5 mai 2007

Fièvre du samedi soir

Puisque Milos a intelligemment initié le mouvement, je vais m'engouffer dans la brèche par lui pratiquée dans l'exploration musicale des eighties pour vous faire découvrir un de mes groupes de New Wave préférés : Le trop méconnu Tuxedomoon. Après tout, c'est samedi soir... Alors spécial cace-dédi à notre courageux fafounet anonyme : welcome back in Boboland mon pote!



Formé au départ par Steven Brown et Blaine Reininger, deux étudiants en musique de l'université de San Francisco en 1977, vite rejoints, pour ne parler que des membres les plus influents, par l'excellent Peter Principle à la basse et le démentiel Winston Tong - artiste marionnetiste de formation - au chant, Tuxedomoon fit connaître sa new wave avant-gardiste et expérimentale en 1978 avec le premier single No Tears (encore apprécié de certains DJs si j'en crois ce que j'ai entendu hier dans un de mes bars préférés) et une interview dans le magazine de Warhol. En 82, après la sortie de leur troisième album - et l'un des meilleurs - Desire, ils partent s'installer en Europe (Rotterdam, Grèce puis Bruxelles) où ils pensent pouvoir trouver une scène électronique expérimentale plus accueillante à leur égard. En 85 ils connaissent enfin le succès avec l'album Holy Wars qui contient quelques perles comme In a manner of speaking ou The Waltz. Après ce tournant majeur dans sa carrière, le groupe commence à perdre de sa superbe avec le départ de certains membres importants, comme Reininger et Tong, remplacés mais jamais égalés. Suivront encore quelques projets comme l'album You, une redescente dans l'underground puis un silence radio de plus de 15 ans, avant que le noyau originel ne se reforme en 2004 pour pondre un nouvel album plus "pop" Cabin in the sky.



Mais dans son style inimitable, Tuxedomoon atteint l'apogée de son ambition artistique en 1982, lorsque le groupe californien fraîchement exilé dans la vieille Europe est convié à participer à un festival de théâtre à Ancona (Italie). Bruce Geduldig et Reininger songent alors à créer un opéra vidéo sans paroles. Winston Tong, suite à la lecture d'une pièce de Strindberg, suggère à ses compères un titre, The Ghost Sonata, une ambiance gothique et un décor "fin de siècle". Puis il propose un concept pouvant laisser libre cours à leur imagination romantico-décadente, et en un mot, morbide : chaque morceau raconterait le suicide d'un des membres du groupe, avant une scène finale réunissant tous leurs fantômes... Suivront les six représentations live avec video et orchestre au Teatro Polverigi. Mais les amateurs de Tuxedomoon ayant raté cette grand-messe mystico-cheap auront du attendre 1991 pour que The Ghost Sonata soit enfin édité en CD. Une attente qui, tout compte fait, en valait la peine!

Je vous laisse admirer le kitsch innénarrable de leurs clips tout droit sortis du purgatoire des années 80 :

On commence avec L'étranger, morceau extrait de Suite en Sous-Sol (1987) qui à l'instar du Killing an Arab de The Cure s'inspire du roman de Camus. Voilà comment on réalise un clip avec trois francs et une cigarette! Prenez en de la graine!



Je vous laisse aussi savourer In a manner of speaking, l'un des grands classiques du groupe, dont le budget vidéo a littéralement explosé pour la conception de ce clip :



Enfin, finissons en beauté avec Jinx, partie conclusive et déjantée d'un morceau hypnotique de plus de 10 minutes intitulé East/Jinx. La réalisation est plus moderne et comme on peut le voir, Winston fume toujours autant (avec un prénom pareil, aussi...) mais surjoue comme jamais! Un vrai bonheur pour les yeux et les oreilles!



2 commentaires:

  1. Euh les gars vous auriez pas des clip des Village people?

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  2. Y a qu'a demander !!

    http://www.youtube.com/watch?v=aZxNvgJM3Ck

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