21 décembre 2015

Fils de France - 2015 edition

13 décembre 2015. Elections régionales. France. Le choc. le trauma. Lafindumonde. Le Front national est présent partout, il taquine les sommets, il brigue des régions entières sur le point de retrouver les heures les plus sombres de notre histoire. Dans sa tombe de l'île d'Yeu, le Maréchal Pétain tournicote comme un derviche : il croit qu'on va bientôt le rappeler aux affaires.
Face au danger, la France éternelle, la France qui combat, la France-Cambadélis, la France-Bertrand, la France-Kosfluxo Moriset réagit : nous ne pouvons plus faire de la politique comme avant ! Les Français nous envoient un signal d'alarme ! Nous devons gouverner et penser autrement ! Nous devons entendre la souffrance du petit peuple !
Une nouvelle politique est-elle possible?
En exclusivité sur le CGB, découvrez le sens profond de la nouvelle politique à naître !
 
 

(Une vidéo des ateliers Xix-Skymann - texte Beboper)

30 novembre 2015

CGB dimanche, spécial ATTENTATS

Le Soviet suprême du CGB présente une production collégiale,


(cliquer sur l'image pour l'agrandir)

28 novembre 2015

La minute de Batpat : Whitney Houston


Comme il faut bien remonter le moral des Charlie, on republie la minute de Batpat consacrée à Whitney Houston et son tube Graetest love of all - on traduit pour nos amis djihadistes : Lovelahou Akhbar. 

Houston, on a un problème. Je rentre à peine de Beverly Hills…
Tu aimais Whitney Houston ? Moi aussi.
Je n’étais qu’un enfant lorsque la diva posa ses yeux sur moi, depuis l’autre côté du miroir, de l’écran, là-bas à la télé. Gainsbourg lui disait qu’il voulait la baiser.

La divine aux Champs Élysées avait posé ses yeux sur moi, et tout s’était éclairé, pour toujours.

Whitney, ma mère, mon idole, mon veau d’or.
Elle a fait de moi ce que je suis aujourd’hui : un fan à tiques, un citoyen pop, cocaïnomane, plein d’amour pour les autres, en particulier pour cet homme qui se prétend moi.

Il était tout naturel de boucler la boucle, autour de son cou, de broyer sa trachée en même temps que je comprimais ses carotides, de lui offrir une main ferme mais souple d’animateur spé, aguerri, de terrain, pour l’accompagner, tout droit et les pieds devant, au Hall of Fame de l’humanité.

Une grande voix s'est tue. S'est étranglée.

Whitney Houston est morte, vive Whitney Houston.

27 novembre 2015

Le son du jour qui rend l'hommage national

Vive Flamby 1er (par Var Matin)



Bodyguard
Finira-t-on par réhabiliter George W. Bush ? Au lendemain des attentats du 11 septembre, La France, émue, mais qui avait su garder la tête froide à 8 000 km du théâtre des opérations, s'inquiétait fort des dérives sécuritaires de l'administration Bush, de la ferveur des médias américains, de la réaction des boys, partis bombarder tout ce qui bougeait et portait moustache en Irak, dopés aux amphet et rifs électriques saturés made in American Dream. Une politique qui paraissait dictée par l'émotion.  Une émotion qui fut le levier pour passer en loucedé quelques moyens de contrôle, pour ne pas dire de contention, du citoyen américain. Le Patriot Act était né.

15 ans plus tard, c’est en France qu’on a donné rendez-vous à l’émotion. Impression de déjà-vu, de copier-coller : lois antiterroristes, état d’urgence, jusqu’à une révision constitutionnelle annoncée. Bienvenue à l’Acte Patriotique. Les médias français, dont les courageux éditorialistes fustigèrent à l’époque le putsch démocratique de Duble-You, appellent à l’union sacrée, font montre de pédagogie pour la guerre, relaient : « l’état d’urgence a pour unique objectif de protéger nos libertés (sauf celle de manifester) » « Il faut détruire Daesh en Syrie ». Tous derrière Flamby !  Les avions français avionnent dans l’espace aérien syrien depuis le lendemain des attaques sur le sol français, l’armée a redoublé sa visibilité partout dans la rue, et il semble absolument normal à tous qu’on s’assoie à notre tour sur nos libertés fondamentales. Les médias nous ont même casté un Goldstein en la personne de Michel Onfray, pour ceux qui goutent le story telling sauce 1984…

D’ailleurs tout ça, c’est pas nous qu’on le dit, c’est Var-Matin, à l’occasion d’unarticle qui définit très précisément l’état d’urgence :

19 novembre 2015

Petit guide de survie en milieu hostile

Plan de Paris...

La peur est là. Pour tous. C’est maintenant.

A tous : inspirez profondément par le nez. Expirez lentement par la bouche...

Nous sommes agressés, ok ?

On en est là, c’est réel. Il faut l’intégrer. C’est une urgence absolue.

Vous avez peur ?

Nous aussi. Tout le monde.  

Il faut avoir peur.
La peur est motrice.
Elle est la racine de la vigilance.
La peur, c’est ce qui te fait défendre ta maison, ta culture, tes amis, ta femme, tes enfants, ta vie.
Il faut avoir peur, celle de perdre tout ça.

Nous sommes agressés.
 
Ne restez pas figé, gelé, dans le déni, la régression. 

Il faut réagir.

On a déjà plus d’un temps de retard. On n’a plus le temps d’être long à la détente.

Et que les choses soient claires : nous ne pouvons pas nous permettre de paniquer.

Vivre avec la menace terroriste est à l’ordre du jour.

Pour affronter cette réalité, votre psy est inutile. Mais voici un lien qui vous conduira aux conseils de Robert Paturel, ancien négociateur et formateur au RAID ; voici également ci-dessous, la reproduction d’un article de Charles Sannat, du site insolentiae.com, à propos d’éventuelles attaques chimiques.

Arrêtez de tricher.
Foutez pas tout en l’air.
On est ensemble.
Il faut faire bloc.

Déconnez pas hein.
Soyez prudent. 

Faites tourner.

Attentats à Paris.
Le gouvernement craint des attaques aux gaz toxiques

Inutile de faire de l’angélisme, de brûler un cierge anti-terroriste ou d’attendre les solutions philosophiques « Made in BHL et consorts », il convient d’établir les bonnes priorités en amont en suivant le triptyque               

                             Observer-Anticiper-réagir

Nous vous rappelons que les premiers obstacles à affronter devant une sortie de la normalité sont vos propres réactions. Jamais les fondamentaux de notre pédagogie n’auront été aussi précieux qu’en ces moments difficiles ou chacun doit prendre ses responsabilités pour défendre nos valeurs et nos familles. Les modules de notre association sont le fruit des expériences éprouvées des professionnels de la santé et de la sécurité. Le P.R.E.N.© (protections, repérage, eau, nourriture) que nous avons mis en place fut calqué sur les techniques des SAS Anglais et adapté aux besoins des civils.

Nos modules sont indispensables pour apprendre à anticiper, à se préparer mentalement et matériellement, à réagir efficacement sans se laisser dépasser par les évènements face à une rupture de la normalité. N’oubliez jamais que la majorité des situations de survie résulte d’une confiance exagérée en ses propres capacités et de la sous-estimation de la connerie humaine (puissance de la nature incluse). On craint des attaques « invisibles » avec des armes dites de terreur, tels l’empoisonnement de l’eau ou « diffusion » de gaz neurotoxiques.
 
                                          N’oubliez jamais :

Le hasard n’existe pas, uniquement des rendez-vous.

Nos principaux ennemis : Les certitudes, les préjugés, la dénégation, l’excès de confiance, l’arrogance, l’ignorance, le mensonge, l’égocentrisme.


, « L e gouvernement français n'exclut pas des attaques aux gaz neurotoxiques. Le service de santé des armées va approvisionner les hôpitaux en antidote avant la COP21. Selon un décret paru au Journal officiel ce lundi, le Service des armées va approvisionner les services d'aide médicale urgente en sulfate d'atropine. Fabriqué par la Pharmacie centrale des armées, le sulfate d'atropine est le seul antidote efficace pour la prise en charge des personnes exposées à des risques neurotoxiques. En clair, le sulfate d'atropine est injecté aux personnes ayant été en contact avec du gaz sarin, du Vx ou du Tabun. Cette décision d'avoir recours aux stocks de l'armée est bien sûr la conséquence des attentats meurtriers de vendredi et des risques élevés qui planent depuis sur la France. « Le risque d'attentats terroristes et le risque d'exposition aux neurotoxiques organophosphorés constituent des menaces sanitaires graves qui appellent des mesures d'urgence. »

Un nombre potentiellement important

Elle résulte aussi de la tenue prochaine de la COP21 à Paris. En effet, le délai est trop court pour l'industrie pharmaceutique de produire suffisamment de doses sulfate d'atropine. Car, comme le précise le décret « il convient de prendre toute mesure utile en cas d'exposition d 'un nombre potentiellement important de victimes ». (sources Ouest-France 17/11/2015).

Charles SANNAT du site www.insolentiae.com

vous invite à lire le reportage ci-dessous. N’hésitez pas à vous inscrire à sa newsletter gratuite.

Arrêté du 14 novembre 2015 autorisant l’utilisation de sulfate d’atropine, solution injectable 40 mg/20 mL PCA antidote des neurotoxiques organophosphorés

« Comme vous pourrez le voir sur ce lien vers le site http://www.légifrance.gouv/

qui regroupe tous les textes officiels, l’Etat prend la menace au sérieux puisqu’un décret vient d’être passé dans l’urgence concernant l’utilisation de sulfate d’atropine, solution injectable 40 mg/20 mL PCA antidote des neurotoxiques organophosphorés… Tout un programme, très lourd de sens.
Alors s’il ne faut en aucun céder à une quelconque forme de psychose, la peur, elle est naturelle sinon vous êtes inconscients. J’ai peur. Encore plus pour les miens que pour moi, mais je n’ai aucune honte à dire que j’ai peur. La seule façon rationnelle que je trouve – et je pense que c’est saint d’esprit-, pour lutter contre les peurs, c’est de me préparer et d’être concret ! C’est pour cette raison que je pense qu’il est indispensable de faire le travail qui aujourd’hui devrait être fait par notre sécurité civile à savoir comment réagir, quels sont les bons réflexes, ceux qui sauvent.

Comment faire face à une attaque au gaz chloré ?

L’un des plus grands dangers encourus par le retour des djihadistes passés par l’Etat Islamique en Syrie ou en Irak, c’est le risque d’une attaque au gaz de chlore dans le métro par exemple, ou le RER et par extension dans tout endroit avec une forte affluence. D’après un expert britannique, « presque tous les djihadistes qui retournent dans leur pays ont reçu une formation suffisante et savent très bien comment utiliser le chlore et d’autres toxines comme une arme de terreur. »

Alors comment faire dans pareille situation ?

  • Encore une fois, comme vous pourrez le lire plus bas, vous devez être en « alerte » et maintenir un état de vigilance en permanence dès que vous êtes dans des lieux publics. Si vous voyez des gens tomber devant vous faites demi-tour et fuyez, même si vous ne comprenez pas.
  • Si vous voyez un nuage qui pourrait vous faire penser à de la pollution, ne vous approchez pas, fuyez dans le sens opposé au vent… sinon vous risquez de ne pas courir assez vite.
  • En cas d’une attaque au chlore gazeux (l’ISIS en aurait un paquet de flacons), évitez le nuage qui sera jaune-vert. Mais sachez qu’un gaz peut aussi être inodore et incolore.
  • Essayez de monter et dirigez vous vers un endroit plus élevé. Généralement les gaz toxiques sont plus lourds que l’air et dans un cas d’attaque chimique il ne faut pas s’enfoncer sous terre, mais s’élever dans les airs ! On vous bombarde il faut descendre, on vous gaze, il faut monter !
  • Si vous avez de l’eau et un tissu, mouillez-le et respirez à travers. Ce n’est pas un masque à gaz mais c’est mieux que rien. Si vous n’avez pas d’eau… urinez et respirez. Ma femme me regarde ébahie d’un tel conseil. Désolé ma chérie mais c’est de cette façon-là que les soldats des tranchées survivaient. D’ailleurs mon arrière grand-père téléphoniste à Verdun en savait quelque chose ! Encore une fois, en cas d’attaque chimique, de gens qui suffoquent ou qui tombent alors qu’il semble ne rien se passer (pas de tir de kalach par exemple) vous avez probablement un neurotoxique dans l’air. J’en profite pour vous remettre le texte d’hier concernant les conseils pour améliorer ses chances de survie à une attaque terroriste.

L’hyper-terrorisme c’est maintenant !


Nous risquons de devoir vivre de plus en plus souvent dans une sorte de schizophrénie permanente.
D’un côté nous vivons dans un calme et une tranquillité apparente. Puis dans notre normalité quotidienne, parfois, nous aurons à faire face à une irruption de violence extrême. C’était le cas il y a quelques jours à Paris. La normalité a été brisée pour laisser place à l’horreur la plus abjecte. Certains ont pu survivre, d’autres ont été blessés, enfin, beaucoup trop de nos concitoyens ont été tués et y ont laissé la vie.
Cet article aurait dû être écrit par des professionnels de la sécurité, de l’armée, de la police ou de la gendarmerie. D’ailleurs il n’est pas trop tard et je rajouterais tous les éléments qui semblent pertinents pour que ce document accessible à tous et que je vous invite à partager avec le plus grand nombre puisse, tout simplement sauver le maximum de vies. Il aurait du… mais comme il ne l’est pas nous allons le faire nous-même, et je vais commencer.

Soyez préparés ! C’est votre responsabilité !!

Avant de vous donner cette liste de conseils pratiques, je vous invite à vous former aux gestes de premiers secours. J’ai eu l’occasion de suivre les cours de secourisme de la protection civile de Paris. Non seulement j’ai trouvé cela passionnant intellectuellement, mais surtout, cela a amélioré ma culture du risque et m’a appris les gestes essentiels qui peuvent sauver les autres. La formation est excellente, les mises en situation assez stressantes et vous permettent de mieux vous connaître.
Je vous invite également à garder à l’esprit la devise scout qui au-delà de l’expression est en réalité tout un programme de responsabilisation personnelle. Soyez toujours prêts ! Pour vous, comme pour les autres.
  • Être prêt, c’est savoir quand on rentre dans un lieu… par où on peut en sortir en cas de problème.
  • Être prêt c’est avoir toujours un plan quoiqu’il se passe.
  • Être prêt c’est avoir envie d’aider les autres et lors de l’attaque du Bataclan, j’ai vu une femme, sous les coups de feu ennemis passer d’une fenêtre à l’autre pour remonter une autre jeune femme pendue et tenant plus qu’à un fil, suppliant et disant qu’elle était enceinte. Être prêt, c’est comme cette femme, faire preuve de cet immense courage. C’est comme tous ces gens, anonymes qui ont tiré leur proche, leur copain ou des inconnus blessés hors de l’enfer. Dans cette attaque, les secours ne peuvent pas intervenir tant que les terroristes ne sont pas neutralisés par les forces d’intervention. Cela prendra quelques heures comme ce fût le cas le 13 novembre. Vous serez seuls pour assurer les premiers soins. En contactant les secours, un médecin régulateur pourra vous assister pour les premiers gestes, les poses de garrot, ou encore les points de compression pour endiguer une hémorragie. Dans de tels cas, concentrez-vous sur ceux que vous pouvez sauver. Pour les autres il est déjà trop tard. C’est pour cette raison de délais d’intervention que vous devez passer votre brevet de secourisme. Mettez des bougies si vous voulez et si cela vous fait du bien, mais concrètement, devenez secouristes ! On aura besoin de plus en plus de secouristes et les accidents de deux roues, à Paris, c’est tous les jours. A titre personnel je suis déjà intervenu à 3 reprises pour des deux roues au sol.
  • Être prêt c’est aussi ne pas être coupé de son environnement, c’est observer. Si la nature nous a doté d’oreilles pour entendre et des yeux pour voir, c’est que ces organes ont permis la survie de notre espèce. Être prêt c’est donc lever la tête des écrans pour observer ce qui se passe, garder ses sens en alerte comme le fait d’écouter ce qu’il se passe. Écouteurs, musique et portable font de vous des cibles plus que faciles.
  • Être prêt c’est anticiper. Je vais vous donner deux exemples concrets. Ma femme dit, oui mais « si on avait été sur l’une des terrasses, on se serait fait surprendre ». C’est une mauvaise remarque. La bonne question à se poser est maintenant que l’on sait ce que l’on risque qu’elle est la meilleure place à occuper pour ne pas être surpris. Lors des attaques de Charlie Hebdo nos policiers ont été surpris. Ils ont payé un lourd tribut. Hier, aucun mort dans les rangs des policiers. Ils ne se sont pas laissés surprendre. Vous devez donc avoir une place qui vous permette l’observation, qui vous permette de fuir, ET de vous protéger en vous cachant d’éventuels assaillants.
  • Être prêt c’est savoir comment traverser une rue… et aussi comment attendre pour traverser une rue. En Israël, il y a de plus en plus d’attentats où les terroristes utilisent tout simplement une voiture qu’ils précipitent dans une foule (nous avons déjà eu un cas en France de la part d’un « déséquilibré isolé » qui avait foncé dans une foule dans un marché). Généralement à un carrefour ou sur un abris bus. Soit les gens attendent leur bus soit ils attendent de traverser. C’est donc ce regroupement qui sera visé et permettra de semer la mort et la panique. Vous avez intérêt à attendre un peu plus loin que sous l’abri bus. De la même façon pour traverser ne vous agglutinez pas avec tout le monde… Soyez en retrait ou protégé par le pilier du feu tricolore (assez solide en cas de choc avec une voiture), un platane fait aussi un excellent rempart.
  • Être prêt c’est tout cela. Alors le bobo culculgnangnan qui pose sa bougie en disant « même pas peur » m’expliquera sans doute que je suis « parano ». Mais au moment où j’écris ces lignes, j’ai 132 raisons d’être parano, et 132 raisons de partager ces informations avec le plus grand nombre...»

Charles SANNAT
A suivre sur son site www.insolentiae.com


« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter son site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com
»




Votre animal porteur de force

Observez le merveilleux tour de passe-passe. Observez car dans quelques jours tout cela aura disparu, tout cela aura été remplacé, réagencé, repeint. Jusqu’au prochain carnage.

Lundi, le tout petit journal de Yann Barthès faisait son ouverture sur une séquence d’images de Paris intra-muros rappelant comme la ville était belle. Un peu après il lançait, en guise de boutade, quelque chose comme : « On va continuer à aller boire des verres, dans le 10ème, dans le 11ème… et dans le 16ème même si ça nous enchante moins ! ». Un bon révélateur du processus de gentrification des attentats – un processus qui n’a pas eu besoin d’une semaine pour se réaliser.

Nous sommes rapidement passés de la thèse d’une tuerie aveugle visant les gens qui étaient là, à celle de l’attaque d’un mode de vie, d'un symbole incarné par la jeunesse des 10 et 11èmes arrondissements de Paris. Quête de sens a posteriori. Besoin de transcender la menace. Besoin de ne pas voir que c’est sa peau qui est visée.

pinguin
« J’essaie de ne pas penser au mot morsure. Au mot chair ».

Au départ, sous le coup de l’action, c’est « la France » qui était attaquée. Tout ce que l’on voyait, c’était cent cadavres sur le bitume, frappés aveuglément, tirés au hasard dans la foule. Ç’aurait pu être vous, ç’aurait pu être moi… Puis au fil des heures, glissement de sens. Ce n’était plus « la France » mais « Paris » qu’on attaquait. Paris et ses terrasses, ses monuments, ses lieux de fête… ParisTM quoi. C’était mieux pour le logo. Le hashtag avait plus de gueule comme ça. Le reste de la France, les « provinciaux », n’avaient plus à se sentir atteints autrement que par une invitation à compatir avec les Parisiens, aux côtés des Japonais, des New-Yorkais, des Allemands…

Quelques heures encore et l’attaque de Paris devenait l’attaque des 10 et 11ème arrondissements. Soudain, on croyait savoir que les terroristes n’avaient pas frappé au hasard. Qu’ils avaient sciemment cherché, non pas à dégommer du Français au kilo, mais à s’en prendre aux arrondissements 10 et 11 en tant que tels. Plus exactement à la jeunesse de ces arrondissements et au mode de vie qu’ils représentent. Quelques heures, quelques jours, et les 150 macchabées étaient effacés, substitués en tant que victimes, transcendés par le « mode de vie ».

Le Mode de vie, version reloaded de la Liberté d’expression de janvier. Cache-violence. Cache-menace. Cache-boyaux. Le coq. Le seul animal qui chante alors qu'il est dans la merde jusqu'au cou.

« Ne pas penser que je saigne. Trouver mon animal porteur de force : la Liberté d’expression. Trouver mon animal porteur de force : mon mode de vie glandu. Trouver mon animal porteur de force : mon demi de Leffe à 5 € en terrasse. Mon animal porteur de force : la baguette et le camembert. Le pain au chocolat. Euh… non, pas le pain au chocolat ».

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"Glisse !"

La voilà ta souffrance. La voilà ta brûlure. Tu dois admettre qu'il est possible qu'on ne t'aime pas du tout.


18 novembre 2015

Épitaphe


L’Etat Islamique se rengorge d'avoir "tué des croisés", dans "la capitale qui porte en Europe la bannière de la croix, Paris".

Un langage ma foi fort couillu, guerrier et médiéval, qui renvoie à un choc de civilisations, à un conflit clair entre deux camps : l’Islam contre la Chrétienté. Dans l’imaginaire des djihadistes, il n’y a pas d’innocent, pas de tiède, pas de neutralité : nous sommes tous des adversaires de l’Etat Islamique, que nous le voulions ou non.

Mais nous avons été forts. Nous avons refusé de tomber dans le piège qu’ils nous tendaient. A leur violence, nous répondons aujourd’hui par l’amour. Nulle promesse de vengeance. Au contraire, nous rappelons avec force et lyrisme les valeurs essentielles qui fondent notre société. Qu’on en juge :

Sur France Inter, Charline Vanhonaecker titre sa chronique « ode à la perversité », déclarant bravement aux djihadistes : "si vous n'aimez pas le sexe, l'alcool et la musique, n'en dégoûtez pas les autres".

Libération prend courageusement position avec un article intitulé « On s’embrassera entre abominables pervertis », le genre de pièce qu’il faut lire pour comprendre son époque :

On s’embrassera entre hommes et femmes, fiers de cette mixité dragueuse, de ces corps séducteurs et décontractés, de ces peaux multicolores à frotter fort les unes contre les autres comme le font les chamois quand ils ont du chagrin.

17 novembre 2015

Réveille-toi

Article écrit par Iliade, un lecteur.



Ça chiale. Dans les rues, dans les chaumières, à la télé, le rimmel qui dégouline, la compassion, l’incompréhension. Ça défile sur les plateaux, SURTOUT padamalgam. Le refrain est connu, le système rodé. Ça fait du piano debout devant les caméras. Peut-être un détail pour vous. Mais pour moi ça veut dire beaucoup.

40 ans qu'on jouit sans entrave, qu'on s'aime librement, qu'on refuse la violence parce-que-la-violence-c-est-pas-bien, que les CRS sont des SS et qu'on se fout des plugs dans la place Vendôme. Stade suprême de l'amour, on peut défiler à poil dans les rues de Paris et sortir du backroom à 14h de Raiepublique à Nation. Amour pour tous derrière des vitres teintées. Car de l'autre côté de la vitre, ça fait 40 ans qu'on ne jouit pas. Mais alors pas du tout. Eux, pendant ces 40 ans, ils ont perpétué 5 000 ans d'histoire de l'humanité. 5 000 ans de gnons, de bourre-pifs, de couteau, de canon, de principe d'auto-préservation, et que ça toque à la vitre. T'as compris le truc ?


Coup de pression



Hello Johnny, Allah is home
Alors ? Y’a toujours des fils de pute pour parler de sentiment d’insécurité ?  

Oui ? Merde, on n’y croit pas. Hier matin sur France Inter, Thomas Legrand (cf le lien dans l'article précédent de Xix).

On vous livre l’épitaphe élaboré par nos stagiaires ukrainiennes : étron ou ne pas être, tel est Legrand question. 

129 victimes, plus de 350 blessés, bilan en cours.

Quelques pétards et tout le monde est prêt à se piétiner sous les jupes de maman Marianne, place de la République. 

T’appelles ça un sentiment d’insécurité ? 

Nous on appelle ça meurtre de masse, stress post traumatique, coup d'envoi de la guerre.

0+0 = ?

16 novembre 2015

Inversion de la courbe de la guerre


J'apprends ce matin que le père d'un enfant de la classe de mon fils est mort au Bataclan. Je ne le connaissais pas vraiment, on faisait simplement la même route le matin. On se saluait d'un hochement de tête quand on se reconnaissait. Il était devant ou derrière moi, sur le chemin de l'école. On partageait le même trottoir.

Mort au Bataclan. Mort pour la Syrie. Mort par la France. Mort pour la Syrie, puisque « nous sommes en guerre ». J’avoue, je ne l’avais pas plus réalisé que lui jusqu’ici. Nous sommes en guerre depuis hier. Hier seulement. Parce qu’une tête tranchée accrochée à un grillage en Isère, ce n’était pas encore une déclaration de guerre. Parce que des voitures lancées dans les foules de Noël au cri d’Allah Akbar, c’était l’acte malheureux de déséquilibrés. Parce qu’un type armé jusqu’aux dents dans un Thalys, c’était une crainte, certes : la crainte que cela fasse le jeu du Front National


CGB Dimanche du 16 novembre 2015


15 novembre 2015

Mollard en l'air


Riposte à l'eau de rose
Ça n’avait pas débuté comme ça.
lol.
Ça, c’était leur version. L’officielle.
Nous, on était mdr, smiley tête de mort. On savait que personne ne serait jamais prêt pour affronter ça.
La France était peur bleue comme une orange mécanique.

Vendredi 13 novembre 2015.
Un jour marqué de plus d’une centaine de pierres blanches.
Di-day du Pearl Harbor service compris aux terrasses des cafés parisiens.
Il fallait rendre la monnaie.
C’était la « guerre ».
La leur.
Celle qu’ils perdaient depuis le début.

Pour tous, l’urgence était de nommer l’ennemi.

14 novembre 2015

Dring

Nouvelle affaire de caricature de Mahomet
Tic tac tic tac tic tac. Vendredi 13 novembre 2015. A quelques secondes du coup d’envoi de France Allemagne. Un flash, une vision. Je mentalise une pensée. C’est pas comme dans les films. C’est pas une vision, un flash. Je mentalise une pensée. C’est sans effets spéciaux, pluggé circuit court, sans fil, facile, en prise directe. J'ai la nausée terreur.

Ça fait quelques jours que je suis hanté par cette… idée.  « Un mode opératoire inédit en France. »

Jihadisme : la France paye 2 fois


12 novembre 2015

Un Monde pour Tous

Article proposé par un aimable lecteur.



Paris-Pékin, 500 euros. Il y a Mastercard. Pour s’agglutiner au milieu de foules obèses et torves à la queue leu leu sur la muraille de Chine. Un Starbucks avant de marcher vingt minutes, un KFC en redescendant, juste après la boutique de souvenir. La culture pour tous. La démocratie ma bonne dame. Walking Dead. On défile tel des zombies les uns derrière les autres, comme sur les Champs Elysées, comme à Chambord, comme partout où l 'on t’a dit qu’il fallait aller. Pourquoi? T’as pas vu l’écriteau? Fous-toi ta perche à Selfie dans le cul. Barrière de corail, des groupes de touristes japonais à la surface qui attendent que le moniteur leur amène les poissons exotiques avec des appâts. Service à domicile, mieux que Sushi Shop. Bientôt directement dans la piscine de votre hôtel en promo sur booking.com, plus besoin de bouger ton gros cul de CSP supérieure.

Visiter Rome sans avoir à connaître Caracalla ou Trajan, pas besoin. Des reconstitutions en carton pâte. Hollywood dans ta gueule. Tu sais même pas pourquoi t’es là. Pire, tu ne te poses même pas la question. Ces putains de Pygmées nous font chier à vouloir garder leur terre. Monsanto dans ta gueule, on les fout dans une réserve, et promo sur le tourisme pour leur balancer des cacahuètes… pour les protéger… Faut être Mandela les gars. Mais te renseigne pas trop quand même, il y a tout sur Itélé. Tourisme de masse, tourisme de merde.

Les Marchands du Temple sont dans la place. Pas une ville française qui ne soit encerclée par des « zones » en préfabriqué, pré mangé, pré consommé, pré vomi. Tout est bétonné. Tout est gris. Gris avec des couleurs flashy. "Super Promo !", "- 50 %"… Un monde qui brade, un monde où tout s’achète. Bientôt les ventres comme dirait Pierre Bergé. Mais pas les vagins ! La prostitution dégrade la femme nous dit Najat. Vagin non, ventre oui. Les FEMEN ? Voilà l’exemple de la femme moderne et indépendante. Faut être moderne, passe le balai pour l’égalité permanente.

Le migrant n’est qu’une main d’oeuvre, un bénéfice de productivité sans culture, sans passé, sans avenir. Comme toi petit autochtone au service de Martin Bouygues. « Mais regardez les statistiques BORDEL, ça rapporte de l’ARGENT ». Ah oui merde, je suis con. Ou fasciste selon BHL. Ah oui, car les mots non plus n’ont plus de valeur. Les dictionnaires rétrécissent. Le Français moyen n’utilise plus que 500 mots en moyenne. 1984, ça te parle ? Un roman ? Non, un mode d’emploi. Bientôt Fahrenheit 451. Consommation infinie, croissance éternelle, développement durable. Et si je veux pas ? « La Shoah, la colonisation, l’esclavage, les zeures-les-plus-sombres-de-notre-histoire, Lextremedroate », tu es responsable de tout, et pour l’éternité entière. Sois Charlie bordel, bouffe des FEMEN dans ta gueule. Tiens, un PV pour excès de vitesse, paye tes impôts connard. Apprendre l’Histoire et la Philo à l’école ? Ça sert à rien trou du cul, t’as trois ans ? Apprend à faire un Powerpoint, sois productif bordel, sois l’avenir ! Tu gagneras de l’argent, tu achèteras des meubles IKEA et tu iras perdre tes dimanches chez Jardiland, Bricorama ou au Château de Versailles, c’est du pareil au même maintenant.

Les balades en forêt, c’est has been, on peut attraper froid, ou rentrer avec de la boue sur les godasses. Aseptisation du monde. Contempler les arbres ? Putain on va être en retard pour le bulletin de lobotomisation de Yann Barthes. Un monde pour Tous.

28 octobre 2015

Morano de race blanche



Il y a quelques années, la France a subi un choc émotionnel grave nécessitant le recours à des cellules de soutien psychologique obligatoires pour tous les citoyens. A l’époque, un certain Jean-Pierre Chevènement, ministre, avait réagi à l’assassinat d’un jeune garçon par deux autres (le motif : un regard, une clope, un cheveu mal placé) en traitant ces derniers de « sauvageons ». Ses collègues ministres, dont l’abasourdissante Voynet, avaient aussitôt glapi de conserve contre ce glissement raciste inacceptable (une explication est ici nécessaire : pour ces obsédés, sauvageon rappelait « sauvage », ce qui rappelle « nègre », « bamboula » et autres « mal-blanchi » : horreur ! En fait, sauvageons désigne un arbre non-greffé et donc, par analogie, un sale con non éduqué, et rien d’autre). Pendant quelques semaines, la France s’émut, la France souffrit, la France se rappela les heures les plus soires de son histombre. Après une carrière politique peu suspecte de turpitude morale, Chevènement était devenu, par l’effet d’un mot, un crypto-nazi de première bourre, faisant sortir du fourré le troupeau des antinazis, troupeau en forme de meute de toute première qualité lui aussi. Devenu débordant, excédentaire et, pour tout dire, hypertrophié, l’antinazisme franchouillard est, depuis cet âge d’or, la principale production indigène du pays, sa plus grande fierté à l’exportation; bientôt, on ne produira plus que ça. Que n’a-t-on commencé la production en 1940 !
La mort de l’adolescent très vite oubliée (que pesait-elle face à l’ignoblitude verbale de la bétimonde ?), la France concentra ses forces sur sa mission principale, sur la dernière passion qui lui reste : la dénonce.

19 octobre 2015

Nourriture d'évadés

Largo Winch 4 

Rien n’est plus triste que le spectacle de ce contrôleur de gestion ou de cet auditeur, le lundi matin dans le métro, qui pour différer la reprise imminente du travail, s'absorbe dans la lecture d’une BD de Largo Winch.

Largo Winch, XIII, leur dessin dépourvu de personnalité… trouvent leur équivalent cinématographique dans des choses comme StarWars ou Le Seigneur des Anneaux. Pour les personnes à faible imaginaire, ce sont là des fenêtres de fiction qui présentent l’avantage d'être facilement trouvables en tête de gondole ou en tête d’affiche, et qui proposent une folie tout à fait convenable et balisée. Imagerie standard, l’avenir de l’univers comme ressort du drame… Une pincée de violence et de sexe pour le cerveau reptilien, et vous obtenez là un véritable substitut de repas, facile à digérer et qui aide à mincir, pour les personnes trop occupées.

On a l'habitude de décrire la fiction comme une passerelle pour s’évader vers d’autres mondes. En l'occurrence, ce type de productions me fait moins penser à une échappée qu'à une opération de transvasement du cerveau d’une cage à une autre cage, le temps de changer la litière. 

Pour être totalement juste, il faut sans doute reconnaître à ces univers sécurisés le mérite de polariser l’attention des masses sur des productions qui, au moins, respectent les normes de conformité industrielle et environnementale, évitant de ce fait aux brebis de s’égarer vers des aliments moins inoffensifs, voire impropres à la consommation.

7 octobre 2015

Choses vues : au feu rouge



J’arrive ce matin devant le nouveau musée des Confluences, un truc immense, informe, technique, lourd et hors de prix, que les édiles ont bâti dans l’espoir de renouveler à Lyon, qui n’en a pas besoin, le coup de Bilbao. Au feu rouge, tandis que cinquante bagnoles poireautent dans l’espoir du vert, une nana fait la manche. Elle n’a pas d’âge, des cheveux en bataille, elle est vêtue chaudement, c’est-à-dire qu’elle ressemble à une sorte de gros sac. Elle tient devant sa poitrine un écriteau de belle dimension détaillant sa déchéance : sans abri, sans revenu, j’ai faim, une pièce SVP ou un ticket restaurant. Mais, pour obéir aux lois du marketing que nous ignorons tous sans les ignorer vraiment, elle sourit. Elle balance autour d’elle, à destination des pauvres cons coincés dans leur habitacle surchauffé où les publicités de RTL leur bombardent, directement dans les tripes, leurs harangues insanes au son compressé, des œillades ravies, des grandes démonstrations de gencives, des sourires à la Sophia Loren (en beaucoup moins sexy) et des saluts de la main à la façon de la reine d’Angleterre quand elle inaugure un truc inutile (bateau de guerre, collège, institut pour la paix et l’amitié entre les hordes).

28 septembre 2015

La subversion confisquée

La subversion, selon le Larousse, est ce qui est de nature à troubler ou renverser l’ordre social. La curiosité étant qu’aujourd’hui, la subversion est maniée par l’ordre social lui-même. Elle est devenue une valeur, promue, positive et quasi inattaquable. Au point par exemple où un dirigeant respectable qui souhaite légitimer la guerre qu’il mène contre un autre pays, n’a qu’à parler de « soutenir les rebelles » pour avoir l’air moral. Quels que soient les criminels qui se cachent derrière cette étiquette, s’il s’agit de soutenir des rebelles qui subvertissent un ordre, on est dans le juste.

Plus quotidiennement, c’est dans le domaine de l’art que l’ordre social s'est approprié la subversion. Les institutions font grand cas de l’art qui provoque, qui choque, qui « bouscule l’ordre établi »… Le scandale est érigé au rang de devoir sacré. La curiosité étant cette fois-ci que, dans le même temps, ces adeptes des bienfaits de la provocation ne comprennent absolument pas lorsque le quidam qui passe devant cet art, est effectivement dérangé au point de s’émouvoir et de réagir contre.

Dernier exemple en date : le « vagin de la Reine », sculpture sexuelle de fer rouillé exposée sur une pelouse du château de Versailles, dont on apprend qu’elle a été vandalisée. Cette œuvre, qui est elle-même une sorte de vandalisme du cadre dans lequel elle s’inscrit, a été vandalisée et c’est bien entendu un sacrilège.

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Trompe de fallope

Même chaîne de provocations que pour le « plug anal » géant exposé place Vendôme, et autres happenings de ce genre auxquels nous finissons par être habitués. A l’ère de la subversion convenue et sponsorisée, il est bienvenu qu’une œuvre choque le monde au grand jour, mais inadmissible que ce monde, trop outré, la choque en retour. C’est comme si, au fond, les défenseurs de ces œuvres estampillées subversives, malgré ce qu’ils en disent, ne croyaient pas sérieusement à leur potentiel scandaleux et estimaient qu’elles étaient en réalité bénignes. Ou qu’ils avaient tout à fait oublié ce que subversion voulait dire. Le provocateur lui-même - le provocateur subventionné – devient peu à peu anesthésié et inconscient de la portée de son geste. Il croit vouloir choquer, mais estime qu’on devrait l’être en silence, s’il vous plaît.

Ainsi cet artiste tagueur dont le message circulait il y a quelques temps sur les réseaux sociaux, faisant part de l’agression dont il avait été victime une nuit qu’il « créait » sur un mur de Paris. Il déclarait :
« Hier soir j'ai été agressé pour mon art. Je ne veux pas être pris en pitié, je suis conscient des risques de mon métier, mais je veux dénoncer ce type de comportements. On pourra dire que mon travail est provocant, que peut-être je l'ai bien cherché. Mais rien ni personne ne m’empêchera de m'exprimer, de pratiquer mon art, et de me battre pour mes idées ».
Loin de penser que ce tabassage lui était dû, j’avais alors tout de même trouvé un peu magnifique de l’entendre gloser en ces termes sur la respectabilité de son art. Voici un barbouilleur de murs en situation illégale, dont le passe-temps est de dégrader le bien public, mais qui se paie de grands mots lorsqu’on l’entrave et demande qu'on le laisse faire son travail... Voici un provocateur qui n'a plus la capacité de comprendre qu'on puisse avoir quelque chose contre le fait qu’il « s'exprime » sur le mur des autres.

La subversion est devenue profession respectable. La bombe de peinture a changé de mains : de celles du désœuvré ou de l’exclus social, elle est passée dans celles de l’artiste-à-idées à qui la Mairie de Paris passe commande. La subversion ne s’exerce plus contre « le bourgeois » mais contre le badaud. Le passant. Satire, dérision, détournement, sont devenus propriété de la Fondation Pinault, de Canal+, de la jetset politique et culturelle... et s’achètent, se vendent et s’applaudissent chez Sotheby’s à coups de millions. Le scandale, qui était autrefois le crachat vengeur du maudit contre les puissants, est devenu le jouet confisqué par ces mêmes puissants, avec lequel ils entendent se délasser. L’opprimé qui, pour échapper un instant à son quotidien, se réfugie dans l’art, le divertissement, ou la simple promenade, prend désormais dans la figure le cynisme et la « subversion » de ses maîtres. Et on le prie de ne pas s’en indisposer. Malheur à celui qui bronche quand on le pique. Il en reprendra une dose. Le bon public doit prendre sa claque, et passer son chemin.

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"L'ineptie qui se fait respecter partout, il n'est plus permis d'en rire" - Guy Debord

27 septembre 2015

Choses vues : à la station-service



Hier, je m’arrête à la station Total de Feyzin, ville supermoche au sud de Lyon, et je fais le plein de ma limousine. Ma petite affaire faite, j’entre dans le bureau de l’employé pour payer ma note. Sur le point de composer mon code secret à l’abri des regards de la NSA, j’entends un client derrière moi demander au préposé s’il peut se laver les mains : il venait de se tâcher avec le pistolet du diesel. « Non, il n’y a pas de toilettes », entends-je répondre. Le client maculé se tire, sans rien dire.

22 septembre 2015

La Tête de noeud du mois - Yann Moi(x) : Facebook m’a violé

 Comme le riquiquichroniqueur de riquiquiRuquier fait le buzz, on republie l'ode de Para à Moix.

Ci-dessous, la chiure narcissique de Yann Moi(x), agrémentée de mes fulgurances méphistophéliques (en rouge)




Je suis écrivain, je suis réalisateur. Qu’on le veuille ou non, qu’on l’accepte ou pas, c’est ainsi. (Premier constat : la véracité de cette auto-assertion n’a jamais été établie par quelque comité, cercle, club littéraire ou cinématographique que ce soit.) J’écris, je publie, je travaille beaucoup, je réfléchis, j’existe. Je suis un être passionné, parfois emporté, et je travaille actuellement sur plusieurs livres : un essai sur le judaïsme, une biographie de Kafka et un roman sur les Marranes. (deuxième constat : pourquoi Yannou se sent-il obligé de nous allécher par ses futures sorties ? Des problèmes financiers, Yann ? Un film avec un pseudoacteur et pseudohumoriste qui n’aurait pas trouvé écho auprès du public, si j’en crois les si peu 285 391 blaireaux que t’as ratiboisé ? Puis une biographie de Kafka et un essai sur le judaïsme, mais mon dieu, qui aurait pu y penser ?! Demain, je commence une biographie sur Elvis Presley et un essai sur le nazisme. J’espère que je serai pionnier en la matière)
J’avais, il y a quelques jours encore, une page Facebook, comme tout le monde (ah, bon ? Pas moi ! Et j’en connais toute une ribambelle que ça ne fait point bander), car il est spécifié, quand on s’inscrit sur Facebook, que Facebook est ouvert à tout le monde (comme une pute, Yann. Facebook est ouverte comme une pute ou une station-service). Mais Facebook, la société Facebook a décidé de supprimer mon compte, ma page (comme une pute ou une station-service, Yann, Facebook est susceptible de t’envoyer chier (surtout si le service est gratuit). Facebook est privé et non pas un service public, mais Yann ne devait pas être au courant, tout comme ces utilisateurs de Dailymotion qui crient à la censure lorsqu’on les jarte, alors qu’ils ne sont pas chez eux). Sur cette page, il y avait des articles sur Kafka, sur Proust, sur Gombrowicz et sur Miles Davis, sur Stravinsky et sur Sollers. Il y avait des propos polémiques car je suis polémiste. Il y avait des propos sur Polanski car je suis polanskiste (Est-ce une secte à la gloire de sa magnificence Roman Polanski ? Comme j’aime Bruce Lee, dois-je en déduire sur le modèle Moixien que je suis Bruce Leeiste ?) Il y avait une part de moi, de mon univers. Tout ça, ainsi que mes 3 300 amis, a disparu : non seulement c’est ignoble pour mes 3 300 amis, qui ne peuvent plus communiquer avec moi, mais c’est ignoble tout court. (C’est pire que ça, Yann ! C’est inhumain, bestial, sadique, néronien et sanguinaire)

Car pendant qu’on me fait taire, qu’on me sabre, qu’on me supprime, qu’on m’élimine virtuellement, culturellement, intellectuellement, tous les groupes Facebook haineux à mon endroit, eux, perdurent, sont là, consultables, en pleine forme. (Pauvre petite victime injustement bafouée ! Yann Dreyfuss aurait-il oublié qu’il a insulté tout un peuple légitime jusqu’à ses fondements historiques ?) Je suis supprimé, moi, sans avertissement, de Facebook, mais des groupes tels que « Yann Moix, la Suisse t’emmerde ! » ou « Yann Moix, la Suisse t’encule ! » (Que grâce leur soit rendue !), qui appellent à brûler mes livres sur la place publique, appellent à me frapper physiquement ou s’en prennent à mon physique par des injures démentielles, des groupes comme ceux-là, oui, sont consultables. (on ne peut pas virer tout le monde de Facebook, Yann)
Ce n’est plus de la censure : Facebook pratique le délit de sale gueule. Facebook prive un écrivain, un artiste, de parole, de moyen d’expression, de vitrine, au profit de la Meute hurlante, nombreuse, haineuse, dégueulasse. (Là, c’est hôpital qui se fout de la charité. La meute hurlante, tu l’as été tout seul, Yann, avec la Suisse. De plus, Facebook utilise un système de censure par nombre d’avis négatif venant des autres membres. Si un seuil est atteint, on retourne dans le monde réel. Certes, ce procédé n’est pas très jojo, mais Yann Moi a-t-il pris la peine de lire le règlement à son inscription ? Feint-il d’ignorer ce fait ? Signe-t-il ses contrats d’édition sans les passer au crible ?)
Ceci est une lettre ouverte à Facebook : je ne savais pas que, pour perdurer sur ce support, il fallait pratiquer la faute d’orthographe de manière systématique, encourager la haine de la pensée, du pamphlet et de la littérature, et encourager la pratique de la menace de mort et du délit de faciès. Je ne savais pas que Facebook avait la haine des penseurs, des artistes et des intellectuels. (Là, vous avez droit à tout un dégueulis narcissique. Un homme de bon gout ne parle pas de lui de la sorte. Penseurs, artistes, intellectuels : Yann Moi et moi et moi et moi se masturbe-t-il tous les matins devant le miroir en s’émerveillant de la beauté transcendante qu’il lui fait face ? Autre chose, Yann Moi proclame son cas pour une généralité. Yann Moi se sent mandaté au nom de tous ses confrères pour les représenter et devient ainsi le symbole ultime et usité de l’artiste-poète face à une dictature implacable. Pour Yann Moi, Facebook est comparable aux geôles de Pyongyang)
Je demande instamment à Facebook de rétablir ma page, non pas une toute nouvelle page bien vierge qui recommence à zéro, avec mémoire effacée, avec amis détruits, avec articles déchirés : mais la page mêmement même que celle que je possédais il y a deux jours encore. Non pas le jumeau nettoyé de mon mur pestiféré, mais le même mur mêmement même, les mêmes amis semblablement semblables. Je veux retrouver mon profil strictement profilé de la stricte même manière. (Alors là, vous remarquerez le style flamboyant de ce fleuron de la littérature. J’en reste baba d’admiration)
Je suis le premier écrivain au monde éjecté de Facebook. Le premier détruit sur Facebook. Le premier qu’on accepte de livrer aux chiens de la Meute, le premier que Facebook permet de lyncher, d’assassiner (pas de panique : j’ai la peau dure), mais qui, supprimé, rayé, éradiqué, ne peut ni se répondre, ni s’exprimer (appelle ton pote BHL, il pourra t’offrir un espace pour crier ton désespoir. Hein ? Tu l’as déjà fait ?) Je n’ai, sur Facebook, que le droit d’être tué, fustigé, haï (rajoute ça pour faire plus réaliste : décapité ; brulé vif ; dépecé ; jeté dans le gros sel ; passer au lance-flamme ; lame de bambous sous les ongles). Je n’ai plus le droit, sur Facebook, de vivre, de faire partager des vidéos de Frank Zappa ou de Cornell Dupree, de faire découvrir Cziffra à mes amis, ni leur dire ô combien Guitry est un génie. Je ne peux plus donner au moindre ami, sur Facebook, un renseignement sur Rossellini, ni livrer une anecdote sur Fassbinder. (Yann, je viens de recevoir un mail des descendants de ces artistes. Ils te prient de ne pas mêler la mémoire de leurs proches à tes conneries)
Je n’ai que le droit d’être exposé. Sur Facebook, on menace de me torturer (physiquement), on menace de faire un autodafé de mes livres en place publique, on menace de me faire la peau. Sauf que c’est un support sur lequel je suis déjà mort. Réduit au silence. Même les néo-nazis ne connaissent pas ce traitement. (Bienvenue sur internet, Yann, le royaume fantasmagorique et mythomaniaque où tous sont capables des plus grands exploits et actes vertueux ou vicieux)
Je suis le premier artiste français, le premier écrivain du monde à être excommunié d’une société virtuelle ouverte à tout le monde sauf un, ouverte au monde entier sauf à moi. (Là, Yann, tu viens de gicler au moins trois litres de foutre)
Je demande ici, solennellement, aux autorités facebookiennes de rétablir immédiatement mon profil, mes pages, mon mur. Facebook est un trombinoscope : ma trombine n’est pas au goût de Facebook. (Faites-le les mecs, car il connait BHL ! Ah, mais j’oubliais, Facebook, ce n’est pas plus ou moins lié à la CIA ? BHL versus CIA, qui sera le réseau occulte le plus puissant ?)
J’irai jusqu’au bout pour revenir, non par une ruse, non nanti d’un nouveau profil pirate et marrane, d’une crypto-identité, en toute lumière sur ce site démocratique moins un. Ce site pour tous sauf pour Yann Moix. Ce site pour l’humanité entière à une exception près. Ce site universel à un paria près : moi. À une sale gueule près : la mienne. (La vérité sort toujours de la bouche des enfants)
J’ai de la force, de l’énergie, de la conviction, de l’intelligence et des avocats. Le combat commence aujourd’hui. (Attention, il suffit d’un millième de seconde pour que le superhéros Yann Moi revête sa tenue de X-OR grâce au satellite BHL One-Army) Ceux qui voudront me soutenir sont les bienvenus. (Adieu !)
Sur Facebook, “Yann Moix la Suisse t’encule” n’est pas une insulte. En revanche, “Yann Moix” tout court est une insulte. Et la pire au monde. (Non y a pire, Yann, par exemple : Fils de pute, ta mère la salope, dépuceleur de vache, la putain de ta race et ton père en slip à Mykonos. Non, en fait, tu as raison. Yann Moix est la pire des insultes pour un Suisse. Pour un Français, juste une honte)


BONUS : un petit photomontage de Kroulik. Tout ça date de février 2010. 
  


SOURCES Texte sur les Suisses ; Notice Wiki