9 septembre 2019

La révolte des ordures


Dans un monde parfait, personne ne donnerait un micro à un ancien footballeur, personne ne ferait attention à ce qu’il dit, ce qu’il écrit ni ce qu’il pense. Mais nous ne sommes pas dans un monde parfait, nous sommes en France, en 2019 : je vais donc commenter, le plus brièvement possible, les insanités proférées par un être dépourvu de tout intérêt.


Je suis navré d’avoir à le rappeler, le domaine de compétences d’un footballeur, ce sont les pieds. Quand on dit d’un footballeur qu’il a du génie, on parle de ses pieds. Le reste du bonhomme n’est pas concerné par l’éloge. La plupart des footballeurs n’ont pas de génie, d’ailleurs, ils jouent simplement au football, et c’est très bien ainsi. Lilian Thuram fut du nombre. C’était un honnête footballeur, capable de courir avec ses pieds et de tirer dans le ballon avec ses pieds. Un jour, au sortir d’une carrière dont je ne veux rien savoir, le drôle se prit soudain pour une conscience, quoique sa vie jusque là ne l’avait en rien préparé à utiliser un organe aussi délaissé que le cerveau. C’est comme un quadra filiforme qui, après une vie de bureaucrate, déciderait soudain de se mettre à la boxe anglaise : gros risques de traumatismes osseux, articulaires et musculaires, sans compter le ridicule de se croire jeune et dans le coup. Le footballeur est dans le même cas : repéré, recruté et entraîné depuis l’enfance pour courir et donner des coups de pieds dans un ballon, il n’utilise sa matière grise que de façon accessoire (pour lire l’Equipe). L’organe non sollicité ne rattrapera jamais le retard qu’il accumule, tant on sait que c’est dans l’enfance, quand il est jeune, souple et bourré de vitamines, qu’un cerveau humain est le plus apte à intégrer les éléments nécessaires à un fonctionnement optimal. Le footballeur retraité prend donc un risque phénoménal quand il prétend taquiner le concept ou défendre une théorie : il n’a pas le muscle pour.

Lilian Thuram vient de déclarer une connerie ; il n’en est pas à sa première. En s’étant lancé dans le business juteux de l’antiracisme officiel et de pacotille (AODP), il nous a habitué aux prises de positions péremptoires et déconnectées de toute réalité : aujourd’hui, il se déconnecte de toute décence. Il affirme « qu’il y a du racisme dans la culture blanche ». Depuis quinze ans, cette paire de pieds vient nous expliquer comment penser, comme parler, comment changer pour devenir aussi parfaits que lui. Il nous explique surtout que nous sommes de méchants Blancs, racistes par vocation. Jamais un mot, en revanche, sur les exactions xénophobes d’Afrique du sud, par exemple (des dizaines de lynchages), ni en 2019, ni en 2015, ni en 2008. On déduit que s’il ne nous parle obsessionnellement que des Blancs c’est qu’il doit penser qu’en dehors des Blancs, le monde est peuplé d’anges. Aujourd’hui, il nous explique « la culture blanche », comme s’il y connaissait quelque chose. Tiens-toi en au football, Lilian…


Quand ils sont bien gros et bien visibles, les paradoxes bouchent totalement la vue de ceux qui les emploient. Par définition, le dindon de la farce en ignore tout. Thuram dénonce la « culture blanche » comme raciste. Selon lui, les Blancs seraient persuadés d’être « supérieurs aux Noirs », (je n’ai pour ma part JAMAIS entendu personne prétendre cela). On imagine que Thuram ne partage pas cette opinion. Il peut donc penser deux choses, et seulement deux :
1- Les Noirs sont supérieurs aux Blancs
2- Les Noirs et les Blancs sont égaux.
Dans l’hypothèse 1, Thuram serait donc raciste, au même titre que ceux qu’il nous casse les couilles à dénoncer depuis quinze ans : peu probable. Dans l’hypothèse 2, Thuram mettrait un signe = entre Noirs et Blancs. Dans ce cas, s’il y a du racisme dans la « culture blanche », il y en a dans la « culture noire ». Dans les deux cas, la conclusion tombe implacablement : qu’il aille se faire enculer.

Lecteur, au début de ce texte, tu as lu que les footballeurs étaient des cons, et tu t’es peut-être senti mal. Soit parce que tu es footballeur toi-même, soit que tu le fus, soit que ton esprit pondéré abhorre la mauvaise foi d’un polémiste. Eh bien, après ma petite démonstration de paradoxe thuramique, je vais t’administrer la preuve que ma caricature introductive se situait encore en dessous de la vérité. Cette preuve tient en un mot : Dhorasoo. Ancien footballeur lui-même, Vikash Dhorasoo affirme, à la suite de Thuram, que « les Noirs n’ont jamais colonisé » (il doit croire que les empires du Dahomey ou du Ghana se sont faits par la négociation). Il précise, grand savant, que « les Noirs peuvent être racistes envers les Noirs, mais pas envers les Blancs ». Et de conclure que le racisme anti-Blancs n’e-xi-ste-pas ! Devant une telle révélation, on se taperait volontiers le cul par terre. Si le racisme anti-Blancs n’existe pas, ce serait donc en raison d’une incapacité des Noirs à faire le mal dans les mêmes proportions que les Blancs (notons, d’ailleurs, que sa vision binaire de l’humanité oublie que le racisme peut être pratiqué par d’autres, par des Jaunes, par des Indiens, par des Arabes, par des Perses, par des Mongols et même, paraît-il, par des Inuits) ? Ne serions-nous pas là devant une belle tentative de faire passer les Noirs pour des anges ? Il y aurait donc une différence ontologique entre Noirs et Blancs, Vikash ? C’est ça que tu bredouilles, ô crétin à crampons ? Et que penser des métis, dans ce cas ? Sont-ils racistes à moitié, en proportion de leur blanchitude, ô retraité de la bipédie ? Si le débat n’était pas si lamentable, on jubilerait de voir ces AODP utiliser les mêmes arguments foireux que les racistes ségrégationnistes américains du passé, et s’y embourber de la même façon…

Nous en sommes là : la France se fait donner des leçons de morale par des footballeurs, des joueurs de tennis, des patineurs sur glace, des actrices de cinéma, des ministres à voix de fillette et des animateurs de shows télévisés. On dirait que tout ce que le pays compte d’abrutis s’est donné le mot. Leurs interventions sont d’ailleurs remarquablement identiques, presque interchangeables : c’est comme si elles étaient tirées d’un Catalogue de la Bienpensance, nouvelle bible des nouveaux cons, permettant d’aborder chaque domaine avec la certitude d’y dire une connerie ou d’y être infâme. Remarquons que la passion raciale se donne désormais libre cours. La France de 2019 est gangrenée par cette obsession non pas tant par la faute des racistes, minorité qui existe partout, sous toutes les latitudes (au Rwanda par exemple) et dans tous les peuples, que par celle des AODP, qui ne parlent et ne pensent et n’interviennent et n’agissent que pour promouvoir leur fond de commerce délétère. Comme un acharné de philatélie ramène tout à sa passion, ces névrosés de la race voient le monde à travers son unique prisme, et tartinent leur quotidien des aventures de Raciste 1er, roi des Blancs ! Race matin, midi et soir ! Ils entendent des gros supporters de foot pousser des cris de singe, et en déduisent que c’est l’indice du racisme de « la culture blanche » ! Leur objectif unique est de victimiser la moitié de l’humanité en condamnant l’autre, faisant de tout individu, selon sa couleur de peau et par héritage, un ange ou une ordure.

Les Français blancs ne le supporteront plus longtemps. Être accusés de racisme par des gens qui sont décorés de la Légion d’honneur, qui cumulent des postes officiels et palpent du gros pognon sans complexe (on se souvient du refus de Thuram de venir enseigner l’antiracisme à des élèves à moins de 20 000€ l’heure), ça suffit. Quand on met trop d’énergie à prendre les gens pour des cons, ils n’ont pas le choix, ils le deviennent. A force de harceler ceux qui ne leur répondent jamais vraiment, les AODP les poussent à une réaction. Ils subiront un jour, je l’espère, la révolte des ordures.

10 commentaires:

  1. J'ai un copain togolais, plus ou moins avocat, grand voyageur. Il m'a un jour confié que les africains en général, lorsqu'ils croisent un autre africain, "évaluent" sa provenance, son ethnie, et, de toute façon, se méfient et méprisent. Pas de solidarité noire. Le tribalisme est la base. Et on ne parle même pas de la jalousie envers celui qui est un peu plus clair de peau et a le nez moins épaté. Y a pas plus raciste que les noirs.

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    1. Dude, tu aggraves ton cas. Le tribalisme ethnique ne conduit ni à l'exclusion ni au racisme, contrairement à l'universalisme blanc, comme chacun sait.

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  2. "Thuram serait donc raciste,... : peu probable."

    A voir ! L'obsession raciale de Thuram n'est pas nouvelle. Dès 1998, comme le rapporte son coéquipier Christophe Dugarry : «On était en train de prendre des photos avec la Coupe du monde entre joueurs. Et Lilian dit : "Allez les Blacks, on fait une photo tous ensemble". Franck Leboeuf, lui a lancé : "Lilian, qu'est-ce que tu dis ? Et si, moi, je disais : allez les Blancs, on fait une photo tous ensemble ?". Plus récemment, dans son bouquin "Mes étoiles noires, de Lucy à Barack Obama", publié en 2010, Thuram consacre un chapitre à son idole Malcom X qui prônait le séparatisme identitaire et le suprémacisme noir. Les noirs africains seraient à l'origine de l'espèce humaine, d'où la référence à Lucy. Pour Malcom X, dont Thuram fait l'éloge, la place naturelle des Noirs est donc au sommet de l'ordre social et de la société.

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    1. Je connaissais pas les anecdotes, mais elles ne m'étonnent pas : les gens qui n'ont que la race à la bouche me sont suspects. Ils me font penser à ces soi-disant défenseurs des enfants qui se retrouvent un jour accusés d'avoir mis leur main dans la culotte de l'un d'eux... Le cas Thuram ressemble bien à un cas d'inversion accusatoire, en tout cas.

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  3. Pinailleur sénégalais9 septembre 2019 à 19:53

    Pour respecter la chronologie : plutôt que « recruté, repéré et entraîné depuis l’enfance », j'écrirais « repéré, recruté et entraîné depuis l’enfance ».

    ��

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  4. les équipes nationales d'Afrique noire prennent souvent des sélectionneurs européens pour éviter que la sélection se fasse sur des critères ethniques, tribaux, bref racistes.

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  5. Tiens-toi en, mmh ?


    Et sinon n'oubliez pas d'acheter mon livre Mes étoiles naines, de Triboulet à Michel Petrucciani.

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  6. Ce pleurnichard ethnocentriste de Thuram, que le bulbe atrophié n'a pas empêché de gagner beaucoup d'argent, et recevoir moults honneurs, grâce aux méchants Blancs racistes, a eu notamment droit d'être directeur à une exposition au musée Delacroix, ou il a pu au mépris de toute intelligence et vérité historique afficher son ressentiment envers les Blancs, son complexe d'infériorité et sa stupidité crasse.

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  7. Nan mais là, on est dans une comédie si grotesque que tout le monde, absolument tout-le-monde se fout de savoir ce que ce con pense de l'oeuvre de Delacroix. Si les Delacroix et autres orientalistes n'avaient pas été là, lui non plus n'y serait pas, là. Mais c'est trop subtil pour lui, il faudrait tout reprendre depuis sa naissance en le tenant éloigné des terrains de sport. Et encore...

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