13 novembre 2014

Viva la muerte


Certaines grandes villes organisent à présent leur « zombie walk ». Il s’agit de grimer la population en macchabées et de la faire déambuler dans l'espace public.
« Tous ceux qui souhaitent vivre quelques heures dans la peau d'un zombie ou d'une victime sont les bienvenus ! », nous invite joyeusement la municipalité !
Façon moderne de conjurer l’angoisse de la mort ? Peut-être. En recherchant des photos sur internet, on constate que les déguisements sont poussés assez loin, qu’ils tiennent plus du réalisme de la chair et de la pourriture que du symbolisme rituel.

   

A mon sens, le phénomène serait plutôt à rapprocher de celui qui pousse par exemple des marques de prêt-à-porter grand public à se faire l’étendard de la mort et de l’esthétique macabre. Kooples ou l'apologie du couple de gisants, tête de mort à la boutonnière, stérile, blafard et dévoré de l’intérieur par son propre narcissisme.

Le fait qu’une société entière soit à ce point fascinée par la décrépitude ne me semble pas anodin. Le fait que des générations entières s'habillent en squelette ne me semble pas anodin. Le fait que la télévision propose tous les soirs de la semaine, sans exception, au moins un programme fondé sur le meurtre, les affaires sordides, les tueurs en série, les morts-vivants, les poils et le sperme laissés dans un cadavre… me semble non pas anodin mais symptomatique.

Une fois encore, tout est question d’échelle : des communautés occultes, des sorcières, des fans de séries noires, des aficionados du death metal… il y en a toujours eu. La nouveauté réside dans l’extension de ces passions à la foule.

14 commentaires:

  1. C'est vrai ! Il y a une vraie vogue qui tourne autour du memento mori actuellement ! Et elle ne faiblit pas.

    Comment l'interprétez-vous ?

    Pour ma part, dans le même ordre d'idée, j'avais déjà remarqué le crâne incrusté de diamants de Damien Hirst (ancien de la finance, reconverti dans "l'art"), qui est je crois actuellement l'objet d'art contemporain mis sur le marché dont le prix est le plus élevé.

    On peut le mettre en relation avec la vogue des (faux) crânes de cristal incas/aztèque du XIXe siècle. La mode était à l'eschatologie (aux prophéties de la fin du monde), déjà.

    La merde transmutée en or, la mort transmutée en or... "Renonce à tout et tu obtiendras tout"... c'est freudien, c'est sadien... ça parle de la société commerçante, qui est une société vampirique par définition, puisqu'elle se nourrit de "fluide" humain, (cela parle aussi d'un "homme nouveau" qui a tout de la personnalité psychotique, comme Nabilla)... tout cela, c'est certain. Mais que faut-il comprendre au-delà de tout ça ? Est-ce vraiment tout ce qu'il y a à voir ? A mes yeux, tout cela reste tellement pauvre comme "réflexion"... Jusqu'où descendra-t-on dans la complaisance à l'égard de ce paradigme stérile ?

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  2. Vanitas vanitatis et omnia vanitas. ça marche aussi avec la vacuité... On disait que les morts vivants de Romero, c'était une critique de la société de consommation. The Kooples et sa tête de mort, vrai moment du faux. les walking dead performances, c'est peut-être comme un exorcisme. Personnellement, je croise beaucoup de macchabées mouvants dans le tromé.

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  3. Outre la justesse du propos de l'article et des commentaires, ci-dessus, ce qui est frappant est qu'aux USA, cela fait quelques décennies que tout ce qui a trait aux zombies est une mode grand public persistante...

    Le TAFTA, le Traité Transatlantique, l'américanisation culturelle qu'on subit depuis 70 ans vire à la finalisation de l'américanisation tout court.

    Entre la mode de "Halloween" -un non sens, culturellement, en Europe- les séries à la 'Walking Dead' ou encore 'Z' le film à zombie gros budget avec du Pitt à l'affiche, ce dont parle l'article n'est que la suite logique de ce marketing pro zombie.

    Le consommateur de base, en particulier aux USA, est un parfait zombie.
    Lorsque sera définitivement entériné le Traité Transatlantique, pour que cela fonctionne comme outre Atlantique, il faudra des zombies.

    Des gens qui se font zombifier concrètement et qui aiment à jouer subjectivement aux zombies... C'est symboliquement en harmonie.

    Du q et des zombies, des zombies et du q, du q, du q, des zombies, du q, des zombies, des zombies, du q.

    Cela fabrique des fétichistes, accessoirement adeptes du culte de leurs propres morts.

    La consommation de la vie par la mort. Une inversion -une de plus- d'un ordre naturel des choses.



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  4. A mettre en relation avec cette vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=881YWFdj5DU
    Et aussi ceci: http://www.leavetheboyalone.com/all-products/boy-globe-star-sweat-gold/
    J'ai vu une gamine porter ce truc au ciné où je bosse, je lui ai demandé si elle connaissait la provenance de l'aigle sur son t-shirt ou bonnet. Elle ne savait pas, je lui ai expliqué, elle n'a pas parue perturbée outre mesure. Continuation logique des t-shirts CCCP d'il y a 10 ans.

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  5. Depuis l' étouffement de la parole de l' Eglise dans les sociétés occidentales, il y a une absence de réponse à la mort et l' au delà.
    Ces derniers n' ont donc jamais autant fait peur;Alors pour les orphelins de la religion de leurs pères ou les désorientés du relativisme, se retrouver grimmé en macchabée au milieu d' autres personnes grimmées comme vous, c' est rassurant, c' est du tangible;"même après, on sera ensemble, alors si en plus on se marre".
    Voir cette foule d' orphelins me fait hésiter entre la tristesse et la colère.

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    1. Tagada Grand Vénérable de la Hype1 décembre 2014 à 23:20

      Cher RZV vous avez parfaitement raison: il faut agir contre les malfaçons du Diable. J' appelle derechef le Père karasse à Woodstock ! :)

      Pessimum est stultitia et venenum diaboli venit in cerebrum profectu eligionem

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  6. avertissement: cet article a déjà été refusé au Figaro et à Télérama.

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    1. C'est vrai que ça manque un peu de contenu original, ici.

      Autrefois au CGB on pouvait lire des petites nouvelles, des petits feuilletons... Personne n'a-t-il plus aucune prétention littéraire dans le secteur ? Et puis où est passé l'Amiral Potiron ?

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    2. "où est passé l'Amiral Potiron ?"
      Il est passé chez Télérama lors du dernier mercato.

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  7. c'est la nuit des porcs vivants , comme disait muray

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    1. Kobus tu te fais du mal.

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    2. ben oui , plus personne ne cite muray
      quand à le lire,c'est bien fini
      on peut même plus le trouver en bibliothèque municipale

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  8. Tagada Grand Vénérable de la Hype24 novembre 2014 à 17:35

    Si on organisait des "couillons walk", ça deviendrait instantanément la plus populaire des manifestations à l'échelle mondiale.

    Pourquoi faut-il (toujours) que les masses tombent dans tous les pièges que leur pose le Système mondialiste ? Le bas peuple me désespère (le Tiers-Etat c'est plus ce que c'était) ....

    Pour la zombification des masses, faite confiance à la Télévision & à Big Pharma. Pour les morts-vivants, faite confiance à el señor Ebola & les prochains virus 'false flag' mises au point dans les labos militaires du Nouvel Ordre Mondial.

    Mais surtout -jamais au grand jamais- ne perdez point votre humour ! :)

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  9. Le Corbeau Anonyme Une Fois.16 décembre 2014 à 11:27

    Le thème de la mort et du zombie me paraît idéal pour critiquer son prochain sans en désigner un en particulier. Le zombie affronté et trucidé dans l'allégresse est sans visage, un Autre sans identité, l'Ennemi, le fléau que le politiquement correct interdit de nommer.

    Le jeu de tuer du zombie devient un exutoire qui entretient les savoir-faire de l'humanité, fracasser un crâne à la hache, traverser une mâchoire à la pique, ces humbles gestes que la société des bisounours suspend de peur de marcher sur une espèce en voie de disparition mais des zombies on peut les tuer en masse car c'est légitime.

    Les DEUX questions en ligne de mire sont donc :

    1/ Qui réussira le premier à coller un nom sur la face engluée des zombies ?
    2/ Qui créera une Société Protectrice des Zombies pour contrecarrer cela ?

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