6 août 2011

Le coup de la dinde (recette norvégienne)

A la table de la réacosphère, on fit porter la dinde farcie. Le serveur, blond aux yeux bleus, vint déposer la volaille en sauce au centre de la table avant de se retirer. Et lorsque l’on commença à découper : SCHBAM ! C’est d’un pétard que la dinde était farcie ! Toute la barbaque explosa à la figure des convives. Le visage et le plastron maculés d’éclaboussures, de jus, de morceaux de chair et d’abats, ils avaient l’air malin, les convives ! Avec leur mine confite, ils n’avaient plus qu’une chose à faire : rester là, continuer à se regarder, mi-rigolard mi-éberlué, sourire par-dessus sa gêne, la flûte de champagne encore à la main, sourire toujours, comme si rien ne s’était passé…





« Quelqu'un reveut un peu de mousseux ? »



Mais depuis quelques jours, ils ont retrouvé leur voix, les réactionnaires en ligne. Ils s’indignent qu’on les montre du doigt, renient la parenté de leur cheval de bataille avec celui du taré d’Oslo, ronchonnent de cette histoire qu’on leur met dans les pattes et qui n’aide pas à plaider leur cause... Ah ça, ils ne comprennent pas ! Comment peut-on faire l’amalgame ? Entre eux et le tueur blondinet ? Rien à voir messieurs dames ! Salauds de médias, voilà-t-y pas qu’on essaie de leur faire porter le chapeau, à ces résistants au multiculturalisme ! C’est pourtant clair : le coupable c’est Brejnev… enfin Brejvik… enfin j’veux dire les francs-mac’ quoi ! Oui m’dame, s’il faut voir une idéologie sous cette tuerie, c’est celle de la franc-maçonnerie ! Breivik est franc-maçon, au mieux. Au pire c’est un fou, tellement fou que son motif politique n’est pas recevable. Un sociopathe, tout ce que vous voulez mais ne venez pas nous baver sur les rouleaux !

C’est sûr, un fou est un fou, c’est sûr, les idées ne tuent pas et en l’occurrence le doigt qui a pressé la gâchette était celui du nihilisme plus que de toute autre conviction politique… C’est sûr, l’affaire d’Oslo ne solde en rien la question du multiculturalisme ni les enjeux qu’elle soulève... Mais voir chacun esquiver de la sorte, détaler, rentrer la tête dans le trou… Voir ceux qui se posaient les mêmes questions que le timbré fuir devant la réponse qu’il apporte, c’est tout de même drôle sinon incorrect. S’épargner le début d’un examen de conscience, cela revient à rendre caduques les convictions que l’on étale à longueur d’années sur internet. Caduques parce que virtuelles uniquement, inconséquentes, désincarnées, sans curiosité véritable pour leur réalité, pour les espoirs qu’elles visent et les conséquences qu’elles entraînent, même accidentelles.

Un examen de conscience, ce n’est pas un mea culpa. C’est simplement se demander : qu’est-ce que je fais du massacre d’Utoya si je ne l’applaudis pas des deux mains ? Un examen de conscience, cela pourrait commencer par faire profil bas. Une minute de silence, de questionnement, de remise en cause. Peut-être commencer par admettre qu’on est tout de même plus voisin d’un Breivik que d’un Gandhi. Interroger l’idéal que nos ras-de-bol, nos coups de gueule, notre dégoût permanents nous poussent à esquisser. Réfléchir et questionner ses idées, peut-être pas tant dans leur bien-fondé que dans la façon dont on les exprime. Une question à soi, une question simple au fond : si j’avais un marteau, je cognerais le jour. Mais si j’avais une kalach ?

40 commentaires:

  1. Cet évènement suscite ces réactions car on ne peut manquer d'y trouver quelque chose qui cloche. Un véritable aryen norvégiens qui massacre des Blancs. Il aurait fait sa petite choucroute dans un quartier multiculturelle d'Oslo, dézinguant du bronzé sans restriction, on aurait compris, et tout en prennant la face de l'indignation alors qu'on nous montre du doigt, notre bouche n'aurait pu retenir un rictus.

    Mais là, on a vraiment tout perdu, il n'y a rien de quoi se réjouir, même perversement et à regret. Et ce serait censé venir, d'une manière ou d'une autre, d'un des nôtres? Ca sent le poisson pas frais. Un peu comme si le secrétaire personnel et meilleur ami d'Himmler avait été un juif à kippa. Ce n'est pas tant la violence qui dérange, que la cible, et par l'acte, on ne peut pas reconnaître l'un des nôtres.

    On ne peut pas recevoir ce conseil à faire cet examen de conscience, interroger notre idéal, réfléchir ou questionner nos idées, car si elle sont bien susceptibles de mener à la haine brute et au meurtre de masse, ce n'est certainement pas de Blancs. Un macho peut bien battre sa femme, il est cependant hors de cause si des tentacules vertes sortent d'entre ses seins et commencent à carboniser le voisinnage à coup de laser.

    La question est: mais qu'est-ce que Brejvik?

    RépondreSupprimer
  2. Oui, mais non !
    Je suis d'accord avec l'angle que tu prends, que chacun s'interroge n'est jamais une perte de temps, OK. Mais que cette interrogation puisse nous révéler qu'il n'y a qu'une simple différence de degrés entre le blogueur qui refuse la religion multicucu et le mec qui planifie pendant des années un massacre méthodique, tu avoueras qu'il y a de la marge, non?
    C'est comme si on disait qu'il pourrait y avoir une sorte de "parenté idéologique" entre, par exemple, les gens qui ne souhaitent pas avoir d'enfants, et un mec qui les kidnappe pour les buter...
    Il ne fait généralement pas de mystère que les "tueurs fous", les mecs qui prennent un flingue et vont massacrer du collégien, de la vieille dame ou du lambda de base sont des psychopathes. Les "raisons" qu'ils donnent à leur geste sont confondantes pour toute personne sensée. Ils apparaissent comme les incarnations aberrantes de la monstrueuse haine qui s'est développée chez eux et qui les fait sortir des règles de l'humanité. Pourquoi en serait-il autrement pour celui-ci ?

    RépondreSupprimer
  3. Non,Gandhi n'était ni gay ni raciste !
    (...)
    http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/62231/date/2011-03-29/article/non-gandhi-netait-ni-gay-ni-raciste/

    RépondreSupprimer
  4. @ Gotfried
    J’ai un énorme problème avec ton commentaire, Godefrigide, et je suis à deux doigt farfouilleur de le censurer. Mais comme, je n’aime pas ça, je préfère utiliser la voie du commentaire pour m’en démarquer.
    Que tu utilises un raisonnemment froid et extra-moral pour nous expliquer qu’une certaine logique aurait voulu que Brève-nique dessoude du papou et autres guignolesques anthropophages, je m’amuse, là d’accord, je peux te suivre, mais que tu sous-entendes « à nos actes manqués, yé yé yé yé yé yé yé », non merci bien. Lorsque tu dis que ce n’est pas tant la violence qui nous dérange, emploie « te » au lieu de « nous » s’il te plait, parce que moi, c’est l’acte en soi qui me rebute qu’il soit dirigé vers des martiens ou des vénusiens.
    Autre chose, je ne défends pas la race blanche, paksabranler. J’ai plus de chances de considérer comme mien Malika Sorel, qui est cependant fortement critiquable sur beaucoup de points, que beaucoup de babetous friands de boubous. Être fier d’être blanc, alors que je ni suis pour rien, me fait aussi hautement rigolé que d’en avoir honte. Je ne me sens pas du tout désolé pour la cause de la défense de la race blanche, rien à prouter, à cause de Brève-nique. Ce n’est même pas un combat d’arrière-garde ta race blanche, mais un combat d’avant le big-bang, y a bien plus urgent que ce genre de conneries.

    RépondreSupprimer
  5. De temps en temps j'aime bien me replonger dans un dico , histoire de me prouver que je ne pratique pas trop mal la langue maternelle .Après avoir lu ton article , il m'a parut bon d'aller me rafraîchir la mémoire concernant le mot "réactionnaire " ...chez Larousse , j'ai trouvé: "Qui se montre partisan d'un conservatisme étroit ou d'un retour vers un état social ou politique antérieur "
    en synonyme :" rétrograde , conservateur , traditionaliste , immobiliste , obscurantiste , faciste ...
    Que voilà donc de vilaines personnes réunies pour ce banquet ! sûr que je n'aurais pas répondu à leur invitation ! sûr qu'il faut leur demander un examen de conscience à tous ces salopards ...et puis tiens , puisqu'on y est , si on demandait à la socialosphère , à l'U M pésphère , à la modèmosphère , à la vertcosphère , à la centrosphère , à la communarosphère d'en faire un aussi d'exam de conscience ! ça ferait peut-être avancer le shmilblik non ?
    Parce-que perso , si en avoir plein les roustons d'entendre parler de shoa au minimum une fois par semaine c'est être réac , alors je suis réac , si en avoir plein les burnes d'entendre parler de racisme toutes les cinq minutes c'est être réac alors je suis réac , si en avoir plein les bourses d'entendre parler d'anti-sémitisme pour un oui pour un non c'est être réac alors je suis réac , si en avoir plein les couilles de voir les minots se faire bourrer le mou dès la maternelle par des enseignants rouges ou roses c'est être réac alors je suis réac , si en avoir plein les balloches d'être obligé de cirer les pompes à un noir , un jaune , un juifs, un aborigène ou un sioux sous peine de se voir tatouer une svastika sur le front alors je suis réac , si d'être révulsé par le concert de hyènes quand des tombes juives ou musulmanes sont profanées alors que tout le monde ferme sa sale petite gueule quant il se passe la même choses plusieurs fois par an dans les cimetières chrétiens c'est être réac alors je suis réac ...
    Le blond aux yeux bleus , je ne le trouve pas plus hideux que le gros nabab noir qui vendait ses frères aux esclavagistes arabes , pas plus hideux que le « CHE » , ce boucher sanguinaire adulé par tout un tas de lémuriens shootés au calva , pas plus hideux que les rouges et l’holodomor …
    Faire profil bas ? mais au nom de quoi ? au nom de qui ?
    Faire un examen de conscience ? Tiens donc , ça a une conscience un humain ?
    Si j’avais une kalach ? mais putain de bordel de merde , y’a bien quelqu’un qui l’a mise au point la kalach non ? les chars , les missiles et toutes ces merdes destinées à se mettre joyeusement sur la courge !
    Tu penses sérieusement qu’un jour l’homme aura une conscience ? si oui , met donc tes souliers au pied du sapin le 24 Décembre au soir , p’têt ben que tu y trouvera quelque chose dedans le 25 au matin

    RépondreSupprimer
  6. @Koudiat : ce que j’entends par « examen de conscience » (le terme n’est peut-être pas approprié), ce n’est en fait pas très éloigné de ce que tu as naturellement fait : de temps en temps, remettre les compteurs à zéro, aller jeter un œil au dico, se reposer les bonnes questions de qui on est, ce qu’on veut, ce qu’on pense… et qu’est-ce que ces pensées impliquent concrètement. Se demander quel réac’ je suis, en gros. Parce que dans « réacosphère » il y a à boire et à manger. Et je crois qu’à force de se lire entre soi, de s’influencer, de râler et tirer sur tout ce qui bouge, d’exagérer les tournures pour le plaisir, la gaudriole ou la belle phrase, on peut en arriver à se perdre un peu ou à exprimer des choses qui ne reflètent pas exactement ce qu’on croit. C’est en ce sens que je dis que ce fait divers peut être l’occasion de réexaminer non pas le fond de ses idées mais la façon dont on les exprime.

    @Beboper : Je suis ok avec chacun de tes points, même si je crois qu’on n’est pas forcément tous égaux devant le pétage de plombs : le craquage, il va venir plus souvent du jeune barbu rétrograde et frustré qui passe sa journée plongé dans le coran, ou du mec mal dans sa peau qui déblatère sur les immigrés ou les races sans discernement, plutôt que du jeune cool qui lit Pif et Hercule dans les chiottes. Pour moi, l’état d’esprit réac’ n’est tout de même pas complètement étranger à une certaine noirceur qui peut facilement basculer dans le nihilisme. Pourquoi l’ignorer ? Je sais pas, regarde un film comme Taxi Driver : franchement certains jours je ne vois pas pourquoi je ne finirais pas comme lui ! Seul trop longtemps, plongé dans le même contexte, etc. Là où tu as raison, c’est que c’est une question de basculement, d’équilibre mental et non pas de « degré ». Breivik, ce n’est pas un blogueur réac’ poussé à l’extrême.

    RépondreSupprimer
  7. @Paracelse

    Je comprends évidement. Je tiens d'ailleurs à préciser que je ne faisais qu'exprimer un point de vue, le plus cynique et "extra-moral", comme vous dites, de tous. Tuez des gens c'est mal voyez... En plus c'est illégal et on va en prison pour ça. Je déconseille donc de tuer des gens, sauf dans les cas prévus par la loi, c'est à dire si vous êtes un dealer en cours de règlement de compte, un notable qui fait le ménage parmis des connaissances aussi bavardes que génantes, ou accessoirement si on chercher à attenter indubitablement et très directement à votre vie.

    Mon commentaire n'était que pour rendre compte du fait que l'acte de Breivik n'est pas tant la prolongation d'une pensée réac que l'expression d'un désordre personnel, potentiellement instrumentalisé. Breivik ne nous est pas imputable. Il serait plutôt un produit générique de la modernité, et des névroses et pertes de repères qu'elle engendre par son nihilisme sournois. Breivik, Colombine, ou Virginia Tech, c'est la même chose, on peut accuser le bowling, les jeux vidéos, ou la réacosphère, ça ne change rien au fait que tout s'est passé dans la tête d'un gars, et que personne n'a rien pu y faire.

    Bref, je ne me sens pas concerné par son geste, ni par les motifs qu'il invoque. Mais ce qui m'inquiète, c'est qu'on nous le colle sur le dos (et j'espère que vous agréerez ce "nous" là). Et ce malgré la contradiction totale que ça représente, puisqu'il n'y a pas dans nos milieux d'appel au meurtre de masse (du moins c'est rare et désapprouvé), et que ceux que l'on suppose les plus graves d'entre nos rangs (nous la fachosphère s'entend, dans l'esprit de ces journalistes) n'iraient pas buter du Blanc quand ils ont du basané à portée de main.

    Je jouais le rôle du "plus grave d'entre nous", pour montrer l'incohérence de nous attribuer l'acte de Breivik. Alors a fortiori le coller sur le dos de ceux que l'idée d'un massacre répugne, et qui sont indifférent au concept de "race blanche" (ou autres combats identitaires, au choix chrétienté, européanité, antisocialisme, etc), là ça tombe carrément dans le grand-guignol.

    Bon, j'avoue, c'était peut être un peu maladroit pour au final dire simplement que l'on a pas à se sentir concerné par l'acte de Breivik, si ce n'est par les conséquences de la diabolisation dont on risque d'être les cibles, et la peine des familles.

    RépondreSupprimer
  8. @ XIX
    ...se reposer les bonnes questions de qui on est, ce qu’on veut, ce qu’on pense… et qu’est-ce que ces pensées impliquent concrètement.


    http://www.youtube.com/watch?v=IoV0zdVJF9Y&feature=player_embedded#

    RépondreSupprimer
  9. Xix, ces deux phrases tirées de votre commentaire "Et je crois qu’à force de se lire entre soi, de s’influencer, de râler et tirer sur tout ce qui bouge, d’exagérer les tournures pour le plaisir, la gaudriole ou la belle phrase, on peut en arriver à se perdre un peu ou à exprimer des choses qui ne reflètent pas exactement ce qu’on croit. C’est en ce sens que je dis que ce fait divers peut être l’occasion de réexaminer non pas le fond de ses idées mais la façon dont on les exprime" sont peut-être plus raisonnables, du moins plus subtiles, que ce que vous avancez, ou que ce que vous soulevez, dans votre billet.

    Mais vous avez tout de même largement raison de poser la question. C'est légitime, et tout le monde s'interroge. En tous les cas, il serait souhaitable que tout le monde s'interroge. Je vais me permettre un commentaire un peu long, car c'est un sujet diablement préoccupant.

    Si je puis me permettre, pour commencer, comme souvent, seuls les "réacs" vont s'interroger sur eux-mêmes, et surtout sur eux-mêmes. Je voudrais faire remarquer que je n'ai jamais vu, lu ou entendu le moindre communiste s'excuser, s'interroger ou se remettre en cause, lorsque des militants anticapitalistes se rassemblent pour incendier vivants des employés de Banque, guichetière enceinte comprise, en chantant l'Internationale devant les cadavres calcinés. J'ai même lu des lignes ignobles sur de fameux blogs d'extrême-gauche expliquant, conformément à la vulgate en cours chez ces gens-là, qu'il ne s'agissait que de dégâts collatéraux de peu d'importance en comparaison des objectifs visés. Une vieille rengaine totalitaire bien connue et analysée des centaines de fois chez tous les penseurs anticommunistes sérieux.

    De même, face aux attentats islamistes, combien de réactions collectives - ou même individuelles - des musulmans ? De ces musulmans lambda, y compris ceux qui pensent et qui vous disent en toute tranquillité qu'Israël doit disparaitre, que les Américains sont le Diable et les Juifs leurs serviteurs, entre le café et la clope ? Est-ce l'épicier de ma rue ou mon pote de fac comorien doit se sentir obligé de se justifier à chaque fois qu'un groupe terroriste islamiste commet un massacre ?

    Doivent-ils se sentir troublés dans leurs croyances, dans leurs choix de vie ? C'est possible, je ne l'exclus pas, et toute remise en question est la bienvenue, mais je ne leur en tiendrais pas rigueur, s'ils me disaient "écoute, en dernière analyse, ça ne me regarde pas, je n'y suis pour rien". Ils auraient peut-être, à mon sens, un tout petit peu tort, si on suit Dostoïevski (et Levinas), ce qui arrive à autrui nous concerne aussi en partie, et nous devons assumer notre part de responsabilité dans les horreurs du monde, garder présent, du moins en esprit, le souci du visage d'autrui. Mais d'une manière très générale, même si il peut leur arriver d'adhérer, au moins silencieusement, à une partie des motifs qui poussent des Palestiniens à se faire exploser dans des bus israéliens, puis-je vraiment les accuser "en propre" d'être responsables de leurs "sales idées", aussi légitimes qu'elles puissent leur paraitre ?

    RépondreSupprimer
  10. ... tout ça, c'est chiant comme un débat chez les écolos

    RépondreSupprimer
  11. Je ne le crois pas. Ou alors, je suis (du verbe suivre) Dostoï et je me dis : nous sommes tous responsables de tous devant tout le monde. Et dans ce cas, CSP arrête de faire le malin avec son nouveau jouet norvégien, et nous arrêtons de lui jeter au visage les dizaines de millions de morts du communisme, qui sont dès lors aussi les nôtres.

    Autre chose, de manière plus profonde peut-être ; ces phénomènes de terrorisme de masse ne naissent pas aléatoirement, et si ils s'expriment en dehors de toute raison, et pour le moins qu'on puisse dire, comme l'a écrit Beboper, en dehors de toute humanité, ils n'en naissent pas moins dans la matrice du monde réel réellement accouché par les gens qui nous dirigent, ceux-là mêmes que nous avons placés au pouvoir (enfin plus ou moins...).

    Il me parait incroyablement odieux, limite guignolesque, niveau Rue89 pour tout dire, de pointer du doigt Zemmour, Finkielkraut ou le CGB, sans un instant se demander si le courant intellectuel, médiatique et politique dominant - qui est responsable depuis quatre décennies au moins de l'invraisemblable désorganisation identitaire, philosophique, sociale, etc, dont nous subissons quotidiennement la violence - ne serait pas, peut-être, je dis bien peut-être, un tout petit peu plus responsable de ce carnage absurde qu'un petit polémiste de plateau télé ayant disposé de trois ou quatre ans d'antenne avant de se faire virer.

    Baudrillard (Lipovetsky aussi par exemple) a tenté de montrer qu'il existe, à l'échelle de la planète, un phénomène de terrorisme de masse global qui accompagne la mondialisation, et qui se manifeste par cet effort fourni par la "culture-monde" d’araser, d'écraser et d'abattre toute alternative à son mode de fonctionnement globalisant. Autrement dit, c'est parce le mode de vie planétariste s'est promis d'effacer toutes les humanités réelles que des fêlés de la gâchette ou des poseurs de bombes enturbannés s'imaginent obligés de commettre leurs crimes pour se faire entendre, pour se protéger d'une menace - qu'on jugera réelle ou fantasmée selon les subtilités de son propre jugement - mais qui n'en demeure pas moins réelle pour des centaines de millions de gens, si ce n'est des milliards.

    RépondreSupprimer
  12. Soyons clairs : ça n'excuse rien, et Breivik est un foutu malade mental. Et s'il est sain d'esprit, c'est encore pire. Mais c'est le monstre que les parents de ses victimes ont contribué à créer. Car ce sont eux qui ont créé le monde dans lequel il a perdu son humanité. Je répète : ça n'excuse rien, et les fous furieux qui l'imiteront, qu'ils soient Blancs, Jaunes, Noirs, Juifs ou Chrétiens, ne seront pas moins responsables que lui. Ces gamins morts, pardon du peu, pourraient être des membres de ma famille, ou de la vôtre. Cela dit, non pas pour faire sangloter Manon, mais parce que ces gamins, précisément, sont eux aussi des purs produits de l'époque ; ils sont les enfants légitimes de l'époque, Breivik est le fils adultérin. Ils sont les enfants choyés, il est le monstre enfermé dans la cave de la maison. C'est pour cette raison qu'il est invraisemblabe d'accuser Zemmour ou les réacs et pas 40ans d'apprentissage scolaire et médiatique de la haine de l'Europe, de la haine des Blancs, de la haine de l'Occident, de la haine de l'héritage et de la culture.

    Maintenant, est-ce qu'on doit se sentir expressément coupables ? Heu... Le CGB a-t-il jamais appelé à la haine, à la violence, au meurtre ? Non. Qui dans la réacosphère a jamais appelé à tuer des gens ? Personne, à ce que je sache (contrairement aux bons vieux blogs d'ex-gauche qui appellent tous les deux jours explicitement à tuer les patrons, les mamies qui fréquentent les fêtes du FN, et les électeurs de Sarkozy gagnant plus de 4000 euros par mois, et les israéliens pour faire bonne mesure - et je ne parle même pas des 65765 chansons de rap qui pullulent sur tous les sites de vidéos en ligne appelant au meurtre des flics, des Blancs, des Juifs, etc -). Au contraire, l'argument principal contre le multiculturalisme, c'est essentiellement, très précisément, qu'il va générer, et génère déjà des haines incroyables, des tensions phénoménales, des violences innombrables. Et pas seulement des violences physiques, soit dit en passant. La violence faite à l'histoire, à la littérature, à la philosophie, cela ne vous envoie personne à l’hôpital ou à la morgue, mais ça détruit un peuple et une culture en moins d'un siècle.

    Personnellement, je ne me sens aucune affinité particulière avec Breivik. Mais vraiment, en toute honnêteté, aucune. Pas plus qu'avec les mecs sur Fdesouche qui font des listes de gens à exterminer après la "Super révolution nationale". On dirait les résistants de la dernière heure décrits par Audiard, qui allaient se venger sur des gamines de 17ans coupables de collaboration horizontale. Combien de mecs sur la réacosphère trouvent que Le Pen est un chic type ? Combien, s'il arrivait au pouvoir demain matin, trouveraient ça formidable ? Ma main à couper que neuf sur dix d'entre eux trouveraient foutrement à redire. Seulement il n'arrivera jamais au pouvoir, pas plus que sa fille, et tirer sur Le Pen c'est tirer sur une ambulance qui roule sur les jantes. Le Pen c'est personne. La crise civilisationnelle que traverse l'Europe, on ne l'affrontera pas en se cachant derrière Le Pen, Breivik, les Serbes, les islamistes ou qui l'on voudra.

    RépondreSupprimer
  13. Sans même parler du fait que les médias sont entrain de réduire tranquillement la réacosphère à une bien commode "fachosphère", et HOP, ni vu ni connu, nous voilà tous nazifiés. On a tous lu un tas de choses vraiment extrêmes sur internet, mais le moins qu'on puisse dire c'est que la réacosphère réelle est très, très modérée. N'importe quel forum communautaire musulman est cinquante fois plus violent, et je pèse mes mots. Quant aux commentaires sur dailymotion, pardon... Et je ne parle pas des commentateurs de Fdesouche. C'est pas la "réacosphère" ça, c'est le bar des sports, c'est le Rue89 de droite, même niveau, même inculture, même bêtise, même défouloir virtuel. Si j'étais socialiste, j'aurais honte de Rue89. Puisque je suis plutôt "de droite", je refuse absolument d'être associé aux cohortes de mongoliens qui se défoulent sur Desouche. Tout simplement.

    En Europe, nous avons vingt-cinq siècles d'une longue évolution civilisationnelle, vingt-cinq siècles de progrès philosophique, littéraire, scientifique. Ce n'est peut-être pas terrible en comparaison de ce dont disposent les Chinois, mais ça devrait nous permettre de penser notre époque et notre avenir sans retomber dans la barbarie.

    Vraiment désolé pour la longueur du commentaire.

    RépondreSupprimer
  14. Très belle réponse à Xix, Hank.

    RépondreSupprimer
  15. Et avant de me faire engueuler, je corrige un point : "tous" les commentateurs de Desouche ne sont certes pas des gros cons. Loin de là, pour certains. Mais comme partout ailleurs sur la toile, le meilleur est largement dilué dans le pire, comme chacun peut le constater sur n'importe quel site politique ou communautaire, quelles que soient les tendances représentées. Des milliers de commentateurs en colère créent nécessairement du déchet, de l'injure, de la brutalité verbale, etc. C'est triste mais c'est la loi du nombre.

    RépondreSupprimer
  16. Oui bravo Hank, vraiment superbe. Rien à voir avec ce que nous pond un Gotfried. Perso, j'ai flashé sur le passage sur les "blogs d'ex-gauche qui appellent tous les deux jours explicitement à tuer les patrons, les mamies qui fréquentent les fêtes du FN, et les électeurs de Sarkozy gagnant plus de 4000 euros par mois, et les israéliens pour faire bonne mesure". Pas du tout "bar des sports", vraiment on croirait lire du "Dostoïevski (ou du Levinas)".

    RépondreSupprimer
  17. Bon, bon, je n'ai pas dit que je me prenais pour Levinas, n'est-ce pas ? Et encore moins pour Dostoïevski.

    Mais je reconnais avoir eu la main lourde sur le coup, n'empêche que sur le fond, je ne suis pas si loin du compte ; "un bon Sarkozyste est un sarkozyste mort", "tous les gens qui votent à droite de Mélenchon méritent d'être pendus", "les frontistes ne sont pas humains, ils doivent être traités comme des bêtes", etc, tout ça, je l'ai lu. Et ça n'est pas mieux dans les foires à commentaires de l'ex-droite. Et par parenthèse, je n'ai rien dit de contrariant au sujet du com de Gotfried, moi.

    RépondreSupprimer
  18. "je reconnais avoir eu la main lourde sur le coup"

    Un examen de conscience. Un !

    RépondreSupprimer
  19. "je reconnais avoir eu la main lourde sur le coup"

    Un examen de conscience. Un !

    RépondreSupprimer
  20. Intéressant commentaire, Hank. Je suis bien obligé de tomber d'accord avec vous sur un nombre important de points.

    Cependant, si je puis me permettre, je me figure mal ce que vous espérez pour la France, puisque ce qui se rapprochait le plus d'un leader un tantinet national ne trouve aucunement grace à vos yeux, et que la masse de la population vous semble globalement abrutie ou frustré, en tout état de cause peu apte à prendre son destin en main. Je me demande alors ce qu'il reste.

    RépondreSupprimer
  21. Je vois pas ce qu'on peut reprocher à Hank. Passer des blogs d'extrême-gauche à des commentaires lus sur ces mêmes blogs c'est vraiment pas ce qui se fait de pire question glissement sémantique. Que celui qui n'a jamais déconner plein pot lui jette la première pierre. Qui par exemple peut se targuer ici de n'avoir jamais confondu Monsterleaw et Amiral Potiron ? Qui ?

    RépondreSupprimer
  22. D'accord avec Hank. Selon Levinas « l' avenir c'est l'autre ». Moralité : pas besoin d'examen de conscience.

    RépondreSupprimer
  23. En même temps si l'avenir c'est l'autre pas besoin de se prendre le chou façon Wiking ou façon Gotfried

    RépondreSupprimer
  24. Ouaip, pas grand chose à redire non plus sur le développement très juste de Hank. J'ai même envie de dire "Hank : olé !"

    RépondreSupprimer
  25. @ HANK
    " Et avant de me faire engueuler, je corrige un point : "tous" les commentateurs de Desouche ne sont certes pas des gros cons "
    ...mais dites moi , qu'est-ce-qui vous défrise le plus , les sujets proposés par desouche ou ses commentateurs ?
    je trouve un peu simpliste ,réducteur, voire même un tantinet malhonnête de mettre toujours en avant les commentaires de certains lecteurs du site .De deux choses l'une , ou on estime que desouche c'est de la merde à l'état pur et on cesse de faire grossir le nombre des connections, ou on considère qu'un très gros pourcentage de ce qui y est proposé mérite de s'y attarder et dans ce cas il faut accepter les dérapages qui suivent !
    Un dernier mot , continuez à vous masturber la matière grise sur des questions existentielles , sur la conscience de l'homme , à jouer les Zarathoustra sur le bien et le mal..pendant ce temps , en face , on ne s'en pose pas des questions , on avance sournoisement , on rampe , on phagocyte en loucedé , on mine ,on noyaute, comme la termite on grignote , on n'est pas pressé , on sait que tôt ou tard le travail des métastases produira son effet et l'on aura plus qu'à se baisser pour ramasser ...

    RépondreSupprimer
  26. J'ajouterais pour ma part, et au risque d'en agacer bon nombre, que la réaction a d'abord dans son bide une composante "esthétique". Je la crois centrale. Et c'est là une excellente chose. Il n'y a pas pour nous de "passage à l'acte". Nos textes ont valeur d'assassinats et se suffisent à eux-même.
    Aussi, comment faire le lien entre nos franches colères ciselées et la décompensation d'un furieux (probablement imbécile).
    Néanmoins, cet article est fort intéressant car nous crachons trop souvent sur le moralisme débectant du gauchiste pour ne pas de temps à autre se poser deux-trois questions d'ordre éthique.

    RépondreSupprimer
  27. Bravo Octavius ! Dans mes bras!(Putain, mais c'est le réveil des commentateurs sensés, ou quoi ?!)

    RépondreSupprimer
  28. @Tout arrive : "Un examen de conscience. Un !"

    Si les examens de conscience me dérangeaient d'une manière générale, je ne serais pas présentement occupé à soumettre mon opinion - quelle que soit sa valeur - à votre sagacité, ni à recueillir la vôtre avec intérêt. En revanche, je serais peut-être - qui sait ? - entrain de collecter précieusement votre IP et vos informations personnelles en vue de vous balancer aux autorités compétentes pour cause de fréquentation assidue d'un site nauséabond et dangereusement subversif. On ne sait jamais avec les fascistes.

    @Tout arrive, Fuca, Satartin : Quant au fond, qu'est-ce qui vous défrise vraiment dans ma description des blogs d'ex-gauche ? Si vous les fréquentez, vous savez qu'il en est ainsi pour grand nombre de leurs commentaires. De la même manière que vous ne pouvez manquer de savoir que deux commentaire sur trois de Desouche parlent de faire la peau aux uns ou aux autres. Je ne considère pas qu'il y ait "glissement sémantique" ; très souvent, auteurs comme commentateurs s'accordent à penser que "les mecs du FN ne sont pas humains et méritent la mort". Vous pouvez toujours ironiser et vous payer ma fiole, ça n'enlève rien à mon propos, et tout le monde peut vérifier en trois clics qu'il n'est pas aussi outrancier que vous ne le sous-entendez. Mais peut-être ai-je mal compris vos commentaires, auquel cas, désolé.

    RépondreSupprimer
  29. @Gotfried : Comme la plupart des gens, je n'ai pas de réponse satisfaisante à cette question, et je ne suis pas moins abruti ou frustré que l'écrasante majorité de mes contemporains. Simplement, je voudrais faire remarquer une chose qui me parait assez importante ; si la gauche est victorieuse "sociétalement", c'est à dire si ses valeurs ont été peu à peu admises au plus profond du logiciel national (et ce même chez des gens qui n'ont jamais voté ni ne voteront jamais à gauche), ce n'est pas vraiment parce qu'elle a disposé d'hommes providentiels incroyablement charismatiques. À mon humble avis, mais c'est un débat, c'est surtout parce qu'elle a fait brillamment main basse sur les lieux de savoir et de communication, les universités, les grandes écoles, les écoles de journalisme, les rédactions, etc, bref sur la quasi totalité des lieux dans lesquels sont formées les élites, la "classe parlante".

    Si vous voulez, on s'en fiche de ce que je pense moi personnellement d'un leader "un tantinet national" ; à partir du moment où le logiciel conceptuel de tout un peuple est réglé sur l'option "Se fondre joyeusement mais définitivement dans l'abstraction humanitaire jusqu'à la disparition finale", vous pourrez faire sortir de votre chapeau le plus grand génie de droite de tous les temps, si le peuple n'est plus en mesure de l'entendre ou de le comprendre, vous pouvez être sûr qu'il ne risque pas de faire carrière.

    Songez que l'ex-gauche a dominé l'écrasante majorité des universités françaises pendant des décennies, et c'est presque toujours le cas, ce qui permet à des totos lamentables ayant soutenu à peu près tous les régimes génocidaires communistes de la planète de continuer à nous donner des leçons d'humanisme en chaire ou sur les plateaux télé. Et qu'un tas de grands intellectuels de droite aujourd'hui vivants sont obligés d'enseigner loin de Paris ou dans le privé, de faire profil bas, de se modérer gravement dans leurs écrits (quand leurs homologues de gauche délirent pendant des centaines de pages sur la nouvelle société métissée du futur, société de laquelle auront bien sûr été expurgés tous les salauds réactionnaires), et de limiter leurs interventions radio ou télé, par peur du "dérapage", c'est à dire par crainte d'énoncer des vérités dérangeantes. Et quand je parle d'intellectuels de droite, je parle de normaliens et d'agrégés, de docteurs en Sorbonne ou de gens élus à l'Académie des sciences politiques et morales, pas de mecs qui font des vidéos sur Youtube pour rameuter un public de post-adolescents en déshérence (ceci étant dit sans intention particulière de troller l'aimable lectorat du CGB).

    Ce que je veux dire, pardon pour la digression, Gotfried, c'est que je crois plutôt au combat culturel de masse. La gauche a gagné parce qu'elle domine férocement les esprits sur le plan des idées, qu'elle a su s'imposer dans les cerveaux, qu'elle est foutrement jalouse de son temps de cerveau occupé et qu'elle n'a pas trop l'intention de le lâcher, y compris si ça doit la pousser à toutes les malhonnêtetés possibles et imaginables (par exemple, expliquer que Zemmour c'est Breivik avec un costume et pas de cheveux).

    RépondreSupprimer
  30. @Koudiat : Je suis comme presque tout le monde, je trouve les sujets proposés par Desouche fondamentaux et on ne peut plus urgents, et la plupart des commentaires grotesques et contre-productifs. Je ne comprends pas votre position que vous résumez vous-même comme suit : soit c'est de la merde et on n'en parle plus, soit c'est super et on adhère à 100%. Si j'ai bien lu, le webmestre de Desouche considère lui-même que les commentaires sont "le point faible du site". D'ailleurs, c'est là-dessus que tous les autres journalistes (qui lisent Desouche comme tout le monde) l'attaquent sans discontinuer. Parce qu'ils ne peuvent pas attaquer l'information apportée qui est, elle, bien réelle, comme nous le savons tous. Mais qu'on soit en accord ou en désaccord avec un site ne signifie pas qu'on doive abdiquer tout esprit critique, toute indépendance d'esprit.

    Je vous signale en outre, sans hostilité aucune, que la "masturbation de la matière grise" permet généralement aux peuples réactifs de se sortir des ornières de l'histoire. Je vous signale que c'est en se "masturbant la matière grise" qu'on évite les guerres, ou qu'on les gagne. C'est en se "masturbant la matière grise" qu'on a inventé les outils qui nous permettent vous et moi d'échanger à l'instant où j'écris ces lignes, et c'est en se "masturbant la matière grise" que des milliers de générations ont fait de l'Europe ce qu'elle est actuellement. Si vous voulez mesurer la différence entre ceux qui se "masturbent la matière grise" et ceux qui ne le font pas, vous pouvez regarder ceci :

    http://www.nasa.gov/images/content/49259main_flat_earth_nightm.jpe

    Bref, les commentaires sur Desouche desservent le propos qu'ils prétendent soutenir. Vous ne croyez pas ? Je n'y peux certes rien, vous non plus, mais on peut au moins, par acquis de conscience, le reconnaitre.

    Au-delà, de manière plus générale, j'ai l'impression que beaucoup de gens considèrent que les sujets abordés par la "réacosphère" concernent seulement la "réacosphère", et donc dans l'esprit des journalistes (et d'ailleurs, étonnamment, de beaucoup de mecs de Desouche) "seulement l'extrême-droite". Ça me débecte. La crise du sens, la crise de l'identité, la crise de la représentation politique, les conflits religieux, l'agrandissement des fossés démographiques, tout ces sujets ne concernent pas "l'extrême-droite". Ils concernent tout le monde. Ils concernent notre civilisation (et les autres aussi d'ailleurs. Et ça n'est pas pour rien si le meilleur de la littérature et de la philosophie est consacré à ces questions depuis 150ans. Je n'étais pas militant d'ex-droite en commençant à lire le CGB et le reste, je ne le suis toujours pas, et ça ne risque pas d'arriver. J'ai simplement cessé d'être un niais passif de gauche. La seule chose pour laquelle je "milite", c'est l'esprit, le droit à la critique, le droit d'examiner le réel avec tous les moyens intellectuels disponibles. Pour moi, ça passe par la réflexion, l'échange, la transmission des idées. Pas par les insultes raciales ou les guerres de clan sur un site web.

    Mais libre à chacun de voir les choses différemment. Et d'ailleurs la fin de votre avertissement n'est pas du tout dénuée de légitimité. Seulement, je ne suis pas responsable de la médiocre manière dont ces gens-là se comportent. Vous non plus, et vous n'y pouvez pas grand chose.

    RépondreSupprimer
  31. J'ai connu F.Desouche au tout début, peut-être pas à la première version du blog, mais au moins à la deuxième, quand ce n'était alors à peine plus que ce que sont aujourdhui French Carcan, Fromage+, le CGB, etc. Alors les commentaires étaient intéressants, du moins il y avait du dialogue. Mais de plus en plus, tout dialogue, toute intéraction en fait, est impossible, et ça devient un asile à individualités frustrées faisant dans l'expression libre. Plus que les commentaires violents, racistes, idiots, c'est ça qui est désolant, en tout cas à mon sens. On se croirait devant la télé, et on entend brayer les voisins qui regardent le même JT.

    Hank, vous ne semblez pas envisager la possibilité dictatoriale. S'il pèche probablement par un excès de découragement (à ce qui me semble), votre commentaire est globalement vrai: on ne convaincra pas les gens de "voter nationaliste", pour faire simple et court. Donc il reste la dictature, du moins c'est une possibilité. Evidement, en un mois l'Otan aurait voté une douzaine de mentions donnant droit aux frappes en zones civiles si c'est nécessaire au rétablissement de la démocratie, mais la possibilité existe. En tout cas, je l'envisage. Cela n'a rien de honteux, la question est plutôt: qu'est-ce qui rendrait cela possible; ou: comment le faire bien?

    Evidement, je n'ai pas l'intelligence pour établir un tel plan, ni le charisme et surtout pas la motivation pour le mettre en application, mais si des branques comme moi s'y mettent, ça en motivera peut-être d'autres, des capables, des couillus. A vrai dire, il me semble même que c'est la seule solution. Même s'il est paradoxal d'espérer un autocrate national-traditionnaliste (pas au sens religieux, au sens civilisationnel) faisant appel à des méthodes modernes par nécessité.

    Puisqu'on n'elèvera pas le peuple à la modernité, prennons d'assaut la modernité, occupons-la. Ils ont bien pris d'assaut la tradition pour la démolir. Ils n'ont rien de plus génial, ils sont installés dans la médiocrité, encroûtés dans un confort sans combat, croyant n'avoir plus qu'à balancer leur "raciste", "facho", "antisémite" pour contrôler leur pré carré et y décourager la dissidence.

    RépondreSupprimer
  32. En parlant de masturbation de matière grise , je ne pensais pas aux génies militaires ou aux inventeurs de toutes sortes, je pensais à tous les philosophes de latrines et autres humanistes bousiers qui persistent à croire et essayer de faire croire aux autres que l'humain est bon et surtout raisonnable ,qu'un jour :

    "si tous les gars du monde
    Décidaient d'être copains
    Et partageaient un beau matin
    Leurs espoirs et leurs chagrins
    Si tous les gars du monde
    Devenaient de bons copains
    Et marchaient la main dans la main
    Le bonheur serait pour demain "

    ou encore :" prolétaires de tous les pays unissez vous " etc.etc.
    La photo que vous avez choisi de nous montrer est très explicite ! peut-être qu'un jour la lumière s'étendra sur toutes les zones d'ombre , mais à mon avis
    1)ce n'est pas pour demain
    2)ce n'est pas à coup de "raisonnement" que cela se fera
    3) souhaitons (si nous sommes athées)ou prions (si nous sommes croyants )pour que ce ne soit pas la zone d'ombre qui l'emporte sur la lumière !

    RépondreSupprimer
  33. Ceux qu'il faut craindre, plus que les petits larbins du système, tout ce qui est de la politique, de la presse, de l' "intellectuel", c'est ceux qui ont les sous, à qui cette chienlit profite matériellement, et qu'ils sponsorisent avec ce qui tombe de leur table. Il est même à craindre qu'ils en soient les moteurs, les mécènes malveillants. Eux verront vraiment leur pouvoir menacé très foncièrement, et pour répondre ils ont à leur disposition l'arsenal colossal de ce qu'offre la société moderne en terme d'abrutinerie, de violence, d'irresponsabilité, de manipulabilité, de double standard.

    Mais je m'emporte.

    Que peut-on faire de mieux? Ca va faire rigoler certain, mais il me semble que faire connaître la doctrine sociale de l'Eglise (et pas celle sauce Vatican II, la sérieuse, la profonde, l'incontournable dans l'histoire de la philosophie politique, chose qu'ils ont su habilement cacher) est une excellente chose. Tout d'abord, elle est pleine d'une sagesse immense, d'une clairvoyance incroyable. Ensuite, elle est libre de toute contamination de l'esprit moderne. Enfin, elle est l'oeuvre de l'Eglise, et en cela contribue à la "réhabilitation" de tout ce qu'elle représente (notre histoire, la spiritualité, notre âme, l'amour, etc).

    Rerum Novarum est un sacré pavé, mais sa lecture est d'une richesse indicible, car elle brise le carcan de la modernité. C'est une plongée dans le meilleur de l'âme de notre civilisation, qu'on trouve en train de lutter, de toute sa force millénaire, de toute sa noblesse inspirée, contre les avatars immondes de la modernité. Cette encyclique est fondamentale: elle est le précédent historique de résistance de la tradition à la modernité. L'Eglise a vu de ses mains le flambeau tomber, à nous de le ramasser et, forts de cet exemple, démythifier la modernité pour la présenter nue dans sa fausseté, et au contraire mettre en avant la tradition, qui n'aime rien plus que l'homme du temps présent, avec la sagesse de siècles d'histoire et d'ancêtres.

    Menfin, je m'étale en phrases plus creuses encore que pompeuses, tout ça au final pour dire: lisez et partagez Rerum Novarum, puisez-y la sagesse et l'exemple, et ne perdez pas courage. S'il n'y a pas d'alternative à la modernité, c'est bien parce qu'elle est un cul de sac, mais la route, celle qui relie la ville, le champs, l'usine, le palais, le bureau, l'église, à notre chez-nous, n'est qu'à un jet de pierre. Si, nous sommes porteurs de solutions: c'est notre espoir, notre humilité, notre amour, notre confiance; c'est notre humanité.

    (C'est fin: maintenant j'hésite entre me regarder un épisode de Babar ou des Bisounours)

    (Et veuillez m'excuser pour le pavé, d'ailleurs probablement bourré de fautes)

    RépondreSupprimer
  34. Le monde selon hank qui le tient de la Nasa9 août 2011 à 02:02

    La matière grise c'est jamais que des néons et des lampadaires.

    Voilà qui va révolutionner la connaissance et le combat culturel de masse. Jared Diamond n'a qu'à bien se tenir.

    RépondreSupprimer
  35. Si c'est pas malheureux9 août 2011 à 02:28

    Quoi, CGB un site nauséabond et dangereusement subversif (tenu par des) fascistes ?

    Doux jésus, mais comment peut-on écrire des horreurs pareilles, même le MRAP n'avait pas osé

    http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/3/39/87/56/Internet/rapport-MRAP2009.pdf

    RépondreSupprimer
  36. @Koudiat : Je n'essayais pas ici de donner dans l'humanitarisme sirupeux, mais vous l'aviez compris je pense. :)

    @Gotfried : Le problème avec cette "occupation de la modernité", ce que j'ai appelé plus haut "combat culturel de masse" - nous parlons ici plus ou moins de la même chose, il s'agit, de manière vraiment simpliste, de tenter de récupérer un peu de terrain dans les esprits -, c'est que la droite ne veut ou ne peut plus le faire. Sarkozy, qui est malgré tout entouré d'un bataillon de types brillants, a assez montré qu'en la matière on fait rapidement un pas en avant, deux en arrière.

    Peut-être même la droite n'a-t-elle plus vraiment tenté, du moins dans les dernières décennies, de lutter vraiment. Aymé ou Giono s'occupaient essentiellement de leurs fesses ; la scène intellectuelle "de droite" s'occupait de ses fesses. Aron, sous les quolibets et les menaces, se faisait tout petit. Tandis que les auteurs et les intellectuels de gauche se montraient en public, s'efforçaient de conquérir les masses, de "haranguer l'humanité". C'était "du sérieux", ils y croyaient drôlement, et ils y croient toujours.

    Pas plus que vous je ne dispose d'une recette miracle. Il est déjà difficile de poser un diagnostic qui ne soit pas totalement ridicule... Peut-être faut-il simplement patienter jusqu'à l'effondrement final et recomposer avec les volontaires rescapés du crash. ^^

    @Anonyme qui trolle non-stop : C'est vous qui avez raison, vous êtes le plus grand. Alléluia, la paix soit sur vous, salam, kenavo, bisous.

    RépondreSupprimer
  37. Quelques rappels historiques:
    pendant la guerre du Viet-Nam , certaines bases américaines , furent submergées par des vagues d'assaut dont les premiers assaillants n'avaient pour unique consigne que de se jeter sur les barbelés afin que leurs frères d'armes puissent grimper sur leurs corps et pénétrer ainsi dans l'enceinte du camp .Faut-il se remémorer les kamikazes qui , au cri joyeux de Banzaï , allaient allègrement s'écraser sur les navires américains ? aujourd'hui , certains se bardent d'explosif et , au chant si mélodieux d'Allah Akbar , se font péter la fiole dans un bus ou sur un marché bondé d'hommes , femmes et enfants ...
    Si , pour bon nombres d'occidentaux la mort est une fin , pour ceux d'en face c'est un début ...a ceux là , il me semble difficile de faire lire Rerum Novarum
    S'il fut un temps où quelques missionnaires purs purent convertir quelques indigènes emplumés et ignorants , il me semble légèrement utopique de penser qu'aujourd'hui c'est avec Rerum Novarum qu'on amènera les humains à se rouler des pelles dans une immense partouze de joie et de fraternité ...

    RépondreSupprimer
  38. Non mais des fois11 août 2011 à 20:04

    On troll pas non stop on alimente les commentaires. C'est que ça en fait du lectorat.

    RépondreSupprimer