20 septembre 2010

Tentative d'attentat anxiogène gouvernemental



Christian senrecoupemendinfo du journal Le Monde. Monsieur le ministre de l’Intérieur, pouvez-vous nous en dire plus sur la forte possibilité d’un attentat dans notre pays ?

— Il existe un énorme risque d’attentat islamique dans les jours qui viennent, selon les services de renseignements d’un des pays amis qui nous restent encore, un pays externe à l'Union Européenne.
Nous savons de sources plausiblement certaines qu’une centaine de réseaux djihadistes distincts, des cellules dormantes, ont été réactivés par la venue sur notre sol de trois mille sept cent vingt-quatre islamistes barbus potentiellement belliqueux et de mauvais poil.

Jérome Enstage de France Info. Comment se fait-il que l’opinion publique soit alertée, alors que d’habitude, la DCRI déclare déjouer plusieurs attentats par an dans le plus grand secret ?

— Mieux vaut tard que jamais. Ne prenons aucun risque. Tous les citoyens de la république se doivent d’être vigilants et nous contacter aux moindres actes suspects de la part d’auver… d’individus louches dont des caractéristiques esthétiquement singulières ne laissent aucun doute.

Estelle Ceularaze du magazine Marie-Claire. Monsieur le ministre, est-ce que nos centres commerciaux et nos instituts de beauté sont correctement sécurisés ?

— Nous en avons fait notre seconde priorité, juste après la sécurisation des transports en commun par le plan Vigipirate, pour que le salariat puisse se rendre sans encombre chez le patronat jusqu’à l’âge de soixante-sept ans, mademoiselle.

Edwige Pleine de Médiapart. Monsieur le ministre, ne trouvez-vous pas indécent, alors que la réforme des retraites envenime le débat et que le scandale de l’affaire Woerth-Bettencourt enlise le gouvernement dans les sables mouvants des heures les plus assombris de notre histoire archaïque, de stigmatiser toute une population tête de Turc qui ne demande seulement qu’on s’intègre à elle ?

— Les premiers à stigmatiser les bicots, puisque ce sont d’eux qu’on parle, n’ayons pas peur des mots, sont les intégristes musulmans. Il ne faudrait pas inverser les rôles. Nous ne venons qu’en second.
La conférence de presse est terminée et je vous conjure d'être extrêmement vigilant dans les jours qui viennent. Sans aucune volonté de vous effrayer, dois-je vous rappeler qu’un attentat à l’explosif, c’est des morts instantanés, des morts latents et agonisants comme jetés vivants dans un bain d’acide, des pertes blanches et stérilisation, des retards du RER, votre programme télé favori stoppé par un flash spécial, une peur psychologique de tout instant, une augmentation significative de consommation de pharmaceutiques, le spectre du mal qui plane sur vos vies et par-dessus tout un ralentissement de l’activité économique se répercutant sur l’emploi. Au revoir.

7 commentaires:

  1. Après la grippe A, la grippe Hallal

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  2. le management par la terreur semble être la rationalisation de la démocratie devenue démagogie.
    Ce que l'on arrive pas à obtenir d'une population veule et immature, on le lui arrache par la panique.

    Tchakhotine fait reposer le conditionnement des foules sur un stimulus de la pulsion de combativité associé à l'énoncé d'une menace (dans un discours politique, par exemple...). Une fois le conditionnement en place, il suffit de reproduire la menace pour que le réflexe de défense mette en place sans que la stimulation du réflexe primaire ne soit requise. Un peu comme un chien qui à force d'être battu à coups de fouet finit par déguerpir au son du fouet.

    Le problème est que les réflexes conditionnés s'estompent lorsque l'on s'en sert trop. Le chien qui ne reçoit pas ses coups de fouet finit par ne plus réagir au son du fouet.

    Grippe A, terrorisme, vache folle, SIDA, périls jaune japonais puis chinois, ogm, réchauffement climatique, l'on arrête pas de crier au loup.

    Je ne comprends pas comment le conditionnement est maintenu en dépit d'une sollicitation permanente non suivie des faits.

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  3. Je crois que pour le pékin moyen, la succession de ces « menaces » ainsi que leurs provenances géographiques toujours différentes induisent juste une perspective fictive à sa vie de lombric.
    En donnant, si l’on veut, un espèce de coef à une variable montée de toute pièce dans la dimension temps (voire espace) de sa misérable et monotone existence – l’individu peut dès lors envisager le court de sa vie, jalonné par toutes ces « périodes », alors qu’en fait il n’aura que très rarement bougé son gros cul de devant la télé.

    A mon humble avis, voilà comment « le conditionnement est maintenu en dépit d'une sollicitation permanente non suivie des faits. » c’est le même raison qui fait que les feux de l’amour passent encore à la téloche.

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  4. activateur de lombricompost21 septembre 2010 à 13:35

    Y a rien à comprendre en fait. Tant que les caves ne se révoltent pas, le protecteur n'a aucune raison de donner corps à la menace.

    Par contre, cette perspective peut donner lieu à une réactivation de la menace. Si le boutefeux est habile, le barbare envahisseur, l'ennemi intérieur et le terroriste peuvent même ne faire qu'un.

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  5. b, dubitatif (mais tenace)22 septembre 2010 à 06:56

    Je serai plus désabusé, encore : je ne pense pas que qui que ce soi soit dupe. Même le «pékin moyen», à condition qu'il existe, ne croit pas un mot de ce que racontent les vagisseurs d'en haut.
    Tout le monde est conscient qu'ils mentent, on peut même saisir pourquoi ils mentent (même si les rideaux de fumées (les Roms pour cacher Woerth) ne vont pas tarder à avoir besoin eux-mêmes de rideaux de fumée (la stupide proposition d'élire des juges ? De faire des jurys populaires pour tout ? Foutaises !))

    …mais, résigné, on se dit que c'est comme ça, que presque, ces idioties sont inévitables.

    Mais plus ça avance, plus ils ont l'air d'amateurs…dire que Tsarkozy fut un des premiers à revendiquer faire de la politique un métier !

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  6. Ils ne mentent pas tout à fait, ils amplifient la possibilité d'un attentat. Dans l'absolu, tout attentat Akhbarite est plausible en permanence.

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  7. C'est pas compliqué, risque d'attentat plus important ou pas, ça fait peur a l'opinion et radicalise le sentiment, déjà ô combien légitime, anti-crouilles dans la population. Et comme 2012 se gagnera sur ce thème, rien de tel que laisser faire, une vague d'attentats en 2011 suivie de nombreuses arrestations et zou, le nabot est reconduit pour 5 ans.

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