7 juillet 2010

Océans: le documentaire animalier qui rend bête

Chirac avait réussi à transformer le musée de l'homme en musée du "bout-de-bois-qu'on-admire-sans-savoir-à-quoi-il-sert".
Jacques Perrin poursuit le mouvement d'abêtissement par l'admiration en inventant le documentaire animalier qui rend bête: Océans sort en DVD.


Ayant eu l'occasion de voir la chose dans un cinéma de quartier, j'ai pu constater que le sauvetage de la planète, c'est l'abandon de l'intelligence et de la curiosité. Parle à mes tripes, ma tête est malade.
Comme au musée du quai Branly, il faut se contenter de voir sans savoir, afin de mieux "sentir"... Ce film est une succession interminable de séquences sous-marine extrêmement belles mais totalement incompréhensibles pour le profane. Pas d'explications, on ne nomme pas ce qu'on voit: faut entrer en pâmoison, se contenter d'hoqueter des "Okcébo! Kcébo! Kcébo!".

Pourtant, dans la salle, les gens ne l'entendent pas de cette oreille, ça s'agite... Les pourrisseurs de planète veulent savoir... Il discutent... Les enfants posent des questions à voix haute:

_ C'est quoi ce poisson papa??
_ Tais-toi fils d'imbécile!

Un rassemblement de requins succède à une partouze de dauphins... Mon voisin dit doctement à sa femme "ça, ce sont des orques" en désignant des baleines franches... On passe dans le même travelling de l'océan Atlantique à un atoll du Pacifique... Les gosses sauront que les phoques s'ébattent au milieu des coraux en bouffant des pingouins.

Moi qui ne suis pas intellectuellement le premier venu... Quasiment ichtyologue pour tout dire - à un ou deux bigorneaux près - j'énumère pour ma charmante voisine le nom des bestioles qui se succèdent à l'écran et dont elle ignorait jusqu'à présent l'existence (c'est une femme après tout).
Un sans faute pour le Kroulik, l'élite se détache du peloton... On n'est pas du genre à confondre la murène des tropiques avec la morue à bosse.. Quand tout à coup apparait un poisson improbable... Et la connasse de voix off de me dire, extatique, que décidément on voit vraiment des choses étranges et étonnantes sous les eaux du merveilleux océan kilébo... MAIS C'EST QUOI CE POISSON BORDEL DE MERDE!

_ Et celui-là, il est bizarre, c'est quoi?
_ Euuuh...

Rien à faire, on passe à la séquence suivante, un accouplement de lièvres de mer... La fille est atrocement déçue, je rentre seul ce soir là... De retour chez moi, Internet ne m'apprendra rien. J'ai envie de noyer Jacques Perrin... De le transformer en pare-battage. Je bois.

Comment le film se termine? Par une leçon de morale évidemment! Jacquot, en compagnie d'un gamin tête à claques, nous supplie de sauver les animaux menacés sous peine de crime contre lèse-générations-futures. Il nous explique que nous n'aurons pas le temps de connaître ces espèces avant qu'elles ne disparaissent...
En tout cas, ce n'est pas avec son clip "best-off" qu'il nous aidera à reconnaître quoi que ce soit. Là où la pensée écologiste passe, la connaissance trépasse, ne reste qu'un désert de sensations et un vieux con qui tient la main d'un mouflet en bavant sur ses godasses.

5 commentaires:

  1. Les écolos, sont comme les hippies des années 60. Rien que par leur style, ils discréditent leur discours. Tas de punks !

    RépondreSupprimer
  2. On ne devrait pas attendre longtemps avant de voir Kroulik faire l'apologie de Ted Kaczynski, me tromperais-je?

    RépondreSupprimer
  3. J'ai bien ri en vous lisant Kroulik. L'article est plein d'humour, et je me désole que vous ayez du rentrer chez vous esseulé, loin des caresses mièvres de la gente féminine.
    Cependant, vous conviendrez que résumer la pensée écologiste au film océan, semblera anecdotique, sinon erroné. Là, vous parlez seulement d'écologie "commerciale", et dirons nous "contemplative", alors qu'elle est en réalité tout le contraire lorsqu'on plonge en son sein. En fait, il ne faut pas rester en surface (puisqu'on parle d'océan...).
    Allez donc lire Ivan Illitch sur la décroissance et les interactions entre vitesse et progrès. Allez donc lire Edgar Morin sur l'idée de civilisation renouvelée. Lisez la poésie de Thoreau sur l'esprit de nature. Je pourrais vous citer les André Gorz, Tazieff, Brown, et tant d'autres qui ont écrit sur l'écologie. Ne résumez pas cette grande idée à des films tels qu'océan, Home, etc.
    Ce serait tromper un idéal que je ne vous force pas à trouver beau et grand, mais simplement plus profond.

    RépondreSupprimer
  4. L'écologie n'a rien à voir avec la nature. et l'écologie n'a que de profond de nous faire croire qu'on va se sauver de la catastrophe alors que c'est foutu depuis trois quatre décennies, pour des siècles et des siècles. m'énerve ça. L'écologie c'est l'exception qui entérine le principe.

    RépondreSupprimer
  5. Rendez-nous Cousteau !


    Séb

    RépondreSupprimer