10 janvier 2014

L'important, c'est les trois points (Godwin)

15 Mai 2012. Le jour où tout a basculé… Il pleuvait des cordes ce jour-là. Et le Schtroumf à lunettes qui venait de remporter les élections présidentielles défilait sur les Champs Elysées. Trempé jusqu’à l’os. Costard dégoulinant. Mèches cache-calvitie en berne. Lunettes embuées. Un moment de ridicule total dont on ne se remettrait jamais… Un présage. Un signe. Un sceau. Par delà la petite personne de François Hollande, c’est nous tous, les Français qui étions ridicules. Absolument ridiculisés. Il faudrait s’y habituer : les Français, les ridiculisés de l’Histoire…

Le ridicule ne tue pas. C’est à dire si on se décide à fermer les yeux sur les morts violentes de nos Institutions, jusque là en mort clinique, qui se succèdent aujourd’hui à un rythme effréné. On débranche. On débranche tout. On euthanasie. Les yeux fermés, ça on sait faire en France. Les yeux fermés, les yeux crevés, les yeux dans les yeux. Le suicide assisté. Les clowns ne plaisantent pas. Nous qui riions d’eux, on ne rit plus.

Humoriste adepte des blagues anti Algériens. 
Spectacle toujours autorisé.

Il n’aura donc suffit que d’un ananas, de quelques quenelles – nous vivons il est vrai une véritable crise alimentaire – d’un rébus ! de jeux de mots ! pour dissoudre notre démocratie, les voir tous tomber le masque de manière totale, définitive. On nous l’avait pourtant bien dit : on ne joue pas avec la nourriture… Preux chevaliers partis courageusement en croisade, avec toute la puissance du système, avec toute la force de frappe des pouvoirs réunis, pour la sauvegarde de la dignité de l’homme. Mais de quel homme parle-t-on dans un contexte d’asservissement généralisé sur fond de fête assourdissante ? De l’homme majoritaire, lambda ? De l’obscur consommateur éclairé ? Du citoyen encadré, disneylandisé ? Du bouffon, dindon farci ? Du contribuable contribuant toujours plus aux moyens de sa répression ? Du chômeur ? Du chômeur en sursis ? De l’endetté ? De l’indigne qu’on prive du droit de s’indigner ? De la victime sans dessus dessous des nuisances tous azimuts, qui n’a plus le droit que de fermer sa gueule et se laisser dépouiller, brimer, museler, à moins de pouvoir se prévaloir de l’appartenance à une minorité ? Ecce homo…
« C’est une victoire de la République », a fanfaronné Manuel Valls suite à la validation de sa chasse à l’homme par le Conseil d’Etat, hypocrite exergue qui n’entendait évidemment rien dire d’autre que : « C’est une victoire de Manuel Valls ». Une victoire à la Pyrrhus qui creusera comme jamais les inimitiés, les tensions, les haines communautaires en France, sur fond de variétoche World Music, estampillée Vivre Ensemble, Envers et contre Tous. Les antisionistes monteront en intensité, confortés qu’ils se sentiront dans leurs thèses. La montée aux extrêmes annonce la montée des extrêmes. Cette fois-ci on y est. Les fanatiques de tous bords ont la main. Avec le feu, à coup de lance-flammes sur les corps bien huilés, en force. Tout ça pour quoi ? Des quenelles ? Des bras d’honneur. D’ho-quoi ?

"Où sont les white, les blancs, les blancos ?"
Spectacle toujours autorisé.
Quiconque argue du fait que toute cette mascarade poursuit un but humaniste, de protection de la dignité de la minorité juive se fourvoie de manière gravissime ; que l’arrêt du Conseil d’Etat ait été rendu par un descendant de Dreyfus ou pas, circonstance symbolique ajoutant à ce ridicule sérieux ou pas. L’hallali aurait pu être sonnée bien plus tôt. Dès Robert Faurisson. Le fait est qu’elle a été claironnée au moment où la quenelle commençait à infester l’univers médiatique. Au moment où la contestation approche d’un point critique, après cinq ans de violences licencières et de poursuite de la déconstruction généralisée ; manifestations monstres contre le mariage pour tous, quasi jacquerie des bonnets rouges, plusieurs centaines de fonctionnaires glissent aujourd’hui une quenelle au devoir de réserve. Ça fuit de partout. Alors Valls, vite ! Tous des fascistes, c’est maintenant !
Plus un politique qui ne pouvait tranquillement poser à côté du peuple, plus un journaliste salarié, qui ne pouvait travailler à la désinformation, l’intoxication, la propagande, sans que quelques petits malins leur glissent quelques quenelles, les ridiculisent… Ce combat n’est mené que contre ces atteintes à l’image, au simulacre, à la simulation, à l’illusion perpétrée par ces magiciens de la double impasse, ces joueurs de bonneteau de la contradiction, qui saluaient hier encore Stéphane Hessel pour son Indignez-vous et ses 15 pages sur 20 consacrées à dénoncer la violence d’Israël. La Shoah, réduite à un prétexte, un alibi, un joker. Des millions de victimes, hommes, femmes, enfants, abattus comme des chiens, jetés dans des fosses, tués d’épuisement, de privations dans les camps, servant de cobayes à des détraqués, gazés comme des insectes, réduits en cendres, dont on a déterré les mémoires pour cause d’envahissement de terrain médiatique par la quenelle ? A dégueuler. Surtout quand la quenelle ne gaze que les menteurs au pouvoir. Dieudonné, sacrifié sur l’autel du Vivre Ensemble, deviendra grâce à leur action coup de poing, un symbole de lutte contre l’oppression. Une erreur système implacable.

Un vaudeville aux prestations pas si ridicules si l'on considère le coût de la non fonction de Première concubine de France

Il est entendu que nos politiques ne détiennent plus le moindre levier. Il est entendu que nos politiques n’ont plus que la prestidigitation pour maintenir l’illusion. Il est entendu que l’arbre qui cache le désert de leur inutilité, de leur collaboration aux vrais maîtres, les industriels ultra libéraux adorateurs de violence concurrentielle, de jougs contractuels à courte durée déterminée, de salaires en pourboires, d’annihilation de l’humain par le strict matérialisme, ne consiste plus qu’en une politique de nuisances tous azimuts, dont l’antiracisme, qui ne produit que racisme, division, séparation. SOS Racisme : une association qui portait bien son nom pour Baudrillard. « SOS racisme, c’est sauvons le racisme », écrivait-il à peu près dans les 80. Il est également entendu que toute espèce de contestation, de critique, quand elle n’est pas encadrée par les services d’ordre mental de type syndicat, groupe de parole, ou cours de taïchi, est systématiquement assimilée à du fascisme ou du nazisme. L’unanimité passera. Filippetti : « Il faut en appeler à la responsabilité de Dailymotion et Youtube. » Elle passera en force. Elle passera profond. Merde, nous qui n’avons jamais été, à l’instar d’un Romain Gary, que des « minoritaires nés »…
Dieudo unchained
Dieudonné est peut-être bien un "cerveau malade". Mais que dire d’un Jakubowicz, secrétaire général de la Licra, fou furieux hystérique qui lui, ne fait rire personne, qui plaque ses fantasmes scato-pervers sur un geste qui a fini, qu’il le veuille ou non, par s'émanciper de son auteur déclaré, cet humoriste ayant échappé au procès de Nüremberg pour le simple et ignoble fait d’être né vingt après ; au bas mot, quarante ans trop tard. Ce geste que nombre de personnes se sont approprié pour exprimer leur ras le bol et en rigolant par dessus le marché. On est loin de la Bastille, de la Carmagnole. On leur coupe néanmoins les vivres avec les tessons ramassés à leurs éclats de rires… On les dénonce, on les balance. Affûtez les tondeuses. « La quenelle symbolise la sodomie des enfants victimes de la Shoah. » La quenelle serait « une apologie de crime contre l’humanité ? » Mais où va-t-on ? Tout le système mobilisé contre une farce et attrape ? Pendant ce temps-là, le réel court toujours.
La crise de rire, de fou rire, de rire devenu fou. Dément.
Evidemment, on ne parle pas des quenelles effectuées devant des lieux symboliques de l’holocauste, provocations absolument grotesques, qui font monter pour tous, la répression de la pensée non conforme.

Le Conseil d’Etat pourra bien valider les arrêtés des préfets, ces facteurs de l’exécutif, la CEDH finira par rendre son arrêt France contre Quenelle. Ridicule. Et tous les contribuables français finiront peut-être bien par payer la note, une nouvelle fois, comme toujours, de la ridicule victoire de cette ridicule République, privée de séparation des pouvoirs, aux mains de ces ridicules chevaliers du Bien qui secouent tant la merde, que l’atmosphère mentale est à classer nauséabonde/cancérigène. En attendant cette condamnation de notre ridicule (ou pas), la liste est dressée ; et elle est longue comme le bras… Avis aux corbeaux, ces bonnes âmes…

Ennemi public n°2
Le rire est en crise. La chasse à l’exutoire se poursuit dans cette société de plus en plus digne de Brave New World et 1984 réunis. Ne cherchant qu’à tout réprimer, surveiller, punir, notre société bureaucratique et policière ne produit que morbidité et dépression. On n’a pas fini d’en rire, c’est à dire d’en pleurer… Il nous restera quoi ? Les chars des fêtes ? Les DB ? L’exta ?…

A la fin, c’est à dire au début, au début de la fin, qu’on ne s’y méprenne pas, qu’on y prenne gare : on ne combat pas impunément le ridicule. Cette lutte est perdue d’avance. Ainsi, nous intime-t-on de choisir entre leur autoritarisme du Bien, leur flicage généralisé pour l’avènement de cet übermensh en peluche, cet esclave dingo de hugs, ce walker dead bien pensant qui ne réussit jamais au quotidien le moindre test de politesse, de savoir vivre, cette chose inhumaine qui semble leur horizon indépassable, et… le négationnisme ? A pourrir de rire...
Les seuls débats autorisés se fracturent sur des… détails !
« On s’engueule entre nuances ! » avait prévenu Muray ; Frédéric Taddéï était averti.
Nous continuerons à cheminer droit vers… le mur ! les futurs dystopiques synthétisés d’Huxley et Orwell, pauvres bovins en file indienne transbahutés dans quelque R-horreur A, B, C, D, Q, E, N, L, destination terminus, l’abattoir mental…

Notre République, notre démocratie, qui vire à la mauvaise farce, a finalement les ennemis publics n° 1 qu’elle mérite…
Classez-la dans la variette ou mourrez de honte, de ridicule.

4 commentaires:

  1. http://www.maitre-eolas.fr/post/2013/12/30/Pourquoi-il-ne-faut-pas-faire-taire-Dieudonn%C3%A9-%28mais-il-ne-faut-pas-l-%C3%A9couter-non-plus%29
    Même Plantu, même Maître Eolas voient comme un problème...

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  2. Tiens, je te poste ce petit couplet de la Marseillaise que je recommande à tout le monde d'apprendre par cœur en pensant très fort à un petit pays qui a pris beaucoup d'importance (non, pas le pays du père noël).

    http://dai.ly/x1kdxj

    (c'est pas l'envie qui me manque de la poster en haut, juste pour entendre des hurlements de rage... sweeet)

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  3. Entre le geste de la quenelle bien pensé et immédiatement compréhensible et le geste "le changement c'est maintenant" beaucoup plus cérébral qui traduit l’imbriquement, façon tetris, j'en conclus qu'on a le choix entre un fist fucking ou une touze générale.

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  4. Le Mur... chaud devant !

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