20 janvier 2008

Audrey Pulvar almost top less

Non vous ne rêvez pas, Audrey Pulvar présente le JT de France 3 sans soutif et en T-shirt transparent ! Melle Audrey Pulvar exhibe fièrement et tranquillement ses seins aux français ! A quand l’édition du 19/20 (rebaptisé Journal du Hard) en top less intégral ?? L’équipe du CGB dans son ensemble (quoique Beboper …) désapprouve de telles méthodes contraires à un service public de qualité.

Eric "Bob" Zemmour

Au fil de ses nombreuses interventions télévisées (Vendredi Pétantes – Canal +, On n’est pas couché - France2 , Ca se dispute - I-télé et dernièrement Revu et Corrigé – France5), Eric Zemmour est devenu une sorte d’aventurier cathodique mi-justicier, mi-barbouze. Bref le Bob Morane des lecteurs du Figaro. Ses fans, nombreux (12 ?) lui ont même consacré un blog qui relate ses meilleures confrontations : Zemmour vs Danielle Mitterrand, Zemmour vs Ségolène Royal, Zemmour vs Bonvoisin & Stomy Bugsy (deux pour le prix d’un), Zemmour vs Taubira (depuis sa tête a été mise à prix en Guyane).

Le CGB vous présente en exclusivité le dernier épisode : Zemmour vs Maître Metzker - ténor du barreau de Paris !

Les Très Riches Heures de la Chanson Française

En ces heures écologiques, il est temps d’abandonner les chansons d’amour et les luttes sociales pour se tourner vers le seul combat d’urgence : la planète.

Toute personne visionnant cette vidéo jusqu’au bout gagnera un voyage d’initiation écologique en Bretagne, avec visite d’un tipi de militants.



19 janvier 2008

Louis Sarkozy menacé de mort : l'enregistrement

Nouvelle exclusivité du CGB ! (c’est tellement de la dynamite que ça risque de finir dans le Canard Enchaîné de la semaine prochaine).

En début de semaine le CGB apprenait avec stupeur que deux individus avaient été arrêtés suite à des menaces de mort proférés à l’encontre du dauphin Louis Sarközy de Nagy-Bocsa !! Mais merde qui ose s’attaquer ainsi à la famille royale ?? Laurent Mouchard Joffrin ?

Grâce à des moyens d’investigation énormes, le CGB est en mesure de vous faire écouter l’appel téléphonique à l’origine de cette nouvelle affaire d’Etat ? Attention les propos tenus lors de cette conversation sont d’une rare violence. Le CGB recommande d’éloigner les enfants et les footballeurs souffrant de problèmes cardiaques.

Menace de mort / Louis Sarkozy



Mais attention la véritable exclusivité ne réside pas dans l’enregistrement (qui tourne depuis 3 semaines sur les réseaux P2P pakistanais) mais dans l’identité du « déséquilibré » qui a osé menacer le P’tit Louis. Car le Centre Technique du CGB, après analyse des fréquences vocales, est formel ! Il s’agit bien de Dominique de Villepin ! En effet, l’ex Premier Ministre a depuis la victoire de Nicolas Sarkozy sombré dans la démence et le bodybuilding !! Accro aux produits hyperprotéinés et aux anabolisants, Domino (son surnom dans les salles de muscu de l’Est parisien) pèse aujourd’hui 110 kg et son état psychique s’est fortement détérioré.



Espérons que ce léger « incident » de parcours n’altère en rien le destin national de celui qui déclarait il y a encore quelques mois « La France a envie qu’on la prenne. Ca la démange dans le bassin » … L’UMP en a vu d’autres (Balkany, Estrosi, Devedjian …) et ne lui en tiendra sûrement pas rigueur.

L'information, piège à cons !



Qu’est-ce qu’une information exacte ? Réponse : ça n’existe pas. L’information est toujours parcellaire, elle est toujours une construction et, selon les cas, une représentation simplifiée des faits, un épouvantable mélange de réalité et de doctrine, sans même parler de sa forme esthétique, qui est pourtant ce dont on dispose en premier. L’information, c’est toujours une nuance plus ou moins prononcée, plus ou moins volontaire du faux.

Prenons un cas apparemment simple : la déclaration publique d’un dirigeant politique. L’information pourrait consister à citer entre guillemets toute la déclaration, en précisant simplement où et quand elle a été faite. Mais faut-il dire devant qui la déclaration fut faite ? Faut-il dire si le public fut choisi, autorisé, filtré, composé de sympathisants, de figurants payés, du tout venant populaire ? Faut-il parler des réactions de ce public (une réaction d’hostilité sera sans doute mentionnée, mais jamais une absence de réaction visible). En quoi l’analyse de la déclaration n’est-elle pas également de « l’information », c'est-à-dire un rappel de faits et leur mise en rapport entre eux ? Faut-il s’interroger sur ce qui a motivé la déclaration, faut-il se demander à qui elle est précisément adressée, et si un groupe de pression l’a inspirée ? J’arrête là : on voit bien que les réponses à ces questions modifieraient radicalement la forme et le fond de la « simple » information de base. L’information « vraie », ce n’est que l’information dont on se contente.

Il y a quelque chose de l’ordre de la croyance dans nos rapports aux journaux, aux médias, et aux informations qu’ils proposent. A travers l’information, le citoyen croit disposer de la vérité, ou d’une part de celle-ci (à ce titre, l’expression « quatrième pouvoir » pour désigner la presse semble d’ailleurs un modèle d’euphémisme). Or cette vérité, tout le monde connaît ça, est aux mains de quelques groupes industriels, qui la triturent, lui donnent forme, la propagent, l’habillent à leur goût et la foutent sur le trottoir. A partir de là, et puisqu’on sait que les groupes industriels ne font rien sciemment contre leurs propres intérêts (pas plus que la plupart d’entre nous d’ailleurs), prétendre disposer d’infos sérieuses et véridiques en lisant la presse, c’est au minimum de l’inconscience.

L’information est aussi soumise au filtre bouché de l’idéologie. Comme rien n’est plus bête qu’un homme de convictions, rien n’est plus suspect qu’une info sortant de ses mains. Quand on défend une cause, quand on a le cul mental calé par quelques coussins théoriques, même les plus effondrés, quand on milite, on est forcément amené à faire un choix dans ce dont on va parler. Il ne s’agit même pas de ce qu’on va dire des événements, il s’agit déjà de fixer son attention sur certains d’entre eux, et de passer sous silence les autres, donner un chiffre qui arrange, qui appuie sa démonstration, et oublier celui qui la met en pièces. Les pratiquants de cette catégorie sont les plus dangereux. Contrairement aux journalistes de la presse maquée aux puissances économiques, qui se prostituent au grand jour, en plein cynisme, et qui n’ont d’opinions qu’en fonction de ce qu’elles rapportent, les idéologues se font volontiers passer pour libres à partir du moment où, par exemple, il n’y a pas de publicité dans leur média. Pas de pub = pas de pression = liberté = recherche de la vérité sans entraves. Naïveté de collégiennes ! Comme s’il suffisait d’avoir une opinion et de l’exprimer « librement » pour toucher à la vérité… On peut être libre de s’exprimer, mais n’exprimer que des opinions d’esclave. Esclave du fric et du pouvoir d’un côté, esclaves de ses manies idéologiques de l’autre.

Gloire de la presse: l'information libre.


Un journaliste a parfaitement le droit d’avoir des opinions, des lubies, des marottes, des convictions et, pourquoi pas, des idées. Il a le droit d’être militant communiste, premier de la classe au Front national jeunesse, de prier cinq fois par jour, de ramper sur les genoux à Lourdes, de bouffer du curé chaque dimanche ou d’admirer le Che. Mais qu’on ne vienne pas prétendre qu’il fera le même travail selon le cas. Il est donc parfaitement inutile d’espérer voir autre chose qu’une certaine vision des choses dans une feuille de chou, fût-elle « libre » et « indépendante ». En tant que lecteur, on peut s’en contenter, on peut aimer qu’elle alimente notre propre vision de ces mêmes choses, on peut y trouver des arguments formidables pour les conversations de fin de repas, on peut même finir par croire que la réalité, c’est ça : on entre alors, par la grande porte, dans la catégorie des imbéciles.

Ici, l’idée n’est pas de dénoncer, d’accuser, ni d’appeler au meurtre. Les journalistes, la presse et les médias sont ce qu’ils sont. Je ne veux pas les changer, je m’en tape. En revanche, il est capital de ne pas les prendre pour autre chose que ça, ou considérer leur production comme sérieuse au simple motif qu’elle est souvent chiante à mourir. Pour limiter ou annuler ces tares intrinsèques, on a inventé la vilaine expression de pluralité de la presse. Tous les journaux sont par nature imparfaits, limités, truffés d’erreurs ou de partis pris, mais vous pouvez acheter des dizaines de journaux différents, et c’est censé vous donner un moyen terme satisfaisant. Il y a certainement du vrai là dedans, mais il y a aussi une curieuse façon de faire de la cuisine : des ingrédients pas terribles, voire carrément dégueu, et on devrait s’en régaler… D’ailleurs, pourquoi tel lecteur préfère-t-il lire le Figaro magazine et tel autre le Monde Diplomatique ? Pourquoi l’Huma et pourquoi le Parisien ? Parce que chacun trouve selon le cas des infos et une façon de les traiter qui lui conviennent, qui renforce ses propres idées et ses a priori, qui le conforte ici que les patrons sont des monstres, là que la sécurité n’est plus ce qu’elle était, ailleurs que les riches devraient payer pour les autres ou que ce sont plutôt les pauvres qui ne foutent rien pour s’en sortir. Rien a voir avec l’objectivité, le sérieux, la vérité : une simple affaire d’opinion. Chaque article sera étayé et aura l’apparence du plus grand sérieux, quelles que soient ses conclusions, mais on préfèrera lire celui dont on sait par avance qu’il va dire ce qu’on sait déjà. La pluralité de la presse a le mérite de laisser des opinions diverses s’exprimer et de traiter l’info de différentes façons, mais il n’y a pas beaucoup de citoyens qui se tapent TOUTE la presse d’un œil neutre pour essayer de choper la « vérité » sur tel ou tel sujet. Au contraire, on se jette sur son canard préféré, ou son TF1 adoré pour ne pas risquer d’entendre une façon différente de la sienne de voir le monde. C’est ainsi, et ce n’est que ça.

Etre informé, c'est timportant !


Partant de ces quelques éléments rapidement posés, j’en arrive à mon principe.

Puisque la liberté est évoquée par tant de gens, utilisons-là vraiment. Et puisqu’il est évident que la réalité ne peut pas se résumer à ce qu’on lit dans les journaux, ni dans les livres, ni nulle part parce qu’elle est tout simplement trop vaste pour nous, nous devons nous contenter de fictions plus ou moins scrupuleuses, plus ou moins vraisemblables, et plus ou moins assumées. Dans cette idée, on comprend à quel point les informations classiques deviennent ridicules, et pourquoi il est indispensable de leur appliquer un traitement subjectif hautement revendiqué. Rappelons-nous la formule de Hassan i Sabbah, le Vieux de la montagne. « Rien n’est vrai. Tout est permis », formule exaltante et dangereuse, pleine d’ambiguïtés et de promesses, où Nietzsche voyait à un « labyrinthe de conséquences » que personne, parmi les esprits libres, n’avait osé explorer vraiment. L’arsenal des lois, le zèle des nouveaux flics, le conformisme des esprits et l’avènement du respect comme règle morale universelle tendent à inverser la proposition : Tout est vrai. Rien n’est permis. Nous en sommes là.

C’est la fiction qui, en refusant volontairement de singer la réalité, nous approche probablement le plus d’elle. C’est en tout cas la fiction qui a le plus de chances d’être intéressante. Les photomontages de John Heartfield peuvent être regardés comme de véritables documents sur l’Allemagne d’entre-deux guerres, malgré et grâce à tout ce qu’ils comportent d’arbitraire. Ils ne se donnent pas pour des reportages, ils ne sont pas bêtement journalistiques. Un artiste donne son regard sur l’époque, en se servant de ses propres images et, quatre-vingts ans plus tard, elles sont encore vivantes.

Goering, bourreau du IIIème Reich. J.Heartfield -1933


Je postule donc que, même dans le domaine de l’information, la liberté peut consister à s’affranchir résolument de l’événement et de ce qu’on appelle la réalité. C’est dans l’interprétation, dans un éclairage particulier, dans un parti pris qui intègre l’invention que la liberté peut s’exprimer pleinement et qu’elle nous rapproche de la réalité. Après tout, à l’heure d’Internet et de l’info proliférante, la question n’est plus de savoir ce qui se passe, mais peut-être de comprendre qu’il ne se passe, au fond, plus rien.(1)

Laissons aux « informations » classiques la gloire bouffonne d’être proclamées justes ou vraies, et celle d’inspirer le respect aux peuples.

1) D’une certaine manière, il ne se passe plus rien au sens où plus rien des « événements graves » n’a de réelles conséquences pour nous, sociétés riches et modernes, protégées par la puissance de nos armes. Un génocide au Rwanda ? aucune conséquence pour le Français moyen, quelques envolées lyriques, une passivité générale, une inaction parfaite. Une ratonnade en Birmanie ? Pareil. On s’insurge par reflex, on ouvre sa gueule dans les cours d’école, mais au fond, personne ne fréquente de Birman, personne ne sait où ça se trouve, la Birmanie, personne ne prend un fusil ni ne constitue de brigades internationales, tout le monde fait comme moi, comme toi : que dalle (le cas des militants qui signent des pétitions sera abordé dans la version pour enfants de ce blogue). Entre la gesticulation enrobée de moraline et le silence pas concerné, voire l’indifférence réelle, il n’y a qu’une différence d’attitudes, une nuance théâtrale. Il y a tout de même des conséquences, le monde n’est bien sûr pas fait de zones étanches, mais elles épargnent souvent le citoyen d’ici, qui est pourtant la base politique de notre régime. Même un gros clash comme le 11 septembre peut être regardé comme sans conséquence importante: fondamentalement, en quoi la société américaine a-t-elle été bouleversée ? Si on hiérarchise un peu, les vraies conséquences de cet attentat, ce sont les Afghans puis les Irakiens qui les ont reçues sur la gueule. Habiter un pays riche et puissant, la France par exemple, ça donne droit à ça. Ce qu’on appelle les « événements importants » ne nous touchent pas vraiment mais il faut tout savoir d’eux, tandis que les processus lents et « invisibles » (pollutions, raréfaction des matières premières, destruction de la nature, tensions politiques de fond, démographie, développements scientifiques, migrations internationales, etc.) dont les conséquences nous mordent déjà sont traités comme des questions d’opinion, des points de vue.

18 janvier 2008

Greluche de l'environnement

(partie 2 de la vidéo dans le lire suite)

Parce qu'elle vit des dividendes du Marché et qu'elle veut donc plus de production (écologique) pour faire plus de ventes (écologiques) pour s'enrichir plus (écologiquement bien sûr), la bourgeoisie financière a voulu le Grenelle de l’environnement.

Celui-ci va en effet permettre de dynamiser le marché de l'automobile et le marché en général grâce au marketing publicitaire désormais exclusivement focalisé sur l'émission de carbone. Il faut se rappeler qu'au temps de la sécurité comme thème omniprésent dans l'actualité, l'accent dans les publicités était mis sur …la sécurité. De plus, complétée par une politique de normalisation du parc automobile (toujours au nom de l'écologie), cette stratégie marketing présentée comme une action politique fera que les gens modestes ne pouvant remplacer leur voiture (pas assez écologique) seront soit contraints de s'endetter pour le faire, soit, comme le préconisait Miss Christine Lagarde (autre greluche du gouvernement), de se déplacer à pied ou en vélo. La tactique est donc de faire de faire des voitures un peu moins polluantes mais d'en vendre plus et de renouveller plus rapidement le parc donc de dépenser plus d'énergie pour fabriquer ces voitures, ce qui au final est encore plus dommageable pour l'environnement.



Merci donc au Grenelle de l’environnement qui va favoriser également la vente de véhicules diesel qui rejettent le moins de CO2 mais qui sont par ailleurs les plus polluants*. Merci au Grenelle de l’environnement pour nous préparer à la création prochaine d’une éco-vignette. Merci au Grenelle de l’environnement pour faire augmenter le prix de la cantine à l’école (par l’introduction de produits dits « bio »). Merci aussi au Grenelle de l'environnement pour faire exploser le marché de l’habitat écologique qui nous fait recevoir à longueur de semaine des coups de fils de camelots qui tentent de nous refourguer tout un tas de choses à des prix démesurés, produits dits écologiques dont il est souvent légitime de mettre en doute la pertinence et la fiabilité.
Au nom de la démocratie, on commettait les pires injustices. Désormais, au nom de l’écologie, on se permettra les pires absurdités, du moment que ça rapporte.

En marge de la conférence sur "la société de l'après Grenelle", Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat chargé de l' écologie était en joyeuse compagnie pour visiter l'exposition A.N.A.T.O.L.E, escortée de Hervé Brossard, président de l'AACC et de Laurent Habib, président de Euro RSCG C&0, ami-conseiller de longue date. C.L


On notera enfin que notre secretaire d’Etat à l’ecologie, grande défenseuse de l’économie (avec un coeur gros comme ça, comme on dit dans le show-biz, elle veut sauver la planète, mais pas touche au modèle économique – Ah les femmes ! ), cette greluche de l'environnement a pour mari le PDG de Price Minister, grand refourgueur de camelote devant l’Eternel et donc indirectement gros pollueur. Remarquez au passage cette constante : les femmes de bourgeois ont toujours eu besoin de se trouver une occupation pendant que leur mari fait des affaires. Il y eut des dames patronesses, aujourd’hui la tendance c’est ministre.
"l'écologie n'est pas contre l'économie" nous dit cette jeune femme visiblement incompétente ou bien cynique (comme toutes les femmes de ce gouvernement d'ailleurs) on sent bien à travers sa formule-lapsus la grande crainte des libéraux : rien ne doit constituer un frein à la religion du Marché et à la production infinie des biens, c'est-à-dire à cette fameuse croissance.
Le problème n'est pas de savoir si l'écologie constitue ou pas une gêne pour l'économie (ce qui est une préoccupation d'homme /femme d'affaire), il est de comprendre que l'économie (telle que pratiquée aujourd'hui) est contre l'écologie (ce qui est en revanche une façon de vraiment se préoccuper d'écologie). Mme Morizet n'est donc pas une écologiste mais une femme d'affaire ambitieuse qui ne veut rien changer à son mode de vie. On appelle ça comment déjà ? Ah oui ! une bouffonne !

* Principe du bonus-malus qui en plus n’oblige en rien les constructeurs à fabriquer des véhicules plus écologiques puisque la prime va aux acheteurs.
Les modèles diesel sont ceux qui rejettent le moins de Co2 mais ils produisent de nombreuses particules lourdes très nocives pour l’environnement.