30 juillet 2011

La guerre froide et humaniste de Klaus Barbier


Vous vous demandiez ce que nous foutions en Afghanistan ou en Lybie ? Eh bien Christophe Barbier, rédacteur en chef du magazine L’Express, vous l’explique, dans un édito aberrant intitulé « L’art de la guerre ».
Dans la tête des gens comme Christophe Barbier, il y a deux sortes de guerres :
  • les guerres « guerre », menées par les acteurs de l’Histoire, motivées par de bas instincts et de vils intérêts,

  • les guerres humanistes, menées par les pays qui sont sortis de l’Histoire, au premier rang desquels se trouve la France.

L’art de la guerre humaniste, selon Barbier, c’est de savoir discerner par « une sorte de lucidité tricolore », par un recul froid et objectif, les bons et les mauvais conflits. Et il en faut de la lucidité ! Avant c’était fastoche, on se battait là où il y avait un territoire à défendre, une position stratégique à conquérir... Mais avec la guerre humaniste, ce n’est pas si simple : il faut y réfléchir à deux fois avant de choisir qui l’on va bombarder et pourquoi. C’est que cette guerre est de type sage et dépassionné : elle est désintéressée et n’a aucune visée concrète sinon l’intérêt général universel. Elle est, comme l’écrit le journaliste à l’écharpe rouge, l’art « d’envoyer vers la mort au nom d’abstractions ». Il en faut, de l’œil, pour lire dans l’abstraction, diagnostiquer où est-ce que le Bien va mal, qui n’a rien demandé mais n’en pense pas moins, qu’est-ce que l’on va sauver de quoi… Ou tenez par exemple, quand est-ce que la guerre est finie… Avant, les guerres s’arrêtaient d’elles-mêmes en se soldant par une victoire ou une défaite, mais une guerre humaniste, quand est-ce qu’on décrète que ça y est, c’est bon, ça ira bien comme ça ? Quand est-ce qu’on décrète qu’elle a amélioré le sort de l’humanité ? Quand est-ce que la guerre sans objectifs a atteint son but ? Désormais, faute de la gagner ou de la perdre, « il faut savoir finir une guerre » comme dit Sarkozy.

Le voilà donc, l’art suprême que les nations post-historiques, les seules assez mortes et assez froides pour lorgner au-delà de leur intérêt et entrevoir le bien universel, ont vocation à maîtriser : la guerre pour l’abstraction, à ne pas confondre avec la guerre pour l’absurde.

10 commentaires:

  1. Est-ce que vous pensez qu'il croit à ce qu'il dit ?

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  2. Oui j'ai eu le débat avec un prof hier soir qui m'assurait aussi que la france avait une vocation universelle, qu'il fallait imposer la démocratie™, mourir pour les idées, etc...bon j'attends juste qu'il me montre l'exemple. c'est toujours pareil : faut mourir pour les idées, mais ce ne sont pas ceux qui prononcent ces paroles qui se font buter.

    Concernant la part de la jeunesse sacrifiée, ce serait vrai s'il y avait encore un service national universel. Force est de constater qu'aujourd'hui notre armée de mercenaires recrute par tranche de diplômes (rien à bac : soldat, bac à bac+2 : sous off, bac+ moult : officier), donc in fine souvent par origines sociales et par régions sinistrées par le chômage. On est bien loin de la jeunesse sacrifiée. Prolos sacrifiés serait plus juste...

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  3. Croit-il à ce qu'il dit ? Je me le demande. J'arrive tout de même à la conclusion qu'il y a une bonne dose de foutage de gueule de sa part. Pour avoir étudié cet édito d'un peu près, il y a trop de contradictions, de concessions de sens au profit de formules ampoulées pour que ce soit le fruit d'une réflexion cohérente et sincère. Je mettrais ça sur le dos du surmenage : pensez-donc, ce type doit pisser sa copie quotidienne, son édito vidéo, son apparition télé... On lui demande son avis tous les jours sur tous les sujets. Regardez ce que ça donne pour Amy Winehouse : http://www.lexpress.fr/culture/musique/le-gachis-amy-winehouse_1014776.html
    Avec un truc pareil, je pense que le Barbier doit rentrer chez lui le soir, visionner ce qu'il a enregistré le matin-même et se dire "t'as besoin de vacances mon grand... putain qu'est-ce qui t'as pris de faire ça..."

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  4. Je commençait à me dire: "Quoi, une bonne vieille apologie de la puissance, de la Macht! Mais pincez-moi, le fasciste que je suis est en train de se mouiller!" Et non, c'est le petit larbin qui va à la gamelle, manger les restes de soldats morts pour des sans-couilles, des poux que le concept de Macht écrase sous sa botte ferrée et martiale.

    Quelle force mentale, quels idéaux, quelle grandeur? Un pays ratatiné, décalcifié, qui envoie dans le trou du cul du monde sur l'ordre de chiens du désert quelques misérables milliers de peigne-culs laissés pour compte par la grande école de la raie publique. Où sont, cancrelat de Barbier, les massacres glorieux de l'Antiquité, la furie barbare, la foi cuirassée des Croisés, les bains de sang jubilatoires des tranchées, les exterminations incomparables du chancelier? Tu n'as rien à nous proposer qu'une misérable armée de métier qui fait rire le monde, qui s'entoure de pleureuses, et qui se fait astiquer par des asticots comme toi.

    Envoyer à la mort, qu'il dit. 63 trouffions! C'est pas un sacrifice, c'est pas une offrance, c'est une aumône! Pas le demi millième de ce que fait le cancer en un an! Tu peux bien nous prendre pour des cons, Rotschälchen, mais la Grande Faucheuse tu l'arnaquera pas avec ton deal foireux. Et tu ne nous fera pas voir dans le naboléon qui te sert de maître une sorte de héros nietzscho-gaullien restaurant l'honneur guerrier de la France dans le respect des droits de l'homme et des accords internationaux.

    Mange-merde.

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  5. Mourir pour des idées

    http://www.dailymotion.com/video/x1h2po_mourir-pour-des-idees_music

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  6. Enfants de la patrie31 juillet 2011 à 10:32

    Allons, allons... Ce Barbier est un saint de la réaco-sphère. Ampoulé certes, mais un saint tout de même :

    "Aux Français des tropiques qui veulent travailler à l'antillaise et consommer à la métropolitaine, rappelons qu'il faut labourer la terre arable pour qu'elle lève d'autres moissons que celle du songe et que, hors de la France, les Antilles seraient au mieux une usine à touristes américains, au pire un paradis fiscal rongé par la mafia, ou un Haïti bis ravagé par des "tontons macoutes" moins débonnaires qu'Yves Jégo"

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  7. @koudiat
    Pour la chanson de brassens : excellente, je ne la connaissais pas. merci

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  8. J'espère que Christophe Barbier est prêt à montrer l'exemple en partant au front, ou à la limite qu'il y envoie sa descendance.

    En attendant on refusera d'aller verser notre sang à l'autre bout du monde pour que Christophe Barbier puisse continuer à tremper son écharpe dans son bol de soupe au Flore.

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  9. Putain, c'est beau... Quand est-ce qu'on envahit Israel ? Que je m'engage sous les drapeaux.

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  10. Qu'il croit ou non ce qu'il dit n'a finalement guère d'intérêt. Ce qui est significatif est qu'il soit toujours possible, dans ce qu'est devenu notre pauvre pays, que les tocards ogueilleux assénent froidement leurs fumeuses calembredaines sous couvert d'héroïque projet.
    Reformons les Komsomols ! Ces futures troupes d'assaut de la pensée universelle égalitaire et démocratique. Et vite, il faut faire jaillir le raisin des Nauséabonds du dessous.

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