24 novembre 2006

Emmanuel Todd est-il le nouveau Bourdieu?


Depuis quelques mois, l'historien et démographe Emmanuel Todd multiplie les claques dans la gueule de la social-bobocratie... Bien qu'il ne soit pas vraiment marxiste, le petit Todd semble de plus en plus s'imposer comme l'intellectuel du peuple... Serge Halimi le respecte, Alain Soral l'estime et Ivan Rioufol le déteste, Emmanuel Todd serait-il le nouveau Bourdieu, la mauvaise foi en moins??



Pour beaucoup Emmanuel Todd c'est le père de la fameuse "Fracture sociale" (il s'en défend puisqu'il attribue à juste titre la paternité du concept à Marcel Gauchet), longtemps membre du très Séguiniste club Phares et Balises avant de s'engueuler avec Chirac lors d'un mémorable diner en automne 1995, il participe au lancement de la Fondation Marc Bloch (devenue Fondation du 2 mars) avant de s'embrouiller avec Elisabeth Lévy...

Honni par les droite atlantiste et la conseillère de Sarkozy, Emmanuelle Mignon, ses analyses percutantes sur le déclin de l'empire américain,sur l'avènement de la puissance iranienne ou la médiacratie font également de l'ombre aux penseurs estampillés ATTAC (Bensaid, Ramonet, Corcuff).

Lors des émeutes en novembre, il fut l'un des rares à ne pas sonner l'hallali contre "les jeunes" tout en ne versant pas dans la délire victimaire d'un Muchielli... "Rien ne sépare les enfants d'immigrés des autres" déclarait-il dans un entretien qui influença Chirac...

Aujourd'hui le démographe prophétise (prospectise?), l'état de décomposition avancée du parti Socialiste mais aussi la chute de Marie-Ségolène Royal et de Sarkozy.

Emmanuel Todd ne fourbit pas ses armes grâce à des métasystèmes ou la lecture de St Thomas d'Aquin, non lui c'est plutôt les chiffres de la mortalité infantile, la cartographie... Ce qui lui a plutôt réussi puisque dès 1976 il annonçait la chute de l'URSS... comme celle des USA mais aussi du libre-échangisme maintenant (lire "L'illusion économique").

Ses positions iconoclastes (sur Nicolas Hulot), son charisme médiatique... font de lui le successeur idéal d'une gauche intellectuelle morte depuis la mort de sociologue béarnais, mieux il serait le premier intellectuel post-marxiste d'essence souverainiste (comme dit Baverez) à ravir cette place.




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