31 décembre 2011

Jouet de l’Année 2011 en France

On n'est pas dans la merde...

Il est l'heure de sortir TOUTOU RISTA pour sa promenade quotidienne… Attrape sa laisse et la partie peut commencer.
Oups ! Que se passe-t-il ? Voilà qu'il a des petits soucis de digestion !!!
La balade prend une tournure plus originale que prévue !
Il est vraiment indécrottable ce chien !
Alors, fais preuve de civisme… et n'oublie pas de ramasser derrière lui...
Sois le premier à récolter 3 crottes dans ta pelle et c'est mission accomplie !

Avec TOUTOU RISTA, on n'a pas fini de rigoler !


30 décembre 2011

Vert de Prusse

Le cancer libéral


Hugo Chavez est peut-être en train de réaliser ce qu’aucun homme avant lui n’avait fait : trouver l’explication imparable à tous les problèmes. Revenant sur le nombre élevé de cancers dans la population des chefs d’Etat et de gouvernement des pays d’Amérique Latine, Chavez affirme que ça ne peut être dû au hasard. Grâce à la Méthode Infaillible©, il désigne donc les coupables : les Etats-Unis. Il imagine parfaitement possible que les Etats-Unis inoculent des cancers à leurs adversaires politiques, plutôt que de recourir aux archaïques assassinats.

On se souvient qu’un agitateur à babouches avait prétendu qu’un sioniste se cachait derrière chaque divorce (je n’ai pour ma part jamais compris ce pénétrant message, mais j’imagine qu’il a une signification). Nous subodorons désormais que derrière chaque cancer, chaque tumeur, derrière chaque mélanome, il y a un yankee ! Pire ! Qui peut le plus, peut le moins : si les Etats-Unis sont en mesure de nous inoculer le cancer, ils sont sûrement capables de nous inoculer les accidents de la route, les tennis-elbow, les aphtes et les hémorroïdes ! Les fumiers !

On peut penser ce qu’on veut de Chavez et de ses accusations. On peut écouter ce qu’il dit ou crier au fou. Je ne me prononcerai pas sur cette question de cancer, mais il semble évident qu’il y a au moins une chose que les Etats-Unis savent désormais inoculer au reste du monde. C’est l’obésité…

22 décembre 2011

Cette année, j'ai écrit au père Noël


Cher Petit Papa Noël,
Comme vous le savez déjà, oh pis non, on se tutoie, hein ?... Comme tu le sais déjà, j’ai été sage comme un patient d’un hôpital psychiatrique. Cette année, j’ai été exemplaire, p’tit papa Noël. J’ai voilé violé vingt six femmes pour gonfler les statistiques des chiennes de garde. J’ai désossé quarante-huit immigrés pour gonfler celles de SOS Racisme. J’ai fourni une liste de juifs célèbre à un groupuscule de néonazis arabe et j’ai fourni une liste de néonazis arabe à un groupuscule de juifs célèbre. Voilà, comme tu le peux le voir, Ô Saint-Nicolas… ah merde ! C’est pas celle-là la lettre pour Sarkozi, p’tit papa Noël, j’ai fait mon devoir de citoyen-consumériste du monde-bien. Ayant turfé comme un ouvrier d’avant le Front Populaire, j’estime être en droit de crouler sous tes bienfaits compensateurs, d’être rassasié égoïstement de ta félicité légendaire, que les doux baisers de ta providence me réchauffent en ce rude hiver, que mes petits caprices narcissiques trouvent enfin satisfaction. Pour la première fois, je t’adresse ma liste de cadeaux et de souhaits (oui, car j’avoue qu’au départ, je ne croyais pas en toi, et puis je te confondais avec Satan. Quelle idée de porter les mêmes couleurs ! Vire ton conseiller en Com !). Je compte sur toi pour me combler de bonheur, à la différence de tous ces pauvres innocents de par le monde, frappés d’indignités et de malheurs inique, qui meurent souvent dans d’atroces souffrances, pendant que je jouis sans entrave à la face de l’humanité.
P’tit Papa Noël, j’aimerai avoir :
— un iPhone 4S doté de l’application « Qui est juif ? », avec Himmler en fond d’écran et Lars Von Trier en écran de veille. Et si vous avez le temps, pensez à me le configurer correctement, ce serait la moindre des choses. Parce que c’est gentil de faire des cadeaux, mais si c’est pour faire un travail d’arabe, c’est pas la peine !
— Le livre « Devenez un curé comme à la télé », ouvrage collectif de Bernard-Henri Lévy, Caroline Fourest, Philippe Val, Franz-Olivier Giesbert, Emmanuel Todd, Michel Onfray, Jamel Debbouze, Cynthia Fleury, Tariq Ramadan, Éric Naulleau, Jean D’Ormesson, Laurent Ruquier, Michel Denisot, Arianne Massenet, Gad Elmaleh, l’équipe du Splendid, Laurence Parisot, Akhénaton, Jacques Attali, Guy Bedos, Pascale Clarck, Mimi Mathy, Francis Lalanne, Yannick Noah, Cali, Bénabar, Stéphane Guillon, Didier Porte, Sophia Aram, Calixthe Beyala, Samuel Benchétrit, Carole Bouquet, Abdul El Malik, Laurent Voulzy, Frank Dubosc, Patrick Bruel, Jacky du « Jacky show », Charb, Edwy Plenel, Alain Duhamel, Audrey Pulvar, Renaud, Jacques Weber et plus de trois mille autres auteurs anonymes célèbres, aux éditions « L’empire des songes ». Attention P’tit Papa Noël, le livre pèse cinquante-trois kilos.

— Une émeute raciale avant les élections de 2012, histoire de dynamiser cette campagne si lénifiante. Si possible, bien sanglante et spectaculaire.
— Désarmer les policiers de leurs Tasers et les équiper de fleurets à mouche, ainsi que tout le système électrique avec la petite alerte lorsque l’adversaire à arme lourde est touché.
— La fin de la démocratie. De toute façon, ça ne sert à rien et elle n’est qu’une étape transitoire. Ce sera moins hypocrite.
— Que tous les PD se fassent enculer par les homophobes et vice et versa et recto-verso.
— La fin de la TNT, du câble et du satellite. De la connerie, on en avait déjà assez avec six chaines.
— Renflouer encore une fois les banques en faisant contracter un crédit par les peuples qu’ils devront rembourser aux banques. Le contraire serait désolant.
— La fin de la culture obligatoire Mainstream, dit « World Kultur » ou « Globalism Asshole Penetration Kultur without entrave ».
— Une Shoah médiatique de tous les noms cités plus haut. Je pense que ça ferait plaisir à beaucoup de monde et en particulier à ma mémé qui peste souvent devant la télé.
— Dans ma Timberland gauche, une boite de préservatif Durex pour que je puisse me protéger quand je me branle lorsque Nadine Morano passe à la télé (à la fraise, les capotes !).
— Dans ma Timberland Droite, un Snuff Movies en DVD où Alain Minc se fait dépecer par un octogénaire enthousiaste.
— L’adoption du langage trisomique, dit du « parler banlieue », par tout le personnel de l’éducation nationale pour s’abaisser au niveau des élèves.
— Que les écolos fassent sauter une centrale nucléaire pour prouver que la sécurité laisse à désirer.
— L’adoption urgente d’une loi d’exception en faveur des immigrés, dite la loi « Missié est désolé », où ils seront chacun accueillis par une couronne de fleurs hawaïenne, une boite de « Quality Street » et une subvention annuelle de dignité aux alentours de 75 000 euros.
— L’impunité judiciaire irrévocable pour tout revenu annuel au-dessus d’un million d’euros ou pour toutes célébrités, même pour les crimes les plus horribles, comme le viol, la torture, la pédophilie et le port de baggy.
— L’éradication de la Palestine par Israël. Ce n’est pas que je sois pour l’un et par pour l’autre, p’tit daddy cool Noël, mais comme Israël est plus puissant, ça ira plus vite qu’il gagne, plutôt que d’attendre une Palestine à niveau. En tout cas, faites ça au plus vite, car je n’en peux plus de ce conflit à la con. J’aime bien la guerre d’habitude, mais celle-là est du n’importe oik, comme le disent les jeunes. Alors faites comme vous pouvez, même l’éradication de la Palestine et d’Israël par la Corée du Nord si ça vous chante. Mais que le boulot soit fait.
Voilà p’tit papa Noël, toi qui te descendras une Tourtelle, avec tes godemichés par milliers, n’oublies pas David Douillet.

Apple, la tyrannie du cool

21 décembre 2011

Vous avez aimé "intouchable" ?

Alors précipitez-vous sur le blockbuster du moment :

Jubilance !

Une grande œuvre d’art est comme un arbre, la durée de sa vie dépasse de très loin ce qui est donné à l’homme. Au détour d’un chemin, le regard attiré vers un coin bizarrement éclairé, vous découvrez un couple de châtaigniers trapus, hérissés de ramures anarchiques, à moitié couverts de mousse. Deux monstres caparaçonnés qui sèment des quintaux de fruits ronds et brillants pour les biches, les sangliers de passage. Vous vous arrêtez : pour vous, c’est une découverte, et pourtant, ces deux-là sont plusieurs fois centenaires. D’autres les ont bien connus. Autrefois, il bordaient une propriété et servaient de bornes. Puis on les a un peu oubliés, ils ont continué de vivre trop loin des routes.

Une belle œuvre d’art, c’est pareil : elle donne sa beauté aux nouvelles générations avec la générosité d’une adolescente. Un siècle après sa naissance, on la découvre toujours aussi fraîche, telle (presque) que les anciens la virent. On peut l’avoir oubliée, elle demeure là, prête à séduire l’œil neuf. Ne vieillit-elle pas ? Si, en surface. Elle continue de vivre, de nous surprendre, de nous intriguer, alors que tout a été dit sur elle. C’est l’avantage d’être jeune : on découvre réellement et au sens propre ce que tout le monde connaît déjà.

- Quoi de neuf ?
- Molière !
C’est de Sacha Guitry, qui s’y connaissait en œuvres.

Hellzapoppin’ est une comédie musicale sortie en 1941. Il y a donc une éternité. Elle fut célèbre en son temps mais, le genre de la comédie musicale hollywoodienne ayant à peu près disparu aujourd'hui, la plupart des trentenaires n’en ont même jamais entendu parler. Introduisons donc la plus spectaculaire de ses scènes.
Slam Stewart et Slim Gaillard formaient un duo de musiciens comiques, mais tout à fait éminents par ailleurs, depuis quelques années déjà : Slim and Slam. Ce sont eux qui démarrent la scène jubilatoire que voilà. J’en entends déjà s'exclamer mouarf ! encore du vieux jazz moisi ! Qu’ils patientent un peu, ces sourds, et voient l’explosion finale de la scène… Qu’ils apprécient ce que l’humanité perdra, quelques années plus tard, avec l’apparition du triste rock’n roll, et comment les plus énergiques de ses prétentions semblent lourdes et pépères comparées aux bonds joyeux des Harlem Congeroos ! Voyez, regards neufs, ce jazz qui se dansait encore, voyez voltiger ces Noirs hilares et ces Négresses splendides ! Laissez-vous gagner par la Jubilance ! Ha, on est loin de la New wave anglaise !...
Paradoxe que les futurs historiens de l’art ne comprendront pas plus que nous : pendant un conflit mondial, dans un pays qui pratiquait la ségrégation raciale (le film l’illustre ici et là) et qui sortait d’une crise économique désastreuse, l’expression populaire de la classe la plus dominée, ce fut ça, le swing absolu, la joie !

Enjoy !

20 décembre 2011

Ach, quel choly accent !

Non, nous ne nous associerons pas aux médisants, les Allemands ne sont pas de retour, la preuve :





et le premier qui dira le contraire sera attaché devant cette vidéo jusqu'à ce qu'il chiale :

La France résonne de tous les accents du monde par evajoly

15 décembre 2011

Eduquons, éduquons.


J’ai déjà eu l’occasion de louer le génie de Bertrand Blier, mais je manque à la fois de talent, de vocabulaire et d’énergie pour lui rendre l’hommage exact qu’il mérite. Avec Bertrand Blier, nous sommes tous condamnés à l’euphémisme.

Calmos est sorti en 1976, second volet de la quadrilogie magique de Blier (Les Valseuses, Calmos, Préparez vos mouchoirs, Buffet froid). Des quatre, c’est celui qui eut l’honneur d’être un échec public. Et Blier lui-même le renia quelque peu, preuve qu’il est meilleur auteur réalisateur que critique.
Un gynécologue (Jean-Pierre Marielle) quitte tout, son cabinet, sa situation et la civilisation elle-même pour échapper aux femmes. Il rencontre Jean Rochefort, tout aussi excédé, avec qui il part s’isoler chez un curé de village (Bernard Blier). Là, ils vont vivre non plus comme la société (c'est-à-dire les femmes) les oblige à le faire, mais comme ils en ont vraiment envie. L’ivrognerie, la bouffe et l’abolition volontaire de l’hygiène rendront enfin à ces fous le bonheur que la tempérance des mères, le bon sens des institutrices et l’appétit sexuel des gonzesses leur confisquaient. Le film culminera ensuite dans un burlesque encore plus gigantesque, des foules de mecs rejoignant les fugueurs, tournant le dos à leurs meufs tandis que celles-ci s’organisent, montent des armées et ramènent de force les couillons au foyer. Avec Blier, bien sûr, pas de discours raisonnable : les femmes veulent être baisées, les hommes servent à ça et c’est marre ! Tout ça finira dans une usine de foutage où Marielle- Rochefort seront réduits à l’esclavage sexuel, contraints de faire reluire des milliers de bonnes femmes à tour de rôle. Enfin, devenus vieux et épuisés, exilés au sommet d’une montagne imprenable, ils devront fuir encore, pour finir dans un con géant (scène qui enfonce Tim Burton lui-même), image de l’obsession sexuelle et du matriarcat, où nous sommes peut-être aujourd’hui.


Le film peut se lire comme une pure déconnade, et alors c’est un des plus grands films déconnants de l’Histoire, tout simplement. Il peut aussi illustrer à sa façon les conflits du milieu des années 1970, féminisme en tête, ou l’injonction faite de jouir, d’avoir une vie saine, d’être un bon père, d’être épanoui, de s’ouvrir au plaisir féminin, de s’adoucir etc. Le culte de la bonne santé (et la performance sexuelle qui en est l’image) en prend pour son grade : en écho à la Grande bouffe (1973) un des personnages de Calmos conseille de manger du sucre, surtout le soir, moyen imparable de se fabriquer de bons chicots…
Ce que fuient les hommes, en fait, dans ce film à sanctifier, c’est le désir, ce fil qui les relie aux femmes et les empêche d’être eux-mêmes, des enfants qui jouent et profitent innocemment de la vie. Une tentative de réhabilitation non sérieuse de l’irresponsabilité masculine. Et contrairement au mot d’ordre de l’époque, contrairement à la dénonciation de ce qu’on appelait alors la phallocratie, le désir est ici renversé : quand les hommes s’en libèrent, ce sont les femmes elles-mêmes, groupées en milice, qui viennent rétablir l’ordre, et leur pouvoir sur le monde. L’affiche est d’ailleurs assez parlante : la bouche d’une femme Léviathan déferle sur la campagne, engloutissant un type sur son passage : rien ne peut lui échapper. A méditer.

L’extrait proposé ici est un moment de grâce : tout y est parfait, les acteurs, le rythme, la position de la caméra, le montage, les dialogues. Un adolescent aussi imprudent qu’on peut l’être à son âge est remis sur les rails par ses aînés, qui font son éducation misogyne à grands coups de formules géniales, dont « plus pouvoir boire de vin ! » est le sommet. On jubile devant l’outrance, la provoc authentique, le renversement des convenances et des bons sentiments. On déguste les mots comme aucun amoureux de la Nouvelle vague ne pourra jamais le comprendre.


Le CGB soutient Renaud dans sa déchéance

Alors que ses fans s’organisent sur Facebook pour soutenir leur Héraut populaire afin qu’il exorcise ses vieux démons éthyliques, le CGB nage à contre-courant de ce mouvement et soutient Renaud Séchan ad vitam aeternam dans sa descente aux enfers. Le but désiré : qu’il ne reprenne jamais la chanson et ne fasse de promotion à la télévision. Qu’il ne sous saoule plus jamais, ô combien !, de son néoromantisme petit-bourgeois et de sa pathologie rebellococo.
Nous souhaitons que Renaud continue à détester la vie, source de sa déchéance, qui engendre un ennui constant que rien ne peut baumer. Nous affirmons que le chanteur a bien raison de n’en faire qu’à sa tête en refusant d’écouter son entourage proche, Hugues Gaufré en tête, et de ses fans assoiffés. Laissez-le se pourrir en paix, bon sang !
Au CGB, nous tenons comme aux prunelles de Jack à la dépression salutaire de Renaud Séchan. Pour son Noël, tous les membres ont cotisé pour lui offrir une caisse de pastis supplémentaire, en espérant qu’il reste de la place dans sa cave, et qu’il la descende pour le réveillon, seul dans son 300 m² de Meudon.
VIVE LE PASTIS ! VIVE RENAUD !

14 décembre 2011

Johnny be gouine

Fallait bien que ça arrive un jour, un dérapage de Johnny. Avec un tel personnage dont la parole a une heure d'avance sur sa pensée (qui est de plus épuré au maximum), il était étonnant que Johnny ne dérape jamais. Ben, c'est fait. Chassez le naturel et il revient en Harley.

Les kapos sont en danger

Le conseiller Pôle Emploi, Mr Touati, nous avait regroupés dans une salle comme des alcooliques anonymes et nous avait dit en guise de bonjour : " Vous êtes mon portefeuille de chômeurs"... C'était la première phrase et c'était déjà la phrase de trop...
Je m'enfuis donc dans le petit matin de peur d'entendre la suite... Loin de mes compagnons d’infortune et du conseiller maboul...

Depuis, j'ai eu la la surprise d'apprendre qu'il s'agit en réalité d'une expression maison, d'une pure parlure "polempoi".
"Portefeuille de chômeurs", rien que ça...


Foutons-nous donc sans modération de ces branques, de leur envie de "trader" de la chair humaine, des formations de merde qu'ils infligent à meilleurs qu'eux et de leur appétence pour la prostitution morale :

_ Vous savez développer votre réseau ?
_ Oui connard, je suce gratuit tout les lundis.

12 décembre 2011

Jean-Louis Murat dit du pas bien

Edit : Murat chez Taddéi


Interview du 9 décembre sur Le Point.fr

Jean-Louis Murat travaille comme les paysans dont il célèbre l'existence. D'abord il compose, retiré dans les monts d'Auvergne, puis il enregistre, puis il joue, puis il se terre à nouveau pour reprendre le cycle de sa vie d'artiste. C'est méticuleux, régulier, et toujours talentueux, comme il le prouve avec son dernier album, un petit bijou d'écriture et de mélodie baptisé Grand Lièvre (1). Jean-Louis Murat, un homme rare, mais disert.

Le Point.fr : Vous vous tenez en marge du système. Pourquoi refuser de participer aux opérations caritatives, comme Les Enfoirés ?
Jean-Louis Murat : Je trouve ce système dégoûtant. Les jolis coeurs, les plus-généreux-que-moi-tu-meurs, je n'y crois pas du tout. Tous ces artistes sont des monstres d'égoïsme. La vraie générosité, elle est silencieuse. Tu fais, mais tu fermes ta gueule. Ça ne doit pas devenir un élément de promotion.

Les artistes qui y participent n'ont aucune volonté d'aider une cause, selon vous ?
Non, ils font de la promo. N'importe quelle maison de disque te dira que la meilleure émission de variétés, c'est "Les Enfoirés", et qu'il serait bien d'y être. Tout est dit.

Même pas un soupçon d'altruisme ?...
Moi, toutes ces qualités-là, l'altruisme, le machin, je m'en bats les c... Ces hommes de gauche patentés, je connais leur mode de fonctionnement. Le plus grand des jolis coeurs, Renaud, je l'ai vu faire un truc qui te conduit normalement en prison. Il est devenu mon ennemi de base, même si on ne tire pas sur une ambulance. J'ai vu aussi des hérauts de la gauche jouer au poker une petite nana perdue, une nana de 16 ou 17 ans. "Elle est pour toi ou elle est pour moi ?" Je les ai vus faire ça, ces mecs qui hurlent à la mocheté du monde dès qu'un chien se fait écraser. Dans le business, c'est pire. C'est un milieu où il faut se taire. Ils ne peuvent pas me supporter, je le leur rends bien. Je n'ai pas d'amis là-dedans.

C'est pourquoi vous avez choisi de vivre et travailler en Auvergne ?
Oui. Je ne suis jamais arrivé à me faire à ce milieu. Au début, j'avais un appartement à Paris, parfois je me mélangeais un peu, mais c'était une catastrophe. Je me souviens d'une fois où j'ai mangé avec le patron d'une maison de disque et sa grande vedette. Je n'ai pas passé l'entrée. Je leur ai dit : "Je n'ai rien à voir avec vous, je vous emmerde, au revoir, je me casse."

Vous dénoncez aussi l'engagement politique des artistes.
C'est le triomphe de l'hypocrisie. Les chanteurs se mettent toujours du côté du manche. La vie d'artiste est beaucoup plus confortable si tu es vaguement contre. Ils essaient de se placer sous une sorte de lumière marxiste. Ils disent : Je suis un rebelle, je suis socialiste. Tous les cons font ça.

Tous ne sont pas de gauche !
Non. Tu peux aussi faire une carrière de lèche-cul à la Souchon. C'est le plus grand stratège de la chanson française. Il est passé de Pompidou à Sarkozy sans broncher. C'est un centriste, si on veut. Souchon, c'est le Lecanuet de la chanson, ou alors, pour être plus moderne, c'est le Bayrou de la chanson. Un exemple à suivre si on veut vendre des disques.

Vous ne vous reconnaissez dans aucun parti ?
Je n'ai jamais été de gauche une seule minute dans ma vie, mais je n'ai jamais été de droite non plus. L'engagement, c'est différent, c'est le pont plus loin. Si tu t'engages, tu dois faire abstraction du fait de savoir si tu es de droite ou de gauche. Ou alors il faut faire de la politique comme Flaubert, c'est-à-dire déceler la connerie, sortir le détecteur. C'est un spectacle tellement ridicule qu'il faut jeter un regard neuf dessus. On aurait besoin de Blake Edwards pour mettre en scène la clownerie de l'accord passé ces derniers jours entre les Verts et le PS, par exemple !

L'artiste n'a rien à dire politiquement ?
Mais quelle est la valeur de l'artiste dans la société ? Qu'est-ce que c'est que ces petits chanteurs de variétés qui font des trucs à la con de trois minutes avant de disparaître, et qui d'un seul coup ont des consciences de Prix Nobel de la paix ? Ça n'est pas sérieux.

Vous faites malgré tout des choix politiques, comme tout le monde...
Idéologiquement, j'aime beaucoup Léon Bloy, Bernanos. Ils ont une façon de penser dans laquelle je me retrouve. Ce sont des pré-communistes, des pro-chrétiens. Si je doute de quelque chose, il suffit de quelques pages de Bernanos, ça me remet à cheval ! Mais ce n'est pas tellement de la politique, c'est plutôt une façon d'envisager la vie et l'individu.

Donc, vous ne vous engagerez pas pour une cause ?
Jamais. L'idéologie chez les artistes, c'est une funeste blague. Ce qu'ils portent vraiment, c'est dans leurs chansons et leur comportement.

Et vous, pourquoi faites-vous des chansons ?
Pour moi. Si elles rencontrent des gens, très bien. Mais je n'ai jamais pensé à quelqu'un d'autre que moi en écrivant une chanson. Même dans la chanson populaire, même Bruant, même Pierre Perret, ils pensent d'abord à leur gueule.

C'est de l'égocentrisme !
Non, c'est la nature des choses. Je ne pense pas qu'un artiste puisse amener quoi que ce soit. Je pense que les enjeux sont ailleurs. Ils sont à l'extrême intérieur, dans le saint des saints de chacun. La seule idée que j'aimerais faire passer, c'est que chacun a en soi une énergie quasi infinie.

C'est ce que vous démontrez sur scène, où vous semblez comme possédé ?
Sur scène, je vais dans une sorte de château-fort intérieur. S'il y a quelque chose qui peut être exemplaire chez l'artiste, c'est ce chemin sportif qui mène vers ce "Fort-Boyard" dans lequel je me mets sur scène. Ce chemin a du sens. Un concert, c'est un meeting d'athlétisme. Je ne l'envisage que comme ça. Je fais un disque tous les ans parce que je défends une idée quasi héroïque de l'énergie. Je peux regarder quinze fois un sprint d'Usain Bolt, et ça me sert pour écrire mes chansons. Je suis dans quelque chose de primitif, d'où vient l'énergie, le feu sacré.

En revanche, vous ne parlez pas pendant un concert. Les spectateurs ont l'impression que vous les méprisez...
Je ne dis plus rien parce que tout le monde filme. Cinq minutes après, tu te retrouves sur Internet. Pourtant, j'ai eu des moments très spectaculaires. Le lundi qui suit la défaite de Jospin en avril 2002, par exemple, je suis en concert à la Cigale. J'attaque par une blague où je dis : 80 ans de communisme, 80 millions de morts, on est bien débarrassé ! Silence de cathédrale dans la salle. Le public ne supporte pas ce genre de truc ! En fait, j'aime beaucoup déclencher le rire jaune, j'aime bien aller à la limite. Il faut être créatif.

Qui sont vos héros personnels ?
Les sportifs, comme Usain Bolt ; peu d'artistes, ou alors des morts. J'aime Proust, par exemple. En musique, j'en ai très peu. J'aime bien les gagnants, mais aussi les losers. Je trouve qu'il y a une abnégation incroyable chez Van Morrison, chez Tony Joe White, chez JJ Cale. Ils ne sont jamais arrivés en haut mais ils s'en foutent, ils rament !

Ils ont cette fameuse énergie, ce feu sacré ?
Voilà ! J'aime aussi les gens qui, comme Bernanos, vont vers le surnaturel ou le mysticisme. Hector, Achille, Léon Bloy, Bahamontès et Usain Bolt, c'est un mélange de tout ça. Mais j'aime pas les lopettes, ce qui semble être la particularité du monde politique : fabricant de lopettes. Même Proust pouvait provoquer quelqu'un en duel et aller au coin du bois. Dans le monde politique d'aujourd'hui, pas un seul serait capable de le faire !

L'une de vos chansons, sur votre dernier album, proclame ceci : "Dans ce monde moderne je ne suis pas chez moi". Vous êtes misanthrope ?
Je dis ensuite : "Merci pour tant de peine, mais je ne t'aime pas." C'est ce que je pense vraiment. C'est même vicieux, puisque ça me plaît assez qu'on ne m'aime pas. Être une vedette dans ce monde pourri, je n'apprécierais pas tellement ! C'est plutôt un honneur d'être détesté. Mais je ne suis pas suicidaire. Je suis un mec simple. Je garde les valeurs paysannes : se lever tôt, travailler. Et ce que les autres en pensent, à vrai dire, on s'en fout.

L'art arme

Un an avant sa mort, William Burroughs se prête à l’un de ses exercices préférés : tirer des coups de feu. On le voit ici mitrailler le portrait de Shakespeare, scène pleine de sens pour celui qui connaît le projet global de Burroughs, son combat contre les mots et son rôle de grand bousilleur de la prose classique. D’ailleurs, les comparses du vieux Bill se moquent gentiment de lui quand il s’approche du portrait, lui assurant qu’il ne peut pas rater son coup à une telle distance ! Ce qu’ils n’ont pas prévu, ces couillons, c’est que Burroughs fasse un duel avec la légende. Il se place alors dos à la cible, fait sept pas en avant et lui décharge son feu sur la gueule. C’est ainsi que les génies doivent traiter les génies du passé. Face à face.

Evidemment, les amateurs d’analyse pseudo freudiennes peuvent y aller de leurs remarques sur ce meurtre du père si particulier. J’y verrais plutôt un geste à la Rauschenberg, quand il effaça un dessin de de Kooning en 1953.

Au-delà de la scène elle-même, on peut se demander si l’on trouverait encore un écrivain français pour se montrer dans une telle situation : l’arme au poing… Dans le concert de jérémiades qu’est devenu la littérature dans sa presque totalité, dans cette exposition permanente de petits Moi souffrant de bobos divers, dans cette course à la déprime récompensée par le Marché et ce concours général de bons sentiments non violents, y a-t-il encore une place pour ce genre de monstre ?

11 décembre 2011

7 décembre 2011

Face à la racaille

On me dit qu'ILYS aurait pondu un article de qualité... fichtre. Voyons voir cette diarrhée...

Tiens, tiens, tiens... ILYS, infatigable promoteur du style tata en slip, part en guerre contre la racaille...


Ca va chier les copines !


Va falloir muscler votre jeu les filles... Et puis, il manque quelque chose de fondamental dans cette logorrhée, c'est ce que font les racailles aux femmes occidentales. Un problème un peu plus crucial que l'administration de low kick à tataland.
Dès qu'une racaille tombe sur une de nos femmes, pour peu qu'elle soit jolie, c'est évidemment une salope. Pour peu qu'elle ait de gros nichons, ça devient une pute... Quant à l'érotisme, à la coquinerie de nos femelles... Alors là on touche à une terre inconnue au débile... La racaille sera déboussolée par l'impudeur de cette femme qui ne se conduit pas comme le gros tas de saindoux poilu et bâché qui est l'horizon naturel de sa vie de merde.
Et quand la petite racaille parvient à ses fins, que cherche-t-elle à faire? A faire "tourner" bien entendu. Sinon, il se contentera d'un ersatz... Une capture vidéo à l'insu de sa victime par exemple... Capture qu'il visionnera en compagnie d'autres racailles... On me dit à l'oreillette qu'il essayera peut-être même d'en tirer des avantages en nature... une pipe d'un de ses potes, un p'tit boulot... Que sais-je...

Inutile de dire qu'au CGB, ce genre de racaille nous fait dégueuler.

6 décembre 2011

C'est pas choli choli


S’il fallait relever toutes les attaques que les ligues de vertu modernes lancent contre la joie de vivre, on n’aurait plus le temps de rien foutre. En tête des ligues, bien sûr, détenteurs jaloux du label « Bien », les écologistes. Les écologistes français, précisons, les meilleurs, les plus performants. Tous les jours ou presque, ces grenouilles de saladier montent au créneau pour lâcher leurs offuscations sur les têtes qui dépassent. On insulte notre candidate ! viennent-ils de glapir, appuyés en paroles par tout ce que la France compte de faux-culs. Jugez-en : Patrick Besson a écrit un article où, phonétiquement, l’accent d'Eva Joly est reproduit. Ça donne des choses comme « Zalut la Vranze ! Auchourt'hui est un krand chour : fous m'afez élue brézidente te la République vranzaise ». Crime de lèse-norvégienne ! Assaut de la beauferie franchouillarde contre l’esprit frappeur d’Oslo! Attaque digne des heures les plus soires de notre histombe ! Racisme ! Xénophobie ! Ecolophobie ! Bobo bashing !Tout y passe, comme dans un conduit menant à la mer…

Quand les Guignols de l’Info foutaient un accent arabe à Arafat et Ben Laden, Noël Mammaire trouvait ça très drôle, mais quand sa championne à lunettes est égratignée dans ce qu’elle a d’ailleurs de moins grotesque (son accent), il crie Goebbels ! Quand deux cents imitateurs singent les tics de Sarkozy, et son phrasé, l’ensemble des écolos de France se gondolent en criant bis ! Mais si l’on ose suggérer qu’Efacholi dit ses conneries avec un accent à se pisser dessus, on convoque immédiatement la Résistance, Valmy et la Levée en masse ! Qué rigolade… Et l’accent de Giscard en son temps, et Barre, et Mitterrand, et Balladur ? J’arrête là…

Mélanchon, qui ne s’abaisserait jamais, lui, à proférer la moindre insulte en public, y est allé de sa défense des « Français nés ailleurs » dont il serait scandaleux de moquer l’accent, ni rien d’autre du reste. Il a vu ça où ? Où a-t-il pris qu’en France, on ne se moque pas des accents ? On ne fait QUE ça, à longueur de journées ! Pagnol en est plein ! L’accent, c’est le truc que Dieu a inventé pour rabattre le caquet du prétentieux qui se croit partout chez lui ! Macache : on voit tout de suite que tu viens de nulle part, norvégien ! On voit que t’es pas de chez nous, oh couillon ! C’est ça, le peuple ! C’est pas un ramassis de curés à la Mélanche qui pondèrent leurs expressions en fonction d’un code distingué, hé nouille ! Le peuple, qui s’y connaît en cons, il te fourre ton accent de merde sous le pif dès que t’a la prétention de lui pomper l’air, et il a raison ! Et il vote pas pour toi, en plus !
J’invite toutes les têtes de nœud à revoir cette admirable scène populaire, dans Gran Torino, où le vieux Kowalski / Eastwood amène son petit protégé chinetoque chez un coiffeur rital de ses amis. Le polac et le macaroni commencent à s’insulter en se traitant de bouffeur de saloperies et d’escroqueur d’aveugles. Et le Jaune devra apprendre comment se servir de la vanne raciale et à quoi elle sert : à t’intégrer dans un groupe où ton petit moi prétentiard aura d’abord été soumis à un test. Si t’es trop con, ou si t’es Mélanchon, t’as aucune chance !


Venant des écologistes, d’ailleurs, cette façon de refuser de voir clairement ce qui est limpide n’étonne pas beaucoup. Dès qu’il s’agit de leurs propres tabous, eux qui se vantent tant de leur courage politique sont toujours les derniers à voir ce que tout le monde constate. Ainsi, pour un écolo français, la criminalité, c’est uniquement le fait des cols blancs et des traders. La violence, c’est celle des flics et de Monsanto, la pollution, c’est le nucléaire. En quoi ils sont aussi partiaux et symétriquement lamentables qu'un militant UMP de base...
Puisqu'il faut donc leur ouvrir les yeux, que ce soit bien clair : dans un discours d’Efacholi, la chose la plus remarquable, c’est son accent ! Le seul truc qui mérite d’être retenu, qui fasse la différence d’avec le néant, c’est son accent ! Sans accent, cette femme passerait TOTALEMENT inaperçue. Car, dans une élection présidentielle, il ne suffit plus de dire n’importe quoi pour se distinguer : c’est devenu la règle générale. C’est ce que les sociologues sérieux appellent « le précédent Chirac ». Depuis lui, révélateur et pour ainsi dire accomplisseur de la modernité politique, il n’est plus possible d’échapper au n’importe quoi pour séduire le blaireau. Ainsi, les efforts d’Efacholi pour dire n’importe quoi sur à peu près tout, ne seraient que perte de temps si elle n’avait cet accent, seul caractère qui permette encore de la remarquer un peu.

Mais, bien sûr, j’allais oublier, il y a aussi ses lunettes. Probablement conseillée par le seul mec lucide de son camp, Efacholi a opté pour des lunettes ridicules, sortes d’œufs au plat portés à incandescence, puis appliqués directement sur le faciès. Ou, peut-être, aire d’atterrissage pour tomates, manière d’égayer les meetings. Assurément, leurres stratégiques derrière lesquels elle est censée disparaître complètement. Dans le secret de sa conscience, le conseiller en image (moouarf) a dû faire ce raisonnement à la hussarde : dès qu’elle va paraître, les journalistes et adversaires vont avoir tellement de bâtons pour la battre, qu’on va détourner leur fiel en leur agitant un joujou rouge sous le nez : pas bête ! Hélas, bien que conçues pour la gaudriole, ces lunettes se sont révélées beaucoup moins comiques que les idées et discours de la protégeuse de gazons. Aujourd’hui, c’est un drame, personne n’y fait même plus attention !

Les socialistes l’avaient bien compris : les écolos sont ingrats. Avec la candidate qu’ils ont, ils devraient remercier Besson de s’intéresser encore à elle. Au lieu de ça, ils l’attaquent, fidèles à leur sens stratégique si particulier. Soyez prudents, intégristes verts, si vous dissuadez trop les moqueurs, bientôt plus personne ne parlera de vous. Rendez-vous à la prochaine élection…

5 décembre 2011

Que deviens-tu JC ?

Après Tristane Banon, le Sofitel, Rikers Island, le Carlton, Dodo la Saumure, les putes belges, Béa à la hussarde dans les toilettes et maintenant le bois de Boulogne : que devient Jean Christophe Cambadélis, l'ami indéfectible de DSK © ?

Pour le savoir, cliquez ici bande de salope !!!

30 novembre 2011

Prophétie

Que l’on appelle « civilisation » ou « humanisation » ou « progrès » le trait pour lequel on cherche aujourd’hui à distinguer les Européens; qu’on appelle simplement, sans éloge et sans blâme, d’une formule politique, le mouvement démocratique de l’Europe: derrière toutes ces caractéristique morales et politiques de surface, auxquelles renvoient de telles formules, s’accomplit un formidable processus physiologique qui ne cesse de s’amplifier, – le processus qui rend les Européens semblables, leur autonomie croissante à l’égard de tout milieu déterminé qui aimerait s’exprimer au fil des siècles dans l’âme et dans le corps sous forme d’exigences identiques, – donc la lente apparition d’une espèce d’homme essentiellement surpranationale et nomade qui, pour parler en termes physiologiques, possède pour trait distinctif typique un art et une faculté d’adaptation maximalisée. Ce processus propre à l’Européen en devenir peut voir son tempo ralenti par de grandes rechutes, mais peut-être gagnera-t-il et croîtra-t-il de ce fait en véhémence et en profondeur – le déchaînement et la poussée de « sentiment national » qui continuent de faire rage aujourd’hui entrent dans ce cadre, tout comme l’anarchisme qui commence à se lever – : ce processus entraînera vraisemblablement des résultats que ses promoteurs et apologistes naïfs, les apôtres des « idées modernes », pourraient bien ne pas escompter le moins du monde. Ces mêmes conditions nouvelles à la faveur desquelles se développera, en moyenne, une égalisation et une médiocratisation de l’homme – un homme animal de troupeau, utile, dur à la tâche, utilisable et compétent dans des domaines variés -, sont au plus haut degré propice à faire apparaitre des hommes d’exception possédant cette qualité d’être suprêmement dangereux et suprêmement attirants. Alors en effet que cette capacité d’adaptation, qui fait l’épreuve de conditions variant continuellement et commence un nouveau travail à chaque génération, presque à chaque décennie, ne rend absolument pas possible la puissance du type; alors que ces Européens à venir donneront probablement l’impression générale d’ouvriers variés, volubiles, pauvres en volonté et offrant de larges possibilités d’utilisation, qui ont besoin du maître, de celui qui commande comme de leur pain quotidien: alors que, par conséquent, la démocratisation de l’Europe aboutira à la production d’un type préparé à l’esclavage au sens le plus subtil du terme: dans des cas particuliers et exceptionnels, l’homme fort deviendra nécessairement plus fort et plus riche qu’il ne l’a peut-être jamais été jusqu’à présent, – du fait de son éducation dénuée de préjugés, du fait de sa formidable diversité de pratique, d’art et de masque. Je voulais dire: la démocratisation de l’Europe est du même coup une organisation travaillant involontairement à l’élevage de tyrans, – à tous les sens du terme, y compris le plus spirituel.

Par delà bien et mal, Nietzsche, 1886

29 novembre 2011

Simone Weil, l'obligation et les besoins

Il y a des milliers d'années, les Égyptiens pensaient qu'une âme ne peut pas être justifiée après la mort si elle ne peut pas dire « Je n'ai laissé personne souffrir de la faim. » Tous les chrétiens se savent exposés à entendre un jour le Christ lui-même leur dire : « J'ai eu faim et tu ne m'as pas donné à manger. » Tout le monde se représente le progrès comme étant d'abord le passage à un état de la société humaine où les gens ne souffriront pas de la faim. Si on pose la question en termes généraux à n'importe qui, personne ne pense qu'un homme soit innocent si, ayant de la nourriture en abondance et trouvant sur le pas de sa porte quelqu'un aux trois quarts mort de faim, il passe sans rien lui donner.

C'est donc une obligation éternelle envers l'être humain que de ne pas le laisser souffrir de la faim quand on a l'occasion de le secourir. Cette obligation étant la plus évidente, elle doit servir de modèle pour dresser la liste des devoirs éternels envers tout être humain. Pour être établie en toute rigueur, cette liste doit procéder de ce premier exemple par voie d'analogie.

Par conséquent, la liste des obligations envers l'être humain doit correspondre à la liste de ceux des besoins humains qui sont vitaux, analogues à la faim. Parmi ces besoins, certains sont physiques, comme la faim elle-même. Ils sont assez faciles à énumérer. Ils concernent la protection contre la violence, le logement, les vêtements, la chaleur, l'hygiène, les soins en cas de maladie. D'autres, parmi ces besoins, n'ont pas rapport avec la vie physique, mais avec la vie morale. Comme les premiers cependant ils sont terrestres, et n'ont pas de relation directe qui soit accessible à notre intelligence avec la destinée éternelle de l'homme. Ce sont, comme les besoins physiques, des nécessités de la vie d'ici-bas. C'est-à-dire que s'ils ne sont pas satisfaits, l'homme tombe peu à peu dans un état plus ou moins analogue à la mort, plus ou moins proche d'une vie purement végétative.

Ils sont beaucoup plus difficiles à reconnaître et à énumérer que les besoins du corps. Mais tout le monde reconnaît qu'ils existent. Toutes les cruautés qu'un conquérant peut exercer sur des populations soumises, massacres, mutilations, famine organisée, mise en esclavage ou déportations massives, sont généralement considérées comme des mesures de même espèce, quoique la liberté ou le pays natal ne soient pas des nécessités physiques. Tout le monde a conscience qu'il y a des cruautés qui portent atteinte à la vie de l'homme sans porter atteinte à son corps. Ce sont celles qui privent l'homme d'une certaine nourriture nécessaire à la vie de l'âme.

L'Enracinement, Gallimard point, p. 13-14.

23 novembre 2011

Les évangélistes du numérique sniffent de la poudre d'informaticien concassé.


Le travailleur français est en première ligne pour se prendre les effets désagréables du mondialisme en pleine tronche. Parce que le travailleur français coûte trop cher. Le travailleur français, il exige une sécu, des congés payés, un salaire qui lui permette de payer un loyer à lui tout seul. Des privilèges qu'il est en train de perdre, comme l'atteste le dernier rapport de l'OMS, mais qu'il perd pas assez vite pour être compétitif. Alors en attendant qu'il se résigne à vivre au niveau du Brésil, on délocalise chez des peuples moins gourmands, prêts à bosser pour un bol de riz par jour.

Le mondialisme est un grand magicien: il y'a des secteurs comme ça où, abracadabra, plus y'a de l'embauche et plus y'a de chômage.

L'informatique, il y'a 20 ans c'était un métier de riche, parce qu'il y'avait très peu d'informaticiens. Aujourd'hui ils sont légion et, comme il faut bien répartir le fric, les salaires baissent. Le niveau des formations aussi. C'est donc en train de devenir un métier de pauvre. Alors on délocalise progressivement en Inde et en Chine.

Pour empêcher l'informaticien occidental de se révolter, on a mis en place un savant système de destruction psychologique afin de le pousser à la division, au silence, à la honte, au suicide et à la toxicomanie.

Un lynchage médiatique sournois.

A l'instar du rom, du musulman, du chômeur, du paysan ou de la viande à h.p., l'informaticien fait partie des bouc-émissaires publics sur lesquels on a le droit de chier en toute impunité.

L'informaticien est obèse, puceau, moche, sale, attardé mental, il bouffe que des pizza et du macdo, il est fan de star wars et passe son temps à mater des films porno. Alors allez-y, balancez-leur toutes les pierres que vous voulez à la tronche, ça fait du bien de se défouler sur des innocents et c'est sans risque.

Une révolution technologique tous les 6 mois.

Des commerciaux avec un charisme et des arguments de scientologue nous bombardent incessamment de news méga géniales qui nous expliquent que la programmation va devenir encore plus super high tech révolutionnaire.

C'est incroyablement facile de faire une révolution artificielle en informatique à partir du moment où on a le fric pour se payer du tapage médiatique. Investissez dans la promo d'une tentative de programmation de chat en javascript qu'un stagiaire dyslexique a complètement foirée, ça donne un truc révolutionnaire comme twitter.

Ces révolutions sont complètement bidon, parce que ça fait belle lurette que l'inventivité est complètement gelée côté programmation, l'innovation est plutôt côté hardware de frimeur et autres gadgets inutiles pour gros beaufs qui savent pas quoi foutre de leur fric. L'informaticien n'a déjà pas le temps de s'adapter aux machines qui changent sans arrêt, il passe sa vie à traduire des algos préhistoriques, en inventer des nouveaux est devenu le cadet de ses soucis.

Ces super géniales méga power top révolutions de la programmation servent en fait à justifier les licenciements. Bon coco, désolé mais c'est la révolution là, tes compétences sont démodées, allez hop, à la porte, t'avais qu'à passer tes nuits à t'auto-former au lieu de dormir.

Et, loin de se serrer les coudes entre eux contre les méchants escrocs qui les enculent, les travailleurs de l'informatique se livrent une guerre sanguinaire, chacun défendant bec et ongles la technologie qui le fait bouffer à un instant T. En plus le codeux se fait la guerre à lui-même à l'intérieur de sa tête, parce qu'il doit jongler entre plusieurs technos dont sa vie dépend.

Ca fait rêver, hein ?

Les formations d'experts en branlette.

Non seulement les révolutions-wanking justifient de jeter le travailleur à la poubelle, mais ça justifie également de ne plus jamais l'embaucher. On cadenasse la poubelle à double tour et direction l'incinérateur.

L'informaticien au chômage pour cause de désuétude est sensé faire des formations pour mettre ses compétences à jour.

Car c'est bien connu, le chômage c'est la faute aux chômeurs.

D'ailleurs, la famine c'est la faute des crève la dalle, ils avaient qu'à pas être pauvres. Les tremblements de terre c'est la faute des morts écrasés sous leur baraque, ils avaient qu'à se payer des baraques de riches. Et la pratique de la torture, c'est la faute des torturés, ils avaient qu'à courir plus vite.

Bon, je m'égare. Enfin, à peine.

Manque de bol, une fois qu'il a fini sa formation, il y'a de grandes chances pour que ses nouvelles compétences soient déjà démodées. Alors, histoire d'économiser du temps et de l'énergie, les formateurs leur enseignent des trucs complètement bidon pour les endormir.

Il y'a des types qui sont payés à former des développeurs, ou même à écrire des bouquins, alors qu'ils ne savent pas ce qu'est une propriété statique, une interface ou une adresse mémoire, qu'ils sont capables de confondre mosaïque et z-buffer, qui ne connaissent aucun langage à part le javascript, qui ignorent à peu près tout des concepts élémentaires de la programmation puisqu'ils vivent en récupérant du code gratuit à l'usage des bras cassés, voir en cliquant sur les boutons de générateurs automatiques de code.

Et j'invente rien, c'est des mecs que je connais.

Le développeur a donc bien plus de chances de se refaire en auto-formation, mais là encore c'est un terrain miné.

Première mine: les forums d'experts en overwanking qui racontent n'importe quoi, se la pètent à mort en balançant une tonne de termes techniques et autres noms d'algos savants auxquels ils ne connaissent strictement rien, ça fait classe de tartiner du jargon de frimeur, à les écouter on pourrait croire qu'ils sont spécialistes en tout et qu'ils ont dix carrières derrière eux. Il y'a d'ailleurs des centres de formation qui se sont spécialisés dans cette technique d'enfumage immonde et qui se sont fait des couilles en or en abrutissant les chômeurs. Non, non, je donnerai pas de noms, c'est pas que j'en ai pas envie, hein, mais la dernière fois que j'ai essayé, l'hébergeur a fermé mon site parce qu'il a été menacé de procès pour diffamation.

Seconde mine: les bouquins bidon rédigés par les escrocs des formations bidon.

Troisième mine: les sources super pédagogiques mais inutilisables vu qu'elles ne servent à rien. Toujours rédigées par les mêmes connards.

Décidément les fonblards sont partout.

Etant donné que l'informaticien n'est pas forcément un abruti, il peut être amené à comprendre que s'il s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, il a intérêt à changer de métier.

Mais quand on a passé 10 ou 20 ans à apprendre à faire marcher des machines ultra compliquées... c'est... comment dire... Prenez l'éleveur de boeufs qui a passé sa vie à apprendre à faire tourner une laiterie. Il n'arrive pas à vendre son lait. Ben, en général, plutôt que de foutre le feu à son exploitation et se reconvertir en balayeur, il préfère se suicider.


Les professionnels du sabotage.


L'ignominie ne se cantonne pas au cadre des chômeurs/précaires/intérimaires/formés/etc. Au sein des entreprises c'est pareil, on a mis en place des savants stratagèmes pour empêcher tout le monde de bosser.

Vous allez me dire, quel interêt de couler sa boîte ? Hé bien, ça s'appelle du noyautage, et c'est assez facile en réalité car les patrons ne comprennent rien à l'informatique, leur boulot consistant à amasser de la thune, pas à comprendre comment ça marche un programme.

Le sabotage professionnel profite à la concurrence, qu'il s'agisse de boîtes concurrentes ou de nations concurrentes, ça se fait. Imaginez que Bébert, chef d'entreprise, a embauché à son insu des spécialistes du sabotage qui vont ruiner sa société. Cela va immédiatement profiter à Marcel, chef de la boîte concurrente, qui a promis une belle promotion aux saboteurs - et qui lui couleront sa boîte à leur tour, on rivalise pas avec des enfumeurs professionnels formés par les pires crapules des écoles de commerce.

Ce stratagème fonctionne aussi à l'échelle des nations. A qui profite la destruction de l'informatique en France ? Regardez où foutent le camp nos ingénieurs, nos techniciens et nos investisseurs, et tout s'éclaircit.

Suivez mon regard: ma clientèle franco-belge ayant coulé, j'ai deux alternatives:
- sauter sous un train
- bosser pour les ricains

Vous comprenez mieux ?

Et ça marche, et nos boîtes coulent.


Et maintenant, un peu d'humour.

Regardons de plus près avec quelle stratégie vachement subtile ils cassent tout. On a déjà une petite connaissance des méthodes de harcèlement moral utilisées pour bousiller des salariés ou couler une boîte, voyons comment ça marche en informatique.

En fait c'est simple. On a réussi à convaincre nos patrons que la façon la plus intelligente de gérer une équipe, c'est de mettre un commercial ou un graphiste au poste de chef de projet, bref tout ce que vous voulez sauf un développeur, alors que seul un développeur de haut niveau avec une expérience de brute est apte à occuper ce genre de poste.

Prenez une entreprise du bâtiment qui construit un immeuble. Remplacez l'ingénieur par un trader ou un dessinateur de b.d., normalement l'immeuble s'écroule.

Ca provoque des situations fort cocasses. Par exemple, prenons l'image d'une construction de maison:

"Hep l'ouvrier, l'architecte a oublié la cuisine, la salle de bains et les chiottes sur les plans. Tu te démerdes pour les caser. T'as deux jours. Et si t'es pas content t'es viré. De toutes façons si la baraque s'écroule, c'est toi qu'on va accuser."


Mais... et le droit du travail là dedans ?

Ca existe encore le droit du travail, en dehors de la fonction publique ?

De toutes façons, à partir du moment où une profession est précarisée, le droit du travail est un luxe révolu qui a rejoint le néant.

Quand le travailleur est occupé à s'écorcher vif pour essayer de se vendre, le droit de grève n'existe pas.

A l'époque où le droit de grève n'existait pas, la seule façon de se défendre, c'était d'occuper l'usine avec des flingues. Et puis quand on a même pas d'usine à occuper, il reste la rue.

Dormez bien en attendant la guerre civile.

John Salecon.

Texte reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteur.

20 novembre 2011

Guerre Totale: l'interview

Guerre totale a un ton tellement personnel, il sort tellement des conventions que j'ai voulu rencontrer son auteur.
Au milieu des romans autofictifs de trentenaires urbains mi- dépressifs, mi-concernés, et de choses vaguement écrites n'aspirant qu'à l'adaptation "série télé", ce roman remet de la littérature dans les épinards.

15 novembre 2011

Paradis immédiat

Le temps des utopies est derrière nous, c’est bien connu. Et petit à petit, c’est jusqu’à la capacité de se projeter qui disparaît : la société ne sent plus le besoin de deviner ce que l’avenir lui réserve, ni de se fixer des rêves lointains à réaliser. La mentalité collective vit désormais conscrite dans cette courte vue qu’on reprochait jadis aux politiques : l’horizon immédiat lui suffit.

Pourquoi inventer un avenir quand le présent en est déjà un ? Quand la nouveauté est perpétuelle et que les révolutions et les progrès sont le lot quotidien ? Pourquoi planifier le monde de demain quand on est convaincu qu’il n’y a pas d’au-delà et qu’il faut être heureux ici et tout de suite ? Penser le futur ? Le bonheur est ici et maintenant, pourvu qu’on mange sainement et qu’on fiche un peu la paix à la nature. Ici et maintenant parce qu’il n’existe rien d’autre.


Au 21ème siècle, les hommes ont appris à aimer leur présent, à en être euphoriques, au point qu’ils n’ont de souci plus que de l’améliorer, de le préserver, mais non pas de le changer. C’est une évolution assez sensible lorsqu’on regarde la production d’œuvres de science-fiction : ce qu’on appelle aujourd’hui science-fiction, ce sont en réalité des œuvres fantastiques, où s’opèrent des croisements entre différents univers imaginaires déjà existants. L’utopie, l’exercice de rêver, de fantasmer, est toujours là mais on rêve d’autres mondes, parallèles, pas de mondes « plus tard ». Toutes les ambitions et les lubies ont été remisées au profit d’une seule qui a pris toute la place : l’utopie ultime, l’utopie du présent.

L’utopie du présent fait voir par exemple le travail non plus comme du travail mais comme un moyen de s’épanouir ; elle fait voir l’argent qu’on n’a pas comme quelque chose qui « n’est pas ce qui compte » ; le lopin qu’on ne peut pas acquérir comme quelque chose de « tant mieux ! comme ça rien ne nous retient » ; et si l’entreprise n’offre plus de carrière toute tracée : bon débarras ! Bonjour mobilité, liberté, flexibilité… Petit à petit, les hommes apprennent à chérir un mode de vie au rabais. De bon gré ils respectent les principes de Restriction Durable© : préserver les ressources, se faire tout petit, ne pas laisser de traces, vivre sobre à tous points de vue... Les hommes s’affranchissent de tout ce qui pouvait les séparer d’un bonheur immédiat, à portée...

Désormais, le présent est tout ce qu’il y a : être ambitieux, visionnaire, ce n’est plus que penser à perfectionner ce présent, à l’entretenir… C’est penser, d’autre part, à éliminer tout ce qui sur terre fait obstacle à l’établissement du paradis immédiat. Voilà donc que se forment ces colonnes de gens qui s’indignent de tout ce qui ne va pas bien tout de suite et maintenant, qui ne tolèrent pas que le présent utopique soit entaché, et qui se mobilisent autour de moratoires, de plans d’action, parfois même de guerres humanistes… Ils sont si satisfaits de leur présent que, quand l’occasion se présente, ils veulent l’étendre aux régions du globe où il tarde à advenir.


14 novembre 2011

Ploutocratie

L'Ultime Souper de Silvio

Un film pour toute la famille


Synopsis :
Cinq dirigeants mondialistes et amis des banques se réunissent dans un agréable pavillon autour d'une table choisie, pour refaire le monde. Ce soir comme chaque semaine, ils invitent un plus petit dirigeant, soigneusement sélectionné pour les difficultés économiques de son pays et sa mauvaise image médiatique, à partager leur table et à exposer son point de vue sur un sujet donné. A la fin du repas ils l'éliminent.
(devant le succès rencontré par la version grecque et la version italienne, une adaptation française serait prévue courant 2012)

9 novembre 2011

R.I.P. Joe Frazier

Joe Frazier est K.O.
Son dernier adversaire sur le ring de la vie fut un cancer du foie qui ne lui laissa aucun répit. L'ancien Champion du Monde de boxe catégorie poids lourd est décédé ce lundi 7 novembre et laissant parmi nous sa gloire. Joe Frazier s'était illustré comme le premier à avoir battu le King Mohamed Ali en 1971 au Madison Square Garden de NY.
Deux ans plus tard, George Foreman, champion olympique 1968 à Mexico, lui fait mordre la poussière à la deuxième reprise, après l’avoir envoyé six fois au tapis.
Dans son espoir de reconquérir le titre suprême, Frazier s’incline par deux fois contre Mohammed Ali, à New York en 1974 puis aux Philippines, en 1975, dans un combat d’une très grande brutalité devenu célèbre sous le nom de "Thrilla in Manila".
Puis il s’incline une nouvelle fois en juin 1976 contre Foreman, à New York.
"Je sais qui je suis, et oui, j’ai battu Ali les trois fois, disait Frazier en 2006 au New York Times. Ali disait toujours que je ne serais rien sans lui. Mais qu’aurait-il été sans moi ?" Frazier a remporté trente-deux combats pour quatre défaites (2 contre Ali, 2 contre Foreman) et un match nul. Frazier avait été couronné à trois reprises comme "boxeur de l’année" par Ring Magazine, en 1967, 1970 et 1971.

Thrilla In Manila

7 novembre 2011

Guerre totale, putain de roman


Qui ça intéresse, la rentrée littéraire ? A part quelques libraires, quelques rombières, quelques quinquagénaires, qui a encore assez de temps libre à consacrer à l’élagage de cette absurde jungle ? Combien de romans ? 600 ? 700 ? 654, très officiellement, à ce qu’il paraît…
Est-ce qu’on se figure bien ce que ça représente ? Il n’y a peut-être pas, dans l’histoire du monde, sept cents livres qui méritent d’être lus, et voilà que chaque année, en France, la littérature industrialisée déverse sur nos têtes un coulis romanesque toujours plus épais. La littérature est entrée dans l’âge massif.
Heureusement, des éditeurs continuent de publier des livres à leur rythme, et sans calcul. L’Editeur, par exemple.

Guerre Totale, premier roman de Jean-Luc Marret, est ce que les journalistes ont coutume d’appeler un « ovni littéraire », pour éviter d’avoir à trouver une meilleure définition. Un « ovni littéraire », en bon français, c’est un livre qui surprend, qui n’adopte pas les codes habituels et s’empare d’un sujet en créant sa propre partition. C’est aussi, peut-être, un livre qui paraît si éloigné des canons du succès public qu’on le croirait chu d’une autre planète. D’où l’image de l’ovni… C’est que Guerre totale n’est pas, comme on pourrait le craindre, un énième réquisitoire contre la guerre, pas plus que son apologie, d’ailleurs. C’est plutôt la version littéraire d’une réflexion sur cette activité fondamentalement humaine, l’auto violence globale, et l’exploration très fine de ses variantes. Un auteur qui ne pose pas sa morale comme un CV (avec ce que cela comporte de dénonciations convenues, d’offuscations de bon goût et de position morale supérieure), c’est devenu suffisamment rare pour être remarqué.

« Des limousines, de vieilles limousines popofs, des Volga, achetées à un trafiquant ukrainien, se garèrent face à l’entrée, autour d’un grand arbre calciné, et en faisant crisser le gravier gelé. Le Chef du Parti – la fonction officielle du mâle alpha du pays, le Phallus supérieur – se fit attendre. Comme toute dictature digne de ce nom, n’est-ce pas, mes chéris, le pays se trouvait sous le contrôle d’un parti unique, lui-même commandé par un seul homme, lequel à son tour était la proie d’un vertige. »


Il ne s’agit pas d’une guerre, mais de la guerre. L’action, s’il faut résumer, se passe partout, c'est-à-dire ici même. Partout en même temps, de façons différentes mais avec une remarquable constance, des hommes se battent. Le théâtre principal est l’Albanistan, pays de merde comme on en fait de plus en plus, conjuguant archaïsmes mentaux et moyens de destruction sales. Tout est ringard en Albanistan, les matériels comme les combattants, les communications comme le régime politique. La seule chose qui fonctionne encore, c’est la boucherie humaine, mélange hallucinant de violence crue, d’à peu près méthodiques, d’improvisations martiales et d’un burlesque à se pisser dessus. L’humanité en guerre totale ne fonctionne d’ailleurs plus qu’en deux modes simultanés : la haine active et le grotesque. Le héros peu reluisant de cette fresque n’a plus comme dernière religion que la volonté de s’en sortir. Passer entre les balles lui semble une raison de vivre bien suffisante. Dans la galerie de personnages inquiétants qu’il croisera, une femme incarne la guerre des sexes, qui se répand sous le feu de la guerre globale : Manjola, cinglée totale. C’est évidemment une hystérique, c'est-à-dire le pendant féminin du génie destructeur des hommes, avec son charme si particulier…

Une précision : la violence mise en scène ici n’a rien à voir avec celle que l’on trouve, par exemple, chez un Bret Easton Ellis, avec sa monotonie dans l’immonde, sa complaisance sadique et son esthétique de série Z.

Dans ce premier roman, Jean-Luc Marret réussit le coup de maître de conjuguer les tons, les rythmes, les plans narratifs, de superposer les modes lyrique, technique, comique, psychologique, poétique, de multiplier les angles de vue, d’embrasser le génie violent de l’humanité jusque dans ses implications sexuelles, pour nous donner une odyssée d’images fantastiques (explosion nucléaire vécue, parachutage de millions d’êtres, invasion atomique finale, etc). Le récit est haché, coupé, tronçonné d’interruptions impressionnistes ou d’informations qui forment un tout haletant, angoissant et drôle à la fois, et même poétique. C’est comme si l'on suivait les opérations d’une guerre devenue générale en étant soi-même dépassé par le rythme du monstrueux bordel. C’est une littérature qui pétarade de partout, qui bondit, s’affale et détale dans un même mouvement, qui zappe et s’hystérise en conservant une profonde compassion pour ceux qui font ce qu’ils peuvent. Mais ici, à la différence d’une certaine littérature contemporaine confite en mode compassionnel et devenue aussi chiante qu'une armée de bigotes, l’énergie de la langue, féroce, drôle, baroque, barbare, déferle sur un monde qui reste à plaindre, même s’il est habité par la démence.

4 novembre 2011

La minute de Batpat : Bref


Tu aimes Bref ? Attends. Ne réponds pas. Ecoute. 9 heures zéro zéro, mon Iphone me prévient sur l’air remarquable de puissance de Phil Oakley Together in electric dreams (si vous tentez de lire ce texte en écoutant en même temps cette chanson culte tirée du film culte éponyme, vous risquez de mettre votre cerveau en danger niveau 4) que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, c’est à dire pas trop ; à une heure raisonnable, pour le teint, contre les cernes… Nous sommes tous commerciaux. Nous sommes tous Steve fucking Jobs.
Au lever, surprise : ciel bleu, plein soleil. Et c'est que j'aime les soleils d'automne. Dont acte. Je décidai après ma séance d’exercices physiques matinaux (une centaine de pompes sur les poings, un bon millier d’abdos et 33 minutes de méditation transcendantale afin d’unifier l’effort dans le corps) de partir me promener dans les rues de Paris, cet authentique musée à ciel ouvert et à l’entrée libre. Bref, comme dirait l’autre connard… Lui, il ne tardera pas à tomber entre mes mains. Je le regarderais, il me regarderait, je le regarderais, il regarderait un chat, le chat me regarderait, je regarderais le chat, je le regarderais, alors j’attraperais le chat et je lui tordrais le cou, il me regarderait, je le regarderais. Bref, je le dépècerais de mes mains et il se ferait arracher par la grâce de mes ongles manucurés par les plus grandes techniciennes du XVIème arrondissement son putain de DAMNE REGARD DE CHIEN ! Bref. Il était déjà midi et après tout, qui travaille un vendredi ? Si ce n’est ces méprisables cafards insupportables, les moyens de la classe moyenne. Tapis pour un trip. Voici le bilan de ma journée. Est-ce que tu aimes les singes ?


Oh le bâtard !


Aujourd’hui, j’ai épargné :
1. Aux Halles :
_ 3 Kate Moss en bas résilles déchirés, dont l’une ne devait pas avoir plus de 11 ans ;
_ 27 Beyounce en jeans slims à paillettes sur des popotins de 10 m3 ;
_ 589 Joey Starr à doudoune et caleçons CKca;
_ 576 50 Cent à déflecteurs textiles et chromes aux chaînes en toc d’un kil ;
_ 3 Pères Noël en avance, tous de la CIA.

2. Dans le Marais :
_ 21 fantômes de FX (RIP à toi mec, enfin meuf, truc quoi) à perruques brushées, talons aiguilles (il ressemblait tant à Vincent Mac Doom, égérie de l’humanité travestie) et lunettes Chanel mange gueule (Tu mérites ces lunettes. Tu es d’Hollywood) ;
_ 1 Rhianna, en short et fourrure, qui s’avérait être un homme ;
_ 98 Stevie Boulet millésime 2001 peroxydés jusqu’aux poils des trous de nez ;
_ 2 Azzedine Alaia, dont l’un était le vrai ;
_ 3 Pères Noël en avance, tous du Mossad.

3. A Saint-Michel :
_ 1 Alain Badiou, assistante maternelle à l’école élémentaire du coin ;
_ 89 Django Reinhardt de moins de 10 ans et de sexe féminin, qui voulaient faire signer des pétitions engagées à 89 Bernadette Chirac à gros sacs à main moches, plein à craquer ;
_ 37 Charb, tous islamophobes ET inflammables ;
_ 69 Che Guevarra qui faisaient de la mendicité agressive ;
_ 3 Père Noël en avance, tous d’Al Qaeda.

4. A Saint-Germain :
_ 57 Catherine Deneuve à mèches, en tailleur soupe au lait, et lunettes de soleil Chanel cache misère (Tu mérites ces lunettes. Tu es le glam) ;
_ 184 James Bond en smokings et pare-soleils teintés Police (Tu mérites ces lunettes. Tu es bankable) ;
_ 4 Nicolas Sarkozy sur talons compensés, modèle Aviateur sur le nez (Tu mérites ces lunettes. Tu es le rêve américain) ;
_ 1 256 BHL engagés (sur un passage piéton) à cheveux mal peignés qui sortaient tous de Science Po ;
_ 975 Florian Zeller à touffe blonde dont l’un était le vrai ;
_ 2 Frédéric Beigbeder, dont l’un était Emmanuel de Brand ;
_ 1 Dexter absorbé dans un Ichat avec son for intérieur, et qui ne m’a pas pris en chasse ;
_ 1 Vincent Lindon, dont l’un était alcoolique ;
_ 3 Père Noël en avance, tous des Editions Gallimard.

5. A la Mosquée de Paris :
_ 99 Mahomet dont 98 portaient des Nike et ricanaient en lisant Charia Hebdo ;
_ 2 Sakineh voilées qui en réalité étaient des bonnes sœurs sortis de leur retraite ;
_ 1 Alain Soral à kipa réfugié politique palestinien ;
_ 5 Adolphe Hitler, qui vendaient du saucisson ;
_ 3 Père Noël en avance, tous baptisés à Saint-Nicolas du Chardonnay.

On ne le dit pas assez, mais la liberté du fils de l’homme qui descend du singe, c’est de singer... Il faut de la patience pour rester raffiné. Est-ce que tu m’as pris pour Breivik ? Mon carnage c’est du portrait, du personnalisé, du sur mesure. Le meurtre de masse, c’est pas du service. Si vous le permettez, je préfèrerais aimer mon prochain plutôt que mon semblable. Bref. Où est ma hache ?

6. Dans ma glace :
_ 1 blogueur, dont l’un était Batpat.

Les Intouchables, ces impayables




François Cluzet était en compagnie d’Omar Sy sur le plateau de Claire Chazal dimanche 30 octobre pour faire la promotion du film les Intouchables, qui relate une histoire d’amitié entre un paralytique monté sur fauteuil roulant et un jeune valide. Si l’un a enfin acquis un nom de famille en passant du stade de petit humoriste à Canal à celui de comédien césarisable, l’autre, déjà primé à moult reprises (meilleur espoir masculin, meilleur acteur, meilleur acteur dans un second rôle), nous a joué la comédie de l’artiste engagé. En effet, et François Cluzet, dans sa rage humanitaire toute de sensiblerie humaniste, la larme à l’œil comme à l’accoutumée pour l’habité de gôche, y est allé de sa propre définition du handicap, une définition qui ne nous a pas laissés indifférents au CGB.

Citation : « Et c’est bien le problème des handicapés c’est à dire qu’on change à la limite de trottoir alors que, ils existent comme nous tous et que la seule chose qu’ils peuvent demander c’est un échange, d’être égal à égal. Finalement un homme égal un homme quel qu’il soit, dès lors qu’il a encore sa tête, dès lors qu’il a encore l’usage de la parole, alors on peut échanger quelque chose avec lui. C’est la leçon du film. C’est une comédie, une comédie profonde. »

En vingt secondes, François Cluzet aura incarné toute la bêtise qui caractérise ces acteurs déconnectés du réel mais qui se prennent pour des super citoyens infaillibles sur la question de l’homme. Nous ne saurions que trop conseiller à François de choisir d’incarner un psychiatre pour son prochain rôle, histoire de le sensibiliser au handicap mental, à l’autisme, à la schizophrénie, de le sauver d’un amalgame malheureux avec le docteur Mengele, et de lui épargner un procès de crevette à la Timsit. Quant aux muets qui croiseraient un jour la route de Cluzet, nous ne saurions trop les inviter à le lui dire avec des signes : un majeur levé, ou à grand coup de poing dans la gueule.

2 novembre 2011

Les transgresseurs mis à nus par leurs apologistes mêmes


En ce moment même, mes chers concitoyens, tandis que vous dormez sur vos vastes oreilles de sourds, la bête immonde rôde autour de la civilisation et fait peser sur cette partie du globe une menace qui rappelle les heures les plus soirs de notre histombre.
Des intégristes catholiques ont perturbé une pièce de Roméo Castellucci, variation scatologique sur le visage du Fils de Dieu. Attention, je précise que n’ayant pas vu la pièce et n’ayant aucun désir de la voir, je ne porterai ici aucun jugement sur cette merde ! Que ce soit bien clair : on ne badine pas avec la déontologie au CGB !

Il y a bien plus amusant à faire, par exemple écouter comment France culture relate la chose.
(cliquer ici pour écouter)
zSHARE - France cult.mp3

Le 24 octobre 2011, dans l’émission La dispute, d’Arnaud Laporte, une présentation des échauffourées nous est impartialement faite. Le chroniqueur Antoine Guillot évoque le courageux dramaturge, champion de la transgression, comme de juste. A l’heure où même les chanteuses de variété française renversent les tabous, où un animateur télé peut-être « dérangeant », où un T-shirt est « subversif », où un billet d’avion est « révolutionnaire et où ma boulangère « déplace les lignes », il serait étonnant qu’un artiste subventionné par l’Etat ne soit pas, au minimum, transgressif. Passons.

Le Guillot raconte donc l’histoire des perturbations cathos et évoque une autre pièce «dérangeante », Golgotha Picnic , de Rodrigo Garcia, bientôt donnée à Paris, et qui risque d’être à son tour attaquée ! A cette occasion, Rodrigo Garcia est présenté comme un artiste…devinez quoi : transgressif ! Bigre, encore un !!
On apprend même qu’il « bouscule protocoles et tabous » et que « les vociférations et images chocs sont ici assumées ». Bien...

Jusqu’ici, me direz-vous, nous sommes dans la parole ordinaire de l’élite cuculturelle, bien dans son rôle, ma foi, quand elle défend les artistes (surtout les transgressifs subventionnés) contre ces connards de Cathos. Mais là où la chose prend un tour cocasse, impayable et pour tout dire murrayien, c’est quand Joëlle Gayot, qui anime une autre émission sur France Culture, se fend de son commentaire outragé. Elle crie au scandale devant ces groupes qui « participent de l’extrême » et « qui n’ont plus de surmoi » et qui « au grand jour, se permettent d’intervenir sur tel ou tel artiste ». En trois mots, cette inepte reproche aux Cathos ce qu'elle applaudissait chez Castellucci. Extrême, sans tabous (plus de surmoi) et qui se permet d’intervenir sur tel ou tel Dieu, c’est bien le portrait que son collègue Guillot venait de faire du Roméo ! Elle se prend les pieds dans le tapis. La transgression oui, mais pas touche à mon théâtre subventionné ! Les tabous c’est caca, mais respecte mon statut ! La religion, je lui piétine la face mais j’appelle les flics si tu n’es pas d’accord. Ha, les braves…

Ce qui est beau, dans cette bouffonnerie, c’est de voir des usurpateurs pris à leur propre piège. De courageux compisseurs du Christ en 2011 (alors qu’il est mort depuis 1882) ressassent des attaques contre un ennemi déjà en putréfaction. La charogne a fini de puer depuis un siècle qu’ils en sont encore aux insultes. Leurs excès de retardataires sont tout désignés pour soulever le cœur de quelques nonagénaires, au mieux de quelques scouts. Mais dès que ces artistes "radicaux" trouvent en face d'eux des cathos tout aussi radicaux, on crie pouce ! On veut bien être radical, mais tout seul ! C’est à devenir fou : si l’on veut soutenir la transgression comme valeur, faut-il tresser des couronnes à un Castellucci, ou adhérer au combat des cathos intégristes qui « participent de l’extrême », selon le mot immortel de la Gayot ? L’un transgresse un tabou depuis longtemps tombé au sol. Les autres transgressent le tabou de l’artiste contemporain, supposé libre de clamer sa vérité tout en exigeant un désert critique. Faut-il applaudir l’esprit libre de Rodrigo Garcia qui " bouscule protocoles et tabous ", ou celui des scouts à cheveux courts qui n’ont carrément « plus de surmoi » ? Et, ce faisant, n’ont-ils pas atteint le nirvana contemporain que tout artiste cherche, le moment où le surmoi étant dépassé, enfin libre, on défonce les conventions bourgeoises ?


Quand Voltaire défendait Callas, il prenait des risques. Il ne combattait pas l’Inquisition pour obtenir un bon papier dans les Inrock, ni une chronique hagiographique sur France Culture. Les artistes contemporains pourraient tout à fait décider de ne pas se ranger dans la tradition voltairienne, mais voilà, il semble que la transgression et le combat militant soient devenus l’alpha et l’oméga de toute création. Eh bien, qu’ils transgressent vraiment, qu’ils se battent contre des dangers réels, et qu’ils laissent tranquille ce pauvre Christ auquel plus personne ne croit, puisque plus personne n’est prêt à mourir ni à tuer pour lui. Au lieu de chercher des poux dans la dépouille momifiée de la morale chrétienne, dont tout le monde se cogne depuis un siècle au moins, pourquoi aucun théâtre subventionné ne se penche-t-il, par exemple, sur les implications psychosociales du personnage d’AÏcha, troisième épouse et favorite de Mahomet ? La tradition nous rapporte des choses bien étranges sur ce modèle d’union proposé aux croyants : épousée à six ans, devenue femme à neuf… (Références ici)

Qu'attendent donc les transgresseurs ? L'autorisation de leur ministre de tutelle ?

1 novembre 2011

Après l'occupation de la Ruhr...


Occupons ce misérable pays qui a l'outrecuidance de vouloir organiser un... comment disent-ils déjà... un "référendum" [sic]... Vieille idole barbare du monde d'avant.



31 octobre 2011

Amis des Tommies contre Georges Brassens


Les bobos n'aiment pas Brassens par FrenchCarcan

Petite vidéo de French Carcan où l’on apprend que les commémorations envers Georges Brassens irritent Vincent Cespedes et autres bobonobos de RTL. On peut y sentir toute aversion pour la grandeur, pour ne pas changer, et des approximations ridicules à l'aide de novlangue inconsciente. Dans sa chanson « les deux oncles », Brassens déplore autant les attentes germanophiles qu'américanophiles de certains Français pendant le second salon mondial de la charcuterie, qui dura six ans dans toute l’Europe, et renvoie dos à dos leurs naïvetés et illusions. En réponse à ça, nos philotommies dévoués se fourvoient par un glissement sémantique vers un manichéisme résistant/collaborateur pour mieux nous vendre Brassens comme un homme tout à fait pas bien qui passe mal l'épreuve de la postmodernité radieuse.
Puis cette comparaison ridicule entre deux grands de la chanson gauloise, Trenet et Brassens, est navrante.

I like your poils

La plume la plus acérée d'ILYS n'a pas hésité cette semaine à enlever le haut, la semaine prochaine, il enlèvera le bas... en attendant, revivons ensemble une belle page d'histoire, ressuscitons un grand journal qui n'aurait jamais dû disparaître.

Bloub, le CGB sera toujours là pour exaucer tes rêves de gloire :