9 octobre 2012

Education Nationale : le problème des moyens (des très, très moyens)

Campagne des profs contre leur manque de moyens
Avertissement. Cet article a été rédigé en caméra cachée. De plus, certaines images ont été trafiquées par l’auteur. Tous les noms des protagonistes ont été changés (ou peut être pas), mais toute ressemblance avec une personne de votre entourage professeur de l’Education nationale sera tout sauf fortuite…

Hélène a 27 ans. Elle est prof de français. Originaire d’une grande ville de province, elle officie depuis ses débuts dans les ZEP de Seine-Saint-Denis.
Elle vit à Paris dans un environnement qui « bouillonne de diversité et de mixité sociale ». Pourtant, elle ne fréquente que des mecs à veste en tweed, double mèche et prénom composé.

Elle touche 2 500 € bruts par mois pour une quinzaine d’heures de travail par semaine.
Comme Hélène est une antisarkozyste primaire, elle savait que ce serait plus cohérent politiquement de passer l’agreg pour Travailler moins pour gagner plus.
Quelques fois elle se demande pourquoi l’Education nationale fait moins travailler ses meilleurs éléments (a priori), mais elle évite toujours d’en parler en public. Surtout qu’après 4 ans d’expérience, Hélène n’est toujours pas autonome.
Heureusement, elle a trouvé une collègue qui l’aide depuis trois ans en lui livrant ses cours clé en main. Cette prof n’est pas agrégée elle. Elle n’émerge qu’à 1 900 euros nets par mois après dix ans de carrière, mais elle travaille dur, est une bonne prof, et on en reparlera avant la fin de cet article.
Au début, Hélène disait « Je débute alors je suis un peu perdue, je sais pas si je fais bien, c’est une telle responsabilité d’être prof. J’ai plein d’idées, peut-être trop d’idées, tu comprends ? »
Mais après quatre ans, sa bonne poire à soif a dû comprendre quelque chose de travers, parce que cette année, alors qu’Hélène l’appelait au secours la veille de la rentrée des profs, l’autre lui a fait le coup de la sourde oreille...
Hélène lui avait pourtant tout bien expliqué ; malgré ses trois mois de vacances (car Hélène n’a jamais été sélectionnée pour faire passer les examens du bac), elle n’avait pas eu assez de temps pour travailler : il faisait beau, y’avait plein d’expo, et avec tous les voyages de cet été qu’elle devait faire pour aller voir ses amis aux quatre coins de la planète, elle n’avait vraiment pas eu une minute à elle pour se préparer. D’ailleurs, elle n’était rentrée que la veille de la veille de la prérentrée. Elle était « en stress » car elle venait d’apprendre qu’elle aurait deux niveaux à gérer cette année (une première pour elle), et qu’elle était affectée dans un lycée qui lui plaisait pas du tout, « vraiment craignos » et « loin de chez elle ». Elle rappela aussi ses problèmes de l’année dernière avec ses deux classes, s’écriant « Je ne suis pas assistante sociale ! Et pas du tout soutenue par ma hiérarchie ! », déclamant « L’école ne joue plus son rôle d’ascenseur social, surtout pour les jeunes en souffrance des ghettos de banlieue. Et puis c’est la crise, et chacun pense plus qu’à sa gueule, y’a plus ni valeurs ni repères. Qu’est-ce que j’y peux ? Enfin, qu’est-ce qu’on y peut ? Je t’ai ramené un cendrier du Mali. » Elle n’alla pas jusqu’à dire qu’à sa décharge, quand le prof ne fait rien, c’est difficile pour lui d’obtenir de ses élèves qu’ils se mettent au travail…
Confrontée au refus de sa collègue de se montrer compatissante et solidaire, Hélène n’eut pas d'autre choix qu'aller voir un psychiatre. Elle savait néanmoins qu’en matière d’arrêt maladie, une dépression valait mieux qu’un rhume. Avec un sésame signé par un psy, t’étais pas assigné à résidence, tu avais le droit de te promener l’après-midi, de prendre un café en terrasse, ou d’aller flâner au Louvre...
Dans le diagnostic du psy, Hélène est « surmenée », elle a « peur », mais quand on lui demande comment elle se porte la pauvre bichette à frange, elle répond qu’elle va « bien ».
Dans six mois, Hélène part vivre un semestre en Amérique du Sud. Elle a pris ses dispositions et demandé une période de disponibilité pendant laquelle elle va être payée à rien faire, ce qui la changera pas trop si vous avez bien tout suivi. Si le psychiatre est bien à l’écoute de sa détresse, elle pourra même tranquillement encaisser son salaire de chez elle jusqu’au jour J de son embarquement. « Don't cry for me Argentina, ça va déjà beaucoup mieux merci ! »
...En arrêt maladie !

Virginie a 25 ans. Elle est professeur de français dans un collège séquano-dionysien.
Elle aussi adore vivre dans le « bouillonnement de la diversité et de la mixité sociale. ». Elle fréquente les mêmes mecs à veste en tweed, double mèche et prénom composé qu’Hélène, vu qu’elles sont copines et vivent en colocation.
Comme Hélène, Virginie adore voyager.
Comme Hélène, elle adore sortir, aller au ciné, voir des expos, surtout de photos, surtout quand elles sont en noir et blanc et made in America.
Virginie a de grandes théories à elle sur l’éducation qui devrait être « ludique » et « ouverte ». C’est pour ça qu’elle dit travailler « à l’instinct » ; elle « improvise. » « L’école est aujourd’hui le théâtre de toutes les stigmatisations. Les programmes sont trop complexes et trop riches, bourrés de choses inutiles ! Moi-même j'y comprends rien ! » Virginie, elle est comme ça, spontanée, un peu lyrique et plein de points d'exclamation. Le problème, c’est que les gamins de 13 ans sont comme des requins qui sentent le sang de la proie direct de dedans ses veines, alors c’est vrai que pour les élèves de Virginie, l’année dernière fut très ludique…
Virginie, après cette première année de travail émaillée par quelques incidents et arrêts maladie, vient aussi de demander une année de disponibilité « pour faire le point » surtout sur le i de Bali. Elle attend patiemment la réponse du rectorat en préparant son voyage en Indonésie pour aller « voir un copain ». Ses collégiens viennent quant à eux de faire leur rentrée au lycée quasi illettrés. Faudrait pas que ça traine trop à l'académie, parce que Virginie a déjà trouvé à sous-louer sa chambre, une astuce illégale que lui a refilée Hélène sa copine citoyenne du monde...
"Ce que je préfère dans mon métier c'est la période des vacances solaires..."

Mathilde est professeur des écoles dans une ville classe-moyenne de province.
Elle a 37 ans et porte des kickers et des ponchos. On aimerait caricaturer.
Elle enseigne dans deux écoles différentes d’une petite communauté d'agglo, distantes d'une dizaine de kilomètres.
Mathilde est en congé maladie pour dépression plus ou moins chronique depuis bientôt 3 ans… Elle ne supporte plus « l'instabilité causée par cette double affectation ». C'est ce qu’explique très bien son médecin traitant.
Mathilde vit depuis quelques années une passion dévorante avec un beau et fringant moniteur de ski d'une station à une centaine de kilomètres de chez elle. Appelons-le Popeye. L'an dernier Popeye a encore fini sur la plus haute marche du concours « kilos de meufs » organisé avec les autres monos de la station.
Mathilde le vit très mal. Alors elle profite toujours de ses arrêts maladie pour dépression pour aller s’oxygéner à la montagne. Ça ramone ses conduits...
Là-bas, elle s’occupe comme elle peut, elle skie.
Mathilde ne s’absente jamais plus de trois mois, parce que sinon on pourrait lui demander de suivre un traitement médicalisé. Alors Mathilde revient à l'école, tous les 89 jours, pour une après-midi ou deux avant de se refaire arrêter.
En septembre dernier, elle est partie soigner sa dépression à Londres pendant 3 semaines. Elle a envoyé les photos à Hélène et Virginie. Ça avait l'air sympa. Sur les clichés, Mathilde semble aller beaucoup mieux, elle rit beaucoup. Alors pour fêter ça elle a décidé de se faire prolonger. Faut dire que ça lui réussit. Mathilde n’a pas attendu Vincent Peillon pour réformer les rythmes scolaires… Et puis de toute façon, Mathilde le dit souvent, ce qui la déprime au fond, c'est que « L’école manque de moyens ! »

"J'ai réussi mon dernier examen : Trois mois d'arrêt maladie, mention très bien !"

Hervé a la cinquantaine bien tassée. Il est professeur de français aussi.
Ces six dernières années, Hervé cumule le bilan impressionnant de cinq semaines et deux jours et demi de présence en classe. C’est à dire qu’Hervé est souvent en arrêt maladie qu’il additionne avec les congés formation que lui signe son copain au ministère pour passer l’agrégation qu’il mérite.
Hervé est toujours là le jour de la prérentrée, celle des professeurs. Le jour de la rentrée et le reste de l’année, ses collègues ont cessé de se demander ce qui pouvait bien lui être arrivé, et s’il allait bien. Ils savent qu’ils le reverront aux alentours de la mi mai, à une poignée de semaines de la fête de fin d’année du lycée et du bac français de ses élèves de 1ère... Y’a bien ses effets d’annonce de retour en classe chaque semaine précédant les vacances de la Toussaint, de Noël, d’Hiver, de Pâques, mais ses collègues le savent désormais mieux que quiconque, et surtout que les élèves d’Hervé : le mot même de rentrée suffit à le rendre suicidaire…
Hervé, comme tous les grands humanistes, est un peu fragile. Il suit d’ailleurs une psychanalyse parce qu’il est homosexuel et homophobe en même temps, ce qui est un peu dur à vivre...
Mais Hervé est avant tout un prof engagé, de loin donc si vous avez bien tout suivi... « L’école c’est pas les travaux forcés. Quand on pense qu’on en est encore à ce système archaïque de notation qui véhicule une violence inacceptable dont il ne faut pas s’étonner qu’elle produise des barbares. J’aimerais faire cours de français à mes élèves allongé sur l’herbe, à l’ombre d’un chêne, quand il fait bon. Il faut faire sortir l’école de ses gonds !»
Hervé, bien qu’il n’ait pas fait cours depuis au moins le début de sa carrière, est un professeur avisé et vraiment brillant. La preuve, pendant ses arrêts maladie, il anime souvent des conférences dans les universités sur la poésie ou les lettres classiques…
Cette année, Hervé a obtenu sa mutation dans un bahut parisien. Pour envoyer son arrêt de travail de septembre, il a failli oublier de changer l’adresse sur l’enveloppe : la force des habitudes...
Campagne de recrutement de l'Education Nationale
_ 4 mois de vacances par an, tu te rends compte Julien ?!
_ Plus les jours fériés Laura !
_ Ouais mais c'est con, y'en a qui tombent pendant les vacances...
_ Heureusement qu'on a les arrêts maladie pour dépression !

Céline a 35 ans. Elle aussi est prof de français dans les ZEP du 9-3.
Céline, avec ses 53kg, ne s’est jamais laissée déborder par aucune classe, fut-elle de STG avec que des bifteck de 100 kil à moitié kaïras dedans.
Quand ses collègues se plaignent d’une classe que Céline a et qui les bordélise, elle leur répond toujours un sourire narquois au coin des lèvres, qu’avec elle, il n’y a jamais aucun problème… Faut dire qu’elle a du flow et la moindre de ses réparties est un coup de pied mental dans les couilles de sa cible qui fait rire ses petits camarades. On sait bien que là bas en Seine Saint Denis, tu survis seulement si tu le mérites, alors avoir de l’esprit et être ceinture noire en vanne, ça aide.
Céline n’a que le CAPES. Elle bosse dans les 40 heures par semaine et souvent le week-end. Elle fignole ses cours aux petits oignons, les connecte à toutes les formes d’art, et prodigue des conseils de lecture que ne rechignerait pas un aficionado du CGB...
Ça a l’air d’être ça ses secrets de réussite pour capter l’attention de ses élèves : la qualité, le cadre, l’autorité, l’intransigeance, le travail, l’investissement, le court-circuit, le contre courant. Et ça marche. Elle se fait souvent arrêter dans les couloirs de son lycée par des élèves qui lui disent « merci Madame !», « Ohlala, le prof de français cette année, c’est une cata, on fout rien, heureusement qu’on vous a eue ! » Ils en redemanderaient pour un peu…
Bon, c’est vrai que du coup, Céline n’est pas très bien vue en salle des professeurs, parce qu’elle n’a pas vraiment le temps pour faire de l’idéologie sociovictimaire en cours ou scander des anathèmes syndicococo en AG. Céline, apparemment, elle serait pas là pour excuser la médiocrité des élèves, ou dire que « Tout est la faute au système ! » Elle sait bien que de ce côté-là, c'est foutu. Elle serait juste là pour que ses élèves sortent un peu moins cons, immatures, et irresponsables de l’institution scolaire, ce qui est très louche par les temps qui courent…
Hélène a bien compris que c’était vers Céline qu’elle devait se tourner si elle voulait continuer à s’investir à plein temps dans ses vacances. Mais Céline, aux dernières nouvelles, lui a dit ohla, et c’était pas de l’espagnol...
Céline est une incongruité dans cet article.
Céline est une erreur dans le système.
Céline est une minorité invisible.
Céline est la seule prof de cet article.

56 commentaires:

  1. Je vie avec Céline. Comptez 60 heures et 1200 euros net.

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    1. Vous vivez avec Céline ? Faites vous donner des cours d'orthographe ...

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    2. Excellent, vous m'avez tué!!!!

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  2. quelque chose me dit que le prénom céline, n'a pas été choisi par hasard.


    joseph

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  3. J'aime! En tant que nouveau prof depuis cette rentrée 2012, je trouve cet article très juste. J'ai juste peur que les citations soient véridiques... Merci.

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    1. Les citations ne sont pas véridiques, mais largement en dessous de la vérité. :-)

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  4. Encore des articles de cette trempe stp cgb.

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  5. Rapporté au temps travaillé en heure, le salaire des profs est une aberration.
    Qu'un de passage ne vienne pas me parler de copie a la maison ou de cour à préparer. Vu le volume d'information des manuels contemporains et sachant que la géométrie dans l'espace n'est pas révolutionnée chaque année, j'efface direct le travail non compté.
    Et quand bien même le consultant ou le cadre moyen, ça lui viendrait pas de demander le paiement du boulot à la maison pour terminer le boulot dans les temps.
    Enfin le consultant peut-être...mais c'est une autre forme d'arnaque, privée celle-ci.
    A.g.

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    1. La prochaine fois, faire un article sur les acteur de théâtre, deux heures de travail par jour, le soir.

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    2. Encore mieux, les joueurs de foot.

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  6. http://www.lemonde.fr/education/article/2011/09/13/trois-lecons-de-l-ocde-sur-le-salaire-des-enseignants_1571413_1473685.html

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  7. Ag, comme le dit Lestat un bon prof est un type/nana qui a des connaissances, qui possède un savoir et pour posséder un savoir il faut avoir du temps, parce que le savoir n'est jamais figé, donc un bon prof est aussi un savant, un créateur. Il ne s'agit pas de passer ses journées en tâches administratives, en réunions, en dispositifs fumeux, en colloques avec les parents, en formations khmers-pédagos ou en détachements syndicaux ou IUFM et j'en passe.

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  8. Elle vient d'où la tof qui ouvre l'article ?

    Je crains que ce ne soit un calendrier de profs qui ont trouvé géniale l'idée de se différencier en faisant comme tout le monde : se foutre à poils pour une cause à la con.

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  9. @ memento : "formations khmers-pédagos", j'ai envie de dire lol !

    @ Gab : effectivement, c'est comme qui dirait les dieux du stade version Bégaudeau. Et en parlant d'arène, rendons à César, avec ce portrait de Mathilde signé (presque en intégralité, parce que faut rendre à Caligula) Fouquinouche.

    @ AG : 40h par semaine, avec en moyenne à peu près 18h devant des ados qui tentent par tous les moyens de te mettre le feu (combien de profs prennent des anxiolitiques pour tenir ?) + les weekends, à peu près 6h en moyenne, 1 900 euros nets, je trouve pas ça cher payé pour un prof qui fait son taf. Mais en l'occurrence, ton intervention est tout à fait légitime pour les branleurs portraitisés ici, surtout l'agrégée, qui pour le coup est bien payée.

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  10. Oui mais justement on ne juge pas un corps quelconque ou une profession sur ses branleurs et ses incapables sinon on devrait épurer à tour de bras et à la tronçonneuse

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  11. Certes, mais il y a bien pire que les profs! Il y a leurs personnels de direction! Et les bureaucrates des Inspections Académiques et des Rectumrats! Et ceux du Ministère! Et pour ceux-là, la proposition de Mouloud est très pertinente.
    Mouloud, 19/20. Ca ne valait que 18, car la ponctuation est insuffisante; mais t'as un prénom de discriminé, donc +1 en bonus positive action. Continue ainsi.

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  12. Lé(s)tat :

    Hé non.
    C'est bien le problème du calcul par semaine par que celà sous-entend que l'employé travaille toute les semaines.
    Ramenez tout SUR UNE ANNEE, moins les périodes de vacances, les repos légaux dominicaux etc çà va nettement grimper en terme de taux horaire et comparez avec le tarif affiché pour d'autres qualifications.
    J'illustre autrement : les flics.
    Même principe 40h30 par semaine etc. Seulement les jours de travail effectué sur une année par un flic 10 ans d'age, nuiteux (1 € de plus l'heure), qui aime son boulot ou que le niveau des effectifs ne lui permets pas de consumer les jours de récupération (dépassement horaire, pénibilité), maladie ou blessure lambda incluse, çà tourne a 180 jours/ ans attestation administrative pour le fisc a l'appui, soit 1530 heures de travail.

    Pour cela 28 000 €.

    Donc 28 000 / 1530 => 18 € de l'heure.
    Bien plus qu'un flic américain. Et pour un boulot où si vous avez le bac, je parles du bac actuel, et que vous tenez debout, que vous parlez correctement, normalement il n'y a aucune difficulté réelle d'entrée.

    Je le répète, pour les profs, les week-ends ça ne rentre pas dans le calcul. En 95, en Bts Compta on avait le même discours d'une prof qui n'avait que notre classe 13 heures par semaine. "Ouiii mais la préparation des cours a la maison blablibla..." Les transparents expliquant le mécanisme de la TVA qui comme chacun sait change tout les ans avaient des taux corrigés à la main deux fois.
    Plus récemment des copies corrigées dans un métro bondé m'avaient arraché un sourire.
    Je ne nie pas la difficulté, la pénibilité, le maintien de l'ordre des plus en plus sauvages en classe, l'acculturation des jeunes qui vous regardent avec des yeux de merlan frits pour des trucs qui coulaient de sources il y a quinze ans. Mais çà c'est partout pareil.

    Memento

    Bien sur. Evidemment. Et je ne veux insulter personne.
    A contrario une prof d'anglais s'investissait autant sur le pédagogique, la façon de nous faire cogiter que sur l'intérêt général des textes étudiés. Et elle n'avait par son charisme ou son caractère pas plus de problèmes de discipline que contenir nos ludiques poussées hormonales pour les voisines.
    Un prof tout aussi compétant qui venait de la banque (math financière) était tout a fait honnête intellectuellement. Pour rien au monde vous l'auriez fait retourner a son origine.
    Sur le salaire, sans même évoquer les avantages annexes, à l'époque actuelle les fonctionnaires ne sont plus défendables sur le terrain des augmentations salariales.
    Sinon sur le jugement, la proportion fini par jouer quand même un peu. Et pas que dansl'educ' nat'

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    1. Pour les augmentation salariales, vous apprendrez, cher AG, que le salaire des profs a été désindéxé il y a 4 ans de cela, et...qu'il n'augmente donc pas, contrairement au coût de la vie!

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    2. Et donc ? Je ne vois pas le rapport avec le nombres d'heures payées.

      Les infirmiers fonction publique, ils ont leurs salaires revalorisés chaque année ?
      De 2001 à 2008, gel des salaires police, 2008 stand by en attente d'une réforme pronnant le passage catégorie B. Fait en 2010 si ma mémoire est bonne. Si on fait une courbe des deux traitements la seconde est en dessous de la première...
      Le tour de vis il est valable pour tout le monde, malgré tout On reste bien au dessus du privée a qualification égale.

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  13. Lestat, ton texte est splendide ! Et pis c'est tout !

    Sinon, sur les multiples commentaires, je n'aurai qu'un mot : attention.
    Je sais qu'il est marrant de taper sur les syndiqués, Mouloud, mais si on veut que des syndicats existent, il faut bien que les syndiqués aient du temps dégagé pour se former et faire le boulot. Je ne vois pas comment on pourrait avoir des professionnels syndiqués qui ne manqueraient jamais une heure de boulot...

    Et sur le salaire des profs, permettez-moi de dire halte : HALTE ! Les profs ne sont pas assez payés, bande de nigauds. Ils se tapent des années d'études après le bac, ne reçoivent aucune formation à la pédagogie, sont en PREMIERE LIGNE face aux armées de la Jeunesse, se cassent le tronc à tenter d'apprendre des programmes débiles à des élèves cons comme des manches, et vous leur mégotez le pourboire ? Ben merde !
    Les profs sont sous-payés, et ça n'excuse pas les comportements que décrit si joliment le texte de Lestat. Les tire-au-cul, il y en a partout (et les profs, plus éduqués et plus à gauche que l'ensemble de la population, y sont naturellement champions). Mais le prof "normal", qui est quand même la majorité, putain, c'est un smicard !

    Il y a probablement tout à changer dans l'Ecole, et peut-être les profs avec. Mais leurs remplaçants hypothétiques devraient être formés à la pédagogie, au karaté, et payés comme des rois. Ils enseignent à nos têtes de nœud de gosses, ça mérite salaire.

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    1. Juste pour répondre à BEBOPER: je suis en thèse en recherche public (INRA, biologie moléculaire). Autrement je vais en ce moment de BAC+5 à BAC+8 soit BIEN plus qu'un prof. Et après cela c'est demerde toi pour trouvé un post-doc à l'étranger de 2 à 3 ans pour revenir faire des concours d'entrée INRA (en moyenne 50 personne par poste) pour rentrer à 1600 euros net par mois après 8 ans d'étude et de 2 à 5 ans de post doc. Tous cela pour un travail ou on ne compte VRAIMENT pas ces heures et oui on travil le we aussi et mème en vacances des fois (même si on a que 6 semaines).
      Donc franchement les profs sont sur-payé et en aucun cas sous payé. D'ailleurs je ne sais plus quel institut avait classé infirmier et chercheur comme métier les moins bien rémunéré en fonction des études/responsabilité... et prof n'était absolument pas le classement bien au contraire..

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    2. Anonyme, arrête de jouer les pleureuses, ça m'énerve, on dirait un prof qui se lamente : tu travailles le week-end et même les vacances (quel putain de héros), tu ne comptes VRAIMENT pas tes heures et tu as fait bien BIEN plus d'études qu'un prof, etc. Va bosser en Seine saint Denis ou dans n'importe quelle banlieue de France, tu relativiseras ton discours qui pue l'aigreur. Et surveille un peu ton orthographe et ta syntaxe, la biologie moléculaire n'excuse pas tout. Bon, je te laisse, tu dois avoir du travail.

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    3. Quelle belle réponse Paul...je comprends nos jeunes ingénieurs et chercheurs qui foutent le camp ! Il y a des pays où non seulement ils seront correctement payés mais en plus dispensés de se coltiner l'aigreur du français très moyen.

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  14. Très bon article, cela permettra à certains de relativiser... espérons !

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  15. Stapân de Stâna11 octobre 2012 à 23:10

    Anonyme, soit tu n'es qu'un mytho, soit tu es vraiment thésard et là c'est grave, tu ne sais même pas écrire 10 lignes sans faire 30 fautes d'orthographe. Tu veux faire de la recherche et tu n'es ni assez logique, ni assez discipliné pour écrire ta propre langue correctement, bonjour la gueule de tes recherches!

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  16. L'anonyme qui me répond plus haut n'est pas seulement fâché avec l'orthographe, il l'est avec la logique.

    Il prend l'exemple d'un docteur en biologie moléculaire qui ne serait payé que 1600 euros nets par mois et, partant de cette base, en conclut que les profs sont trop payés, puisque payés PLUS que 1600 euros par mois.
    Mais, pauvre benêt, ça signifie que tu trouves NORMAL qu'un docteur en biologie moléculaire soit payé moins qu'un chauffeur de bus ! Si tu prends ses 1600 boulettes comme base de tes raisonnements, ça signifie que tu VALIDES cette sous-paye. Comprends-tu ça, doc ?
    Ce N'EST PAS parce que les profs gagnent plus qu'un mec qui tond la pelouse des ronds-points, qu'il est trop payé. Comprendre ça, toi ?

    Et puis, si tu avais besoin de chiffres pour t'aider à comprendre la question, jette un œil au lien proposé par Kroulik dans les commentaires. C'est une étude comparative des salaires des profs en Europe et ailleurs, et tu verras si les profs français sont trop payés...

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  17. On se demande bien quel est le but de cet article ? Il paraît que les fonctionnaires empoisonnent les puits la nuit et qu'ils ont des sabots fourchus.
    Heureusement que le cadre d'entreprise, vertueux chevalier qui se plie en quatre pour son patron est là pour nous rappeler ce qu'est un TRAVAILLEUR un vrai.
    Mais il devrait faire gaffe parce qu'à côté du chinois ou de l'indien c'est un rigolo. On est toujours le fonctionnaire de quelqu'un.

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    1. Cet article est une parodie du Figaro (pas de Minute, il ne fait pas mention des juifs francs-maçons)

      Enfin, j'espère que c'est une parodie....

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  18. je vais demander Céline en mariage, moive, elle pourra peut être m'apprendre des trucs...
    les fiches de lecture, par exemple ( j'ai jamais pigé comment ça marchait et surtout pourquoi ça devait marcher ou ,pire, pourquoi ça devait exister , soit t'as lu un bouquin et tu sais ce qu'il y a dedans -vaguement-et t'as pas besoin de fiche , soit tu l'as pas lu)
    et l'orthographe aussi, j'aurais besoin

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  19. De toute façon ça ne sert à rien d'expliquer quoi que ce soit, en France c'est un sport national de critiquer le travail des autres surtout quand on ne sait pas de quoi on parle et quand on a une dent contre l'école parce que tout petit on a subi de méchants professeurs (et il y en a... comme il y a des gamins vraiment chiants). ça occupe et ça fait rigoler les patrons qui n'en demandaient pas temps pour détourner l'attention des choses vraiment choquantes.

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  20. Evidemment, tu as raison Anonyme, ces portraits ne sont là que choses sans importance. C'est pas vraiment choquant des professeurs déserteurs qui en plus de creuser le budget de l'Educ Nat, forent le trou de la Sécu, se moquant bien de faire leur travail d'éducation auprès d'élèves déjà mal partis dans la vie. Quant à ta risible psychologie de comptoir, c'est tout comme toi : post mortem.

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    1. ouais c'est tout ?

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    2. je pense que tu devrais ouvrir des chambres à gaz pour les profs, tu dois avoir des chiffres précis je pense et même des noms. C'est bien d'avoir des ennemis bien sales et bien méchants dans la vie, ça aide à supporter la complexité. Excuse c'est de la psychologie de comptoir, comme toute psychologie d'ailleurs mais bon c'est difficile de répondre à la hauteur de tes arguments d'économistes de PMU.

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  21. Ah tiens, ca ressemble pas vraiment à mes anciens camarades d'université agrégés, j'ai du bien tomber !!
    Il est vrai qu'en faisant partie de l'EN on a moyen de bien abuser... Dans l'ex-boite de ma copine (100% privé), on pouvait trouver un bon 30% de branleurs incapables qui brassaient du vent (et connaissaient eux aussi des médecins accomodants), mais ils sont moins folklos ou gauchistes que les profs ;-)

    +1000 pour Céline qui pense que c'est en étant exigeant avec ses élèves qu'on les respecte et qu'on les estime le plus. Et je lui envie sa répartie tranchante !

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    1. Anonyme, toi seul a raison : les glandeurs du privé sont une espèce méprisée, niée dans son existence même ! On focalise sur les fonctionnaires parce que c'est une habitude, parce que les fonctionnaires sont encore détenteurs d'un privilège honteux : ils ont un emploi et le gardent. Morale de précaire. Mais le nombre de cadres dirigeants de boîtes privés qui ne foutent rien de la journée, qui ont des coupés Audi de fonction, qui se font des couilles en or en pressurant l'employé, qui ne lisent que l'Equipe et se gargarisent en disant "benchmarking" au lieu de "comparaison", c'est à pleurer de désespoir.

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  22. c'est envers elle qu'elle est exigeante Céline et un portrait, ce n'est pas une généralité et il ne s'agissait pas non plus d'opposer le public au privé. Contre sens total sur toute la ligne. Tu redoubles anonyme.

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    1. Ah pardon, ca n'est pas le meme anonyme, tu confonds ;-) (je me ferai un profil un de ces jours si j'ai le courage) moi je n'ai fait qu'un commentaire.
      Celà dit je n'oppose personne, je constate qu'on souligne beaucoup la présence de branleurs dans certains milieux et qu'on en ignore souvent royalement d'autres, j'avoue trouver ca un peu lassant et un tantinet trompeur, meme si les portraits m'ont bien fait sourire. Tu noteras que je n'ai pas contesté leur pertinence : je ne connais aucun prof comme ceux-là, mais comme je le disais, j'ai vu et entendu assez ailleurs pour etre sur qu'ils existent. C'est surtout toi qui tripes sur l'EN...

      Quant à Céline, j'ai du mal comprendre "elle n’a pas vraiment le temps pour faire de l’idéologie sociovictimaire en cours ou scander des anathèmes syndicococo en AG. Céline, apparemment, elle serait pas là pour excuser la médiocrité des élèves, ou dire que « Tout est la faute au système ! »". Dommage, parce que ca me la classait tout droit dans la catégorie des profs au-dessus du lot, si c'est pour etre intransigeant seulement avec soi-meme vaut mieux bosser seul et à son compte, ca évite les frustrations (c'est juste un conseil, je veux forcer personne...).

      J'avoue par contre etre tombé dans le piège : 40 portraits qui poussent tous dans le meme sens j'ai cru y voir la dénonciation d'une tendance générale, mea culpa... J'attends impatiemment le prochain article pour réparer cette erreur de mauvais gout !

      Anonyme Pierre (comme ca c'est mieux ?)

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    2. Tiens, j'ai eu des nouvelles d'Hélène. Elle a été arrêtée jusqu'aux vacances de la Toussaint. Elle n'aura donc qu'un mois et demi de cours à préparer mais ça m'étonnerait qu'elle les assure. Les pauvres ses 1ères S, c'est pas les meilleures dispo du monde pour préparer le bac français...
      C'est vrai, 40, c'était trop peu. J'aurais dû m'arrêter à 41 en vous parlant de cette autre prof, que j'appellerais Marie. Elle, elle joue le jeu de l'arrêt maladie depuis 6 ans maintenant. Elle se refait une santé le soir en faisant de la danse africaine, c'est cool hein Pierre ?

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    3. Transmettez à Marie ce conseil: il est temps de changer de boulot, moi aprés 6 ans de dépression, je me pends pour y mettre un terme ou je change d'air. Si ce sont vos collègues, je vous souhaite bon courage en tous les cas (meme si apparemment vous ne les voyez pas souvent...).

      Pierre

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    4. Pierre, Pierre, Pierre, vous auriez dû conclure que je ne les voyais que trop ! Et non, je ne suis pas prof, Dieu m'en garde. Je suis bien pire qu'un prof...

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  23. On est là à se disputer sur le taux de glandouille des fonctionnaires, comparé à celui des winners, mais cet article ne traite pas de ça, selon moi. Il traite de la morale.

    Un employé du privé qui gruge son patron, ou un patron qui profite du système, ce n'est pas la même chose qu'un prof qui se fout du monde. Il y a entre les deux un abîme moral déterminant. Ayant pour charge d'instruire les jeunes, un prof devrait être payé royalement mais en contrepartie, il devrait avoir une conduite morale admirable, impeccable et plaquée or. Une conduite qui le distingue NETTEMENT de celles qu'on rencontre maintenant partout, faites de roublardise, d'opportunisme, d'un égoïsme inouï et d'une laideur sans limite.
    Dans un monde idéal, être professeur relève du sacerdoce, et non de la combine pour gratter trois mois de vacances. Un prof, ça devrait être comme un médecin des pauvres : abnégation, rigueur et consultations gratis. C'est ça, l'article.

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    1. Effectivement, je ne peux qu'approuver, etre fonctionnaire, c'est un honneur, et un honneur ca se mérite. D'ou mon malaise tenace au contact d'autres fonctionnaires lorsqu'ils sous-entendent à demi-mot (parfois à mots entiers), que le citoyen moyen (accessoirement contribuable) est à peu prés un ennemi...

      J'ai quand meme l'impression que meme les parangons de vertus dans la fonction publique échappent de moins en moins à l'image de parasite visqueux, mais je suis peut-etre un tantinet paranoiaque ;-)
      Petite divergence quand meme, pourquoi tous ceux qui défendent les fonctionnaires veulent absolument les payer royalement ? J'avoue que je troque sans problème une augmentation de salaire contre une reconnaissance morale accrue (aprés je suis chercheur, c'est pas le pire salaire de la fonction publique, je reconnais...).

      Anonyme Pierre

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    2. Tu confonds pas avec la définition d'un saint ?

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  24. Comment peut on écrire tant d'âneries ? A moins d'être de droite (extrème) ou totalement idiot, ou les deux ça revient au même. Ceux qui critiquent tant le métier d'enseignant pour ses avantages n'ont qu'à y aller et ensuite ils pourront en parler un peu moins stupidement.

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  25. Tiens, un prof en vacances... Une bien belle réponse en tout cas à ce texte basé sur des faits, qui n'aura donc pas fait l'économie d'un point Godwin...
    Ah l'aveu de faiblesse de la petite pensée moutonnière qui règne en maître dans cette corporation. Ce texte est pourtant un bien bel hommage, mais comment expliquer cela à une caricature ?

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    1. Je m'inscris en faux ! On ne "gagne" pas un point Godwin, on "atteint" le point Godwin, comme on atteint un point de non-retour. C'est là toute la saveur de l'expression ! Tu devrais le savoir, toi qui es de droite extrême.

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    2. Faut pas l'incriminer, c'est dur pour lui, car il est sans doute totalement idiot.

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    3. J'ai pas dit gagné Xix ! Te voilà pris en flagrant délit de trouble obsessionnel compulsif.
      Quant à l'idiot, merde c'est de qui déjà Xix ? Tolstoï ou Dosto ? AHAHAHAHAHHAHAHAHAhahahhahhahhhhhh.

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    4. Je suis joueur : là comme ça, sans regarder Google, je dirais Dosto.

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  26. c'est assez bonnard si elle fait de la danse africonne
    paraît que ça muscle le popotin
    et ça détend les nouilles

    bref , au pieu , ça risque d'être l'extase

    y a plus que là qu'on soit bien, de toutes façons

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  27. Vous parlez de Françoise Dosto ?

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  28. Non, on parle de Philippe Dosto-Blazy.

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  29. http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/recrutements-des-professeurs-fustigent-la-campagne-de-pub-1244/
    Proposition de détournement de la pub à Peillon :
    Ambition : Glander.

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  30. Tiens, j'ai eu des nouvelles d'Hélène : elle est en arrêt maladie. :-)

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