La Croatie entre demain officiellement dans l'Union européenne. Au revoir les kunas, et bonjour l'Euro !
Petites photos de vacances...
30 juin 2013
29 juin 2013
Décontraction en altitude

Lorette se frayait un chemin dans l’allée avec le chariot-repas. Il lui restait une douzaine de rangs jusqu’à moi mais j’imaginais sans peine ses muscles fermes de jeune animal, ployant tandis qu’elle se baissait pour empoigner les plateaux et les gobelets de plastique et les remplir de Coca Light ou d’eau gazeuse. Elle avait les hanches rebondies et des fesses bien rondes d’une apparente fermeté. Elle n’avait pas reboutonné le haut de son corsage.
Je la regardais remonter lentement l’allée, à reculons avec son chariot. J’ai ôté un magazine et les minibouteilles de mon plateau pour faire de la place avant de réclamer à boire.
Le lourd engin n’était plus qu’à six passagers de moi. Ça m’a donné une idée. J’ai tiré le manteau de ma femme, de son siège sur mes genoux. Puis, tout en surveillant l’approche de Lorette, j’ai défait ma braguette. Je bandais déjà. Ma main allait et venait et je regardais Lorette se répandre en amabilités, tendre plateaux et vins, sodas light et alcools. Plus que six rangs. Plus que cinq.
Quelque chose attira son attention et elle jeta un coup d’œil dans ma direction par-dessus les dossiers. Elle souriait de son sourire d’hôtesse. Sans que nos regards se croisent, je remarquai avec plaisir que sur son corsage un second bouton avait sauté. Un bouton du bas. Le cinquième à partir du cou. Mon sexe était dur comme de l’acier.
La douceur du whisky du Kentucky m’avait libéré de la peur que ma femme se réveille et qu’elle voie. Plus que quatre rangs entre le chariot de Lorette et moi. Des rangs sans passagers. Elle reculait, le lourd chariot ferraillait, sans hâte. Plus que trois rangs. Deux. J’ai raflé sur le plateau les serviettes en papier, vite je les ai dépliées de la main libre, étalées sur mon sexe et j’ai joui. Ham ! Ham ! Ham !
Une seconde plus tard elle était là avec son chariot, penchée sur moi. « Votre déjeuner », dit-elle en souriant. Elle posa deux plateaux et me rendit la monnaie sur le billet de cinquante.
« Merci, bonne idée », répondis-je en souriant moi aussi, apaisé par l’orgasme.
Après qu’elle m’eut dépassé avec son chariot, j’ai retiré sous le manteau les serviettes imbibées, alourdies par le sperme. J’ai déplacé l’assiette, remonté le plateau et vérifié les taches. Pas de taches. J’ai remis mon sexe à sa place et refermé la braguette.
À côté de moi ma femme dormait toujours, dans une paix abrutie, respirant avec peine entre ses lèvres ouvertes et gonflées. Une idée perverse m’est passée par la tête. Pour être quitte avec elle et son amant, elle qui ne me suçait plus depuis cinq ans et qui avait ouvert les cuisses au premier venu.
J’ai déplié les serviettes poisseuses et plongé deux doigts dans le magma blanchâtre. D’un geste vif, j’ai levé les doigts à hauteur de sa bouche et j’ai abondamment tartiné ses grosses lèvres, en prenant soin de glisser un doigt dans l’interstice entre la muqueuse et les dents du bas. Ce geste déclencha un réflexe – ma femme se nettoya avec la langue. Puis j’ai enfoui les serviettes humides dans son sac et avalé les deux plateaux-repas.
Les anges n'ont rien dans les poches, Dan Fante
28 juin 2013
LFQSTLARAFTEUC
Les films que si tu les aimes, rien à faire, t’es un con (LFQSTLARAFTEUC)
Il est hors de question de traiter ici la navrante catégorie des nanars. Les nanars ont la cote, non plus tant auprès du public qu’ils visent, mais chez les petits malins. On les rassemble sous blogs, on en fait des analyses, on se les refile, et c’est en connaisseur qu’on en apprécie les tares. Aimer les nanars, quand on est cinéphile, c’est faire beaucoup d’honneurs aux foirades. Un peu comme si on se ruait dans les mauvais restaurants, qu’on achète les disques de chanteuses qui chantent faux ou qu’on prenne par plaisir les autobus les plus bruyants, et qui tombent en panne au milieu du trajet. Le succès des nanars, c’est le mélange final du snobisme et du mauvais goût. Cette perversion porte un nom scientifique : le second degré.
Oh, au moins jusqu’à un certain point, on pourrait accepter le second degré, mais à la condition qu’il y en ait d’abord un premier. Or, dans un nanar, justement, le premier degré est toujours affligeant, lamentable, torpide. Et puis, on aime toujours le nanar pour se moquer de son auteur, voire de ses fans. Et c'est se moquer à bon compte : quel mérite y a-t-il à se foutre d'un film de poursuites en bagnoles et de coups de pieds, avec Nicolas Cage et Sandra Bullock en vedettes ?
Plus que tout autre argument contre les nanars, il y a celui-ci : notre temps est compté. La condition humaine étant ce qu’elle est, j’attends qu’on m’explique pourquoi certains dépensent des milliers d’heures de leur vie à regarder des films sordides en s’en moquant. On dirait des connards amusés de passer leur vie avec une femme laide et méchante, quand ils auraient le moyen d’en avoir une gentille et splendide.
La révolution dans ton cul
Vous me direz : qu’est-ce qu’un article de presse ? Que vaut le papier d’un journaliste ? La plupart du temps, pas grand-chose. On ne saurait s’appuyer sur cette manne de médiocrité pour se faire des idées, certes. Mais l’article que je propose ici n’est ni une référence, ni une caution de sérieux : c’est un modèle de naïveté qui rendrait son sujet amusant s’il n’était pas si tragique. L’avantage du naïf, c’est qu’il dit des vérités sans soupçonner ce qu’elles révèlent. Il ne s’en méfie pas, et pose donc les choses on ne peut plus clairement. Jetons donc un œil sur les lignes de ce poussif…
L’iranien moderne et sa femme vont donc pouvoir faire une révolution avec leurs culs : c’est toujours ça que les mollahs n’auront pas ! S’il faut croire ce journaliste sur parole, les iraniens entrent dans la modernité le pantalon sur les genoux. Bonne méthode : nous qui y sommes jusqu’au cou, nous savons que c’est la meilleure façon non seulement d’y entrer, mais d’y faire carrière. Mais que promettent ces spectaculaires changements ?
25 juin 2013
24 juin 2013
CGB Dimanche - n° de juin
L'ensemble de la rédaction du CGB tient à préciser que l'article consacré à Marie Lou Berry est l’œuvre éhontée de monsieur Gabriel Fouquet. Nous nous désolidarisons totalement de ce genre de blague basée sur le physique à la limite du dégueulasse (la blague pas le physique).
23 juin 2013
Bébé : en vente partout
La propriété est-elle l'avenir du lien de parenté ? Réponse de Maître Hélas, le Dark Vador de la blogosphère
Aurore, 34 ans, profession mère porteuse pour tous. Ou presque ! Car récemment, elle a été accusée d’escroquerie par un couple d’homosexuels dont elle avait porté l’enfant – l’un des deux hommes avait donné son sperme pour insémination artificielle - moyennant une somme de 15 000 euros. Après avoir fait croire à ses clients que l’enfant était mort-né, elle a revendu ce dernier à un autre couple, apprend-on dans cet article du Figaro.fr
Qui est légalement propriétaire de l’enfant ? L’acte de vente était-il légal ? L’enfant était-il garanti ? Le coupe homosexuel peut-il contraindre Aurore à assurer un service après vente ? Insatisfait donc remboursé ? Autant de questions auxquelles ne répond pas à moins que, Maître Hélas, l’avocat phare de la blairosphère.
Une exclusivité CulturalGangBang.
22 juin 2013
PSG - exclu méga transfert de la mort
Avec l'arrivée de Laurent Blanc comme entraineur le PSG va pouvoir démarrer son mercato. Tout ce que le CGB peut vous dire pour l'instant c'est qu'il y aura du lourd au Parc ...
Castrol par Culturalgangbang Dépêchez-vous de prendre votre abonnement un attaquant de ce calibre ne va pas rester longtemps en L1 !
Castrol par Culturalgangbang Dépêchez-vous de prendre votre abonnement un attaquant de ce calibre ne va pas rester longtemps en L1 !
21 juin 2013
C’est arrivé près de chez vous. Mais patience…
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Circulez, cela ne vous reegaaarde pas ! |
Il y a des actualités qui ne devraient jamais se croiser tellement leur cocktail fait office de trip qui te fait basculer dans un état de conscience modifiée dont t’aurais préféré ne jamais faire l’expérience.
Ça t’enflamme littéralement.
C’est Molotov time.
Cet état de conscience modifiée, c’est la conscience mise à nue, tout simplement.
Ça t’enflamme littéralement.
C’est Molotov time.
Cet état de conscience modifiée, c’est la conscience mise à nue, tout simplement.
En même temps, ça arrive quotidiennement et depuis un sacré bout de temps, alors on se dit pour se protéger qu’il faut être philosophe dans la vie, c’est à dire inconscient.
On se rassure en se disant « pas nous », et même en priant sûrement, et Dieu sait qui...
On se rassure en se disant « pas nous », et même en priant sûrement, et Dieu sait qui...
20 juin 2013
Conspipi Mag, supplément vigilant du CGB Dimanche
19 juin 2013
Big Brother chante et danse
« Par le parquet remonte un aboiement de paroles en accompagnement d’une chanson. Ces gens qui ont tout le temps besoin d’avoir leur télévision, leur chaîne hi-fi, leur radio qui marchent. Ces gens auxquels le silence fait tellement peur. […] Ce bon vieux George Orwell a tout compris à l’envers. Big Brother ne surveille pas. Il chante et il danse. Il sort des lapins d’un chapeau. Big Brother est tout entier occupé à attirer votre attention à chaque instant dès que vous êtes éveillés. Il fait en sorte que vous soyez toujours distraits. Il fait en sorte que vous soyez pleinement absorbés. Il fait en sorte que votre imagination s’étiole. Jusqu’à ce qu’elle vous devienne aussi utile que votre appendice. Il fait en sorte que votre attention soit toujours remplie. »
Berceuse, Chuck Palahniuk
Touche pas à mon romantisme
La jeune fille pure (elle dit tout haut ce que les marketeux et les magazines féminins disent tout bas) :
Le héros ténébreux (il dit tout haut ce que les racistes disent de lui tout bas) :
Le héros ténébreux (il dit tout haut ce que les racistes disent de lui tout bas) :
Une comédie irrésistible à ne manquer sous aucun prétexte !
Une comédie à la fois drôle et tendre, à sortir prochainement dans les salles obscures.
Le script
La famille Nona-Ligné a decidé de passer les fêtes du G8 sur la rive du Lough Erne, en Irlande. Mais dans l’avion du retour, ils s'aperçoivent qu'il leur manque le plus jeune de leurs enfants : Vladimir, laissé seul à la maison ! Chétif et insouciant autant qu’intelligent et débrouillard, Vladimir prend vite les choses en main, profitant de sa nouvelle liberté. Mais il ne sait pas que 7 cambrioleurs ont prévu de vider sa maison le soir du G8 et qu’il est... HOME ALONE ! Durant tout le sommet, il devra rivaliser d'astuce pour déjouer les plans de malfrats aussi bêtes que méchants afin de protéger sa maison.
Meilleur espoir masculin ?
C’est sans conteste sur le jeu époustouflant du petit Macaulay Poutine que repose toute la force de ce film. Ce jeune acteur prometteur nous avait déjà fait rire aux larmes dans Quenelle en Ukraine en 2008, et plus récemment Pousse-z'y Riot !, en 2012.
Il nous revient avec ce nouveau numéro hilarant, tenant le rôle titre avec brio. Sa recette : une pique d’impertinence drapée dans un gant de froideur… Un régal !
On espère le revoir plus souvent dans les prochaines grandes comédies mondialistes.
Titre : Maman j'ai planté l'G8
Genre : comédie familiale
Date de sortie : 18 juin 2013
18 juin 2013
L’exception culturelle française : la réA(rt)ction
![]() |
Toucher rectal dans 3-2-1-Ignition |
Qu’est-ce que l’exception culturelle
française ? Le CGB s’est posé la question et surtout au plus brillant des
économistes de France depuis qu’il avait prédit le passage de l’an 2000 en l’an
2000, ainsi que l'immolation de Jeanne d'Arc il y a 700 ans sur le plateau de Frédéric Taddéi, Emmanuel Teubb avec deux b, comme les deux d dans Emmanuel Todd.
CGB. Bonjour Emmanuel Teubb. Merci de nous
recevoir et d’accorder cette interview exclusive au CGB.
Il y a du rififi des familles entre l’Union européenne et la France, pays inventeur de la culture dans le monde, Nation prométhéenne de l’art pour l’humanité, qui se voit aujourd’hui reprocher d’appliquer une politique d’exception culturelle… Pouvez-vous d’abord définir, qualifier en termes objectifs, juridiques et économiques, cette exception culturelle française ?
Emmanuel Teubb. Bien évidemment car j’ai les chiffres.
Il y a du rififi des familles entre l’Union européenne et la France, pays inventeur de la culture dans le monde, Nation prométhéenne de l’art pour l’humanité, qui se voit aujourd’hui reprocher d’appliquer une politique d’exception culturelle… Pouvez-vous d’abord définir, qualifier en termes objectifs, juridiques et économiques, cette exception culturelle française ?
Emmanuel Teubb. Bien évidemment car j’ai les chiffres.
CGB. …
E.T. …
CGB. … Euh, hum, c’est à dire Monsieur Teubb ?
15 juin 2013
Sortie de crise (de rire) ?
Sortie de crise (de rire) ? par Culturalgangbang
Allo ? par Culturalgangbang
14 juin 2013
SitCom
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Historique, voire hystérique... |
Vous l’aurez compris éminents lecteurs du CGB, vous qui avez un train à l’heure d’avance en pleine période de grève sur tous vos contemporains puisque vous venez vous abreuver chez nous, dernière source non nitratée de lucidité, d’honnêteté, et de décence (si vous exceptez Paracelse pour ce dernier point), cet article a pour sujet les élections municipales de 2014, les seules qui aient un quelconque intérêt pour la planète Terre : les parisiennes !
Au menu ? Magouilles et histoire de couilles…
Le Titre ?
- 13 lettres Bertrand...
- Pas mieux.
- Plus Bête la Vie.
13 juin 2013
Le son du jour... que dis-je... LE TUBE DE L'ETE !
Feat. Le Ministère Amer des Affaires sociales et de la Santé (crédité au générique).
12 juin 2013
Michel Denisot quitte le Grand Journal : Reste in Pisse
![]() |
9 ans à trifouiller du cerveau disponible |
Michel Denisot, héros de la gauche parisianniste et
boboïde mais néanmoins berrichon, ami de Sarkozy et amant de la ménagère de moins de 50 ans qui
suce, quitte le Grand Journal.
Le Monde (mais également
Télépoche et Paris Match) est en deuil. Après 9 ans de bons et
loyaux services à la tête du Grand Journal pour la Fnac, Virgin (ça n'a pas suffit) et probablement
en subliminal Carrefour Market et toutes les têtes de gondoles de
France ;
- après 9 ans de décérébration à coeur ouvert du public, de lobotomies bien pensantes et autres trépanations politiquement correct principalement opérées sur le public trentenaire et les 15/25 ans, mais on soupçonne des attouchements télékinésiques sur les cerveaux de mineurs de - 15 ans ;
- après 9 ans de mobilisation bisounoursière antifasciste pour tous, à faire sauter des actrices sur ses genoux du festival de Cannes à la soirée des César ;
- après 7 ans de promotion du journalisme d'investigation jean-michel-apathique ;
- après 9 ans de décérébration à coeur ouvert du public, de lobotomies bien pensantes et autres trépanations politiquement correct principalement opérées sur le public trentenaire et les 15/25 ans, mais on soupçonne des attouchements télékinésiques sur les cerveaux de mineurs de - 15 ans ;
- après 9 ans de mobilisation bisounoursière antifasciste pour tous, à faire sauter des actrices sur ses genoux du festival de Cannes à la soirée des César ;
- après 7 ans de promotion du journalisme d'investigation jean-michel-apathique ;
Denisot prend sa retraite dorée à la tête de Vanity Fair, un magazine
dont la cible sera éminemment populaire, c'est-à-dire des confins du Marais au VIIIème arrondissement de Paris.
Avec - 19% de parts de marché cette saison, Michel abandonne le navire Gland Journal avant qu'il ne sombre tout à fait tel un commandant de bord de Costa Croisières. On salue l'artiste !
Avec le départ de Michel, il faudra en faire tourner des tables et en appeler aux plus grands spécialistes de l'exorcisme pour ressusciter l'esprit Canal.
On croise les doigts en forme de crucifix pour que cesse enfin ce triste acharnement thérapeutique sur fantôme.
Avec - 19% de parts de marché cette saison, Michel abandonne le navire Gland Journal avant qu'il ne sombre tout à fait tel un commandant de bord de Costa Croisières. On salue l'artiste !
Avec le départ de Michel, il faudra en faire tourner des tables et en appeler aux plus grands spécialistes de l'exorcisme pour ressusciter l'esprit Canal.
On croise les doigts en forme de crucifix pour que cesse enfin ce triste acharnement thérapeutique sur fantôme.
Esprit Canal, reste in pisse.
Idée montage : Burne Puncher.
11 juin 2013
Attention : article à chier…
![]() |
Lire aux chiottes Tue |
On avait l’impression que Action Antifa Paris Banlieue, c’était une association reconnue d’utilité publique ; Pascale répétait sans cesse « vous êtes spécialisés dans l’action », « vous êtes dans la lutte concrète ». J’avais compris que ça se résumait à faire les soldes chez Fred Perry l’antifascisme et à fréquenter un bar de la rue des Panoyaux.
Juste après l’émission, entraîné par l’élan, l’énergie cinétique de ce mouvement masochiste, ou que sais-je, poussé par cette fascination du vide qui peut vous happer quand vous regardez en bas du haut d’une falaise, je lis un article de Nicolas Domenach sur le site Marianne 2. Ça, ça ne m’était jamais arrivé de la vie : voir à chaque round de l’émission ça se dispute d’Itélé cette inconsistance faite homme se faire fesser par un Eric Zemmour aux deux mains attachées dans le dos me suffisait amplement jusqu’alors…
9 juin 2013
Le son du jour où skins et redskins se bagarrent à coup de pelles
7 juin 2013
Au Théâtre Hier Soir
![]() |
Bientôt près de chez vous |
Au théâtre hier soir, un jeune homme
est tombé, puis au moment où les acteurs revinrent sur scène pour
saluer le public, il n'a pu se relever. Au théâtre hier soir, un
figurant est mort pour que les habituels premiers rôles puissent
aujourd'hui venir jouir de toute la lumière, onctueusement fardés. « The show must go on ». Telle est la loi du spectacle. Après entracte, il va pouvoir renaître. Et ça s'annonce grandiose.
Ils pensaient le tenir dès l'an
dernier, au moment de la tuerie de Toulouse, mais la joie fut de
courte durée : le meurtrier se révélait islamiste. « Putain,
je suis dégoûté que ce soit pas un nazi » tweetait du fond
du cœur un journaliste du Nouvel Observateur. Cette fois, il n'y
aura pas d'erreur, ils le tiennent leur nazi, la bête au ventre
toujours fécond, le retour aux heures les plus sombres et sa victime
expiatoire. Ils vont se déchaîner, tout le monde en veut sa part.
En tête de file, Le Nouvel Obs qui en moins de 24 heures s'est déjà
fendu de plusieurs dizaines d'articles sur le sujet. Libé,
l'Express, Le Point... Les politiques ne sont pas en reste : un
tel fond en larmes et en direct sur les plateaux TV, un autre promet
« de tailler en pièce de façon démocratique les mouvements
néo-nazis ». Bernard Debré démontrera son égal état de
mort cérébrale en incriminant les jeux vidéos hyper-violents.
Pendant que les députés observent un temps de recueillement et
d'indignation à l'Assemblée Nationale, les chaînes d'infos se
finissent à la main et éjaculent en jets continus. Obligés depuis
plusieurs mois de supporter les manifs pour tous, les veilleurs, le
désintérêt de moins en moins poli pour les gesticulations
antiracistes, ils vont pouvoir reprendre la main et fermer quelques
gueules au passage. En langage de communication, on appellera ça
faire preuve de pédagogie. Nous assistons en direct à la naissance
d'un symbole.
Pourtant au-delà de la tristesse
légitime de voir mourir un garçon à peine majeur, quel symbole
moins conséquent et moins caractéristique pour la société
française que la mort en pleine représentation d'un intermittent du
spectacle antifasciste ?
Antifas, chasseurs de skins, « pas
de quartier pour les fachos », et leur pendant JNR sont un seul
et même microcosme, les uns ne pouvant exister sans les autres.
Mêmes tenues (ils se sont retrouvés sur le lieu de vente d'une
marque prisée des Rude Boys des deux camps et de Joseph
Macé-Scaron), même coupe de cheveux, même amour de la scansion de
slogans débiles, même goût pour la baston. On se cherche, on se
trouve, des insultes sont échangées, un coup part, cette fois
l'adversaire ne se relèvera pas et même si celui qui a porté le
coup est d'extrême droite, difficile de voir là la marque du crime
fasciste. Au final, on se retrouve avec une bagarre entre bandes
rivales qui tourne au drame. Mais en dehors de ce petit monde très
occupé à se rejouer la guerre d'Espagne, quelle est la réalité de
la menace fasciste ? A peu près aussi grande que le risque de
voir le drapeau de la CNT flotter sur les ruines de l'Elysée. C'est
Lionel Jospin, l'ancien chef de file du parti socialiste qui avait
fini par cracher le morceau en 2007. Pour lui, en France,« tout
antifascisme était du théâtre » expliquait-il à Alain
Finkielkraut. Une pièce de théâtre grassement subventionnée et
largement promue, mais en aucun cas gratuite.
Bien sûr, le théâtre antifasciste
entretenu depuis des décennies a une finalité, il assoit le
magistère moral de la gauche dans la société et permet à l'occasion
de chaque scrutin local de se taper sur les cuisses devant la face de
carême de tel ou tel représentant de l'UMP battu dans une
triangulaire au nom du sacro-saint pacte républicain. Il a servi à
vitrifier tout un pan du débat public (identité, immigration,
nation, sécurité), ou aide le Front de Gauche à se donner des airs
de résistant et non pas de simple réservoir de voix du PS
(engagement de Mélenchon à Hénin-Beaumont, encadrement
actuellement des manifs « spontanées » en hommage à
Clément Méric). Plus intéressant est sa capacité à
s'auto-régénérer quand tout semble le condamner : la défaite
de Lionel Jospin au premier tour 2002 face à Jean-Marie Le Pen
(fasciste officiel de la mitterrandie) n'entraîne pas la fin de la
mascarade mais une quinzaine anti-fasciste d'entre deux tours plus
virulente que jamais. La mort d'un jeune homme aujourd'hui n'appelle
pas à un retour à la raison mais à un déchaînement médiatique
qui ne sera stoppé que par l'heureuse arrivée des vacances d'été.
Enfin il sert à donner à l'opinion
l'autorisation et le sens de ses indignations en montant en épingle
des actes isolés et minoritaires (actes antisémites, islamophobes,
homophobes) pour en faire des outils de questionnement et de remise
en cause de la société. Ainsi, aujourd'hui la mort d'un « antifa »
au cours d'une bagarre (ce qui arrive toutes les X décennies) fera
sens, on va s'interroger sur « ces courants de haine qui
traversent la société française », ce drame va mobiliser les
politiques et les intellectuels alors que, dans le même temps, la
mort d'un élève ingénieur pour « une histoire de cigarette
refusée » (ce qui arrive plusieurs fois par an) restera un
banal fait divers. Quelque chose de triste bien sûr, mais que
voulez-vous, c'est la faute à la fatalité, vous savez ce que
c'était l'insécurité sous Louis XIV ? Organisez donc une
marche blanche. Mourir pour une cigarette, pour un simple regard,
pour avoir doublé la mauvaise voiture, pour avoir photographié un
lampadaire, pour avoir demandé à un groupe de jeunes de faire moins
de bruit ne fait pas se déplacer les ministres de la république ou
n'éveille aucune compassion médiatique. Ces faits sont actés comme
normaux, comme des fatalités susceptibles d'arriver. Elles ne
doivent en aucun cas faire sens, ouvrir sur une réflexion plus
générale. Une telle thématique, concernant la majorité des
citoyens, pourrait bien réveiller en eux leurs instincts les plus
vils comme vouloir vivre en paix et en sécurité par exemple et ça
c'est très mauvais car...car c'est une thématique fasciste bien
sûr !
Alors continuons à nous occuper et à alimenter le
théâtre. Pour le théâtre hier soir, ce jeune homme est mort, personne
n'ira cracher sur sa tombe, mais nombreux sont ceux qui n'ont pas
fini d'y danser.
Attention mesdames et messieurs dans un
instant on va commencer...
6 juin 2013
2 juin 2013
La Prison pour tous, dans le respect.
Najat Vallaud-Belkacem est ministresse des droits des femmes. A ce titre, dans le sillage de son action pour une égalité absolue entre filles et garçons dès l’école maternelle, elle vient de proposer une mesure qui la fera certainement entrer dans l’Histoire. Cette mesure se résume dans son intitulé : mixité et respect dans les prisons françaises. En visite à la prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) avec sa collègue Taubira, elle a dévoilé les principes du changement de paradigme qu’elle compte mener à bien.
1 juin 2013
François ? François Perrin ?
Après la pluie, la pluie. Du Tweet, des émeutes ici, des émeutes là, du chômage, de l'évasion fiscale, un an de guignon ça se fête ! François Hollande est François Perrin. Nous sommes tous des Campana !
La Chèvre par Culturalgangbang
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