24 septembre 2010

Secret Story, la Télé-rat-lité


La télé poubelle, y a qu'les ordures qui tombent dedans ? Vous avez déjà zyeuté Secret Story ? J’ai pris un choc la semaine dernière. Ça m’a laissé pantois, comme un peu sur l’carreau. Secret Story, c’est Loft story mais en pire. Dans Secret Story, t’as toujours le roi des demeurés du PAF. Celui qui descend, bon, qu’a chuté plutôt, d’une lignée munificente de grands artistes vintage, Simone et Montand. C’est grâce à son papa qu’on a la chance de contempler un olibrius tel, de la pire espèce, c’est-à-dire Jean-Pierre Castaldi, le chaînon manquant, quoi... Au CGB, on opterait d’ailleurs plus, dans le grand jeu darwinien de l’évolution, pour le dernier descendant de l’homme de Neandertal qui à coup sûr quand on contemple sa trogne, n’a pas disparu. Faut pas croire, parfois, les scientifiques, c’est comme qui dirait qu’des garde-chiourmes. Y nous disent pas tout en somme. Surtout qu’y z’en savent pas long. Y savent que compter, nous compter. Y font les stats et les audimats.
Donc, on a toujours l’agité du tube cathodique qui porte beau avec son surnom canin royal, Benji. Le Néant-sert-à-rien, nous qu’on va l’appeler, tellement que ce grotesque personnage, en plus d’être complètement demeuré, il a voulu faire croire à toute la France qu’il était câblé, vu qu’il avait gagné au grand jeu des célébrités du PAF, qu’est présenté par l’autre là, la péripatéticienne qui tire plutôt sur le platonicien Carole Rousseau, le fantasme de la secrétaire revu et corrigé par Jean-Louis David, dont on est sûr et certain, qu’elle descend pas d’Jean-Jacques, qu’était pas si con quand même, faut reconnaître.

Secret Story, c’est Loft Story, mais en pire. On y revient. Secret Story, c’est une histoire où qu’y a plus du tout de secret ni d’mystère. C’est la télé réalité qui dit clairement qu’elle est un trou à rats. Y’a qu’à voir la maison d’abord. Une espèce de maison témoin qu’aurait rien vu, jamais, mais qui dit tout sur le fait qu’y s’passe rien entre ses murs. Ses murs. En fait, y’en a même pas, sauf les murs d’enceinte, parce que en fait, c’est une sorte de pénitencier pour clubbers hyperlookés et salopes décomplexées et pire, peroxydées façon Maryline du 3ème millénaire. Maryline, la blonde à gros cul qui voulait faire passer sa connerie congénitale pour une espèce de désespoir classieux. Avant, les hommes, y zavaient pas qu’ça à foutre de tomber en dépression. Et puis y zont décidés d’nous en donner l’temps et que comme on était tous égaux, tout le monde avait également l’droit d’chialer, d’se répandre comme une crotte d’vant une espèce de quenelle lacanienne, ou pas.
Un sex symbol sous anti dépresseurs ? Mouais, bon on est passé à l’exta, c’est pas pire. La classe internationale de nos jours, c’est la vulgarité. T’as qu’à voir la fille là qu’est pas une lumière mais qu’y s’appelle quand même Paris.
La maison témoin d’un Ikéa psyché-pop, c’est comme une cage pour rats de laboratoires. Y’a des lumières tout le temps allumées et des couleurs et des trucs qui font office de roue pour les hamsters et autres rongeurs qui tournent dedans en rond toute leurs foutues journées, qu’y savent même plus quelle date on est, juste le jour, parce que le mercredi c’est nomination et le vendredi, c’est praïme, aïe, élimination quoi. Tout est filmé, sous l’œil des caméras. Y’a pas d’mur on vous dit. Que des miroirs sans teint et des vitres en plexi. C’est comme un camp de concentration hyper bien foutu. On l’savait ouais, mais là c’est clair : c’est une cage à rats.

Au début du jeu, c’est comme dans Loft Story : y sont pleins, y sont trop. Faut en éliminer, y’a pas, sinon c’est la densité, la promiscuité. Quoiqu’au début, ça les dérange pas les rats albinos à lentilles bleues, parce qu’au début, cherchent de toute façon tous à s’enculer. Comme ça marche pas à tous les coups, bon ben le temps qu’y ait des histoires bien croustillantes et qu’les rats qui s’prétendent virils avec leurs muscles gonflés dans les salles des gymnasium où qu’on peut se procurer de la créatine j’pense, qui zy marchent sur un râteau qu’y prennent en pleine couille devant la France entière, putain la te-hon, eh ben on est déjà passé à autre chose. On zappe, vite fait quoi. Heureusement qu’Morandini existe pour tenir nos mémoires sous assistance comme qui dirait respiratoire. Parce que nous, on prend l’truc à la lettre : t’es jarté du jeu, t’existes plus mon con.

C’est bien pire que Loft Story Secret Story. On a bien toujours cet œil, qui nous dit qu’on est que des gros voyeurs, ou alors, pour ceux qu’ont des lettres, qu’on croirait l’œil de Big Brother. Mais c’est pas le même œil du Loft celui-ci. Celui-là, il a l’air vraiment méchant. Il est un peu plissé, mais ça suggère pas qu’il essaie de bien faire le point à travers le trou de la serrure pour reluquer la vie des rats, non. On dirait juste un œil sévère, et pas forcément de pervers.
Secret Story, c’est Loft Story, mais y’a plus à gloser, y’a plus de secret. Leur maison à rats là, c’est clairement le Panopticon de Bentham, qu’on croirait nos rongeurs à jeans diesel, repris de justice et enfermés dans la zonzon expérimentale d’Oz. Et puis, y’a qu’à chouffer les retours en plateau merde, c’est clair. Au fond, on a l’écran avec l’œil. Le plateau, il a des gradins à droite et à gauche bien alignés. Je sais pas si c’est la lumière, les néons et les spots de couleur qui font cet effet, mais on dirait un cerveau ce putain de plateau ! Les gradins, c’est comme des circonvolutions corticales. Voilà, ça y est ! C’est Etienne Mougeotte qui doit en mouiller son slip. Le plateau, c’est une métaphore du cerveau du téléspectateur. Une putain d’soupe avec des Oh des Ah et pire, des HI. Han lala. Voilà, ça y est. C’est vu. Y sont en plein d’dans. C’est dit clairement. On s’est fait hacker.

Le pire, c’est qu’avec toutes les caméras de vidéo surveillance qu’on nous aligne dans les rues, Secret Story, ben ça ressemble à la société qu’on nous prépare avec minutie et attention. Les candirats d’ailleurs, vous croyez qu’la Prod y sont allés les chercher. Meuh non, y zy sont v’nus tous seuls, bien dressés qu’y sont depuis tout môme. C’est des rencontres de boîtes de nuit tout ça. Y pensent qu’à ça, ces cons, à faire dans la vie : entrer dans une cage à rats pour griller les étapes. Devenir célèbre, faire un max de blé et puis après, ben crever d’une overdose comme la moitié du showbizness dans le dénuement de vie le plus complet. Fausses blondes, faux suicides, faux mariages, vrais drogués et vraies nympho… Ils sont déjà tout conditionnés, depuis tout gamins qu’y veulent rentrer dans un loft. Pour eux, c’est comme de décoller pour la lune. On dit que tout ça c’est scénarisé. C’est clair ! C’est clair qu’y font clairement des expériences avec leurs simulations situ. Ave les Mengele ! Mais les candirats, depuis tout gosses, y pensent qu’à devenir des archétypes. Pas des individus. Leur rêve, c’est de virer chieuse à semelles compensées, beau gosse à gel, gentille mais qu’est méchante en vrai et inversement, la blonde qu’a l’air trop conne mais qu’elle a d’la densité en fait (et pas que dans les poches de silicone qu’elle a sur la poitrine), homme à femmelettes, tombeur de charognes à piercing, le moche mais qu’est tellement gentil en vrai que les séries télévisées nous apprennent à penser que tout cet immondice, ça doit posséder du charme, alors qu’le charme, chez nous, les gens du Vrai, c’est un vrai truc de vrai humain. Et le connard d’école de commerce qui entre dans l’jeu pour incarner sur le bout de ses ongles, l’intello à deux sous qui connaît ses capitales, et on en passe. T’as la bonne, la buse et l’merlan ! Un artefact, une machine, un simulacre. Un piège quoi.

Les spectateurs là, dans leurs gradins à la con, c’est quoi, si l’plateau, c’est bien un cerveau ? C’est censé être quoi ? Des neurones ? Meuh non, au pire des synapses bien dressées à transmettre le message du néant, et pire, la parole que l’homme est plus que libre de devenir un jouet, qu’il le doit. Ces synapses, y deviendront en sus les VRP des caméras d’vidéo surveillance. C’est top de vivre sous les focales des caméras. On est tous des stars du coup ! Et pis en plus, on a rien à se reprocher nous ! Tu m’étonnes. C’est clair qu’c’est pas une putain de conscience, parce qu’une conscience, c’est quand même un peu censé t’aider à penser. Jetez-y un œil ce soir, voyez avec vos yeux. Regardez-les nous troquer les joies d’un voyeurisme artificiel contre le droit de nous observer et de se jouer de nous. Les rats. Vu ? Bon, c’est pas l’tout, mais j’ai Koh Lanta sur le feu, une vanne + + + vu l’jeu.


Cette photo est garantie sans cerveau

8 commentaires:

  1. b, dubitatif (mais tenace)24 septembre 2010 à 20:12

    Ce qui est clair avec Secret Story l'est un peu moins avec le journal de vingt heures, mais à peine.

    C'est pas le même présentateur.

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  2. b, dubitatif (mais tenace)24 septembre 2010 à 20:15

    Tiens, deuxième couche, par un spécialiste :
    Libération : Que pensez-vous de la suppression de la publicité sur France Télévisions ?

    Jacques Séguéla : Je pense que c’est une bonne chose après 20 heures, ça devient la marque de fabrique de la chaîne. C’est aussi une bonne chose de la garder avant. Comme cela, la pub ne gêne en rien le grand moment de spectacle du 20 heures.

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  3. Faudrait aérer le texte car la c'est illisible.

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  4. Moi je n'aime que le 13h.

    J'en profite pour dire que c'est un scandale aux délétères relents nauséabonds de ne pas rendre immédiatement visible Le Sondage plus haut dans la page, ou bien dans la colonne de droite ou dans celle de gauche mais plus haut quoi ! Sinon on risque de le rater enfin ! Allez le CGB on se sort les doigts les cadors !

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  5. Il y a une quinzaine d'années, un petit texte d'Umberto Eco, il est politiquement non correct de rire de l'idiot du village, on va le voir à la télé.
    J'ai suivi avec passion des émissions de Jacques Pradel, celle du pêcheur, avec son immense canne en carbone sous une ligne HT, venant se faire applaudir a été ma préférée.
    C'est devenu trop trash maintenant pour m'intéresser.
    (sans tain, le miroir)

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  6. Jacques Séguéla : Je pense que c’est une bonne chose après 20 heures, ça devient la marque de fabrique de la chaîne.

    Il en loupe pas une Frère Jacques. Avec lui, la publicité c'est de la chimie de haute volée : rien ne se perd, tout se transforme.

    J'ai aéré Anusidérant. Désolé pour l'apnée.

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  7. Je crois que de dénoncer la nullité de secret story, c'est déjà tomber dans le piège tendu par ses concepteurs.

    Le but de l'émission est de faire que téléspectateur se sentent supérieur à ceux qu'il voit (participants et animateurs véreux), intellectuellement et même moralement. En parler pour s'en moquer, c'est exactement le but des investisseurs.

    C'est simple dans l'idée, un camelot du XIX siècle avait déjà compris qu'il fallait flatter le client pour refourguer ses poêles à frire. Ce qui inédit, c'est l'échelle industrielle -toute une plage horaire pour tout un pays- et le cynisme -oser flatter l'intelligence d'un abruti et la vertu des médiocres.

    L'émission, après tout, ne fait que s'insérer dans le climat de flatterie générale de la démocratie parlementaire française. Il n'y a à peu près qu'en France, où la classe politique réduit son programme à: "c'est la faute des autres (ou les riches paieront), demain, on rase gratis..."

    Secret story renvoie en creux, une image très exacte de la mentalité française. Pas tant au-travers des participants, qu'au-travers des hypothèses sur lesquelles reposent le positionnement de l'émission et qui reflètent les attentes des téléspectateurs.

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  8. Je suis tombé dessus l'autre jour. Eh ben je kiffe Stéphanie à mort. Depuis je suis accroc !

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