6 mars 2013

Le contestataire qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette


Les Femen étaient hier les invitées du Grand Journal. Elles étaient habillées. Y’avait l’Ukrainienne moche, du CAnal Femen historique, et Eloïse machin, celle qui lutterait contre la marchandisation du corps de la femme tout en tarifant 800 euros la nuit. Y’a pas eu de question sur l’euphémisme escort girl, mais un magnéto incrusté dans l’image disait : Femen, contestation mode d’emploi. Moi, j’ai rien contre les frangines. J’ai même eu une tata tapin qui trouvait que c’était le parangon du féminisme la prostitution. Par contre, on me fera pas prendre de l’art contemporain pour de la contestation. Je me suis mis à craquer des allumettes…



Pour les comédiens du Spectacle, les Femen c’est le Crystal Blue de la contestation. Logées au Bateau Lavoir dans le XVIIIème, une friche artistique, un indice ; les faits d’armes des furies aux seins nus parlent pour elles non ? attaque de familles de cathos anti-mariage gays, c’est à dire soutien du pouvoir en place (leur dernier buzz festif à Notre Dame s’est déroulé le jour où l’Assemblée nationale votait, après 22 heures de simulation, la loi du mariage pour tous, dans un climat d’évidence générale), ou envahissement de nef et masturbation de battant de cloche neuve pour célébrer la démission de Benoît XVI aux cris de « Pope no more»… Ground zero de la prise de risque. Les Femen, c’est pas de la contestation, c’est de l’entérinement, de la performance pure, du happening gratuit qui sert à rien, des coups de pied au macchabée. Du Boltanski à nichon. De l’art contemporain. Du spectacle au programme du Spectacle.
Le sujet est clos.
C’est ma dernière allumette craquée qui le dit.
Ça part en volutes, en fumée, en fumigènes…

Bientôt en vente à la FIAC
En matière de contestation, les Femen, c’est loin des Harlem Shake en vrai. Pourtant c'est con un Harlem Shake. Mais je parle de ceux qu’on tourne en Tunisie, des Harlem Shake islamophobes qui nous viennent du printemps arabe. En la matière contestataire, c’est nettement plus significatif que des loches pas belles libérées de leur joug textile... Et aucun Aymeric Caron ne reconnaîtra que ces vidéos sont islamophobes à leur sens, c'est à dire à celui des islamistes. Si c’est roulé dans un tapis, c’est qu’on doit déplacer le cadavre pour le faire disparaître...
Tandis que la France est bleue comme une orange mécanique... Tout le monde en a vite fait convenu sur le plateau de Ruquier samedi dernier alors qu’Obertone était invité. Dommage, c’était pas le sujet du talk. « On ne conteste pas vos chiffres, mais vous faites le jeu du FN. »
Ça sent le soufre.
Y’a pas de raison, je crame au phosphore...

                                Attention, Harlem Shake islamophobe

Le dernier classement des milliardaires est paru. Sous les lumières sur la scène, ils gueulent, dénoncent, fustigent. Pour un peu, ils nous feraient gober qu’on rame dans la même galère, logés à la même enseigne en cale sèche. Derrière les simagrées gesticulatoires qui se veulent des dénonciations et de la contestation, une info fait tilt : mille milliardaires de plus au classement. Le milliardairisme se porte bien, de quoi ça se plaint ? Au CGB, on trouve que c’est une bonne nouvelle la démocratisation des milliards.
Nouvel autodafé d’info.

« J’ai envie de dire vive les Suisses ! » Harlem Désir a fait pipi sous lui en félicitant les Suisses qui ont plébiscité dimanche dernier la limitation des rémunérations abusives des patrons de sociétés suisses cotées au pays de la banque ou à l'étranger, et prohibé les parachutes dorés. « Une excellente expérience démocratique où les Suisses montrent la voie et, personnellement, je pense qu'il faut s'en inspirer », a aussi déclaré un Jean-Marc Ayrault incontinent. C’est beau une démocratie qui conteste, qui se bat. On note que le son de cloche était différent en France lorsque les Helvètes ont voté l’interdiction des minarets.
Alors, la Suisse, c’est une démocratie de précision suisse ou bien ?
Je craque une allumette.
Attention, j’ai l’humeur inflammable et la pensée ignifugée…



On a les Harlem Shake qu'on mérite...
De Suisse justement, en direct du salon de l’automobile de Genève, Montebourg a explicitement écarté toute décision concernant le diesel en 2013. « Le problème de santé publique lié au diesel est derrière nous et non pas devant nous, c'est un problème lié au parc ancien de véhicules diesel » a affirmé le ministre du redressement productif. Derrière nous le problème ? C’est pas ce que disait l’alerte à l’ozone déclenchée hier à Paris. C’est pas non plus ce que m’a dit mon pneumologue la dernière fois : « Non non, la cigarette n’est pas le facteur déclenchant. C’est la pollution Monsieur. Vous vivez à Paris depuis longtemps ? » Depuis toujours...
On leur paye des impôts, ils nous assassinent à petit feu. Et ça pousse des cris d’orfraie, ça proteste, ça conteste, quand ça fait semblant de découvrir que la grande distribution est complice de l’empoisonnement généralisé.
Nouvelle explosion pyrotechnico-chimique dans mon cendrier. Quand on pense que les EELV, petits êtres des forêts politiques, luttent aujourd’hui contre le nucléaire en faisant la ronde…
J’ai le sentiment d’insécurité flashfire…

Le cheval, bientôt dans vos poissons panés...
 « Des dizaines de milliers de personnes » étaient dans les rues hier pour contester le Plan Sécurité Emploi du gouvernement. Les manifs, c’est marrant cette nouvelle habitude de les organiser pendant les vacances scolaires ; ça dérange plus personne comme ça. Au JT de France 2, on tombe sur un plateau où un gros tas nous explique que « Ce n’est pas pour maintenant les effets positifs de la flexisécurité… C’est pour plus tard, pour l’avenir, pour 2014… » Te casse pas à balbutier va, on a compris. Faut s’adapter à la mondialisation et c’est dans les vieux pots darwinistes hein…
C’est sûr, y’avait qu’un socialiste pour plastiquer tout le social dans le pays sans que personne bronche.
Le futur pour tous, c’est la survie en mode insecte.
L’esclavagisme c’est maintenant !
La perfide lueur là au bout de mes doigts, on croit qu’elle éclaire, non, elle incendie...


Les gars, jcrois quva falloir oublier la machine à café...
La France, pays contestationnaire. Le Paradis de la parodie contestataire.
Pourtant, dans ce kaléidoscope psychédélique d’informations, on a tout de même réussi à en trouver de la contestation, de la vraie, de la brute, et bien brutale, de la contestation de combat, de combustion.
C’était à Nantes, le 15 février dernier, devant une agence Pôle Emploi : un chômeur en fin de droits avait craqué une allumette ; il venait de se vider un bidon d’essence sur la tête…

9 commentaires:

  1. Seriez vous un agent du CGB biélorusse Lé(s)tat ?

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  2. Beau panorama de la connerie ambiante. La chute est bien choisie...

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  3. La fameuse phrase, "vous faites le jeu du FN" !!! C'est le point Godwin !

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  4. Putain mais quelle connerie cet harlem shake.

    Ils auraient pu nous épargner un peu après plusieurs mois de gangnam style.

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  5. Bravo, c'est beau comme du Muray !

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  6. Jackie Treehorn11 mars 2013 à 14:28

    super article mec

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  7. memento mouloud12 mars 2013 à 21:56

    Le bateau lavoir si je ne me trompe pas, c’est au cœur de la goutte d’or où règne dans les rues adjacentes, une odeur de pisse de junkie comme j’en ai rarement éprouvée. Une odeur tenace. C’est tout de même rare les rues parisiennes qui puent autant durant la nuit, rares les putes africaines en leggin fushia relevées par leurs macs qui ressemblent à Uggy les bons tuyaux. Pour gentrifier Delanoë a choisi une mosquée, pardon un Institut des cultures islamiques, on devrait y envoyer les femen de jour comme de nuit, elles y trouveraient un terrain approprié pour l’émancipation du genre humain.

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  8. un papier qui soulage...

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