31 janvier 2010

Common Decency


Marianne2, financier occulte du CGB, nous propose une interview de l'homme à l'affect négatif derrière chaque syllabe (concurrent humain de Haarp qui grâce à cette technique est capable de déclencher une impulsion électromagnétique orale et d'en canaliser le flux sur n'importe qui). Alain Finkiki revient sur le concept orwellien de la décence commune.


Quelle est votre perception de cette crise économique…
Cette crise traduit la défaite du laisser-faire, la défaite d’Alan Greenspan. La période ouverte par Margaret Thatcher et Ronald Reagan se ferme sous nos yeux, quelque chose se passe de tout à fait extraordinaire, un grand événement idéologique, la victoire inattendue de la social-démocratie…

La social-démocratie, pensait-on dans les années 1980, est dépassée, le communisme s’effondre, l’heure est à la dérégulation ou plus exactement à l’auto régulation des marchés… Eh bien maintenant, c’est l’inverse : l’État reprend la main redevient un acteur économique à part entière, la régulation s’impose, la social-démocratie l’emporte sur tous les fronts. L’Amérique elle-même, championne du libéralisme à tous crins, nationalise les banques…

Tout le monde est d’accord sur l’échec de l’ultra libéralisme, mais en quoi est-ce, selon vous, pour autant une victoire de la social-démocratie ?
Parce que ce sont maintenant des recettes social-démocrates qui sont appliquées par tout le monde et qui nous ont permis d’échapper au pire… Les gouvernements ont réagi, finalement les classes politiques européennes dans leur ensemble, quelle que soit leur couleur politique de départ, ont été à la hauteur et aujourd’hui, elles essayent d’instaurer, en moralisant le capitalisme comme elles disent, un ordre mondial plutôt social-démocrate.

Cela met évidemment la gauche française, puisqu’elle n’est pas aux affaires, en porte-à-faux : ses recettes triomphent, mais si elle le reconnaît, elle n’a plus rien à faire… elle choisit donc et c’est vraiment dommage, la voie de la surenchère démagogique, que ce soit celle du gauchisme ou d’une espèce de débilité fraternitaire qui n’est pas tout à fait à la mesure de la situation que nous vivons…

Alors, vous faites confiance à ce qui s’est passé au G20, vous avez l’impression que ces mesures-là sont de nature à contenir cette crise ?
Je n’aime pas la réaction qui consiste à désigner les responsables politiques comme les coupables de la crise… Cette crise nous est tombée dessus, ils n’en sont pas les déclencheurs, ils y réagissent… ils y réagissent comme ils peuvent et en faire des coupables c’est les transformer en bouc-émissaires…

Les périodes de crise créent cette régression psychologique : on cherche une victime sacrificielle et en l’occurrence, ce sera le président de la République… Celui-ci a des défauts, personnels sans doute, politiques aussi, mais il est clair que si crise il y a, ce n’est pas sa faute et je crois en effet que la réaction du G20 est appropriée, et nous avons la chance dans ce malheur que le président actuel des États-Unis ne soit plus George Bush mais Barack Obama…

Ce laisser-faire était perceptible dans beaucoup d’autres domaines, et notamment peut-être dans celui qui vous est cher : la culture, l’éducation… Est-ce que vous pensez qu’il y a un rapport entre cette crise et la situation que vous dénoncez souvent ?
Il faudrait réfléchir de manière globale et se dire que la social-démocratie c’est l’instauration de limites. La régulation s’impose- aux existences elles-mêmes, et l’appât du gain ne peut pas nous fournir un idéal moral, ni même constituer le seul fondement de l’économie…

Et si l’on remet en cause le libéralisme économique, il faut être capable également de critiquer cette véhémence avide des individus qui veulent aujourd’hui n’en faire qu’à leur tête et qui avancent comme « une force qui va ».

Cela vaut pour les traders, cela vaut aussi pour les gens accrochés à leur portable qui ne voient pas les autres, cela vaut pour les libres enfants du numérique qui considèrent la prédation comme un nouveau droit de l’homme. Il faut revenir à ce qu’Orwell appelait en effet, la « common decency », « la décence ordinaire », « la décence commune »…



La "common decency" se transmet

Cette décence commune, quelles sont les conditions de son existence ?
Eh bien, il faut d’abord la défendre, il faut l’enseigner cette « common decency », il faut considérer qu’elle n’est pas innée chez les individus, qu’elle doit être transmise et pour qu’elle soit transmise, il faut cesser de faire preuve de complaisance à l’égard d’une jeunesse dont on nous explique que la pétulance, la fougue, le dynamisme sont absolument merveilleux…

Crise il y a parce qu’il devient de plus en plus difficile et même illégitime de vouloir imposer une forme aux êtres humains. Les formes se dissolvent aujourd’hui or, l’éducation, la culture, c’est avant toute chose, l’imposition d’une forme.

Mais si vous dites que la vitalité est en elle-même une valeur, que la jeunesse est un modèle, que son énergie doit être non pas canalisée, mais sans cesse célébrée et encouragée, vous vous privez des conditions même de la transmission élémentaire des formes et de la décence commune… Aux formes ont succédé les flux, c’est pourquoi l’âge des formes doit revenir pour civiliser les flux…

Si on laisse de côté les souffrances que génère cette crise, peut-on dire, comme Yves Montand en son temps : « Vive la crise ! » Vive la crise qui va nous redonner l’idée de faire des formes ?
Non, je ne dirais pas cela… d’abord parce qu’il y a des souffrances, il y a le chômage, il y a la précarité qui se répand : cette crise est épouvantable.

Mais au lieu de réfléchir avec humilité à la nature du problème, on cherche des coupables et on s’enivre de raisonnements binaires, on retombe dans le schéma progressiste, puis gauchiste, de l’unique alternative… Il y a les dominants, il y a les dominés… les dominants toujours coupables même quand ils sont innocents, et les dominés toujours innocents même quand ils sont coupables… La crise demande davantage que ce manichéisme.

J’aimerais bien que vous nous expliquiez comment est-ce qu’on peut arriver à trouver une forme suffisamment puissante pour le monde d’aujourd’hui, sans être une forme autoritaire…D’abord une réponse à une question que vous n’aviez pas posée, mais à une allusion que vous avez faite, je ne me qualifierais pas de libéral, et si je devais me définir, je le ferais en référence à un article de 1978, d’un grand philosophe polonais, un philosophe de la dissidence, Leszek Kolakowski, un homme qui vit aujourd’hui à Oxford, et qui a fait paraître un texte dans « Commentaire » intitulé : « Comment être conservateur-libéral-socialiste ? » Il expliquait qu’à la fin du XXe siècle, on ne pouvait être que les trois ensembles.

Il y avait toutes sortes de raisons d’être conservateur, non pas au sens d’une volonté du maintien du statu quo social, non, mais pour la raison qu’existent des choses à préserver… Si on affirme, par exemple, que pour des raisons utilitaires, il faut en finir avec les cimetières, Kolakowski répond en substance : « non, les cimetières ne sont pas rationnellement explicables, mais humare humanum est » l’inhumation est un invariant de la condition humaine. L’humanité a ses raisons que la raison instrumentale ne connaît pas.

Autrement dit… face à une philosophie des Lumières qui ne tiendrait pas assez compte de la dimension symbolique de l’existence, il faut savoir être conservateur. Libéral aussi, parce que l’initiative privée doit être soutenue, on sait ce qu’il en coûte de la supprimer, le socialisme réel nous l’a prouvé…

Et puis socialiste, parce que l’impôt sur le revenu, n’est pas l’antichambre du goulag, et qu’il importe de compenser, par la redistribution, les inégalités. J’ajoute que l’aspiration au changement est importante, mais que la stabilité du monde doit être également maintenue et préservée, et qu’il y a quelque chose d’absurde à vouloir séparer ces deux aspirations et les opposer comme une droite et une gauche absolument inconciliables…

Vous avez dit que la social-démocratie revient en force, comme un système qui permettrait de canaliser les problèmes engendrés par le laisser-faire, mais cette social-démocratie n’a-t-elle pas déjà échouée en tant que projet politique, en tant qu’elle apporterait une vision, un progrès, une perspective pour les gens…Non, je pense que l’un des avantages de la social-démocratie, c’est qu’elle n’est pas un projet final. Elle n’est pas habitée par l’obsession du définitif… Il s’agit de réformer l’état des choses pour l’améliorer, il ne s’agit pas de conclure… La bêtise consiste à vouloir conclure, disait Flaubert… il n’y a pas que la bêtise, le totalitarisme aussi consiste à vouloir conclure…

La social-démocratie a ce mérite de ne pas vouloir conclure, mais cela étant, quand je dis « social-démocratie », je ne pense pas nécessairement au modèle suédois, ni même au modèle rhénan, je pense simplement à la régulation nécessaire du capitalisme et cette régulation a été contestée dans les années 1980-1990… Alan Greenspan a incarné cette contestation, il l’a poussée très loin, maintenant on revient à des sentiments beaucoup plus justes et beaucoup plus raisonnables.

Cependant, je constate que c’est au moment où la social-démocratie l’emporte dans les faits en Europe que les socialistes français eux-mêmes se détournent de leur propre tradition social-démocrate et j’en veux pour preuve le sort réservé à Michel Rocard… Michel Rocard a abandonné toute responsabilité dans le Parti socialiste, ça n’a ému strictement personne, ni à l’intérieur, ni à l’extérieur du parti… on s’en fout, on préfère les déclamations d’Arnaud Montebourg…

C’est affreux, la tradition mendésiste disparaît complètement, et elle disparaît dans l’indifférence générale parce que Rocard ce n’était pas seulement la deuxième gauche, c’était le mendésisme, c’était ce qui restait du mendésisme… Et on est dans autre chose, on est dans le « télévangélisme » fraternitaire d’un côté, ou dans la surenchère Besancenot de l’autre… C’est vraiment dommage !

Mais la social-démocratie offrait une perspective politique d’amélioration effectivement du sort de chacun… Aujourd’hui, cette perspective-là n’existe plus. De plus, il y a l’idée que le progrès a échoué malgré tout… Est-ce que cela ne manque pas à la perspective politique d’aujourd’hui ?
Ce qui en effet nourrit l’inquiétude, c’est l’idée que nos enfants seront peut-être moins bien lotis que nous, et cela, c’est un sentiment très neuf…

Au fond, au moment des « Trente glorieuses », l’idée prévalait que les enfants vivraient mieux que leurs parents, auraient plus d’opportunités… maintenant, on n’en est pas sûr, parce que l’économie se durcit avec bien sûr les délocalisations, les effets extrêmement négatifs d’une certaine mondialisation, le dumping social… mais aussi parce que le progrès technique a complètement divorcé du progrès tout court… c’est une situation à laquelle nous n’étions pas du tout préparés.

Dans votre génération comme dans la mienne, il allait de soi de lire. Moi je lisais plus que mes parents parce que mon père qui était propriétaire, avec un frère, d’un atelier de petite maroquinerie n’avait pas fait d’études et ma mère avait dû interrompre les siennes…

Maintenant, avec les nouvelles technologies, dans toutes les classes sociales, la lecture ne va plus de soi, et donc vous avez des parents complètement démunis devant des enfants qui vivent autrement qu’eux, qui ont choisi de s’ébattre sur Internet, de naviguer sur la toile plutôt que de lire, et il faut être complètement idiot – mais cette idiotie est très répandue dans certains milieux intellectuels- pour penser que c’est un progrès, ce n’est évidemment pas un progrès, c’est évidemment exactement le contraire !



Il y a un laisser-faire d’Internet, un laisser-aller des pulsions
Ce qui est peut-être vrai aussi Alain Finkielkraut, c’est que la lecture, les études, les efforts dans ce domaine-là, ne sont plus une garantie précisément d’avancer…

Ils ne l’ont jamais été !…

Quand même, avant, quand on faisait des études, on savait qu’on allait malgré tout trouver une possibilité de gagner sa vie…On savait, quand on faisait des études qu’on allait vraisemblablement trouver un débouché professionnel parce que nous vivions dans une période bénie de prospérité et de plein-emploi… Mais les études, et notamment l’enseignement secondaire, étaient totalement déconnectées de la question de l’emploi, et devraient le demeurer… On ne peut pas dire qu’aujourd’hui les gens vont au lycée pour avoir un emploi, ça n’était pas vrai hier, ce ne peut pas être vrai aujourd’hui, sauf évidemment pour ceux qui sont amenés à choisir l’enseignement professionnel…

Le lycée, c’est le lieu de transmission de la culture générale… Or aujourd’hui on a oublié cette finalité au seul profit d’une finalité utilitaire. Et comme il y a la crise, on dit que le lycée ne remplit plus sa mission et les élèves des zones d’éducation prioritaire se croient fondés à dire : « De toute façon, l’école ne me garantit pas d’emploi, alors pourquoi je me casserais la tête ? Et puis en plus, je préfère de toute façon, l’accès immédiat aux choses »…

Le problème est là, quand je dis qu’Internet n’est pas un progrès, cela vient du fait que justement Internet supprime les médiations. Il y a un laisser-faire d’Internet, un laisser-aller des pulsions : tout ce dont j’ai envie, je peux l’avoir à la seconde, en temps réel. Eh bien non, la culture c’est le contraire du temps réel, c’est le temps différé… Et si en effet, on veut sortir d’une culture du laisser-aller, du laisser-faire, de la pulsion immédiate, alors en effet, il faut redonner toute sa valeur à la médiation, à la culture et à la patience, c’est-à-dire à la longueur du temps.

Et est-ce que vous avez le sentiment qu’à l’occasion de cette crise, une réflexion de cette nature peut surgir ?
Non, non… je pense qu’elle existait antérieurement à la crise et qu’elle va se développer, mais il y aura toujours assez de gens pour vous traiter de réactionnaire quand vous la défendrez… Enfin, si vous voulez, le seul espoir qu’on peut avoir, mais ce n’est pas un espoir…

Rassurez-moi !
Non, non, ce n’est pas un espoir… Je défends justement cette idée d’une médiation nécessaire depuis longtemps, et la médiation de la langue, et de la belle langue. On me dit « mais c’est idiot, la langue vit, il ne faut pas corseter la langue, il ne faut pas l’enfermer, il y a une telle énergie déployée dans l’inventivité verbale du parler banlieue, etc. c’est absolument extraordinaire… Quant à la culture, autant se rapprocher justement de la culture des jeunes, etc. »…

Les mêmes qui me disent cela, entrent en transe quand le président de la République fait des fautes de français !… et quand il en vient à dire du mal de « La Princesse de Clèves », tout d’un coup, ils trouvent à « La Princesse de Clèves », des vertus citoyennes. Ils en font un livre de gauche…

Alors peut-être que grâce aux fautes de français du président de la République et à son antipathie pour le roman du renoncement à l’amour on va ré-enseigner la pratique du bon usage et redonner la place qui lui revient à la littérature classique dans l’enseignement secondaire.

Je dis « peut-être » mais je n’y crois pas un seul instant… Je pense qu’on va mener les deux discours de front : éloge systématique, démagogique, complètement idiot du parler banlieue, et critique ulcérée du parler présidentiel… Il faudrait être capable d’un peu de cohérence, et si cette cohérence surgissait, alors un véritable espoir serait permis…

Cette disparition des formes dont vous parlez, qui est l’une des explications, l’un des signes de cette crise, pourrait durer. Comme si nous n’avions plus les moyens d’en sortir…
Je ne donne pas cher en effet de la vie des formes parce que j’ai l’impression qu’il y a un grand mouvement démocratique, et que si les formes sont aujourd’hui à ce point fragiles, si même elles s’éclipsent, c’est parce qu’elles apparaissent comme une atteinte à la liberté : carcan, convention… et à l’égalité… qu’est-ce que c’est que ce vestige des sociétés hiérarchiques ?

Donc, elles ont les Droits de l’Homme contre elles, ces pauvres formes ! Or je crois qu’une démocratie vivante, c’est une démocratie qui est capable d’être accueillante à autre chose qu’elle-même, à ce qui vient d’ailleurs, et d’avant…

Je pense que la démocratie contemporaine est toujours plus inhospitalière et elle n’est capable de célébrer que ses propres valeurs, alors quand elle s’en prend au laisser-faire, au laisser-aller économique sans prendre acte justement du laisser-faire et du laisser-aller qu’elle laisse se démultiplier dans tous les autres domaines, je trouve que c’est dommage, mais c’est malheureusement dans la nature des choses…

Pensez-vous qu’il y ait un rapport entre l’existence de formes et la possibilité d’accueillir ce qui vient de l’extérieur ?
Absolument. Je pense que l’informe ce n’est pas l’accueil. Et même ce qu’on appelle le métissage ou le multiculturalisme, ce n’est pas l’accueil, c’est la morale même de la société de consommation… qu’y a-t-il de plus métissé, de plus multiculturaliste que le marché lui-même ?

La forme, la limite, c’est ce qui permet aussi d’introduire une distinction entre moi et l’autre… et c’est à partir de cette distinction, une fois conjuré le principe d’interchangeabilité de toutes choses, que l’hospitalité est possible. Pour qu’hospitalité il y ait, il faut que chacun soit dans son rôle, l’hôte et l’hôte, ceui qui reçoit et celui qui est reçu.

Il se passe tout de même sur Internet un certain nombre d’expériences, de rencontres entre des groupes de personnes, notamment en province, qui permettent de redécouvrir quelque chose de l’ordre de la proximité, de l’échange direct… Est-ce que cela vous paraît devoir être mis dans le même sac de l’idéologie précédente ?
Non, peut-être pas, et vous avez raison de me mettre en garde contre une vision trop unilatéralement négative… J’imagine qu’il y aura demain, et il y a peut-être aujourd’hui aussi un bon usage d’Internet… et il y a intérêt puisqu’on ne désinventera pas ces technologies, on ne désinvente rien, on ne désinventera pas le portable, y aura-t-il demain un bon usage du portable ? Peut-être…

À ce moment-là vous en aurez un peut-être ?
Non, mais c’est une décision… J’en ai eu un lorsque j’ai été hospitalisé, mais depuis que je suis sorti de l’hôpital, je n’en ai plus… Je précise que c’est aussi un luxe pour moi parce que j’ai un travail très sédentaire et, si j’avais une autre profession, une profession libérale, je serais peut-être l’esclave de cet objet nomade…

Pour ce qui est d’Internet, il y a ces liens qui peuvent se tisser entre les gens, mais ce que je dénonce c’est le danger de l’immédiateté, et je ne vois pas comment Internet pourra le combattre… le même instrument ne peut pas lutter contre ce qu’il rend possible. Ne nous faisons pas d’illusions : les dégâts moraux et culturels seront absolument terribles…

Sauf si précisément la crise que nous vivons donne lieu à une prise de conscience véritable, si l’on est capable de prendre acte des défauts, et même des tares, du laisser-faire et du laisser-aller, si on se dit que dans tous les domaines, cette tentation doit être domptée, et que dans tous les domaines, une éducation s’impose, alors-là, oui peut-être, mais je ne suis pas sûr qu’on en prenne le chemin…

Il faut retrouver un autre rapport au temps, il faut reconquérir le temps…


Biographie : Alain Finkielkraut est un philosophe français né en 1949. Il est professeur à l'école Polytechnique. Son dernier ouvrage est Un coeur intelligent.

Regards sur la crise, réflexions pour comprendre la crise… et en sortir, ouvrage collectif dirigé par Antoine Mercier avec Alain Badiou, Miguel Benasayag, Rémi Brague, Dany-Robert Dufour, Alain Finkielkraut…, Paris, Éditions Hermann, 2010.



10 commentaires:

  1. Le plus intéressant dans ce lien Marrianne, ce sont les commentaires.

    Ou la fin en direct grâce au très dangereux internet d'un imposteur à la pensée aussi stérile que boursouflée, porté à bout de bras par une clique de zens zinfluents.

    Peut être au passage ce personnage pourrait il avoir la décence de faire référence à Michéa...?

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  2. J'ai commencé à lire puis je me suis arrêté là (c'est à dire pas très loin): "Cette crise traduit la défaite du laisser-faire, la défaite d’Alan Greenspan."

    Ce mec, ce finquellecrotte n'a rien compris. Alan Greenspan est bien un des responsables de la crise mais il était le patron de le FED, la basilique saint Pierre de le régulation financière, bordel...Tous les libéraux, les vrais sont pour l'abolition des banques centrales, églises de la régulation étatique et politique...

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  3. "l’État reprend la main redevient un acteur économique à part entière, la régulation s’impose, la social-démocratie l’emporte sur tous les fronts."

    Il fume quoi le Finkie ??? Les délocalisations continuent de plus belle, la SNCF vire les lignes qui ne sont pas assez rentables, l'état a prêté l'argent des gens "gratos" aux banques en se gardant bien d'entrer dans leur capital, ce qui aurait été parfaitement légitime au vu de leur incompétence manifeste à gérer leurs affaires (soit notre pognon), la poste prépare tranquille sa privatisation en n'embauchant plus personne sous le statut de fonctionnaire... A part les discours de Sarko trépignant sur ses talonnettes en disant d'une voix grave grâce à son coach vocal "plus jamais ça", aucun social en vue. D'ailleurs le débat sur l'heure du départ à la retraite se lance. C'est à se demander si Fiquellecrotte fait la différence entre les symboles et la réalité... Emmerdant pour un "orwellien".

    "Je n’aime pas la réaction qui consiste à désigner les responsables politiques comme les coupables de la crise…"

    Pffff... Pas responsables ? Et puis quoi encore ? Effectivement ils n'ont plus un exercice très approfondi du pouvoir, coincés entre les oligarques capitalistes et les technocrates bruxellois mais nous leur transmettons notre putain de pouvoir souverain à nous gouverner nous-mêmes, alors le minimum à faire en cas d'usurpation dudit pouvoir c'est de le dire clairement au peuple, au lieu de bosser contre lui comme cela se fait depuis 30 berges, bien sage au bout de la laisse pour continuer à toucher son chèque à la fin du mois...

    S'en prendre au président serait une "régression psychologique" ?
    Ce ne serait pas plutôt la parfaite incarnation de la décence commune qui voit encore le chef d'état comme un chef d'état et n'accepte pas qu'il soit réduit à l'état de marionnette figurative entre les mains de puissances transnationales et qu'il y a donc des raisons évidentes de s'en prendre à lui si le bateau prend l'eau ? Si tu prêtes ta caisse à un mec et qu'il te la rend défoncée faudrait être un sacré con pour blâmer le mauvais temps...

    Après c'est en gros du Michéa ; bien joué : il parait être dans l'air du temps sans passer pour extrémiste, encore un penseur qui gardera sa gamelle pleine...

    "On ne peut pas accuser les politiques car la crise est la faute au tout-libéral, alors youpi, je suis content que les politiques arrêtent le tout-libéral." Logique.

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  4. Baillonneur en chef31 janvier 2010 à 18:03

    Einstein / Poincarré
    Kinkielkraut / Michéa
    Zemmour / Soral
    Bruel / Brel
    ...

    Jusqu'où va-t-on descendre ?

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  5. J'aime bien quand Finkie dit que la droite et la gauche appliquent les mêmes recettes. J'ai l'impression qu'il se rend pas compte que quand il dit ça, ça augmente sensiblement ses chances de mourir en pyjama...
    Enfin, "soi-disant" mourir en pyjama...

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  6. Poincaré avec un seul "R", hérétique !!!! Je viens d'ailleurs de créer un blog où j'ai publié un extrait de "Dernières pensées", s'il y en a que ça intéresse.

    Ce que Finkie n'a visiblement pas compris, c'est que la Banque est en passe de racheter l'Etat et non l'inverse !

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  7. Attention sur le concept de "common decency", les spin-doctors (Danny Kruger) du tory David Cameron sont en train de travailler sur ce concept pour alimenter le "conservatisme compassionnel dont se réclame aussi Copé.

    Cameron rompt donc avec "la société n'existe pas" de Maggie.

    Deux corollaires de cette récupération, qui en sont aussi les buts, à cette nouvelle compassion de dame patronesse.

    Il s'agit d'abord d'affirmer que, l’Etat est secondaire dans les rapports entre les citoyens, et que son rôle doit donc être diminué! on retrouve le mantra des néocons.

    Ensuite, cette compassion sous-entend que les malheurs des individus sont largement indépendants de leur situation matérielle ; il est donc inutile de lutter contre les inégalités économiques.

    On pourrait qualifier cette nouvelle compassion sur mesure d’appendice de l’ultralibéralisme.

    J'y reviendrais plus longuement.

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  8. Babouchaubourouge31 janvier 2010 à 19:43

    "On pourrait qualifier cette nouvelle compassion sur mesure d’appendice de l’ultralibéralisme."

    Un peu comme la social-démocratie™ ?

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  9. Merde alors, Reune...

    Moi qui t'attendais, toi, notre champion de la "common decency", sur cet entretien de Finkie, voilà que Para t'a grillé la politesse...

    Voilà ce qui arrive quand on traine trop sur Ebay...

    Autant dire que je suis on ne peut plus d'accord avec l'Anonyme de 15h54...

    D'ailleurs, si Aynnie était encore là, m'est avis qu'elle lui expliquerait la vie à ce freluquet d'Alan...

    Lui qui, dans sa biographie, se targue d'avoir été un des disciples de Miss Rand...

    Finir président de la Fed, belle trahison...

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  10. On peut dire la même chose de Rand envers Nietzsche.

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