17 octobre 2011

DSKOSA NOSTRA

Ivan Levaï dit "le cornu", famille Sinclair, soldat DSKosa Nostra


On le croyait à la retraite, prenant doucement la naphtaline dans son placard doré de la grille des week-end de France Inter, mais il bouge encore le vieux salopard. Mieux, il est partout Ivan Levaï, à défendre son ami et son dernier livre « DSK, chronique d'une exécution annoncée ». Sur France Inter il a été reçu chez Pascale Clark, il y bénéficie aussi de sa propre tribune dont il n'hésite pas à se servir pour continuer à développer son propos sur l'objet du livre. Sur RTL, il était l'invité de Christophe Hondelatte. Il a eu les honneurs de France Bleu midi. Une interview dans l'Express, un passage chez Laurent Ruquier sur France 2, on passe sur les portraits dans le Monde ou Libération et les autres chroniques, il y en a bien trop pour qu'on puisse espérer les dénombrer.
Faire depuis longtemps partie du sérail médiatico-journalistique, d'être l'ami du couple Sinclair-Strauss Kahn, l'époux de l'actuelle chef de cabinet du président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), donne des allures d'événement mondial à la nouvelle parution de l'auteur du déjà bouleversant « Israël mon amour » qui avait ému aux larmes en son temps la rédaction du CGB, déclenchant une vague de circoncision sans précédent parmi ses gentils membres.

Alors, livre important, chronique anticipative d'un succès annoncé ? Non, un bide noir en librairie. Toute la puissance de la machine promotionnelle n'arrive pas à faire décoller les ventes du plaidoyer du camp DSK. Le livre ne se vend pas et ne se vendra pas. Mais en réalité, personne, pas même Ivan Levaï, ne s'attendait à ce qu'il soit lu. « DSK, chronique d'une exécution annoncée », n'est pas un livre écrit pour être lu, il n'est qu'une béquille, un préquel, un side-project, un support pour permettre aux amis du couple DSK d'occuper le terrain compassionnel et médiatique en attendant la sortie de la biographie autorisée d'Anne Sinclair qui sera l'acmé du plan médiatique de réhabilitation du zobeur fou du Sofitel et qui est programmée pour faire un carton en librairie.
On se donne tellement de mal pour nous faire croire qu'il est loin le temps de l'ORTF où le ministre de l'information pouvait venir présenter tranquillement le journal de 20h qu'il serait dommage de tout casser par une démonstration de copinage trop évidente.
Même Ivan Levaï, malgré les réseaux, malgré l'influence, ne peut débarquer en rappelant simplement qu'il connait le président, qu'il tutoie la moitié des dirigeants du paf, qu'il a lui-même présidé aux destinées de certains des médias sur lesquels on vous sert la soupe (Europe1, Radio France) ou qu'il a un CV long comme le bras, pour se voir ouvrir les portes. Enfin si, ça se passe quand même bien comme ça, mais ensuite de l'oreille des décideurs à l'accès aux plateaux, il faut ajouter une petite finesse, sinon les téléspectateurs/auditeurs/lecteurs ne comprendraient pas, la grande majorité ignorant jusqu'à l'existence d'Ivan Levaï malgré son poids et son histoire et on risquerait d'éveiller par la même occasion les soupçons de la secte des Tristus, les lecteurs abonnés de Daniel Schneidermann et les amis d'Acrimed.
Les plateaux télés, ne sont pas le bureau de Nicolas Sarkozy, chez qui Ivan Levaï a pu aller plaider la cause de son ami en toute simplicité ; pour y pénétrer il faut le mériter. Surtout, le droit de venir donner son opinion doit automatiquement s'appuyer sur un produit à écouler, seule étant exemptée la classe des gourous que sont les experts médiatiques qui eux, tiennent salon en permanence.
Alors Ivan Levaï a bien du trouver une excuse, un support pour expliquer son omniprésence médiatique actuelle, il aurait bien tenté un album de slam, mais il a préféré rester dans la catégorie où on l'attendait : il a écrit un livre.
Vite écrit, pas lu (sauf par les pauvres assistants chargés de les résumer pour les présentateurs/intervieweurs), vite pilonné. Ce serait un échec si ici, les objectifs n'étaient inversés : habituellement, on fait la promotion pour assurer le succès de son livre, Ivan Levaï, lui, a écrit un livre pour être sur d'accéder à la promotion et ainsi faire passer son message. Que lui importe que 10 000 personnes se ruent en librairie pour l'acheter alors que par le biais de la promotion, de la multiplication des supports, internet, radios, journaux, télé, ce sont des millions de personnes qu'il a pu toucher. Et même s'il n'en a convaincu que 10 % (fourchette haute, je reste un minimum optimiste sur la santé mentale de mes concitoyens), le contrat du kamikaze Levai est largement rempli, c'est bien plus rationnel que de miser sur la verve de sa plume ou sur un trop aléatoire succès en librairie.

Pourtant, à l'observation de ce plan médiatique parfaitement huilé, à voir Ivan Levaï se démener ainsi, mettre tout le poids de son influence, de ses réseaux dans cet exercice de promotion dont il se tire en vérité si mal, on ne peut qu'être pris de compassion, on a l'impression de voir autre chose se dérouler sous nos yeux. Pour ceux qui ont pu entendre ou lire Ivan Levaï, le voir la tête basse, les yeux fuyants, presque absent pendant que se joue sa propre exécution (comme chez Ruquier par ex), dérouler sa faible plaidoirie à laquelle on a du mal à croire et à laquelle le crédit intellectuel que l'on peut lui porter nous empêche de penser qu'il puisse y croire lui-même, qui n'a pas eu l'impression de se trouver dans un bon vieux film de mafieux ?
Dans tout bon film de mafia qui se respecte, il y a toujours un passage où un pauvre gars en difficulté vient vendre son âme au parrain en échange d'une faveur. Le parrain lui accorde bien volontiers sa bénédiction et son aide, mais à une condition, un jour peut-être, ce sera demain, dans une semaine, dans un mois, dans un an, dans dix ans, mais ce jour arrivera, l'organisation lui demandera à son tour un service et il ne pourra pas refuser. La plupart du temps, celui-ci lui coûtera sa chemise, sa situation, voire sa vie. Visiblement, c'est aujourd'hui l'heure pour Ivan Levaï de renvoyer l'ascenseur. Il va y laisser le peu d'honnêteté, de conscience professionnelle et de crédit qui lui restait aux yeux du public. Rincé, essoré il se verra bientôt remplacé par un nouveau soldat, mais il aura accompli sa mission. Maintenant, nous, candides que nous sommes, on voudrait bien savoir quel service la Grande Famille a bien pu rendre à l'ancien orphelin de Budapest pour qu'il se voie forcé aujourd'hui, d'avaler les couleuvres et se oindre de seaux de merde en direct, lors de son pénible seppuku médiatique.

Jack Lang dit "Jacky le Mat", dit "Le Vérolé", famille Culturalgangbang, Parrain


4 commentaires:

  1. Bonne analyse, écrire un livre non pour qu'il soit lu mais pour obtenir du temps médiatique.
    Un peu comme les bouquin sur le Fn

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  2. article ouvertement anti-sémite !
    je préviens immédiatement la LICRA et le CRIF et j'espère une réaction de BHL ...

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  3. > on ne peut être qu'être pris de compassion,
    => on ne peut qu'être pris de compassion,

    > on voudrait bien savoir quel service la Grande Famille a-telle bien pu
    => on voudrait bien savoir quel service la Grande Famille a bien pu
    (interrogative indirect)

    Commentaire à jeter après usage.

    Sur le fond, bravo, comme d'habitude. Habitude récente d'ailleurs.

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  4. Merci pour les corrections Curieux. La première est une simple coquille, quant à la seconde je me disais bien que ça sonnait pas très bien.

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