18 avril 2020

Pétition pour interdire le Roi Lion


Il est notoire que Walt Disney, sous sa moustache sympathique et ses mickeys sirupeux, était en réalité un infâme rétrograde. Je connaissais les comportements farouchement anti-communistes qu’il avait pu avoir de son vivant, mais n’avais jamais particulièrement remarqué que l'écœurante mentalité transparaissait jusque dans ses histoires animées.

Jusqu’au soir où je visionnai le Roi Lion dans sa nouvelle édition filmée. Depuis quelques temps en effet, la compagnie aux grandes oreilles s’est mise en tête de ressortir 90 ans de longs métrages dessinés, cette fois en films de synthèse réalistes. Roi Lion, Aladin, Dumbo et bien d’autres reparaissent ainsi, reproduits plan par plan à la virgule près avec des animaux plus vrais que nature. L’intérêt de la chose ? La technologie le permet, il fallait donc le faire. Si l’on trouvait avilissant de voir la gente animale réduite à exécuter un numéro de cirque, on sera peut-être gêné de voir les lions de son documentaire animalier prendre, par la grâce du numérique, des mimiques humaines, labiales, faire des clins d’œil, discuter, s’émouvoir, rigoler… Mais après tout ce n’est pas plus saugrenu que les sornettes sociétales qu’on entend dans la presse ou sur Twitter tous les jours désormais. Que voulez-vous, c’est triste mais on s’habitue à tout !


Le Roi Lion, donc. Comment ai-je pu passer toutes ces années à côté de la double lecture odieusement nauséabonde de cette fable identitaire ? Le Roi Lion : l'histoire d'un mauvais chef qui avec l’aide de forces étrangères, renverse le noble roi et laisse entrer dans le royaume la horde des hyènes viles, idiotes et oisives, à qui il octroie tous les droits au détriment de ses propres sujets lions. Allô Amnesty International ?! Bonjour la morale de l’histoire ! Est-ce là une façon de raconter l’apport de l’immigration ?

Bien sûr, à partir de ce moment, tout bascule et est exagérément noirci, comme pour montrer que la société multiculturelle lions-hyiènes ne peut produire que le chaos ! Le royaume, qui jusque-là était abondant et baigné de soleil, devient gris et se couvre d’épais nuages ! Les hyènes ne travaillent pas et touchent les subsides. L’herbe ne pousse plus (quand on sait que les ancêtres des hyènes sont ceux qui ont inventé les premiers l’agronomie, on se marre !). La nourriture vient à manquer, bref, les bienfaits du multiculturalisme sont dissimulés de façon grossière et systématique !

Et c’est loin d’être fini. Mis face au vivre ensemble, Simba le lionceau héritier soi-disant légitime mais surtout profondément xénophobe, préfère s'exiler ! Durant sa cavale, la providence met sur son chemin Timon le suricate et Pumba le phacochère, deux amis vegan et anticapitalistes qui vivent à côté du système. Ceux-ci tentent de le convertir à la mentalité Hakuna Matata : « laisse donc ton pays à la ruine, oublie les tiens, ton père le roi des rois n’était qu’un con grotesque de toutes manières ! Qu’est-ce qu’on en a à foutre du territoire ! La terre est à tout le monde ! Fais comme nous, mange des larves jusqu’à en devenir une ! ».


Si ce bain de jouvence idéologique semble d'abord produire des effets sur l’ouverture d’esprit de Simba, ceux-ci sont de courte durée. En réalité, le cœur de Simba est profondément vicié : il conserve malgré lui un profond remords vis-à-vis de son passé d’enraciné. Timon et Pumba, trop naïfs et généreux, ont cru pouvoir débattre avec le fascisme. Ils ne savent pas qu’on ne devient pas de gauche, on le naît ! Ainsi, il n'est besoin que de l’irruption dans la vie des trois compères d’une femelle de souche pour réactiver chez Simba les instincts les plus crasses. Au feu la tolérance, la liberté, le métissage et la libération sexuelle ! Simba redevient ce gros con de beauf patriarcal qu’au fond il n’a jamais cessé d’être ! Il n’a qu’un mot à la bouche : « se souvenir de qui il est » ! Bravo...

Je vous le donne en mille : après s'être égaré avec les deux punks à chiens dont le film a soin de montrer que la philosophie ne mène à rien, Simba revient se battre pour sa terre et pour son sang ! C'est seulement au prix d'une politique brutale de remigration qu'il restaure le pays. Pire : il devient mâle alpha, tombe dans le schéma homme-femme / couple-enfant et fonde un foyer qu'il veut défendre ! C’est tout juste s’il ne se vante pas que sa mère, restée tout ce temps dans la société multiculturelle des hyènes, n'ait pas succombé au métissage qui lui avait été proposé à plusieurs reprises au long du film.

C'est ce monde-là qu'on veut pour nos enfants ?!

Le Roi Lion est sorti en 1994. Sa réalisation en film réaliste en 2020 rend son idéologie d'autant plus visible. Songez aux générations qui ont grandi avec cette propagande. Faites le calcul. Un garçon qui avait 6 ans à l’époque en a aujourd’hui 32. Il est en pleine possession de ses moyens et - terrifiant - en âge de voter ! On comprend mieux la montée du Front national, le Brexit, les Gilets jaunes. On comprend la Manif pour Tous. On comprend la culture du viol et les postes clés de France Télévision occupés par les vieux mâles blancs. Ainsi que les jeunes mâles blancs, se sentant autorisés depuis les terrasses de café à siffler les filles qui passent dans la rue.

Tout est plus clair à présent.

8 commentaires:

  1. Bref, une œuvre hautement "virale"… c'est-à-dire merveilleusement dans l'air de ce temps de démence collective !

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  2. Du coup, je vai sle laisser voir à mes filles.

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  3. ça rappelle les heures qui foutent les boules ! Je suis sûr qu'un archiviste pourrait retrouver des articles dithyrambiques sur la première version, y compris dans des journaux qui te cloueraient au piloris s'ils commentaient ton texte...

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    1. Eh bien figure-toi qu'entre temps on m'a signalé que le même article avait été fait, mais au premier degré, sur un blog "Le cinéma est politique" : http://www.lecinemaestpolitique.fr/le-roi-lion-ou-lhistoire-de-la-vie-expliquee-aux-enfants/
      L'article date de 2012. Et comme il ne peut avoir été écrit que par le dernier des cons, cela signifie que j'ai 8 ans de retard sur lui, ce qui de facto le hisse au rang d'avant-dernier...
      J'ai beau retourner la chose dans tous les sens, c'est mathématique ! Je suis dépité.

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    2. Faute d'être un immense archiviste, voici une défense éhontée dudit dessin animé : https://unodieuxconnard.com/2013/01/31/raconte-moi-une-histoire/


      PS : bonjour !

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  4. Alphonso Pistachi Résistant Supralabial Depuis 194223 avril 2020 à 20:21

    La moustache du Mal a encore frappé... Elle prend à chaque fois possession d'un personnage influent pour se venger des glabres, et tente depuis peu de se fondre dans l'air du temps en s'associant à un bouc-prête-nom, mais cette manoeuvre ne trompe personne. Quand va-t'on enfin se débarasser de ce fléau?

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    1. kobus van cleef10 mai 2020 à 16:43

      Le mal, à partir du milieu du 20eme siècle ( soyons fous, depuis 1930) est personnifie par une moustache en brosse
      Donc tous les porteurs d'appendice pileux de cette sorte sont suspects
      Notons l'exception notable des pièges à nouilles
      Avec joues et tour de bouche bien dégagé
      Ça donne une trogne de chèvre ou de camélidé
      Ou de Amish, au choix

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  5. Les hyènes représentent clairement le nazisme et le communisme tandis que timon et Pumba représentent l'esprit collabo de ces douces années Sartre et Beauvoir ne se sont jamais mieux senti que sous l'occupation grâce au cocktail alcool fête drogues et filles Et vive la philo selon jp

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