30 août 2011

Ikea über alles




Coincer une petite buanderie dans une petite salle de bains sans perdre sa zénitude - Ikea


Je connais des gens qui profitent de leur passage à Lyon pour aller acheter, chez Ikea, des merdes. Ces déshérités habitent dans des bleds impensables où le Suédois n’a pas encore jugé bon d’implanter un de ses labyrinthes à blaireaux. Sitôt arrivés dans notre bonne ville, ils foncent donc dans sa banlieue la plus laide, Saint Priest et sa désespérante zone « Champ du pont », pour communier comme des rongeurs dans les allées structurellement encombrées de cette brocante glacée. Oh ! un porte-cuillers nickelé ! Oh, une chaise en fibres de laine ! Oh, un cintre !

Je connais Ikea, j’y suis allé. C’était il y a bien quinze ans, sur les conseils d’un sot, un jour de mars. J’avais alors besoin d’une ou deux babioles pour meubler le trou à mulots qu’on me louait. Sitôt entré dans le dédale, je me mis à transpirer, non pas tant à cause de l’agencement criminel qui y régnait, mais parce qu’il était impossible de s’y mouvoir, coincé entre un couple de vieux instits à écharpes, une femme enceinte et son homme-bibelot, une foule de mères surexcitées à la vue d’un épluche-légumes tendance. Dès le premier mètre, il était clair que je me trouvais pris dans un piège : tout était fait pour que mon séjour ici soit le plus pénible, le plus long, le moins libre possible. Dès le second mètre, j’avais reconstitué la logique vivisectrice du concepteur des lieux : ralentir le flux des clients pour les contraindre à regarder les merveilles alentour et, partant, les convaincre d’en remplir leur deux-pièces. Ha, les fuuumiers, me dis-je, en m’immisçant de conne en conne.
Quelques bousculades plus tard, j’arrivai enfin à la caisse. Là, on me fit la surprise de me réclamer DEUX pièces d’identité pour accepter mon chèque. Je dubitativai, je circonspectai, j’incrédulisai, mais rien n’y fit, la signature du préfet du Rhône, au bas de mon unique carte d’identité, ne suffisait pas. J’hurlai donc un bon coup, lâchant des insultes inconnues au nord du cercle polaire arctique, laissant en plan mon chariot et me retrouvant bientôt nez à nez avec un imprudent péquin chargé de la sécurité des lieux. Ce con fut agoni d’injures avant de se retrouver à quatre pattes, cherchant en vain ses lunettes et sa dignité disparues, tandis que je me tirais, fissa, sous l’opprobre absolument général.



Quinze ans plus tard, de tatillons journalistes viennent chercher des poux sur le crâne octogénaire du fondateur d’Ikea. Le vieux serait un ancien nazi : tu parles d’un scoop ! De nos jours, nazi, c’est d’un banal ! Tout le monde est un ancien nazi ! Mais, comme d’habitude, on se trompe de cible. On va reprocher à Ingvar Kamprad (quel blaze de bourreau !) un amour de jeunesse mal digéré pour le nazisme, alors que son nazisme, authentique ou journalistiquement gonflé, est quantité négligeable, comparé à l’épouvantable traitement que les clients d’Ikea subissent comme des cons chaque jour ! Négligeable, oui, l’idée de la supériorité de la race aryenne ! Négligeable, le parti unique ! Négligeable, l’industrialisation de la mort ! Négligeable, la seconde guerre mondiale ! A côté de la veulerie intrinsèque du « concept » d’Ikea, à côté du spectacle de ces foules heureuses qu’on les traite en rats de laboratoire, à côté de la distribution totalitaire et néanmoins socialement valorisante d’un confort minable, à côté du culte général rendu à l’hypermoche standard, à côté de l’autosatisfaction du client Ikea pourtant partout cocu, tout, absolument tout devient négligeable.

Que chaque client d’Ikea le sache désormais, qu’il se le dise dans ses moments de lucidité : acheter une étagère suédoise ou vanter un ensemble bureau-lit-dressing junior, c’est honorer les heures les plus soires ne notre histombre !

26 commentaires:

  1. Mais y'a des sorties de parcours aménagées dans chaque Ikéa mon Beboper ! Simplement, elles ressemblent tant à des sorties de secours, qu'elles te collent le traczir. Du coup, t'as l'impression que si tu ouvres la porte qui te sortira du parcours imposé toutes les alarmes vont se mettre à hurler et que des commandos vont descendre des faux plafonds en rappel pour te pincer. Alors t'oses pas. Tu sais bien en plus que pour pénétrer dans ce qui ressemble à des coulisses, ben il te faudra montrer backstage, sauf conduit. Alors, de peur de déclencher les contre mesures d'un système manifestement totalitaire, ben tu te ranges sagement dans le troupeau.
    Il faut en tout quinze bonnes minutes à l'honnête homme pour faire le tour du circuit du IkéaLand et emprunter piteusement, à la limite de l'humiliation, la sortie des sans achat. Une authentique déroute.
    Pour le reste, un meuble Ikéa, c'est pas tant qu'il soit pourri le problème. C'est qu'en plus il te coûte un bras.

    RépondreSupprimer
  2. C'était bien marrant, surtout l'intro et la conclusion. Merci beaucoup !

    RépondreSupprimer
  3. Ikéa s'est offert les services du même chromatologue que La Poste.

    RépondreSupprimer
  4. Ikéa, c'est le socialisme d'ameublement, ou comment la social-démocratie nordique castratrice s'introduit dans les foyers. Dans un Ikéa, on se met à comprendre ce que pouvait ressentir un type comme Breivik.

    Mais question rapport qualité/prix, c'est imbattable. Allez donc faire un tour chez la concurrence : à peine mieux, à peine plus design, mais incroyablement plus cher, vous avez Habitat : le style design british pour bobo moyennement friqué. ça, c'est pour le cran au dessus.

    Le cran au dessous, c'est Conforama : nettement moins cher, mais incroyablement laid et de qualité déplorable. Le style France rustique pseudo déco dans toute son horreur.

    Résumons : Churchill, Hitler ou Pétain, au fond, on avait le choix en fonction de ses moyens, et rien d'autre.

    RépondreSupprimer
  5. Huggy les bons tuyaux30 août 2011 à 22:56

    Rosco ou le genre de commentaire qui peut se tourner dans tous les sens et qui marche à tous les coups. La preuve :

    IKea c'est le national-socialisme d'ameublement, ou comment le nazisme nordique castrateur s'introduit dans les foyers. Dans un Ikéa, on se met à comprendre ce que pouvait ressentir un type comme Breivik.

    RépondreSupprimer
  6. Tout à fait de votre avis Bep. C'est vrai vous avez mille fois raison, le nazisme est quantité négligeable à coté d'Ikea. Vu qu'à l'époque personne n'aurait eu l'idée d'aller de son plein grès acheter un rideau de douche ou même seulement une bonde à Auschwitz.

    RépondreSupprimer
  7. Vous vous trompez de colère. Et votre antisémitisme est abominable. Quant à moi, je pense que la mort industrialisée n'est vraiment pas loin d'être aussi terrible que la laideur d'un rangement mural Ikea. Vraiment pas loin.

    Il y a quelque chose qui m'inquiète sur leur site:

    "En optimisant l'utilisation des matières premières et en adaptant les systèmes de production aux besoins et préférences du moment, nous faisons des économies de coûts. Et nous répercutons ces économies sur vous, nos clients."

    Cette dernière phrase m'agresse au-delà du concevable.

    RépondreSupprimer
  8. On part sur Ikéa et vlan ...un coup de Breivik , une rasade de Pétain , un verre d'Adolphe ...putain ça carbure sec sous la touffe hein ! hé bien l'ignoble raciste que je suis préfère avoir vue sur Ikéa que sur la dernière mosquée et la gueulante de son muezzin !!!
    J'arrive pas à capter pourquoi cet anti-Ikeaisme primaire ! Ailleurs c'est kif-kif et de toutes façons le merde in china est omniprésent ...alors merde in china chez Ikéa ou merde in china chez Confo pour moi ça n'a autrou ducul n'importance .

    RépondreSupprimer
  9. Rangez vos guns ! Koudiat fait semblant de ne pas piger. Tout doux, les gars. Aucune raison de lui fumer la tronche. Tout doux.

    RépondreSupprimer
  10. Rosco a raison. Ikéa, c'est pratique par rapport à ce que c'est pas cher.

    Et puis, les mecs intelligents bénissent Ikéa, ça leurs permet de récupérer à 500E sur leboncoin ou en brocante les 60 kilos de chêne massif et séculaire de buffet, table et chaisses assortis, avec colonnettes tournées, moulures faites au rabot et sculptures à la gouge du péquénaud qui les vend pour, justement, refaire son salon en skaï et agglo stratifié.

    RépondreSupprimer
  11. @Huggy : Le "nazisme castrateur" : t'es ridicule mon pauvre. Si tu veux te foutre de ma gueule, essaie au moins d'être un minimum pertinent.

    Ceci dit, je maintiens que question style, je préfère mille fois le socialisme d'Ikéa au valériedamidotisme de Conforama. Mais si j'avais du fric, j'aurais des fauteuil clubs et des costards Paul Smith.

    RépondreSupprimer
  12. qu'est-ce qu'il raconte...ikéa ça va c'est pas trop cher, y'en a pour tous les goûts, pour toutes les bourses, ils te posent pas de problème pour te filer tes thunes si tu changes d'avis, c'est un magasin qui en vaut bien un autre . Très fonctionnel au bout du compte. C'est suffisamment chiant comme ça de s'acheter des meubles. C'est suffisamment chiant comme ça de vivre.

    Et on irait où sinon ? les mêmes meubles de merde partout. Se taper les brocantes à la con ? chiner? pfff faut du temps et j'ai encore Proust à découvrir...laisse tomber! passer commande sur mesure au menuisier-ébéniste? t'en connais beaucoup? t'as vu les tarots? t'as vu comme ils te reçoivent ? des princes qu'ils se croient ces gras-là quand ils ne te font pas bien sentir que tu les emmerdes. voleurs et cie...artisans de mes couilles.

    non tu te rends à Ikéa, y'a tout...personne te casses les burnes..tu mates les prix, tu choisis, tu prds tout d'un seul coup, t'attends un peu ,tu fous toute cette camelote dans ta bagnole qui vaut bien tes meubles à la con et puis tu te casses!

    Des meubles standardisés de merde, des occupations de merde, une vie de merde .

    Beboper faut pas croire que tu seras épargné et t'auras beau regarder tout cette valetaille de haut , tu la boufferas de gré ou de force ta tartine merdeuse . T'es comme nous.

    Henri Roorda

    RépondreSupprimer
  13. C'est suffisamment chiant comme ça de vivre.

    J'ai pateaugé de rire en lisant ça.

    RépondreSupprimer
  14. Le bureau-lit-dressing junior est un détail de l'Histoire.

    RépondreSupprimer
  15. @ octavius
    Haaa , merci ma poule ! grâce à toi j'ai bien tout relu et j'ai tout compris(ça m'a d'ailleurs épuisé) ! comme quoi c'est très utile sur un forum d'avoir comme ça un ou deux esprits supérieurs qui tels des bergers veillent au grain pour remettre les simplets sur les bons rails !
    surtout ne nous quitte pas (tiens voilà que je me prends pour Brel !)

    RépondreSupprimer
  16. Bon, faut quand même que j'essplique que je suis moi-même qui vous parle, comme qui dirait personnellement, un ébéniste. Ouiche, un ébéniste à CAP qui est en mesure de vous dire que les tarifs d'Ikéa, la putain de sa mère, c'est l'escroque du siècle. Je me souviens quand j'étais chez mon premier patron, après l'école, on a eu à faire une cuisine intégrée pour une mémère du quartier. J'en revenais pas moi-même du tarif raz des pâquerettes qu'on lui a fait, et de la marge encore, bien réelle, qui nous restait (enfin, qui restait au boss). Evidemment, on achetait pas le stratifié tout fait, on se le fabriquait maison. la mémère était tellement joice qu'elle nous a envoyé d'autres clients tout ébahis, comme elle, du peu que ça coûte à faire faire, une cuisine de merde.

    A Henri Roorda : bien vu.

    A Xix : ce que vous dites là, monsieur, est ignoble, et indigne du pays des droits de l'homme !

    RépondreSupprimer
  17. @ Koudiat
    A ton service, vieux.

    @ Beboper
    C'est pas parce que vous avez un CAP qu'il faut faire le malin.

    @ Xix
    Y parait que le meuble Ikea gratte aux parois lorsqu'on l'enfume.

    @ moi
    Ta gueule

    RépondreSupprimer
  18. Il me fait plaisir de voir ici l'escroc Kamprad dénoncé.
    Il faut d'abord préciser qu'IKEA n'est plus suédois depuis longtemps. Pour des raisons fiscales la société est enregistrée aux Pays-bas. Ce Kamprad qui vit en Suisse gagne des fortunes en étant avare avec ses sous-traitant, anéantissant toute chances de développement des pays émergeants dans lesquels il achète en négociant les prix pour les faire produire toujours moins cher. Si les camps de travail existaient toujours, Ingvar Kamprad mériterait d'en être le grand patron.

    RépondreSupprimer
  19. C'est très bien, Ikéa. C'est beau, très pratique et pas cher.

    RépondreSupprimer
  20. Ikéa s'est offert les services du même chromatologue que La Poste."

    Non, IKEA a pompé le logo d'une marque française : SNR.

    http://www.kbs.hu/logo_snr.gif

    Le logo de SNR date des années 50.
    https://secure.wikimedia.org/wikipedia/fr/wiki/SNR_Roulements

    RépondreSupprimer
  21. "vous avez Habitat : le style design british pour bobo moyennement friqué"

    Habitat appartient au groupe IKEA depuis 20 ans et fait la meme m****.

    Aprés la vente à IKEA, Terence Conran, le fondateur de Habitat a crée Conran Shop.

    RépondreSupprimer
  22. "on fait des boulots qu'on déteste pour se payer des merdes qui ne servent à rien".

    Tyler Durden

    RépondreSupprimer
  23. "C'est très bien, Ikéa. C'est beau, très pratique et pas cher."

    Robert Marchénoir

    RépondreSupprimer
  24. je sais plus quand, je hurlais "Kikea must Die" C'est de la merde Kikéa bordel !


    Souvenirs, souvenirs... Kikéa débarque en France, certains se moquent...
    Pensez donc: de la sciure de bois mélangée à de la colle et prise en sandwich entre deux tranches de plastoc ; et il faut monter soi-même le mécano.
    Abracadabra!
    --> Voilà une mauvaise imitation de meuble design dans son salon, aussi convaincante qu'un château fort en Lego. Ajoutez à ça la durée de vie d'une éphémère et ces merdouilles n'auraient jamais dû avoir le moindre succès.
    Jamais... Dans un monde sans publicitaires, sans publicités... et sans femmes.

    (...)
    Ils vont donc commencer par lancer des publicités pour ringardiser l'envie du meuble en bois, faire crever le menuisier du quartier.

    Forcément, la table paysanne qui se transmet depuis des siècles c'est l'ennemi numéro un... Cet amour du populo/petits bourgeois pour le bois va devenir la CIBLE de Kikéa (les incorrigibles grands bourgeois continueront à forniquer dans l'ébène et l'acajou en riant, ).

    Seulement, il y en avait encore qui gueulaient:

    _ Vos meubles s'auto-détruisent Mr Kikéa!

    Le coup de génie a consisté à changer le concept même de meuble. En faire un consommable , un accessoire de mode, une chose qui ne se garde pas, qui ne se transmet pas.
    Pour imposer une mode à la masse, il faut gagner le cœur des connes. Chaque année, une fois le catalogue d'instructions reçu, elles nous traînent (nous, pauvres cons) dans des zones commerciales sordides pour se mettre en conformité avec ce qu'elles s'imaginent être le bon goût du moment.

    Dès lors, ceux qui s'étonneraient que leur bibliothèque en kit se soit disloquée au bout de 10 ans sont des beaufs, des minus, des mesquins. Fallait pas la garder 10 ans! Souvenez-vous de cette pub: une lampe qui fonctionne, qu'on débranche et qu'on jette... Youpi, nous voilà décomplexés, on peut faire pareil avec les merdes Kikéa achetées l'an passé (et accessoirement avec les meubles de grand-maman).
    Ce sont des siècles d'esprit d'épargne, d'économie paysanne qu'on sodomise mes frères!

    Bientôt les derniers vieux qui "ont connu la guerre" ne seront même plus là pour s'indigner, pour faire entendre leur petite musique discordante:"il ne faut pas jeter", "il ne faut pas gaspiller"... mais au fait, doit-on vraiment attendre qu'ils crèvent ces fossiles?

    Allez, au vide-ordure les schnocks! Avec la lampe! Nous, on va chez Kikéa refaire la déco!

    RépondreSupprimer
  25. il y a de ça quelques semaines , j'ai chouravé un magazine de merde dans la salle de repos du personnel , avec une enquéte "quelle vie à deux?" ou une merde de la même farine
    1ére question ; au moment d'aller avec votre chéri chez ikéa , vous vous rendez compte que chéri n'a pas changé de chaussettes .....
    toc ! cerné par ikéa !
    bon
    le seul truc qu'on puisse dire en faveur d'ikéa , c'est que ça rentre dans l'habitat moderne
    j'ai longtemps vécu dans du moderne , loyer exorbitant eût égard à mes revenus ,et faut dire que l'acajou et l'ébène dont cause koudiak au dessus , ça passe pas bien , même avec un chausse pied et beaucoup de vaseline
    un appart'moderne , même et surtout de standing , mon garçû , tu peut rien fourrer dedans !
    rien de rien !
    à preuve , on fait maintenant des téloches écrans plats !
    pasqu'y a pu de place pour les vieux trucs de mémé , avec le cul monstrueux des écrans thomson !
    pareil pour les cuisines ! les gazinières sont plates comme des fesses d'anorexiques !
    on me dira que c'est pour laisser la place au reste , et pourquoi pas ?
    mais le reste , c'est pas le sommeneau que tu t'es battu pour pécho à drouot , ni la commode de port en acajou mastoc , mon bon , que non pas !
    le reste , c'est le gros cul de nos contemporains !
    leurs gros bides , et leurs grosses cuisses !
    va voir les statistiques du prêt à porter , ou celles des vendeurs de chaussures , les largeurs de godasses augmentent , celles des fringues aussi , mais pas les longueurs !
    l'obésité dicte les canons de l'architecture , du mobilier , de l'habillement et de l'industrie automobile

    RépondreSupprimer
  26. Virgil la vigilance28 octobre 2013 à 09:50

    Vous avez tapé un vigile, grosse brute ?

    RépondreSupprimer