5 février 2015

Zombie walk 2

Je m’avoue complètement désemparé face à l'épidémie qui touche de plus en plus de contemporains : le « running ». 

gnap 

Les gens courent (ce n’est pas nouveau) mais surtout les gens disent qu’ils courent, racontent qu’ils courent, se regardent courir, et instituent le fait de courir ou d'avoir couru comme un sujet possible de discussion intéressante. Et face à eux, ceux qui ne courent pas les écoutent, ravis, ou au moins les laissent parler, demandent des précisions, relancent par leurs questions, le visage épanoui et sincèrement heureux en apprenant les mille et un détails du déroulé de ces courses à pied.

  neon run 

La dernière mode, c’est de courir sous différentes conditions, d’organiser des courses urbaines, champêtres, montagnardes, des courses avec des habits lumineux, des courses à travers des parcours festifs, des courses alternées avec de la natation ou du vélo… Il y a également toutes ces petites applications mobile qui mesurent la course, envoient les performances aux amis du coureur, ou permettent de « trouver quelqu’un avec qui courir »…

Au milieu de tout ça, il y a moi, qui ne comprends absolument pas ce que cela a d’intéressant, et moins encore ce que cela a de réjouissant de courir, de raconter que l’on a couru, ou d’écouter quelqu’un vous raconter comment il a couru... En temps normal j'en ferais une analyse, je chercherais à interpréter, à comprendre ce que cela veut dire, ce que cela cache, ce que cela révèle… Mais cette fois-ci je sèche, je coince, je suis tétanisé, simplement égaré au milieu d'une contamination générale. Je regarde les gens autour tomber fous un à un, mordus ; je cherche à me raccrocher aux personnes sensées, mais chaque jour je dois découvrir que l'un de ceux que je pensais épargné a été retourné pendant la nuit, a rallié les camp des schtroumpfs noirs : je le trouve à la machine à café, à écouter avec gourmandise quelqu'un lui raconter qu'il a couru 30 km ce week-end, ou admirer la vidéo d'une coureuse qui court jusqu'à l'effondrement...

Heureusement, cette fièvre aussi subite qu'incompréhensible a peut-être déjà atteint son point culminant : déjà, commencent à poindre sur le web des articles qui découvrent que « trop courir pourrait être mauvais pour la santé ». Cela peut paraître une sotte évidence, comme de découvrir que manger 4 kg de yaourt allégé en une fois ne serait pas si diététique qu'on le croit... Une évidence rapidement balayée par un décret selon lequel, tout compte fait, le tout est de courir responsable : ni trop, ni pas assez... Mais vu de mon bunker, c'est une avancée énorme, copernicienne : voilà le caractère sacré du jogging bafoué, et l'humanité touche du doigt l'idée que oui, peut-être, il serait ontologiquement possible de « trop courir »...



17 commentaires:

  1. les chevilles, les genoux, le dos, c'est à peu près mauvais pour toute la structure de courir. Mieux vaut pratiquer la marche au quotidien (le sheitan pour le Parisien qui peut prendre le bus ou le métro pour parcourir 500 mètres), et la corde à sauter le week-end pour un petit nettoyage des excès de la semaine, exercice à combiner avec d'autres trucs que je vous dévoilerai un jour. ou pas. C'est vrai que les joggers ont de plus en plus l'air d'une horde de zombies fluos...

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  2. Boire ou courir, il faut choisir...

    Vous êtes plutôt Nike ou Jack Daniels ?

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  3. Vous avez bien raison, Zig ! Marre de ces gens qui changent nos habitudes ! Faisons toujours la même chose pour l'éternité, et tout ira bien ! Mot d'ordre : ne bougeons plus !

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    1. Bossez donc dans le BTP, vous boirez vos Ricards sans une once de mauvaise conscience mangibougesque en vous gaussant des bureaucrates-joggers fluo qui calculent les calories de ce qu'ils ingèrent même le soir du réveillon.

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  4. Ah, un Vieux con de droite ironique ! Un vrai de vrai qui te dit les choses d'une façon subtile, attention, faut être malin pour saisir... Il doit avoir des mollets comac à force de jogg, et bien sûr, il aimerait qu'on respecte ! ça se défend.

    Si ça se trouve, il est comme tous ces pauvres citadins travaillant dans le tertiaire, contraints de ne plus utiliser leur corps, et alors il se dit comme ça qu'en "bougeant", ben ça compensera le rien foutage de la semaine. Pas con ! Sûr que nos amis maçons n'ont pas ce genre de souci.

    Tiens, ça me fait penser à un monde futur ousque les gens n'auraient plus d'activité sexuelle (trop occupés à faire carrière peut-être? ou comme nos amis Japonais?), et pour compenser, comme le font nos bureaucrates d'aujourd'hui, ils s'astiqueraient le manche les samedis,en tenue de sport, pendant trois heures d'affilée, avec de la musique dans les oreilles et un tachymètre. Au total, diraient alors les vieux cons de droite du futur, c'est comme si t'avais tringlé toute la semaine, comme le faisaient les gens d'avant !

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    1. kobus van cleef3 mars 2015 à 22:37

      ami bebop, s'astiquer la tige trois heures durant le ouiquende, c'est tout simplement pas possib'
      d'ailleurs ,louchini , que j'ai entendu ce soir sur vronze cul , l'a dit "j'étais apprenti coiffeur , j'avais 15 , 16 ans , je les voyais , ces jeunes coiffeuses de 25 ans , se changer devant moi , je voyais leurs petites oranges dans leurs soustis , je voyais marlène jobert se faire faire le maillot , je voyais dalida en peignoir , direct je filais aux chiottes pour me tirer sur la tige , 6 , 7 fois par jour , un jour je suis tombé à 7 de tension , on m'a expédié dans un camp "
      dans un camp?
      oui oui dans un camp
      par contre il a pas précisé de quel genre de camp il s'agissait

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    2. Un camp pour les branleurs ? ça devait être parrainé par le Medef, genre...

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    3. kobus van cleef4 mars 2015 à 20:18

      Écoutez vronze cul d'hier soir, "à voix nue" avec fabriss louchini et sa diction tant tellement estraordinaireu
      Désopilant !
      Et le médecin qui le suivait aurait dit "c'est inhumain, des conditions de travail pareilles, vous pourriez faire un procès à votre patron"
      C'est sûr que cohabiter avec des petites coiffeuses adeptes de la savonneuse, c'est inhumain....

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  5. La nouvelle mode c'est surtout les trails, les courses dans la boue, les tough truc et ultras bidules. Courir pendant une semaine sans quasiment dormir, faire le tour du mont blanc, le gr20 en slip etc..

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  6. "sports.yahoo.com" défie le CGB juste après la publication de son article vengeur
    Yahoo défie le CGB
    "A ça ira, ça ira..."

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  7. On croirait le sketch de Devos "-Pourquoi ils courrent comme des fous ? -Parce qu'ils le sont !"

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    1. un jour j'ai vu une jeune femme qui consultait pour une douleur à la cheville
      elle se pensait avoir une fracture de fatigue
      bon , je lui demande pourquoi
      réponse
      pasque je cours , pasque je cours , docteur
      ha bon ? quelqu'un vous poursuit ?
      oui ! les kilos !
      ( en grec ancien , ça signifie mille , y avait donc mille mecs à lui renifler le fion ? dedieu ! à quel point de frustration sexuelle on est rendu ! une seule gonzesse - pas spécialement belle - pour mille mecs ? tu piges bien pourquoi les gens deviennent fous )

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  8. "Je cours donc je suis Charlie", qu'ils se disent.
    C'est pour ça !
    Faut pas louper une seconde de charliade.

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  9. Je crois qu'il faut vraiment hiérarchiser les priorités, et dans la perspective de Carl Schmitt, désigner l'ennemi.
    Il me paraît essentiel que la jeune garde talentueuse néo-réac, à l'instar d'une Solange Bied-Charreton qui a su se lever contre les selfies, ou d'un Camille Pascal, plus ancien certes, mais qui a su s'attaquer avec courage au totalitarisme du vélo, se concentrent sur les sujets fondamentaux : running, selfies, velo, jesuischarlie.... Voilà là des cibles à la hauteur du combat à mener.

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    1. Je vois votre point. Et je persiste : la masse joggueuse aux dents blanches et en survêt étincelant, qui mesure la performance de son petit cross du dimanche à l'aide d'un attirail électronique me semble bel et bien à classer parmi les périls qui menacent l'Homme.

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  10. Dites donc le comité rédactionnel du CGB, vous le faites, cet article sur 50 nuances de DSK que j'attends de pied ferme, ou y faut venir vous motiver à la kalash?! Quelle bande de branleurs, vraiment...

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