8 janvier 2010

Au régal des cancrelats




Philippe Séguin est mort et Olivier Besancenot est toujours vivant. Evidemment, les modernes jubilent et tressent une couronne mortuaire en forme de louanges épaisses sur le "caractériel" et le "grand républicain" pour mieux évacuer le message subversif de l'homme d'Epinal.


"La droite et la gauche ont le même grossiste. C'est pour ça qu'ils vendent le même produit" se plaisait à dire le disparu... les médiacrates et les zélites mondialisées vont enfin pouvoir refiler leur camelote en toute quiétude.

Rendons donc grâce au jocrisse de la pensée unique, Alain Minc, d'avoir professé hier sur Public-Sénat tout haut ce qu'il se dit tout bas au sein du mirifique "cercle de raison"... Philippe Séguin était pachydermique, cruel, raisonnant faux, auto-destructeur, inachevé, médiocre ministre.

Saluons comme il se doit Dominique Reynié, "politiste" fat et verbeux, greluchon du Medef, histrion des médias et boursuflure de la Fondation pour l'Innovation Politique qui déclare dans Le Monde du 9 janvier tout pimpant "Avec lui, la position souverainiste s'est éteinte. Son rôle ultime à la Cour des comptes a été de vérifier le respect des critères de Maastricht ! C'est emblématique d'un cycle qui n'a pas trouvé de successeur ni de succession". Que cet ectoplasme puisse enfin se libérer de l’absurde amour-propre qui l’empêche de le mettre franchement à quatre pattes sur le macadam. Une telle hargne désinformatrice est symptomatique du fait que Séguin dérangeait bien plus que le facteur de Neuilly à l'oeil bovin.

Les innombrables charognes célèbrent aujourd'hui le "patriotisme ombrageux" du natif de Tunis quand hier ils fustigeaient "l'archaïsme anti-européen" du gaulliste dit "social" . Tout cela afin de célébrer sa défaite "politique" et "idéologique" à l'instar du teckel de la pensée chloroformée Christophe Barbier.

Une simple lecture ou visionnage de son discours à l'Assemblée Nationale du 5 mai 1992 suffit pour voir ô combien celui-ci était prophétique... et agaçant pour les oligarques puisqu'un tonton macoute du torche-cul allemand "Die Zeit" n'hésita pas à comparer Séguin à Umberto Bossi peu après.


Tout y est: la définition de la Nation française contre une hypothétique identité nationale définie en creux par le Traité de Maastricht (l'on comprend aujourd'hui pourquoi le débat sur ce sujet est biaisé), la perte de la souveraineté au profit du caste dirigeante et technocratique, 1992 comme l'antithèse de 1789, le mépris de la souveraineté du peuple et des droits de l'Homme.

Le décès de Philippe Séguin sonne comme un Requiem pour le Souverainisme, très doux aux oreilles des vampires eurocrates ou fédéralistes de tous poils: " la vie politique d’aujourd’hui, c’est comme un match de foot où les deux équipes jouent mais où le ballon a disparu, détenu par les autres puissances, celles de l’argent qui gouvernent en cachette", commentait le disparu auprès du jeune Dupont-Aignan... Ces puissances dansent sur le cadavre de Philippe Séguin, bienheureuses de s'être débarrassées définitivement de cet empêcheur de spéculer et de libéraliser en rond. Toutefois, elles n'en ont pas encore fini avec cette patrie, qui, aujourd'hui comme hier, brûle dans quelques cerveaux hardis inaccessibles au découragement!

4 commentaires:

  1. Mais ils vendent tous "leurs âmes pour des Safrane". Séguin aboyait tandis que la caravane passait.
    un bien bel hommage pour un homme respectable.

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  2. Comme d'habitude un Barbier vomitif (il faudra qu'on s'occupe de son cas à celui-là. Depuis les suicidés de FT, j'ai envie de lui pisser dessus d'un balcon).
    Les souverainistes perdent un homme de valeur, mais qu'ils ne s'inquiètent pas, d'autres viendront grossir les rangs.
    Bel hommage, René.

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  3. "Toutefois, elles n'en ont pas encore fini avec cette patrie, qui, aujourd'hui comme hier, brûle dans quelques cerveaux hardis inaccessibles au découragement!"

    Magnifique tirade! Le problème, c'est que la République est morte. Il va encore falloir ressusciter "La Gueuze". Enfin, ce ne sera pas la première fois...

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  4. Séguin était aussi Président de l’Association des Juifs de Tunisie en France.

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