21 mai 2009

Les ombres de la mort


Canto primo
1932

O sorella dell'ombra
Notturna quanto più la luce ha forza,
M'insegui, morte.

O toi soeur de l'ombre,
Nocturne, d'autant plus que le jour a de force,
Tu me poursuis, ô mort.

Ainsi commence le Chant premier de la série de six consacrés par Ungaretti à la mort.

Mort taquine, légère, enfantine et rieuse.

Dans un texte aux résonnances léopardiennes (on pense au poème inclus dans le "Dialogue de Frédérick Ruysch et des ses momies") c'est ainsi une toute autre image de la mort qu'Ungaretti nous donne.

Et pourtant le poète n'inverse-t-il pas la perspective?

Ne sommes-nous pas plutôt nous-mêmes les ombres de la mort, n'existant que par elle, pâles reflets de l'universelle et éternelle camarde?

3 commentaires:

  1. "Ne sommes-nous pas plutôt nous-mêmes les ombres de la mort, n'existant que par elle, pâles reflets de l'universelle et éternelle camarde?"

    Ecrire ce truc sans mourir de rire avant, moi je dis bravo.
    On dirait Francis Lalanne qui pense.

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  2. Mais qu'est-ce que vous avez contre Francis Lalanne ? Un gars qui permet à un Zemmour de passer pour un type qui en a dans la caboche, ça ne peut pas être un mauvais bougre.

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  3. Je suis effectivement mort de rire après avoir lu ce que j'ai écrit.

    Mais toi "Paris-Match" sens-tu toi aussi l'odeur de cadavre qui émane de ton corps pourri?

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