3 juillet 2018

This is a Mansplaining's World


Les féministes à la Marlène Schiappa, lorsqu’elles parviennent à brandir la carte du mansplaining, ont l’air fières comme si elles tenaient là un concept surpuissant, imparable, censé assommer l’adversaire du premier coup. Elles semblent n’en pas revenir d’avoir réussi à le caser enfin : cela faisait visiblement longtemps qu’elles en guettaient l’occasion.

Soyons clairs alors, quitte à rappeler l’évidence : Mesdames, Mesdemois.ils.elles : votre mansplaining, c’est de la merde. Il équivaut à peu près, sur le plan dialectique, à un « Même pas vrai » de cour d’école.

Directement dérivé du whitesplaining des extrémistes communautaires noirs américains, le mansplaining consiste à dire qu’un homme ne peut pas avoir d’idée sur ce qui touche une femme (ou dans l’expression initiale : qu’un blanc ne peut pas considérer une question qui implique un noir). En somme, l’homme qui s’aventure au-delà de son strict horizon personnel fait du mansplaining.

Il faut reconnaître que c’est l’un de ses penchants. Et il remonte à la nuit des temps.
Le domptage du Feu, c’était du mansplaining. La découverte de l’Amérique, le déchiffrage des hiéroglyphes, l’élévation du dôme de la cathédrale de Florence, la découverte de la relativité générale, l’envoi de l’Homme dans l’espace : des putain de cas manifestes de mansplaining. L’histoire d’un mec, qui à un moment donné, s’est levé, est sorti de sa tanière pour s’intéresser à des choses qui ne le regardaient pas.

Oui, il faut le confesser : l’homme a toujours eu ce penchant, c’est même un trait qui caractérise la masculinité de l’esprit. Masculin : l’esprit qui sort de son monde, qui va au devant, qui va au dehors. L’esprit qui va à l’inconnu. Masculin : l’esprit froid, glacé, stérile comme la pointe d’un scalpel. L’esprit coupant. Masculin l’esprit de connaissance et de compréhension, qui s’attèle à faire tomber les voiles. L’esprit qui aime aller à la rencontre de ce qui ne l’aime pas. Féminin : l’esprit chaud, subjectif, l’instinct. L’esprit esthétique, qui imagine la disposition des choses, qui veut vivre parmi celles familières et amies. Féminin : l’esprit qui choisit les vérités utiles, celles dont il a besoin, qui les aménage, qui s’approprie le monde, l’enlumine, le redessine pour l’aménager à son goût. Féminin l’esprit qui travestit, qui arrange.

Tous les hommes ne peuvent pas se prévaloir de cette disposition d’esprit : ils sont des millions à en avoir été privés, de façon aussi certaine que des dizaines de femmes en ont été pourvues. Il n’en demeure pas moins qu’elle est un attribut mâle. Mansplaining. S’il peut certainement avoir des aspects horripilants, comme lorsqu’il interrompt une secrétaire d’Etat sur un plateau télé, il faut admettre qu’il a jusque-là plutôt bien réussi à l’homme, aux femmes, au monde. Mansplaining.


***
You see, man made the cars to take us over the road 
Man made the train to carry the heavy load 
Man made electric light to take us out of the dark 
Man made the boat for the water, like Noah made the ark 

This is a man's, man's, man's world 
But it wouldn't be nothing, nothing without a woman or a girl 

Man thinks about our little bitty baby girls and our baby boys 
Man made them happy, 'cause man made them toys 
And after man make everything, everything he can 
You know that man makes money, to buy from other man 

This is a man's world 
But it wouldn't be nothing, nothing, not one little thing, without a woman or a girl 

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