11 décembre 2008

Hymne à la racaille de France


Comité invisible ou autres, il y a toujours à gauche de joyeux naïfs pour célébrer le banlieusard qui casse.

Leur lecture est trop simple…Soit ils sont anars, et ils voient dans l’émeutier de banlieue une force de désordre, un vecteur vers le tout cramer, soit ils se disent marxistes et avancent, pour excuser les actes du brûleur de jeune fille, le justificatif économique et social.


L’anar idéologique commet toujours la même erreur : il ne comprend pas qu’en appelant à la destruction des normes, des valeurs, des barrières et des lois, il fait au mot près le même vœu que l’ultralibéral, et décline les cinq points de la concurrence dite pure et parfaite. Il ne comprend pas que l’émeutier de 2006 n’aspire pas à aller élever des chèvres dans le Larzac…ce que le système lui a appris à désirer, et veuillez croire qu’il a intégré la leçon, c’est une Porsche et une villa dans le sud, et chaque fois, vulnérable inculte, que la publicité le racolera, sa frustration et sa névrose croîtront.

Lui n’a pas les armes nécessaires pour lutter contre les agressions du monde marchand, chaque saillie du marketing lui donnera l’occasion de tomber dans le panneau.

D’avance il est le plus faible…je ne le plains pas, je ne dis pas qu’il meurt de faim, je dis qu’il est tête en bas, démuni de toute culture, nu face aux véracités des vendeurs de chaussures. En somme, il n’est pas l’olvidado, il est la créature parfaite du monde qui est, la forme transcendée de l’homo-economicus.

La phase violente, qui fait tant jubiler l’anar, n’est par conséquent pas l’annonce d’un éboulement général, elle est le symptôme évident des pathologies inoculées au monde, elle est intégrée au processus.

Peut-être le tuera-t-elle, c’est vrai…nous sommes les habitants du serpent qui se mord la queue. Peut-être qu’à force, retournée à la loi de la jungle, mais une loi de la jungle technologique, la matrice explosera…Et nous avec.

Car fêter la violence aveugle de l’homme devenu animal-consommateur, c’est exactement comme célébrer les bienfaits de la pollution. La pollution, le gaspillage des énergies, nous précipitent vers le gouffre ? Fort bien ! Ce sera la fin du système, la fin des ennuis…et peut-être bien la fin des haricots

Le marxiste, ou, pour être exact, l’esthétisant marxiste, passe quand à lui tous ses caprices à la jeunesse qui casse pour des raisons purement idéologiques.

Qu’on brûle la voiture du prolétaire, qu’on caillasse les pompiers, qu’on brûle les écoles et les bibliothèques, qu’on tue deux pères de famille ne le dérangera pas outre mesure, tant son prêchi-prêcha idéologique lui fournira les clefs pour tout justifier. "C’est à des symboles qu’on s’en prend, c’est la misère qui parle"… la musique est connue.

Rappelons d’abord une chose, salutaire pour qui se dit marxiste :

"Le lumpenproletariat - cette lie d'individus déchus de toutes les classes qui a son quartier général dans les grandes villes - est, de tous les alliés possibles, le pire. Cette racaille est parfaitement vénale et tout à fait importune. Lorsque les ouvriers français portèrent sur les maisons, pendant les révolutions, l'inscription : « Mort aux voleurs ! », et qu'ils en fusillèrent même certains, ce n'était certes pas par enthousiasme pour la propriété, mais bien avec la conscience qu'il fallait avant tout se débarrasser de cette engeance. Tout chef ouvrier qui emploie cette racaille comme garde ou s'appuie sur elle, démontre par là qu'il n'est qu'un traître."

(F. Engels, 1870, la guerre des paysans, préface.)


L’optique marxiste bien comprise classe sans appel le voyou nihiliste et bling-bling à sa place : enfant terrible du capitalisme, rejeton épouvantable du tout-argent…
L’excuse à tout rompre, en vogue chez nos amis trotskistes, s’apparente donc bien plus, attention mot qui fâche, à un catholicisme de bonne facture.

Qui a lu Nietzsche comprendra le gauchisme, cette maladie infantile, comme un catholicisme nouvelle vague : pardon dégoulinant des offenses, joue gauche tendue, miséricorde obsédée, gentillesses geignardes.La nouveauté étant que charité ordonnée ne commence plus par soi-même, tant les sirènes du marketing ont fait bon office…L’exotisme aura toujours la meilleure presse, et en voici la preuve par neuf :

L’excuse qu’ils sont capable de produire pour le néolibéral-scarfacien ne saura s’appliquer au skinhead.

Le skinhead, pourtant, est lui aussi cet enfant de prolos violent et désocialisé. Mais il est raciste, vous dira-t-on, c’est un méchant au sens biblique. On opposera que « porcs », « goueres », « from’s » et le plus classique « sale français » sont très en vogue dans les cours d’école, mais rien n’y fera. Le racisme, s’il est exotique, est tolérable, car il découle de siècles de colonisation d’esclavage et d’exploitation. On objectera pour sûr que question colonisation, esclavage et exploitation, nous n’avons en France rien à envier à nos amis les arabes, dont c’est toujours les sports favoris... mais rien n’y fera non plus.

Ils seront incapables de mettre sur le même plan le crétin en survêtement Lacoste et le niais en blouson Lonsdale…Et pourtant !
Pourtant c’est le même reliquat, déféqué par le système, qui monte en pression et en violence.

Il ne faudrait pas stigmatiser, comme on dit, ni se reclure dans la position autiste du flippé d’extrême-droite. Sûr que chez les petits cons qui ont joué de la caillasse, il y a de bons petits gars, nés au mauvais endroit au mauvais moment…Sûr que rien n’est dans les gènes, et qu’en vérité, se féliciter que l’affaire tourne ainsi pour eux est bien dégueulasse.

Mais il faudra bien se garder de voir dans la soif de chaînes en or et de 4x4 quelconque signe, quelconque indice de cette insurrection qui vient.


9 commentaires:

  1. Ah cette bonne vieille branche de Potiron, toujours à nous pondre des textes d'une succulente pertinence.

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  2. Magistral ! Rien à redire, si ce n'est bravo!

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  3. Enfoirés de fatals-flatteurs, ils sont partout!

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  4. Je l'ai souvent dis, l'insulte "sale pauvre" fait florès chez les entrepreneurs du ter-ter. Ca devrait mettre la puce à l'oreille de ces cons de gauchistes qui imaginent qu'il suffit d'être pauvre pour participer aux "luttes sociales".

    Et les pauvres qui s'imaginent être des "boss"... ils en font quoi?
    Ces pauvres là sont programmés pour les niquer. Le premier vrai "boss" venu (un qui pèse cousin) les retournera en sortant le bon vieux coffre à pacotille.
    "_ Toi y'en a vouloir jolie chaine en or avec un gros dollars dessus?
    _ Oh oui missié!
    _ Alors va péter la gueule au petit con qui vient de cramer ma bagnole!
    _ Bien missié!"

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  5. Très bon article, complémentaire du texte de scriptoblog. Pour une maladie infantile, je trouve que le gauchisme un peu trop tenace malheureusement. Quand on pense que cette illusion a déjà été dénoncée il y a 150 ans! Y a comme un bug quelque part.

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  6. A l'abordage, moussaillons! L'Amiral montre la voie.

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  7. A l'abordage ? Mais de quoi ? Des lascars qui préfèrent se voir en prédateur quasi excusé du système et qui bolossent les autres, ces sales "victimes" ? A l'abordage de ces gauchistes/marxistes/anars (rayez la mention inutile) et de leur progéniture abreuvé de conneries utopistes qui se feront voler leur portable dans une manif' étudiante ? A l'abordage de la bienpensance française, son catholicisme nouvelle vague et son corolaire publicitaire et social ?

    Bref, magnifique cause perdue...

    Clarence, palestinien en col blanc

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  8. Par les cornes du diable, Clarence vient de balancer la lanterne de son esprit dans ma sainte-barbe!
    Vite, les femmes et les enfants d'abord (après ça les requins n'auront plus faim).

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