9 août 2009

My Blueberry Nights

Un dimanche soir récent je suis allé au McDo pas très loin de chez moi. Faut dire que j'habite dans ce qu'on appelle "l'hypercentre" donc à peu près tout n'est pas très loin de chez moi. Je me rappelle de ce soir là car bien que j'aille régulièrement voir Ronald cette fois-ci j'ai pu entendre The Number of the Beast de Iron Maiden. J'ai trouvé ça bizarre, pour moi Iron Maiden c'est plutôt le genre du truc que tu peux entendre qu'à la maison.

Hypercentre.

Ça ressemble à hypermarché dans le concept. Plus de produits, plus de gens, plus de "vie". L'hypercentre ou l'hypermarché même combat : "On y trouve tout". C'est typiquement le moment où le faux l'emporte sur le vrai. En fait l'hypermarché se veut justement ressembler à un centre-ville très dense, une "ville dans la ville". Tout est fait pour ça, on recrute la boulangère du quartier pour la foutre à l'entrée de la "ville", on installe un bistrot un peu cheap pour faire "comme si" et dans les rayons on accumule tout ce qui peut être consommé, "comme si" toutes les boutiques de la ville étaient concentrées au même endroit. L'hypermarché est né, le "comme si" de la ville, le simulacre de la ville.

Soit.

Mais là où le faux l'emporte sur le vrai c'est quand le simulacre devient réel et le réel devient simulacre. Car les parenthèses n'entourent plus l'hypermarché. C'est bien "l'hypercentre" qui est devenu simulacre d'hypermarché. La consommation est une machine bien rodée, un système vide qui s'auto-alimente en tournant sur lui-même. Chercher un appartement en "hypercentre" c'est "comme si" on voulait avoir un hypermarché à côté de chez soi.

Bien sûr dans un grand pré-fabriqué on se sent moins bien qu'à la maison.

Alors oui "l'hypercentre" est le nouvel hypermarché, le dernier cri de la modernité. On y installe tout ce que la société de consommation a créé de toute pièce, mais "chez soi". Un Starbucks, un McDonald's, une Fnac. On y trouve des "boutiques" aussi évidemment. Pour faire "comme si" on avait des petits artisans ou vendeurs, comme dans le village de grand-père et grand-mère...et comme dans l'hypermarché.

Dans "l'hypercentre" on trouve tout pas très loin de chez soi, mais c'est aussi parce qu'on s'y sent un peu partout "comme chez soi".

Sur place ou à emporter, ça change quoi au final ? Dans les deux cas, on pourra manger son Big Mac en écoutant Iron Maiden.

10 commentaires:

  1. Cela ne nous dit pas quelles pulsions irrepressibles poussent les gens au Mac Do, et que vaut la nourriture.

    Séb

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  2. C'est notre gène occidental voyons.

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  3. Ca change, ou changeait au niveau de la TVA.

    Au sujet de ce que vaut la nourriture, la viande congelée se manipule avec des gants pour éviter qu'Escherichia Coli, présente dessus, ne se retrouve sur les mains de l'équipier, puis sur la table à garniture (mesure d'hygiène totalement ridicule). Mais la conscience qu'il y ait un colibacille sur la viande, ça peut vous aider à comprendre de quelle pièce de l'animal elle est rapportée et la manière dont on tire sur les prix.

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  4. Les sauces des burger ont été savamment étudié pour être le plus addictif possible au gout.

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  5. Compliments pour le titre...

    Tu rends on ne peut mieux hommage à un fin conteur...

    Ça doit bien faire un trio, si ce n'est un quatuor d'années que je n'ai mis mes petites pattes dans ce lieu de perdition que l'on nomme MacDonald's....

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  6. Ha, DT, tu sors du bois à l'improviste et tu me piques un sujet de papier que j'ai été trop fainéant pour pondre ! Oui, l'accumulation de fausse monnaie est un truc qui me saute aux yeux depuis quelque temps, et je voulais en rendre compte. ça se fera quand même, mais chapeau pour la vista...

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  7. Merde, savoir qu'on diffuse Maiden en hypercentre aux zypermodernes ça me file un coup de vieux.

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  8. Ah ? Mais écouter iron-mesdents n'est-il pas déjà en soi un symptôme inquiétant ?

    Enfin quand même, Eddy le zombie, ses milliers de cartes postales et de posters, les cheveux longs permanentés et suants, les solos barbants, tout ça tout ça... non ?

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  9. "Lors de cette tournée Iron Maiden a joué en tête d'affiche au Desert Rock Festival de Dubaï le 9 mars 2007. Résultat du succès du dernier album dans la région : n°2 en Arabie Saoudite, une première pour un groupe de Rock. L'album se place à la même position en Inde, encore une première dans l'histoire du rock et là encore, un concert à lieu à Bangalore, premier concert de Rock en Inde d'une telle envergure. Le groupe eut des propositions pour Hong-Kong, Shanghai et Pékin(...)"

    hihihi

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