11 juin 2013

Attention : article à chier…

Lire aux chiottes Tue
Ce matin, j’ai écouté Pascale Clark sur France Inter qui recevait un activiste d’Action Antifa Paris Banlieue. Ça faisait à peu près six siècles que je ne m’étais infligé une telle séance de flagellation mentale : écouter la radio. Ça a été dur. Surtout étant donné Pascale Clark. Et puis l’antifascisme…
On avait l’impression que Action Antifa Paris Banlieue, c’était une association reconnue d’utilité publique ; Pascale répétait sans cesse « vous êtes spécialisés dans l’action », « vous êtes dans la lutte concrète ». J’avais compris que ça se résumait à faire les soldes chez Fred Perry l’antifascisme et à fréquenter un bar de la rue des Panoyaux.
Juste après l’émission, entraîné par l’élan, l’énergie cinétique de ce mouvement masochiste, ou que sais-je, poussé par cette fascination du vide qui peut vous happer quand vous regardez en bas du haut d’une falaise, je lis un article de Nicolas Domenach sur le site Marianne 2. Ça, ça ne m’était jamais arrivé de la vie : voir à chaque round de l’émission ça se dispute d’Itélé cette inconsistance faite homme se faire fesser par un Eric Zemmour aux deux mains attachées dans le dos me suffisait amplement jusqu’alors…
Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas pu aller au-delà de l’introduction.
Pour être tout à fait précis, je n’ai pas même pu aller au bout de l’introduction.
« On n’oubliera pas ce visage en noir et blanc qui est celui de nos enfants ou de notre enfance. On n’oubliera pas ce prénom de générosité, Clément, dont le destin a été si tragiquement interrompu. »
En deux phrases clichés, Nicolas m’avait envoyé aux chiottes évacuer une bonne chiasse des familles.
Avec Nicolas Domenach : deux phrases suffisent.
Deux phrases de Domenach, c’est deux phrases de trop.

Mon corps n’a donc pas supporté le cocktail France Inter/Marianne 2. Ça a fait des trucs à l’intérieur de mon ventre, transformer mon tout beau transit intestinal en chiasse, torrent fécal, crue de merde ! Tel un processus holistique d’harmonisation de ce que mon corps perçoit des productions de ces médias de masse de merde et de ce que je produis dans mon duodénum et compagnie. Je vérifiai ainsi la véracité de l’expression « ils me font chier », cette dernière gagnant ses lauriers Fred Perry de dicton estampillé bon sens paysan près de chez vous…
Certifié conforme par les experts du CGB.
Il faut dire que couchée sur le papier-Q, l’équation n’avait décidément rien d’ésotérique : Pascale Clark + Nicolas Domenach = gros caca liquide…
Ainsi, pour la première fois de ma vie je me retrouvai à réfléchir aux toilettes, et par le miracle d’une association d’idées fulgurante, je décidai de répondre à cette question qui en réalité taraude l’humanité entière : pourquoi les mecs lisent-ils aux toilettes - on les affuble plus souvent qu'à l'accoutumée du qualificatif de chieuses, mais tout le monde sait bien que les femmes ne savent pas lire - et non pas pourquoi skins et redskins ont exactement les mêmes goûts vestimentaires et musicaux ?...

Qu’est-ce qui pousse la gent masculine à cette geste coprophile  ? Quelle obscure force anale relie la lecture aux déjections ? Entre-t-on en communication directe avec le Cosmos lorsqu’on lit aux chiottes ? Se retrouve-t-on illuminés par le BigBang et la Chute réunis ? Suis-je un sous-homme si j’ai horreur que la merde me sèche au cul ? La lecture aux chiottes, en termes de méditation, est-ce plus performant que le taï chier et le chie conq réunis ? La lecture est-elle un genre de laxatif ? Interview des membres du CulturalGangBang en tant que représentants officiels des derniers hommes, sur cette question éminemment interrogative…

On sait pas si Nicolas lit aux chiottes, 
mais il y écrit c'est sûr...
- Quand je lie aux chiottes et que je chie, j’en profite pour me branler en même temps…
Paracelse nous regarde les yeux dans les yeux tel un Cahuzac à strabisme des familles : un œil sur nous, l'autre dans une banque suisse ; ses mains sont croisées de dessus le bureau ; elles se malaxent comme pour se rassurer, évacuer une certaine tension, de celles inhérentes à tout type de confession. Tout le monde, et le silence avec, semble tout à coup se demander si Paracelse s’est lavé ses mains au sortir de son marathon du matin quotidien dans les toilettes de la rédaction : les matières fécales et l'urine, passe encore (nous ne sortons au restaurant que dans les magasins Ikéa et mangeons des cacahuètes dès qu'un festivus fait péter un Ben & Nut pour inaugurer une bitte de trottoir), mais avec son sperme en sus, ça ferait beaucoup de Paracelse ingurgité chaque matin. Lucide, Paracelse, auteur au CulturalGangBang mais également mercenaire pour les Black Water, ajoute, alors qu’il nous vient des images contorsionnistes de Para et la déesse indienne aux mille bras Avalokitesvara (quel que soit l’ordre des lettres et des syllabes de ce nom maudit) :
- Freud dirait que le stade anal se confond chez moi avec le stade oral, donc que je rêve de manger mon caca.

Malaise au CGB… Des regards à balai à chiotte dans le cul se bousculent, gênés.

- Quel vieux pervers ! Si Freud me demandait pourquoi je lis et me masturbe en même temps que je fais caca, je répondrais qu’il ne faut pas qu’il prenne ses fantasmes pour ma réalité…
- Moi je lis pas dans les chiottes. Mais je chie dans les bibliothèques…

C’est Beboper qui vient de littéralement s’exprimer au sens littéral. Les regards convergent vers la paire de lunettes de la rédaction. On comprend instantanément ce qu’il voulait dire dans ses papiers sur le principe de Transparence, que même dans une démocratie, c’était pas sain de tout savoir, blabla. Là, ça fait peur. On est terrorisés de partout. C’est comme si Paracelse avait débouché la plomberie de tout refoulement à la conférence de rédaction du matin.
- Suis-je un inverti ? interroge-t-il dans un éclair introspectif autoflagellatoire qui brûle parce qu’il éclaire. On se croirait dans un groupe de parole du genre des chieurs anonymes, sauf qu’ici tout le monde porte un pseudo et se revendique pseudo-chieur

Littérature re-Laxative
Le meilleur d’entre nous pour ce qui est d’être chiant prend le relai dans un silence de cathédrale, c’est à dire non troublé par quelque Femen ou suicide d’écrivain d’extrême droite. DT :
- Moi, je lis vraiment jamais aux chiottes.

Tout le monde se palpe les bras, les jambes, devant ce crash syntaxique comme les vulgaires victimes survivantes de quelque accident d’avion.

- Personne n’a été blessé ? s’inquiète Beboper alors que DT poursuit :
- Si, des fois, il m'arrive de lire une notice d'un truc qui passe au moment même où je sors ma merveille vouée à disparaître, et je pense que c'est pour ajouter au plaisir béat de la chose, pour se vider la tête en même temps que les intestins.

Une nouvelle fois, le CGB se demande s'il n'y a décidément rien à tirer de DT, à part la chasse, quand il ajoute, nous redonnant quelque espoir :

- Mais je suis pareil que Beboper : j'adore chier dans la bibliothèque municipale de ma ville ; elle est en face d’une splendide cathédrale. J'ai pas vu sur le monument, mais le coeur y est…

Paracelse interroge pourtant :
- DT, tu organiserais un suicide collectif de toi tout seul à la gloire du CGB dans cette cathédrale ?
- Dans mon bain principalement… lâche alors comme une pêche sonore Gabriel Fouquet, directeur de la publication du CGB, dont nous nous apercevons qu’il s’est replié sur lui-même en position fœtale, l’équivalent pour tout membre du CGB de la position latérale de sécurité.

No Comment.
Tout le monde est coi :
- Quooooi ? envoie Para.
- Lire, non pas chier dans mon bain bande de connards ! s’exclame le Grand Timonier Cégébien, ponctuant son point d'exclamation (...) d'un double claquement de table pourvoyeur de redressement bustier. Je suis mondialement connu pour mon amour des bains, ça fait un peu partie de ma légende auprès de notre public : le monde entier. Dans certains appartements que j’ai habités, y’avait pas de baignoire, que des douches, notamment dans les centres d’hébergement pour les cas sociaux, que j’ai beaucoup fréquentés. J’étais très malheureux… Vous n’auriez pas une petite pièce pour que je reste propre ? Je vais pas vous mentir c’est pour acheter des croquettes au chien.

Une bouteille de vinasse avariée roule tout à coup au sol. Tandis que chaque membre du CulturalGangBang semble expérimenter comme pour la première fois une sorte de sentiment de compassion, il explose :

- Et non, je ne chiais pas dans la douche !

Nouveau malaise. Le sujet semble décidément épineux et réveiller en chacun des peurs ancestrales ou pratiques inavouables.

Aux chiottes le CGB fait comme Zappa : 
il se concentre.
- À part des douches qui feraient à la fois chiottes turques, je ne vois pas qui oserait chier dans sa douche, quand même ?! rétorque avec toute la pertinence qui le caractérise Paracelse, Beboper de rebondir :
- Autant je pourrais comprendre qu'on lise sous la douche, autant je ne conçois pas qu'on chie dans un bain. La baignoire qui fait chiottes reste à inventer. Messieurs les designers ! Ah enfin les cafés !!!

En effet, Xix, notre expert en tendances, mais dont le rôle fondamental au CGB consiste à faire le café, arrive de la cuisine plateau en main.

- J'ai vu un reportage à la télé qui dit que bientôt on boira l'eau recyclée de nos toilettes... De plus, d’après mes prévisions, vos horoscopes du jour, et un article extrêmement intéressant de la revue XXI titré Numérique ou Papier : sans la presse on va tous mourir, l’usage de l’iPad aux toilettes devrait dépasser celui du PQ d’ici 2017…

Les reproches fusent dans les regards. On entendrait un moine Shaolin faire une démonstration de tuerie à mains nues sur des mouches qui tenteraient de troubler le silence en volant. Du coup, Xix, dont le superpouvoir est de casser l’ambiance, tente comme tous les matins une manœuvre désespérée pour se rattraper :

- Euh, vous allez me dire des nouvelles de ce nouveau parfum Nespresso : l’Enculato.

Bruit de chasse d’eau.
Skymann sort des toilettes.
- J’étais aux chiottes, je lisais Libé, j’ai raté un truc ?

20 commentaires:

  1. Ça sert à quoi qu'Obama s'emmerde à espionner la terre entière si c'est pour que tu livres de toi-même les comptes-rendus de nos brillantes et secrètes réunions de rédaction ?

    RépondreSupprimer
  2. Mais nous n'avons en contrepartie aucun secret pour nos amis espions chinois.
    Quant aux espions français, ils savent aujourd'hui que Nicolas Domenach est une brêle finie.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le scoop !
      Enfin, yavait du nespresso.
      La journée n'était pas perdue.

      Supprimer
    2. Attention te retourne pas Xix !
      M...
      Nan !
      Ah nan.
      Nan, ah nan, putain de merde, qui avait posé l'ambiance sur l'étagère du couloir là où on était sûr que Xix la casserait ? hein ?
      Et'est grâce à qui ça ?

      Supprimer
  3. On pourra chier sur Domenach autant qu'on voudra, un type qui ose mettre des vestes immondes comme il le fait mérite le respect. Un exemple :
    http://www.youtube.com/watch?v=cMAkqlwOoxY

    Marat-Kiri

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh putain ça pique les yeux là ! Ah merde je suis aveugle tellement c'est moche.
      Veste vomitive pour journaleux laxatif, normal...

      Supprimer
  4. Je me suis bien marré !! merci !
    Les interventions de ce demeuré dégarni sont à la hauteur de ses lamentables montages animés de la Nouvelle Édition !!!
    j'ai vraiment apprécié la description des "débats" entre lui et le Zemmour !...
    Rendre hommage à une chiure de mouche comme ce trépané gauchiste qui, leucémique et végétarien, a voulu jouer dans la cours des guerriers relève de la médiocrité et du réel foutage de gueule.
    Je ne l'ai pas entendu pour chaque soldat tombé au champ d'honneur chez les enturbanés !!!

    RépondreSupprimer
  5. memento mouloud12 juin 2013 à 18:56

    Rue des Panoyaux, je me souviens de barbus qui sortaient en file indienne d'une porte d'immeuble, les antifas paris-sidney les avaient peut-être confondus avec des groupies de Fidel Castro ?

    RépondreSupprimer
  6. Domenach est tellement idiot qu'il en est au niveau où c'est l'imbécile qui se croit intelligent et prend les autres pour des cons. D'ailleurs il essaie à chaque émission d'être condescendant à l'égard de Zemmour (juste avant que Zemmour l'humilie d'une répartie, mais Domenach ne s'en rend pas compte : il est stupide).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais non, c'est son gagne-sandwich.
      C'est le fils caché de Wolton.
      Tiens il est passé où lui ? Il s' est engagé chez les rebelles en Syrie, avec bhl ?

      Supprimer
    2. il fait de la figuration parmi les "intellectuels intègres" dans le dernier chef d’œuvre de boniface, il paraît.

      ...qu'est ce qu'on rigole dans ce pays tout de même...

      Supprimer
    3. Je ne sais pas quel mot est le plus immérité : intellectuel ou intègre ?

      Supprimer
    4. incontestablement intellectuel...
      Euh non intègre intègre !
      enfin... quelqu'un aurait un sabre pour décapiter ce noeud gordien ?

      Supprimer
    5. Faudrait surtout un sabre pour décapiter cette tête de nœud...

      Supprimer
    6. Non, très lentement, au couteau suisse.
      Je savais que parler de Wolton ferait sortir Criticus du bois !

      Supprimer
  7. Bon, puisqu'on parle d'imposteurs : http://www.lefigaro.fr/livres/2013/06/13/03005-20130613ARTFIG00663-xavier-darcos-elu-a-l-academie-francaise.php .

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Roman, vous n'allez tout de même pas soutenir que Xavier Darcos, dont nous nous rappelons à peine qui sait, et particulièrement quand on aime la littérature, n'a pas sa place parmi les immortels grabataires de la République ?
      Nous tirons d'ailleurs les ficelles dans l'ombre pour qu'au prochain Immortel qui claque, PPDA ait enfin son siège sous la coupole avec les autres cloches.

      Supprimer
    2. Pour tout vous dire (non, je ne suis pas schizo; le nom qui s'affiche dépend de comment je me connecte), j'aurais voulu que ce soit Abd al-Malik. Là au moins, ç'aurait été honnête. Alors qu'avec Darcos (rappel quand même, entre 1'45" et 1'50" : http://www.youtube.com/watch?v=Yh-3oYs2elc ), ils peuvent continuer à faire croire qu'ils défendent la langue française au lieu de la fossiliser. C'est très problématique, cette fausse permanence qui masque la déliquescence.

      Supprimer