Il a dit « salaud ». En public. Sur la télévision françoise !
Rassurez-vous, le public n'a pas laissé
passer. A hue, à dia, ils huent, les cons momifiés. C'est pas eux qui
auraient dit de telles vilaines choses, ils avaient vingt ans en 68, et
on savait se tenir en ce temps-là. Les zoms portaient pattes d'éléphant
et mèmèche longue et graisseuse, les fâmmes rien du tout. Rien du tout
en dessous d'une choucroute, splendide architecture capillaire dont le
but était peut-être de faire diversion, de faire loucher le peuple avide
devant cette exhibition de nos jours incompréhensible. Si tu passes
assez vite de haut en bas, du poil à la toile, grâce à la persistance
rétinienne, tu as une belle chatte poilue. En cette époque bénie où les
salopes signaient des manifestes de salopes, hirsutes des mollets
jusqu'à quarante centimètres plus haut que la boîte crânienne. Et
pourquoi ?
Mon
sujet n'est pas d'agresser la pseudo-génération soixante-huit en tant
que telle, celle-ci n'ayant jamais existé, comme chacun sait. Ce n'était
pas une génération, mais trente-trois couillons rouquemoutes étudiants
fils de la bonne bourgeoisie, qui avaient un bon plan com pour baiser,
afin de permettre à des centaines de milliers de gaullistes à parapluie
dans le cul de défiler sans embêter la maréchaussée. Comme ça, tout le
monde était content. Sauf les ouvriers. Eux, ils l'ont eu dans l'os.
Littéralement. Comme d'habitude. Ils n'étaient ni exotico-tortionnaires à
tendance terroriste, ni barbouzards à matraque casseurs de grèves
légitimes. Et ils n'étaient pas roux non plus.
Que
faisaient-ils alors, à cette époque, les pleins, les beaucoup ? Ils
regardaient. Imaginez l'indignation devant toute cet étalage de
vulgarité ! « De Gaulle, il a dit chienlit, c'est pas bien. » Pof, au suivant !
Regarder, c'est la sagesse des cons. Ce sont eux qui détiennent la clef
du monde. Ça leur permet, un demi-siècle après, de revendiquer tout et
son contraire par capillarité générationnelle. Exquis. A croire qu'ils
ont pratiqué l'auto-avortement déguisés en barbudos du SAC dans un amphi
de la Sorbonne à l'aide de la hampe d'un drapeau rouge. La partouze
mais avec Tata Yvonne. La révolte sans cadence infernale. L'idéologie
prolétarienne sans le prolétariat. Les vieux cons. Les jeunes cons. Déjà
l'un et l'autre, métis du désengagement.
A celui qui dit « voici un retraité ! », je réponds, « je lui pisse à la raie, légalisons l'euthanasie. »
Dès
que tu vois un vieux débris, c'était soit un gaulliste, soit un bourge
assez con pour confondre les fortifs avec la Muraille de Chine, soit
-presque tous- des ménagères de moins de cinquante ans, déjà enfant. Les
veaux. Avec un drapeau. Rouge, t'y mets du bleu, du blanc, ça fait un
tricolore. T'écris Darty dessus, tu as le monde qu'ils espéraient. Une
svastika, et ils te balancent à la Kommandantur en profitant du service
après-vente.
Partout, la preuve de leur infamie. Regardez leurs vieux. Pépé, mémère,
papa, maman, les autres braillards, c'est 14, c'est 29, c'est 40. Ça
rend humble, la défaite, la mort, la misère. La mort partout, dès le
berceau, ces générations sacrifiées. Ils savaient, eux, ce que c'était
la peur. D'être minable et ballotté par l'Histoire. Qu'il n'y avait que
peu de héros. Si tant est que l'héroïsme existe. Rester un homme bien,
un homme bon, gens de peu, était une victoire en soi. Ne pas être un
salaud. Un miracle. Tout en bonhomie, souvent. L'acceptation de ses
limitations.
Puis
soudain, les abrutis privilégiés par millions, des egos comme la Voie
Lactée. Qui laissent d'autres revendiquer ce que les Trente Glorieuses
leur donnaient de facto. Bourgeois Spontex. Effectuer une transition de
masse vers la consommation de masse, mais les minauderies. Quelques
pavés. Ça vole. C'est joli. Oh, un Katangais ! Un CRS en feu ! A la
télé. A la radio. Jean-Foutre comme jamais.
Vioque chauve bedonnant, ta graisse prend toute la place. Chair
boursouflée par l'égoïsme. T'as jamais cru en rien, ta génération
n'existe pas. Ni matraqué, ni matraqueur. Spectateur.
Brassens,
Brel et Ferré, te dynamitent le déambulateur. Rappelle-toi, à l'aube du
pléistocène, tu l'as senti vaguement. Tu l'as certainement chanté, le
cochon que tu es devenu. Coluche, prolo de Montrouge, t'a fait rire aux
éclats. Mais c'était la préhistoire. T'es laid. T'es tout blanc. Sac à
verrues. Mort.
Mort assez pour mettre au pinacle des anarchistes parce que vous les
avez académisés, légion d'honneurisés, dans vos esprits stériles. Vous
ne les reconnaissez même plus. Piaf était une pute, mes salauds. Tout en
haut de l'escalier des siècles, Rabelais et Villon. Ces fous. Ces
punks. Ces génies. Aujourd'hui, l'index. La Gaule sans gauloiseries.
Cadavres !
Céline
savait tout. Que jamais vous ne verriez jamais sa tendresse, son amour,
pour les vulgaires, les pauvres, les sans. Sans amour, sans éducation,
sans écho. A mourir seul, pauvre Martin, pauvre misère, pauvre de vous,
lamentables badernes !
Vous n'y avez vu que ténèbres. Et gros mots. Parce qu'il n'y a aucune lumière jusqu'au fin fond de vos trous-du-cul.
Faut-il être vulgaire pour croire que la vulgarité est verbale. Si tel
est le cas, tuez Rabelais, l'Église l'a loupé. Église, clergé
soixante-huitard par procuration. Des curés, curés bavant, à jeter
l'anathème sur un animateur parce qu'il a osé dire un vilain mot à
l'antenne. Un vilain mot.
C'est vous, les salauds.
Cyril
Féraud est jeune, beau, et talentueux. En plus, il est marrant. Alors
que vous êtes tristes à vous passer le défibrillateur au micro-ondes.
(Pour les Alzheimer, Féraud, c'est le blondinet, l'autre, c'est
Zitrone.)
Historiquement,
votre génération, celle des renoncements, aura été celle du vide. Des
privilégiés voulant plus de privilèges. Privilèges de la vieillesse.
Place aux jeunes, place aux vieux. Gras cochons, comme disait le
camarade Vallès. Dix ans après vous, des hirsutes rock'n'roll reprennent
la place des blousons noirs. Les cheveux verts comme Rimbaud. Ils
mourront. Comme des mouches. Jusqu'à aujourd'hui. Par OD. Par suicide.
Par misère. Par folie.
La
génération 68, une parenthèse de vide. A n'être jamais morts de guerres
que vous avez subies ou déclarées. Classe sans tragédie, vous mourrez
sans gros mots, en des flots de chattes offertes sous des mini-jupes
dont vous n'aurez fait que des cuisinières, cons létaux. Il y avait
mieux à faire !
Une
jeune chaman dionysiaque se caressait le bouton sur scène pour
atteindre une connexion cosmique dont vous n'aurez jamais aucune idée.
Sobres, atones, spectateurs de votre déclin.
Mais qu'est-ce que tu baragouines??
RépondreSupprimerPoupoulou poupou, poulou !
RépondreSupprimerJe précise que je ne suis pas atrabilaire ...
RépondreSupprimerRien que le titre, on dirait du Lounès d'I like your slip...c'est-à-dire du Angot pour tata en slip...
RépondreSupprimerVous connaissez Boulevard Voltaire? C'est un site fait pour vous, vous comprendrez tous les articles. Fascistes de merde!
RépondreSupprimerBien ce que je disais, vu la réaction épidermique, c'est Lounès...ou XP...je ne savais pas que le CGB et ILYS avaient fusionné...bientôt une holding avec Fromage+ ???
SupprimerNous sommes actuellement en négociation avec la quenellerie Yann Barthès. Vous en saurez plus sous peu.
SupprimerVous êtes littéralement obsédé par les réacoplumitifs, c'est effrayant. Non, en fait, je suis le fils caché de Millie, Pasqua et Zemmour. Un soldat du peuple. Élevé au pastis et à la tajine.
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