Narko.

Toujours pas de papier sur le CiGéBi, au sujet du passage de Sarkozy en tournée promotionnelle hier soir sur France 2 ? Bon, je m’y colle vite fait. Ce sera court étant donné que j’ai tenu que vingt minutes, vingt minutes pendant lesquelles, Sarko a été pris par la patrouille en flagrant délit de racolage actif (ouais, en même temps, l'inédit, ce serait l’inverse).



Un noir âgé d’une trentaine d’années venant apparemment de Clichy-sous-Bois, est intervenu pour raconter que ses trajets prennent toujours une éternité étant donné qu’il est systématiquement contrôlé par les keufs. On sent direct naturellement, vu que tout cela est navrement cousu de fil blanc, que la discussion met le cap à plein régime sur le point très précis des délits de faciès et des provocations policières : du pain béni pour le clown contorsionniste de la « rupture tranquille » sous le feu des poursuites de sa piste aux étoiles…

En effet, se mêlant d’un contrôle, car naturellement, en sa qualité de « grand frère » (il est noir, il a vingt-huit ans à l’époque, ce qui fait automatiquement de lui un grand frère au point de vue médiatique : un grand merci à tous les journalistes sociologues de comptoir), ce monsieur a le devoir de s’interposer dans tout ce qui touche à la vie de la cité (bien sûr, ce « tout » se limitant à la perception d’un uniforme noir dans sa ligne mire), le voilà qui nous raconte qu’il a pris à partie un flic en plein contrôle, c'est-à-dire en pleine violation des droits civiques de ségrégationnés-nés de la République, en lui faisant la leçon car le flic avait en mains un Flashball. Il continue en précisant devant nos oreilles ébahies que cela ne se passe pas comme ça dans le XVIe… Naaaaaannnn ?! L’affaire a bien évidemment, et au final, pour le plus grand bonheur de Sarko, dégénéré, le flic lui ayant répondu qu’il pourrait le shooter s’il le voulait et que de plus rien ne lui arriverait vu que son père était procureur (un père qui doit être bien fier de son fils si tant est que l’histoire soit vraie : ce petit con a complètement foiré ses études malgré un terreau terrain favorable…). L’un (et on ne vous dit pas lequel), a porté plainte pour rébellion et outrage, l’autre (et là encore mais lequel cela peut il bien être ?!), pour harcèlement. Le gus a conclu en maugréant sur le fait que sa plainte n’ait pas donné lieu à sanction, c'est-à-dire juste avant de se faire couper la parole par Sarko et de lui lancer, en conséquence, un regard mauvais faisant peur, pour la route…

Réponse de Sarko : « Vous voulez que je rouvre votre dossier pour vous redonner confiance dans les institutions de la République ? » Bim ! Sarko continue avec ses petites magouilles, ses interventions en personne pour que justice soit rendue à la veuve immolée et à l’orphelin oppressé par le contrôle d’identité…

A-cul-puncteur mental


Donc, euh, Sarko pense apparemment que dire qu’il interviendra dans le cadre de cette procédure va rendre à cet homme la confiance qu’il n’a pas dans nos institutions ? Outre le fait que Sarko, à notre sens, a vu la vierge en prenant son interlocuteur pour un imbécile, il est sûr qu’il s’est lamentablement planté du point de vue rhétorique sur ce coup là aux yeux de tous les citoyens français attentifs, c'est-à-dire les plus parano, en voulant à tout pris les faire sombrer dans le pathos. Cette ineptie est caractérisée car nous la reformulons comme suit : la seule garantie de justice dans notre pays repose sur ses épaules dans le fond, et dans la forme, sur l’exposé d’une doléance télévisuelle auprès de celui-ci, mais alors uniquement en période de campagne présidentielle… Comment peut il parler dans ces conditions de redistribution de la confiance ? Tout cela fleure fort la bouche d’égout… Disons pour être clair, la rupture démocratique, tranquille, décomplexée, assumée, entérinée, mue dans un super spectacle médiatique iconographique/mystique. Le peuple est à la merci mais ceux qui feront serment public d’allégeance ont une chance mais alors uniquement au hasard du détour du "bord du chemin". Merci. Rome est désertée ! Après Sarko, l’Empire contre attaque…

Sarkoléon


PS : un petit mot sur le petit b du petit 1 du grand A de son grand II, soit les français et le pouvoir d’achat. Il faut que le français bosse plus. Pour cela, aménagement des 35 heures avec minauderies textuelles des volontés de l’employé et de l’employeur : « ils doivent pouvoir travailler plus s’ils le veulent ». Bien sûr, parce que dans les faits, l’employeur ne nourrira aucune rancœur envers son employé cigale. Surtout que derrière, Sarko prône l’abolition du CDD et la mise en place d’un CDI unique avec procédures de licenciement simplifiées et en écran de fumigènes la « formation » ad vitam. Comme il le dit si bien : « l’ordre » (que les petits se tiennent tranquille) « et le mouvement » (que les petits n’aient pas peur de n’être plus même en droit que des fétus de paille). Clap, clap, clap. Pouvoir renforcé, punition de classe, aliénation et ventes exponentielles d’anti-dépresseurs. Oui, Sarko qui venait de se lamenter sur l’euro et l’inflation qu’il a engendrée... Le problème du pouvoir d’achat ne se résoudra pas, qu’on se le dise, dans la baisse des prix mais dans l’augmentation des salaires… Le travail n’est pas prêt de redevenir une vertu, le bonheur n’est pas prêt d’être un souci, le MEDEF se frotte les mains à en faire du feu.