3 juin 2011

La minute de Batpat : Slaï


Tu aimes Slaï ? L’été arrive. Il est déjà là. Avec toutes ces révolutions de jasmin, ce printemps arabe, ces guerres civiles africaines, ces tornades, ces tsunamis et ces explosions nucléaires, il ne faut pas s’appeler Nostradamus pour affirmer que les campings de France vont être overbookés en 2011. Adieu Djerba la douce et bonjour le camping des flots bleus de la Tranche-sur-mer ! Ça va se marcher sur les tongs Scholl jusqu’au cap de la Chèvre de l’ombrageux Finistère !
Pour éviter la déferlante des beaufs de la classe moyenne française, étranglés par un euro trop dur et des crédits sur 120 ans contractés pour acheter ce superbe clapier à lapin situé en pleine Seine-et-Marne aux confins de la civilisation écotouristique et postapocalyptoindustrielle, il conviendra que chacun révise un peu sa géographie. En effet, car l’occasion est idéale de se rappeler que la France, c’est aussi Tahiti, La Nouvelle Calédonie, Mayotte, la Réunion, mais surtout la Guadeloupe et la Martinique. Droit sur les DOM ! Alors tu aimes zooker ti blanc ? Tu aimeras forcément Slaï, l’un des chanteurs noirs les plus doués de tous les temps…


Un palmier planté sur un sable blanc à faire pâlir Rokhaya Diallo, une eau à température qui affole la palette des bleus, un ti punch chaud comme l'enfer, un pétard roulé avec du tabac allégé en taxes, un corps qui ondule sous bikini, ah c’est du Pa ni Pwoblem en carte postale ! La Guadeloupe, la Martinique, c’est la Jamaïque française man ! Ah la Soufrière et ses sources chaudes ! De l'éruption à l'érection... Terre d’élection culturelle du zook, cette musique tranquillement mais sûrement sexuelle...
Pour le français moyen, le zook, c’est une parodie de musique avec au micro Franky Vincent, seul ami déclaré au monde du très regretté Michael Vendetta, disparu en PAF, depuis son inoubliable prestation lors de la dernière édition de la Ferme célébrités, cette émission qui se proposait de célébrer les has been et autres scalpélisés du docteur Delajoux… On pense à toi. Salut l’artiste ! Pour le mélomane un tant soi peu calé, éveillé au charme des îles françaises par quelque tour opérateur, le zook, c’est Kassav ou encore Thierry Cham, que j’ai longuement hésité à chroniquer... Mais pour le puriste en carambolage de colibris, le zook ultime, définitif, et je dirais terminatoire, c’est Slaï. Sa ka maché !


SLAI - FLAMME par honeybeautiful


Comment écouter, sans se brûler, sa Flamme, l’une des plus belles déclarations d’amour depuis l’avènement de cette convention qui a rendu indécente la saillie épurée, sans sommation et à l'occasion collective, ce bon vieux coït au coin d’un bon feu de bois, dans cette grotte des origines du monde qui fit tant fantasmer les premiers philosophes ?... La poésie camarade, n’est pas ce qu’on vous en a dit sur les bancs de l’école. La preuve en chanson.

« Comme une hirondelle en pleine tempête, tu es le soleil qui sèche mes ailes, je te veux toi, rien que pour moi. »


Comment ne pas s’incliner devant cette métaphore de toutes les métaphores ? L'émotion est brute, comme brutale, comme... prise en levrette ! Comment ne pas réclamer l’expropriation d’Aimé Césaire du Panthéon, pour y enterrer Slaï à la place et de son vivant ? Erigeons-le Grand homme ! Oh oui. Erigeons ! Franc-mac de tous horizons, si on ne vous savait pas de la fanfarre, on s'étonnerait que vous ne soyez déjà à vos truelles ! A l'écoute de ce vers sorti tout droit du tréfonds de la terre, ne sentez-vous pas briller sur votre épiderme, le soleil de toutes les Caraïbes ?

Slaï nous dévoile dans cette chanson tous les secrets du bien pécho de la meuf. Ne faisons pas l’économie d’éclaircir quelque peu cet obscur concept moderne. La femme, disparue en plein XIXème siècle sous les assauts des romantiques, puis des naturalistes et autres réalistes, empêcheurs de sacraliser en rond, la meuf apparaît aux alentours d’A la recherche du temps perdu de l’inénarrable Marcel Prout ; cette œuvre qui se proposait de déterrer feues les femmes pour y pratiquer sur leurs cadavres, quelques expériences tardives mais néanmoins encore vaguement romantiques, mettons, à la limite de l'inversion, et en un mot commençant (haha) métrosexuelles… On voulait jouer à la poupée, à la Barbie ? On allait voir ce qu'on allait voir ! Dès lors, la meuf eut tout le champ libre. Avec elle, son cortège collagène de drague, car comment voulez-vous faire sérieusement la cour à une espèce de pouffiasse montée sur espadrilles compensées ?!... Vive l’ère de Socrate à Saint-Trop !

« Je tremble de passion comme une feuille au moindre frisson rien que pour toi, rien que pour toi. »


Vous voilà dans le secret ! La drague est un cocktail ! Elle a sa recette : un tiers de passion, un tiers de frisson et de toi à moi, tu resteras pour toujours le "à moi" ultime de cet instant éphémère… Mé-lan-geons-nous. Un parapluie libidinal dans le verre, et un zest séminal...

« Je m’éteins comme une flamme, lorsque j’entends ta voix, je frissonne d’amour lorsque je sens ton souffle derrière moi
Tu me rends fou, je ne peux plus penser, lorsque j’entends ta voix
Je succombe quand tu laisses ta main posée sur moi comme ça. »


Comment ne pas dire chapeau l’artiste devant une telle articulation de coups qui font mouche ? Coups de boutoir ! Oh oui ! Oui, vous l’aurez compris : Slaï est chaud. Et il a chaud. Sortez ou écartez vos brancards mesdemoiselles, car cette main "posée" sur lui "comme ça", il est bien inutile de vous préciser ce qu’elle touche… J'en vois déjà qui défaillent, qui se dégrafent...

« Ne détourne pas les yeux, mon cœur vois-tu ne bat que pour eux. »


Le sang pulse ! Il gonfle les organes de Slaï ! La vie est là, à portée de va et vient ! Avec Flamme, Slaï a pour toujours sonné le glas de l’inhibition et des atermoiements, sans pour autant jeter l’anathème sur l’amour. Le sexe, même pour tirer sa crampe et faire cracher Grâcieuse, restera pour toujours une histoire de « cœur » qui a « choisi ». Emballé, c'est pesé. Ah, si DSK avait su qu'il fallait respecter les formes malgré leur disparition... Les mauvaises langues mentaliseront un grand écart. Mmm, et grand bien nous en fasse ! Nous autres savons bien que la langue est le muscle le plus puissant du corps humain. Nous l'avons bien pendue !
Si Slaï fait parfois coin coin, Le Zook love, pur pléonasme, n'est pas la danse des canards ! Tiembè raid, pa moli mon Doudou ! Pour un vit en vie ! Allez, ti bo à tous.

Bonus


Slai - Ne Rentre Pas Chez Toi Ce Soir par Nathy34

8 commentaires:

  1. Vous avez quelque chose contre Saint- Pierre et Miquelon ?

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  2. En famille ou entre amis, les périodes de vacances donnent l’opportunité de se changer d’air en camping. Mais un bon séjour passe avant tout par une bonne préparation.

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  3. Vous avez raison sur tout décidément
    au CGB.

    Slaï c'est nul.




    Itoura Moussoungo c'est plus mieux.
    http://www.youtube.com/watch?v=6OexI8KdzQw

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  4. Merci pour cet excellent moment. J'étais pliée de rire en vous lisant. Ca, c'est vraiment eux !!!

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  5. Un pur article de l'esprit du cgb!

    Slaï devrait être au programme du bac français l'an prochain!

    Gloire à tous les soldats du zouk moderne, héritiers de Césaire: Thierry Cham, Harry Diboula, Medhy Custos, le prodigieux Kaysha (qui chante avec une voix électronique en franglais sur des basses assourdissantes) et bien sûr Slai, le poète d'entre les poètes.

    Le zouk l'autre nom pour les préliminaires.

    Merci pour ce réveil dansant!

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  6. Ah ça groove grave !
    Faut définitivement que tu fasses Thierry Cham pour cet été.

    "Je m'éveille sous ta sensualité, alors viens danse", ça veut donc dire : tu me fais bander ?

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  7. Pour te faire patienter : http://www.youtube.com/watch?v=w3Nd-DT_xXw
    C'est frais et c'est chaud hein ?

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  8. En version Bad Boys bidonnés, y avait Tragédie, les petites bites sous scellés. Puis, ils ont disparu aussi vite qu'ils sont apparus.
    http://www.youtube.com/watch?v=TE7WLJBKnoE&feature=related

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