30 janvier 2013

Les armes de la dérision





Tout le monde connaît cette blague des deux mecs qui marchent sur un trottoir et qui s'arrêtent devant un truc posé au sol.
- Dis-donc, Jean-Pierre, tu vois ce que je vois ?
- Oui, on dirait bien que c’en est.
- Attends n peu... voyons ça de plus près.
Les deux types se foutent à quatre pattes se mettent à sentir le truc.
- Oh, là là, pas d'erreur, c'est une odeur caractéristique!
- Ha, ça oui, question parfum, on est fixé!
- Tu crois que c'en est?
- ben ça me semble clair... en tous cas, je suis presque sûr.
- Attends un peu... je vérifie quelque chose
Le type plonge son doigt dedans et goûte le truc
- Ha, là, je suis en mesure de te confirmer la chose : c'est bien de la merde!

Oui, il arrive assez souvent qu’une chose soit là, posée devant nous comme un bibelot sur une étagère, mais un curieux phénomène nous empêche de la voir. Au sens propre, nous la voyons, sans doute, mais le cerveau nous transmet une autre image. Comme le gars qui chante sous la douche et qui prend le bruit de l’eau pour des applaudissements. C’est son désir d’être admiré qui le conduit à entendre le son de l’admiration : des applaudissements.

Nous sommes devenus tellement sophistiqués, ou tellement benêts, que nous n’arrivons plus à nous contenter de ce que nous voyons. La réalité est comme une ombre de la réalité.
Un rappeur vient chanter qu’il veut « niquer la France » : nous entendons un appel vibrant à l’amour patriotique.
Un ministre vient nous dire qu’il va baisser les retraites, et nous entendons qu’une solution est trouvée.
Un empaffé soutient qu’il faut ficher les enfants dès la naissance, et nous entendons qu’il se soucie de notre sécurité.
L’OMC du socialiste Pascal Lamy somme la France d’ouvrir tous ses marchés à la concurrence, écoles comprises, et nous continuons à croire que les gouvernements de gauche nous protègeront du libéralisme…

Aux États-Unis, le débat sur la vente des armes est relancé. Chacun a sa petite opinion, chacun son article constitutionnel sous le bras. L'enjeu est de taille, et il n'est pas uniquement financier. Plus étonnant, le Français aussi a son avis sur la chose, bien que pour un Français, la chance d'être consulté dans un référendum américain sur la vente des armes est égale au zéro absolu. Qu'importe, en France, on a le droit d'avoir un avis sur tout, y compris sur des conneries. D'ailleurs, moi-même, ici-même, j'ai un avis...

Dans cette histoire d’armes en vente libre, c’est un peu comme dans la blague sur la merde. Tout le monde peut aller dans un supermarché, observer de ses propres yeux les gens qui y déambulent. Tout le monde peut lire les journaux, creuser la question de l’insécurité, de la dégradation du sens civique, de l’inflation des violences civiles, tout le monde peut constater les effets du mimétisme en matière de comportements lamentables (l’homme est en effet plus enclin à imiter un héros tarantinien qui fait parler la poudre pour une place de stationnement, plutôt qu’à mettre ses pas dans ceux de l’abbé Pierre ou de Henry Dunant, c’est ainsi), tout le monde connaît la déliquescence du sentiment collectif dans les grandes métropoles, tout le monde peut se renseigner sur la violence ordinaire des cours d'école. Et pourtant, dans ce pandémonium où l’incrédulité le dispute au désarroi, certains estiment qu’il manque un élément : des armes en vente libre. Oui, dans le métro à 23 heures ou dans un stade de football le samedi, dans une zone sensible ou le 31 décembre sur les Champs-Élysées, à la sortie d’une boîte de nuit ou à celle d’un collège en Zep, ce qui ramènerait un peu d’harmonie, ce sont quelques armes de fort calibre.
Comment une telle évidence ne nous a-t-elle pas depuis longtemps rassemblés ?

Regardons ce petit film, et tâchons d’en voir tout le charme sociologique…








57 commentaires:

  1. tu pousses : pour une place de parking c'est une réponse légitime et proportionnée.

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  2. http://www.fncv.com/biblio/musiques/chants_14-18/mimi_mitrailleuse/mimi_mitailleuse.mp3

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  3. Raaah le zigue qui regarde dans son canon ! Lui il était bon pour les Darwin awards...

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  4. En tout la première fille qu'on voit a un joli pétard...

    hé hé hé..

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  5. hé ben, le CGB, ça devient mainstream...


    Les armes à feu en libre circulation semblent un risque inutile, ok, des contrôles rendront les tueries moins fréquentes, ok, et même si ça ne conduit qu'à sauver une vie, pour le type en question, ça fera une grande différence, ok.
    ça Antenne 2, le sérine à longueur de journée, c'est même étonnant que les américains continuent à n'en faire qu'à leurs têtes en dépit de ces instructions pourtant claires...


    Mais voilà, cette vidéo ne balance rien qu'un truisme: "un con,c'est dangereux pour lui et pour les autres", pour tirer ensuite une grande leçon de morale, sans lien logique avec le début: "contrôlons, voire plus, les armes à feux".


    Un con, un fou ou un individu mal intentionné, c'est dangereux avec une arme, une voiture, un mandat social, un bulletin de vote, une bite infectée...

    Va falloir interdire tout ça, également.

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  6. Tout individu ou groupe d'individus qui prétend abolir le crime par le contrôle des armes (administration Obama) ou par leur prolifération (NRA) promet quelque chose qu'il n'est pas en son pouvoir de donner.

    La question serait plutôt : quel serait le moindre mal ? La racaille étant déjà armée, armer les gens honnêtes me semble, sur le principe, ce moindre mal vers lequel la politique devrait tendre. Il y a plus d'homicides aux États-Unis ? Si on met la vie (y compris celle des criminels, qui composent la population des tués par balles) au-dessus de la liberté, c'est problématique. Mais, justement : doit-on mettre la vie au-dessus de tout ?

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    1. La liberté de quoi, au juste ? De posséder un flingue ? De pouvoir tuer d'une balle ? Quelle liberté intelligente a besoin pour s'exercer de posséder un flingue ? On parle bien ici de la liberté du gros con consommateur de tenir une arme dans sa main.
      Lorsque tu parles d'armer les gens contre la racaille, c'est bien leur vie que tu défends, et non leur liberté.

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    2. « Quelle liberté intelligente a besoin pour s'exercer de posséder un flingue ? »

      Question de temps de paix. Dans une période de chaos (qui peut toujours revenir), être armé est la condition sine qua non pour ne pas devenir esclave. En des temps plus rudes, l'homme libre était celui qui portait une épée. On ne parle pas ici du débat « La liberté, pour quoi faire ? » mais de la liberté au sens premier, qui est celle de ne pas être l'esclave d'autres hommes. Un gouvernement qui désarme ses citoyens ne vise pas forcément à les réduire en esclavage (encore que c'est ce qu'ont fait tous les régimes totalitaires), mais, s'il s'effondre, il les rend vulnérables à ceux qui, étant armés, auront les moyens de le faire.

      D'ailleurs, la relative liberté dont nous jouissons nous est procurée par l'armée et la police, i.e. par des armes. C'est le monopole de celles-ci par l'État qui est problématique, pas la nécessité des armes qui, dès que l'on se penche de façon dépassionnée sur le problème, est évidente.

      « Lorsque tu parles d'armer les gens contre la racaille, c'est bien leur vie que tu défends, et non leur liberté. »

      Non, j'insiste. On peut vivre sous l'esclavage ou la servitude, elle peut même satisfaire les esclaves ou les serfs, pas besoin de rappeler qui l'a écrit. Je parle bien de leur liberté. Ou alors, d'une vie qui ait un sens. Pour l'instant nous vivons sous un relatif État de droit, mais il y a des tentations, d'ailleurs divergentes, de supprimer les relatives libertés qui nous sont concédées.

      Et même sans instauration d'un régime totalitaire, la simple survenue d'une catastrophe, qu'elle soit naturelle, économique, sanitaire, technique (black-out généralisé, rupture de la route du pétrole ou de l'approvisionnement des villes, etc.) rend ce type de scénario très envisageable.

      Il y a un bon roman à ce sujet, hélas pas traduit en français, écrit dans les années cinquante par un Anglais, John Christopher. Il est intitulé The Death of Grass. Un virus détruit tous les types d'herbe, y compris les céréales, faisant mourir les bêtes puis, une fois que les réserves de grains sont épuisées, les hommes. Les survivants sont ceux qui arrivent à planter des patates. Et évidemment, ils ne protègent leurs villages fortifiés et leurs récoltes que grâce à des armes.

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  7. SaLut les gars sketch sur le mariage Gay :

    http://m.youtube.com/index?hl=fr&desktop_uri=%2F%3Fgl%3DFR%26hl%3Dfr&gl=FR#/watch?v=D0jD-d8ZYsw

    J'espère que ça vous fera marrer !

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  8. KROKODILOV, si on est idéaliste, on peut considérer qu'il y a des "honnêtes gens" d'un côté et des "criminels" de l'autre. Et on peut considérer que par nature, les "honnêtes gens" sont raisonnables, qu'ils sauront utiliser leurs armes avec pondération et à-propos. On peut soutenir qu'il n'y a aucun gros con parmi les "honnêtes gens", aucun maladroit, aucun froussard, aucun sanguin incontrôlable, aucun émotif, aucun alcoolique, aucun mythomane. Que des types idéaux. On peut...

    Si on n'est pas du tout idéaliste, on peut considérer que les "honnêtes gens" sont probablement moins facilement violents que les "criminels", mais qu'un bon flingue (et le pouvoir absolu qu'il donne) peut changer leur comportement de façon radicale. Un "honnête gens" n'aura sans doute pas l'idée d'aller braquer une banque avec son flingue acheté au supermarché, je veux bien l'admettre. Mais il pourra s'en servir dans un conflit d'automobilistes, s'il se sent en danger de prendre une grosse tarte dans la gueule, par exemple. Il pourra s'en servir si, par exemple, son fiston se fait malmener sous ses yeux par deux salopards de 13 ans. Il pourra s'en servir parce que sa femme le fait cocu avec ce connard de coiffeur. Etc. Etc. Etc. Etc. En somme, l'"honnête gens" risque de ne pas le rester éternellement s'il possède les moyens de sa violence intérieure (légitime ou pas, la question est ailleurs). A titre personnel, si j'avais porté une arme depuis l'âge de 14 ans, j'aurais probablement buté un paquet de fumiers, et pourtant , il n'y a pas plus "honnête gens" que moi.

    Sur le MAINSTREAM, sache que je trouve toujours très drôle (mais un peu épuisant) qu'on veuille que les gens agissent selon l'idée qu'on se fait d'eux. Ainsi, un homo doit forcément être pour le mariage homo, un prêtre doit forcément être rétrograde, un militaire rigide, un prof doit être laxiste, un juif riche et filou, un noir doit aimer le sport et la danse, on s'attend à ce qu'un ouvrier aime la foot et sa bagnole. Quant aux mecs du CGB, ils doivent forcément être favorables à la guerre civile et s'opposer aux opinions "communes", quelles qu'elles soient.

    ROMAN BERNARD, personne n'est assez bête pour prétendre éradiquer le crime nulle part, même pas dans les maisons de retraites. Hors sujet.
    Et oui, j'affirme qu'il est probablement plus humain de mettre la vie au dessus de tout (dans une échelle de valeurs), que de vouer un culte rigide (et suspect)à la liberté. Quant à prétendre que la racaille est déjà armée, c'est pousser le bouchon un peu loin. J'ai souvent rencontré des racailles, y compris dans des situations conflictuelles, et JAMAIS je n'ai vu sortir un flingue. S'il était aussi facile que ça d'en avoir, on en verrait trois fois par jour à chaque coin de rue. Il y a des racailles armées, bien sûr, tout comme il y a des poissons volants...

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    1. Non, pas hors-sujet, en plein dans le sujet. Contrairement aux conspis comme, outre-Atlantique, Alex Jones, qui s'imaginent qu'Obama veut désarmer les Américains pour les brutaliser, sinon, pour les plus délirants, les exterminer, il y a vraiment une vision de fin de l'histoire dans le discours des anti-armes aux États-Unis. Bien sûr, ils ne prétendent pas abolir le crime, mais cela reste leur vision idéale, un monde kantien de « paix perpétuelle ». Que ce rêve ne puisse être réalisé que par la Matrice ne les arrête pas, et c'est ça qui est préoccupant. S'opposer au contrôle des armes n'est pas souhaiter le crime, mais refuser le Meilleur des Mondes qui nous est promis (ou alors, dans le cas d'un effondrement ultérieur du gouvernement, un scénario à la Mad Max).

      Quant à la racaille déjà armée, je ne parle pas du dealer de cage d'escalier, ni des bastons auxquelles, je pense, tout le monde a été confronté au moins à basse intensité, mais du crime organisé. Les gens qui tiennent les « cités » sont armés, eux, comme en témoignent les tirs récurrents à l'arme de guerre dans certains quartiers, et même jusque dans les centre-villes, comme à Marseille où les braquages se multiplient. Si les citoyens ne sont pas armés, la menace que représente le crime organisé va conduire ces mêmes citoyens à demander de plus en plus de police, jusqu'à arriver à leur encasernement complet. Je le répète : ni le Meilleur des Mondes, ni Mad Max. C'est pour cette raison qu'il est souhaitable que les citoyens puissent porter des armes.

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    2. Si tu mets la vie au dessus de tout, alors ça veut dire que pour survivre, tu es prêt à ce qu'un type encule tes gosses sous tes yeux en échange de te laisser la vie sauve. Avec une mentalité de ce genre, Rome, Sparte, l'Occident et tout le reste auraient tenu environ 10 jours, par beau temps.

      Le monde se divise en deux catégories, Tuco...
      http://www.youtube.com/watch?v=P2W4FsDVKMY

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    3. Tu vas chercher de ces arguties, Rosco !

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    4. Posco sort la grosse (très grosse) artillerie...
      Je te la retourne : si tu mets la liberté avant tout, tu acceptes qu'on tue tes gosses pour ta la garder intacte.
      Tu vois bien que ça ne sert à rien, le sophisme...

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  9. Mainstream,

    j'ai pesé mes mots (le mot en l'occurrence),
    je n'ai déjà dit qu'une opinion fût mainstream en elle-même. On peut arriver aux mêmes conclusions par bien des cheminements.
    Effectivement tous les homos n'ont pas à être pro-mariage, je ne me souviens pas avoir soutenu un truc pareil.

    Mainstream, c'est plus la manifestation d'une abdication, l'abdication de la logique et de la mesure au profit de l'adhésion à un groupe.
    Au cas d'espèce -est-il besoin de le rappeler?- les massacres endémiques aux Etats-Unis ou l'intermède norvégien n'ont rien avoir avec les situations décrites par BEBOPER. Ces massacres ne sont pas perpétrés par des automobilistes frustrés ou apeurés mais des types décidés. Le débat est né des tueries mais on argumente sur d'hypothétiques perte de contrôle d"honnêtes gens".

    Ces événements sont manipulés comme des gourdins pour extorquer une adhésion à une politique. La ficelle est énorme: la stimulation d'une pulsion primaire, la peur, pour commander l'adhésion à des fins qui n' ont que peu de rapport avec les prémisses.

    C'est le mécanisme à l’œuvre dans un plébiscite ou même dans le conditionnement tchakhotinien dès lors que l'on peut identifier les symboles qui rafraichissent le réflexe que l'on fait naître à grands coups de marteaux.



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  10. Ca c'est la vision du petit jouisseur qui préfère que d'autres en uniformes se salissent les mains pour le smic mais qui râle contre le poids de l'état quand il apparait sur le coin de sa feuille d'impôt. Du jouisseur qui n'a jamais du mettre les pieds au Etats Unis d'ailleurs. J'entends plus loin que New York et San-francisco.
    Surtout que niveau efficacité sécuritaire il commence à sentir les flammes le rattraper. Pour le moment on découvre juste son appart cambriolé, les crevures ont encore la decensce d'attendre un peu notre départ.
    Pourquoi le débile américain ne s'en sert pas pour régler un différent entre automobilistes, éloigner les jeunes cons de son fils ou tenir à distance son rival plutôt que de baiser sa femme de manière satisfaisante ?
    Je veux dire dans des proportions plus importantes sachant qu'il y a plus d'armes que d'habitants aux USA.
    Pourquoi le taux de criminalité dans les états permissif sont moins élevés que les abolitionnistes ?
    Pourquoi ces massacres, tous commis par des psychotiques chargés comme un cheval à Longchamps mais çà ca ne doit pas être évoqué, ne se passent pas dans une armurerie, un commissariat ? La déco intérieure qui doit appaiser.
    Pourquoi l'effet magique qui transforme le white trash en tueur ne se produit pas en suisse, en finlande ? Mystère. Il est interdit de corréler avec des cartes sur la mixité raciale, pardon on dit ethnique.

    Je sais, je sais, les morts, le coût social et financier, la douleur télévisée des familles. Je comprends, moi je suis pour interdire le ski, rapport aux hors piste, a tous ces fracturés qui s'empilent aux urgences des hopitaux de montagnes tout çà... j'ai pas eu le temps de trouver une vidéo d'un connard bourré sur les pistes, désolé.

    La dissuasion çà marche pour les états mais pour les peuples c'est une hérésie. C'est d'ailleurs pour çà que tout les génocides ont commencé par un désarmement. Les pleureuses abolitionnistes me font penser aux Munichois. C'est rigolo car j'ai lu ici un article sur l'autorisation légales des CRS et Gendarmes mobiles autorisés a utiliser des calibres de guerre sur les manifestants.
    La pluralité à défaut de cohérence.
    A.g.

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    1. Bon, on va verser dans le didactique, A.G.
      D'abord, et ça vaut pour d'autres, tu devrais admettre que les armes aux USA ne posent pas problème uniquement au moment des tueries écolières, loin s'en faut. Il y aurait environ 16 200 homicides par an dans ce pays libre, et pas seulement du fait de mecs dérangés chargés au Prozac. Il y a ENORMEMENT de meurtres entre voisins, pour des questions de braquage, de différends entre gens qui se connaissent, entre gangs bien sûr, etc. On se tue par armes à feu en toutes circonstances... (au fait, j'ai une soeur qui habite l'Arizona, j'y vais depuis 1989)
      Ensuite, je suis navré de te rappeler que des tueries comme celle de Newton ont eu lieu ailleurs qu'aux USA (et je ne mets par l'affaire Merah dans le lot)
      Ensuite, quand tu dis que les génocides ont tous commencé par un désarmement, je te rappelle que les grandes tueries collectives sont, à l'inverse, des amusements entre gens surarmés (mais baste, ce n'est pas mon sujet).
      Enfin, j'aimerais que tu regardes cinq minutes les statistiques des pays les plus "meurtriers" du monde, et que tu me dises si, oui ou non, il s'agit de pays où circulent un grand nombre d'armes à feu.

      Sinon, oui, je suis pour que des gens en uniforme assurent ma sécurité. C'est le contrat social de base : je renonce à mon droit de défense parce que des professionnels s'en chargent. Je reprends ce droit quand il y a un caractère d'urgence (légitime défense), mais en temps ordinaire, les différends se règlent par le truchement de tiers (police, justice). On peut voir les choses différemment, comme toi. Là où je ne suis pas d'accord, c'est quand on soutient que ça n'a pas de conséquences. Mon propos est celui-ci, et pas un autre : des hordes de gros cons armés, comme tous les gros cons que je vois autour de moi (et qui sont l'objet finalement de nombreux articles sur ce blog même), non merci !


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    2. Un peu de concret. L'arme qui tue le plus en France aujourd'hui, c'est le couteau. Et bien sûr, les couteaux sont en vente libre, donc c'est certainement pas une bonne idée de mettre des armes à feu en vente libre. Sauf que je rappelle que le port d'un couteau est strictement interdit sur la voie publique. ça n'empêche pas les criminels de se balader avec des couteaux, ni d'ailleurs d'honnêtes gens de le faire aussi. Les couteaux, tout le monde en a. Et n'importe quel couteau de plus de 2,5 cm peut tuer. Pourtant, les gens ne passent par leur temps à se trucider entre voisin avec des couteaux de cuisine. Bizarre quand même...

      Le problème, c'est que les criminels commettront toujours des crimes, armes en vente libre ou pas. Des criminologues ont cependant montré que la plus grande crainte d'un criminel, ce n'est pas de se faire prendre par la police, mais de se faire tuer ou blesser par une victime. Bref, comme tout le monde, le criminel essaye de minimiser les risques.

      Si tous les citoyens étaient armés, les criminels se méfieraient un peu plus. Certes, les meurtres par arme à feu augmenteraient forcément, mais rien ne prouve que la quantité globale de meurtre augmenterait. Et soit dit en passant, un coup de couteau est potentiellement plus mortel qu'une balle, même tirée à bout portant. C'est dur à croire, mais c'est la vérité. Je préfère faire face à un type avec un flingue qu'avec un couteau - et j'ai déjà expérimenté les deux situations dans lesquelles il n'y avait rien de "sophistique", hein...

      Évidemment, dans un pays aussi laxiste envers les criminels et aussi répressif envers les honnêtes gens que l'est la France, libérer la vente d'arme du jour au lendemain est une folie. Il faut accompagner la libéralisation des armes d'une législation ad hoc : assouplissement de la légitime défense, et durcissement impitoyable pour les criminels. C'est-à-dire tout ce qui fait qu'on réfléchi avant de défourailler à tout-va.

      La possession d'une arme à feu devrait être le premier devoir d'un citoyen. Face à une nation en arme, les criminels réfléchiraient un peu plus, mais aussi les politiciens avant de faire n'importe quoi. Sans compter que les flics hésiteraient à venir vous coller des amendes parce que vous avez stationné en warning 3 minutes sur une place livraison, alors que trois racailles sans casques viennent de passer impunément en sens interdit sur un scooter volé.

      Sinon, effectivement, il faudrait songer à réglementer la vente des couteaux, cutters, tournevis, pic à glace, marteaux, béquilles, ceintures et autres objets potentiellement mortels entre les mains de gens mal intentionnés.

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  11. Et donc pour ça, les gens biens portants, seins d'esprits qui par passion, loisir, intérêt mécanique ou historique aiment faire un carton ou collectionner, ben c'est fini.
    16 200 morts pour 300 M d habitants et c'est un problème prioritaire porté par l'altruisme ? La bonne blague ! L'obésité, les accidents domestiques et la route doivent en faire maintes
    fois plus mais curieusement pas de cause nationale ou même internationale sur le sujet. Le temps passé à couvrir médiatiquement ces tueries pourraient être consacrés à des instructions de secourisme mais non. Peut être que ce genre de fléaux ne posent aucunes contrariétés à un mouvement oppressif organisé, mais je dois avoir l'esprit mal placé. Curieux d'ailleurs que les préfectures s'éveillent et augmente le contrôle et les vérifications en ce moment. Un hasard sans doute. Comme le resserage de liberté d expression par pression associative, une demande de contrôle supplémentaire de la presse par l'UE, le développement de normes qui exclue de-facto toute entreprise commerciale individuelle (hôtellerie, alimentaire etc), la video surveillance, le fichage généralisé. Les signaux sont au vert en occident !
    Vous connaissez donc L'Arizona, état qui il me semble autorise le port du moment qu'il est apparent. Vous courez en baissant la tête, Sarajevo style, quand vous allez au Wendy's ?
    Les gens sont d'une agressivité stressante ?
    Le vermont est à feu et sang ? Je ne me suis jamais senti aussi en sécurité que dans le Nevada. La densité n'y est pour rien.
    Au delà de l instrumentalisation des chiffres, je vous remercie d'avoir exclu les suicides, les pays violents sont des pays qui interdisent la possession légale d'armes à la population. Le Mexique ne doit pas sa violence au nombre de ses gunshows entre particuliers mensuels.
    Sur le sujet US, le grand écart idéologique des Bienfaiteurs s'appliquent étrangement quand il s'agit des trafiquants d'armes ( Fast and furious, affaire très étoufféé de livraison d'armes sous couvert d'enquête avec un tel contrôle qu'elles apparaissent dans le meurtre de flic Us) ou de "peuple opprimé" Lyien, syrien, demain peut-être Iranien.
    Plus sérieusement, un flic honnête, un état vertueux n'a rien à craindre d'une population armée. La possession individuelle rajoute juste une couche supplémentaire, la Police ne pouvant être partout, la fonction de sécurité publique surtout française n'étant qu'un paravent pour la protection de l'état lui même. Les conflits armés inter étatique sont des vols à main armés à grande échelle, depuis tout temps, ce n'est pas le sujet ici avec l'armement civil. Qu'un contrôle soit effectué je vous suis parfaitement. Les délires Orwellien et faux cul (munition numérotée, impossible à produire raisonnablement, les chargeurs limités, comme si ça pouvait changer qqch) non ! Un grand silence aussi pour les actions positives liées aux armes, la neutralisation d un agresseur, mamie qui maintient son cambrioleur jusqu a l arrivée de la police....Sinon c est une manipulation des odieux lobby des armes.
    De toute façon, c'est la bas l'équivalent du mariage gay ici. Un enfumage médiatique. La remise en question de l amendement constitutionnel, renforcé par des récentes jurisprudences récentes ne peut se faire sans ordre exécutif présidentiel, les élus du congrès n'etant pas suicidaire. Mesure réservée pour les actions à l'étranger. Récemment les frappes de drones pas franchement chirurgicale qui n'émeuvent pas trop les vedettes qui viennent chouiner pour Obama soit dit en passant.
    Je doute que cela passe dans une atmosphère ouatée. Et ce sera très bien.

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  12. Très bon article sur le sujet :
    http://psychotherapeute.blogspot.fr/2012/12/les-vilaines-armes.html

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    1. Tiens oui, je n'avais pas, abordé le pbm sous l'angle vengeance scolaire, c'était prégnant pour colombine mais le jeune âge des victimes comme de l auteur m avait masqué la relation. Par contre comment trouver une relation avec le taré aux cheveux vert d'aurora... Schizophrénie ? Il aurait mieux fait de mater un Rocco Siffredi dans ce cas...
      À.g.

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  13. Si les armes sont trop dangereuses pour être mises entre les mains des hommes dont beaucoup sont de gros cons, pourquoi, alors, les mettre entre les mains des policiers et des soldats, parmi lesquels la proportion de gros cons n'est a priori pas beaucoup plus faible (surtout pour les premiers, d'ailleurs) ? C'est le même principe quand des politiciens appellent à administrer encore plus la vie économique : les hommes sont trop imparfaits. Bon, alors pourquoi confier cette responsabilité aux politiciens et aux bureaucrates ?

    Qu'ont-ils de si parfait que leur intervention préviendra miraculeusement de maux inévitables autrement ?

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  14. Dans la série "gun fails" ou "ne pas laisser les armes à la portée de Régis":
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=s8-urZYN2B8

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  15. Bonjour
    Je ne vois nulle part le mot dissuasion..dissuader un agresseur potentiel en étant soi même(potentiellement!)armé.
    J'imagine de devoir passer un permis de port d'arme,rigoureux cet examen..
    Mais,si je suis un agresseur trés déterminé?Je devrais me faire a cette idée:qu'en face la riposte peut être douloureuse,fini le temps d'avoir carte blanche du coté agresseur..
    Ah,et pourquoi toujours faire allusion a tuer?faisons allusion a neutraliser un agresseur eventuel,et s'il en créve,il aura pris les risques conséquents a son agression.
    Une anecdote vecue il y a environ 30a,on a des souvenirs qui ne s'effacent jamais et ce fait vecu,va dans le sens du petit film,je vous résume:je viens de me faire arrété en possession d'une 22LR,je suis a cet instant assis dans un bureau de la gendarmerie,l'adjudant(le gradé!) est a examiner ma carabine minutieusement pour savoir..si ce sera "canon lisse" ou bien "canon rayé" a inscrire sur leur rapport!!Pour être sûr,il est a regarder dans le canon de l'arme de la meme maniére que l'homme a la casquette trouée!!Il n'a pas ouvert l'arme par simple manoeuvre de la culasse pour verifier si une balle n'est pas engagé!(il ne sait pas(ne peut le savoir mais meme!) que j'ai limé la gâchette a l'interieur de la culasse pour avoir une pression sur la queue de detente,trés reduite,une "caresse" et le coup part,pour la precision voulue ceci)Voila,doubles negligences a ce flic je crois..
    Salutations.
    Dom.

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    1. Je regrette.
      Notion évoquée dans mon premier commentaire. Notion qui explique selon moi le taux de cambriolages ou d'attaque a domicile tombés a 0% -!!- dans les villes US ou l'installation est soumise à la possession obligatoire d'une arme. Mesure pour laquelle je suis opposé, la démarche devant être personnelle et non contrainte pour être mieux maitrisé.

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  16. Beboper, parlez nous un peu de la Suisse.

    Il est impossible de montrer une quelconque corrélation entre le degré d'armement du citoyen et le taux d'homicides. Pas de corrélation, pas de causalité.

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    1. Intéressant.
      Mais la Suisse, c'est des armes à des hommes qui ont appris à s'en servir. La Suisse, c'est des fusils qui ne peuvent plus faire de rafale (je m'demande même si y comptent pas les cartouches). Enfin la Suisse, même si c'est très beau, c'est tout petit.
      Alors la corrélation, ben elle varie peut-être pas beaucoup avec l'exemple suisse.
      M'enfin moi j'y connais rien en Suisse, ni en arme, et à peine plus en logique.

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  17. "Pas de corrélation, pas de causalité"

    Les armes, c'est pas compliqué : c'est la seule invention humaine qui ne présente pas de risque.

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    1. Avez-vous entendu Joe Biden admettre que le gun control ne sert pas à grand chose pour arrêter le massacres ?

      Avant 1940, avant que le régime de Vichy n'instaure la loi de contrôle des armes sous laquelle nous vivons encore, on pouvait en France acheter des armes de poing à la boutique du coin (revolver et pistolet semi-automatique existaient déjà) et c'était être un patriote que d'aller s'entrainer au stand de tir. Où sont les tas de morts liés à cette liberté si dangereuse pour les citoyens, où les a-ton cachés ?

      Le but du contrôle des armes n'est pas la sécurité du citoyen. Toutes les dictatures ont interdit les armes. Là il y a une corrélation forte, là il y a une causalité.

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    2. « Le but du contrôle des armes n'est pas la sécurité du citoyen. »

      Ci-dessous, une observation complémentaire à la vôtre faite par Éric Werner dans un entretien accordé à Éléments n° 118 (automne 2005) :

      « Ce que craignent les dirigeants, leur véritable hantise en fait, ce n'est pas l'insécurité, ce sont les réactions éventuelles des personnes face à l'insécurité. Car là, ils ne plaisantent pas. Les lois en la matière sont appliquées dans toute leur rigueur. C'est le seul domaine où elles le sont, mais là elles le sont. Le moindre écart dans ce domaine se paye au prix fort. La législation sur le port d'armes et l'acquisition d'armes à feu est également devenue très restrictive. La conséquence en est que les actes de légitime défense, à plus forte raison encore d'autodéfense, se font aujourd'hui de plus en plus rares. Il y a trois ans, une lycéenne de 15 ans, bonne élève et sans histoire, tua son agresseur, un individu “bien connu des services de police”, en lui plantant un coup de couteau. Le procureur la fit aussitôt incarcérer. “Face à un acte aussi grave, il était difficile de ne pas marquer le coup”, déclara-t-il. Effectivement, c'est exceptionnel. En règle générale, les victimes préfèrent ne pas se défendre. C'est ce que voulait dire le procureur. »

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    3. Je suis malheureusement tout à fait d'accord avec cette analyse.

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    4. Mais bien entendu.
      Les magistrats n'existent que par le pouvoir théorique de leurs jugements. Le pouvoir réel en défense, résidant de l'action, est soit excercé par ceux a qui l'on "en donne la légitimité", soit la police, soit les agréssés par leur ripostes.
      D'où la disportion des peines sans communes mesures pour les actes d'autodéfense et surtout de justice personnelle (le gars qui a réglé un différent a la carabine a plomb (blessure superficielles) après l'agression de sa conjointe : 4 ans fermes / viol collectifs 4 comdamnés de 3ans avec sursis et un 1 an ferme ).
      Mais çà c'est l'état forcément vertueux.
      A.g.

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  18. C'est possible de virer BEBOPER du CGB ? Juste lui. Parce qu'à chaque fois, excusez-moi, mais c'est merdique ses articles.

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    1. Non Jeannot, ce n'est pas possible. Par contre tu peux tout à fait aller te faire enculer.

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    2. Tu me rappelles George politiquement.

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    3. L'article n'est pas merdique (ce n'est pas non plus le meilleur de Beboper ; il était bien mieux inspiré lors de son « Le Futur pour les nuls »). Ce qui l'est, c'est le fait qu'il n'est tenu absolument aucun compte des contre-arguments, du genre « Si les armes sont mauvaises, pourquoi accepter de confier sa sécurité à des flics ou des soldats? Qu'ont-ils de miraculeusement plus sages que les citoyens? ». Ça mériterait pourtant d'être considéré...

      Faudrait pas que ça devienne comme I Like Your Slip, le Cégébé...

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    4. Les flics et les soldats sont (normalement) entrainés et formés pour ça. Un peu comme les médecins et les pompiers.

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    5. Aucun rapport. On ne parle pas de compétence, là, mais de sagesse, une disposition de l'âme qui ne s'acquiert pas par l'entraînement.

      D'ailleurs si on se tient à l'argument de la compétence : les salles et les clubs de tir sont précisément des lieux où l'on se forme au maniement des armes.

      Le spectre de XPTDR semble décidément rôder dans ce fil de discussion...

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    6. Roman est-ce que tu as des posters de Nicolas Miguet nu dans ta chambre ?

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    7. Pas drôle. Bon, il est 19h ici, c'est bientôt l'heure de l'apéro ! Bonne nuit ! Je reviendrai quand quelqu'un voudra discuter (ce qui implique d'éviter les pirouettes dans ce genre... :-) ). À plus.

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    8. "Si les armes sont mauvaises, pourquoi accepter de confier sa sécurité à des flics ou des soldats?"

      La guillotine est mauvaise et pourtant on la confie aux juges. Les baffes dans la gueule sont mauvaises et pourtant on les confie au maître d'école (ah non c'est vrai, a' pu l'droit).

      C'est tout simplement un principe de vie en société, il me semble : on confie ces choses là à une autorité, qui distribue les baffes et les bastos pour le bien de tous. Pourquoi je sais pas. C'est que sur le long terme, ça doit tout de même faire moins de sang, moins de vengeance et moins de connerie, non ?

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    9. Tiens, une vraie réponse. Voyons voir :

      « sur le long terme, ça doit tout de même faire moins de sang, moins de vengeance et moins de connerie, non ? »

      Ça n'est absolument pas garanti. Comme cela a été rappelé à plusieurs reprises (sans prise en compte) tous les régimes totalitaires ont eu parmi leurs premières mesures la confiscation des armes. Ça a permis de sacrés bains de sang en Union soviétique, ou en Chine populaire. Le désarmement n'est pas forcément le signe avant-coureur de massacres de masse, mais les massacres de masse sont partout et toujours facilités par le désarmement de la population. Ça devrait au minimum inciter à la prudence ceux qui ne se sont même pas donné la peine d'avoir cette idée, et qui ont besoin qu'on la leur rappelle plusieurs fois jusqu'à ce qu'ils la considèrent.

      L'État est composé d'hommes, pas moins sujets à la vengeance ou à la connerie que les autres. Si seuls ses agents sont dotés d'armes, il n'y a plus de garde-fou contre leurs abus éventuels.

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    10. Messieurs (je parle pas de toi, KULASEK), vos arguments à la chaîne sont tous superbes. Ils sont réfutables (c'est le propre des arguments) mais je sens qu'on va y passer le mois de février. Je ne vais donc pas le faire (car après tout, en tant que Français, le contrôle de la vente d'armes aux USA ne me passionne pas à ce point). Vous semblez oublier que mon texte ne dit que ceci : dans un pays comme la France de 2013 (pour parler de ce qu'on connaît), le niveau général est tellement bas qu'il me semble douteux que les armes puissent constituer une solution. Quand je parle de niveau général, je fais référence au manque de civisme, à l'agressivité, à l'impolitesse, à la haine, à l'irresponsabilité, à l'infantilisme comportemental, à l'esprit de prédation, etc.

      Certes, le nombre d'armes en circulation n'est pas suffisant pour expliquer la violence armée, il y faut au moins un autre facteur, et c'est justement ce facteur (pour résumer : la morale publique) qui est malade chez nous. Oui, les Suisses ne se butent pas à chaque coin de rue, mais justement, la France de 2013 n'est en rien comparable à la Suisse. Je conseille à tous de jeter un oeil à ceci : http://oursjeancaporossi.perso.neuf.fr/Chronique/Dixneuvieme.html (le site est très moche esthétiquement, mais c'est une mine d'or). Allez voir à partir de 1821, chaque année se termine par le nombre d'assassinats commis dans l'année en question. ça tourne aux environs de 130 par an, sur une population de 170 000 habitants (par comparaison, on crie au scandale aujourd'hui quand il y a 10 morts par balles en Corse en 2012...) Les hécatombes de l'époque sont dues à la présence d'armes dans chaque famille ET à la culture de la violence qui allait avec. Je ne suis pas con au point de soutenir que les armes agissent seules, contre la volonté de leurs propriétaires! En revanche, si ceux-ci sont éduqués dans l'idée qu'on peut tirer sur son voisin, qu'on en a même le devoir (on appelait ça "le point d'honneur", en Corse), ça fait des dégâts. Or, il me semble que la société française ne va pas en se pacifiant (à part la Corse - CQFD). Mettons des armes au milieu de tout ça, et nous aurons gagné.

      Après, sur les mecs qui font des tueries dans les écoles, je n'ai pas d'avis bien informé sur la chose. L'idée qu'il faudrait chercher du côté des traitements chimiques qu'ils reçoivent est intéressante. Je me demande juste pourquoi les psychotiques français ne font pas des cartons dans les collèges...

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    11. « dans un pays comme la France de 2013 (pour parler de ce qu'on connaît), le niveau général est tellement bas qu'il me semble douteux que les armes puissent constituer une solution »

      Les commentateurs « pro-armes » (ou plutôt anti-contrôle) n'ont pas parlé de solution, ce serait présomptueux. Imaginons que soit rendu aux Français le droit de s'armer (rendu parce qu'il n'a jamais cessé d'exister) et de se défendre (c'est le point faible de la Suisse par rapport aux États-Unis, il me semble). Certains ici semblent penser qu'il y aurait des morts.

      Mais, d'abord, il faudrait retrancher des chiffres les agresseurs, dont le sort doit nous indifférer.

      Ensuite, il faudrait considérer le gain de liberté (car on en revient au plus important, qui n'est pas la vie) pour des gens qui seraient enfin d'égal à égal avec la racaille. J'ai lu Nietzsche et je sais que les « honnêtes gens » ne le sont pour la plupart que par la peur du gendarme, mais il n'empêche qu'ils ne nuisent pas directement. Aujourd'hui, arme ou pas, un citoyen normal est impuissant face à une horde de RER. Armé, il pourrait trouver une bande armée face à lui, mais avec une chance de pouvoir en dégommer un au passage. On en revient ici à la dissuasion.

      Enfin, il faut replacer la question des armes dans le contexte de la ghettoïsation des villes. Avec des armes, des quartiers entiers pourraient être sécurisés contre toutes sortes de nuisances plus ou moins graves, du cambriolage au meurtre en passant par le viol. Aux États-Unis, des villes entières sont perdues (Detroit, Baltimore) mais de larges zones autour (Michigan pour Detroit, Maryland pour Baltimore) sont tout à fait vivables. Trouver des populations armées sur son chemin joue. En France, rien n'empêche aux « quartiers populaires » d'annexer toutes les zones autour d'elles. La banlieue parisienne et francilienne est dans cette situation, avec des poches de résistance de plus en plus illusoires (Hauts-de-Seine, Yvelines). Avec des armes, Rambouillet pourrait se sentir protégé de Trappes. Sans, non.

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    12. Dis, Roman, c'est moi ou en quelques commentaires tu es passé de citoyens armés face à un possible État totalitaire à donnons des armes aux riches pour se défendre en cas d'attaques des pauvres ? Parce que je vois pas bien en quoi ou face à qui les hauts-de-Seine ou les Yvelines sont des "poches de résistance".

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    13. Si les riches se concentrent dans les Hauts-de-Seine et les Yvelines, la réciproque n'est pas vraie. Les familles qui veulent disposer de logements décents et bien entourés vont s'installer dans les Yvelines, voire dans les Hauts-de-Seine pour les moins mal loties, quitte à faire des trajets interminables. Il s'agit de gens des classes moyennes. Les riches, eux n'ont pas de problèmes de sécurité : la police s'occupe d'eux avec davantage de soin, et ils ont des sociétés de sécurité privées (voir la prolifération de gated communities en plein Paris ces dernières années). Par ailleurs, vu que les riches votent surtout à gauche, j'en viens dans mes moments conspi à me demander s'il n'y aurait pas un peu de politique de classe dans le fait de confisquer les armes aux classes moyennes qui sont prises entre le marteau et l'enclume...

      Quant aux « pauvres »... pas besoin de rappeler la démonstration très claire de Xavier Raufer sur le fait que ce n'est pas la pauvreté qui est en cause dans la criminalité. On y découvrait que les départements les plus pauvres (ruraux) sont très pacifiques, tandis que les départements les plus violents sont loin d'être pauvres. Raufer notait le record du 9-3 en matière de voitures de luxe. Ce qui est en cause, c'est la race et la culture, même si ça semble en défriser certains ici.

      Pour prendre le cas de gens que je connais dans la Nièvre et qui sont, à l'image d'ailleurs du département, tout sauf riches, il serait souhaitable vu leur projet (un village communautaire blanc) qu'ils puissent se défendre contre l'État et contre les criminels en tout genre, oui.

      D'ailleurs, l'histoire des régimes totalitaires montre que les deux finissent par fusionner. Kapos hier, « grands frères » demain ? Face à ça, à part des armes, je ne vois pas ce qui fonctionnerait.

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    14. L'inde et la Thailande sont un exemple parfait du sujet.

      Vous avez une province dans le nord de l'Inde, je ne peux la citer le sanskhri et moi plus la géo locale..., où la population est d'histoire indépendantiste. La distance et les voies de communication font que la fonction sécuritaire de l'Etat indien, qu'on imagine déjà optimum dans les centres vitaux comme mumbhaï hein, est une vaste blague et donc les bandes de truands s'en donnent à coeur joie.
      La population à donc demandé à l'Etat indien de pouvoir s'armer pour au moins cesser le plus grave.
      Négatif. Trop indépandantiste dans le coin. Continuez a vous faire trucider.

      A l'inverse, les villages isolés de Thailande du sud en contact avec les partisans de la religion de paix et d'amour, vous savez, ceux qui le gravent dans des gorges à coup de lame ou le répandent à l'explosif ont fait la même demande vu les mêmes contraintes.
      L'état, plutôt le Roi et çà fait réfléchir, à dit ok. Distribution de fusil a pompes et revolver avec formation minimum dispensé par l'armée.
      Plus aucune attaque des villages concernés. Plus aucune.
      A.g.

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    15. À propos de flics et de soldats auxquels il faut absolument confier le monopole des armes... je suppose que vous avez entendu parler de l'affaire Christopher Dorner depuis vendredi soir ?

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    16. Ouiii...absolument.
      Le gag c'est que çà se passe dans un état abolutionniste au possible. Et là pas de larme obamesque pour les victimes, curieusement.
      Les médias français ont eu du temps à l'allumage; peut être la couleur du sujet car les propos racistes n'ont pas, sur le flash de D8 que j'ai choppé en passant franchement transpirés.
      Au delà du problème des filtres ou de la régulation des services, qui ont ici marché puisque le sieur a été lourdé d'un service connu quand même pour ne pas être le plus intègre du pays, on a l'illustration de l'absurdité de la croyance protectrice de l'état; Atuant structurelle, les intentions de celui-ci que la capacité et compétance individuelle de chaque agent.
      Et c'est partout comme çà. Les britanniques ont eu plus de blesses par balles par fausse manip' que de blesses en services pour les mêmes motifs.
      Ici vous avez des anciennes qui essaie de mettre un chargeur plein sans avoir enlever l'ancien vide !! je veux bien comprendre que son poste n'est pas exposé, que le temps est un ennemi que blabla etc daccord. Mais faut pas déconner non plus. Un officier, bac +3 quand même demande a l'époque revolver au moniteur une intervention pour incident car les cartouches rentrent pas... Les mec essayait a l'envers !!!
      Bon une dizaine de mois plus tard le cancer l'emportait çà a du jouer... Mais faut pas déconner. Les mêmes personnages sont en fonction.

      Mais çà c'est l'influence de la politique sur les corps armées eux mêmes. Le désarmement par influence et politique, par la féminisation des effectifs, par le droit de l'hommisme, par les sanctions ou le jeu réglementaire etc... ben on à çà.
      Et malgré tout la population aveuglée compte toujours la dessus.
      Autant traverser un pont vermoulu au dessus d un précipice.

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    17. Messieurs, vous passez d'une caricature à l'autre. Il n'y a pas UN SEUL domaine de la vie qui ne puisse être mis en cause grâce aux contre-exemples. Ce que vous faites très bien. Ceci ne devrait pas nous enlever notre capacité à comprendre la nature humaine, et à conserver un peu de flair à son sujet.

      Maintenant, passons à un cas moins éloigné que l'Inde du nord ou les Etats-Unis. Supposons que l'un d'entre vous passe des vacances en Corse (ou en Inde du nord, si tu veux !) dans un coin où chaque citoyen est armé. Vous avez bien arrosé la soirée, à tel point que vous voilà joyeux et déconnant comme militaire en relâche. Bien. Vous entrez dans un bar, par exemple, où vos braillements de soiffard vont énerver un type surarmé. D'un seul coup, vous vous trouvez devant le risque de mourir à 50%. Saurez-vous recouvrer votre calme et sortir en demandant pardon ? Le type surarmé saura-t-il garder raison lui aussi ? Pas sûr...

      A titre personnel, je préfère ne risquer de me trouver nez à nez avec un brélica QUE lors des attaques à mains armées, attaques qui sont tout de même rares, il faudra que vous en conveniez. Pour le reste des petits accidents de la vie, je préfère qu'on en reste au pugilat à mains nues. Pas vous ?

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    18. « attaques à mains armées, attaques qui sont tout de même rares, il faudra que vous en conveniez »

      Je n'en disconviens pas. Mais les conflits de voisinage qui tournent au carnage aussi, non ?

      Je ne connais pas la Corse, mais dans toutes les régions de chasse où j'ai séjourné (certaines familles ont de véritables arsenaux, pas toujours déclarés d'ailleurs), je n'ai pas entendu qu'on se tirait dessus tant que ça. Même bourré, même énervé, un type hésitera à régler ça à la gâchette s'il sait qu'en face il y aura du répondant.

      Ou alors il faudrait interdire aussi les fusils de chasse ? Mais comme l'a dit un commentateur, les couteaux de cuisine sont au moins aussi dangereux. Il n'y a pas de fin à la prohibition.

      En revanche, la dissuasion réciproque permet de trouver un modus vivendi relatif lorsque les forces sont relativement équilibrées. Quand seules les « forces de l'ordre » sont armées, ce n'est plus le cas. Ce dernier scénario suppose, si d'aventure on admet que l'État est miraculeusement bon comme semble le croire un autre commentateur, qu'il n'y a pas de pont possible entre l'État et le crime, alors que dans bien des cas, l'État est une organisation criminelle parmi d'autres (exemple du Mexique, qui a des lois très restrictives en matière d'armes à feu. On voit le brillant résultat : une police corrompue, des cartels de la drogue tout-puissants, et une population sans défense qui se fait régulièrement massacrer par dizaines).

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    19. Bonsoir.
      Le scénario d'une vie sans un Etat pour nous monopoliser la violence semble n'avoir été que trop peu joué (et surtout dans les fameuses "Sociétés sans Etat" de Pierre Clastre que l'on connait par les gazettes). Il me semble d'ailleurs difficile à jouer dans notre beau pays.
      Pour reprendre un mot de Hobbes : ce n'est pas moi qui dit que l'homme est mauvais (ni Hobbes !), c'est vous qui fermez vos portes à clef et gardez votre argent dans vos coffres. Libre à vous d'estimer cependant que l'on se tient plus sagement avec un fusil qu'avec un rossignol entre les mains.
      Il serait pourtant heureux que ce règne étatique de la violence (le monopole de la violence, légitime) prenne fin. Pour notre économie déjà, car les policiers ne seraient plus les seuls clients de ces pauvres marchands d'armes. Pour nous aussi, armés de nos propres fusils, nous pourrions nous défendre des malandrins, et surtout des policiers (si j'en crois les deniers propos de M. Bernard, commentateur jovial et régulier). Mais surtout, chacun ayant son fusil à la maison, on n'aurait plus vraiment besoin d'une armée de métier. Que d'économies ! Que de plaisir... Ah, le plaisir de s'en aller visiter les belles (terres) étrangères.
      Mais ce ne sont que doux rêves auxquels je m'abandonne. Car, je le crains, on nous laisserait, pauvre nation armée jusqu'aux dents du fond des chaumières, trop tranquille. Si nous avions toutes ces armes, nous ne pourrions en profiter. Voilà bien le drame.
      Seuls quelques primesautiers s'autoriseraient la chose, ce qu'on leur pardonnerait volontiers. N'est-ce pas ainsi qu'autrefois procédait le roi lorsque les rixes dégénéraient ? Eh bien nous en ferions autant. Et nous serions plus philosophes encore, car le roi, toujours lui, le même mais avec un autre nom, fut capricieux et changea d'avis. (Je vous prie de m'excuser de cette mauvaise mémoire, peut-être écrirai-je ces détails quand je mettrai la main sur "Une Histoire de la violence" de Robert Muchembled). Nous autres, plus cohérents en groupe et moins léger que l'individu, saurions ne pas laisser le citoyen en nous priver le petit peuple en lui de ses petits jouets au fond si inoffensifs.
      Bonne soirée.

      Léger aveu : je suis un peu (si peu) désolé de cette grossièreté : défendre son propos en attaquant les incohérences supposées de celui d'en face (en gros http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Art_d%E2%80%99avoir_toujours_raison/Stratag%C3%A8me_XXIV).
      Légère excuse : de quoi frimer dans les dîners et inciter à la découverte : cette stratégie semble déjà théorisée par Zénon d'Elée, en tout cas dans le "Parménide" de Platon. Plutôt que de défendre la thèse parménidienne selon laquelle l'un est, il attaque la thèse opposée, le multiple est (que tout est multiple), en en montrant les inconséquences.

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  19. "le niveau général est tellement bas qu'il me semble douteux que les armes puissent constituer une solution. Quand je parle de niveau général, je fais référence au manque de civisme, à l'agressivité, à l'impolitesse, à la haine, à l'irresponsabilité, à l'infantilisme comportemental, à l'esprit de prédation, etc."

    Haaa d'accord. Alors si c'est le propos, qui ne m'avait pas apparu, oui, je vous rejoints. La liberté d'accés n'exclue pas l'OBLIGATION de formation, ce qui est obligatoire au état unis dans de nombreux états pour le port permanent (different du fusil au mur de la maison ou en action de chasse) dans une optique de défense.

    Toutefois vous noterez que les juges,et surtout les jurées pour la guillotine, les policiers, ne sont pas choisis a l'extérieur de la population pour ce qui est de l'argument de M. Bernard Roman.

    Je terminerai sur le bon gout des psychotiques français qui préfèrent faire des cartons dans les conseils municipaux de Nanterre, leur candides ambitions déconnectées des réalités pratiques à savoir toucher une cible présidentielle mouvante avec un .22 au milieu d'une foule bondée de policier et de militaire.
    Merah étant beaucoup trop mainstream pour le sujet mais était il vraiment français ?
    A.g.

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  20. blablabla...
    les pitits franzouzes peuvent blablater tant qu'ils veulent, les citoyens US auront touzours leurs armes!
    dans le cul le franzouzes!!

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  21. Luccio,
    Z'êtes comme toujours mignon mais mais à nouveau vous tapez à coté. Il n'est nullement question de demander la suppression des fonctions sécuritaires d'un Etat pour plusieurs raisons.
    La première est la spécificité des fonctions. Flic ou militaires c'est un métier. Un vrai métier. Qui dépasse largement le "tiens ils se promènent audible lors d'une patrouille a pied ou "tiens voilà les bourrins" lors du passage d'une section en manoeuvre dans la cambrousse. Une population armée, même dans les cas suédois ou suisse ne repose pas uniquement sur une armée de réservistes ou de conscriptions. C'est normal., vous ne pouvez pas vendre des assurances, coder des logiciels, construire des maisons pendant 90% du temps et maitriser aussi bien le maniement des armes et la tactique.
    Lisser, dissuader, rechercher et neutraliser les comportements déviants est une activité qui ne peut reposer que sur une population fut elle armée. L'absence d'Etat doit quand même être un petit peu pour la situation en Somalie malgré l'armement général de la population non ?
    Ensuite l'existence d'une armée correcte joue comme a l'échelle de la population avec les individus entre eux sur la dissuasion envers les voisins, sécurise les échanges commerciaux -la lutte contre la piraterie-, défends les intérêts quand ils sont à l'extérieur du territoire. C'est autant un symbole qu'un outil.

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