La télévision étant faite d'une accumulation de situations stéréotypées ayant la double exigence d'être identifiables par le téléspectateur et de servir une idéologie dictée par les producteurs des programmes**: qui dit rebeu ou renoi invité sur un plateau, dit de la part de cet invité, couplet sur la France raciste et laïus sur le sentiment d'être discriminé, et ce, même encore aujourd'hui en étant Vedette.
On appelle cela la 'Begag-Taubira Attitude' (dite aussi 'Caliméro attitude' -le "c'est tro zinjuste jpeux pas rentrer en boîte", le "c'est trop zinjuste mes arrière-arrière-arrière-arrière grands parents étaient esclaves alors vous allez tous payer bande de salauds). Le public aime ça. Une variante plus djeuns, à la mode et matinée d'islam étant, en ce moment, la 'Abd Al Malik attitude'***, qui a elle-même succédé à la déjà périmée 'Djamel Bouras attitude'.
Laborde, en bonne pute obéissant à son mac de l'info, a donc cherché à faire jouer à tout prix au bouffon Debouse cette petite musique, cette mélodie de la pensée zéro de la politique. Ce dernier, rompu à l'exercice, a éprouvé tout de même quelques réticences à jouer le jeu, réticences probablement dues au manque de sournoiserie de la part de la Laborde. Dans la stratégie d'obtention de ses fins, et certainement par manque de temps, la journaliste a été en effet trop directe - il l'aurait fallu prendre des détours, la jouer fine, toucher la corde sensible, convoquer le pathos, mieux enrober l'affaire, la rendre plus classe quoi - n'a pas qui veut la maïeutique putassière d'un Ruquier, Fogiel, Karl Zéro ou d'un Delarue. Enfin le Debouse a fini quand même par lâcher le morceau. Affaire conclue donc. Une sorte d'échange de bons procédés : on te vend ta camelote, tu contribues à vendre la nôtre.
Et la camelote de Debouse, c'est quoi au fait ?
Le Djamel Comedy Club, sur la plus incontinente qu'impertinente chaîne Canal +.
C'est une émission du genre La classe ou Le petit théâtre de Bouvard. Mais pour pas faire ringard et dire que c’est pas pareil, on dit que c’est du « stand-up » et que ça vient des States. C’est mieux pour l’image Canal+, ça fait plus branché et les jeunes qui composent le public croient ainsi que c’est nouveau et révolutionnaire. Là où on avait, pour La classe et Le petit théâtre, des comédiens et un public de tous âges essentiellement composés de français moyens de type caucasiens blancs, ce qui était absurde dans un pays multiracial, on a maintenant, pour le Djamel Comedy, des comédiens et un public uniquement jeunes, essentiellement composés de français branchés de type noir, arabe ou métis, ce qui est tout aussi absurde dans ce même pays multiracial. Là-dessus ce n’est ni plus drôle, ni moins drôle que le reste. Une sorte de ghetto télévisuel de la discrimination positive. Comme quoi, on le répètera jamais assez, être un français noir, arabe, de banlieue ou pas, ne rend ni plus talentueux, ni plus drôle que les autres. On peut être aussi nul que les autres, c’est ça l’égalité.
* CGB - mercredi 24 janvier 2007
** Voilà pourquoi on laisse rarement passer un rebeu ou un renoi qui dirait préférer Le Pen à Sarko (c'est pourtant arrivé récemment sur un plateau de France 5 je crois, chez Moati ou Amar, faudrait retrouver)
***Abd Al Malik qui, pour parfaire son personnage, de sage prêcheur habité par la force de Muhammad, nous a fait vingt minutes sur l'Islam et Allah le Clément l'autre soir chez Ruquier, charabia digne d'un discours d'Obi Wan Kenobi. Et regards admiratifs et applaudissements du parterre de bien-pensants. Imaginez les réprobations moqueuses de cette même assemblée si par exemple, en direct et à cette même place et à cette même heure de grande écoute, un Didier Barbelivien s'était mis à discourir sur Saint Boniface ou Les mystères Lumineux du Rosaire.
C'est pas du charabia c'est du soufisme. Et puis l'islam (en l'occurence le soufisme) n'est pas la seule référence de ce mec que, pour ma part, j'aime beaucoup.
RépondreSupprimerJe parlais d'Abd Al Malik pour ceux qui n'avaient pas compris.
RépondreSupprimerAh oui t'as raison. A la télé ils disent que c'est le nouveau Jacques Brel. Il a de jolies vestes de survet' griffées Jacques Derrida et ses chansons sont en sonneries pour portable avec celles de Gilles Deleuze.
RépondreSupprimerEt sa ligne de parfum Spinoza c'est pour quand ?
Absolument rien à voir, mais une petite info qui va vous faire coller les bonbons au papier : Diams a reçu des propositions concrètes et va se lancer prochainement au cinéma ...
RépondreSupprimer