18 novembre 2010

Marbot

couvs des 5 premiers tomes


Découverte dernièrement de cette série de bande dessinées, entièrement réalisée par Stéphane Pêtre en sept tomes, 5 parus à ce jour et téléchargeable sur le site de l'auteur. La saga revisite librement les mémoires de Marcellin de Marbot, figure de la geste napoléonienne, qui entré comme simple volontaire à 17 ans chez les hussards, gravira les échelons de la Grande Armée jusqu'au grade de colonel.


Excellent choix que celui de suivre Marbot, sa vie est un roman. Quand on a été hussard et gascon, on a forcément l'anecdote belle et la mémoire fourmillante.

Véritable enfant de l'épopée napoléonienne, happé par l'accélération du tourbillon de l'Histoire, Marbot intègre l'armée 2 mois avant le coup d'État du 18 brumaire. Il sera ensuite de la plupart des campagnes, les victoires comme les débâcles, des armées de l'Empereur. Le jeune Marbot connaitra son baptême du feu face aux Autrichiens. Au programme : Marengo et le siège de Gênes. Ses affectations le mèneront ensuite à Austerlitz, Eylau, les désastreuses campagnes d'Espagne ou encore celle de Russie. Il restera fidèle à Napoléon lors des 100 jours et verra se refermer la page napoléonienne à Waterloo à la tête de son régiment de Hussards.

Si Stéphane Pêtre respecte la trame et les grands axes des mémoires de Marcellin Marbot, il se singularise par un style graphique très personnel. Un trait naïf, quasi enfantin, vif, parfois proche de la caricature et des cases explosives surchargées de couleur. Un parti pris qui se révèle heureux et qui donne à l'ensemble une impression désinvolte qui tranche avec les habituelles représentations ampoulées, pesantes et guindées que se croient obligés d'adopter tous ceux qui se frottent, petit doigt sur la couture du pantalon, à la période napoléonienne. Pêtre prouve qu'on peut traiter une période forte et dramatique avec humour sans sacrifier pour autant l'authenticité historique.

Le scénario est évidemment captivant, tant le destin de Marbot, personnage simple, courageux et sympathique, ainsi que l'époque, sont hors-norme. Les dialogues, eux, peuvent parfois souffrir d'une certaine faiblesse. De même pour les encadrés rédactionnels souvent redondants avec le dessin et très envahissants dans les premiers tomes. Mais ce sont de légers défauts sur lesquels on passe bien facilement.

Pêtre aime son héros, on le sent protecteur malgré les embûches qu'il se plait à dessiner sous ses pieds. L'auteur fait preuve d'une véritable empathie pour son personnage, un Marbot attachant, émouvant, aux traits très lunaires et malicieux dans les premiers albums, qui racontent son apprentissage. Il se montre plus irrévérencieux quand il s'agit de croquer les grands personnages comme Murat, Napoléon et les gradés en général qui ont plus à voir avec des aventuriers ou des forbans ambitieux, voire de fieffés incompétents, qu'avec de respectables officiers. Si la série n'est pas une charge contre l'odyssée napoléonienne, on ne sent pas chez l'auteur une quelconque fascination pour les boucheries et les grands stratèges guerriers de l'époque, plutôt la volonté de raconter la vie et les actes souvent extraordinaires d'hommes ordinaires face à l'Histoire avec un grand H.

Tout d'abord publié chez un petit éditeur pour les deux premiers tomes, Pêtre a récupéré son œuvre quand la maison d'édition a été mise en sommeil. Désireux de ne pas laisser mourir son projet, il décide de continuer l'aventure et propose aujourd'hui ses albums en téléchargement gratuit sur son site internet. Une initiative à découvrir en pdf en espérant prochainement un nouveau tirage papier.

Les différents tomes de Marbot sont téléchargeables à cette adresse :
http://www.bd-marbot.net/albums.html

5 commentaires:

  1. Merci de la découverte.

    RépondreSupprimer
  2. Merci de faire découvrir cet auteur.

    Et vive l’Empereur !

    RépondreSupprimer
  3. he les gars, connaitriez pas la nouvelle adresse du blog d'Eisangélie autrefois dans vos favoris, il a du disparaitre depui, je le regrette vraiment, si quelqu'un peut transmettre...

    RépondreSupprimer
  4. Eisangelie a supprimé son blog car trop de cons à son gout le lisaient.

    La légende veut qu'existe un nouveau blog dont l'adresse se transmettrait sous le manteau dans les rangs de l'avant-garde des fafounets dépressifs qui seuls maintenant peuvent continuer à suivre les aventures, nuits de débauches et frasques sexuelles des Marie-sophie, Anne-LAure et autres Nathalie, le dimanche après la messe.

    RépondreSupprimer
  5. Il a effectivement une nouvelle adresse mais comme c'est aussi mauvais qu'avant, je sais pas si c'est nécessaire de faire tourner à outrance non plus. Le mec aurait besoin d'ouvrir un peu les fenêtres, au lieu de stagner comme ça à cuire dans son jus et à s'ausculter sans fin...

    RépondreSupprimer