31 juillet 2013

Rebelle déclaré = beau dégonflé

au revoir président

Un jeune collègue se sent pousser des crocs depuis qu’il a posé sa démission et qu'il est en période de préavis. Alors que rien ne semblait le mécontenter jusque-là, il est désormais revanchard, passe ses dernières semaines à ironiser et cracher dans la soupe, et instaure une ambiance délétère. Et puis voici que l’autre jour, entre deux commentaires acerbes, il glisse une idée pour son cadeau de départ, sur un ton subitement plus infléchi ! Un très beau cadeau comme on dit, sans aucune proportion avec son ancienneté ou simplement son implication au travail.

Révolte d’un côté, attente d'un cadeau de l’autre : les rebelles les plus visibles et les plus déclarés sont toujours ceux qui en ultime recours réclament leur pitance à l’autorité qu’ils dénigrent ; sans jamais de honte, sans que cela leur pose de contradiction. C’est l’histoire du chien qui mord quand on lui apporte sa gamelle. un bon maître sait normalement qu’il convient de lui ôter immédiatement son repas.

Les choses sont pourtant simples : si son boulot ne convient pas ou que l’on a quelque chose à reprocher à quelqu’un, il n’y a qu’une chose à faire, s’en séparer. Couper les ponts si nécessaire. Tracer la route. Shit or get off the pot ! - et si l’on a un peu de fierté, se faire fort de ne plus accepter un centime ni aucune aide de la personne. Ne pas lui être redevable. Toute attitude autre trahit le fait que le pont n’est justement pas coupé, c’est-à-dire que vous n’êtes pas mentalement libre, que vous n'avez pas les moyens de votre indépendance, et qu'à ce titre vous feriez mieux de rentrer dans le rang jusqu’à temps d’avoir grandi et de vous être fortifié.

C'est pour cette raison qu'il faut toujours cultiver une profonde méfiance envers ces rebelles trop apparents : rebelles à tresses, à nattes, à tatouages, rebelles à grande gueule, rebelles « moi je », qui préviennent, qui expliquent qu’ils n’ont pas la langue dans leur poche… Rebelles qui annoncent la couleur, rebelles dont c’est marqué sur le T-shirt… Cette méfiance, je la tiens pour ma part d’une expérience et d’un jour précis.



  le-poing-leve_17-1029133011 

Il y avait ce type au lycée, qui à lui seul représentait l'esprit de la folle jeunesse : beau comme un Rimbaud, la frange ébouriffée comme il faut, occupant de tout son long le créneau des musiques alternatives, avec son groupe, ses pantalons reggae, ses blousons grunge, ses coupes de cheveux toujours intéressantes... et en sus l’avantage décisif d’être moitié américain ! Imbattable, les filles ne s’y trompaient pas. Il était plutôt sympathique, du reste. Pas flambeur, il n’en faisait pas des caisses : il était simplement charismatique et rebelle affiché. Autour de lui gravitait tout ce que le lycée pouvait compter d’underground, de cools et de fumeurs de shit. On était l’année du bac, et ce qui agitait les esprits, outre l’examen, c’était la rumeur que le traditionnel chahut de fin d’année - l’Enterrement des Terminales ! - serait interdit cette fois-ci. Colère. Année après année on avait assisté, admiré et subi ceux de nos aînés, et maintenant que c’était notre tour c’était fini ? Pour tous, il n’en était pas question : autorisé ou pas, l'enterrement aurait bien lieu ! Mais, au fil des semaines et à mesure que le bac approchait, l’atmosphère soixante-huitarde s’est dégonflée. Les élèves dans leur ensemble en avaient de moins en moins à faire, ils cédaient aux pressions faites sur les révisions, passaient à autre chose… A la veille du jour J, alors qu'on s’assurait des soutiens fiables, j’étais allé en causer avec mon rebelle : l’Américain. Jusqu'à présent il avait été vindicatif sur le sujet, mais mince ! voilà qu’il avait changé de ton, en une nuit ! D’un air faussement blasé, il m’expliquait que « c’était vraiment tous des cons », que ça le dégoûtait, que ce « lycée de merde » lui ôtait jusqu’à l'envie de la rigolade, et que tu sais quoi : il n’avait même plus envie d’en découdre mais simplement de se barrer, et qu'au lieu de participer, il allait plutôt se poser avec un djembé dans le couloir des salles de classe pour « les faire chier une dernière fois » avant le dernier cours.

baudruche dégonflée 

Bien sûr il ne l’a pas fait non plus. Ni aucun de ses amis anticonformistes. Aucun d’eux n’était là le lendemain, parmi la colonne d’élèves en noir et en peintures de guerre, qui déferla et s’abattit sur le lycée. On jeta des oeufs, de la farine, on entarta bêtement ses profs comme il se doit, on glissa du poisson pourri dans les faux plafonds, on fut convoqués les jours suivants et sermonnés tandis que ces élèves qui, les 364 autres jours de l'année arboraient des T-shirt « Che Guevara », avaient plutôt choisi de s'abstenir et de réviser leur bac.

Les seuls à être allés au bout, au contraire, c’était l’autre camp : l’armée des puceaux, des normaux, ceux qu’on appellerait quelques années plus tard les « nobody », ceux qui restaient manger à la cantine, avec leurs jeans trop serrés et leurs polos tout naze sans marque et sans groupe de rock dessus. Cette journée fut une sublime allégorie de la séparation entre ces deux mondes : tandis que les uns avaient bravé l’interdit et se retrouvaient dans la cour du lycée à chercher qui arroser ou enfariner, les autres - les rebelles déclarés - avaient été parqués avec le reste du bétail à l’intérieur des classes, afin de nous priver de cibles. Les visages se faisaient face, de part et d’autre des vitres du rez-de-chaussée. Je repense souvent à cette image, cette vitre de séparation. Peut-être ma mémoire enjolive-t-elle, mais je reste certain d’avoir vu, derrière les reflets ombragés, la moue passive de mon rebelle américain, cloîtré avec les professeurs en attendant que ça passe !

On me dira que c'est anecdotique, dérisoire, que ça ne présage pas de la capacité de ces personnes à entrer en véritable résistance lorsque la cause est sérieuse et que le jeu en vaut la chandelle. Je crois au contraire que c'est très parlant, et que celui qui n'a pas su se solidariser à cette époque où l'enjeu était nul et où il avait très peu à perdre, a encore moins de raisons de le faire dans une vraie situation de risque et de combat.

27 commentaires:

  1. Bon, cela dit, un « rebelle » qui a « la frange ébouriffée comme il faut, occupant de tout son long le créneau des musiques alternatives, avec son groupe, ses pantalons reggae, ses blousons grunge, ses coupes de cheveux toujours intéressantes », ça ressemble fort, depuis quelques décennies, à un conformiste.

    RépondreSupprimer
  2. Les rebelles qui finissent par lire Christine Angot ...

    http://www.culturalgangbang.com/2011/04/muray-sur-france-culture.html

    RépondreSupprimer
  3. j'ai des nouvelles du rasta rebelle:
    il était le week end du 20/21 juillet en Sologne chez Center Park avec ses 3 enfants, dans mon souvenir il portait un tee shirt Abercrombie et Fitch laissant apparaitre un début de bedaine, il semblait d'ailleurs stupéfait face à la fille de l'accueil de savoir que le parking était payant pour son Touran.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Haha ! Oui mais il a tout de même gardé un lien avec la musique. Il fait dans le rap maintenant : http://vimeo.com/12714406

      Supprimer
  4. Slip de Merde-zer1 août 2013 à 14:42

    Je trouve ça très touchant... comme texte (à la fin, quand l'américain pleure à côté de la vieille directrice alcoolique).
    Moi aussi je suis pour qu'on abatte tous les rebelles d'une balle dans la tête du tee-shirt xixi.

    RépondreSupprimer
  5. La leçon est pour le moins inattendue. C'est marrant j'ai même cru m'y reconnaître dans ces portraits de faux-sembleurs . Mais la réalité nous montre son gris. Avez vous déjà entendu parler de "tirs de mortiers" contre les forces de police.Un mortier ?! Un patator?! De jeunes qui rivalisent en sape et sont d'un conformisme bravant quelquefois l'inesthétique. je crois que ce n'est pas encore très clair dans mon esprit je vais y réflechir

    RépondreSupprimer
  6. Je vais peut-être poser une question con : mais pourquoi faut à tout prix être un vrai rebelle ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Au moins, t'avais prévenu.

      Supprimer
    2. Ce grand comique René Gad Elmaleh est de retour de Monaco....!

      Supprimer
  7. kobus van cleef2 août 2013 à 11:40

    Les mutins de Panurge, disait Murray....
    Rebelles..... et tais toi?
    Rebelle.... et fais pas chier !

    RépondreSupprimer
  8. Disons que si la réponse à ma question con était contenue dans ton petit texte, XIX, faut bien que j'admette qu'elle ne me convient pas.
    Maintenant si la vraie réponse est cachée derrière une raillerie -tellement typique à cette génération ayant eu le malheur de grandir dans les années 90- consistant à dire que la vérité est tellement evidente (sous entendu pour une certaine élite, d'esprit forcement) qu'elle ne nécessite aucune explication (sous entendu les beotiens qui n'ont pas compris sont trop cons) alors il va falloir me la formuler pour que je devienne moins cons.
    Parce que, désolé de te le dire, mais un texte complaisant démontrant qu'un vrai rebelle c'est un mec qui se bat pour avoir le droit de lancer des oeufs comme un trou du cul de lycéen c'est pas une démonstration suffisante. Et ce combat n'est pas révélateur de sens plus profond, ça ne signifie absolument rien à part que les lycéens sont assez cons pour trouver que balancer des oeufs c'est trop cool. Et ça ne signifie surtout qu'on ne sortira jamais du verbiage et de la démonstration argumentaire : j'en ai vu passer des vrais rebelles de cette génération qui savaient démasquer les faux : faux musiciens, faux livres, faux engagés...etc : maitenant ce sont des losers dépressifs, des mecs rangés avec des boulots insipides ou bien des gens qui tiennent des blog : rien de très aventureux là-dedans.
    Alors vos mots valises à la cons et vos souvenirs de trentenaires vous pouvez mettre un mouchoir dessus.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Messieurs dames, je crois que nous tenons là une épée, un nobélisable, un spécimen que les étrangers nous jalouseront.

      Supprimer
    2. Slip de Merde-zer3 août 2013 à 16:20

      Moi je le trouve pas con.
      Mais c'est probablement vous qui êtes trop intelligent...

      Supprimer
    3. Vous avez sans doute remarqué qu'au mois d'août, sur les routes, on trouve des automobilistes qui semblent ignorer totalement les règles communes de la circulation : ils sont capables de te faire un Lille-Sète bloqués sur la voie du milieu, ou ils freinent sur les voies d'accélération, ou ils s'arrêtent à des endroits où ne les aperçoit qu'au dernier moment, etc. On se demandent ce qu'ils font, les onze autres mois de l'année : ne prennent-ils jamais leur voiture ?
      Sur les blogs, c'est pareil, à ce qui semble. Les règles habituelles n'ont soudain plus court, les gens se mettent à déconner à plein tube, en pleine canicule...

      Supprimer
    4. Slip de Merde-zer4 août 2013 à 02:04

      T'as raison papy, mais c'est pas pour autant qu'il faut nous raconter ta vie de merde pour autant.

      Supprimer
    5. kobus van cleef4 août 2013 à 16:59

      Ha..... Moive j'aime bien les histoires de Bebop
      J'aime aussi la rebellitude qui s'humilie à force d'aller à la gamelle
      Tiens, allez voir sur le blog de fromage + cette vidéo de l'inauguration de la médiathèque du cul du monde par des édiles socialistes et le pestacle vivant' qui est appelé à la rescousse pour bien faire passer le message ( mais quel message ?)
      C'est à ça que ressemblent les rebelles à 30 ans, contraints de faire le saltimbanque pour servir la soupe aux élus en manque de notoriété

      J'aime....

      Supprimer
    6. @ L'anonyme du 2 aout : Il y a simplement deux sortes de rebellitude. La rebellitude qui sait se trouver un emploi, et la rebellitude qui est son propre Seigneur et maître. D'un côté le Gainsbourg, de l'autre le paumé.

      D'un côté vous avez ces beaux grands garçons cools & bien élevés, à qui l'on a dit : "profite-bien de tes vertes années" - sous-entendu, parce que cela ne durera pas ; "on n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans", - sous-entendu, il faudra l'être à dix-huit - et qui passés la trentaine seront libres de faire ce qu'ils désirent - bien entendu à condition que cela rapporte. Ces beaux grands garçons bien élevés sont les fils des bourgeois - et de futurs bourgeois eux-mêmes -; ils ont reçu dans leur enfance les codes d'accès à cette "rebellitude contrôlée" qu'il est de bon ton d'afficher dans les hautes sphères de la société où les gens savent s'amuser parce qu'ils sont à l'abri du besoin. Leur développement intellectuel adopte systématiquement le même schéma structurant (bien-connu de tous nos vieux satiristes français) que voici :

      http://www.youtube.com/watch?v=dCHi5apc1lQ

      Supprimer
    7. De l'autre côté vous avez les fils des prolos qui n'ont pas reçu les "codes" de la "rebellitude contrôlée"(TM) tout simplement parce que leurs parents ne les connaissent pas. Les fils des prolos sont très premier-degré : soit papa leur a appris que la vie était dure, et qu'il fallait bosser honnêtement, humblement, pour ne pas finir à la rue, auquel cas ils ne deviennent pas des "jeunes" très exaltés ni très amusants, mais ils ont une chance de s'en sortir... soit les chimères /qui-font-rêver/ du festivisme décadent, tel qu'il est distillé dans les médias par la vieille bourgeoisie soixante-huitarde élitiste, fétichiste de sa propre "folle jeunesse", a mangé le cerveau de leur mère, et ils ont été élevés par leur mère, auquel cas ils sont foutus.

      Quand on dit au fils de prolo : "Allez vas-y, lâche-toi, sois jeune et libre", il prend l'injonction au premier degré, et de deux choses l'une, soit il crame la société (ça n'est plus arrivé en France depuis la Révolution, mais on y reviendra), soit il se crame lui-même dans son coin, à coup de paradis artificiels ou d'autisme vidéoludique.

      "Maintenant si la vraie réponse est cachée derrière une raillerie -tellement typique à cette génération ayant eu le malheur de grandir dans les années 90- consistant à dire que la vérité est tellement evidente (sous entendu pour une certaine élite, d'esprit forcement) qu'elle ne nécessite aucune explication (sous entendu les beotiens qui n'ont pas compris sont trop cons) alors il va falloir me la formuler pour que je devienne moins cons."

      Ceux qui comprennent le texte de Xix sont tout simplement ceux qui savent ce qu'il en est d'avoir été corrompus par des odes à la rebellitudes venus d'en haut qu'ils n'avaient pas les moyens d'assumer. Ceux qui ne comprennent pas le texte de Xix font simplement partie de "l'autre monde" - celui où on apprend suffisamment jeune que l'indépendance d'esprit est avant toute chose un capital à faire fructifier.

      Il n'y a que le bourgeois et les j*** à recevoir une éducation toute entière axée sur la perpective de /faire valoir/ (c'est-à-dire transformer en valeurs marchandes) ses propres "différences", et voilà pourquoi il n'y a que pour eux que "la différence est une chance".

      Le goy-de-base (désolée, c'est comme ça), il a tendance à penser le contraire : c'est-à-dire que l'âme est par définition ce qui ne se vend pas.

      Supprimer
    8. Et pendant ce temps-là, le pauvre fil de prolo, qui ne comprend décidément rien à rien à la vie, erre dans une rêverie alcoolisée, en dissertant vaguement sur la réversibilité des valeurs, au beau milieu du no man's land de la Z.I d'une ville de province devenue aberration urbanistique, avec les mots "Too young to die, too fast to live" tatoués sur son biceps laiteux.

      Supprimer
  9. si son boulot ne convient pas ou que l’on a quelque chose à reprocher à quelqu’un, il n’y a qu’une chose à faire, s’en séparer. Couper les ponts si nécessaire. Tracer la route. Shit or get off the pot ! -

    C'est ce que je viens de faire.
    Et ponts coupés, sauf avec quelques amis ex-collègues qui se comptent sur une main.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. kobus van cleef18 août 2013 à 10:04

      Ha non, Carine, ne coupez pas les ponts avec nous
      On vous aime bien tous ici

      Supprimer
  10. Humainement, ce faux rebelle (comme vous dites) vous surpasse. Mais les fachos ont trop de haine envers l'humain pour comprendre cela.
    Bande de frustrés.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. kobus van cleef18 août 2013 à 10:06

      Comme hanchois Molleglande confessait ne pas aimer les riches, je confesse ne pas aimer le faux rebelle car il me surpasse
      Maintenant, savoir en quoi il me surpasse, c'est une autre histoire...

      Supprimer
    2. Pour faire le lien avec mon modeste texte "Education anglaise", voici une belle illustration de l'insulte minable : "bande de frustrés".
      Elle est minable à plusieurs titres.
      D'abord, elle est incompréhensible. Que vient foutre la frustration dans le texte que nous commentons ? En quoi le narrateur a-t-il l'air d'être frustré ? Mystère.
      Ensuite, elle est totalement sotte : en quoi être frustré peut-il être considéré comme méritant insulte ? C'est comme si on disait "espèce d'enrhumé " à un type qui a la goutte au nez. Dans l'hypothèse où quelqu'un est REELLEMENT frustré, comment ne pas comprendre qu'on ne saurait le lui reprocher ? être frustré, c'est être victime de la frustration, ce n'est pas choisir de l'être.
      L'insulteur se révèle donc un bien piètre psychologue...

      Quant aux références aux "fachos", à "l'humain", j'avoue qu'elles me dépassent...
      ALERTA ALERTA, bien qu'il ait tendance à tout répéter deux fois, devrait donner le mode d'emploi de ses fulgurances.

      Supprimer
    3. kobus van cleef18 août 2013 à 18:35

      Perso, j'apprécie d'être traité de facho
      Le fascisme à l'origine, était une doctrine socialiste
      Chimiquement pure, la doctrine...
      En étant facho, je serais donc un vrai et fier socialiste
      Vrai, pourquoi pas, car on assiste à une débauche de vrai et de franc, comme les emplois
      Fier ?
      Heu....

      Supprimer
    4. kobus van cleef19 août 2013 à 18:52

      Quoique....
      Espèce d'enrhume...ça peut avoir son charme...
      Si t'as un copain ORL,il te dira que c'est incurable, on meurt avec....

      Supprimer