28 septembre 2013

Les droits du Rom et du citoyen


Nous sommes tous des agents provocateurs de Roms
77 % des Français approuvent les propos de Manuel Valls sur les Roms lorsqu’il assure que « l’intégration ne peut concerner que quelques familles » et  qu’« il n’y a pas d’autre solution que le démantèlement des campements et les reconduites à la frontière ». Un sondage choc qui ne peut que nous rappeler les heures les plus sombres de notre histoire nauséabonde, colonialiste, collaborationniste, esclavagiste, déportatrice et on en passe. Nous avons rencontré Virginie Penteraide, sociologue spécialiste de la question Rom depuis jeudi dernier, quand trois Roms ont tenté de s’intégrer dans son compte en banque mais également dans ses poches et dans son sac à main. Un témoignage coup de poing.

CGB. Bonjour Virginie Penteraide. Vous venez d’être victime d’une agression par trois jeunes Roms alors que vous retiriez de l’argent à un distributeur automatique de billets à Montrouge. Racontez-nous votre mésaventure…
Virginie Penteraide. Je vous arrête tout de suite. Ce n’était absolument pas une agression ou une quelconque tentative de vol, mais bien la réponse à une odieuse provocation de ma part.
En réalité, je suis la seule fautive. Les faits parlent d’eux mêmes, et je suis persuadée que vous en conviendrez. Car la vérité, c'est que j’ai sournoisement invité ces trois jeunes Roms à passer à l’acte en pénétrant seule dans le sas sécurisé de ma banque pour effectuer un retrait au distributeur automatique. Les trois jeunes étaient là, attendant innocemment que le temps passe sous l’œil de caméras de vidéosurveillance qu’heureusement personne ne regarde.
C’est alors que j’ai dérapé : je me suis dirigée vers un distributeur et…
Et…
Excusez-moi, j’ai peine à trouver les mots étant donné la honte et le dégoût que m’inspire mon comportement.
Et…
Et j’ai composé mon code secret, voilà, je l’ai dit, j'avoue tout !...
Les deux Roms les plus jeunes, adorables bambins aux faux airs de piranhas déchaînés à la vue d’une goutte de sang, m’ont alors poussée tout en essayant de retirer un maximum d’argent. Une réponse naturelle, que tout Rom aurait eu face à cet odieux et déloyal stimulus...
Malheureusement, devant ma résistance fortuite, le troisième petit enfant Rom - un ado à peu près âgé de 17 ans - a alors sifflé la retraite, me laissant désolée, désemparée, et totalement désorientée…

Tentative d'intégration dans la société française via un sac à dos chinois
Tentative d'intégration dans la société 
française via un sac à dos chinois
Votre résistance fortuite ? Nous ne comprenons pas. Pourriez-vous préciser votre pensée ?
Bien évidemment. Je parle de résistance fortuite, car en cas d’agression, ce n’est pas notre cortex qui répond, mais notre cerveau reptilien. Malgré tous nos efforts pour conditionner les esprits, le cerveau reptilien, héritage de centaines de milliers d’années d’évolution, fait malheureusement encore parfois de la résistance. Mais nous avons bon espoir de réussir un jour à casser définitivement cet outil régressif et rétrograde, qui fut paradoxalement l’instrument privilégié de la survie de l’homme. Quotidiennes sont d’ailleurs les preuves - dans les rubriques des faits divers - qui nous démontrent que les efforts de nous autres sociologues payent : passivité devant des agressions, déni de réalité, répression des tenants de l'autodéfense, élection de Présidents de la République socialistes sans charisme, l’homme occidental, et particulièrement le Français, devient un animal pacifié, bienpensant, civilisé, bien dressé, comme un animal de cirque, ratatiné, aveuglé, assourdi et muselé, capable de plus en plus de tolérer jusqu’à l’intolérable. Nous progressons.
Chacun, c’est-à-dire l’autre, n’a-t-il pas droit au bonheur, à son petit billet ?!…
J’ajouterais à ma décharge dans l'affaire qui nous intéresse, qu’une fois le contrôle repris sur mon cerveau reptilien, j’ai essayé de rattraper mes trois jeunes Roms en brandissant une liasse de 400 euros, le retrait maximum autorisé à un DAB. En vain. Mais faute avouée, culpabilité à moitié pardonnée…

Nous en déduisons que vous pensez, a contrario de la majorité des Français, que les Roms peuvent s’intégrer en France ?
Naturellement, et les propos de Manuel Valls stigmatisent de manière honteuse ce peuple faible et malaimé, qui n’a jamais réussi à s’élever, dans aucune société et à aucun moment que ce soit, victime éternelle qu'il fut de la stigmatisation. Les fameux voleurs de poules ! Mais les voleurs de poules, ça n'existe pas ! D'une, parce que déjà, il n'y a plus de poulailler en France et que de deux... Enfin bref, veuillez pardonner ma digression indignée. Je reprends.
Je suis persuadée que si nous allouions pendant une centaine de siècles tout le budget de la France à cette ultime noble cause, probablement la terminale de l'humanité, que constitue l’intégration des Roms dans la société française, c'est-à-dire leur sédentarisation et leur uniformisation, c'est-à-dire la disparition de leur culture d'arriéré... Euh, pardonnez-moi. Je reprends. Où en étais-je ? Oui, c'est cela : tout en leur ménageant une sorte de réserve naturelle juridique, qui conviendrait par exemple que le vol de sac à main est un emploi à part entière pour les Roms, qui peut tout aussi bien et surtout s’exercer le dimanche, ou que le cambriolage est une activité pénible, aux horaires de nuit non rétribués à leur juste mesure, nous réussirions là où tout le monde a échoué.
Nous ferions mentir l'Histoire entière, nous inverserions son cours.
D’ailleurs, les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec 17 000 Roms en France, soit 0,03 % de la population, ils sont représentés à hauteur de 10% dans les affaires qui intéressent nos tribunaux parisiens (chiffres donnés par Léa Salamé sur Itélé). Ainsi, conscients comme tout le monde, et surtout comme la totalité des délinquants en France, que la majorité de nos juges relèvent du syndicat national de la magistrature, les Roms sont en réalité parfaitement au fait qu'ils vont grâce à leurs menus larcins, pouvoir bénéficier de mesures éducatives ou de rappels à la loi instructifs - quand ce n'est pas d'un voyage bonifié aux frais du contribuable, histoire de se ressourcer au pays. Ce phénomène atteste à mon sens d’une réelle volonté de s’intégrer à notre société. Nous nous devons de répondre positivement à cet enthousiasme.
Cette question ne relève donc que d'un problème de moyens.
Mettons de côté notre fierté archaïque et disparaissons bien cordialement toujours plus avant.

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