30 mars 2012

Kad Merad, POURQUOI ?

Nous apprenons avec effarement que le corps de Kad Merad a été finalement inhumé dans le carré musulman d’un cimetière de Toulouse, suite au refus des autorités algériennes d’accueillir la dépouille de l’auteur des tueries sur son sol.
Kad Merad, Français d’origine algérienne, après une brillante carrière d’humoriste sur la chaine de télévision Comédie et au cinéma, dont le plus gros succès reste à ce jour « Bienvenue chez les Ch’alafistes », a revendiqué les sept meurtres de Toulouse et de Montauban au nom d’Al-Quaïda, mais les enquêteurs de la DCRI pensent qu’il s’est auto-radicalisé et auto-ridiculisé.
Bien que nous ne savons pour l’heure ce qui a bien pu se passer dans la tête de notre rigolo national, nous pouvons tout de même établir une chronologie des événements antécédent aux actes sanglants de Kad Merad.
C’est début 2010 que Kad Merad sombre dans l’enfer de l’alcool et de la drogue. Depuis déjà quelque temps, Kad Merad prend conscience qu’il enchaine films de merde sur films de merde, des sous comédies qui ne font marrer que les scénaristes. C’est à cette période qu’il a l’impression de n’être plus qu’un clown de plateau de télévision et que d'avoir une répartie spontanéiste pour seul talent ne suffit guère à devenir un grand comique, tels que le furent Louis de Funès, Bourvil, le petit Grégory et Fernandel. Kad le vit de plus en plus mal, jusqu’au jour où il rencontre Jean-Luc Delarue qui lui conseille de se ressourcer sur la terre de ses ancêtres et d’y faire le point, comme il l’a fait lui-même dans la boite de nuit « Le Baron ». Ce qui serait le moyen le plus efficace de se sortir de la lente tourmente de l’enfer de l’alcool, de la drogue, des putes, des plateaux télé de Denisot, d'Arthur et de Michel Drucker.
C’est en octobre 2010 que Kad Merad débarque à Alger, décidé une bonne fois pour toutes de relancer sa vie sur les bons rails, sans tunnel sinusien sur le trajet. Et là, c’est le DRRRÂÂÂÂÂMMME ! Ce qui devait être un parcours initiatique libérateur se révèlera une implacable descente au sein du plus noir des enfers, au tréfond des plus sombres ténèbres empuantis qu’ça craint grave la mort, dans la plus effroyable demeure du sheitan qu’est le genre de mec à t’accueillir avec des couteaux de boucher dans le dos, dans le royaume des ombres malveillantes, spectres d’anciens SS, qu’aucune lueur d’espoir ne peut atteindre. Ne dit-on pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions ? Hein, DSK ?!
Kad Merad, un peu perdu dans l’Alger mythique de son enfance, rencontre fortuitement le plus abject des personnages, Mahmoud Shakal, un salafiste à la jonction de différents réseaux groupusculaires islamistes. Le Shakal à l’odeur alléché lui tint à peu près ce langage :
- Toutes ces putes occidentales, cette cocaïne d’infidèles et cet alcool de croisés que tu t’es envoyé, pauvre nouille, c’est de la merde ! La meilleure des cames, c’est Allah ! Le trip suprême ! La défonce divine, c’est le djihad ! Si t’en as marre de ta petite vie minable de bourgeois francaoui, rejoins donc les soldats d’Allah ! Offre soumise à conditions selon le stock de kalashs disponible.
- Ok, ça me tente ! Hé ? Tu la connais la blague de l’islamiste barbu qui a confondu le Mollah du coin avec la chatte touffue de sa femme ?
- Je vais te donner une adresse à Kandahar en Afghanistan et tu demanderas à voir Abdul Amal Ôbaba de ma part. Il te prendra en charge pour rallier le Waziristan du Nord dans les zones tribales du Pakistan. Là-bas, tu deviendras un vrai soldat d’Allah et ensuite tu rentreras en France en attendant tes ordres.
- Parfait ! Et tu l’as connais la blague de l’islamiste barbu qui a sodomisé un cochon qui dormait sous un drap noir en pensant que c’était sa femme en burka ?

Kad Merad au Waziristan du Nord. C'est le seul accoutrement qui lui paraissait plausible pour ressembler à un salafiste.

Kad Merad revient en France en septembre 2011, changé à jamais. Il s’établit à Toulouse et laisse son passé de comique à deux dinars loin derrière lui. Ses desseins sont désormais tout autre. Son ancien ami et colistier, Olivier, en témoigne. « Je l’ai appelé en octobre dernier, inquiet de son absence prolongée. Il m’a dit qu’il était en mission pour Allah et qu’on entendrait bientôt parler de lui. J’ai cru à un nouveau concept de sketch et lui ai proposé aussitôt quelques idées, puis sèchement il m’a demandé si je le prenais pour un comique. Sur le moment, je n’ai pas su quoi lui répondre. Puis, je lui ai demandé s’il connaissait de nouvelles blagues sur les islamistes barbus, comme ça, pour détendre l’atmosphère. Il est rentré dans une fureur noire et m’a dit que les islamistes étaient de saints hommes et de fiers combattants, qu’ils ne prennent pas des mollahs pour les chattes touffues de leurs femmes et qu’ils n’enculent pas des cochons à burka, puis a raccroché. J’étais abasourdi ».
La suite des événements, nous la connaissons toute.
Kad Merad, étoile filante tombée dans la plus lugubre obscurité, papillon aux ailes brulées par la lumière trop vive du show-business, n’a pu s’envoyer, avant de mourir, un dernier rail, mais un dernier RAID pour la route.

26 mars 2012

Ils se filment en train d'agresser un vieillard

Le calvaire de celui que toute la France appelle maintenant Pépé Jacques aura duré 30 minutes. Une interminable demi-heure au cours de laquelle un homme et trois femmes, défavorablement connus des services de police, s'en sont pris lâchement à un septuagénaire seul, avec une violence inouïe. Surs de leur impunité, les agresseurs ont filmé leur forfait avant de le diffuser sur l'internet, ce qui a permis une identification rapide des 4 individus. Ils seraient des récidivistes de la chose (agression en bande contre personne en état de faiblesse).
Des images d'une rare violence.



Addendum :
D'après nos sources, des témoins, présents sur les lieux pendant l'agression, auraient vivement réagi et s'en seraient pris aux agresseurs qui ne manquant décidément pas de toupet auraient décidé de porter plainte pour insultes à caractère antisémite (à lire ici).

25 mars 2012

20 mars 2012

J'irai tartiner une coulante sur vos tombes


Là, cette fois, je suis indigné… et réellement. Et à moi tout seul, mon indignation surpasse celles de tous les mongoliens Hesseliens. Elle est sadique. Je suis d’humeur chienne.
Hier soir, dans une vidéo sur internet, j’ai pu voir Dominique Sopo et Alain Jakubowicz au grand journal de Canal +, en toute innocence et bonne foi de gros tarbas, récupérer le drame de Toulouse dans une grande décontraction et un flegme anglais afin de promouvoir leur propagande antiraciste et viser clairement Marine Le Pen, alors qu’à l’heure actuelle rien ne permet d’affirmer une once de vérité sur cette chiasse de tueur. « Allez hop, on y va » qu’ils se sont dit les deux inquisiteurs, « c’est la moindre des choses ». C'est une opportunité en or, jouons sur tout le potentiel affectif lié à l'événement.
Ces deux beaux salopards, persuadés de leur bon droit de propagandiste, n’ont pas hésité à tous mettre sur le dos du FN en raison d’une idéologie de haine qui diviserait la société, alors que les associations qu’ils représentent redoublent d’efforts depuis trente ans pour autant diviser la France que l’Extreme-Droite, en omettant le fait que toute société est naturellement divisée à la base. Division amplifiée depuis que l’ère de la communication politique pense les masses en « groupe de foules ».

Lorsque j’ai vu ça, j’ai eu des accès de rage. Mon propre ressentiment que j’essaie de contenir, de combattre et de sublimer par un art de la distance, d’une philosophie un peu universaliste et beaucoup individualiste d'un sens du tragique et de l’absurde, n’a pas résisté longtemps à mon envie de pendre ces deux ordures par leurs couilles vides. Même Jean Michel Apathie que je n’ai jamais estimé avait du mal à consentir à pareille indécence. Même la poule d’eau Arianne Massenet, en fermant son cimetierre à mouches bien sûr, hésitait à cautionner ce genre de pratiques ordurières, elle qui s'éreinte d'ordinaire à prouver sa joyeuse connerie. Mais eux, Alain et Dominique, à l’aise dans leur saloperie comme dans un hamac, assénaient à un auditoire sans barrière de conscience critique que ces crimes antisémites, et ils le sont très certainement, étaient dû à une propagation idéologique de haine raciste de la part de l’extrême droite ! C'est dans le journal officiel et le pariscope ! Mais qu’en savent-elles ces madame soleil ? Ces deux pitoyables Nostradamus de comptoir, dans leurs bureaux subventionnés ou autour d’une soirée cocktail antiraciste, la fête est plus folle, seraient-ils plus hachement balaises que la police, l’antiterrorisme et la DCRI pour savoir à l’avance la vérité dans toute son ampleur ? C’est à vomir ! Même si l’avenir leur donne raison, ils n’en savaient strictement rien à ce moment-là et Canal + juge ces extrapolations débiles comme dignes d’être diffusables.
Les médias insistent pour nous assurer que la campagne est suspendue pendant trois jours par décence, alors qu’ils se sont rués sur tous les candidats ou presque, tels des soiffards sur de la vinasse, pour obtenir leurs déclarations plates et routinières, puis qu’aussitôt des représentants d’associations de vampires prennent le relais des politiques pour être en campagne des idées du Bien contre celles meurtrières du Mal.
Stéphane Bourgoin, spécialiste français des tueurs en série, au travail admirable et dont je traque à la trace les théories, d’après son profil du tueur, l’a identifié comme étant proche du « tueur de Washington » John Allen Muhammad, souvenez-vous à l’automne 2002, qui tuait depuis le coffre de sa voiture. Pour Stéphane Bourgoin, le tueur serait de la catégorie des tueurs-snipers et non pas un tueur de masses comme le présupposent les médias dans cette sale affaire. Et ben, ça passait mal, ça ! Il fallait que ce soit à tout prix un Breivik à la Française pour la journaliste de France 3 et certainement sa rédaction à l’oreillette. D’ailleurs le portrait de Breivik était montré lors de l’interview, tandis que Stéphane Bourgoin se démenait, mal à l'aise, conscient que ça ne reste toutefois qu’un profil, en expliquant qu’un tueur de masses ne collait pas à la réalité et aux antécédents meurtriers d’affaires similaires. Et ben NON ! PAS BIEN ! OH… TU PICOLES PAS UN PEU LE BOURGOIN ?! Ce n’était pas négociable apparemment ! C’est un Breivik, point barre ! Le spécialiste n’était pas dans ses baskets, parce qu’il savait trop bien que son travail est délicat, qu’il peut se révéler faux autant que juste, qu'une énorme pression populaire commande tout et qu'un profil raté peut effacer dix profils réussis. Mais les médias eux savent ! Tout en assénant en permanence, pour mieux se protéger, qu’il est trop tôt pour… et patati et patata… mais il est très probable, de façon quasi absolu, d’une source certainement trop plausible pour être fausse, et avec l’aval du défunt l’Abbé Pierre, qu’un tueur de masses néonazi rode du côté de la ville du Cachou Lajaunie.
Bien que je m’intéresse beaucoup à la philosophie politique, je déteste toute idéologie pour sa sacro-sainte vérité. C’est comme ça, chez moi, c’est viscéral. Tout militant en viendra un jour ou l’autre à récupérer une tragédie pour asséner son illusoire vérité et sa propagande au propanol, certain de son bon droit au service du mieux Bien, de la vérité super Vrai et de la justice plus Juste que celle de l’adversaire (qui fonctionne pareil) ou carrément de DIEU.
Je vous conseille d’aller faire un tour chez Agoravox, sur les articles qui traitent du sujet. Le niveau des commentaires donne raison à Finkielkrault. Internet, c’est des chiottes turques à 95 % (oui, toujours la théorie Frêchienne que je fais mienne : 95 % des humains sont des gros cons). La température du moment sur Agoravox est que Sarkozy serait capable « humainement » d’avoir organisé cette tuerie pour des raisons électorales que ça ne m’étonnerait pas le moins du monde, et d’ailleurs, j’ai pleins d’indices qui viennent corroborer cette hypothèse que j’envisage comme un fait, comme ça le matin au petit déjeuner.
Bien que j’ai l’air de défendre l’extrême droite, je n’oublie pas cependant qu’ils ont joué au même jeu lorsqu’ils ont appris que Richard Durn avait été un sympathisant de l’extrême gauche, remettant sur le dos de celle-ci l’origine métaphysico-psychologique de la tuerie de Nanterre.
Bon allez, je retourne à mon mode « cool, les petits oiseaux », car toutes ces merdes ne mériteraient même pas que je me fatigue les doigts sur mon clavier.

19 mars 2012

Tuerie de Toulouse, le CGB mêne l'enquête

Deux pistes pour l'instant... ça :

Heil Hezbollah!

ou ça :

Heil Adolf !

Pas facile de faire la différence... On fait le test du saucisson et on revient.

17 mars 2012

Film d'anticipation antifasciste

Mai 2012... La France a succombé aux sirènes de l'intolérance... La Haine est en marche.

Les étudiants de Science-Po Paris (après ceux de l'ESEC), en collaboration avec le ministère de la discrimination positive, nous présentent un film d'anticipation à couper le souffle. Attention, images difficiles, ceux qui connaissent bien Châtelet aux heures de pointe vont pleurer.

Après le passage de la bêtimmonde, Châtelet a perdu son âme. Il n'y a plus de "jeunes", plus de foule, plus de tags, plus de crasse, plus de policiers, plus de roms... les jeunes bourgeois blancs sont partout, même les crottes de chiens sont retournées en Roumanie...




Science-Po Paris ; La France d'après - janv 2012

16 mars 2012

Qui veut d'un monde multipolaire ?

« Auto-détermination ». « Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Voici des expressions qui fleurent bon le cours d’histoire XXème siècle et qui ont totalement disparu du vocabulaire actuel. C’est clairement quelque chose dont on n’a plus envie. Nous arrivons pourtant à un moment intéressant de l’histoire où l’Occident n’a plus la vitalité de faire rayonner son influence ni la puissance et les moyens de l’imposer, et alors que le monde s’apprête enfin à devenir réellement multipolaire, on n’entend pas les cris de joie de ceux qui appelaient à une meilleure distribution.


"Putain y r'passent encore la grande vadrouille !"

Avec la fin de la Guerre Froide, ce ne sont pas seulement deux « blocs » qui ont disparu, c’est aussi le tiers-monde, c’est-à-dire le monde tiers, celui qui faisait valoir son droit au non-alignement sur les modèles imposés. Aujourd’hui, l’existence d’un monde tiers qui ait son propre modèle et sa façon d’être n’est plus admise.

Oh, bien sûr, si l’on demande qui est pour la diversité des peuples, tout le monde lève la main. Mais entrez dans les détails, et surgissent alors les conditionnels, les exceptions, les clauses dérogatoires… Au final, bien peu sont ceux qui pensent réellement que les nations peuvent parler d’égal à égal. Bien peu sont ceux qui pensent qu’il n’y en a pas de plus éclairées que d’autres pour leur dicter une conduite, ou pour détenir l’arme nucléaire. Bien peu sont ceux au final qui sont disposés à accorder à ce « tiers-monde » plus que de la charité ou des bombes.


A la place de la multipolarité, on suppute plutôt que le monde porte en lui une seule et même aspiration, plus ou moins consciente, plus ou moins affirmée, plus ou moins empêchée par un tyran... aspiration qu'il faut encourager à éclore notamment là où elle n’a pas de graine. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes a laissé place au devoir d’ingérence. Le paradigme tiers-mondiste s’est fait voler sa légitimité par le paradigme mondialiste. Car c’est de cela qu’il s’agit : parce que le monde a pris les dimensions d’un village, le sentiment général est que nous sommes plus ouverts, plus proches des autres pays, des autres cultures… L’impression commune est qu’on se connaît mieux, qu’on se comprend mieux, qu’on n’est pas si différents qu’on a voulu nous le faire croire… On a développé une familiarité qui ne repose pas sur grand-chose d’autre qu’un vague sentiment fortement usurpé. Car en quoi se connaît-on mieux, depuis qu’on a une monnaie commune ? Depuis qu’on consomme les mêmes produits ? Depuis qu’on part en vacances chez les autres ?

Les gens se déclarent similaires, frères, citoyens du monde… Mais nous ne nous connaissons pas. Le citoyen du monde autoproclamé tutoie toutes les cultures, toutes les peuplades, mais à la façon déplacée d’un inconnu qui tutoie celui qui ne l’y a pas autorisé. Il ne connaît pas mieux ces gens-là, il a simplement un a priori positif, qui relève toujours autant d’une méconnaissance. Le meilleur endroit pour constater cette familiarité usurpée est celui des dirigeants et des élites : on le voit très bien si l’on compare les comportements diplomatiques actuels et passés. Dirigeants et voyageurs d’antan ne feignaient pas une amitié automatique avec un peuple qu’ils ne connaissaient pas. Ils ne cherchaient pas à « se sentir à l’aise » coûte que coûte. Ils observaient une certaine distance lors de leurs entrevues, qui était celle de l’invité reçu : on adoptait les codes de l’hôte, on se savait toléré. Il aurait par exemple été sans doute inimaginable qu’un pays se permette de légiférer sur l’histoire et la mémoire d’un autre, comme l’a récemment fait la France avec la Turquie.

Bien plus qu’une simple histoire de courtoisie, ce qui s’est perdu à travers ce sentiment de familiarité mondialisée, c’est la perception des différences et leur respect. A se sentir frères, à se considérer égaux, seulement séparés par la langue ou la distance, on nie l’étrangeté qu’on ne peut pas saisir. On nie simplement que l’autre ait une intimité qui nous sera toujours hors de portée. Sa part d’incompréhension. Dans le même temps qu’on s’est senti plus ouvert et plus proche, notre tolérance s’est en réalité rétrécie. Dans le même temps qu’on s’offusque d’entendre dire que « les civilisations ne se valent pas », on se sent légitime à bouleverser celles qui nous sont réellement déviantes, pour les aspirer vers quelque chose qui nous ressemble plus.

C’est finalement toujours la même histoire d’attitude vis-à-vis de ce qui est étranger : il y aura toujours deux façons d’aimer la différence. L’aimer à la dissoudre pour mieux l’assimiler, ou l’aimer en la tenant à distance, pour mieux la préserver.

12 mars 2012

The Wire



J’ai fini au bout de deux mois les cinq saisons de The Wire (sur écoute).
C’est simple, c’est la meilleure série policière que j’ai pu voir et une des meilleures séries tout court, parce qu'avant tout réaliste, social, politique, existentialiste. Elle est un bijou narratif.
Je connaissais sa réputation et son aura « culte », mais je ne pensais pas être autant captivé. Les personnages sont d’une grande complexité et sont traités avec un sens du réalisme rarement atteint. The Wire est par moment presque documentaire, évite de se noyer dans l’adrénaline (ce qui est le défaut de The Shield) et n’a jamais cherché à booster l’audience.
Certains personnages, comme cet Omar Little, braqueur homosexuel de gangster au code de conduite éthique et au charisme hors du commun deviennent carrément mythique et sa fin se terminera en tragédie grecque (comme beaucoup de personnages tout au long des saisons).
Toutes les forces en présence, policiers bloqués par les quotas ou l’ambition de la hiérarchie, dealeurs sans pitié et dealeurs qui ne sont pas faits pour ça, tueurs, magistrats, avocats cyniques, politiciens idéalistes vite désenchantés ou véreux, toxicos indicateurs, civils apeurés ou courageux et éducateurs sont souvent rattrapés par la réalité et sont obligés de s’y soumettre, pour mieux se refaire après, quand le vent tournera en leur faveur, ou pas selon une tragique nécessité.
L’histoire se déroule à Baltimore, un personnage en elle-même, une des villes les plus ravagées par le trafic d’héroïne. On y suit une brigade des homicides qui tente de faire tomber, par les écoutes, les enquêtes et la pression sur le terrain, les gangs de dealeurs des ghettos noirs ou le syndicat des dockers du port de Baltimore pour la saison 2 en cheville avec une mafia européenne slave pour importer l’héroïne sur la ville. Le communautarisme électoral est aussi un des thèmes récurrents de la série, ainsi que la frustration des enquêteurs de ne pouvoir suivre l'argent sale entre des "mains propres" face au blackout de leurs supérieurs et de politiciens ambitieux.
FUCK ! FUCK ! FUCK ! MOTHERFUCKER !
The Wire exclut à la fois tout point de vue moral, les facilités narratives et superficielles pour le grand public (sensationnalisme, sentimentalisme, parti pris idéologique) et toutes formes de poncifs. Personne n’est jugé, c’est au soin du téléspectateur de le faire et chaque personnage est dévoilé dans toute sa profondeur. La série par delà bien et mal par excellence et d’une intelligence rare.
Je la range au côté de « Le prisonnier », « Six Feet Under » et « Les sopranos » comme séries les séparant d’un gouffre béant des autres.

11 mars 2012

Novlangue Soc.


Lorsque l’ancilangue aurait, une fois pour toutes, été supplanté, le dernier lien avec le passé serait tranché. L’Histoire était récrite, mais des fragments de la littérature du passé survivraient çà et là, imparfaitement censurés et, aussi longtemps que l’on gardait l’ancilangue, il était possible de les lire. Mais de tels fragments, même si par hasard ils survivaient, seraient plus tard inintelligibles et intraduisibles.
George Orwell,1984

9 mars 2012

DJ Shimon Peres, prince de l'électro

Le clip hilarant de l'inauguration de la page Facebook de Shimon Peres afin de promouvoir la paix dans le monde, sauf quand c'est Shabbat.

La (vraiment) Nouvelle Revue Française Présente :


Marcel Cortex nous livre un roman métissé, un ovni littéraire transgenre où, dans une langue stimulée et enrichie, le roman noir épouse enfin la page blanche.
Anne-Sophie Lapige (Boloss magazine)
A l'instar de ce qu'a pu faire un Burroughs avec l'anglais, Marcel Cortex dynamite la langue française avec jubilation.
Beboper (C.G.B)

6 mars 2012

Murat

Interview intéressante de Jean-Louis Murat chez Taddéï sur France Culbute.
Lui, la musique, la campagne et la ville, la techno, Napoléon, la guerre et le courage épique, Muray, le Show-Biz, la médiocrité du public et ce pays de merde.

3 mars 2012

Pas de Pride pour Poutine.

Tout le monde l’a certainement remarqué, la presse française, surtout la presse la plus libérale (c'est-à-dire TOUTE la presse), fait depuis quelque temps une campagne de propagande contre Vladimir Poutine et le système qu’il représente. Rien de bien nouveau, sauf un phénomène qu’il faudra analyser un jour : la propagande ne se donne même plus la peine d’être habile.
Par exemple, les manifestations anti-Poutine nous sont présentées comme massives alors que rapportées au nombre d’habitants, elles témoignent de l’inverse. On nous dit qu’une importante manifestation contre la « triche » des dernières législatives a rassemblé à Moscou entre 11 et 30 000 manifestants, complaisamment présentés comme sympathiques et populaires. Formidable ! Mais voilà, Moscou compte dix millions d’habitants. Sans compter la banlieue. Dans la réalité, les manifestants ont du se sentir bien seuls… Pour comparaison, en 2010, les très petites manifs contre la réforme des retraites en France avaient quand même rassemblé, à Lyon (dix fois moins peuplée que Moscou), deux fois plus de monde… Mais qu’importe : si c’est l’Express, Libé ou le Figaro qui le disent, c’est que c’est vrai !

On se souvient avec émotion du scandale qu’a représenté jadis, dans la même presse libre, l’emprisonnement du milliardaire Khodorkovski. Un pays où un milliardaire va en prison, vous n’y pensez pas ! Et la prison pour quoi, je vous le demande ? Fraude fiscale. Peuh ! Trois fois rien. En France, pays civilisé, on n’emprisonne plus un milliardaire pour ça : il suffit qu’il s’excuse.
A l’heure d’Internet, que la presse établie présente volontiers comme le creuset des plus infâmes rumeurs, il est assez logique que les propagandes de presse se simplifient : pourquoi se casser le tronc à imaginer des montages complexes quand on sait que toute information, même fantaisiste, sera relayée par une Toile de millions d’abrutis ? La presse lance ses scuds, Internet reprend et discutaille sur la base de ses éléments, et l’éventuel honnête homme qui veut comprendre se trouve noyé dans le brouillard, ce qui, avouons-le, est un mode de noyade bien nouveau. L’effet recherché est garanti : il ne s’agit pas de faire croire à quelque chose de solidement construit, mais de semer les graines du trouble, de rendre confuse une situation qui l’est de toute façon déjà, et de décourager l’esprit critique, du moins les quelques rogatons de ce qu’il fut.

Sur l’exemple de Khodorkovski, nous sommes dans un cas typique de double pesée. Deux poids, deux mesures. Quand un milliardaire français est emprisonné pour fraude, comme Bernard Tapie en son temps, c’est justice. Quand ça se passe en Russie, c’est un crime contre les Droits de l’Homme et du Milliardaire. Dans le monde Bien, Madoff et Wisley Snipes peuvent aller en taule. Chez les Méchants, Khodorkovski est un martyr sur qui on fait des films, un homme dont le destin est « lié au sort démocratique de la Russie », rien de moins ! Ha, la presse libérale…

Le dernier exemple, plus drôle encore, est donné par cette campagne pour enfants que le Figaro et Libé, mains dans la main, lancent ces derniers jours. Il s’agit de montrer que Poutine est un gros con, c'est-à-dire un homme viril, et qui le montre. Depuis des décennies, il est en effet établi qu’en dehors de Yannick Noah, seuls les très gros cons prennent la liberté d’exhiber leur virilité. On ne peut utiliser cette vieille valeur que dans le cas où l’on vend des slips, des crèmes à raser, des bagnoles ou des assurances pour la famille. Si c’est pour faire du fric, c’est bien.
C’est normal.
C’est moral.
OK.
C’est pour la bonne cause.
Mais en tant que dirigeant politique, surtout Poutine, potentat autocratique repoussant, il est interdit de se montrer séduisant, séducteur, bien conservé, fonceur, actif, athlétique. Plus grave encore que l’interdiction prononcée par Libé et le Fig, avoir une image virile serait ridicule. Et en ces temps de médiacratie, être ridicule équivaut à peu près à la fosse commune. Poutine le sportif est ri-di-cule ! Hououou !


La propagande ne va pas plus loin, elle ne s’embarrasse pas de théorie complexe, elle n’imagine pas de procédé plus sophistiqué que ça, elle ne pisse finalement pas plus haut : il lui suffit de montrer quelques images du dictateur en cavalier, en pilote d’avion ou en judoka pour que des millions d’idiots oublient les photos d’Obama et de Sarkozy, que je livre donc en conclusion.