19 octobre 2008

Aux rêves, citoyens

Tout avait été minutieusement préparé pour cette grande soirée d’amour et de paix : l’entrée des joueurs des deux équipes tous mélangés, tous main dans la main avec des petits enfants de toutes les couleurs ; un stade rempli de drapeaux tunisiens brandis par une foule enthousiaste ; deux grands drapeaux aux couleurs des deux nations, côte à côte, fièrement étendus sur la pelouse ; et les joueurs, et les entraîneurs, les arbitres et les officiels faisant copain-copain dans une fraternité comme on en avait pas vu depuis l’installation des premiers harkis à Roubaix en août 1962.
Cette soirée placée sous l’égide du respect, de la réconciliation et de la tolérance promettait d’être belle. Français et Tunisiens ne formant qu’un, tous mélangés dans la bonté, l’amitié et le don de soi et tous soudés par cet esprit de paix universelle qui, comme on le sait, anime toute compétition sportive de ce genre.
L’organisation n’avait pas lésiné sur les moyens. On pouvait en effet apercevoir dans les tribunes nombre de jeunes et jolies françaises en costumes traditionnels tunisiens et la production avait même trouvé un volontaire pour brandir devant la caméra un maillot français et un maillot tunisien fermement noués l’un avec l’autre, admirable symbole de la sublime harmonie dans lequel baignait tout le stade.
Seulement, l’organisation qui avait dépensé sans compter pour le matériel avait eu visiblement plus de difficultés concernant le recrutement du personnel. On a beau être en temps de crise, il n’est pas évident de trouver du petit personnel pas cher et prêt à tout. Heureusement, l’ANPE de la fédé de foot avait réussi à dégoter in extremis deux boniches pour chanter les hymnes nationaux.
La première de ces dames est une tunisienne prénommée Amina. Les commentateurs du match ont bien rappelé qu’elle était née à Tunis et qu’elle avait grandi et vécu en France, et même un temps prospéré dans le show-biz français (enfin ça ils l’ont pas dit), pour finir par logiquement rendre service à la France en la représentant paraît-il à L’Eurovision. La seconde dame est une artiste française qui malheureusement pour elle n’était ce soir là que « d’origine tunisienne » et qui par ailleurs était visiblement en recherche active d’emploi. On a donc collé à la première l’interprétation de l’hymne tunisien. Faut dire que cette Amina présente bien, qu’elle a du charme et qu’elle fait plus française que sa collègue. L’hymne français est donc logiquement revenu à l’autre qui évidemment présente moins bien et fait beaucoup plus américaine avec son costume de racaille. L’hymne tunisien est joli et à l’air bien interprété (je dis « à l’air » car je ne connais pas cet hymne) et main sur le cœur tout le stade vibre d’émotion. Après c’est le tour de l’autre (Laam qu’elle s’appelle, avec deux ‘a’ comme dans le baba d’Ali Baba). Et là soudain, alors qu’on ne s’y attendait pas, c’est le drame ! Pas que Laam chante mal, non, elle a une jolie voix et elle chante bien la Marseillaise, elle a d’ailleurs des accents de Mireille Mathieu, mais soudain tout le stade siffle et conspue la chanteuse franco-française ou bien l’hymne franco-français ou pt’être les deux, on sait pas bien. La suite vous la connaissez : le tollé, le scandale, la honte, la catastrophe, l’affaire d’Etat…

C’est con. La fête a été gâchée. Les humanistes de la fédé de foot française n’avaient pourtant pas ménagé leurs efforts. Mais ça a foiré. Ils étaient pas content d’ailleurs à la fédé d’avoir bossé comme des nègres pour rien et le président s’est pas privé de le dire aux journalistes : « j’en ai ras-le-bol !» qu’il a dit. On le comprend. Avoir trimé pour trouver des chanteuses aux abois prêtent à reprendre du service sur le trottoir pour au moins un soir alors que la plupart des autres, déjà maquées, avaient flairé le traquenard et s’étaient pas présentées au portillon. Avoir mis le paquet question mise en scène avec du symbole partout en veux-tu en voilà. Et tout ça pour faire un bide. C’est sûr c’est rageant. Mais la fédé devrait tout même tirer des leçons de cet échec. Faut positiver pour essayer de faire mieux la prochaine fois. Evidemment il y a avait des erreurs dans le scénario. Déjà, il n’y avait pas assez de tunisiens dans l’équipe de France. Ca c’est la faute à ce con de Domenech qui a pris le melon et comprend plus rien au foot et qui confond donc algériens, tunisiens, marocains, kabyles, hilaliens, chaouis et berbères (ah oui ! parce que le foot depuis la France "Black, Blanc, Beur" c’est aussi, en plus d’une histoire de ballon et de tactique, une histoire de couleurs...) Et puis, dans la série des boulettes : quelle idée de faire chanter la Marseillaise en français ! Le vrai geste fort et symbolique ça aurait de la faire chanter en tunisien pardi ! Mais évidemment chantée pas par une boniche dont on sait plus très bien si elle est française ou tunisienne. Non. Une sérieuse étude de marché aurait montré que le truc idéal ç’aurait été la Marseillaise chantée en tunisien par Marcel Amont accompagné dYvette Horner à l’accordéon. Ça ! Ça aurait eu de la gueule et ça aurait imposé le respect à tous les tunisiens du stade. Et ça aurait évité les déconvenues.

Mais les mecs de la fédé sont vraiment à l’ouest. Moi je comprends les mecs du stade qui ont sifflé. A leur place, je me demande si effectivement ce soir là je n’aurais pas choisi d’être tunisien plutôt que français. D’abord parce qu’il faut le dire, communautairement, c’est plus porteur d’être tunisien en France que français en France. T’as qu’à voir, les français eux, ils ont fermé leurs gueules ce soir là, aucun esprit de clan ni de solidarité, ils ont même pas été foutus de faire quelques doigts d’honneur sur la Marseillaise. Non, vraiment les tunisiens ne sont pas des fiottes eux. Bon y’a juste un petit bémol : j’aimerais bien qu’ils vivent pleinement leur tunisianité dont ils ont raison d’être fiers et pour cela qu’ils aillent vivre sur la terre qu’ils reconnaissent comme étant la leur. Je trouve scandaleux que tous les sans papiéristes et autres rebelles gauchistes français les en empêchent. C’est vrai, ces braves gens, de gauche paraît-il, sont tous les quatre matins à manifester et à réclamer que les étrangers restent ici et ils vont même jusqu’à faire des esclandres dans les aéroports pour empêcher les tunisiens de prendre l’avion pour rentrer en Tunisie. C’est scandaleux !
Mais je m’éloigne, revenons à ce foutu match (ah oui parce que c’était aussi une rencontre amicale de football !). Ouais. Je disais. Les mecs ont eu raison de siffler même si leur histoire de tunisianité ben justement c’est sûrement une histoire qu’ils se racontent. Nous français, on se raconte même plus d’histoire ! Faut dire aussi que c’est difficile. Regardez les joueurs de l’équipe de France : ils ne vivent ni ne travaillent en France. Et ces cons de joueurs viennent après pleurnicher (enfin ça doit être un peu de cinéma aussi) qu’ils ont pas l’impression de jouer chez eux au stade de France. Les supporters tunisiens ils ont bien pigé le truc eux : ils organisent pour leur équipe leur match à domicile à Paris. Y’a pas de raison qu’ils le fassent pas : les supporteurs tunisiens sont en quelque sorte plus français que les beaux exemples d’intégration que sont les joueurs de l’équipe de France. Seulement, si s’intégrer à la France c’est être millionnaire, rouler en grosse bagnole de sport avec une poufiasse pour décorer le siège passager, avoir comme valeur suprême celle qui consiste à trahir pour le fric et en plus jamais foutre les pieds dans l’Hexagone, on comprend aussi que les tunisiens, ne cumulant pas encore tous ces critères de la pureté de l’âme française, aient quelques difficultés à se sentir français.
Alors en fait, au fond, on ne sait pas bien pourquoi ils sifflaient. Première thèse avancée, thèse ethno-identitaire de droite : c’est leur bougnoulitude islamique charnelle et bornée qui s’exprimait et qui est incompatible avec l’esprit de notre civilisation française, bougnoulitude que les bons élèves de l’équipe de France ont eux en revanche parfaitement francisée pour devenir des exemples accomplis de cet esprit civilisationnel (thèse pouvant être résumée par : « Les bougnoules rejettent la France »). Seconde thèse, thèse racialo-sociale avancée par les gens dit de gauche : ces tunisiens se sentent exclus de la francitude parce que la France est un pays raciste et qui les rejette et les maintient dans la misère ; seconde thèse qui voit donc dans cette affaire une revendication sociale et politique réclamant plus d’intégration à la France (thèse pouvant être résumée par : « La France rejette les bougnoules »). Examinons donc de plus près ces deux explications. La première ne paraît pas tenir la route parce que s’il s’était agi d’une raison civilisationnelle consistant à rejeter la mascarade organisée par les colons droit-de-l’hommistes, c’est-à-dire à faire un doigt d’honneur volontaire au patriotisme de pacotille, aux fausses valeurs, s’il s’était agi de vomir un simulacre de fraternité sponsorisé par les bons samaritains de la Halde ou de SOS Racisme, c’est-à-dire à donc siffler un spectacle jugé lamentable et dégoulinant de bons sentiments avec deux boniches aux ordres et spectacle auquel de surcroît le bougnoule est fortement prié d’adhérer, les tunisiens auraient alors sifflé les deux hymnes pour précisément signifier qu’ils marchaient pas dans la combine et qu’ils voulaient pas de notre merde.* La première thèse est donc un peu foireuse. La seconde thèse semble en revanche plus plausible. Seulement il faut aller jusqu’au bout du raisonnement. S’il s’est agi, par les huées à l’encontre de l’hymne et des joueurs de l’équipe de France, de signifier une souffrance et un désarroi de n’être pas acceptés en tant que français et donc de témoigner d’une volonté d’intégration à la France (on manifeste de la colère et de la haine vis-à-vis de ce qui nous rejette), cela signifierait que dans le cadre de cet évènement footballistique la France qu’ils sifflent parce qu’elle les rejette, c’est la France de l’équipe de France, c’est-à-dire le bling-bling, les putes, le mercenariat cosmopolite, le déracinement, la trahison pour le fric. Et de plus, le fait d’avoir par ailleurs respecté l’hymne et l’équipe tunisienne, manifestation qu’on pourrait qualifier de « patriotico-tunisienne », témoignerait en fait de la frustation de voir cette tunisiarité empêchée d’accéder à ce modèle de francitude incarnée par les joueurs de l’équipe de France. Le deal caché proposé aux tunisiens ce soir là était le suivant : nous francos on a le droit de blingblingiser notre francitude, on a le droit d’en faire du fake, de la carte postale et d’empocher le cash par derrière, donc on a le droit de se la faire siffler notre Marseillaise mais en revanche, vous, tunisios, vous devez continuer à être nos esclaves tout en gardant la consolation d’avoir une tunisiaritude vierge de tout bling-bling, vous pouvez même donc montrer que vous en êtes fiers et la revendiquer haut et fort et vous pouvez même la mâtiner d’islamitude (en faisant la distinction entre musulmans et non musulmans parmi les joueurs de l’Equipe de France) puisque ça nous sert à nous capitalistes francos à vous faire passer auprès du bon peuple français pour des bougnoules terroristes inassimilables et dangereux. Et surtout donc n’hésitez pas à la siffler notre belle Marseille puisque ça fait partie du plan.
C’est comme ça donc que dans cette affaire, les tunisiens qui ont cru montrer leur volonté de pas être pris pour des cons et qui voulaient surtout pas, comme savent bien le faire les français, se faire enfiler sans rien dire, eh ben les tunisiens ils se la sont fait mettre en fait bien en profondeur par les simagrées de pédales que les colons leur ont servi ce soir là. Remarque. Justice immanente ici. Si ces cons de tunisiens ne rêvaient pas d’Amérique et de bling-bling, ils auraient sifflé les deux hymnes et auraient alors clairement affirmer leur identité de tunisiens. Mais là croyant nous montrer qu’ils bandaient plus dur que nous et sans dopage en entendant leur hymne national, que leur patriotisme était de la pure bombe, ils ont en fait révélé leur profonde allégeance à notre civilisation de fiottes qui elle ne bande plus sous l’hymne et le drapeau que sur commande et qu’à coups de viagra spectaculaire et de Marseillaise-Plage. Mais il faut dire qu’exiger une telle probité et une telle intégrité de la part de tunisiens qui vivent dans le 9.2 ou le 9.3 et qui donc en fait n’en sont pas des tunisiens, c’est exiger beaucoup. Mascarade sur toute la ligne donc. Belle mise en scène. Belle opération de propagande pour l’universalisation de la connerie et de la trahison. Le colon capitaliste est fort pour refourguer sa camelote de pédales à de pauvres bougres. Faut le faire : faire gober qu’on fourgue du symbole, du sacré alors que le système sur lequel on prospère repose sur la désymbolisation et la désacralisation de toute chose. Remarquez, le colon capitaliste n’a même pas besoin de l’effacer le symbole. Il lui suffit d’en refourguer une pâle contrefaçon, une copie inoffensive et ça passe puisque le récepteur a été conditionné au faux et qu’il va donc maintenant jusqu’à le réclamer son symbolisme de pacotille.
Et le colon capitaliste est encore plus fort parce qu’après le spectacle, il fait un rappel et en remet une couche par derrière. Il vient à la télé (parfois il s’appelle Fillon, une autre fois Sarkozy ou sous la forme de leur émules de gauche, il s’appelle dictateur du bon sentiment) et il se la joue scandalisé par l’outrage subi par la France. Et en bon exploiteur capitaliste, il va exploiter le truc jusqu’au trognon. Voilà qu’il menace désormais de mettre tout arabe qui siffle la Marseillaise en prison. Il faut bien sûr comprendre : « tout arabe récalcitrant qui siffle la Marseillaise pour de mauvaises raisons ». La mauvaise raison pour le colon capitaliste étant la raison du cœur et de l’esprit, celle qui ne s’achète pas.
L’arabe doit donc obéir. Il doit siffler la Marseillaise comme l’élève qui ratifie l’autorité de son maître en la contestant par le chahut. L’arabe doit être un gentil chahuteur d’hymne national. Mais surtout, il doit désormais se convertir à la religion du faux pendant que le colon capitaliste fait croire au bon peuple qu’il se radicalise dans l’intégrisme du vrai. France-Tunisie ce fut comme France-Algérie ou France-Maroc : une injonction à l’adresse des arabes de vivre dans le faux, avec le faux, pour le faux et à ne pas se radicaliser dans l’intégrité du vrai. A l’époque de l’équipe de France « Black, Blanc, Beur » (concept probablement refourgué par un pubard colonialiste genre Séguéla), on avait déjà foutu un drapeau tricolore entre les mains des français bougnoulisés et des bougnoules francisés et on les avait tous sommés d’aller faire les guignols sur les Champs Elysées et de communier dans une fraternité de pacotille. C’était avant 2001 et avant la crise financière mondiale. Mais aujourd’hui, en ces temps de crise mondiale aggravée, le colon capitaliste doit prendre ses précautions. Certes il doit continuer à promouvoir la communion de tous dans le culte du faux et de la trahison. Mais il doit également veiller à ce que les tensions qui risquent résulter de la crise ne trouvent pas une échappatoire verticale mais horizontale. Le colon capitaliste est donc tiraillé entre la nécessité de continuer à coloniser mentalement l’arabe et de l’intégrer à sa société du faux tout en lui conservant un petit air de vrai, un petit air « alquaïdesque » qui servira, dans l’éventualité d’une agitation populaire par trop prononcée, à lui coller une étoile verte sur la poitrine. La radicalisation simulée de l’arabe est ainsi proportionnelle à l’insécurité du colon capitaliste. L’avantage en l’espèce étant de faire passer cette radicalisation pour une cause de l’insécurité alors qu’elle n’est qu’une conséquence doublée d’un leurre. C’est un double larbinage que doit assumer l’arabe donc. Et pour éviter tout dérapage dans le vrai, le colon a prévenu : oui au chahut, mais que l’arabe ne s’avise pas de rejeter viscéralement l’institution, auquel cas la gégène reprendra du service pour le mater et le dresser !


* Le décalage entre l’esprit que les naïfs de la fédé de foot ont voulu conférer à la soirée et la réalité des paroles de la Marseillaise illustre assez justement la schizophrénie qui était sous-jacente à ce happening pseudo sportif. L’esprit de la soirée est tout contenu dans la version de la Marseillaise qui suit. On a voulu faire du bisounours avec des mots qui ne sont pas du tout des mots de bisounours. Et cette même schizophrénie se retrouvait dans chaque détail du happening : français qui jouent pas en France ; tunisiens qui vivent pas en Tunisie ; hymne national pour une nation qui n’existe plus. Ce qui en gros a peut-être coincé, c’est qu’on a donné à entendre aux tunisiens les paroles originales de la Marseillaise tout en exigeant d’eux qu’ils entendissent celle de la version de Yannick Noah.

Domrémy.
Aux rêves, citoyens
(La Marseillaise version reggae / peace & love - Yannick Noah)
]
Pour les enfants de la patrie,
Le jour d'y croire est arrivé
Entre nous, la tyrannie,
Les bagarres c'est bien terminé
Les bagarres c'est bien terminé...
Efforçons-nous dans nos campagnes
D'ouvrir nos esprits à donner
De la paix, de la tolérance
Retrouver les vertus de la France

Aux rêves, citoyens
Formons enfin l'union
Vivons (vivons), vivons (vivons)
La liberté et la fraternité
Yé yé...

A tous les frères de la patrie,
La répression est terminée
Entre nous toutes ces conneries
On ferait mieux d'apprendre à s'aimer
Sans céder enseigner à s'aimer
De la couleur de nos compagnes
Naîtront des enfants par milliers
Qu'ils s'aiment dans leur diversité
Effaçant les dernières batailles

Aux rêves, citoyens
Formons enfin l'union
Les armes, citoyens
On n'en a pas besoin

Aux rêves, citoyens
Finis finis les bataillons
Mon Dieu (Dieu ?) qu'est-ce qu'on est bien
Et quelle jolie chanson
Yéyé...

Vivons (vivons), vivons (vivons)
La liberté et la fraternité
Et la diversité
Et la liberté
En toute légalité
Et l'égalité...

Vivons vivons vivons...
Vivons vivons vivons...
Aux rêves aux rêves aux rêves...
Aux rêves aux rêves aux rêves...

La liberté et la fraternité
La liberté et l'égalité
La liberté et la fraternité
La liberté et l'égalité
La liberté et la fraternité
La liberté et l'égalité...

Aux rêves...

25 commentaires:

  1. T'as besoin d'une illustration?

    http://www.dailymotion.com/video/x1kdxj_la-marseillaise_politics

    Un couplet que j'aime bien.

    Moi, un peu bête, vulgaire et patriotard... quand je vois ça il me vient juste l'envie d'utiliser Lâââmeu (en lui apprenant par la même occasion à enlever sa capuche ET sa casquette de connasse vulgaire pour chanter l'hymne national), de l'utiliser, donc, comme arme contondante pour réduire ces merdes siffleurs en charpie sanguinolente... Avant de m'attaquer aux joueurs qui ne l'ont pas HURLE à pleins poumons... Un peu comme Samson massacrant les Philistins avec sa mâchoire d'âne (qui était peut-être aussi celle d'une ânesse).
    Peut-être aussi que je supporte de moins en moins ces racailles emmaillotés dans les drapeaux de leurs super pays ousqu'ils vont qu'en vacance (colons ici, colons au bled mmh... ça pourrait faire un rap ça "Colons du Bled").

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  2. Bonsoir,

    Je suis assez d'accord avec la conclusion de ce long article "fougueux"... Quoique je l'aie lu très vite par peur d'y butter sur quelques contradictions internes - quand on fait de la "psychologie sociétale", on n'est jamais à l'abrit de s'exposer soi-même psychologiquement. ;-)

    Je me contenterai seulement de poser une question :
    Une fois que l'on a admis qu'une société dont l'hymne national est la Marseillaise s'expose au ridicule et à la colère des peuples qui l'aiment - éternel dialogue de l'amour et de la haine sur lequel il est hypocrite de fermer les yeux - en la faisant chanter par Laâm, ne doit-on pas s'interroger tout simplement sur la viabilité d'une nation dont l'identité repose sur de telles bases (la révolution Française)? - A fortiori dans le cadre de la mondialisation économique.

    A pur titre d'exemple, la Rome antique connaissait bien cet immémorial phénomène humain qu'est l'appel de la liberté, mais jamais elle n'aurait fondé une seule de ses colonne sur un socle aussi branlant! Le feu est une chose qui se consume, et "castle made of sand all melt into the sea, eventually". Les américains qui ne se sont pas pincés le nez sur leur désir profond de fonder un empire éternel ne s'y sont pas trompés non plus : là-bas, jamais un dirigeant politique de parlera de révolte, tout simplement parce qu'il est conscient de ce que s'il voulait s'attaquer au pouvoir, il s'attaquerait lui-même.

    La Marseillaise ressemble à une maladie auto-immune... - Concept très Warholien ; c'est la déconstruction institutionnalisée.


    Signé : l'ânesse.

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  3. Quels sont donc ces peuples qui aiment le ridicule?

    Les Anglais j'imagine... damned Godons!

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  4. Le feu est une chose qui se consume... et l'eau une chose qui se mouille.

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  5. Cher Mister -k-,

    Si j'avais voulu dire "une société dont l'hymne national est la Marseillaise s'expose à être ridiculisée des peuples qui l'aiment", je l'aurais dit en ces termes.
    Votre compréhention de mon post est fautive et repose sur un mauvais usage de la langue française.

    Mes relatives certitudes quant à l'universalité du dialogue haine-amour ne sont tout de même pas assez solides pour me permettre d'affirmer que la perfide Albion puisse nourrir à notre sujet une quelconque passion secrète.
    Les peuples qui nous aiment sont pour l'essentiel à notre sud. Et la plupart de ceux-là nous détestent tout à la fois car au regard des idéaux qui ont fondé notre nation, nous les avons déçus.
    - Au nord, ils éprouvent juste un racisme primaire à notre égard - Dépouillé de tout mystère spirituel.

    Quand à votre seconde assertion : "l'eau est une chose qui se mouille", elle est fausse, bien entendu (alors qu'il est parfaitement correct linguistiquement de dire qu'un feu se consume - revoyez votre Ronsard ou rappelez à votre mémoire un séjour en colonie de vacance).

    En conséquence de quoi vous me voyez obligée, à regret, de vous faire remarquer que vos lacunes scolaires ne s'arrêtent pas à la maîtrise de votre langue maternelle mais qu'elles s'étendent aux plus élémentaires des lois de la physique.

    Bien cordialement,
    Millie

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  6. Oh oui, "pince-toi le nez sur mon désir" ma belle Warholienne!! Nous fonderons l'empire éternel de la psychologie bonimentale.

    Surtout ne te méprends pas... J'adore cet ambitieux projet: parvenir à synthétiser la femme savante et la précieuse ridicule.

    A propos, sais-tu de quoi est fait l'hymne tunisien?

    Cadeau:

    Ô défenseurs de la Nation, allons à la rencontre de la gloire !
    "Mourons s'il le faut pour que vive la patrie !"
    Clame le sang qui coule dans nos veines.
    Que n'y vive point quiconque refuse d'être au nombre de ses soldats !
    Tenus par notre serment de fidélité à son égard,
    Nous vivrons sur son sol dans la dignité
    Ou nous mourrons, pour elle dans la grandeur.
    Sois maître de tes destinées, ô mon pays, et soit heureux !

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  7. J'aime bien les misogynes, je ne m'en cache pas. Mais ce n'est pas en me flattant à la Nietzschéenne que vous me ferez oublier que j'ai raison.
    Les gens sont bien superficiels, ici... Vous soulevez quelques questions, mais prenez un malin plaisir à ne jamais aller au fond des choses. Ici l'on ne débat pas vraiment ; mais l'on chasse, l'on invective... Ce n'est pas très sérieux.

    Désolée si sous mes faux airs de femme, j'ai le défaut d'être un peu sérieuse.
    Je crois en ce que je dis. Je mets de mon coeur dans mes idées, et cependant je les soumets à votre jugement.
    Etrange, non? Vous devez être destabilisés.

    En espérant que quelqu'un ait les couilles de me répondre sur le fond. ^^

    Amicalement,
    M.

    P.S : Oui? L'hymne tunisien? Et alors?

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  8. Taratata, zouh, une remise à niveau.

    Cours gratos de linguistique. Visiblement tu ne sais pas ce dont il s'agit.

    Ca ne veut rien dire de parler de "linguistiquement correct", la linguistique n'est pas normative, c'est une petite boîte à outils d'analyse du langage (qui eux peuvent être normatifs).

    Nous parlions donc de la proposition "l'eau est une chose qui se mouille" c'est bien ça?

    Analysons par exemple ta proposition sous l'angle de la syntaxe et de la sémantique.

    Syntaxiquement cette proposition est tout à fait correcte, en revanche sémantiquement elle est tautologique, l'eau étant déjà pourvu du sème "+mouillant" (comme les femmes).

    Continuons, utilisons la lexicographie (bien antérieur à l'invention de la linguistique... cocasse n'est-il pas? Huhuhu...).
    Le feu, par exemple, désigne aussi bien un phénomène physique qu'un brasier scout qui se consume... Ce n'est pas pour rien si les "jeux de mots" jouent de la lexicographie ma petite Millie au pays du langage. Velà, velà...
    ________

    Ensuite, il ne sert à rien de noyer les idées auxquelles "tu tiens" au milieu de cette prose pédante, verbeuse et imprécise.

    Si tu veux causer, essaye d'énoncer clairement ce que tu as en tête, on gagnera du temps et tu éviteras de te ridiculiser avec ton verbiage de petite étudiante qui veut s'affirmer.

    Kroulik: trésorier du club des hommes

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  9. Oh mon dieu! Je me sens si bête! Je faisais de la lexicographie sans le savoir!
    Je suis un vrai monsieur Jourdain! J'en suis toute émerveillée!

    ahah

    Non, sérieux, c'est moi qui fais la pédante et qui brouille le message que je veux transmettre avec des feux de bengale sémantiques et du verbe fumigène!

    - Ceci dit, même dans cette position, je conserve l'avantage sur toi d'avoir quelque chose à transmettre au-delà du brouillard.

    Non, je ne m'exprime pas tout à fait comme vous... Mais si, pardonnez mes impénitentes licences poétiques, je suis compréhensible.
    Eh quand bien même me lire vous forcerait à faire preuve de quelque tolérance nouvelle, cela vous ferait le plus grand bien.

    Disons que je suis une ânesse!
    J'assume : Dieu a promis beaucoup aux simples d'esprit - bien moins aux hommes de lettre qui noient leur vocation de chercheurs de sens dans le cloaque gluant de l'excès de complexité.

    Je vais te faire peur, Kroulik : Je n'ai pas aussi peur que toi du ridicule. Il existe une jouissance narcissique à se savoir incompris lorsqu'on parle avec des images ou des paraboles.

    Une toute dernière chose : l'adjectif possessif avant mon surnom est en trop. ^^

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  10. Ah, tu étais donc lyrico-déconnante, ouf, j'aime mieux ça, parce que je n'avais rien compris.
    C'était une blague!
    J'ai eu peur, j'ai cru que tu essayais de penser.

    Or, comme dit mon maître Gérard Holtz:

    "Il faut tenir les femmes éloignées de la culture (qu'elles prennent trop au sérieux) et les rapprocher des salles de sport."

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  11. Je l'aime bien Millie. ça nous change des insultes.

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  12. Ceci dit, le texte de Zefa peut se révéler correct, mais cet événement peut aussi se révéler de la pure et grandiose connerie.

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  13. Non, je ne voudrais pas te faire peur... ^^ Restons-en la.

    Car je sens que si je ne t'accorde pas deux sous de victoire dans cette joute, le club des hommes va être mécontent.

    A bientôt peut-être, si un article m'inspire... Je suis tentée de faire une ou deux bonnes blagues à propos du nom de ce forum et de sa bannière mais je vais m'abstenir. Nous n'avons pas gardé les cochons ensemble, après tout. ^^

    Millie

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  14. Pour le C, je vois cons ou connards, c'est ça ?

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  15. Reviens Mimi! C'est un ordre.
    Enfile ce costume de soubrette et reformule ta question... et plus vite que ça.

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  16. Je reviens juste pour dire que Paracelse a sans doute raison.
    Il y a fort à parier qu'il faille mettre cette très-symbolique insurrection en bonne part sur le compte de la bêtise universelle.

    Parfois, la raison pour laquelle on se donne tant de mal pour expliquer un phénomène, c'est qu'il nous coûte d'admettre que la meilleure explication est dénuée de toute spiritualité.

    Et j'ajouterai, pour avoir l'air un peu ridicule - sinon c'est pas drôle - que justement, c'est ça la spiritualité : combler du vide avec des mots, expliquer le désert, revenir avec émerveillement au pragmatisme le plus primaire en étant passé par tous les états de l'exaltation.

    Là-dessus, je dois retourner écrire, parce qu'un auteur qui passe son temps sur le net à se féliciter d'avoir une solution philosophique à tout, c'est pas très joli. ^^

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  17. >Ceci dit, le texte de Zefa peut se révéler correct, mais cet événement peut aussi se révéler de la pure et grandiose connerie.

    Ah mais je crois pas avoir dit autre que ça : c'est la connerie dans laquelle on nage désormais sans relâche. Tout est tellement en train de sombrer de plus en plus dans la connerie qu'on est pas encore au bout de nos suprises. Et des posts comme celui-là il y en aurait des centaines chaque jour à écrire. Le truc c'est qu'il y en a qui prospèrent sur cette connerie. Et puis, quand la connerie est instrumentalisée j'ai peur qu'au bout, on ait droit à quelque chose de pas très très joli

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  18. Bon sinon K c'est pour quand les fiançailles avec la millie ?

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  19. Ecoute, j'ai l'impression que c'est en bonne voie.
    Ma délicatesse de grand maître de la fin'amor a fait la différence.

    Pas vrai Mimi!

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  20. Va faire un tour sur son profil Myspace et tu remarqueras la précision " en couple ". J'adore annoncer ce genre de douches froides. Là, je jubile en imaginant la tête de mon lapin préféré, obligé de se jeter sur une carotte pour compenser sa frustration. :)
    En tout cas, c'est une magnifique créature de Dieu.

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  21. "En tout cas, c'est une magnifique créature de Dieu."


    Ouai,ça vaut comme meme pas Jacqueline,"cette professionnelle du bois d'Boubou(que je n'ai tjr pas croisé d'ailleurs)et prestataire du CGB"
    Au fait,j'attends toujours ma fellation!!!!

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  22. Kroulik, arrêtez de draguer!

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  23. « Il y a trente ans, quand je jouais avec l'équipe de France, la Marseillaise était sifflée sur tous les terrains. Mais à l'époque, les politiques ne s'intéressaient pas au football et ça ne choquait personne. (...) Une fois encore, le football est pris en otage par le monde politique ,car cette histoire de sifflets est devenue une affaire politique qui n'a rien à voir avec le sport.

    Je ne vois pas dans les sifflets qu'on a entendus au Stade de France un manque de respect ou une insulte à la France mais simplement des manifestations contre un adversaire d'un soir, en l'occurrence l'équipe de France, que l'on veut battre. »

    Sinon, Millie, tu as vraiment la gueule de ta plume.
    "En couple" à 24 ans ?
    ...

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