30 juin 2011

Canicule : la nouvelle de l’été, hot et sans images

Plusieurs années après, je ne me souviens pas qu’il ait été particulièrement épouvantable, cet été. Il faut dire que canicule déclarée ou non, je n’ai jamais bien supporté cette saison : l’été, ça n’est jamais qu’un mois pendant lequel on est empêtré dans l’air, retranché à l’intérieur, à l’ombre, au fond du corps, et on ne fait plus que conduire ce corps comme un véhicule militaire, sous la tôle brûlante. Non, pas souvenir que ce fut plus terrible qu’une autre année : on se suait dessus, abruti, et c’est tout. Ce sont les journaux, surtout, qui le trouvaient intolérable. Mais ils ont beau le répéter encore aujourd’hui, pour moi 2003 n’est pas l’été de la canicule. C’est celui où Sarah est venue me voir à Paris.

C’était ça l’événement, plus que les vieux qui nous quittaient comme des mouches. Mourir parce qu’il fait trop chaud, c’est pas banal, mais que Sarah me rende visite, c’était exceptionnel. La première fois à vrai dire. Nous l’avions en réalité revue quelques mois auparavant, chez elle à Milan. Elle nous avait invités, Solène et moi, à faire un crochet par sa ville pendant notre séjour en Lombardie. Entre les lacs et la Chartreuse de Pavie, on s’était arrêté deux jours à Milan. Sarah avait été exécrable, comme d’habitude. Une vraie gamine, enfant gâtée, princesse de mes deux. La première journée, elle nous avait condamnés à la suivre dans son shopping. Elle cherchait un CD, il lui fallait le jour où on venait la voir. On a fait tous les magasins du centre-ville, arpenté les rayons et les bacs, on l’a suivi au pas et souffert ses minauderies aux vendeurs. Le soir, elle nous a conviés à assister à sa sortie entre copines. Le lendemain, on s’est débrouillé sans elle ! On l’a simplement vue le soir, en passant récupérer les bagages, histoire tout de même de dire au revoir.

Elle est comme ça, Sarah. On s’est connu en Erasmus : huit étudiants étrangers à l’université. En six mois de vie commune, Sarah a eu tout le loisir de nous taper ses crises et ses caprices. A chaque sortie, on pouvait être sûr qu’elle allait contrarier, faire à sa façon. Sarah, c’est un petit centre du monde ravi d’avoir les gens qui tournent autour. Vous faites le voyage pour elle, elle est enchantée de vous recevoir mais pas au point de modifier son agenda. Au terme d’une journée à ce régime, vous ne pouvez plus la voir autrement que comme une petite connasse. Il faut attendre le lendemain, une nuit de sommeil, pour oublier, la redécouvrir, et pardonner à sa beauté.

Avant cette halte à Milan, Solène ne la connaissait pas. Je lui avais dépeint cette amie de voyage comme « très sympathique » pour ne pas avoir à lui dire qu’elle était sublime - comme si elle n’allait pas s’en rendre compte au premier aperçu ! Quand elle l’a vue venir à notre rencontre, devant le château des Sforza, lieu du rendez-vous, Solène s’est retournée vers moi comme si je venais de lui jouer un mauvais tour. Ses yeux disaient « tu te fous de ma gueule ? C’est ça ton amie sympathique ? Cette déesse qui vient vers nous avec un sourire éclatant ? ». Sarah est un délicieux mélange de sangs italien et égyptien. De la grâce, des seins dodus, insensés, les hanches rondes, la peau gorgée de soleil, un parfum de cyprès traversé par le vent… Et cette fabuleuse pointe de mépris venue du fond de ses yeux noirs, qui fait toute la différence entre un joli brin de fille et une divinité.

Dans la France accablée par la chaleur, j’attendais donc sa venue. C’est elle qui m’avait fait signe : elle venait dans l’idée de passer quelques jours, le temps d’épuiser l’argent qu’elle gagnait par ses boulots de serveuse. De mon côté, j’avais omis d’avertir Solène, pas certain que la nouvelle la réjouisse autant que moi ; elle était ainsi chez des amis à ce moment. Sarah et moi devions passer la semaine tous les deux, mais je ne songeais pourtant pas à tenter quoi que ce soit ; depuis longtemps je m’étais fait une raison : Sarah n’est pas pour moi. Sarah n’est pas pour nous. Sarah est pour les autres. Les goujats, les barmen, les cuistots, minets d’âge mûr, l’ambition en berne, inconsistants et lâches... Sarah est interdite à quiconque n’est pas précisément ce spécimen de petite frappe. Elle a un grain dans la tête qui la voue à tourner en rond éternellement, trimballée par cette farandole d’hommes qui à eux tous n’ont pas la jugeote d’un seul digne de ce nom. Vous pouvez être diplômé de l’X, gaulé comme un dieu, posséder un cabriolet, rien n’y fera si vous n’avez pas le tatouage ou la paire de lunettes qui va bien. Je me suis permis un jour de lui faire remarquer. Elle a aimé l’idée, elle a même découvert que c’était sa malédiction. Ce jour-là j’ai anéanti toutes mes chances : je suis devenu son meilleur confident, condamné à écouter le récit de ses erreurs perpétuelles. A moi les histoires de cœur qui tournent mal, les stratégies de l’armée des bons-à-rien pour profaner son cul de madone !

Nous étions donc deux dans ce Paris estival, désert, étouffant et plein d’ennui. J’étais allé la chercher à la gare, elle m’avait sauté au cou, « à l’américaine », puis nous avions lentement remonté le quai. A cette époque, je travaillais à Boulogne. Les journées, Sarah s’occupait seule ; elle connaissait suffisamment la ville pour cela. Vers 18 heures, je sortais du bureau en direction du métro. Il faisait chaud dans l’air. Au fond de chaque rue, on aurait dit qu’une soufflerie avait été mise en route. Par terre, c’était déjà l’automne : mi-août, et les balayeurs embarquaient les feuilles jaunies des platanes par charretées, avec deux mois d’avance. Je repassais chez moi jeter mes habits trempés de sueur et prendre la douche dont je rêvais depuis le matin. J’appelais ensuite Sarah pour savoir où elle était et je la rejoignais sur place. Sous la douche, la radio racontait qu’il faisait chaud. Sans blague ! Petit à petit, on entendait parler de morts, de maisons de retraite… Sous les mots, on pouvait déjà deviner les langues fielleuses et accusatrices : il faisait trop chaud, ça n’était pas pardonnable, il allait falloir trouver des coupables ! Cette vieille vulgarité qui consiste à s’indigner de la mort… Car enfin, si la vie par toi déjà passée t’a été agréable, si ses bienfaits n’ont pas été versés en toi comme en un fût percé sans que tu en aies gré, pourquoi ne t’en vas-tu pas du repas de la vie en convive repu ? Et si c’est en pure perte que tu as laissé filé ce que tu as eu en fait de jouissances, si tu es mécontent de la vie, pourquoi quêter encore un supplément ? Car tu sais, je ne vais pas goupiller pour toi du nouveau qui te plaise : il n’en existe pas, tout est toujours le même… Lucrèce !

Tout est toujours le même. Devant une grenadine ou sur une pelouse défraîchie, Sarah me racontait Paolo, Claudio et Saligo, son Napolitain de l’été dernier qui en était décidément un beau ! J’avais droit à tous les détails. Untel lui avait fait l’amour dans l’escalier, tel autre n’avait jamais donné suite à leur ébat… Sarah parlait de sexe comme d’une chose douée de malfaisance : un esprit fourbe, tapi dans l’ombre, qui malgré les résolutions les plus fermes, s’était encore emparé d’elle ! Elle me racontait ses aventures comme une série de maladresses sans concevoir que ses frasques ainsi étalées puissent titiller mon imagination. Les hommes étaient tous des lâches qui n’en voulaient qu’à son cul, mais l’idée ne lui traversait jamais l’esprit que moi, je puisse en faire partie ! Je lui étais inoffensif. Le soir tombé, on quittait le café et l’on dînait aussitôt qu’elle avait daigné arrêter son choix sur le restaurant pas trop ceci ni trop cela... Ou alors, elle décidait qu’elle voulait marcher seule et qu’elle me rejoindrait à l’appartement.

Les nuits, l’atmosphère restait suffocante. Celle de son départ, nous n’étions même pas sortis, asphyxiés. Toute la semaine, j’avais dormi dans le salon, cédant la chambre à Sarah, mais cette fois-ci elle ne l’avait pas encore rejointe : le canapé-lit du living était tiré et nous étions dessus à lire les munitions de journaux achetées. Sarah, épuisée par son excursion de la journée, n’avait pas tardé à s’endormir. Dans la torpeur de la pièce, je faisais un effort pour venir à bout de mon article mais mon esprit finissait par tracer des architectures qui étaient celles de son corps, endormi près de moi. J’avais posé mon magazine et je la regardais. Elle était comme une orange. Elle ne semblait plus souffrir de la chaleur. Sarah. De nouveau là : dans mon appartement, et partout dans ma tête. Sarah. Ce genre de femmes sont un cancer. Vous avez beau savoir qu’elles vont vous tuer, vous ne pouvez rien faire. Je savais pertinemment qu’elle était impossible, que ses envies changeantes sont tout ce qui m’insupporte et son humeur hystérique tout ce qui m’éreinte. Je savais que c’était un coup à s’y user. En vérité, Sarah est exactement le type de caractère avec qui je ne pourrais vivre sans que ça tourne au sang et au vinaigre. J’aurais déjà pu l’étrangler plusieurs fois à l’occasion des cirques qu’elle avait pu faire, ses numéros de petite fille ! Les fois où je devenais fou de trop penser à elle ne me faisaient pas oublier le reste : que Sarah est un concentré d’emmerdeuse, un poison, une mante dont les désirs te bouffent aussitôt qu’ils ont glissé un pied dans la porte ! Il vaut cent fois mieux Solène, qui est la femme la plus aimante, la plus équilibrée, la plus intelligente que je connaisse. Cent fois mieux Solène qui est la femme de ma vie, j’en suis convaincu. Bien que j’avais tout cela en tête, je sentais très bien que ça ne valait rien, que tout pouvait foutre le camp en un mot, en un geste, je l’aurais suivie sur le champ, même averti de son pouvoir de nuisance, même convaincu de l’issue nécessairement catastrophique, j’aurais dit oui, moi le dur, le détaché, je l’aurais suivie !

Les yeux ouverts, je la voyais distinctement sous la pleine lune. Nous nous étions endormis parmi les journaux, sur le canapé-lit ; l’un de nous avait dû éteindre la lumière. Comme cela arrivait trois fois par nuit, la chaleur avait réveillé Sarah : elle avait vaguement ronchonné puis s’était levée pour aller boire. De retour, elle avait passé un caleçon d’homme et un T-shirt, attrapé un coussin, et disparu dans la chambre à côté pour retrouver le sommeil. La chaleur n’était plus là. J’ai continué à l’apercevoir encore quelques minutes, distinctement, sur le plafond, avant de m’endormir.

Le lendemain, dimanche, tout a repris comme si de rien. On était debout à neuf heures, la température finissait juste d’être supportable. On a préparé paisiblement ses bagages. La valise bouclée, Sarah a regardé autour en soufflant. Elle avait l’air angoissé : l’idée de voyager par cette chaleur peut-être. Jusqu’à ce qu’elle se décide à m’avouer une chose : elle me parla d’une rencontre qu’elle avait faite, un type à Milan, il travaillait à la piscine municipale, avait 38 ans, était vraiment amoureux ! Il lui avait promis des choses, même de s’installer ensemble. Il savait la rendre heureuse et c’était l’homme de sa vie. Je l’avais interrogée du regard, puis à la réflexion, tout rentrait dans l’ordre : ce type ne devait pas valoir beaucoup mieux que les précédents, son charme tenait sans doute à son univers simple, à son immaturité attendrissante, à ses bobards foisonnants, ou à la couleur de son jean… L’histoire tournerait court une fois de plus : Sarah m’écrirait un mail dans lequel elle maudirait les dieux d’être tombée sur un naze. Peut-être même qu’elle viendrait me voir à Paris ! Puis elle tomberait amoureuse d’un même autre type et ainsi de suite… Tout rentrait dans l’ordre.

Nous nous sommes dit un simple au revoir sur le quai de la gare, comme à son arrivée, et elle est rentrée à Milan. Solène rentrerait le soir, on reprendrait le boulot le lendemain, et puis hop !

19 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  2. Ton énervement me pousse à penser qu'en fait cet article n'était qu'un vaste foutage de gueule destiné à faire hurler les abrutis de ton espèce. C'est ça qui est bon, justement, le fait de mettre un peu de tension sexuelle, le lecteur se dit qu'il va se passer un truc, et non, le soufflé retombé. On a le droit de ne pas aimer, mais les réactions comme la tienne ne sont obtenues que chez qui a de faibles capacités de self-control et une énorme frustration sexuelle(Tu as passé plus d'un an sans coucher?).

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  3. Autant le message d'Anonyme, que je ne partage pas, est minable, mais ce besoin de voir de la frustration sexuelle chez tous les hargneux me laisse perplexe. Du simple ressentiment, non ?

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  4. Pas tous les hargneux, simplement chez quelqu'un chez qui autant de rage est provoquée par un textes du type de celui que tu as écris. Tu mets un peu de tension sexuelle au début, puis rien, et là le mec EXPLOSE! En te traitant de pédé car tu n'es pas allé "au bout du truc". D'où mon analyse mais évidemment tous les hargneux ne sont pas des frustrés et inversement.

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  5. Tout a l'heure j'ai fait caca.

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  6. En voilà des manières ! Alors, on recommence : tu sors et tu re-rentres, cette fois en t'essuyant les pieds et en disant bonjour à la dame...

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  7. Moi je trouve que Xix n'est pas au niveau des autres membres du site.

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  8. J'ai réussi à coucher avec une Sarah une fois...

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  9. Au contraire, il est bien au niveau et apporte du nouveau.
    C'est bien vu, je trouve, la canicule de 2003 comme contexte symbolique aussi bien qu’environnemental.
    Au risque d'être considéré comme un frustré par Lilia, je taquine, il aurait pu au moins effleurer un mamelon dans l'innocence d'un geste inconscient pendant qu'elle dormait, histoire que j'ai un début d'érection (je sais, je salis tout) à hauteur de 3 % de mon potentiel total (je n'ai jamais dépassé les 5 %).

    @Anonyme
    On te félicite. Tu es désormais sioniste.

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  10. Ça vous arracherait de vous trouver des pseudos, histoire de savoir si je parle à l’Anonyme qui m’insulte, à celui qui fait caca ou à celui qui couche avec Sarah ?

    A celui qui ne me trouve pas au niveau en tout cas, et dont j’ai vraisemblablement supprimé le commentaire d’insultes : tu es toi au niveau de ces commentateurs de CGB qui me hérissent : ceux qui débarquent avec leur pot de chambre déverser leur petit caca sur le palier sans autre forme de procès, tantôt pour se plaindre que la lecture de tel article leur a fait « perdre du temps » (!!), tantôt pour annoncer que tel auteur est un con... Grandes gueules qui n’existent - dieu merci - que sur internet et par internet. Trous du cul qui pètent chez l’habitant tout en déplorant dehors la perte d’un certain savoir-vivre, ou le comportement inapproprié de ceux qui ne sont pas chez eux ! Merde à toi.

    @Paracelse : vu l’excitation que je procure déjà à certains avant même d’évoquer le moindre bout de mamelon, je préfère m’en tenir là ! On n’est pas à la Fistinière ici : on n’est pas là pour « accompagner » les clients à « prendre leur plaisir » dans « un cadre d’exception » !

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  11. J'ai vecu la meme histoire au moins une fois par an ces dix dernieres annees.

    Et un paquet de fois, je me suis rendu compte que Solene, elle, ne s'etait pas genee pour se taper un erotique connard au QI limite et aux paroles sans fond, pendant que moi je me triturais la conscience et les sens avec un bistouri porte au rouge.

    Mais je continue de rever que chaque nouvelle Solene est plus parfaite meme si moins bandante que Sarah...

    Eternelle damnation...

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  12. Albert (prénom d'emprunt de "Anonyme a dit... Moi je trouve que Xix n'est pas au niveau des autres membres du site.")3 juillet 2011 à 18:43

    Je n'ai jamais insulté personne, pas même en commentaires.
    J'ai une vie très réussie, sans vouloir me vanter, socialement et intellectuellement. Tout ça pour dire que je ne suis pas le genre de minable à errer sur internet parce que c'est simplement un minable qui n'a de toute façon rien d'autre à faire.
    Bref, la plupart des articles me font sourire, parfois réfléchir, néanmoins pas ceux de "Xix" : c'est pour quoi "il n'est pas au niveau".
    C'est tout.

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  13. super texte !
    un peu frustré car moi aussi j'ai eu ma "sarah", et que ce que l'auteur de ce billet en dit ressemble bien à ce que j'ai ressenti alors.. et la lecture me l'a fait revivre

    sauf que la fin est pas pareil pour moi ! :D et que j'aurais bien revécu ça aussi ! quoique ça s'est pas fait d'un coup c'est vrai, ça a pris qq années.... Une suite de prévue ??

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  14. Pas de suite prévue, ni dans la fiction, ni dans la réalité !

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  15. Lilia. Compte tenu du pseudonyme, on peut en déduire qu'il s'agit très probablement d'une femme.
    Dans ces cas, l'attaque permanente et convenue sur l'absence de succès ou de pratique sexuelle n'est pas vraiment étonnant.
    Lilia, c'est une femme sur internet, alors elle se considère un peu comme un cadeau fait par dieu au reste du monde.
    Elle considère que le gros lourd qui pense que ce texte de merde est un texte de merde ne peut être aussi mauvais que parce qu'il ne baise pas.
    Parce que, Lilia, elle, elle baise, et souvent.
    Mais elle baise sans déraper, Lilia ; elle fait tout dans l'équilibre, la nuance, l'intelligence et la maturité, parce que Lilia, c'est un peu le sexe élu, elle est un produit rare. Quand elle va sur Badoo, elle a des avantages, c'est qu'elle le vaut bien.
    Et les méchants, et bien, ils n'en veulent qu'à son cul, parce qu'ils ne pensent qu'à ça et que Lilia, comme elle un cadeau fait par le ciel, elle refuse au gros dégueulasse de faire cadeau de son divin popotin.
    Et les autres filles aussi, il faut dire que ces gros dégueux, ils sont vraiment pas cool ; ils ne baisent jamais, mais ils ne pensent qu'à ça.
    Lilia, elle, non. Toute sa dialectique à la BHL tourne autour du sexe, mais elle ne pense pas qu'à ça.
    C'est juste qu'elle a raison.

    Et Xix, lui, c'est rien d'autre qu'un mec de maintenant. Le mec qui raconte ses histoires de cul inintéressantes, les publie, fait montre d'un insupportable mais hélas très répandu détachement ironique permanent, et ensuite s'offusque si on ose dire que c'est de la merde.
    Il publie, on lit, on est en colère parce que les trucs de psycul, y'en juste marre, mais il est pas content.
    Pour lui, c'est normal qu'on perde son temps, il est un cadeau fait par dieu au reste du monde.
    Et toi, t'es un mec planqué derrière son ordi.
    Xix, non.
    Il est derrière l'ordi, mais c'est pas pareil. Il signe avec son nom "Xix", c'est pour ça qu'il est plus courageux.

    Parce que les mecs de Cultural gang bang, ils aiment pas la diffamation ni les attaques anonymes derrière un écran. Même si ils ne font que ça.

    On se doute par exemple que si ils croisaient tous les mecs qu'ils insultent à longueur de temps sous pseudo, ils tiendraient eux aussi le même discours courageux.
    On en est certains.
    D'ailleurs, probablement que dans leur vie de tous les jours, ils sont des monstres de courage.

    C'est bien beau de critiquer les médias et leur langue de bois, mais encore faudrait-il alors ne pas utiliser leurs moyens de défense.

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  16. @ Anne Onyme
    Plutôt une histoire de non-cul, si t'as bien suivi la narration.

    fait montre d'un insupportable mais hélas très répandu détachement ironique permanent,
    Il est certain que le pathos émotionnel est moins insupportable et que ton commentaire ne rentre pas du tout, mais du tout voyons !, dans cet insupportable mais hélas très répandu détachement ironique permanent. C'est l'école de l'absurde, c'est ça ?

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  17. Moi je trouve l’interprétation de Lilia amusante et pourquoi pas pertinente : quelqu’un qui se vénère simplement d’avoir lu quelque chose, et qui sans aucun esprit me traite de pédé parce qu’il s’est fadé tout l’article en espérant qu’il y aurait du cul au bout et qu’il n’en n’a pas trouvé… celui-là on se l’imagine fulminant, pantalon encore baissé sur les genoux et queue à la main, trépignant parce qu’il n’a pas pu aller au bout de sa branlette… Et quoi ? Désolé mec, tu veux pas que je te finisse aussi ?
    Quant à toi, Bougre d’Anne, tu déplores l’ironie permanente justement sur l’article qui n’en fait pas, qui ne joue pas sur la dérision, qui essaie un peu autre chose, d’y mettre un peu d’intime, de se détacher un peu de l’actualité rabâchée partout, et de proposer simplement un petit intermède de lecture. C’est juste une petite nouvelle, pas ma vie étalée… Je conçois que ça ne plaise pas à tout le monde mais il me semble qu’on voit suffisamment dès le départ de quoi il s’agit pour zapper si c’est pas sa tasse de thé.
    C’est ça qui me hérisse : non pas qu’on n’aime pas, mais qu’on vienne chouiner d’avoir perdu du temps à lire, comme si on pouvait pas cliquer sur autre chose. On dirait ces connards qui passent une partie de leur temps à écrire aux services client pour se plaindre et essayer de grapiller une ristourne ou un échantillon gratuit…
    Tout le reste sur tes histoires d’anonymat ne mérite pas de s’y attarder : c’est simplement à côté de la plaque.

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