22 octobre 2011

Mouammar aux canards : BHL

Parfois je me demande si Bernard-Henri Levy mérite vraiment cette détestation que lui voue une frange chaque jour plus importante de la population.
N'y a t-il pas là de cet anti-intelectualisme que dénonce régulièrement le papa du petit Thomas Finkielkraut, de cet antisémitisme, de cette haine de la réussite, de la gloire, de l'argent de la part de ce salaud de peuple, qui ne peut jamais s’empêcher entre deux arsouillages à la fête des voisins et un match de l'équipe de France d'invectiver l'Homme seul, venu lui apporter ses Lumières?

Certes on ne prête qu'aux riches, mais ce BHL est-il si puissant qu'on nous le décrit, est-il cet homme de réseaux, ce tisseur de toile dans l'ombre, à la solde d'une puissance extérieure, qui dicte sa politique au Ministre des affaires étrangères français, que l'on peut apercevoir en arrière plan d'un président triomphant à Benghazi, comme un marionnettiste en costard Hugo Boss et lunettes fumées, qui peut se permettre de prendre la parole à la place du ministre de la défense sur les plateaux télé ? Ou n'est-il qu'un pantin qu'on agite comme un chiffon rouge devant le taureau, un être trop boursouflé de sa propre importance pour se rendre compte qu'il est le jouet de plus puissants que lui , celui qu'on livre à la vindicte du peuple pendant que les vrais donneurs d'ordre œuvrent dans l'ombre?

Pour reprendre la métaphore mafieuse de DSKosa Nostra et sans nier sa capacité de nuisance, je suis bien incapable de savoir si BHL est un Don, un Kapo, un soldat ou un cave.
Alors je m'en retourne à la source, à ses discours dans les médias, à ses écrits dans le Point ou sur son blog et là la réponse m'apparait, Bernard-Henri Levy n'est rien de tout ça, Bernard-Henri Levy est une merde. Juste une merde vénéneuse fourbe et arrogante.

Bernard-Henri Levy ment, implacablement. Comme ce Jeudi 20 octobre sur le plateau de Michel Denisot quand vient enfin une question vaguement offensive portant sur sa légitimité. Le voilà qui nous répond en prenant des airs d'André Malraux que sa légitimité vient de ses combats, tous perdus, tout au long de ses 40 années de dissidence dans les plus grands hôtels à travers le monde, citant notamment la Bosnie puis ne trouvant pas d'autres exemples se mettant à délirer sur l'abandon par la France de sa république sœur espagnole face à la subversion franquiste en...1936 ! On ne le savait pas si vieux.

Quels sont-ils ces combats perdus alors que depuis 40 ans les engagements de BHL se confondent tous avec ceux de l'OTAN. Que ce soit l'Afghanistan de la fin des années 70 et ses combattants de la liberté armés par l'occident, la Bosnie serbe bombardée par l'OTAN, la Serbie elle-même bombardée par l'OTAN, la première puis la deuxième guerre d'Irak, l'invasion de l'Afghanistan depuis maintenant 10 ans et aujourd'hui la Lybie, peu de défaite, peu de guerres menées seul et contre le sens du vent par le général Levy.

La seule fois où il aura fait preuve de bon sens et de sincérité c'est en inventant le terme de romanquête pour définir son fameux livre sur la mort du journaliste Daniel Pearl.
Romanquête son dernier article, écrit avant la mort de Kadhafi, n'y échappe pas, c'est un pur exercice de mauvaise foi, un étalage pornographique de propagande sans la moindre retenue. Alors que la croix rouge s'inquiétait du sort des habitants de Syrte assiégés depuis plusieurs semaines, BHL se fend d'un « Justice pour les libérateurs de Syrte », inversant sublimement les rôles. Passant à la colonne dommages collatéraux inévitables les exactions de ses nouveaux chers combattants de la liberté (je cite :) «  rendus fous par la sauvagerie des kadhafistes ou par la lâcheté de leurs snipers embusqués dans les immeubles et tuant d'une balle dans la tête des libérateurs de 18 ans ». Sacré Botul, avec lui on ne sait jamais où s'arrête l'information et où commence la littérature, lui qui ensuite se perd dans des comparaisons avec César ou Saladin, cherchant à savoir si les deux conquérants respectaient bien les conventions de Genève qui datent de 1949. BHL abuse aussi beaucoup du terme de Shebabs pour qualifier les insurgés lybiens, Shebab de suite ça fait exotique, mystère de l'Orient, c'est le parfum de l'aventure. Plus généralement et surtout plus prosaïquement Shebab qui veut dire "jeune" en arabe est aussi l’appellation des groupes islamistes armés qui sèment la terreur dans le nord-est de l'Afrique. C'est vrai que de suite c'est beaucoup moins romantique.

Bernard-Henri Levy est une insulte à l'intelligence, à notre intelligence, nous qui ne cherchons qu'à avoir de l'information sans avoir à idéaliser les gentils du jour en anges et les méchants (à qui on faisait des risettes hier) en démons. Quand en finira-t-on avec cette engeance qui ose terminer son article se drapant dans sa mauvaise foi par cette sentence irrévocable jeté à la face des pisse-froid (c'est nous)« Je continue, pour ma part, et jusqu'à nouvel ordre, de saluer la dignité de ces combattants de fortune qui, comme au premier jour, font la guerre sans l'aimer. » alors que ça fait des mois que nous sommes gavés d'images de ces pacifistes armés sous ecstasy, bramant Allah Akbar en tirant en l'air à la kalachnikov, défouraillant sur tout ce qui bouge du haut de la tourelle de leurs jeeps, quand ils ne sont pas occuper à lyncher un pauvre nègre qui se trouvait sur leur chemin et avec lesquels il va falloir dans les prochains mois se perdre dans d'interminables pourparlers pour qu'ils acceptent d'être désarmés ?

Si un jour on se piquait de juger tant les vainqueurs que les perdants dans les tribunaux internationaux Bernard-Henri aurait largement sa place aux côtés du ministre de la désinformation irakien qui faisait marrer le monde entier par ses communiqués victorieux au moment de la chute de Saddam Hussein.

Quand vous lisez du BHL il ne faut jamais perdre de vue que Bernard-Henri écrit nu (il nous l'avait révélé dans un mag people). A chaque leçon de morale, chaque envolée, l'image de BHL à poil à la Mamounia, le peignoir ouvert sur son petit corps malingre, se fourrageant mollement l’entrejambe de la main gauche, tapant son texte avec deux doigts sur son mac pendant que sa meuf du moment passe en arrière plan en faisant des entrechats et que la bonne s'esquive discrètement, ne doit pas vous quitter un seul instant, ça aide à recontextualiser. Pour la meuf, si vous ne suivez pas avec assiduité l'actualité des ébats sexuels de BHL, préférez garder l'image d'Arielle a celle d'une obscure héritière. Arielle, au moins elle a la foufoune lyrique.

3 commentaires:

  1. jean baptiste botul , le décoletté le plus sexy de paris , fut , autrefois , la cible de l'entarteur belge noël le gloupier ( ou noël goddard je sais plus)
    il en fut même la cible favorite
    un jour que l'entarteur était interviouvé par entrevue ( "entrevulve , menstruel d'information génitale" comme on se plaisait à parodier son sous titre)on lui demanda les raisons de son ire envers le célèbre piposophe
    il résuma en disant "béhachèle c'est le résumé de l'intellectuel pédant , pompeux , pompeur ,pompé"
    alors que le journalope lui demandait des précisions sur ses autres victimes , il réussit à placer que "pour pasqua , c'est au moins une tarte à l'étron qu'il faudrait"
    c'est mettre la barre très haut , car je ne sais si on pourra trouver mieux ou pire pour béhachèle
    mais , à mon avis , vous vous leurrez si vous espérez le voir devant un tribunal pour incitation à la guerre et aux crimes de masse
    on ne juge que les perdants
    et , oui , il y a un combat qu'il a perdu , un seul , celui du darfour
    y a pas eu de bombardements otaniens sur le darfour (d'ailleurs que bombarder , là bas ? des chèvres ? des chameaux ?)
    y a pas eu de troupes coloniales blanches pour matter l'indigène ( ha non ,pardon , pour protéger les populations )
    y a pas eu non plus de déferlement merdiatique pendant des mois pour pouvoir vendre de l'info du papier et du temps de publicité
    et pourtant y aurait eu besoin , putain !
    c'était juste avant la crise des subprimes.....

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  2. Jacques Mouillac29 octobre 2011 à 13:04

    Je trouve qu'on ne précise jamais assez que Noël Godin est un pur produit gauchisto-libertaire à la canal +, et bien qu'il entarte du BHL il ne m'est pas du tout sympathique, car il ne l'est pas. Sympathique.

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