23 avril 2013

Mariage pour tous : l'interview exclusive du CGB


Dimanche dernier, les manifestants du mariage pour tous se rassemblaient place de la Bastille pour soutenir la loi. C’est le moment qu’ont choisi Benjamin et Lucie, deux « anti », pour mener une action coup de poing au beau milieu de la fête. Le CGB a voulu rencontrer ces guérilleros des temps modernes.


CGB : Benjamin et Lucie, votre action n’a pas tellement été relayée par les médias. Racontez-nous ce qu’il s’est passé exactement le 21 avril, place de la Bastille.

Lucie : Notre acte n’était pas vraiment prémédité. Nous allions déjeuner chez ma tante et puis tout à coup, Benjamin a voulu faire un détour par Bastille. Et là, devant tous ces manifestants, l'idée nous est venue de faire une action coup de poing : un truc qui fasse le buzz ! On s'est dit « tiens, et si on le faisait devant eux » ! [Lucie pouffe en repensant à la scène]

CGB : Faire quoi, exactement ?

Lucie : S'embrasser ! Sur la bouche ! Deux hétéros qui s'embrassent, à la barbe de tous, au milieu de leurs pancartes dégénérées ! Quel pied de nez !

CGB : Vous vous êtes donc embrassés, comme ça, en pleine rue…

Lucie : Ouiii !

Benjamin : On voulait créer une image forte, un symbole de la mobilisation pour la famille traditionnelle. Un peu comme le petit Chinois qui fait des pas chassés sur la place Tien Anmen. Ce genre d’actions héroïques m’a toujours inspiré.

La photo qui n'a pas fait scandale

CGB : Et alors… Quelles ont été les réactions de la foule ?


Lucie : Au début, les gens n'ont pas fait trop attention.

Benjamin : Et après non plus.

Lucie : En fait ils ont continué à défiler comme si de rien n'était, en faisant semblant de ne pas trop nous remarquer.

CGB : Mais après, les choses ont failli dégénérer je crois…

Benjamin : Oui, c’est vrai. [Il regarde Lucie en lui faisant signe de raconter à sa place]

Lucie : A un moment, face à l’indifférence, j’ai voulu aller plus loin. J’ai voulu mettre la langue ! Je voulais les choquer. Mais Benjamin m’a arrêtée.

CGB : Pourquoi ?

Benjamin : J’ai dit stop. Je ne voulais pas que ça parte en couille, si vous me passez l’expression. Notre mouvement a déjà suffisamment dérapé comme ça, je ne veux pas tomber dans la dérive classique du fascisme et du jusqu’au-boutisme.

CGB : Du « jusqu’au-boutin » vous voulez dire…

Benjamin : Pardon ?

CGB : Non rien, continuez.

Benjamin : Je veux m’opposer bien sûr, mais pas trop non plus. En 6 mois, il y a déjà eu 3 homosexuels agressés, dont un qui s’est fait piquer son iPhone et son portefeuille. Tout ça juste parce qu’il était gay ! Et puis le contexte est tendu. Il y a un climat d'homophobo-phobie depuis que le débat est ouvert. On ne sait jamais jusqu'où peut aller le camp d’en face. Un bisou sans la langue, finalement, c’était déjà bien.

CGB : Comment expliquer que les médias n’aient absolument pas repris ce bisou ?

Lucie : Pas un mot, pas une image ! L’omerta ! Alors que la photo des deux filles qui s’étaient embrassées devant une Manif pour tous avait fait le tour du monde ! C’est dégueulasse, ce deux poids deux mesures permanent ! Le fait que l’anecdote n’ait pas été reprise est bien la preuve qu’on dérange pas mal de monde !

CGB : Votre premier coup d’éclat avait mieux marché, l’année dernière.

Lucie : Ah oui, la vidéo avec le mec déguisé en papillon, qui essaie de prendre son envol avec ses deux ailes « papa / maman » ? C’était déjà nous en effet ! C’était une métaphore pour dénoncer l’adoption par des couples homosexuels. La vidéo a beaucoup circulé. Elle a converti pas mal de monde à nos idées.

Benjamin : Heureusement qu’il y a les réseaux sociaux pour se faire entendre. Le bisou sur la place de la Bastille par exemple, on l’a photographié et on a immédiatement fait circuler la photo sur Facebook. Assez rapidement, on a eu 8 ou 9 "like". J’ai même un ami de l’aumônerie qui a laissé un commentaire : « whooou alors la mariage c pour biento? »

CGB : Qu’allez-vous faire quand la loi sera passée ?

Benjamin : Déjà, si la loi passe je prends direct ma carte à l’UMP ! C’est clair et net ! Ensuite, sans trop gâcher l’effet de surprise, je crois qu’on peut en parler… [Il regarde Lucie pour avoir son assentiment] On prépare un lip-dub ! Ça ne se fait plus depuis 3 ans mais je pense que ça peut reprendre et faire bouger les choses.

Lucie : Finalement, on n’est pas très différents de ceux d’en face. On essaie de combattre avec leurs armes. Manifester c’est important et c’est bien tant que ça reste festif. Et avec une pointe d’humour, ça ne gâche rien !

7 commentaires:

  1. Tu chercherais pas, par hasard, à traiter les barjotins de festivistes ? Voir de fiottasses, de tourneculs, d'endives, d'happeneurs, d'artistes de rue, de brâmeurs de missels (le soir au fond des squares), de dégénérés mous du genou, de carpettes à CRS, de combattants de fête foraine, de brindilles, de ficelles, de retraités du coup de poing etc..
    ??

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    1. « Frigide Barjot » aimerait être une festiviste... mais elle reste ce qu'elle a toujours été : une bourgeoise ringarde, pas drôle, qui croit s'encanailler en faisant des blagues d'il y a 20 ans.

      Un exemple : http://referentiel.nouvelobs.com/file/5141715.jpg . « Fumer fait tousser ». Naaan !

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    2. Il y a pire que les fêtes ringardes, il y a les party liberales.

      (suivez mon regard)

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  2. Maintenant que j'ai vu la video du papillon, je suis pour le mariage des pédés.

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  3. Si c'était pas aussi grave, je crois que j'en colorerais ma culotte.

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